15 avril 2021
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NOS ANCÊTRES ROMAINS :
Auguste, en latin Augustus, né sous le nom de Caius Octavius le à Rome, d'abord appelé Octave puis portant le nom de Imperator Caesar Divi Filius Augustusà sa mort le 19 août 14 apr. J.-C. à Nola, est le premier empereur romain, du au 19 août 14 apr. J.-C.
Issu d'une ancienne et riche famille de rang équestre appartenant à la gens plébéienne des Octavii, éduqué à Rome selon les coutumes de l'aristocratie républicaine, il devient, à 19 ans, en le fils adoptif posthume (par testament) de son grand-oncle maternel Jules César, peu après l'assassinat de ce dernier. Retournant en Italie d'où il s'était absenté pour terminer sa formation littéraire et philosophique, s'attachant un temps le soutien de Cicéron pour pouvoir réclamer son héritage et son nouveau nom, il forme peu après, avec Marc Antoine et Lépide, le second triumvirat afin de défaire les assassins de César dont il avait juré de se venger. Après leur victoire à Philippes, les triumvirs se partagent le territoire de la République romaine et gouvernent en monarques absolus disposant en maintenant la fiction républicaine dont ils contrôlent l'ensemble des rouages institutionnels. Progressivement, cette alliance se délite cependant, à la faveur des tentatives d'insurrection de Lépide en Afrique et de la politique de Marc Antoine, rompant de fait l'accord initial liant les trois partis : répudiant la sœur d'Octave, épousant Cléopâtre VII, il désigne les enfants qu'il a d'elle comme héritiers des provinces orientales de l'empire, et le triumvirat est dissous en 32 av. J.-C.. Lépide est exilé et Octave mène alors une large expédition militaire contre Marc Antoine, défait aux côtés de Cléopâtre à Actium, le 2 septembre ; les derniers ennemis d'Octave se suicident l'année suivante, laissant Octave seul maître de l'Empire romain.
Après la dissolution du second triumvirat, et la remise au Sénat et au peuple romain des pouvoirs exceptionnels dont il avait disposé au cours de la dernière décennie, Octave fait mine de restaurer les institutions républicaines. Bien qu'en théorie il rétablisse les prérogatives du Sénat, des magistrats et des assemblées législatives, il conserve alors dans les faits un pouvoir autocratique et continue de gouverner sans en référer au Sénat. Entre 31 et 23 av. J.-C., Octave, devenu en janvier 27 av. J.-C. Auguste, s'empare peu à peu, légalement, de pouvoirs qui lui sont conférés à vie par le Sénat, comme le commandement suprême des armées (réparties de manière permanente sur des provinces données), la puissance tribunitienne (qui lui permet ainsi d'avoir un pouvoir législatif important) ou la fonction de censeur (grâce à laquelle il réforme la liste des sénateurs pour s'assurer de la docilité de l'assemblée aristocratique). L'année 27 av. J.-C. marque ainsi traditionnellement l'avènement d'un nouveau régime politique à Rome : l'Empire, ou principat, dont Auguste est de fait le premier chef suprême, réunissant en sa personne le pouvoir de commander à la ville et aux armées, le pouvoir de faire les lois et d'opposer son véto, le pouvoir de recenser le peuple et de réformer l'album du sénat tout en bénéficiant de l'inviolabilité physique et sacrée, héritée des tribuns de la plèbe
Il faut plusieurs années à Auguste pour développer un modèle de gouvernement dans lequel l'État républicain est gouverné par lui seul. Il refuse néanmoins de porter un titre monarchique et se baptise plus simplement Princeps Civitatis (« Premier de la Cité »). Le modèle de gouvernement adopte le nom de principat et constitue la première phase de l'Empire romain.
