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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 07:23

Je vais essayer de vous présenter, aujourd'hui, une généalogie sur laquelle je travaille en ce moment et qui, je l'avoue, me passionne énormément. Cette généalogie me fait découvrir toute une période allant de 1864 à 1924, dates de création et de fermeture du centre pénitentiaire de Nouvelle Calédonie...

Le bagne de Nouvelle-Calédonie est un établissement pénitentiaire, aujourd'hui disparu, qui fut en activité de 1864 à 1924. De nombreux prisonniers français de métropole (environ 21 000) y furent déportés.

Répartis en quatre classes (selon leur condamnation), ces déportés pouvaient espérer être libérés sans pour autant obtenir de retour en métropole.

Les colons pénaux

Les 250 premiers « ouvriers de la Transportation » arrivent à Port-de-France le à bord de L'Iphigénie. En tout, 75 convois amèneront, entre 1864 et 1897, environ 21 630 immatriculés au bagne, selon les estimations d'Alain Saussol. Il existe alors trois types de « bagnards » ou « chapeaux de paille » :

  • les « Transportés » (selon la loi du 30 mai 1854 sur les bagnes coloniaux) : de loin les plus nombreux, aussi appelés « forçats » car condamnés à des peines de travaux forcés (de 8 ans à perpétuité) pour des crimes de droit commun (allant de la simple voie de fait ou attentat à la pudeur au meurtre), ils sont pour la plupart placés au pénitencier de l'île Nou et servent à l'édification des routes et bâtiments de la colonie, en premier lieu la construction du pénitencier-dépôt de l'île, juste en face du chef-lieu rebaptisé Nouméa, la Nouvelle-Calédonie devenant un théâtre d'expérimentation de la théorie sociale du gouverneur de la Nouvelle-Calédonie Charles Guillain, plus saint-simonien que fouriériste qui veut réhabiliter le bagnard par le travail et lui donner une seconde vie après sa peine en lui offrant des concessions de terre. Parmi les descendants de Transportés on peut citer les Bouteille, Bouteiller, Chatenay, Colomina, Delathière, Gervolino, Komornicki, Lafleur, Lucas, Mariotti, Pagès, Papon, Péré et Robelin,. Il y eut 1822 transportés maghrébins entre 1864 et 1897 (sur un total de 2166 condamnés à la transportation, la déportation ou la relégation.).

  • les « Déportés » (selon la loi de déportation politique du 8 juin 1850) : condamnés politiques, issus essentiellement des participants à la Commune de Paris de 1871, ce qui fait que les déportés sont souvent appelés « Communards ». 4 250 sont envoyés à partir de 1872 aux pénitenciers de l'Île des Pins, ou de Ducos (pour ceux considérés les plus dangereux), avec parmi eux des « célébrités » comme Louise Michel ou Henri Rochefort. Ils obtiennent l'amnistie en 1880 qui les autorise à repartir : moins de 40 familles décident de rester faire souche dans la colonie (les Armand, Bourdinat, Cacot, Courtot, Dolbeau, d'autres, comme Adolphe Assi, Louis Boissier ou Louis Roger, restent également mais n'ont pas de descendance). Entrent également dans cette catégorie les participants à la révolte des Mokrani de 1871 en Algérie ainsi que les condamnés des insurrections successives de 1864 (sud-Oranais), 1876 (El Amri), 1879 (les Aurès), 1880-1882 (sud Oranais): ils sont plusieurs centaines d'« Algériens du Pacifique » dont la plupart, malgré une amnistie en 1895, vont fonder des lignées calédoniennes majoritairement installées à Nessadiou et à Bourail (les Abdelkader, Aïfa, El Arbi, notamment). Un faible contingent de Tonkinois indépendantistes révoltés, coupables d'un attentat à la grenade au café du Hanoi Hôtel en 1913, est déporté en 1914. Parmi eux, Ca-Lê Ngoc Lien, Phan Tuan Phong.

  • les « Relégués » ou récidivistes, sont aussi condamnés au bagne à partir de 1885 (Loi Waldeck-Rousseau du 27 mai 1885). Il y a au total plus de 3 300 hommes et 457 femmes relégués envoyés à « la Nouvelle », surtout à l'île des Pins, Prony ou le Camp Brun de La Ouaménie à Boulouparis.

Une quatrième catégorie regroupe vite les incorrigibles, criminels endurcis, dont l'administration n'espère aucune amélioration, et qu'elle affecte aux travaux pénibles comme les fours à chaux.

Le cantonnement s'effectue au Camp-Est, sur l'île de Nou, puis au camp de Montravel. L'encadrement est effectué par un personnel pénitentiaire important, jusqu'à 660 personnes.

Le bagne se transforme, de fait, en entreprise sous-traitante de main-d'œuvre aux administrations (chantiers publics), puis aux sociétés privées (SLN, etc). La recette de la location (après une phase de prêt) est affectée au budget général, dont le tiers est perçu par le Trésor Public, en cas de bénéfices.

Le nombre de pénaux présents en Nouvelle-Calédonie est monté jusqu'à 11 110 en 1877, soit les 2/3 des Européens présents dans la colonie, et en 1897, date de l'arrêt des convois de transportés et relégués, ils sont encore 8 230.

Après les travaux forcés

Après les travaux forcés, les bagnards doivent « doubler » leur peine en étant placés dans des fermes pénitentiaires et, une fois libérés, y obtiennent une terre en concession pénale. L'administration pénitentiaire se dote pour ce faire d'un important domaine foncier, largement pris sur les terres indigènes, qui monte à son apogée jusqu'à 260 000 hectares. En tout, les concessions définitivement attribuées aux libérés sont évaluées à 1 300 environ. Les centres d'implantation des colons pénaux sont Bourail dès 1867 (avec quelque 460 concessions), La Foa-Farino (avec les centres de Fonwhary, Focola, Ouraï, Farino et Tendéa) à partir de 1876, Ouégoa après 1880 et Pouembout en 1883. Les derniers centres pénitentiaires sont fermés en 1922 et en 1931, mais de nombreux descendants de « libérés » restent installés sur les concessions de leurs ancêtres. (Wikipédia)

L'objectif de colonisation pénale était officiellement de peupler la colonie de la Nouvelle-Calédonie et de "régénérer" les condamnés. A partir de 1869 l'administration institua des concessionnaires pénaux auxquels elle attribua des terrains de 4 à 5 hectares qu'ils devaient mettre en valeur pour en obtenir à terme la pleine jouissance. Ils devaient ainsi se réhabiliter par le travail, l'objectif étant de créer, vallée aprés vallée, des colonies de paysans. C'était le grand dessein du gouverneur Guillain. Les concessions étaient attribuées à l'origine aux meilleurs sujets à la fin de leur peine. A partir 1878 l'accès aux concessions fut étendu aux condamnés en cours de peine. Avec cette nouvelle réglementation et à partir de 1882, sous l'impulsion du gouverneur Pallu de la Barrière qui voulait vider le bagne, le rythme d'octroi des concessions augmenta fortement jusqu'à ce que les colons libres, exaspérés, obtinrent à partir de 1886 une plus grande rigueur. Il s'en suivi une décrue. Il y eut aussi une politique de transportation de femmes qui manquaient car la colonie en avait peu qui puissent accepter de se marier avec des libérés.

En 1897, à la fin de la transportation au bagne, il y avait 1700 colons pénaux en Nouvelle-Calédonie. En rapprochant ce chiffre des 22 000 condamnés envoyés en Nouvelle-Calédonie on mesure l'échec de la colonisation pénale.

GENEALOGIE: ILS SONT PARTIS DE FRANCE POUR LA NOUVELLE CALEDONIE...

Voici le point de départ de cette Histoire familiale... Nous commencerons par la branche HUGEAUD.

Danièle a une sœur Monique Louise Marie,née à Bourail le 9 novembre 1940 et décédée à Bourail le 6 avril 1995. Marièe le 31 août 1963 à Bourail à Serge Bima, frère de Raymond (mari de Danièle) et tous deux fils de Emile Antoine et Marcelle Lecerf.

Monique Louise Marie est la fille de :

Gustave Georges Hugeaud marié ( 1er mariage pour chacun) le 26 août 1933 à Nouméa à Alphonsine Marie Louise Barrère. Il est né le 29 septembre 1910 à Bourail et décédé le 30 décembre 1985 à Nouméa. Il se remarie le 8 juillet 1971 avec Renée Rose Lacombe (née le 4 juillet 1925 à Nouméa).

Gustave Georges hugeaud est le fils de Augustin Hugeaud et Augustine Pagès (1er mariage d'Augustin).

Augustin Hugeaud est né le 26 novembre 1867 à Cressé dans le 17 et décédé le 17 avril 1933 à Bourail. Il se marie le 7 mai 1890 à Bourail avec Augustine Pagès, née le 25 février 1870 à Marjevols (48) et décédée le 14 décembre 1925 à Bourail.

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(2) Augustin Hugeaud a une sœur Estelle qui se marie le 6 août 1891 à Bourail avec Frédéric Auguste Brossard, charretier, né le 2 septembre 1854 à Tresson dans la Sarthe et décédé le 8 novembre 1928 à Nouméa. Voir sa fiche ci-dessous...

Estelle Hugeaud est née le 6 février 1873 à Cressé (17) et décédée le 13/01/1944 à bourail.

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Nous arrivons à Hugeaud Auguste ou Augustin marié à Madeleine Michelet. Madeleine Michelet suivra son mari en Nouvelle Calédonie avec leurs enfants.

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Ces dossiers sont consultables en ligne, sur le site des archives nationales d'outre mer et dans la base de données des dossiers individuels des condamnés au bagne. Attention à l'orthographe des noms propres, ci-dessus, hugeaud de vient Ugeaud.

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Devenu veuf il noue des relations avec Dame Moinot qui le persuade de "faire disparaitre l'obstacle qui s'oppose à leur mariage". Le 13/02/1882, Moinot est retrouvé mort. Auguste est condamné aux travaux forcés matricule 14312. Il arrive en Nouvelle Calédonie le 28/06/1883. Il devient concessionnaire à Bourail en 1886. Cette information figure sur la fiche d'Augustin Hugeaud , sur Généanet, arbre d'Annick Derrien. J'ai vainement cherché à en savoir plus, j'ai juste trouvé un couple Marie Madeleine Breuillet (°11/09/1818 à Cressé X14/07/1851 à Cressé avec Pierre Moinot né en 1829).

 

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Augustine Pagès la 1ère épouse d'Augustin Hugeaud et la mère de Gustave Georges Hugeaud est née le 25 février 1870 à Marvejols (48) et décéde le 14 décembre 1925 à Nouméa. Elle se marie le 7 mai 1890 à Bourail.

Elle est la fille de Antoine Pagès dit Miralet, cultivateur, boulanger, fournier, né le 13 octobre 1834 à Mont Rodet (48) et décédé le 22 février 1889 à Bourail qui se marie le 26 août 1863 à Marvejols à Marguerite Marie Bessière, fournière, née le 30 octobre 1839 à Marvejols et décédée le 6 novembre 1917 à Bourail.

Le 04/05/1873 Antoine, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour homicide, arrive en Nouvelle Calédonie à bord de "Rhin". Matricule 4387. Avec Marie et ses enfants il eut ensuite une concession à la Pouéo, près de Bourail.

