4 décembre 2016
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Pour ce reportage, nous sommes en plein comté de Ponthieu (Nom que ceux d'entre-vous qui font de la généalogie peuvent connaître!) qui avait pour capitale Abbeville...
La gare, très originale, construite en 1909/1910. Elles est bâtie autour d'une ossature de bois avec parement de brique rouge.
Abbeville, la collégiale St Vulfran... Avec sa façade flamboyante.
Dans le gâble central, le Père céleste présente au monde son fils crucifié.
Archivolte du portail central
Scènes de la Passion
Portail nord
Statue très alerte de saint Eustache au centre du fronton
(Pierre, fin du XVe siècle)
Le portail nord et son décor gothique luxuriant
Sur le fronton, une scène de chasse avec saint Eustache
Portail sud
Marie Salomé avec ses enfants : saint Jacques le Majeur et saint Jean l'Évangéliste
Pierre, XVe-XVIe siècle
Portail sud
On reconnait Marie Cléophas et Marie Salomé de chaque côté de la porte.
Une Vierge à l'Enfant accompagnée de deux anges trône sur le fronton.
Rappelons que les trois Marie sont demi-sœurs.
Leur mère commune est sainte Anne (Légende dorée).
Portail sud
Marie Cléophas et ses quatre fils
Pierre, XVe-XVIe siècles
Portail central
Statue de saint Paul accompagnée d'un lion
paré d'un manteau royal et présentant un blason
(Pierre, fin du XVe siècle)
Les vitraux de William Einstein dans l'abside de Saint-Vulfran
En haut depuis la gauche: «le Saint-Esprit», «Le Père» et «le Fils». En bas : «Un paysan, «Homme et femme et «Ouvrier»
Ce qu'il y a de remarquable dans l'art contemporain (ou abstrait), c'est sa grande souplesse :
les titres donnés par William Einstein à chacun des vitraux de l'abside conviennent en fait à n'importe lequel !
Chapelle St Quiriace: Les peintures murales de style art déco d'A.Bourgeois (1931).
Chapelle St Quiriace: Le Christ mort dans son environnement gothique flamboyant.
Les clés pendantes de la chapelle St Quiriace.
Sculpture Renaissance
Tête d'angelot sur une arcade XVIIe
Clés de voûte dans un bas-côté
Blason aux trois fleurs de lys et Saint Jean
Un bateau marchand
Clé de voûte dans l'entrée de l'allée centrale
La voûte de la nef
(Construction des XVe et XVIe siècles)
«Saint Jean reçoit la vision de l'Apocalypse»
Tableau de Charles Gleyre (1805-1874)
Saint Jean est ici représenté en exil sur l'île grecque de Patmos.
La nef et le revers de la façade en gothique flamboyant.
La rose de la façade centrale...
Revers de la façade et portail central vus depuis la nef.
Vitrail : rose de William Einstein.
William Einstein est né à Saint Louis (Missouri, USA) en 1907. Après des études à l'école des Beaux Arts de cette ville, il vient à Paris dès 1927 et fréquente les artistes de Montparnasse. Très tôt influencé par l'école fauviste. Il suit les cours de l'École du Louvre, travaille dans les ateliers de Léger et Ozenfant, puis voyage en Russie (1931). Il s'inscrit même aux cours de l'Institut d'Optique de Paris pour appréhender la perception des couleurs d'après les lois physiques et physiologiques. Ce qui le conduira à abandonner l'art abstrait. Retour aux États-Unis en 1933 ; retour en Europe en 1938 et derechef les États-Unis en 1940. Sans cesser de dessiner et de peindre. Il participe à la guerre comme officier de liaison avec l'armée française. Démobilisé, il s'installe à Aix-en-Provence en 1947 et se voue à la peinture figurative. En 1955, il s'installe à Paris, mais la Picardie l'attire car sa femme est native d'Acheux-en-Vimeu. Il peint de nombreuses toiles dans cette région, voyage en Hollande et expose sa production à la galerie René Drouet à Paris en 1960. Il peint pour la nouvelle église Saint-André d'Abbeville et se fixe définitivement en Picardie en 1966, à Acheux-en-Vimeu. En 1963, le musée Boucher-de-Perthes expose une cinquantaine de ses toiles religieuses et picardes. Il s'attelle à la création des cartons des vitraux de la collégiale Saint-Vulfran. Ce qui lui prendra six ans. Les vitraux sont réalisés à Reims dans les ateliers Jacques Simon par Charles Marcq. Les vitraux d'Einstein se rattachent à l'abstraction de l'École de Paris. L'église Saint-André ne verra jamais le jour : toutes les toiles créées pour elle rejoignent la collégiale, c'est-à-dire les grandes toiles (Crucifixion, Ascension et Cène) et les 14 tableaux du chemin de croix. William Einstein s'éteint à Acheux-en-Vimeu en avril 1972 à l'âge de 65 ans.
