23 août 2020
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La République de Venise, son drapeau et son blason.
Je vous ai parlé tout récemment d'une branche Visconti dans la généalogie de Janick... L'Histoire familiale ne s'arrête pas là puisque en remontant plus haut (Thadée de Carrare mariée à Martin II della Scala), nous allons trouver une nouvelle branche qui va nous conduire à VENISE, dans les grandes Familles de la ville mais, nous allons aussi découvrir ce bout de généalogie, de nombreux ancêtres DOGES de VENISE...
Le Palais des Doges à Venise, côté façade maritime.
Le Palais des Doges.
Dans cette généalogie, nous allons trouver de grandes Familles Vénitiennes comme :
Les CONTARINI : 9 Doges (1 ancêtre et 8 cousins).
-Domenico CONTARINI (+ en 1071) sera Doge de Venise de 1043 à1071.
Les GRADENIGO : 3 Doges (1 ancêtre et 2 cousins).
- Pietro Gradenigo (marié à Tomasima Morosini) sera Doge de Venise du 25 novembre 1289 au 13 août 1311.
Les TIEPOLO : 1 Doge (ancêtre).
-Giacomo ou Jacopo (ca 1175 au 19 juillet 1249) sera Doge de Venise du 6 mars 1229 au 20 mai 1249. Il a épousé Maria Storlado.
Son Lorenzo fils sera aussi Doge de 1268 à 1275.
A noter aussi Benjamonte Tiepolo, petit fils et arrière petit fils des Doges Lorenzo et Jacopo, révolutionnaire de la République de Venise, il mourut en exil en Croatie vers 1328.
Les ORSEOLO : 3 Doges (tous les 3 sont nos ancêtres).
- Ottone Orseolo (993 - 1032) sera Doge de Venise de 100 à 1026. Il a été déposé. Il a épousé une princesse hongroise fille de Géza de Hongrie.
- Pietro II (960 - 1009). Il est Doge de Venise de 991 à 1009. Il règne conjointement avec son fils Giovanni Orseolo de 1004 à 1007 puis avec son 2ème fils Ottone de 1007 à 1009.
- pietro Orseolo (928 - 10 janvier 987) Doge de Venise de 976 au 1er septembre 978 il abdique pour se faire moine et il est canonisé en 1731.
Les MOROSINI : 4 Doges (2 ancêtres et 2 cousins).
- Marino Morosini (1181 - 01/01/1253), il est Doge de Venise du 13 juin 1249 au 1er janvier 1253.
- Domenico Morosini (+ en février 1156), Il est Doge de Venise de 1148 à février 1156.
Les MICHIEL : 3 Doges qui sont des ancêtres directs.
- Vitale 1er (+ 1102) Il est Doge de Venise de début 1096 à 1102.
- Vitale II (1130 - 28 mai 1172) Il est Doge de Venise de 1156 au 28 mai 1172.
- Domenico (+ 1130) Il est Doge de Venise de 1117 à 1130 (Abdique et meurt quelques jours plus tard).
Les FALIERO : 3 Doges dont 2 ancêtres et un cousin.
- Vitale Faliero (+1096) Il est Doge de Venise de 1094 à 1095.
- Ordelafo Faliero (+ 1118) Il a épousé Mathilde des Pouilles) Il est Doge de Venise de 1102 à 1118. Il est tué à Zara lors d'une expédition contres les Hongrois.
Les CANDIANO : 5 Doges et 5 ancêtres !.
- Vitale Candiano (+978) Il a été Doge de Venise de 978 à 979, fils de Pietro III et frère de Pietro IV, il abdique et meurt peu après.
- Pietro IV (ca 940 -+976). Il est Doge de Venise de 959 à 976. Il est marié à Walrade de Toscane. Il s'est marié 3 fois.
En 973, Otton Ier, protecteur de Pietro IV Candiano, meurt. Le nouvel empereur Otton II doit s'opposer à une révolte en Allemagne et les Vénitiens en profitent pour déposer le doge le . Pietro IV Candiano étant enfermé dans le palais ducal, ses opposants, dirigés par Urséolo, mettent le feu au palais. Mais l'incendie se répand aux maisons voisines et à l'église de Saint-Marc. Une grande partie de la ville brûle. Le doge et son fils Pietro sont tués, et leurs corps jetés dans l'abattoir ; ils seront par la suite enterrés dans l'église de Saint Ilario. La femme Waldrada survécut, et le doge suivant Pietro Orseolo lui aurait laissé l'entière possession de l'héritage de son mari pour ne pas déplaire à l'empereur d'occident. Vitale, patriarche de Grado et fils du premier lit de Pietro IV Candiano, se réfugie auprès de l'empereur en Saxe d'où il aurait conspiré contre le nouveau doge.
- Pietro III fils de Pietro II. Doge de Venise de 942 à 959 .
- Pietro II (972 - 939) Doge de Venise de 932 à 939, il est le fils de Pietro 1er.
- Pietro 1er (vers 842 - 18 septembre 887). Il est Doge de Venise d'avril 887 au 18 septembre 887. Il meurt tué en affrontant les corsaires de Paganie.
Une belle brochette de DOGES de VENISE, 18 ancêtres et des tas de cousins !
Pietro Orseolo avec son auréole de saint...
Pietro Orseolo, âgé de 48 ans, est élu par l'assemblée populaire qui se réunit à l'église de San Pietro de Castello.
Il est issu d'une très grande dynastie provenant peut-être de la gens Ursia romaine. Il épouse Felicia dont on ne connaît le nom (il pourrait s'agir de Felicia Malipiero) et il est le père du 26e doge Pietro II Orseolo.
En 976, il suscite un coup d'État pour supplanter le doge Pierre IV, qu'il fait assassiner pour devenir, à son tour, doge de Venise selon Pierre Damien. Le palais ducal est incendié et le feu détruit une grande partie de la ville. Toujours est-il qu'il déploie les plus grands talents dans l'administration de la République. En deux ans, il restaure la paix civique, reconstruit les quartiers incendiés et l'église Saint-Marc dans lequel il fait mettre en un lieu secret les os de l'évangéliste. Il fait de plus construire deux hôpitaux. Sur le plan extérieur, les rapports avec l'empire d'Occident sont compromis parce que Pietro IV Candiano avait été un homme de confiance de l'empereur Otton II. Pietro I Orseolo permet à la femme du défunt Pietro IV Candiano, qui est une parent de l'empereur, de conserver toutes les propriétés de son mari. Le , il obtient de la ville de Koper le renouvellement des pactes antérieurs, les documents ont brulé dans l'incendie du palais ducal.
L'abbé Garin (Warinus) de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa (dans les Pyrénées-Orientales) arrive à Venise pour adorer les reliques de Saint-Marc. Il revient plusieurs fois à Venise et dans la nuit du le doge disparait sans laisser de traces. Sous un faux nom, il a gagné l'abbaye Saint-Michel de Cuxa, dans le Roussillon, et y passe le reste de sa vie dans l'expiation, la pénitence et la prière. Sa femme l'avait laissé partir, sachant et comprenant la volonté de son époux. On ne connaît pas l'année exacte de sa mort, survenue pense-t-on entre 982 et 997. Il sera enterré dans le cloître de l'église.