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Le Navarin est l'un des bateaux transportant des forçats que vous verrez mentionné sur plusieurs dossiers de condamnés.

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(3) Passons à la branche Chambon...

Madeleine Barenton, après la condamnation de François Labour, aurait accompagné son mari en Nouvelle Calédonie avec sa fille Mélanie et son gendre François Chambon.

Madeleine Barenton s'est mariée une première fois avec Guillaume Grelle, charpentier, le 20 avril 1842 à St Reverien (58) dont un fils Guillaume né en 1843.

François Chambon part en Nouvelle Calédonie entre le 23 novembre 1891 (naissance d'Elisabeth à St Saulge (58)) et le 5 novembre 1894 (naissance de Marie Francine à Bourail).

Ce couple Chambon - Labour a de nombreux enfants nés à Saint Saulge (58) puis à Bourail en Nouvelle Calédonie.

    .     Philibert  Chambon, né le 6 février 1887 à St Saulge marié le 27 décembre  1909 à Bourail avec Eugénie Suzanne Coulson née le 27 août 1885 à Bourail, décédée après 1944. Combattant de la guerre 14-18, il sera tué lors de l'offensive de la Somme en 1916.

Par curiosité, poussons un peu les recherches du côté des mariages des enfants du couple chambon - Labour.

 

Caroline Chambon et Philibert Chambon sont frères et soeurs, ils vont tous les deux épouser deux enfants du couple Robert Pyle et Marie Tessier :

Pierre Georges Coulson (pour Caroline) né le 18/06/1883 à Bourail et décédé le16/06/1950 à Bourail.

Eugénie Suzanne Coulson (pour Philibert), née le 27 août 1885 à Bourail, décédée après 1944. Elle épousera en 2ème mariage Henri Auguste dit Joseph Herlein (1878 - 1938) qui lui-même aura été marié avec Marie Gabrielle Delagua (1er mariage).

Robert Pyle, marin et propriétaire à Bourail est né le 23 mars 1854 à Scarborough (Angleterre) de John Coulson et Susanna Ditchburn. Il est décédé le 1er janvier 1889 à Bourail d'une chute de cheval.

Robert Pyle a épousé le 23 janvier 1879 à Stepney en Angleterre Marie Tessier, lingère sur les bateaux, née le 25 mars 1855 à Campbon (44) et décédée le 18 janvier 1915 à Bourail.

Marie Tessier est la fille de Jean Marie (domestique, laboureur, colon) né le 1er mai1831 à Larré (56) et décédé le 16 novembre 1884 à Bourail. Il se marie le 23 mai 1854 à Savenay (44) avec Julienne Marie Hervoche, domestique, née le 4 mai 1827 à Herbignac (44) et décédée le 18 mai 1879 à Bourail. Marie Hervoche arrive à Nouméa,en Nouvelle Calédonie, à bord de l'Iphigénie.

Jean Marie Tessier, veuf de Julienne  Hervoche se remarie le 1er mai 1880 à Bourail avec Emilia Rosalie Adrienne Ledamoisel 19 ans, née le 27 août 1861 à Hiéville (14) fille de Amédée Louis Adrien, 59 ans, journalier, jardinier et tisserand et de Marie Azeline Chauvière 50 ans domicilés à Bourail.

Amédée Louis Adrien Ledamoisel a été condamné au bagne en 1867 n° matricule 1966 6459 et il est arrivé en Nouvelle Calédonie par la Nérèide.

Emilia Rosalie Adrienne va se remarier deux autres fois et avoir une relation  d'où naîtra Emile Louis Auguste Ledamoisel de père inconnu.

Vous trouverez ci-dessous les fiches individuelles concernant certains noms mentionnés :

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L'enfant concernée ci-dessus serait Emilia qui aurait suivi sa mère, son frère et sa soeur en Nouvelle Calédonie.

Marié le 18 janvier 1848, Beaumais, 14620, Calvados, Basse-Normandie, FRANCE, avec "Marie" Azéline CHAUVIERE 1829-1892 dont

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11ème convoi de déportés 

Le 2 septembre 1874, le Calvados reprendra la mer au départ de Brest, en direction de l'île d'Aix, à destination de la Nouvelle-Calédonie le 4. Le nombre des membres d'équipage est de 226, plus une centaine de passagers civils et un nombre indéterminé d'hommes de troupe. A son bord il y aura également 257 transportés, et 62 arabes, dont trois d'entre eux mourront en mer. Le navire fera relâche à Dakar du 30 septembre au 6 octobre. Ce 11ème convoi arrivera à Nouméa le 18 janvier 1875 après 135 jours de mer. Le rapport du médecin-major Olmetta mentionne 19 décès avant l'arrivée à Nouméa.
Le Calvados repartira de Nouméa le 12 février 1875, avec un effectifs total de 360 personnes, équipage et passagers. Il fera relâche à Papeete du 6 au 20 avril, puis à Sainte-Hélène du 16 au 18 juin, avant d'arriver à Brest le 3 août 1875.

Marie Gabrielle Delagua née le 7 mai 1881 à Bourail et décédée le 7 janvier 1921 à Bourail est la fille de Marc dit Marcelin Del Agua né le 13 janvier 1847 à Villarone en Ezpagne et décédé le 31 mars 1885 à Bourail et Angélique Bereche, née le 27 octobre 1856 à Cuchery 51 et décédée le 26 octobre 1899 à Nouméa.

Angélique Béreche est condamnée au bagne en Nouvelle Calédonie et libérée avec astreinte de résidence en Nelle Calédonie. Le mariagne de Marc del Agua a été célébré le 15 juillet 1880 à Barleux (80).

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Henri Auguste Herlein né le 1er janvier 1842 à Morbecque (59 et décédé le 31 octobre 1923 à Bourail épouse le 1er août 1873 Marie Joséphine Victoria Wattincourt à Bourail. Cette dernière est née le 25 décembre 1849 à Conchy les Pots (80) et décède le 16 janvier 1928 à Bourail.

Marie Joséphine Victoria Wattincourt :

condamnation 31 octobre 1871 Amiens 80000. Lieu : cour d'assises de la somme, Amiens. Date 31 octobre 1871 Peine : travaux forcés à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation. Date pour la Nouvelle Calédonie n´13 registre matricule : H2626 non communicable en mauvais état Peine commuée en 20 ans de travaux forcés à compter du 14 juillet 1882 ; remise de 2 ans en 1889 et en 1895 ; remise du reste de la peine en 1898 ; libérée avec astreinte à résidence le 14 juillet sous le n´148 ; réhabilitée le 15 avril 1910.

Elle a été mariée une première fois le 25 janvier 1868 à Fescamps (80) avec Pierre françois Bacq (16 avril 1821 - 3 septembre 1871).

Henri Auguste Herlein :

Condamne pour vol - Déporté au bagne de Nouvelle Calédonie le 01 -12 - 1868 sous le matricule 10 670.

Henri Auguste Herlein a un frère aussi condamné au bagne :

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LES BELLENGUEZ :

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Les Bellenguez sont originaires du Pas de Calais.

Constant Félix est couvreur de paille, il est né en 1820 et décèdé vers 1874 à Roëllecourt. Il épouse Eugénie Anselin le 6 juillet 1842  à Croix en Ternois qui est née le 27avril 1818. Elle est journalère.

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Marie Bellesort née le 9 mars 1855 à St Longis dans la Sarthe et décédée le 24 juillet 1927 à Nouméa épouse Léandre Achille Bellanguez le 3 septembre 1874 à Bourail.

Condamnée en 1874 au Bagne en Nouvelle Calédonie Matricule 19 - CAOM H3433

Deux des enfants du couple Bellenguez - Bellesort vont épouser des enfants de condamnés :

Antoinette Marie, née le 14 avril 1887 à Bourail et décédée le 28 janvier 1982 à Nouméa, épouse Philibert Labour le 10 mai 1902 à Bourail. Il est le fils de François Labour et Madeleine Barenton.

Paul Antoine épouse le 15 février 1910 à Bourail Marie Francine Chambon fille de françois et Marie Ernestine Labour.

  François LACOUREUILLE dit
LECOURIEUX :
  • Né le 2 septembre 1826 - Guérigny, 58131, Nièvre, Bourgogne, France

  • Décédé le 28 janvier 1895 - Bourail NOUVELLE-CALEDONIE, à l'âge de 68 ans

  • Chauffeur à Nevers ; Cultivateur à Bourail

  • Domicilié à Imphy avec sa famille, dans la Nièvre. Condamné à Nevers le 19 Novembre 1867 par la Cour d'Assise de la Nièvre à la peine aux travaux forcés pour 20 ans. Embarqué pour la Nouvelle-Calédonie sur la frégate "la Néréide" partie le 20 janvier 1869. Il est arrivé le 18 Mai 1869 dans la colonie sous le matricule 2069. Il est concessionnaire le 6 Juillet 1872, à Bourail, avec sa femme, venue le rejoindre. Il obtient la médaille d'argent à l'exposition universelle à Paris, en 1878 pour son café. Libéré le 4 Décembre 1885 et est passé 4ème catégorie - 1ère section, sous le matricule 5125.

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Louise Nicole Lhospied née à St Aubin les Forges (58) épouse François Lacoureuille le 8 février1848 à Germigny sur Loire (58).

Arrivée en Nouvelle-Calédonie par "La Danaé" le 29 Septembre 1872, avec ses 4 enfants : Claude, Marie , Jacques et Victor. Était présente à Bourail au mariage de sa fille Marie, le 11/03/1873 et ne l'était pas au mariage de son fils en 1887.

Victor, le fils, cultivateur, né le 24 décembre 1867 à Nevers (58) et décédé à Bourail le 12 août 1935 épouse le 2 février 1867 à Bourail Emélie Sophie Tourte.

Deux des enfants de ce couple vont épouser:

Joséphine née le 18/02/1912 à Bourail et décédée le 23 mars 1986 à Nouméa X Adrien Elie Chambon.

Marie Rosalie, née le 4 novembre 1908 à Bourail et décédée le 18 juin 1995 à Bourail X le 28 janvier 1933 Georges Antoine Chambon.

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1er convoi de déportés - ... Cela faisait déjà plusieurs années que la Danaé effectuait le transport des forçats vers les bagnes de la Guyane ou la de la Nouvelle-Calédonie. Dans ce but, elle avait été rehaussée d'une batterie et dotée de quatre cages rectangulaires de 20 à 30 mètres de long sur 3m50 de large. Avec des barreaux de 1m90 de hauteur, ces cages pouvaient contenir de 60 à 80 condamnés. Affectée au transport du 1er convoi de déportés de la Commune vers la Nouvelle-Calédonie, la Danaé se trouve dès le 10 avril 1872 au mouillage dans la rade des Trousses, face à l'île d'Aix, sous les ordres du capitaine de frégate Riou de Kerprigent. 