Sculpture de Saint Joseph.
L'autel dédié à sainte Anne est privé de son retable (remplacé par une photographie). Le retable est exposé au musée Boucher-de-Perthes d'Abbeville. Au-dessus du retable figurent les statues de saint Nicolas, saint André et sainte Catherine d'Alexandrie.
Retable de la vie de la Vierge
Atelier picard, début du XVIe siècle, bois polychrome
Musée Boucher-de-Perthes à Abbeville
La chapelle Saint-Jean-Baptiste contient un beau retable du baptême de Jésus, en pierre polychrome, dont l'original doit dater de la Renaissance. Cette œuvre a été refaite en 1849 par les frères Louis et Aimé Duthoit. Au-dessous du Père Céleste, le phylactère porte l'inscription : «Tu es filius meus dilectus». Comme dans toutes les chapelles latérales de Saint-Vulfran, la voûte de la chapelle Saint-Jean-Baptiste arbore de très belles clés pendantes. Plusieurs images de ces voûtes sont données dans cette page. Bien sûr, tout a été détruit par l'artillerie allemande le 20 mai 1940. Heureusement, voûtes et clés pendantes avaient été soigneusement photographiées et décrites par Charles Delignières au XIXe siècle. Ce qui a permis de les reconstituer avec précision. On y trouve les armes des rois et des reines de France, les armoiries des notables et des corporations qui ont financé les différentes parties de la collégiale.
Les fonds baptismaux.
Vitrail de William Einstein dans le bas-côté sud
«Adam et Ève et le serpent»
Vierge à l'enfant, bois polychrome du XVIII ème siècle.
Buste polychrome de St vulfran.
La vie de saint Vulfran.
Vulfran est né vers 650 sous le règne de Clovis II près de Fontainebleau. Son père étant officier dans les armées royales, le futur saint a ses entrées à la cour. Bientôt convaincu que ce lieu est néfaste pour son salut, il choisit de se détacher du monde et donne sa terre de Maurilly à l'abbaye de Fontenelle en Normandie (qui est devenue l'abbaye de Saint-Wandrille).
En 682, l'archevêque de Sens décède. Le clergé et les fidèles élisent Vulfran pour le remplacer. Quelques années plus tard, Vulfran apprend que des missionnaires de Grande-Bretagne sont allés en Frise pour évangéliser les païens. Désireux de les imiter, il abandonne sa charge en 695. Arrivé en Frise avec quelques compagnons, l'histoire raconte qu'il s'adresse au roi du pays, Radbord, pour lui dire que ses dieux ne sont que des illusions. Il se met à prêcher auprès du peuple. Certains païens se convertissent. Et les miracles sont là pour aider aux conversions. Touché par un de ces miracles, le roi Radbord veut aussi se faire chrétien, mais il veut d'abord savoir s'il retrouvera ses ancêtres dans l'autre monde. Vulfran ne peut l'affirmer. Alors le roi refuse le baptême. Il envoie chercher l'archevêque des Frisons, Willibord, pour le confronter à Vulfran et vérifier si leur doctrine concorde. Mais le roi meurt avant l'arrivée de l'archevêque. Vulfran revient à Fontenelle pour vivre dans la retraite. Il retournera en Frise plusieurs fois. Il meurt en mars 720 et est inhumé à Fontenelle.
Le maître-autel a survécu au bombardement du 20 mai 1940. Cet autel dit «autel Saint-Vulfran» date de 1848. Il a été créé par les frères Louis et Aimé Duthoit, architectes. Les cinq bas-reliefs qui ornent sa façade et ses côtés illustrent la vie de saint Vulfran et ses miracles.
Vitrail de William Einstein
«La Pentecôte»
dans le bas-côté nord
Le Christ aux outrages de William Einstein.
Tableaux du chemin de croix de William Einstein (1907-1972), de gauche à droite: le Christ aux outrages, le reniement de Pierre, Jésus est cloué sur la croix.