Avec le règne d'Auguste débute pour Rome une période de stabilité politique après un siècle de déchirement sociaux, politiques et de guerres civiles ayant agité tout l'empire territorial. L'essentiel des réformes structurelles apportées pendant le règne d'Auguste consiste en réalité à solder les profondes mutations que Rome avait connues au cours de sa formidable expansion en Méditerranée, rendant mécaniquement impossible (ou instable) la gestion d'une telle étendue par l'ancienne compétition aristocratique républicaine. Traditionnellement connue sous le nom de « Pax Romana », cette période marque la fin des troubles internes endémiques de la fin de l'époque républicaine. Le monde romain n'est alors plus menacé, au cours de cette période, par de grandes guerres d'invasion ou par des confrontations contre des rivaux équivalents pendant près de deux siècles. L'essentiel des guerres deviennent alors défensives, ponctuellement de conquête. La superficie de l'Empire augmente de façon importante avec les annexions progressives de l'Égypte, de la Dalmatie, de la Pannonie, du Norique et de la Rhétie et les dernières conquêtes en Afrique, en Germanie et en Hispanie. Auguste stabilise les régions frontalières grâce à la création de zones tampons constituées d'États clients et parvient à conclure une paix avec l'Empire parthe de façon diplomatique.
Auguste réforme le système de taxation, développe les voies de communication en leur adjoignant un réseau officiel de relais de poste, et établit surtout une armée permanente postée dans des provinces données, et ancrées sur une frontière qui eut tendance à se matérialiser de manière pérenne : le limes. Il fonde la garde prétorienne, destinée à le protéger dans Rome, ainsi que toute une gamme de corps spéciaux dédiés à la gestion de la ville de Rome, tels les services de polices et de pompiers. Opérant une vaste réforme administrative de la capitale de l'Empire, la divisant en nouveaux quartiers, veillant à la salubrité des constructions et à la lutte contre les inondations et les incendies, Auguste transforme très largement le visage de la ville : une grande partie des monuments de la ville sont construits, rénovés et embellis durant son règne.
Auguste meurt en 14 apr. J.-C., à l'âge de 75 ans, probablement de causes naturelles, mais des rumeurs font état d'un possible empoisonnement à l'instigation de son épouse Livie. Son fils adoptif Tibère lui succède à la tête de l'Empire romain. Peu après sa mort, il est divinisé par le Sénat, entérinant de fait la naissance d'un culte voué à sa personne qui s'était progressivement répandu dans l'Empire.
Auguste a épousé en premières noces Clodia Pulchra, la fille de Fulvie et de Publius Clodius Pulcher. Ils n'ont pas d'enfants et se séparent en 40 av. J.-C.
Il épouse la même année en deuxièmes noces Scribonia, fille de Lucius Scribonius Libo et de Cornelia Sulla. Il a une fille de cette union, Julia l'Aînée.
Finalement, en troisièmes noces, il épouse en 38 av. J.-C. Livia Drusilla qui ne lui donne aucun enfant.
Auguste adopte par ailleurs quatre enfants :
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Lucius Julius Caesar Vipsanianus, son petit-fils, fils de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia l'Aînée ;
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Caius Julius Caesar Vipsanianus, son petit-fils, autre fils de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia l'Aînée ;
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Agrippa Postumus, son petit-fils, fils posthume de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia l'Aînée ;
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Tibère, fils de Tiberius Néron et de Livia Drusilla, sa troisième épouse, et qui sera finalement son successeur.
Livie : Paris, musée du Louvre.
Livia Drusilla, née en et décédée en 29 ap. J.-C. (Diva Iulia Augusta, divinisée par l’empereur Claude en 42 ap. J.-C.), fille de Marcus Livius Drusus Claudianus, est la troisième épouse de l’empereur romain Auguste ainsi que la mère de l'empereur Tibère et de Drusus, tous deux nés d’un premier mariage avec Tiberius Claudius Nero. Son second mariage avec César Octavien, le futur Auguste, consacre l’alliance des Iulii (ou Julii) et des Claudii : les cinq premiers empereurs romains sont pour cette raison appelés les Julio-Claudiens.