L'équipage est composé de 214 officiers et hommes d'équipage, à savoir 1 capitaine de frégate, 1 lieutenant de vaisseau, 4 enseignes de vaisseau, 1 commissaire (officier d'administration), 1 chirurgien-major, 1 chirurgien, 1 premier-maître mécanicien, 1 premier maître de manœuvre et 1 capitaine d'armes (ce dernier, surnommé le Bidaine par les marins, est chargé de la discipline à bord). Pour la maistrance et l'équipage, on compte 11 seconds-maîtres, 14 quartiers-maîtres, 140 matelots, 1 clairon, 26 apprentis-matelots, ainsi que 14 employés ou domestiques. Pour ce voyage, le navire embarque 61 passagers libres : 12 surveillants militaires ou fonctionnaires de l'Administration pénitentiaire, ceux-ci accompagnés de 5 femmes et 9 enfants, 1 maréchal-des-logis de Gendarmerie qui rejoint son poste "aux colonies", 4 sœurs de l'ordre de Saint-Joseph de Cluny, mais aussi 7 femmes et 23 enfants de condamnés aux travaux forcés qui suivent leur époux ou leur père. 

Le 1er mai, 110 déportés en provenance du dépôt de Saint-Martin-de-Ré embarquent. Ils seront rejoints le 3 par 140 déportés en provenance du dépôt de l'île d'Oléron. La Danaé quitte Aix le 5 mai 1872 et, après deux escales à Gorée et Cap Town (contrairement à ce qu'écrit Roger Pérennès dans son excellent ouvrage référence, la Danaé na pas fait escale au Brésil : cf le rapport de mer du commandant), arrive à Nouméa le 29 septembre 1872 après un voyage de 147 jours. Elle débarque en Nouvelle-Calédonie 249 déportés, le nommé Voisin étant décédé d'une maladie de poitrine le 22 juillet 1872, pendant l'escale à Simon's Bay à Cap Town...

Premier convoi, 5 mai 1872 - 29 septembre 1872, par la Danaé, 147 jours au départ de l'île d'Aix.

Emélie Sophie Tourte, née le 25/ août 1886 à Bourail et décédée le 11 février 1928 à Bourail est la fille de Jean Baptiste Tourte, jardinier cultivateur, né le 31 juillet 1848 à Montmeyan (83) et décédé le 16 février 1917 à Bourail marié le 15 juillet 1880 à Bourail à Marie Léonie Joannas, née le 3 janvier 1852 à Laux Montaux (26) et décédée le 11 avril 1902 à Bourail.

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LA BRANCHE BARRERE :
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Formulaire de recherche d'un dossier de condamné.

Alphonsine  Louise Prud'homme est née le 22 juin 1890 à Nouméa et elle épouse Léon Jules Barrère le 16 septembre 1909 à Nouméa.

Elle est la fille de Jules Emile Prud'homme, cordonnier, né le 21 juillet 1841 à Guise dans l'Aisne qui épouse Marie Catherine Biniaux le 10 septembre 1874 à Bourail.

Marie Catherine Biniaux, lingère, est née le 24 mai 1849 à Ribemont dans la Somme de père inconnu et de Catherine Biniaux (née vers 1802).

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LES FEMMES EN NOUVELLE
CALEDONIE :

La Direction des colonies ayant besoin de femmes pour coloniser l'île, l'autorité pénitentiaire fait le tour des prisons centrales métropolitaines pour susciter des volontariats pour partir en Nouvelle-Calédonie. Le premier convoi de transportation de femmes condamnées débarque de l’Isis le 23 janvier 1870. Beaucoup sont célibataires et condamnées à des travaux forcés pour infanticides, Ce sera le cas pour Marie Catherine Biniaux qui épousera Jules Emile Prud'homme, le 10 septembre 1874 à Bourail. ( Souvent des domestiques engrossées par leur maître, elles sont « recrutées » en premier car supposées en manque de maternité et voulant refonder une famille) puis, en nombre insuffisant (192 de 1870 à 1887), des femmes condamnées à la réclusion (80) ou à de la prison pour simples délits (250). Elles sont hébergées à Bourail dans un couvent tenu par les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny jusqu'à leur mariage avec un libéré titulaire de terre ou un condamné, leurs rencontres étant organisées sous l'œil vigilant des religieuses.

Seuls quatre mariages voient des libérés du bagne épouser des femmes libres. Les autres épousent des condamnées libérées ou en cours de peine.

UNE BELLE INCURSION DANS LA
BRANCHE BIMA :
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Augusta  Léontine Preud'homme :

1er mariage :

Mariée le 23 août 1899, Bourail, 98870, Nouvelle-Calédonie, FRANCE, avec Léon Eugène BURGUIERE 1874-1926 dont

  • H Léon Vincent BURGUIERE 1900-

  • F Léonie Rose BURGUIERE 1901-1990

  • F Henriette BURGUIERE 1903-

  • H Gad Hubert BURGUIERE 1913-1999

  • Divorcée suivant arrêté de la cour d'appel de Nouméa du 11 décembre 1915, transcrit le 26 octobre 1916

  • Remariée avec Joseph Antoine Jean Baptiste Bima le 1er mars 1917 à Bourail.

  • Léon Eugène Burgière est le fils de Jean Antoine Burgière (cultivateur et porteur d'eau, né le 4 mars 1840 à Coubisou (12) et décédé le 21 mai 1885 à Nouméa X à Marie... de la tribu de Nékou.

Rosita  Marianne :

Augustin Nicolas Preud'homme :

Eugène Richard Preud'homme:

  • Né le 6 avril 1831  - Verdun - Meuse.

  • Décédé le 3 décembre 1903 Bourail - Nouvelle Calédonie... à l'âge de 72 ans

  • Cultivateur

  • Condamné le 3 avril 1867 à ans de travaux forcés pour vol, la nuit dans une maison habitée à l'aide d'escalade et d'effraction extérieure - Embarqué le 25 octobre 1867 sur "Le Fleurus"
    matricule 1206 

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Joseph Antoine Bima :

  • Né le 27 avril 1844 - Torre, Italie, France

  • Décédé le 2 juin 1919 - Bourail, 98803, Monaco, Nouvelle-Calédonie, France, à l'âge de 75 ans

  • Marié le 28 janvier 1885 avec Joséphine Jaguelin dit Jaquelin.

  • condamné au Bagne de Nouvelle Calédonie en 1876 matricule 8997 / 4970 / 3486 zone cote H 121. Joseph Antoine naît le 27 avril 1844 a Torre, dans la province de Turin, en Italie. Il est le fils de Jean-Baptiste Bima et de Dominique Massero. En 1876, le 10 août, 1a cour d'assises de Charnbéry le condamne à dix ans de travaux forcés, On le retrouve bientôt au bagne de Toulon, inscrit sous le matricule 8997. Il sera libéré le 7 septembre 1885, Concessionnaire à la Pouéo Joseph est mis en concession le 27 mai 1883 et il obtient le lot n´ 86, dans la section de la Pouéo, 19 hectares 75 ares de terres que l'on dit marécageuses et de qualité médiocre. Joseph y aménage une case en torchis, recouverte de paille, de sept mètres sur quatre, Elle est divisée en deux pièces et entourée d'une Véranda. À l'extérieur, il a installé une cuisine et, à côté, un poulailler. Pour travailler, Joseph dispose d'une voiture à boeufs, d'une charrue et d'une herse. Il est propriétaire de quatre boeufs de travail et d'une vache à lait, il cultive essentiellement le café (il a planté 2 500 caféiers), le maïs, le manioc et les haricots. En 1894, la production du lot est estimée à 350 kilos de café, 18 sacs de maïs et 4 sacs de haricots. La même année, Joseph procède à la vente de 17 têtes de bétail. Considéré comme un ± excellent concessionnaire », il obtient, le 5 avril 1893, un supplément de 2 hectares formant l'ancien lot n´ 94 bis .

Joséphine Jaguelin dit Jaquelin:

  • Née le 9 mai 1856 - Saint-Augustin-des-Bois, 49266, Maine et Loire, Pays de la Loire, France

  • Mariée le 28 janvier 1885 à Joseph Antoine Bima.

  • Le 28 janvier 1885, Joseph épouse Joséphine Jaquelin, dite ± Jacqueline >> qui deviendra << Jacquelin >> Joséphine est née le 9 mai 1856 à Saint-Augustin-des-Bois, dans le Maine-et-Loire. Lorsqu'elle se marie, elle est couturière à Bourail. Une dizaine d'années plus tard, Joseph sera atteint d'une paralysie qui l'empêchera de travailler. Joséphine, qui l'a toujours secondé, assurera alors la relève pour maintenir la concession à un bon niveau.

LA BRANCHE BLUM :
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Thomas Claude Louis Ernest Cornaille :

Quitte, avec sa famille, le Havre sur le voilier Orco et arrive pour la société Ouaco en décembre 1881 (après 6 mois de voyage).
Il débarque directement à Téoudié.
Stockman du baron Digeon.
Mort d'insolation.

Emile Jean Albert Blum :

  • Né le 22 décembre 1874 - Bourail, 98870, Nouvelle-Calédonie, FRANCE

  • Baptisé le 10 janvier 1875 - Bourail, 98870, Nouvelle-Calédonie, FRANCE

  • Décédé le 16 décembre 1947 - Bourail, 98870, Nouvelle-Calédonie, FRANCE, à l'âge de 72 ans

  • Cultivateur propriétaire

  • Marié à Albert Albérie Victoiria Levavasseur le 26 janvier 1898 à Bourail.

  • Cultivateur
    Le 15/05/1895 attribution d'une marque de bétail à Bourail n°24, marque A5B
    Une rue de Nouméa (Rivière Salée) porte son nom : rue Albert BLUM

Emile Blum :

Fils de :

  • sosa Jean Jacques Jacob BLUM, né vers 1804 - Schaffhouse, décédé - Mulhouse, 68100, Haut-Rhin, Fileur
    Avec

  • sosa Anne FREYHOFER, née entre 1806 et 1818, décédée - Mulhouse, 68100, Haut-Rhin,

  • Né le 1er novembre 1838 - Mulhouse, 68100, Haut-Rhin, Alsace, FRANCE

  • Décédé le 26 décembre 1883 - Île Nou - Nouméa, 98800, Nouvelle-Calédonie, FRANCE, à l'âge de 45 ans

  • Graveur sur rouleaux Surveillant militaire Comptable

  • Marié à Virginie Eugénie Tessiet, fille de Jean Marie Tessier et Marie Hervoche , née (dont nous avons déjà parlé), née le 21 août 1857 à Campbon (44) et décédée le 27 mars 1903 à Nouméa.

  • Taille : 1,72 m
    Engagé volontaire n° 1007 le 17 mars 1860 (22 ans), il a terminé le temps de service exigé par la loi le 9 mars 1867 (29 ans) à Toulon comme graveur sur rouleaux.
    Surveillant militaire de 3ème classe le 21 janvier 1867.
    Promu 2ème classe le 1er juin 1868 par le Gouverneur Guillain.
    Perçoit une pension de retraite de 165 F par décret à partir du 01/05/1872 (34 ans) pour amputation d'un membre par suite d'une blessure reçue en service
    Embarqué à Toulon sur la frégate "La Sybille" le 27/04/1867
    Arrive en Nouvelle-Calédonie en 1867
    Chef de la comptabilité de l'administration pénitentiaire à Gomen quand nait son 1er enfant (Émile Jean Albert le 22/12/1874)
    Cantinier à l'ïle Nou, admis à la pension de retraite le 22/05/1872 pour infirmité contractée dans le service, rayé des contrôles le 22/05/1872, se retire à Nouméa "Ile Nou" jusqu'à son décès.
    Référencement CAOM : H 1252 - H 4682 - H 4683
    Matricule : 14

 Virginie Eugénie Tessier:

Fille de Jean Marie Tessier et Marie Hervoche (dont nous avons déjà parlé), née le 21 août 1857 à Campbon (44) et décédée le 27 mars 1903 à Nouméa. Mariée le 3 février 1873 à Bourail à Emile Blum (ci-dessus). Commerçante.