Son fils unique deviendra à son tour doge de Venise et suivra l'exemple de son père dans la probité et le service de la République.
En 1027 Pietro Orseolo fut proclamé bien heureux par l'église de Rome et son corps fut porté à l'intérieur de l'église de Cuxa. Sa dépouille fut souvent déplacée jusqu'au lorsque ses ossements furent enfermés dans une caisse de bois dorée sur autel dédié à San Romualdo et sur lequel son nom fut ajouté. En 1731 il fut proclamé saint par l'Église et Venise demanda à avoir une relique du doge sanctifié: trois morceaux d'os de la jambe gauche furent expédiés qui arrivèrent à Venise en 1732. Le , les reliques furent déposées, dans la basilique de Saint-Marc, dans une urne d'argent. Le une somptueuse cérémonie se déroula et Farinelli chanta lors de la messe. Depuis cette date, le sénat institua une messe en présence du doge, tous les 14 janvier, au cours de laquelle les reliques de San Pietro Orseolo devaient être exposées. En 1790, pendant la période de la révolution française, par crainte de sacrilèges, le dernier abbé de Cuxa emmena le reste des reliques dans l'église de Saint-Pierre de Prades.
Pietro II Orseolo.
Pietro Orseolo est le fils de 23e doge Pietro I Orseolo. Il est élu, en 991, par l'assemblée populaire à peine âgé de trente ans, il est considéré comme l'un des doges les plus compétents et entreprenants.
En mars 992, Pietro Orseolo obtient des empereurs d'orient Basile II et Constantin VIII une bulle d'or qui confirme les privilèges commerciaux et leur immunités ; il reçoit le même avantage de l'empereur d'occident Otton III le , qui n'a, à l'époque, que douze ans. Il conclut des accords de paix et commerciaux avec les évêques de Belluno, Ceneda, Trévise et avec de nombreux États sarrasins.
En 996, à Vérone, l'empereur est le parrain du troisième fils du doge qui est appelé Otton. La même année Pietro II Orseolo organise une expédition navale contre les pirates narentins qui se trouvent dans l'Adriatique ; les Narentins, défaits, commence à asservir les populations dalmates qui demandent l'aide de Venise. Pietro II Orseolo organise de nouveau une grande flotte: en 998 ou en 1000 les Narentins sont anéantis, la Dalmatie et l'Istrie passent sous la protection de Venise. Le doge prend le titre de duc de Dalmatie (Dux Dalmatiae) ce qui donne l'origine de la fête du mariage avec la mer, qui sera codifiée par le doge Sebastian Ziani.
En 1002 Pietro II Orseolo se porte au secours des Byzantins à Bari, assiégés par les Arabes. La même année, le nouvel empereur d'occident Henri II confirme les privilèges commerciaux de Venise et devient le parrain, toujours à Vérone, du dernier fils du Doge, Enrico.
L'année suivante Pietro réussit à arranger le mariage, en présence de Basileus des Romains Basile II, de son fils Giovanni et Maria Argira, une noble dame byzantine. En 1004, enfin, il associe son fils Giovanni au trône comme corégent, de façon qu'il lui succède et rendre ainsi héréditaire la charge.
La mort inattendue en 1007 de Giovanni et Maria, à cause de la peste, conduit Pietro II à nommer co-Dux son autre fils, Otton, à peine âgé de quatorze ans. Presque au même moment, il confie à son fils ainé, Orso, la chaire des diocèses de Torcello, assurant ainsi la continuité des pouvoirs de sa famille. À cette époque, le doge s'emploie à reconstruire Grado et la cathédrale de Santa Maria à Torcello, embellissant Eraclea, la basilique Saint-Marc et le palais des Doges.
Son fils et corégent Giovanni meurt de la peste. À sa place, son fils Otton est élu, son autre fils Orso est nommé en 1008 évêque de Torcello. Pietro II Orseolo meurt en septembre 1009 et est enterré dans l'église vénitienne de San Zaccaria.
Intérieur du Palais des doges à Venise. Pietro II Orseolo et son fils Ottone.
OTTONE ORSEOLO :
Ottone Orseolo appartient à la famille patricienne des Orseolo. Fils du doge Pietro II Orseolo, il est associé au trône par son père dès 1007, lui succédant et dirigeant le duché de 1009 à 1026. Il épouse une princesse hongroise, fille de Géza de Hongrie ; ceci fera de son fils, Pietro, un roi de Hongrie.
Il est élu corégent à seulement quatorze ans, sur la demande du doge son père, afin de succéder à celui-ci après sa mort. Cette pratique est très commune, du moins jusqu'au milieu du XIe siècle : beaucoup de doges espèrent ainsi pouvoir transformer la république de Venise en une signoria, et le titre de doge en une charge héréditaire. Avant lui, son frère aîné Giovanni avait été corégent, mais il était mort de la peste.
Ottone Orseolo néglige les rapports avec l'Empire d'Occident, bien qu'il soit le filleul de l'empereur Otton III ; il ne se préoccupe même pas de renouveler les accords commerciaux avec l'Empire. En 1011, il épouse une fille de Géza, prince magyar, et sœur d'Étienne (István), roi de Hongrie. De cette union naît Pietro, qui, en 1038 est nommé, par Étienne, roi légitime de Hongrie. Cette union hongro-vénitienne justifiera les prétentions des rois de Hongrie sur la Dalmatie vénitienne.
En 1017, Ottone oblige l'évêque d'Adria à rendre à Venise les villes de Loreo et de Fossombrone ; en 1018, il organise une expédition contre les pirates croates. La même année, son frère Orso, déjà évêque de Torcello, est élu patriarche de Grado - il n'a alors que trente ans - tandis que son frère Vitale, âgé de vingt ans, devient le nouvel évêque de Torcello. Le patriarche d'Aquilée dénonce cependant l'irrégularité de l'élection du patriarche de Grado.
Le statut de souverain héréditaire pris par Ottone Orseolo ainsi que l'occupation des principales charges spirituelles par ses frères inquiètent probablement l'aristocratie vénitienne qui se rebelle et contraint Ottone ainsi que son frère Orso à l'exil en Istrie. Le patriarche d'Aquilée Wolfgang von Treffen (en italien Poppone) en profite pour attaquer et conquérir Grado. Les deux frères sont immédiatement rappelés à Venise et réintégrés dans leurs fonctions respectives : Ottone Orseolo reconquiert immédiatement Grado. Peu de temps après, Domenico Grandenigo, âgé de 18 ans et membre d'une des plus importantes familles de Venise, est nommé évêque d'Olivolo (un des quartiers de Venise). Le doge s'oppose à cette nomination et une autre révolte éclate commandée par Domenico Flabanico : Ottone Orseolo est capturé, on lui coupe la barbe et il est envoyé à Constantinople, son frère Orso est en même temps chassé de Grado.