Vitrail dans le bas-côté nord
«Daniel dans la fournaise»
de William Einstein, 1962
Chapelle des saints Anges et saint Luc
Bas-relief «La femme adultère», XVIe siècle, restauré en 1843
Chapelle des Saints Anges et saint Luc
Le retable du Jugement dernier
(Encadrement du XVIIe siècle,
Scène centrale en plâtre, XIX siècle)
La chapelle des Saints Anges contient deux beaux retables. L'un, en pierre, date de la Renaissance et représente le thème classique de la femme adultère. L'autre, en plâtre, aurait été fait au XIXe siècle par les frères Duthoit. Thème et traitement sont typiquement médiévaux : la scène du Jugement dernier récompense les bons et punit les méchants. On remarquera la superbe gueule du Léviathan (en bas à droite) qui représente l'entrée des Enfers. Les diables y précipitent les damnés.
Chapelle des Saints Anges et saint Luc
La voûte
Chapelle des Saints Anges et saint Luc
Clé pendante centrale
Chapelle des saints Anges et saint Luc
L'archange saint Michel pesant
les âmes au-dessus du retable
Chapelle Saint-Louis
Le retable de la Nativité (sans l'autel)
(Fin du XVe - début du XVIe siècle)
Chapelle Saint-Louis
Colonnette avec angelots sur le côté du retable
(Fin du XVe - début du XVIe siècle)
La chapelle Sainte-Anne a été édifiée en 1492 par la famille d'Ailly. On y trouve un magnifique retable haut-relief en pierre polychrome représentant la Nativité. Le retable (comme d'autres dans la collégiale) a été refait en grande partie au XIXe siècle par les frères Louis et Aimé Duthoit, puis restauré en 1994 par les ateliers Arcams. Il est encadré par des pilastres et des colonnettes ornés de sculptures et de dessins luxuriants. Enfin, l'ensemble est surmonté de trois statues : le Christ y est entouré de saint Pierre et de saint Paul.
Chapelle latérale: 2 clés pendantes.
Chapelle St Louis, Vierge à l'enfant en bois polychrome du XVIII ème.
Chapelle des Saints Anges et saint Luc
Le retable du Jugement dernier
(Encadrement du XVIIe siècle,
Scène centrale en plâtre, XIX siècle)
Le beffroi d'Abbeville.
Il a été construit en 1209, à l'initiative des bourgeois d'Abbeville, qui ne purent le construire que grâce à l'autorisation du comte de Ponthieu. La tour du beffroi est d'ailleurs coiffée d'un haut-clocher de charpente surmonté d'une girouette représentant le comte de Ponthieu à cheval.
Étant proche, à l'époque, de l'enceinte, le beffroi servit de tour de guet jusqu'à la fin du XVe siècle, époque de la construction de la collégiale Saint-Vulfran. Il servit également de trésorerie au XVe siècle.
En 1940, le beffroi est presque entièrement détruit, seule la trésorerie reste intacte. Après la Seconde Guerre mondiale de très importants travaux de restauration furent entrepris pour lui rendre son apparence d'antan. Les travaux ne se terminèrent qu'en 1986.
Le beffroi d'Abbeville est une tour construite en grès qui mesure de 33 mètres de haut et 10 mètres de côté. Les murs ont une épaisseur de 2 mètres à la base. A chaque angle, de larges contreforts viennent renforcer le bâtiment.
La toiture du beffroi est de forme pyramidale. On pénètre dans les parties hautes par un escalier à vis.
Sur le mur extérieur, un bas-relief en bronze d'Emmanuel Fontaine, inauguré en 1887, commémore l'héroïsme de l'Abbevillois Enguerrand Ringois, jeté du haut du château de Douvres dans la mer, en 1368, pour avoir refusé de prêter serment de fidélité au roi Edouard d'Angleterre.
Bas relief en bronze d'emmanuel Fontaine à la mémoire de Ringois (inauguré en 1887).
Abbeville, vieille maison du 16ème siècle.
Le monument de l'Amiral Courbet.
Amédée-Anatole-Prosper Courbet, né le 26 juin 1827 à Abbeville et mort d’épuisement à bord de son navire "Le Bayard" le 11 juin 1885 à Makung aux îles Pescadores, est un officier de marine qui a fortement marqué l'histoire de notre marine, fin du 19e siècle, notamment en mer de Chine. Il est décrit comme rigoureux dans la préparation et le commandement des combats marins mais d’une grande sensibilité et douceur dans la vie courante.