Arrivée à Nouméa sur l'Iphigénie avec sa mère, son frère et sa soeur le 21 juillet 1867.
Partie pour Bourail sur la goélette la Pourvoyeuse avec sa mère, son frère et sa soeur le 17 août 1867.

 

  • Mariée le 3 février 1873, Bourail,  , Nouvelle-Calédonie, France, avec Emile BLUM 1838-1883 dont

  • Mariée vers 28 février 1885, Ile Nou - Nouméa,  Nouvelle-Calédonie, France, avec Oscar Gustave Charles Anatole HERNU 1855-1890

  • Né le 28 janvier 1855 - Saint-Pol-sur-Ternoise, 62767, Pas de Calais, Nord-Pas-de-Calais, France

  • Décédé le 16 janvier 1890 - Bourail, 98803, Monaco, Nouvelle-Calédonie, France, à l'âge de 34 ans

  • Surveillant militaire

  • Dont

    • H Eugène Charles Louis HERNU né le20 avril1890 à Katoomba en Australie.

    • La vie du "premier" Hernu venu s'installer en Nouvelle-Calédonie. Il s'agit d 'Oscar Gustave Charles Anatole , né le 28 janvier 1855 à Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, une localité située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu, Arras. Il est le fils de Clovis Éloi, qui est clerc de notaire, et de Constantine Flavie Dele?ie. Mon aïeul (que tout le monde appelle Charles) a une soeur, Eugénie Elle sera la mère de deux enfants : une fille, qui choisira d 'entrer dans les ordres, et un garçon, qui mourra sur les champs de bataille de la Grande Guerre... La famille de Charles compte, parmi les siens, un brillant sujet : Isaïe Constantin Joseph, un jeune cousin germain de Charles. À l'âge de 16 ans, il réussit un baccalauréat ès sciences avec la mention bien. Puis il intègre l 'École polytechnique À la sortie, il choisit de servir dans le génie militaire Un choix qui lui sera fatale En I902, il a alors 26 ans, il est tué par l'explosion prématurée d 'un four à mine, au cours d'un exercice à l'École du génie de Versailles. Charles opte également, mais beaucoup plus tôt, pour la carrière militaire; En 1873, il s'engage dans l'artillerie. Il y reste pendant une dizaine d'années, traversant parfois de bien mauvaises passes : en 1875, il est dégradé et, de brigadier, il redevient soldat de deuxième classe pour "mauvaise conduite persistante En 1878, il semble s'assagir. En effet, on le retrouve commis ouvrier, une fonction qui implique de bonnes connaissances et un réel savoir-faire sur le plan technique. » Michelle Thierry. De la Pénitentiaire au négoce ± Le 10 janvier 1881, il est nommé surveillant militaire aux établissements pénitentiaires de la Nouvelle-Calédonie. Le 8 février suivant, il embarque, à Rochefort, à bord du Tage qui rejoint la colonie le 25 mai 1881. L'année 1885, pour Charles Hernu, est celle du changement : le 7 février, il démissionne de l'armée,' le 28 février, à l'île Nou, il épouse Virginie Marie Tessier Celle que tout le monde appelle Eugénie est originaire de Campbon, un petit village de la Loire-Atlantique où elle est née en 1857 Eugène Hernu, avant son départ pour la France, avec Cécile Serre, son épouse, et Louise, sa première fille. Rencontre au pénitencier. ± C'est au pénitencier de l'île Nou que Charles fait la connaissance d'Eugénie. Elle y approvisionne alors la cantine du bagne, parallèlement à d'autres affaires. Elle est veuve d'un premier mari, Albert Blum, et mère de six enfants qu'elle élève à la baguette... Elle donne d'ailleurs l'exemple : debout dès quatre heures du matin, elle selle son cheval après avoir mis tout son petit monde au travail. Chute mortelle. Charles s' installe donc à Bourail. Il y ouvre un commerce avec Eugénie, situé là au l'on trouve aujourd'hui Les Délices des Iles (un magasin tenu par Lison Guillemard que tout le monde, à Bourail, appelle Nononne). Je pense qu'on devait y trouver un peu de tout : de la quincaillerie, de la mercerie, de la lingerie... Ils devaient vendre du pain aussi. En effet, ils avaient une boulangerie que mon père et ma mère ont reprise par la suite. Â la mort de mon grand-père, Eugénie est partie en Australie. C'est là que mon père, Eugène, est né, le 20 avril 1890, à Katoomba, dans les Blue Mountains. Par la suite, elle a épousé un ancien gendarme, Louis Blanchard. le commerce s 'est alors appelé Magasin Blanchard.

    • (Extrait de la Généalogie Robert Zoller)

  • Mariée le 7 janvier 1891, Bourail,   Nouvelle-Calédonie, France, avec Louis Joseph BLANCHARD 1859-1883

  • Fils de Joseph et Jeanne Hallien

  • Né le 21 mai 1859 - Campbon, 44025, Loire Atlantique, Pays de la Loire, France

  • Instituteur Gendarme

  • 22 mai 1859 :

    Naissance - Campbon, Loire Atlantique, Pays de la Loire, France

    23 septembre 1880 :

    Service militaire - Savenay, Loire Atlantique, Pays de la Loire, France

    Campagnes en Tunisie du 1er octobre 1881 au 05 avril 1883

    28 septembre 1883 :

    Promotion militaire

    Nommé Brigadier

    2 août 1884 :

    Promotion militaire

    Nommé Maréchal des Logis

    25 juillet 1885 :

    Service militaire

    Nommé Gendarme à cheval à La Compagnie du Finistère.

    18 avril 1888 :

    Service militaire - Nouméa Nouvelle Calédonie

    Passe à La Compagnie de La Nouvelle Calédonie

    7 janvier 1891 :

    Mariage (avec Eugénie Virginie TESSIER) - Bourail Nouvelle Calédonie

    21 octobre 1890 :

    Démission - Bourail Nouvelle Calédonie

    Démissionne de La Gendarmerie

  • dont

    • F Angélina BLANCHARD 1891-1965

    • F Eugènie Joséphine BLANCHARD 1894-1969

    • C'est au pénitencier de l'île Nou que Charles Louis Hernu fait la connaissance d'Eugénie. Elle y approvisionne alors la cantine du bagne, parallèlement à d'autres affaires. Elle est veuve d'un premier mari, Albert Blum, et mère de six enfants qu'elle élève à la baguette... Elle donne d'ailleurs l'exemple : debout dès quatre heures du matin, elle selle son cheval après avoir mis tout son petit monde au travail. Chute mortelle. Charles s installe donc à Bourail. Il y ouvre un commerce avec Eugénie, situé là au l'on trouve aujourd'hui Les Délices des Iles (un magasin tenu par Lison Guillemard que tout le monde, à Bourail, appelle Nononne). Je pense qu'on devait y trouver un peu de tout : de la quincaillerie, de la mercerie, de la lingerie... Ils devaient vendre du pain aussi. En effet, ils avaient une boulangerie que mon père et ma mère ont reprise par la suite.
      La raison de son départ précipité en Australie est très simple...Deux jours après le décès de Charles, Eugénie obtient un rendez-vous du gouverneur. Elle est enceinte et craint une réaction de sa belle-famille. Ces bourgeois du Pas-de-Calais ignorent que leur fils, l'unique descendant, a épousé la fille d'un bagnard, mère de six enfants. Fort de ses relations et de ses compétences notariales, le père de Charles pourrait fort bien essayer de récupérer l'enfant à naître, a fortiori s'il s'agit d'un fils. Le gouverneur Feillet comprend la situation. Eugénie part accoucher en Australie où elle se trouvera à l'abri de toute poursuite tandis qu'un acte de décès est transmis à la mairie de Saint-Pol-sur-Ternoise, selon lequel Charles, à sa mort, était toujours célibataire et n'avait plus, pour biens, que ses hardes, ainsi que le précise son contrat de mariage. À son retour en Calédonie, Eugénie reprend ses affaires. Par la suite, elle a épousé un ancien gendarme, Louis Blanchard. le commerce s 'est alors appelé Magasin Blanchard. Les contacts qu'elle prend pendant son séjour en Australie se révèlent utiles. ses différents commerces vont bon train. On dit qu'elle possède tout Bourail ou presque ! Elle fait l'acquisition de sa première mine de nickel la mine Medona le 3 mars 1903. Trois semaines plus tard, le 27 mars, Eugénie meurt, elle aussi, des suites d'un accident de cheval..

 

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Alberte Albérie Levavasseur :

Née le 26 septembre 1880 à Bourail et décédée le 20 décembre 1965 à Bourail, elle est mariée le 26 janvier 1898 à Bourail à Emile Jean Albert Blum.

Fille de Pierre Auguste, né le 10 août 1836 à Raids (50) et décédé le 22 août 1885 à Bourail. Cultivateur. Marié le 5 octobre 1859 à st Fromond (50) à Sophie Le Boyer, née le 11 février 1839 à Bricqueville (14) et décédée le 15 septembre 1902 à Bourail. Domestique.

Pierre Auguste Levavasseur :

Fils de

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Le 15 janvier 1876 la Loire est en réarmement, avec un effectif de 409 hommes, sous les ordres du capitaine de vaisseau Salmon, et quitte Brest le 7 mars, remorquée par le Valeureux. Elle transporte 516 passagers et déportés, dont 210 forçats. Elle arrive à l'île d'Aix le lendemain 8 mars et reste au mouillage jusqu'au 17 mars à cause du mauvais temps. Elle repart ce jour-là, remorquée par le Travailleur, en direction de Nouméa où elle arrive, après une escale à Santa Cruz de Ténériffe le 28 mars, le 22 juin 1876. On compte deux décès en mer. Ce sera le 16ème convoi de déportés de la Commune et le 33ème convoi de transportés.
La Loire appareille de Nouméa le 13 juillet 1876, fait escale en Australie à Sidney le 8 août, puis à Papeete (Tahiti) le 11 septembre, et est de retour à Brest le 29 novembre pour entrer de nouveau en carénage.

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Sophie Le Boyer :

  • Née le 11 février 1839  - Bricqueville - Calvados - France

  • Décédée le 15 septembre 1902  - Bourail - Nouvelle Calédonie, , , ,, à l'âge de 63 ans

  • Journalière

Elle est la fille de la fille de :

  • Baptiste LE BOYER ca 1800-/1886

  • Eugénie MARGUERITE ca 1810

  • Elle est mariée à Pierre Auguste Levavasseur.

  • Condamnée le 20 novembre 1875 pour vol, à Caen - Bagne en Nouvelle Calédonie - Matricule 105 - Arrivée en Nouvelle Calédonie en 1878 par "Le Buffon" .

  •   Remariée le 10/11/1886 à Bourail - Nouvelle Calédonie avec Jean Pierre ANDRIEU 1846-

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Le 3 mats le Buffon.