Après la seconde destitution, les Vénitiens élisent les 26e doge en la personne de Pietro Barbolano ; les partisans des Orseolo après quelques années réussissent à le destituer (1031), lui coupant la barbe et l'exilant à Constantinople, exactement comme il avait été fait à Ottone Orseolo qui est de nouveau rappelé dans sa patrie. Son frère Vitale, évêque de Torcello, va le chercher à Byzance, pendant que son autre frère Orso, qui a été réintégré dans sa charge de patriarche de Grado, administre Venise. Ottone Orseolo meurt avant de rentrer à Venise. Les Orseolo élisent alors comme doge Domenico Orseolo (1032), un parent d'Ottone, mais l'assemblée populaire le contraint à la fuite à l'issue d'une journée de règne ; il réapparait à Ravenne en 1036.
Domenico Contarini, le 30 ème doge de Venise.
Domenico Ier Contarini (né en 1043 - mort en 1071) est le 30e doge de Venise, élu en 1043.
Les Contarini ont été une des plus anciennes familles vénitiennes dont les origines sont liées à la naissance de la ville elle-même. Le premier Contarini documenté date de 960. Au fil des siècles, la famille a donné naissance à plus de vingt lignées familiales. Domenico a été le premier doge de la famille Contarini qui a donné huit autres doges.
Pendant son règne, la ville dalmate de Zadar est conquise et il n'y a pas d'autre guerre ; le doge est aussi nommé archiproto, puis magister par Byzance avec le consentement des deux Papes (Benoît IX et Léon IX) et Henry III, l'empereur d'Occident.
Domenico poursuit l'œuvre de ses prédécesseurs, favorisant le développement des terres vénitiennes, renforçant la flotte et continuant la construction de la basilique Saint-Marc qui cesse d'être considérée comme la chapelle privée du doge pour devenir un lieu destiné aux cérémonies publiques.
Domenico Contarini meurt de mort naturelle en 1071 et il est enterré dans l'église San Nicolò du Lido qui l'avait vu élire et couronner, la basilique étant en reconstruction.
Marino MOROSINI. Basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari Salle du Chapitre - Doge Marino Morosini by Palma il Giovane. Huile sur toile.
Il y a peu d'informations sur Marino Morosini, ses parents sont inconnus ainsi que d'éventuels frères et sœurs. Il épouse Romerica dont il n'a pas d'enfant sauf un qui est adopté. Il fait une grande carrière au sein de l'administration vénitienne et il devient rapidement ambassadeur ainsi que duc de Candie (actuellement la Crète), charge très prestigieuse.
À la mort du doge Jacopo Tiepolo, sa candidature se détache. Curieusement, malgré son ambition et l'importante influence politique qu'il peut exercer, il est élu à la majorité simple: 21 voix sur 41 votants. Son élection revêt de l'importance parce que c'est la première fois que le nombre des « grands électeurs » du doge atteint le seuil des 41, ce qui restera inchangé jusqu'à la chute de la république, alors qu'auparavant ils n'étaient que 40.
Cette mesure est mise en place pour éviter des égalités entre les différents candidats. Le nombre de voix passera ensuite à 25.
Son dogat, bref et tranquille, est marqué par un accord politique destiné à favoriser de nombreux accords commerciaux, ce qui est une politique permanente des doges qui se succèdent. De nombreuses mesures sont mises en place pour lutter contre la criminalité.
Pendant cette période, Louis IX commande une croisade contre l'Égypte. Ne voulant pas compromettre son accord commercial avec le sultan, Venise choisit de ne pas participer à la croisade.
Morosini cherche à améliorer les relations avec le Rome en faisant la concession d'accepter la création d'un tribunal d'inquisition à Venise, mais conserve le droit de nommer les juges. Néanmoins, la tension reste élevée entre le pape et Venise.
Marino Morosini tombe malade et meurt la nuit du . Il est inhumé dans un tombeau sur la façade de la basilique de San Zanipolo.
Domenico Morosini, le 37 ème doge de Venise (1128 - 1156).
Durant le dogat de Domenico Morosini, la flotte vénitienne, commandée par les fils de son prédécesseur, Naimero et Giovanni Polani, bat les Normands de Georges d'Antioche au cap Matapan. Un traité de paix conclu entre la République et Guillaume Ier de Sicile assure la domination de Venise sur l'Adriatique.
Le plus grand succès du règne de Domenico Morosini est le rétablissement de la paix entre les deux factions qui opposent les familles patriciennes de Venise, les Polani d'une part et les Dandolo alliés aux Badoer d'autre part. Les propriétés de la famille Dandolo, détruites sous l'ancien doge Pietro Polani, sont reconstruites à la charge de l'État. Les Badoer sont rappelés de leur exil. Naimero Polani épouse une nièce du patriarche de Grado, Enrico Dandolo.
En politique étrangère, le nouveau doge est considéré comme moins favorable aux Byzantins que son prédécesseur. Pour cette raison, le pape retire l'excommunication qui touche Venise, et le nomme dominator Marchie. Cherchant le moyen de rétablir la paix avec les autres républiques maritimes, il concède à Pise des quartiers privilégiés à Constantinople, tandis que Gênes est autorisée à commercer en Dalmatie.
Domenico Morosini meurt en février 1156, après huit années de règne.
Pietro Gradenigo.
Pietro Gradenigo le 49 ème doge de Venise. Peinture attribuée à Jacopo et Domenico Tintoretto.
Pietro Gradenigo est le fils de Marc. Il est un important homme politique, résolu et décidé, prêt à s'opposer au pape et imposer le bon vouloir de Venise aux villes les plus faibles. Pendant son mandat, par la dite Serrata del Maggior Consiglio (), la charge des conseillers majeurs devient héréditaire ce qui par la suite provoquera deux tentatives de coup d'État de la part des « bourgeois » exclus (Marin Bocconio, 1299 ou 1300 et Bajamonte Tiepolo, 1310). En 1310 à la suite de ces conjurations, le conseil des Dix (Consiglio dei Dieci) est créé. Sous son règne, la république risque de disparaitre au cours d'une guerre civile dévastatrice mais ses adversaires battus, il réussit à calmer la situation à faire gagner sa faction qui façonne Venise dans un sens oligarchique.
Pietro Gradenigo appartient à une famille qui remonte à celles dites « apostoliques » (les douze qui selon la tradition vénitienne élurent le premier doge) et donc, politiquement, il appartient au parti conservateur qui souhaite limiter l'accès des nouvelles familles de notables au Grand Conseil (Maggior Consiglio). Cette position lui vaut l'antipathie d'une partie de la population qui voit en lui un homme de pouvoir.
À la mort du doge Giovanni Dandolo en 1289, malgré son jeune âge, il réussit à se faire élire après une longue lutte contre Jacopo Tiepolo, descendant direct des doges Lorenzo Tiepolo et Jacopo Tiepolo et représentant des classes « mineures », qui est élu par le peuple mais pas officiellement. Tiepolo, pour éviter une guerre civile, préfère se retirer mais cette opposition se maintiendra jusqu'au complot de 1310.
Gradenigo est marié à Tommasina Morosini.