Son monument a été réalisé en 1890 par Jean Alexandre Joseph Falguière (1831-1900) secondé par Marius Jean Antonin Marcié (1845-1916).
Il a été alors installé sur l'actuelle place Max Lejeune et déplacé en 1954 sur la place qui porte son nom.
Ce monument a été endommagé lors de la Première Guerre mondiale, mais épargné lors de la Seconde, à part les canons qui ont été fondus par l'ennemi.
Le monument a été rénové en 2014 mais pas restauré. Les traces des dégâts sont toujours visibles.
L'église Saint Sépulcre d'Abbeville...
L'église actuelle a été bâtie au XVe siècle après la guerre de Cent Ans, à la faveur du renouveau économique, dans le style gothique flamboyant. En septembre 1792, c'est dans l'église Saint-Sépulcre que se déroula l'élection des députés du district d'Abbeville à la Convention nationale. En 1863, étant donné le très mauvais état de l'église, d'importants travaux de restauration furent entrepris. Le Clocher et le transept furent rebâtis en style néo-gothique en 1864. Elle fut classée Monument historique en 1907.
Pendant la Première Guerre mondiale, Abbeville subit des bombardements, l'église Saint-Sépulcre n'est pas touchée, mais des impacts proches font éclater les vitraux. Le , la municipalité décide réparer les dégâts subis par les églises Saint-Jacques et Saint-Sépulcre, ce qui coûte au total 181 Francs à la commune2. En mai 1940, Abbeville subit un violent bombardement de la Luftwaffe, l'église Saint-Sépulcre fut durement touchée, les voûtes s'effondrèrent ainsi que certains murs. Les vitraux furent brisés par le souffle provoqué par la chute des bombes.
La restauration du bâtiment ne fut entreprise que dans les années 1970. En 1982, l'inspecteur des Monuments historiques, François Enaud, proposa à Alfred Manessier, peintre ayant passé son enfance à Abbeville, la création de vitraux pour l'église.
Le dimanche , Alfred Manessier inaugura les trois premiers vitraux qui ornent le chœur de l'église. L'ensemble quasi achevé des vitraux sera inauguré le . En 2012, le clocher fut doté d'une toiture remplaçant la toiture provisoire installée après 1945.
Le monument La Barre est un monument laïque qui se situe à Abbeville (Somme), près de la gare, à côté du pont sur le canal de la Somme. Érigé en 1907, par souscription publique, en commémoration du supplice du chevalier de La Barre, condamné et exécuté à Abbeville, en 1766, pour ne pas avoir salué une procession religieuse. Le monument La Barre est encore aujourd'hui un point de ralliement annuel des défenseurs de la laïcité et des libres-penseurs.
1er juillet 1766, à Abbeville, un jeune homme de 18 ans, le chevalier de La Barre était décapité pour avoir manqué de respect envers la religion. En application de la loi, la justice le condamne à avoir les os broyés jusqu'à ce qu'il avoue son crime et dénonce ses complices, la main droite et la langue arrachées, la tête coupée et les cendres jetés au vent.
Les trois principaux "attendus" du jugement disaient qu'il avait été "atteint et convaincu d'avoir passé à vingt-cinq pas d'une procession sans ôter son chapeau qu'il avait sur sa tête, sans se mettre à genoux, d'avoir chanté une chanson impie, d'avoir rendu le respect à des livres infâmes au nombre desquels se trouvait le dictionnaire philosophique du sieur Voltaire".
Abbeville, grèbe castagneux sur le canal de la Somme, reliant Abbeville à l'estuaire (St Valéry sur Somme).
Rue: Chapelle du Saint Esprit...
La chapelle du Saint-Esprit de Rue, construite entre 1440 et 1515 est l'un des trois édifices majeurs de l’art gothique flamboyant picard avec la Collégiale Saint Vulfran d’Abbeville et l’abbatiale de Saint-Riquier.
Il a gardé la plupart de sa décoration ancienne. Deux rangs de voussures sont consacrés à la Passion mais les personnages ont été décapités. Les statues du tympan et les scènes des Sept Douleurs ont été réalisées par les Frères Duthoit au XIXe siècle. Sur le gâble surmontant le portail, on distingue quatre grandes figures de prophètes