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Jean Pierre Andrieu :

  • Né le 10 février 1846 (mardi) - Septfonds - Tarn et Garonne - France

  • Chapelier

  • Il est le fils de :

  • Louis ANDRIEU ca 1810

  • Marie BÉNÉRET ca 1820

  • Condamné en 1876 - Bagne en Nouvelle Calédonie Matricules 8656 - 9215

  •  
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Madame HAGEN
La femme au bagne...

Il est peu de situations dans la vie qui ne permette à la femme de manifester ses qualités de dévouement et d ‘énergie sociale. Il nous serait facile de multiplier les exemples afin de prouver que nous avons le droit et le devoir d’opposer au caractère viril le caractère féminin qui lui est au moins égal en qualités de premier ordre.

La « Tribune » 2de la Fronde nous a fait connaître bien des côtés de la Femme ; elle nous l’a dépeinte dans divers pays, en Turquie, au Tonkin, et à différentes époques de l’histoire.

Je ne sais si j’intéresserai nos lectrices en descendant l’échelle sociale et en décrivant certains milieux pour lesquels on réserve rarement sa compassion. Mais je me souviens que la pitié n’est pas seulement une vertu canonique, mais qu’elle est surtout d’essence féminine ; j’y fais donc appel, sûre d’être entendue.

Les hasards de la vie m’ont permis de faire de fréquents séjours en Océanie et j’ai séjourné plusieurs années en Nouvelle-Calédonie, parcourant l’île en tous sens et glanant ça et là des observations nombreuses. Je serai heureuse d’en faire profiter les lectrices de la Fronde.

Chacun sait que notre colonie du Pacifique - terre bénie du ciel, favorisée des dieux - est devenue depuis 30 ans, le refuge, l’asylum des criminels français qui y vivent sous une douce quiétude et sous un climat salubre.

Lors de la découverte de l’île par Cook, il n’y existait aucun animal malfaisant à l’exception de l’homme, du canaque anthropophage qui - hommage inattendu - excluait les femmes, la popinée, de ses repas de cannibales. La domination française jette dans le pays ses forçats : inutile de dire que la Nouvelle-Calédonie ne s’en est pas embellie et qu’il faut tout le charme enchanteur de cette île pour engager les familles honnêtes à y aller coloniser.

Mais je ne veux pas m’attarder à des considérations étrangères à notre article « La femme au bagne », je désire surtout faire constater à nos lectrices l’esprit d’iniquité qui préside souvent à l’envoi de femmes à la « Nouvelle », comme on dit dans le monde des escarpes3 ; chacune d’entre elles verra que, là encore, l’initiative masculine est oppressive et arbitraire ; la répression varie suivant le sexe, impitoyable pour la femme, clémente pour l’homme.  

On ne m’objectera pas que je m’occupe de créatures tarées ayant commis des actes répréhensibles et punis par la loi.
Je ne m’arrêterai pas devant une telle objection, et me bornerai à dire que l’iniquité doit être poursuivie dans tous les milieux et sous toutes les latitudes.
Quelques - unes de nos semblables souffrent et ont souffert parce qu’elles sont femmes ; défendons - les parce qu’elles sont femmes.

Nous devons sacrifier certains préjugés sociaux à la grande idée d’une justice égale pour toutes et pour tous.

Il y  a vingt ans, un fonctionnaire philanthrope eut l’idée de réhabiliter le forçat autrement que par les châtiments corporels ou par une séquestration étroite ; il se rappela l’Evangile et se dit qu’un peu de bon grain pourrait peut-être germer au milieu de beaucoup d’ivraie. Il voulut réveiller chez le condamné quelques sentiments qui ne faisaient que sommeiller ; il songea donc à racheter par la famille ces hommes dont la plupart s’étaient signalés en France par des vols, des escroqueries et même des assassinats. L’intention était excellente, mais pour réaliser ce beau projet, il fallait une victime : la femme fut sacrifiée au salut de l’homme.

Il y avait là, sans doute, un hommage involontaire rendu aux éminentes qualités qui distinguent souvent la femme, à son esprit d’abnégation, à son habitude du dévouement, à ses vertus bienfaisantes capables de modifier le tempérament brutal des convicts qui peuplent les pénitenciers de l’île Nou, de Bourail et du camp Brun. Ceux que n’avaient pas pu corriger le revolver du surveillant militaire, la double chaîne, la diète continue, on espérait que l’influence féminine serait assez puissante pour les amender.

Trop souvent l’homme fait dévier la femme de la ligne droite ; trop souvent par des promesses fallacieuses ou des tentations malsaines, il aiguille dans une direction mauvaise, la vie de sa compagne, mais dans les circonstances actuelles, on oubliait ces exemples si fréquents pour ne se souvenir que des ménages dans lesquels notre sexe joue le rôle le plus bienfaisant.

Il s’agissait donc de faire venir de France des femmes qui s’allieraient avec plus ou moins de gré à ces hommes dont la plupart étaient condamnés aux travaux forcés à perpétuité. On songea bien à celles que la justice avait frappées de peines rigoureuses, à celles qui expiaient leur condamnation de forçâtes, dans les maisons centrales, soumises à un régime plus sévère que sous le climat calédonien. Mais le nombre en était restreint et ne pouvait suffire aux demandes des futurs maris des bagnes de Nouméa et de Bourail.

C’est alors que je vis arriver dans cette dernière localité une quarantaine de femmes dont quelques-unes avaient été condamnées à 3 ou 4 ans de prison pour infanticide - le principal inculpé n’avait pas comparu à leur côté sur le banc de la cour d’assises - ; d’autres, orphelines ou abandonnées par leurs parents, avaient un casier judiciaire absolument intact et venaient des maisons de correction où elles avaient été enfermées jusqu’à l’âge de 18 ans. Aucune des fautes commises n’entraînait les travaux forcés ou la relégation ou la déportation.

Il avait donc fallu user de subterfuges pour amener ces malheureuses sur la terre d’exil. On n’avait pas hésité à leur dépeindre sous les couleurs séduisantes la vie qu’elles mèneraient en Océanie, l’existence pleine de charmes qui serait la leur, le bien être dont elles jouiraient dans leurs maisons ombragées, campées au milieu des champs qui leur appartiendraient. Peut-être avait-on faire lire à ces futures « colonnes » le Robinson suisse ou le Robinson Crusoé. C’était la vie coloniale avec tous ses agréments et son indépendance ; c’était en plus un mari - quel mari ! - assuré dès leur arrivée en Nouvelle-Calédonie. Comment hésiter devant un pareil tableau si loin de la réalité ?

Ces jeunes filles, dont quelques-unes n’avaient pas dépassé vingt ans, s’étaient laissé facilement séduire par cette description trompeuse, par ce mirage faussement enchanteur. Avec l’insouciance de la jeunesse, l’attrait de l’inconnu, l’espérance d’un avenir heureux, elles s’étaient décidées à quitter pour toujours la France d’autant plus aimée qu’on en est loin.

Après trois mois d’une traversée pénible sur la Ville-de-Saint-Nazaire, je les voyais débarquer sur cette terre néo-calédonienne où elles ne devaient rencontrer que déboires et désillusions.

Dans le but de corser ma chronique, je ne voudrais pas insinuer que toutes ces femmes étaient des anges de candeur, des modèles de toutes les vertus : mais j’oserai dire qu’elles n’étaient pas toutes foncièrement gangrenées. Leurs fautes passées n’étaient pas de celles qui laissent une tare indélébile de honte et de corruption ; ces malheureuses avaient encore beaucoup d’échelons à descendre avant de s’abaisser au niveau moral des maris qu’on leur destinait.

Mais j’espère que chacune de nos lectrices comprendra le scandale de ces unions de femmes sans passé irréparable avec les hommes tarés physiquement et moralement qui se trouvent au bagne.

Qui donc était comme toujours l’éternelle sacrifiée ? La femme. Quel était le bénéficiaire ? le forçat. Nouméa a beau être aux antipodes de Paris, les règlements ne craignent pas les distances ; ils traversent l’espace en apportant avec eux l’arbitraire et l’inégalité. - Oppression, en deçà des Océans, oppression au-delà. - Le forçat devient libre par le seul fait de son mariage ; la femme est la rançon de cette liberté.

C’est l’Etat impersonnel et irresponsable qui couvre de sa haute autorité ces tentatives de relèvement de l’homme par l’abaissement de la femme ; ce sont ses fonctionnaires qui, fidèles à la consigne, prêtent leur appui à de telles alliances réprouvées par quiconque a le sentiment de la justice et de l’équité.

Le maire B. … était un ancien condamné pour vol avec effraction qui avait été réhabilité non pour cause d’erreur judiciaire mais par suite d’intrigues ; tel était l’homme que le code civil conviait à ceindre l’écharpe tricolore et à prononcer les mots sacramentels qui mettent la femme sous la puissance maritale.

Ce fonctionnaire municipal était tout indiqué pour consacrer un mariage auquel j’assistais pendant mon séjour dans cette ville de Bourail qui mériterait une description complète si je ne craignais de sortir de mon sujet. Il s’agissait d’unir une femme de 65 ans, condamnée pour proxénétisme de sa fille mineure, avec un jeune homme de 28 ans puni de travaux forcés à perpétuité pour parricide et enlevé à l’échafaud par la grâce présidentielle. Ce jeune éphèbe s’était vite épris de la vieille mégère afin de recouvrer la plus tôt possible sa liberté. Je me hâte de dire que ce mariage est un des rares où les deux conjoints n’avaient rien à se reprocher l’un et l’autre au point de vue de la criminalité.

Bourail vit donc débarquer un jour sur ses quais ce convoi de femmes vouées au mariage forcé dont je parlais précédemment. Mais après les promesses fallacieuses faites en France, il fallut user de subterfuges et surtout recourir au système de l’intimidation pour faire accepter des mariages souvent répugnants. En effet, la situation réelle était loin d’être conforme aux espérances qui avaient fait considérer le départ de France comme un voyage vers une Terre promise.

Ne parlons pas des maris dont les démarches molles, les regards louches, les physionomies canailles inspiraient une confiance médiocre. On a beau avoir été condamnée pour infanticide, on ne sourit pas volontiers à l’idée de s’unir pour toujours à un bandit célèbre par des vols fameux, des escroqueries ou des meurtres. Il est bien permis d’hésiter avant de consommer sa propre déchéance morale ; il y a des abîmes dans lesquels on ne se précipite pas volontiers.

D’autre part, il ne fallait pas être difficile pour le confort de l’installation : la maison d’habitation n’était souvent qu’une affreuse bicoque ouverte à tous les vents ; la propriété consistait en terres non défrichées et incultes et, dans les jardins peu fleuris, on voyait voleter les moustiques à défaut de papillons.

Quel avenir séduisant ! Quelle perspective souriante ! Fallait-il convoler en justes et légitimes noces et créer une famille qui serait victime peut être de la misère, mais sûrement des préjugés sociaux ? Les enfants naîtraient responsables de la faute de leur père et, dès leurs premiers pas sur terre, seraient souillés de la tache originelle et ineffaçable.

La tare pénale, dans les colonies pénitentiaires, (Guyane, Calédonie) reste indélébile et, comme le préjugé de couleur dans nos colonies des Antilles (Martinique, Guadeloupe) se transmet de génération en génération. 