Le début du dogat, est assez agité et rapidement le peuple affuble Pietro du surnom péjoratif de « Pierazzo ». De plus, la guerre contre Gênes reprend (1294 – 1299) accompagné de la crise des marchés orientaux. Alors que la guerre se poursuit avec des résultats mitigés, le conflit latent qui avait débuté en 1286 explose en 1296 avec la proposition de réduire l'accession au conseil majeur afin de sélectionner ses membres en excluant les classes moyennes qui commencent à prendre de l'importance. Les plus grands opposants sont les derniers entrés qui perdent la possibilité d'accéder aux charges importantes. Au cours de la séance du , dite Serrata del Maggior Consiglio, seuls sont admis ceux qui ont siégé au cours des quatre années précédentes et les descendants de ceux en avait fait partie jusqu'en 1172. Si après l'approbation de la mesure, une trêve politique s'amorce, rapidement la contestation reprend après la lourde défaite militaire qui a lieu à Curzola le contre les Génois. La paix de 1299, assez contraignante, touche économiquement les classes moyennes déjà atteinte politiquement par la serrata. Tout ceci conduit à une crise politico–institutionnelle.
En 1300, selon la chronique, quelques nobles exclus du pouvoir et touchés par les récents évènements, décident de renverser le doge : l'un d'entre eux Marin Bocconio s'offre d'entrer au conseil majeur et d'exterminer tous les chefs de la faction conservatrice. Grâce à un informateur, le gouvernement évente le complot et arrête les conjurés, par cette action, le mécontentement est renforcé et la contestation devient plus forte. D'un côté il y a désormais les familles Querini – Tiepolo soutenues par les familles mineures, de l'autre les nobles conservateurs. Ces tensions internes se répercutent sur la politique extérieure, la guerre s'engage, en 1308 contre la papauté, pour des questions de frontières.
En 1309, pendant la guerre en Romagne contre le pape, le commandant Marco Querini permet aux troupes ennemies de conquérir un précieux point d'appui (Castel Tebaldo, ) et de gagner la guerre. Traduit à Venise pour être jugé, il reçoit l'appui de Bajamonte Tiepolo et du clergé. Pietro Gradenigo est partisan d'une condamnation exemplaire de son adversaire politique. Rapidement, on arrive à des violences physiques lors d'une séance au conseil majeur qui, aux mains des conservateurs, tiennent pour responsable les Querini. Cette situation, insoutenable aussi bien politiquement que moralement conduit à un second complot. Cette fois, Bajamonte Tiepolo, apparenté aux fameux doges et homme respecté et aimé des différentes couches sociales prend la tête du complot auquel s'unissent toutes les plus grandes et importantes familles populaires et de la basse noblesse. Il est décidé d'agir la nuit des 14 et en occupant les points névralgiques de la ville et en massacrant les ennemis dont le doge. Quelques heures avant d'agir, une fuite se produit et le doge, selon certains récits, emmène une colonne de défenseurs place Saint-Marc pendant que des escouades interceptent et massacrent les rebelles. La défaite des conjurés est totale et seul Tiepolo réussit à s'échapper et à s'exiler. Curieusement la répression, qui pouvait être violente, fut assez limitée et peu de gens furent condamnées. À la suite de ce complot, le , le conseil des Dix est créé avec la charge de découvrir et réprimer les complots.
Pietro Gradenigo, victorieux, profita peu temps de sa victoire, en effet le , à un peu moins de 60 ans, il meurt subitement. Il est enterré à Murano.
Symbole de l'oligarchie pendant l'occupation napoléonienne, sa sépulture fut violée et son crane, fixé sur un bâton, fut promené dans la ville en signe de dérision.
Bartoloméo (1270 - 28 décembre 1342), il est le fils de Pietro et de Tomasina Morosini et le frère d'Elisabeth, mariée à Jacomo de Carrare. Il est Doge de Venise élu le 7 novembre 1339 et il meurt le 28 décembre 1342.
Bartolomeo Gradenigo (né en 1260 à Venise et mort dans la même ville le ) est le 53e doge de Venise élu en 1339.
La brièveté à son dogat ne lui permit pas d'influencer la politique de Venise cependant il se distingua pour l'utilisation permanente de son influence pour s'enrichir ainsi que sa famille, au point d'être surnommé il « doge faccendiere ».
Bartolomeo Gradenigo est né dans une famille de vieille noblesse. Dès son plus jeune âge, il s'occupe de politique et surtout de commerce faisant des affaires lucratives en Orient. Il se marie deux ou trois fois et il a six fils s'occupant tous de commerce. Bien qu'occupant des charges importantes telles que recteurs et podestat de Raguse et de Capodistria, il fait preuve d'un amour immodéré pour la richesse, défaut qu'il transmet à tous les membres de sa famille, si bien que peu avant sa mort, les conseillers ducal interdisent aux doges d'abuser de leur charge de cette manière.
Bartolomeo Gradenigo agenouillé devant Saint-Marc.
Riche et vieux, très probablement, il se décide à dépenser une partie de son patrimoine pour s'attirer assez de sympathie afin d'être élu ce qui advient le . Les trois années de dogat sont assez tranquilles, il n'y a pas de guerre mis à part une révolte en Crète et quelques incursions turques et même un certain rapprochement avec Gênes.
Le , une grosse tempête frappe la ville qui, selon la légende populaire, a été repoussée que par l'intercession surnaturelle de saint Marc, saint George et saint Nicolas, porté à la lagune par un humble pêcheur. Le pêcheur, de retour à Venise, reçut des trois saints un anneau dit anneau du pêcheur qu'il donna au doge. Un tableau de Gianantonio Guardi en 1738-1740, illustre cette histoire : Remise de la bague au Doge Bartolomeo Gradenigo. Il est conservé à la Ca' Rezzonico.
Une seconde curiosité est celle de la présence selon les calculs du gouvernement vénitien de l'époque, de la présence de plus de 11 000 prostitués dans la ville qui comptait moins de 150 000 habitants ; signe, pour beaucoup, d'une décadence morale désapprouvée par les chroniqueurs de l'époque.
Gradenigo meurt le . Il fut enterré dans la basilique Saint-Marc.
Giacomo ou Jacopo Tiépolo le 43 ème doge de Venise. Palais des doges, peinture attribuée à Jacopo et Domenico Tintoretto.
Jacopo (ou Giacomo) Tiepolo (né à Venise et mort dans la même ville le ) est le 43e doge de Venise, élu en 1229.
Issu d'une famille riche et importante, Jacopo se distingue rapidement pour ses qualités acquérant de grandes richesses. Habile et apprécié de beaucoup de personnes, il est élu duc de Candie (actuelle Crète) et par deux fois bailo (ambassadeur) à Constantinople. Il se marie deux fois et il a quatre fils et une fille.
Il fut le premier « Duc » de Crète entre 1212 et 1216, après la prise de contrôle de l'île par les Vénitiens au détriment des Génois. Il y affronta Marco Sanudo.
