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16 juin 2020 2 16 /06 /juin /2020 09:03

Plourivo dans les côtes d'Armor, j'y suis né le 4 janvier 1944... Mais ce dont je vais parler, c'est de la chapelle de Lancerf.

GENEALOGIE : LA CHAPELLE DE LANCERF A PLOURIVO... UN LIEU CHARGE D'HISTOIRE !.

La chapelle de Lancerf domine la vallée du Trieux. Les plus vieux éléments de construction datent du XIIIe siècle, mais elle fut largement remaniée au fil des siècles. Elle symbolise la victoire d’Alain Barbetorte sur Incon et ses Vikings en 936. La tradition veut que les combattants bretons tués dans cette bataille soient enterrés dans l’enclos de cette chapelle.

Elle abrite les tombeaux de Louis Alexandre Ernest BURE, Comte de LABENNE (1845-1882), l'un des deux fils naturels de Napoléon III, et de son fils Georges décédé à Paimpol en 1884.

Le futur Napoléon III l’eut durant sa captivité au fort de Ham, avec Alexandrine Vergeot, dite à tort “La belle sabotière” (elle était lingère). Né chez Colette Bure, nourrice du prince Louis Napoléon, il fut confié à Miss Howard, maîtresse du prince-président, et fit ses études à Londres avec son frère Alexandre Louis Eugène (futur comte d’Orx), né en 1843. Après le mariage de sa mère avec Pierre Bure, fils de Colette et trésorier de la cassette de l’empereur, les deux frères furent légitimés le 3 août 1858 par le couple.

En 1863, Alexandre s’engagea dans l’armée du Mexique, contribua à la prise de Puebla et vécut des aventures amoureuses et rocambolesques. Il rentra à Paris en 1870 et supplia son père de le recevoir. Napoléon III n’y consentit pas mais, par décret du 11 janvier 1870, le fit comte de Labenne, titre pris de terres des Landes qu’il avait donné à Walenski en 1858 et récupéré à sa mort. Le comte de Labenne préférait à la sauvage beauté de la forêt landaise son hôtel du n° 370 rue Saint Honoré où il résidait en compagnie de sa femme.

Il épouse en 1879 Marie Henriette Paradis avec qui il va avoir un fils, Georges, le 22 mars 1880. C’est durant l’été 1880 que le comte de Labenne se rend à Paimpol pour affaires...

Il souhaite y construire une sécherie pour la morue en partenariat avec un armateur paimpolais et l’inventeur d’un procédé de réfrigération. « Ce projet n’est pas utopique, explique Alain Dumont. Paimpol était déjà un grand port de pêche qui disposait d’un entrepôt à sel et plusieurs projets de transformation du poisson étaient envisagés. »Malheureusement, le comte ne connaîtra jamais la sécherie, ni la villa qui porte aujourd’hui son nom : il décède à Paris en 1882. Sa veuve revient à Paimpol avec son fils et s’y installe.

Ce sont les deux héritages du séjour des Labenne à Paimpol avec la sécherie. Remariée en 1883 à Louis Dupont, le banquier de son défunt mari, la comtesse de Labenne revient vivre à Paimpol au grand air avec son fils atteint de tuberculose. Elle achète en 1884 la villa de Pen An Run puis la chapelle de Lancerf et son parc surplombant le Trieux. Mais l’enfant décède en décembre 1884. La comtesse décide d’inhumer les corps de son premier mari et de son fils unique dans la chapelle de Lancerf. Ils y reposent désormais.

Son épouse fit inhumer en grandes pompes son mari et son fils en 1885 ; ces obsèques grandioses, baptisées ironiquement par la presse locale « retour des cendres », furent célébrées en présence de tout ce que la région comptait encore de nostalgiques de l’Empire. Cette branche « Bonaparte » s’éteignit ainsi. Vendue en 1958 à l’état de ruine, elle fut dépouillée de la grille du tombeau des Comtes de Labenne. Sa rénovation fut entamée en 1959.

La comtesse quitte Paimpol en 1893. De la mémoire des Labenne, il reste cette villa éponyme, les sépultures et la sécherie de morue. Cette dernière se situe aujourd’hui « rue de Labenne »…

L’endroit est charmant et bucolique. Elle était malheureusement fermée lors de mon passage. Une association permet de la visiter sous certaines conditions (4 personnes). Si à l’occasion quelqu’un peut m’envoyer une photo intérieure des tombeaux !...

Si je vous parle de la chapelle de Lancerf, c'est aussi qu'elle concerne ma généalogie et celle de mes enfants... C'est ici qu'a eu lieu le mariage de Pierre Le Poursault avec Agnès Le Guen le 4 août 1588 !. C'est bien loin et c'est bien avant cette histoire d'enfants naturels de Napoléon III.

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