Les exilées de France manifestaient donc souvent une grande répugnance à accepter une situation qu’on leur avait présentée sous des dehors engageants ; il fallut user de rigueurs pour contraindre au mariage forcé ces malheureuses qui ne rencontraient sur la terre étrangère ni aide, ni protection.

Dès leur arrivée, elles avaient été enfermées à Bourail dans un établissement qu’on décore du nom de « couvent » mais qu’en style administratif, on appelle : « Maison de force et de correction pour la femme ». Soumises à un régime sévère, elles ne sortaient que rarement de leur prison pour faire en commun quelques promenades dans les environs de la localité. Elles avaient ainsi des échappées sur la jolie vallée de la Néro qui serpente au milieu des champs de canne à sucre et se dirige lentement vers la mer ; d’autres fois, elles suivaient les rives du Boghen ou de la Pouéo et, traversant les forêts de Nessadiou, elles rentraient dans leur prison, anxieuses d’en sortir pour toujours. Il semblait que ces sorties longtemps espacées étaient l’appât qui leur était donné, la tentation qui leur était offerte pour recouvrer la liberté en l’abdiquant quelques instants plus tard entre les mains d’un époux peu désirable.

Cette claustration ne devait pas manquer son but ; on ne reste pas à 25 ans éternellement renfermée entre des murailles hautes et infranchissables. L’espoir d’être favorisée par le hasard dans le choix d’un mari fait tomber les dernières résistances et l’on finit par accepter bon gré mal gré l’union légale avec un homme qu’on n’avait jamais vu quinze jours auparavant, dont on ignore le caractère, dont on ne connaît que les antécédents déplorables. S’il est un endroit où, suivant la parole banale, le mariage soit une loterie, c’est bien à Bourail ; là encore, la femme est sacrifiée puisqu’on peut soutenir et prouver que, dans de telles unions, la valeur morale est toujours de son côté.

C’est ainsi que je vis une superbe brune, âge de 20 ans au plus, à la chevelure luxuriante, à la figure réellement angélique, sans condamnation antérieure, se marier avec un forçat, le nommé Dunet, barbier à Bourail ; on dut quelques mois plus tard réintégrer au bagne ce mari paresseux dont la femme resta sans ressources, abandonnée par l’administration pénitentiaire. Cet exemple me dispense d’en citer d’autres.

On ne saurait trop s’élever contre de pareils scandales, tolérés, protégés, favorisés par les règlements administratifs.

Ces mariages se faisaient par fournées ; j’en ai vu jusqu’à 25 dans une seule journée. J’ai toujours été non seulement choquée, mais douloureusement émue quand je voyais ces longues théories de couples que le maire conviait aux joies sacrées du mariage. On aurait pu prédire les résultats de ces unions contractées sous de si fâcheux auspices : quelques-unes de ces femmes descendaient rapidement la pente fatale et leur moralité se mettait bientôt à l’unisson de celle de leur mari.
Mais celui-ci n’avait-il pas pour lui, la Loi ?
Habitué autrefois à s’écarter du gendarme, il pouvait maintenant le requérir et s’en faire un auxiliaire obéissant ; triste retour des choses d’ici-bas. La femme libre était rivée au boulet du forçat ; elle en partageait la chaîne ; elle lui prenait une partie de son ignominie ; il lui avait apporté comme dot son passé infamant.
Malheur à elle si elle possède quelques charmes, si la nature l’avait douée d’un physique agréable ; son mari saurait ne pas être jaloux.
Mais n’insistons pas sur ces turpitudes.

Je suis heureuse de reconnaître que, grâce aux qualités de la femme, quelques-uns de ces mariages m’ont paru avoir de bons résultats ; j’ai vu des concessions - c’est ainsi qu’on nomme les exploitations agricoles des forçats - prospérer grâce à l’épouse qui avait su prendre un certain empire sur le mari qu’elle éloignait du cabaret, qu’elle retenait à la maison, qu’elle intéressait à la culture de la propriété, à l’avenir des enfants. Mais, avant d’obtenir un pareil succès, il avait fallu subir des rebuffades,  faire preuve de diplomatie, ne pas trop laisser sentir son influence sur une nature frustre que le régime du bagne, loin de dompter, avait plutôt poussé dans les bras de la révolte.

Je me plais aussi à signaler la réussite des ménages venus de France. La femme avait suivi l’époux coupable, elle ne l’avait pas oublié après le crime, elle s’était rappelé les joies, peut-être bien rares qui avaient signalé les débuts de leur mariage ; l’amour en un mot, avait survécu à la honte, le forçat était toujours l’époux qu’il fallait consoler, soutenir, enlever à la promiscuité du bagne. Bien nombreuses ont été les femmes qui, volontairement et par compassion, ont intrigué pour suivre leur mari sur la terre d’expiation : elles ont dit sans regret adieu à leur pays d’enfance, à leurs souvenirs de jeunesse. Elles venaient apporter une lueur d’espoir au condamné qu’elles n’avaient pas la force de renier, qu’elles aimaient peut-être davantage depuis son épreuve. Saluons-les bien bas. Il faut être femme pour avoir une telle élévation de sentiment, une telle persistance dans l’amour et la pitié, sans espoir de récompense : il faut être femme pour élever à ce degré l’esprit de sacrifice et de dévouement.

Ces qualités, que je signale, paraîtront peut-être d’ordre négatif à quelques-unes de nos lectrices à l’esprit combatif ; je pense, comme elles, que la femme ne doit pas se borner au rôle de compagne  désireuse de sacrifier sans cesse son bonheur personnel à celui de son mari. Mais, si je cite de pareils faits, c’est qu’ils dénotent une énergie, une force de volonté, un courage moral qui permettent d’affirmer que, dans aucune circonstance, nous en sommes inférieures à l’homme : nous montrons ainsi que nous sommes lasses d’une tutelle plus ou moins légale et d’une dépendance uniquement basée sur la routine.

Quand ces femmes arrivaient dans la concession, on les voyait, actives fermières, ne reculer devant aucune fatigue pour faire prospérer la plantation, l’embellir par des jardinets bien fleuris. Levées dès l’aube, elles se dirigeaient vers Bourail y vendre leurs produits et rentraient bientôt chez elles pour soigner la caféière ou couper la canne à sucre. Le succès a fréquemment récompensé leurs efforts ; et je connais, en Nouvelle-Calédonie, beaucoup de familles qui, déracinées par le crime du sol français, ont pu acquérir une certaine aisance, grâce au labeur incessant de la femme devenue paysanne calédonienne.
Je ne saurais donc assez protester contre eux qui considèrent « comme une absence de scrupules presque monstrueuse le fait de venir partager la sort d’un criminel, de voir encore en lui un mari ou un père ».

Je parlais plus haut de la tare originelle qui, dans notre société égoïste, s’imprime du front du père sur celui de l’enfant.
Une jeune fille, née d’une union contractée dans ces conditions, fut demandée en mariage par un employé de l’administration pénitentiaire d’un rang relativement élevé. Rien à dire contre elle ; conduite parfaite, tenue irréprochable. C’est alors qu’on lui rappela la souillure ineffaçable, la faute paternelle dont elle n’était pas responsable, ni devant Dieu, ni devant les hommes. Le fiancé tient bon : le bonheur dans le ménage le récompensa de ne pas s’être laissé arrêter par les propos médisants, les sourires dédaigneux, les lèvres dégoûtées.

On s’étonnera peut-être que j’aille chercher les candidates au prix Montyon5 dans ce milieu du bagne qui semble peu favorable à l’éclosion de la vertu. Je ne veux pas médire des lauréates à qui l’Académie réserve ses faveurs pécuniaires, en même temps que ses félicitations les plus éloquentes ; nous y voyons chaque année, figurer en grand nombre des femmes dont les actes sont très méritoires et dont la vie a été marquée par la bienfaisance et la charité. Mais si j’avais quelque influence sur un membre de la commission des Prix, j’en profiterai pour lui parler de deux héroïnes dont j’ai observé l’existence en Nouvelle-Calédonie en plein bagne ; et je serais sûre que mes protégées figureraient, en première ligne, sur la liste des favorisées. L’Académicien, chargé de prononcer le discours sur la Vertu, serait forcé de trouver des paroles dignes de leurs actions et regretterait de n’avoir pas une récompense assez élevée pour la décerner à la mère d’abord, à la fiancée ensuite, dont je vais narrer plus loin l’histoire.

J’ai connu un romancier qui décrivait d’une façon assez pittoresque son étonnement de rencontrer au bagne l’amour désintéressé, l’abnégation, le dévouement. « Quand on visite, disait-il, la boutique d’un marchand d’antiquités, on voit sur des tables Louis XV, branlantes et poussiéreuses, des tableaux éventrés dans des cadres misérables, des bronzes éraillés, des terres cuites au nez cassé, des pendules et des pendulettes aux ors défraîchis, des tapis de soie, percés et usés jusqu’à la frange, des vases japonais dont les fêlures font penser au vase brisé, des pantoufles dignes de chausser Cendrillon, mais aux talons éculés. Tout à coup, au milieu de ce bric à brac, on reste ébahi devant une jolie figurine de Saxe, un amour de statuette, une petite marquise qui, finement campée sur son piédestal, semble rougir et s’excuse[r] d’un tel voisinage.  De même, il semble que la vertu apparaît plus lumineuse quand elle coudoie le vice et la honte ; elle rayonne avec plus d ‘éclat et nous séduit davantage par son charme plus pénétrant. »

La veuve Mellac était originaire du pays basque, de cette région qui forme comme un îlot au milieu  de la France et se distingue par sa langue, son ethnographie et même son type physique. Pays d’énergie, contrée de rudes marins et paysans durs à la fatigue. Elle s’était mariée de bonne heure à un mari qui n’était basque que par la naissance et non par les qualités. Querelleur, peu travailleur et dépensier, il rendit sa belle âme à Dieu à la suite d’une rixe en laissant à la charge de sa veuve deux filles et un garçon ; la métairie, bien que peu importante, pouvait suffire à élever cette petite famille.

Quelques années après, les deux filles se mariaient assez avantageusement et quittaient le pays basque abandonnant leur jeune frère à leur mère. Celle-ci avait reporté sur son fils toute l’affection qu’elle aurait peut-être donnée au mari s’il en avait été digne. Malheureusement, il semblait que le jeune Mellac avait, contrairement à l’habitude, hérité du caractère du père. Il grandissait, devenait comme tout Basque, agile et habile dans les exercices du corps, mais, désœuvré, rebelle aux conseils de sa mère, rétif à toute sage direction, il passait bientôt pour le plus mauvais sujet du village. 

Un jour, il rentra chez elle, gai, pimpant, habillé de neuf des pieds à la tête. À cette vue, la mère ressentit une angoisse au cœur ; un pressentiment l’avertit qu’un malheur la menaçait. Elle lui demanda où il avait eu l’argent pour faire ces achats. « Si on te le demande, lui répondit-il, insolemment, tu diras que tu n’en sais rien ». Un fermier assez cossu fut découvert, le lendemain assassiné dans sa maison isolée au milieu des champs ; la rumeur publique eut vite fait d’accuser Mellac que les gendarmes vinrent arrêter chez sa mère pour l’emmener à Bordeaux.