Malgré ses indubitables qualités, au moment de l'abdication de son prédécesseur Pietro Ziani en , les 40 électeurs qui doivent choisir qui faire accéder à la prestigieuse charge se partagent par moitié entre lui et Marino Dandolo. À la fin, les modalités de choix deviennent curieuses et indignes d'un état puisque c'est par tirage au sort que les candidats sont partagés. On dit que c'est à la suite de cela que commence l'animosité entre les familles Tiepolo et les familles Dandolo et Gradenigo, avec des conséquences pendant tout le siècle et au-delà.
À peine a-t-il pris sa charge qu'il doit affronter de nombreuses révoltes à la « périphérie » de l’empire vénitien. La situation est grave, surtout à Candie où le doge envoie d'importantes troupes. Tiepolo, en habile politique, nomme de nombreux nobles vénitiens podestat dans les villes de la terre-ferme afin d'apaiser la situation et d'éviter des guerres qui aurait affaibli la ville lagunaire. En 1234 la première des nombreuses révoltes en Crète est finalement maté mais presque immédiatement la révolte touche la terre-ferme vénitienne mettant à contribution les forces armées de la république: Ezzelino da Romano, chef des Gibelins, met à feu et à sang les territoires par ses campagnes militaires. Au cours de ces années, Pietro, un des fils du doge est tué par les Gibelins. Venise, au côté des Guelfes pour des raisons politiques, fait de nombreuses incursions dans la terre-ferme et empêche toutes les tentatives autonomistes des villes dalmates. Avec la fin des guerres et de la domination guelfe en Italie du nord, la situation retourne à la tranquillité et Venise retire ses troupes. Au cours de ses dernières années, Tiepolo réorganise le droit maritime vénitien et crée de nouvelles institutions pour aider le doge dans la conduite de l'état.
Vieux et fatigué après tant d'années de pouvoir, il décide de se retirer le 2 ou le . Il meurt le 19 juillet ce qui laisse supposer que l'abdication est due à la maladie ou à l'âge mais pas à une contrainte. Il fut inhumé dans un tombeau sur la façade de la basilique de San Zanipolo et devient ainsi le premier doge à se faire inhumer dans cette église de Venise.
Dans sa lignée, on note son fils Lorenzo Tiepolo (doge de 1268 à 1275) et son arrière-petit-fils le tristement connu Bajamonte Tiepol.
Vitale Faliéro, 32ème doge de Venise de 1084 à 1095.
Vital Faliero est un membre d'une famille noble de Venise, probablement de Fano. Il devient membre du conseil mineur (un organisme restreint composé de notables que le doge consulte pour les décisions les plus importantes) et il a contribué à la destitution de son prédécesseur en raison de la lourde défaite de la flotte vénitienne contre les Normands. Vital Faliero les bat lors de la bataille de Burinto1.
L'empereur d'orient Alexis Ier Comnène concède au doge, le titre de duc de Dalmatie et de Croatie, bien que le roi de Hongrie Ladislas Ier soit devenu aussi roi des Croates. Le doge reçoit le titre de Protosevasto (de proto, premier et sebasto, auguste) et la monnaie vénitienne peut recevoir l'inscription S. Marcus Venecia en plus du nom de l'empereur qui est encore formellement le seigneur de Venise.
Le prestige de la ville est témoigné par la visite de l'empereur Henri IV, à laquelle elle est alliée au cours de la querelle des Investitures contre le pape.
Sous le règne de Vital Faliero, une importante famine a lieu et Venise subit des tremblements de terre.
Vital Faliero meurt en décembre 1095 et il est enterré dans la basilique Saint-Marc.
Il est le premier doge dont l'image est connue, étant censée être représentée à côté du maître-autel de la basilique Saint-Marc.
Ordelafo Faliéro, 34ème doge de Venise élu en 1102.
Ordelafo Faliero est le fils du 32e doge Vital Faliero de Doni. Il est membre du conseil mineur, une assemblée formée de membres des familles dites apostoliques qui, dans la Venise oligarchique, assument la charge publique de juges, conseillers, ambassadeurs et chefs militaires.
La légende veut qu'il soit gaucher et que son nom, Ordelaf, soit l'écriture spéculaire de Faledro.
Les premières préoccupations de Ordelafo Faliero sont certainement liées aux visées du roi de Hongrie Coloman, qui enlève Zadar à Venise et se proclame roi de Hongrie et de Croatie. La guerre avec les Hongrois dure de 1105 à 1115 ; Venise réussit à reconquérir Zadar et Sebenico.
Par la suite, Ordelaf part pour la Syrie, où il conquiert une partie de la ville de Saint-Jean d'Acre ; l'or et des émaux sont ramenés de l'iconostase du Christ Pantocrator de Constantinople pour former le Pala d'oro, qui depuis est conservé dans la basilique Saint-Marc. Ordelafo Faliero est à l'origine, en 1104, des fondations de l'arsenal de Venise.
Ordelafo Faliero est tué à Zadar lors d'un combat contre les Hongrois. Sa dépouille est enterrée dans la basilique Saint-Marc. Son anneau aurait été retrouvé en 2016 à Zara .
Pietro 1er Candiano, 16 ème doge de Venise (842 - 887).
Pietro 1er Candiano est le successeur de Giovanni II Participazio qui a abdiqué après six années de gouvernement de la république, il est élu par acclamation non du peuple mais par les familles les plus influentes de l’état naissant vers avril 887.
L’élection de Pietro Candiano est expliqué en raison de sa descendance d’une famille romaine impériale. Il doit s’agir du classique homo novus qui réussit à prendre le pouvoir en se proposant pour des médiations entre les différentes factions politiques qui divisent les grandes familles vénitiennes et qui souvent recourent à l’assassinat comme moyen de lutte politique.
Venise, après avoir résisté à Charlemagne, se trouve dans une phase d’expansion. Après qu’en 840 Lothaire Ier a reconnu l’indépendance de Venise, l'Empire byzantin nomme, peu après, le Doge spatharios. La Sérénissime a cherché à soumettre Comacchio, a repoussé les attaques des Slaves et les a expulsés d’Istrie. Elle s’oppose aux sarrasins en les combattant avec Byzance qui ne réussit plus à résister et arrête leur présence dans l'Adriatique.
Jeune et décidé, Pietro Candiano se lance dans une campagne contre la principauté de Paganie, en Dalmatie d’où partent les attaques des pirates narentins vers les côtes du nord de l’Adriatique. Il est nommé doge depuis cinq mois quand, à la tête d’une flotte de 12 galères, après avoir coulé cinq navires narentins, il prend pied à proximité du port de Makarska s’enfonçant dans les terres. Les narentins et les Esclavons le battent et le tuent dans une bataille rangée le . C’est le premier doge à mourir au combat pour la République de Venise.
Les Narentins, grâce à cette victoire, obtiennent un accès plus facile aux côtes italiennes, ils reçoivent des tributs de Venise jusqu’en 998.
Le doge Pietro Candiano est un de ceux qui gouverna la Sérénissime le plus brièvement: à peu près six mois, mais cela fut suffisant pour établir les bases du droit des familles à accéder aux hautes charges. D’autres Candiano seront doges, son fils Pietro II, (932 - 939 et Pietro III (942 - 959) qui fut destitué par son fils Pietro IV (959 - 976).
Pietro II Candiano , 19 ème doge de Venise (872 - 939).
Pietro Candiano est le fils de Pietro Ier Candiano,
Pendant son règne, il essaie d'étendre la domination de Venise vers le sud (Comacchio et Ravenne) et vers l'est (l'Istrie). Il réussit, en particulier, à imposer une rente annuelle de «cent amphores de vin» aux Istriens en échange du permis de commercer librement ce qui indique que dans l'Adriatique supérieure, les bateaux vénitiens maitrisent la mer, au point que, lorsque le duc de Koper Vintero ne veut plus s'acquitter de son tribut et bloque les activités commerciales des marchands de Venise, la flotte Vénitienne impose un blocus naval de Koper, peut être le premier de l'histoire. Le désaccord sera résolu grâce à la médiation du patriarche de Grado. Pietro fit aussi la guerre avec succès aux Narentins.
Pietro Candiano est mort de mort naturelle en 939.
Pietro III Candiano le 21 ème doge de Venise ( 900 - 959).
Pietro Candiano est le troisième fils de Pietro II Candiano et petit-fils du 16e doge Pietro I Candiano, il est doge de 942 à 959. Son fils Pietro sera le 22e doge. Comme son père, on le surnomme Petrone.
Pietro III Candiano est élu par l'assemblée populaire. En 944 il impose un blocus naval au patriarche d'Aquileia afin de soutenir le patriarche de Grado. Par la suite, il organise deux expédition contre les pirates narentins qui agissent dans l'Adriatique. Comme ses prédécesseurs, il demande et obtient du roi d'Italie, alors Bérenger II, une série de privilèges commerciaux(951). Il a quatre ou cinq enfants: l'ainé, Pietro, est élu corégent par l'assemblée populaire, avec pour intention de succéder à son père et plus certainement pour rendre la charge héréditaire. Celui-ci se met à dos la population au point qu'au cours d'une assemblée populaire, il faudra toute l'autorité du père pour que son fils ne soit pas tué mais seulement exilé.
Il semble que sous le règne de Pietro III Candiano se soit produit le rapt dont est issu la fête dite des trois Maries : Les chroniqueurs cependant ne mentionnent pas cet évènement et certains historiens le date de la période de Pietro II Candiano ou du 13e doge Pietro Tradonico, ou aussi à l'époque des tribuns (737-742). Les Narentins organisent une expédition à Venise ; le 2 février, le jour où Venise célèbre la processio scholarum (« fête des fiancés »"), et ils enlèvent un grand nombre de jeunes filles avec la probable intention de réduire à l'esclavage. Le doge Piero III organise la poursuite qui se termine dans la lagune de Caorle : les jeunes filles furent sauvées et les pirates tués ; depuis cette fête s'appelle des Maries et se déroule actuellement pendant le carnaval de Venise.
Le fils Pietro, exilé, s'était réfugié auprès du roi d'Italie Bérenger; après en avoir obtenu la confiance et l'estime à la suite d'une expédition militaire contre Teobaldo marquis de Spoleto, il reçoit le soutien du roi pour attaquer Venise et s'imposer sur le trône ducale. Pietro III Candiano est destitué mais pas tué, selon les textes, il est encore vivant en 960.
Pieto IV Candiano, le 22 ème doge de Venise (925 - 976).
Pietro Candiano est le fils ainé de Pietro III Candiano auquel il succède en 959.
Son père, le doge Pietro III Candiano, l'avait fait élire corégent : l'intention étant que le fils succède au père avec l'espoir que le titre devienne héréditaire. L'ambition personnelle de Pietro IV le conduit à s'opposer à une grande partie des Vénitiens, au point que lors d'une assemblée populaire, le doge, son père, réussit à le sauver d'une mort certaine seulement en l'exilant. Pietro IV quitte alors Venise suivi de quelques fidèles et se rend auprès du marquis Guido qui le conduit à la cour de son père, le roi d'Italie Bérenger II. Pietro participe avec Guido à une expédition contre Teobaldo marquis de Spoleto, et à son retour, il obtient le soutien de Berenger pour attaquer Venise. À la tête de quelques partisans, il destitue son père et se nomme doge.
Parmi ses premiers actes, il fait aveugler et expulser l'évêque de Castello avec l'accusation de simonie. En juin 960 il réunit l'assemblée populaire, l'organe qui élit le doge, et il fait approuver une loi qui interdit le commerce des esclaves. Marié à Giovanna, il la répudie, l'obligeant à se faire nonne dans le couvent de San Zaccaria; son fils Vitale est élu patriarche de Grado et sa fille aurait épousé le futur 25e doge Tribuno Memmo. Pietro IV Candiano peut ainsi épouser la lombarde Waldrada, parente de l'empereur d'occident Otton Ier, en 966. Waldrada, parente aussi du roi d'Italie, amène en dot des territoires des régions de Trévise, du Frioul et de Ferrare. Le Pietro IV Candiano obtient de l'empereur le renouvellement de toute une série de privilèges commerciaux pour les vénitiens en général et pour lui et sa famille en particulier. Le lien particulièrement étroit avec l'empire d'occident exaspère l'empereur d'orient: Le Byzantin Jean Ier menace de rétorsions si les Vénitiens ne cessent leur contrebande avec les Sarrasins pendant les guerres qui les opposent ce que le doge accepte (971).
En 973, Otton Ier, protecteur de Pietro IV Candiano, meurt. Le nouvel empereur Otton II doit s'opposer à une révolte en Allemagne et les Vénitiens en profitent pour déposer le doge le . Pietro IV Candiano étant enfermé dans le palais ducal, ses opposants, dirigés par Urséolo, mettent le feu au palais. Mais l'incendie se répand aux maisons voisines et à l'église de Saint-Marc. Une grande partie de la ville brûle. Le doge et son fils Pietro sont tués, et leurs corps jetés dans l'abattoir ; ils seront par la suite enterrés dans l'église de Saint Ilario. La femme Waldrada survécut, et le doge suivant Pietro Orseolo lui aurait laissé l'entière possession de l'héritage de son mari pour ne pas déplaire à l'empereur d'occident. Vitale, patriarche de Grado et fils du premier lit de Pietro IV Candiano, se réfugie auprès de l'empereur en Saxe d'où il aurait conspiré contre le nouveau doge.
Vitale Candiano, 24 ème doge de Venise (940 - 1017). Peinture attribuée à Jacopo et Domenico Tintoretto, palais des doges, Venise.
Vitale Candiano est le fils du 20e doge Pietro III Candiano et le frère de Pietro IV Candiano. Il est élu par l'assemblée populaire en septembre 978, après la fuite de son prédécesseur Pietro Orseolo, qui s'est volontairement retiré dans la vie monastique dans une abbaye des Pyrénées-Orientales.
À cette époque, les rapports entre Venise et le Saint-Empire romain germanique sont tendus parce qu'en 976 les Vénitiens ont tué le 22e doge Pietro IV Candiano, un despote qui était soutenu par l'empereur Otton II.