La pauvre veuve commençait son calvaire ; elle allait donner les preuves les plus éclatantes d’un amour élevé et d’un dévouement héroïque. Elle ne songe pas un instant à quitter son village pour demander l’hospitalité à ses filles et vivre dans un pays où son infortune serait inconnue ; elle se souvient toujours qu’elle est mère et ne maudit pas celui que peut-être attend le couperet de la guillotine. Elle s’absente, mais pour habiter Bordeaux près de la prison ; elle intrigue pour visiter son fils, heureuse de l’apercevoir quand la voiture cellulaire le mène dans le cabinet du juge d’instruction. Elle multiplie les démarches près des magistrats peu cléments d’habitude pour les inculpés de cour d’assises ; elle reçoit rebuffades sur rebuffades, mais, soutenue par son amour inébranlable, elle ne perd pas courage et assiste, anxieuse, aux débats judiciaires. Elle ne peut douter de sa culpabilité ; malgré tout, l’espoir ne l’abandonne pas et c’est un cri de joie qu’elle fait entendre en plein prétoire quand elle entend, au lieu de la sentence capitale, la condamnation aux travaux forcés à perpétuité. Elle est heureuse, elle a foi encore dans l’avenir, il ira aux colonies, comme on dit au village, mais elle pourra peut-être le rejoindre. Elle a d’ailleurs été réconfortée par son fils qui, l’apercevant dans la salle lui a, d’un geste cabotin, envoyé un baiser que dément son air arrogant, son attitude impudente.

Ne l’aime-t-elle pas davantage ? Elle vient de lui donner une seconde fois la vie, puisque l’avocat n’a pu obtenir les circonstances atténuantes qu’en décrivant au jury, d’une façon pathétique, le désespoir de cette mère angoissée par la crainte d’un châtiment suprême.

Le condamné partit pour la Nouvelle Calédonie par le Fontenoy. La veuve Mellac rentra dans son village et continua tristement à exploiter sa petite métairie ; elle envoyait de temps en temps une petite pièce blanche à son fils dont les lettres étaient bien rares et peu affectueuses. Il était parti sans remords, sans craintes, sachant qu’à la « Nouvelle », le forçat n’est pas toujours malheureux. Elle avait demandé maintes fois à aller rejoindre son fils, lorsqu’un jour, le maire du village la fit appeler et lui annonça que le ministre des colonies lui accordait un passage gratuit sur le bateau Calédonie. Elle n’eut pas une minute d’hésitation, elle ne tarda pas à liquider ses petites affaires ; elle vendit le peu qu’elle possédait et, quelques jours après, elle se rendait à Rochefort pour embarquer sur le navire désigné. Elle partit à 58 ans, sans regret, sans regard en arrière, heureuse de se diriger vers l’inconnu, vers des pays où l’on n’arrive qu’après 80 jours de traversée, ignorante des épreuves qui l’attendaient, sachant seulement qu’elle trouverait un être aimé à la fin de son voyage.

Insister davantage serait déflorer cet amour peu commun, cette abnégation surhumaine. Il suffit de présenter les faits sans commentaires, ils parlent assez par eux-mêmes et refusent toute amplification.

Je passe sous silence les fatigues de la traversée ; étrangère à la vie du bord, silencieusement assise à l’avant de la Calédonie, elle regardait avec joie le sillage du navire qui laissait en arrière toute sa vie passée, mais la rapprochait de celui qui souffrait ; elle semblait de ses désirs ardents activer la marche du bateau. Le 81e jour, l’homme de la vigie signala : « Terre droit devant » ; le phare Amédée se profilait à l’horizon ; la terre calédonienne dessinait ses formes tourmentées, secouées par des éruptions volcaniques, et bientôt Calédonie traversait la passe de l’île de Nou.

C’était dans cette petite île nue et aride que le condamnée Mellac était enfermé ; les regards de la mère s’y reposaient avec joie et son cœur battait à se rompre à la seule pensée que quelques mètres l’en séparaient à peine. Dès que le navire fut mouillé, la pauvre femme quittait le bord dans une embarcation manœuvrée par des Canaques et venait accoster l’appontement de la Flottille pénitentiaire.

Un surveillant militaire se promenait sur le quai. Elle l’aborde et lui demande :
-« Connaissez-vous le nommé Mellac ? »
- « Qui êtes-vous ? »
- « Je suis sa mère, arrivée par la Calédonie. »

Il lui fit signe de s’adresser à un bureau voisin, pendant qu’il s’éloigne en grommelant quelques mots.
La veuve Mellac entre dans l’antichambre du bureau et écoute involontairement deux employés qui causaient entre eux. 
- « A-t-on reçu des nouvelles de France au sujet des condamnés à mort ? dit l’un d’eux. Je ne sais, répond l’autre ; mais on devrait se hâter car il y en a un qui attend depuis huit mois une décision à son égard ».
- « Ah ! oui, le nommé Mellac qui a tué son compagnon de chaîne. »  

À ces mots, la mère tombe sans connaissance et ce n’est que quelques heures plus tard qu’elle revient à la vie en apprenant que son fils avait été gracié. Le bateau qui amenait la mère apportait la grâce du fils.

Mais que faire seule sur le pavé de Nouméa ? L’existence est dure aux colonies pour celui qui n’a pas de relations ni de ressources pécuniaires. La pauvre veuve ne peut subvenir à ses propres besoins et cependant, elle veut vivre pour deux, pour elle et pour son fils. Elle loue à vil prix son travail, fait le métier de blanchisseuse et de repasseuse qui est généralement réservé à la gent indigène, nègre et canaque. Quelques personnes s’intéressent à son sort ; elle finit enfin par se débrouiller et gagne quelques sous par jour. 

Je la vois encore arpentant les rues de Nouméa, la rue de l’Alma, de Sébastopol, sortant de l’hôtel Cosmopolitain où elle était employée et se dirigeant vers la route de Païta vers le coup de midi. Son fils y travaillait à l’empierrement de la chaussée en compagnie d’autres détenus, la chaîne lui enserrant la jambe depuis le genou jusqu’à la cheville, et sous la menace du revolver du surveillant militaire.

J’habitais près de l’hôpital militaire et je pouvais assister à cette scène de dévouement incessant, d’amour inlassable. J’en fus fréquemment émue. Chaque jour, elle venait apporter dans son panier un plat qu’elle avait préparé sur son maigre salaire ; elle a peine de quoi manger pour elle. Le gardien indulgent laisse le condamné quitter le groupe pour prendre le plat réservé et lui permettait de s’approcher de la pauvre femme qui donnait à son fils un baiser qu’il ne rendait même pas. Mais ce baiser suffisait à la mère pour ne pas perdre courage ; elle est réconfortée pour vingt-quatre heures, et, cependant elle sait que son fils ne l’aime pas et que, si elle venait les mains vides, il passerait près d’elle sans même la regarder.
Il en sera ainsi jusqu’à sa mort.

Je ne sais si l’histoire suivante n’est pas plus palpitante d’intérêt, plus angoissante d’émotion et plus digne d’admiration.

Le 4 décembre 1880, la canonnière de Rochefort me conduisait en compagnie d’autres dames à l’île  d’Aix afin d’assister au départ du Navarin qui devait transporter une centaine de forçats à la Nouvelle-Calédonie. Des devoirs de famille m’obligeaient à aller à bord accompagner de mes vœux un officier du transport. Je n’étais donc pas guidée par un sentiment de curiosité malsaine et ne pouvais être suspectée d’un manque de pitié à l’égard des malheureux que la justice avait frappés d’abord, puis exilés pour toujours. Je profitais de ma petite excursion pour assister à l’embarquement des condamnés qui se faisait au dernier moment. Une chaloupe à vapeur va les prendre à l’île Saint-Martin de Ré et les amène à bord du transport où, dès leur arrivée, ils sont observés du haut de la dunette par les passagers qui cherchent à deviner, d’après leur aspect, quel crime ils ont pu commettre.

La livrée du forçat, bien qu’elle soit la même pour tous, ne peut cacher les antécédents de chaque criminel. L’homme du monde se distingue de l’habitué des maisons centrales. Ce n’est plus tard que tout se nivelle et que l’inégalité extérieure disparaît. Le notaire faussaire, le banquier escroc, sont facilement reconnaissables à leurs mains blanches, leur air dépaysé et la propreté peut-être plus grande de leur tenue ; le sergent-major qui a « mangé la grenouille »6 ne peut dissimuler sa position antérieure ; instinctivement, il fait le salut militaire en voyant à la coupée l’officier de quart. On plaint généralement ce sous-officier et l’on critique la loi qui le punit si durement.

Ce fut ce jour-là que je vis partir pour le bagne un homme de trente ans environ que, par discrétion, j’appellerai Etienne Marcel. Il appartenait à une famille de petite bourgeoisie et d’honnêteté parfaite ; ses frères et sœurs occupaient des situations modestes qui leur permettaient de subsister aux besoins de leurs familles. Il était employé dans un grand magasin de Paris et, par sa bonne conduite et ses aptitudes commerciales, était arrivé à gagner 500 à 600 francs par mois. L’avenir se présentait donc souriant et l’heure lui semblait venue de créer une famille.

Dans le même magasin était employée une jeune fille de vingt-quatre ans, Mademoiselle Viry, dont la situation était assez belle, elle gagnait mensuellement 250 francs. Les deux jeunes gens se plurent et se donnèrent mutuellement leur parole d’appartenir l’un à l’autre. Le père Marquet fit le voyage de Paris pour demander le consentement aux parents de la jeune Madeleine. Les deux familles tombèrent d’accord et le mariage devait être célébré après les formalités nécessaires.

Ces beaux projets aboutirent à la plus triste des catastrophes ; le bonheur des fiancés se présentait sous les couleurs riantes mais allaient sombrer dans la honte et le désespoir tout en révélant les grandes qualités de cœur et le divin héroïsme de Madeleine Viry. Quelques jours avant son mariage, Etienne Marquet se laissa entraîner dans une fête nocturne où l’on but en mangea copieusement ; on joua au baccara et Etienne perdit une somme importante qu’il devait rembourser dans les 48 heures. Affolé, croyant son honneur irrémédiablement compromis, il n’hésita pas à recourir à un vol pour se procurer l’argent nécessaire. Il savait qu’un de ses amis avait dans sa caisse une somme d’argent assez élevée ; il profita de son absence pour pénétrer chez lui et forcer la caisse pendant la nuit. Surpris par la bonne qui rentrait à l’improviste, il s’empara d’un chenet massif et assomma à moitié cette femme.  

Il fut condamné à 20 ans de travaux forcés pour vol par effraction compliqué de tentative de meurtre. Le condamné Marquet partit pour Nouméa par le Navarin.

Trois ans après, je prenais passage sur le paquebot Yarra et venais passer quelque temps en Nouvelle-Calédonie. Peu de jours après mon embarquement, j’assistais à un dîner de colons, d’officiers et de fonctionnaires pénitentiaires et chacun racontait son histoire coloniale. Le sous-directeur C… prit la parole et nous dit : « Je viens de recevoir la visite d’une jeune fille qui arrive tout récemment de France et qui, par sa conduite, l’élévation de ses sentiments, la charité de son cœur, venge noblement toutes les femmes de nos railleries, de nos moqueries, de nos dédains. ».