Quand Vitale Candiano est élu, le patriarche de Grado, frère de Pietro IV Candiano, retourne à Venise depuis Vérone qui est le siège de l'empereur auprès duquel il s'était réfugié; le doge le renvoie auprès de l'empereur comme ambassadeur et il réussit à obtenir le pardon pour la ville. Au cours de règne, il semble ne pas avoir eu de contact avec l'empire byzantin.
Quatorze mois après avoir été élu, Vitale Candiano abdique pour raisons de santé. Il se retire dans l'abbaye de Sant'Ilario et meurt peu de jours plus tard.
Vital 1er Michele, 33ème doge de Venise de 1096 à 1102, appartient à une des douze familles surnommées « apostoliques », il est marié à Felicia Corner.
Quand Urbain II lance la première croisade, Vital Michele ne donne pas son accord peut être ne voyant pas les avantages d'une telle expédition. Le chef de la croisade Godefroy de Bouillon part avec 120 navires pisans, une escorte génoise et des milices provenant des quatre coins du vieux continent. Le doge comprend alors l'importance et la portée économique de cette guerre d'occupation, non seulement en raison de la conquête des territoires mais aussi en raison des avantages commerciaux qu'il convient de ne pas laisser aux autres républiques maritimes. En juillet 1099, 207 navires partent de Venise pour soutenir la croisade. le commandement de la flotte est confié, conjointement, au fils du doge, Giovanni Vitale, et à l'évêque de l'Olivolo de Castello, Enrico Contarini. En décembre, à Rhodes, la flotte vénitienne intercepte des navires pisans et les coule. Au printemps 1100 la flotte vénitienne se dirige vers les côtes de la Terre sainte où, entre-temps, Godefroy de Bouillon a pris Jérusalem mais, privé de la flotte pisane, il lui est impossible de recevoir de l'aide et il est contraint de négocier avec les Vénitiens. Venise concède ses services, obtenant en échange la possibilité d'avoir de nouveaux territoires ou villes non sujet à des droits, des taxes ou la gabelle. Rapidement Haïfa, Jaffa, Myre et les territoires côtiers de la Syrie tombent. De Myre, des reliques de saint Nicolas (San Nicolò) sont ramenés.
En Italie, Vitale Michele, intercédant en faveur de Mathilde de Toscane pour l'acquisition de Ferrare, obtient des concessions commerciales. Il meurt au printemps 1102 et il est enterré à côté de sa femme, dans le basilique Saint-Marc.
Vital II Michele (dont la date de naissance est inconnue) est le 38e doge de Venise, de 1156 à sa mort, le .
Vital Michele est le dernier doge élu par l'assemblée générale ou populaire, parce que, par la suite, c'est le conseil mineur qui s'attribue ce droit.
La situation extérieure est critique : en 1156 Manuel Ier Comnène, empereur de Byzance, concède à Gênes des privilèges commerciaux équivalents à ceux accordés à Venise et Pise; l'empereur d'occident Frédéric Barberousse s'attaque aux communes libres afin de les soumettre ainsi que Venise, bien que formellement possession byzantine. De plus, Venise doit reconquérir Zadar et envahir le Frioul où s'est réfugié le patriarche d'Aquileia Ulrich Von Treffen, favorable à l'empereur, après avoir détruit le patriarcat et la ville de Grado, favorable à Venise.
En 1163, le patriarche Ulrich est battu et emprisonné : grâce à l'intercession du pape Alexandre III et au nom de l'alliance contre Barberousse signée par les communes italiennes par l'accord de Pontida du et que Venise a secrètement soutenu, le patriarche Ulrich est libéré à condition de verser une rançon provenant de son diocèse composée de 12 gros porcs, de 12 gros pains et d'un taureau destiné aux prisonniers et aux plus pauvres et à remettre le dernier jour avant les cendres. Douze, parce qu'il y eut douze notables, douze prélats et un patriarche à détruire Grado. De ces faits, naquit la tradition du jeudi gras et le dicton populaire couper la tête du taureau dans le sens de mettre fin à un problème.
En 1171, à Constantinople 10 000 Vénitiens sont arrêtés, tous les traités sont rompus ; les biens de Venise, bateaux compris sont confisqués. Le doge envoie une flotte mais l'empereur d'orient avait déjà établi de nouveaux accords avec les Pisans et les Génois ; la flotte est décimée par les bateaux des autres républiques et par la peste.
Venise vit une révolte populaire ; Vitale II tente une action diplomatique auprès de l'empire d'orient mais celui-ci précédemment humilié par le doge Domenico Morosini refuse toutes tentatives de réconciliation. Vitale II Michiel meurt poignardé par Marco Casolo à l'intérieur du monastère de San Zaccaria le . Les ambassadeurs à Constantinople Sebastian Ziani et Orio Mastropiero qui deviendront doges, soutinrent la révolte.
Domenico Michele est le 35e doge de Venise élu en 1117.
Domenico Michele est le fils de l'amiral Giovanni (commandant de la flotte vénitienne en Terre sainte pendant la première croisade et petit-fils du 33e doge Vital Ier Michele). La famille Michiel est une des douze familles dites familles apostoliques, qui fondèrent la ville de Venise.
Ignorant ce qui avait été établi précédemment pour éviter la corégence et la transmission héréditaire des charges, un des premiers édits de Domenico Michele impose la nomination de son fils et de son petit-fils comme Venetie Presìdes, c'est-à-dire plénipotentiaires du gouvernement pour les affaires économiques et politiques pendant l'absence du doge, rétablissant ainsi un pouvoir absolu.
En août 1122, sous pavillon de Saint-Pierre qui lui a été remis par le Pape, il part avec une flotte de 40 galères, 28 bateaux et 15 000 hommes et fait le siège de Corfou. Au printemps suivant, il part au secours de Baudouin du Bourg, roi de Jérusalem, prisonnier des sarrasins. La flotte vénitienne, arrivée à proximité du port de Ashkelon, est encerclée par une flotte égyptienne des Fatimides accourue défendre le sultan de Tyr; les Vénitiens réussissent cependant à gagner. L'action continue par le siège de Tyr qui est prise cinq mois plus tard. Les Croisés accueillent le doge en triomphateur et lui proposent le royaume de Jérusalem, incertains de libérer Baudouin. Mais les intérêts du doge sont tournés vers Byzance qui a, entre-temps, révoqué les édits et la bulle d'or, autorisant les Pisans à avoir un quartier, le libre échange avec Constantinople et la promesse de dédommagements en cas de rétorsions par les Vénitiens. En raison de la situation, Domenico Michiel envoie la flotte contre les territoires sous l'autorité de Byzance et de son empereur Jean II Comnène. Il attaque et met à sac successivement les îles de Rhodes, Samos, Chios, Lesbos, Andros, Céphalonie et la ville de Modon.
En Adriatique, il attaque la Hongrie d'Étienne II et reconquiert la ville dalmate de Traù (aujourd'hui Trogir) et Split en mai 1125. Le même mois, Baudoin est libéré et concède au doge les privilèges déjà accordés par le royaume de Jérusalem (Pactum Warmundi) dont la possession partielle de certaines villes du royaume de Jérusalem. L'empereur de Byzance demande la paix et en 1126 émet une nouvelle bulle d'or dans laquelle il réaffirme les privilèges de Venise à Constantinople et dans les territoires impériaux. Le retour du doge est un triomphe. Il s'occupe alors au rétablissement de l'ordre dans Venise en raison du développement de la délinquance: il interdit le travestissement et l'utilisation de barbes postiches « à la grecque », et il fait illuminer, à la charge des usagers, toutes les ruelles afin de limiter les méfaits, la nuit tombée.
Ce grand doge abdique en 1130 et il meurt quelques jours plus tard; sa dépouille est, dans un premier temps, déposé à San Giorgio, puis dispersée quand les frères décident d'agrandir l'église.
LES DOGES DE VENISE :
Le doge de Venise (en vénitien Doxe de Venexia [ˈdɔze de veˈnɛsja], en italien Doge di Venezia [ˈdɔːdʒe di veˈnɛttsja], dérivant tous les deux du latin dūx, « chef militaire ») était le magistrat en chef et le dirigeant de la république de Venise entre 726 et 1797. Les doges étaient élus à vie par l'aristocratie de la cité-État. Il incarne de manière symbolique le bon fonctionnement de l'État. Il était appelé « Mon seigneur le Doge » (Monsignor el Doxe), Prince sérénissime (Serenissimo Principe) ou « Sa Sérénité » (Sua Serenità).
Jusqu'au XIIe siècle le doge est désigné par l'assemblée du peuple, l'arengo.
Le texte de la promissio ducalis est fixé en 1172. Il établit le mode d'élection du doge qui impose une majorité de voix sur un collège restreint de 40 (puis 41) électeurs.
Celle-ci fait ensuite l'objet de remaniements : en 1192, lors de l'élection d'Enrico Dandolo ; puis en 1229, pour l'élection de Jacopo Tiepolo où, à partir de cette dernière date, l'élection dogale est soumise à l'examen du Conseil des Cinq correcteurs.
Puis une nouvelle réforme est mise en place en 1268, pour l'élection de Lorenzo Tiepolo. Celle-ci, d'une complexité sans égal, restera quasiment inchangée jusqu'à la fin de la République.
Ainsi, les patriciens du Grand Conseil sont les premiers à entrer en lice, pourvu qu'ils aient plus de trente ans. Ils défilent devant le « ballotino », un enfant âgé de dix ans environ, qui leur remet à chacun une boule, retirée d'une urne. Trente boules sont en or, les autres sont de banales billes de cuivre. Sitôt qu'un candidat électeur se trouve pourvu d'une boule d'or, les huissiers crient son nom, invitant de la sorte tous les membres de sa famille à quitter la Salle, car, durant le scrutin, aucun lien de parenté ne peut exister entre deux membres désignés.
Un nouveau tirage au sort réduit alors le nombre d'électeurs à neuf, lesquels, à leur tour, proposent 40 autres noms. Le vote, cette fois, a lieu par bulletin. Pour être confirmé, chacun des quarante élus doit obtenir 7 des 9 voix.
Nouveau suffrage, nouvelle réduction : les 40 passent à 12, qui en élisent 25 autres, qui seront à nouveau réduits à 9. Ceux-ci en désignent 45, ramenés à 11 par un ultime tirage au sort selon le mécanisme des boules d’or. Le « ballotino » est toujours là qui les compte à l'aide d'une petite main en bois. Ces onze seront ceux qui éliront le doge. Car il faut encore passer par le nombre 41, quarante-et-un privilégiés dont les noms ne peuvent figurer dans aucun des choix précédents. Dès son élection le doge est présenté au peuple dans la basilique St Marc par le plus ancien des 41.
Cette fois, Venise tient son conclave. Celui-ci va pouvoir désigner le doge, opération qui durera le temps nécessaire. Comme il faut au candidat une majorité d'au moins vingt-cinq des quarante-et-une voix, les scrutins sont nombreux. Par exemple : si un seul a suffi pour désigner Pietro Grimani en 1741, il en faudra soixante-huit pour consacrer Carlo Contarini en 1655.
En 1501, la « promissio » est lue tous les ans au doge régnant. En 1646, la dogaresse est interdite de couronnement. Au cours du XVIIe siècle, les membres de la famille du doge se voient interdire les magistratures ou les ambassades.
Le doge est le premier magistrat de la République, l'incarnation de la majesté de l'État dont il est le premier serviteur.
Ses attributs sont le dais et la pourpre, souvenir de l'Empire byzantin.
Ses habits sont somptueux, son manteau est fait d'hermine et de brocart, lamé d'or, d'argent ou de soie écarlate, ou encore la couronne adjointe en 1173 au bonnet dogal, la corne ducale (ou zoia), qui témoignent de son pouvoir. Une fois l'an, le jour de Pâques, il est de nouveau coiffé de la zoia de cérémonie. Les autres jours, il porte la corne ordinaire.
Transformé en sorte d'idole majestueuse, courtisée, le « Prince Sérénissime » perdra dans l'aventure du dogat une grande part de son patrimoine, investi essentiellement en apparat[réf. souhaitée].
Un doge n'a pas le droit d'abdiquer. Il doit dissimuler ses armoiries, il ne peut accepter de présents ni quitter son palais sans motif officiel. Le café, le théâtre lui sont défendus. S'il désire se retirer hors de Venise, ce n'est qu'avec la permission de ses conseillers.
Il est tenu d'offrir cinq fois l'an un fastueux banquet sur sa bourse personnelle.
Néanmoins, les Vénitiens n'ont cessé de limiter son pouvoir. Ceci se fait d'abord par le biais de la « promissio ducalis », véritable charte jurée par le doge lors de son entrée en fonction.
Chaque année, le jour de l'Ascension, est célébré le mariage du doge avec la mer sur le Bucentaure, ce qui a inspiré à Du Bellay un sonnet célèbre, cruel et sans doute injuste sur Venise et ses doges, se terminant ainsi :
« Mais ce que l'on en doit le meilleur estimer,
C'est quand ces vieux cocus vont épouser la mer,
Dont ils sont les maris et le Turc l'adultère. »Le premier titre du doge fut d'abord, au IXe siècle, dux Veneciarum (« chef des Vénitiens »), dux Croatorum (« chef des Croates »), dux Dalmatinorum (« chef des Dalmates »), totius Istriæ dominator (« souverain de toute l'Istrie »), dominator Marchiæ (« souverain des Marches »), traduisant leur domination sur l'Adriatique. En 1095, l'épitaphe du doge Vitale Faliero de' Doni le proclamait même rex et corrector legum (« roi et promulgateur des lois »).
Au début du XIIIe siècle, après la fondation de l'Empire latin de Constantinople, les doges portèrent en sus le titre de dominator quarte et dimidie partis totius Imperii Romanie (« souverain d'un quart et demi de l'Empire romain »).
Ces titres furent portés jusqu'en 1358 : selon les clauses du Traité de Zadar conclu avec le roi de Hongrie, Giovanni Delfino dut alors les abandonner ; lui et ses successeurs furent par la suite plus simplement désignés comme dux Veneciarum « etc. », jusqu'à la fin de la République.