Cette jeune fille était Madeleine Viry. Le crime et la condamnation d’Etienne Marquet n’avaient pas anéanti l’amour de Madeleine. Tout s’était effondré ; seule son affection était restée toujours aussi vive ; elle avait donné sa parole à Etienne alors qu’il était heureux et libre ; elle ne voulait pas la retirer depuis qu’il souffrait de la privation de sa liberté. Elle devait épouser l’employé Marquet ; elle épouserait le forçat et, fière de son amour, respectueuse de sa foi jurée, elle donnerait à son mari prisonnier le bonheur qu’elle lui avait promis en des jours meilleurs.
N’est-ce pas sublime ? Nous devons être orgueilleuses de cette sœur qui, avec tant de simplicité, tant de grandeur d’âme, vient d’accomplir aux antipodes un acte qui la range parmi les héroïnes de notre sexe.

Le sous-directeur C… craignait que Madeleine n’obéît à un enthousiasme peut-être irréfléchi qu’elle regretterait plus tard ; il voulut la mettre en garde contre - comment dirais-je - son « emballement »- .
Il lui dit :
- « Revenez dans deux mois, j’examinerai votre demande. »
- « Je ne changerai ni dans deux mois, ni dans deux ans,
répondit Madeleine ; j’ai donné mon cœur et ne reprendrai jamais ma parole. »
Il lui accorda la permission d’aller voir tous les dimanches son fiancé qui était à l’île Nou.

Leur première rencontre fut émouvante ; un surveillant militaire fit appeler le condamné Etienne Marquet n° 1129 ; elle vit s’approcher un homme aux cheveux coupés courts, à la figure rasée, coiffé d’un chapeau de paille de pandanus sans rubans, vêtu de gris et chaussé de gros souliers. Etait-ce bien là son ancien fiancé qui venait autrefois lui faire sa cour, la fleur à la boutonnière, la redingote savamment coupée ? Son cœur le reconnut, à défaut des yeux et ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Que se dirent-ils ? Ils parlèrent du passé et Madeleine le consola, lui dit d’avoir foi dans un avenir plus heureux ; elle était là, près de lui pour le réconforter, lui donner du courage et de l’espérance.

Madeleine vint chaque dimanche. Pendant la semaine, elle travaillait pour vivre. Cette jeune fille aux goûts délicats et affinés par son séjour dans les grands magasins allait comme lingère ou couturière dans les différentes familles de Nouméa. Beaucoup de toilettes qui faisaient sensation aux bals du gouverneur sortaient de ses mains expertes dans l’art des élégances parisiennes.

Deux mois après leur première rencontre, le sous-directeur vit revenir Madeleine qui lui rappelait sa promesse. Aucune objection ne pouvait être soulevée et la cérémonie devait se faire à l’île Nou. L’officier d’administration remplit les fonctions de maire et célébra le mariage civil ; quatre surveillants militaires servaient de témoins. Madeleine, pâle et vêtue de noir, se rendit ensuite à la chapelle où le père Jeannin dit la messe. L’église était pleine de co-détenus ; les deux fiancés se tenaient l’un à côté de l’autre ; l’anneau d’alliance fut passé au doigt de l’épouse ; le sacrifice était consommé. La messe finie, les forçats reçoivent l’ordre de rentrer dans leurs cases ; Etienne Marquet s’en va et Madeleine reste agenouillée sur les dalles de l’église. Ils ne devaient plus se revoir. Quelques semaines après, une assistance peu nombreuse suivait au cimetière le convoi de la pauvre Madeleine ; elle était morte de son amour, de son dévouement.

Je viens de faire l’exposé impartial autant que précis des faits que j’ai observés en Nouvelle-Calédonie ; il m’est donc permis de tirer quelques conclusions.

J’estime que nos lectrices sont suffisamment édifiées sur la nécessité d’apporter quelques réformes à l’envoi de femmes dans cette île du Pacifique.  Je sais que quelques-unes de celle-ci ont trouvé un bonheur relatif dans des unions pour lesquelles elles avaient peu d’inclination. Mais beaucoup d’autres ont souffert, et j’en ai entendu plusieurs qui regrettaient amèrement de n’avoir pas préféré même une détention illégale dans la « Maison de force » au mariage qu’elles avaient dû accepter par soif de liberté.

Si leur mentalité avait été plus développée, elles auraient pu exprimer d’une façon éloquente et expressive les hauts le cœur et les dégoûts qui ne leur avaient pas été épargnés par des maris peu engageants.

D’autre part, et j’espère que ces articles tomberont sous les yeux de quelques lecteurs ; j’ai donc l’assurance qu’ils seront convaincus par l’exemple de la veuve Mellac et de Madeleine Viry que nous avons en réserve des trésors non seulement de tendresse et d’amour désintéressé, mais surtout d’énergie et d’initiative ; nous pouvons donc affirmer qu’au bagne, la supériorité de la femme s’accuse, s’affirme et apparaît indiscutable.

Que mes lecteurs soient convaincus que mon impartialité m’auraient permis d’enregistrer tout fait méritoire, qu’il soit accompli par un homme ou par une femme. Mais je dois à la vérité de reconnaître que le dévouement a été unilatéral. Jamais un père n’est venu soutenir de ses conseils son fils envoyé au bagne ; jamais un jeune homme, poussé par le remords, n’a demandé de rejoindre une jeune fille que ses promesses séduisantes avaient jeté du banc de la cour d’assises dans le couvent de Bourail.

QUELQUES PIECES DIVERSES
CONCERNANT LES DIFFERENTS
PERSONNAGES CI-DESSUS...
GENEALOGIE: ILS SONT PARTIS DE FRANCE POUR LA NOUVELLE CALEDONIE...
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Les informations ci-dessus sont tirées du site Calaméo : Les grands-mères du bagne.

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BOURAIL :

En 1850, les tribus kanakes sont nombreuses et

dispersées de Table

Unio à la Daoui. Deux grandes lignées vivent dans le bassin : les Orowë (ceux de la montagne) et les Nekou (ceux du bord de mer). La vie est rythmée par les guerres, les coutumes, les plantations, la pêche, la chasse, les fêtes, les échanges et les mariages.

En juin 1867, une commission est désignée par le Gouverneur Guillain pour explorer les terrains environnant le petit port de « Bouraye ». Elle a pour mission de vérifier si un essai de colonisation pénale est envisageable et elle se rend sur place à bord de la goélette La Fine qui jette l’ancre à l’embouchure de la Néra. L’entreprise s’avère positive et les premiers transportés s’attellent à la construction des bâtiments nécessaires à l’établissement pénal. En 1868, le massacre d'un libéré et de 30 Nekou par les Orowë déclenche des mesures de répression. Les tribus des Orowë sont incendiées ; avec l'aide des Nekou et des tribus de Canala, l'armée française soumet les Orowë.

En novembre 1870, les bâtiments principaux sont terminés : l'hôtel du commandant du pénitencier, le poste militaire qui deviendra la gendarmerie en 1888, l'école, la poste aujourd'hui l'école de musique, la briqueterie, le phare de Gouaro, le couvent des femmes sur l'emplacement de l'école primaire, les cases des concessionnaires et le magasin aux vivres, l'actuel Musée de Bourail. La même année, le gouverneur de la Richerie décide de créer un centre de formation agricole appelé ferme-école pour les condamnés qui deviendront les futurs concessionnaires, ainsi qu'une sucrerie. Une Mission catholique s'installe également. En 1878, un internat est ouvert à Néméara pour les fils des colons. Fermé quelques mois plus tard au moment de l'insurrection Kanak, il ne rouvrira qu'en 1886 sous la gestion des Frères Maristes, avant de fermer définitivement en 19089.

En 1882, l'Administration pénitentiaire s'oppose à ce que Bourail, deuxième centre de la colonie, soit érigée en municipalité. La commission municipale de Bourail est créée le . La première liste électorale ne comprend que 78 électeurs, la population pénale et les Kanaks en sont écartés. Prenant prétexte de l'assassinat d'un surveillant, le secrétaire d'état aux Colonies supprime la toute jeune commission municipale le . La Municipalité n'est rétablie qu'en 1893. Il faut attendre 1961 pour que Bourail devienne une commune, et 1969 pour qu'elle soit une commune de plein exercice.

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Sous l’impulsion de l’Administration pénitentiaire et de son credo de la réhabilitation par le travail, chaque nouveau concessionnaire se voit offrir à partir de , 30 mois de vivres gratuits et une indemnité de 150 francs, à condition qu'il cultive son terrain et y construise une maison. L'Administration impose aux colons des cultures à intérêt commercial ː canne à sucre, haricot, café) ou expérimental (tabac, blé, maïs. Sont également fournies quelques graines potagères pour l'alimentation ː choux, raves, oignons, etc. Lorsqu'il a donné satisfaction lors du séjour à la ferme agricole, et après avoir mis sa concession en valeur, le concessionnaire obtient son lot de terrain à titre définitif.

L'arrivée du Gouverneur Feillet instaure une réglementation plus rigoureuse pour les concessionnaires encore en statut provisoire : ils sont soumis au paiement du capital rachat correspondant à la valeur du terrain, et astreints à verser à l'Administration une rente annuelle et perpétuelle qui augmente leurs problèmes pécuniaires. En contrepartie, l'Administration met à leur disposition un terrain défriché pourvu d'une case. Pour inciter également les enfants de Bourail à rester sur l'agglomération, le Gouverneur attribue aux garçons de plus de 21 ans un lot de 10 à 15 hectares. Il semble cependant que ces terres aient été prises tant sur le domaine de la Pénitentiaire que sur les réserves indigènes. Les titulaires définitifs sont autorisés à louer ou vendre leur concession. Ces ventes leur permettent de reprendre leur métier d'origine : boulanger, menuisier… L'essor de Bourail est en marche.

En 1888, la culture du café, plus rémunératrice, supplante la canne à sucre qui périclite sous les assauts des sauterelles. Lors du rétablissement de la Municipalité en 1893, Bourail est déjà un centre d'envergure. En 1904, les recettes municipales atteignent 20 000 francs, alors que la moyenne de celles des autres municipalités avoisine les 6 000 francs. En 1911, la population pénale de Bourail s'élève à 468 habitants tandis que la population libre atteint 1051 habitants, pour la plupart issus de la transportation. Durant le pouvoir de l'Administration pénale, Bourail est le domaine quasi réservé des libérés et des concessionnaires. Les colons libres sont à peine tolérés.

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commentaires

D
Bonjour, félicitations pour votre travail remarquable. En faisant ma généalogie, je viens de découvrir, qu’un de mes aïeuls, Frédéric, Ferdinand DELACHAIR (né le 22/04/1847 à Louviers et mort l6/08/1919 en Nelle Caledonie) a été deporté le 14/07/1873 à bord du « LOIRE » sous le matricule 4679/44/4486. Le LOIRE est arrivé en Nouvelle Caledonie le 14//07/1873. Frédéric Ferdinand a été réhabilité le 5/11/1905. Merci de votre retour si vous avez des informations à son sujet.
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P
Votre document est magnifique et captivant.. Je reste très interessée<br /> Auriez vous des infos ou des images concernant le bateau ""Le Néréide" 1875 ou bien "l Ernestine" 1881<br /> Cordialement<br /> FELICITATIONS pour votre travail et MERCI pour votre partage
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