Livia Drusilla est née le Elle est la fille de Marcus Livius Drusus Claudianus et d’Alfidia : la gens Claudia appartient à la plus haute aristocratie romaine.
Elle épouse Tiberius Claudius Nero (lui aussi de la gens Claudia) en , et met au monde son premier fils, Tibère, le 16 novembre 42 av. J.-C. Partisans de Jules César, puis de Marc Antoine, les époux fuient après la victoire de César Octavien à Pérouse (en ), d’abord en Sicile auprès de Sextus Pompée, puis en Grèce, avant de retourner à Rome à l’occasion de la paix de Brindes, signée entre César Octavien et Marc Antoine en
Buste de Claude en Jupiter. Marbre, œuvre romaine, vers 50. Rome, musée Pio-Clementino.
Claude, né le 1er août 10 av. J.-C. à Lugdunum (Lyon) et mort le à Rome, est le quatrième empereur romain, régnant de 41 à 54 apr. J.-C.
Né en Gaule, fils de Drusus et d'Antonia la Jeune (fille de Marc Antoine et d'Octavie), il est le premier empereur né hors d'Italie. Enfant méprisé en raison de ses déficiences physiques, il est le mal-aimé de la famille impériale et devient un adulte à l’élocution et à la démarche mal assurées, tenu à l’écart de toute activité publique. Seul représentant adulte de la dynastie julio-claudienne après l’assassinat de Caligula en 41 apr. J.-C., il est proclamé empereur par les prétoriens, qu’il comble en retour d’une gratification considérable (un donativum), inaugurant ainsi une dépendance dangereuse.
Dépourvu d'expérience politique mais cultivé, Claude se montre un administrateur capable. Il s'intéresse aux affaires publiques, travaille avec le Sénat sur les lois et préside les procès. Son administration de l'Empire renforce la centralisation en organisant des bureaux dirigés par ses affranchis. Il agrandit l'Empire en annexant de nouveaux territoires, les futures provinces de Lycie, Maurétanie, Norique et Thrace. En 43, il entame la conquête de la Bretagne, ce qui lui vaut, ainsi qu'à son fils, le surnom de Britannicus.
Ouvert à la promotion des provinciaux, il étend la citoyenneté romaine à de nombreuses cités dans les provinces, notamment en Gaule où il est né. Sensible aux demandes des notables gaulois, il obtient en 48 du Sénat que ceux-ci puissent accéder aux magistratures publiques de Rome et donc au Sénat même. Censeur, il renouvelle les effectifs de cette institution, éliminant ceux qui ne remplissent plus les conditions pour y siéger, ce qui lui aliène une partie de la noblesse en place.
Sa vie personnelle est peu heureuse : Messaline, sa troisième épouse, lui donne deux enfants, Octavie et Britannicus, mais son inconduite, ou son ambition politique, pousse Claude à la faire exécuter. En quatrièmes noces, il épouse sa nièce Agrippine la Jeune, qui lui fait adopter Néron. Claude meurt en 54, empoisonné à l'instigation d'Agrippine selon l'avis de la plupart des historiens. Néron lui succède.
Les faiblesses physiques de Claude et l’influence prêtée à ses femmes et à ses affranchis le font mépriser par les auteurs antiques, point de vue repris par les historiens jusqu'au XIXe siècle. Depuis, les avis les plus récents nuancent ces jugements négatifs et réévaluent l'importance de cet empereur pour le considérer en continuateur notable de l'œuvre de ses prédécesseurs.
Les anecdotes collectées par Suétone et Dion Cassius pour déprécier la vie privée de Claude devenu empereur abondent, et changent d’échelle : ses excès de table rassemblent jusqu’à six cents convives Plus scandaleux encore, alléché par une odeur de cuisine, Claude abandonne le tribunal où il siège pour s’inviter au repas de la confrérie des Saliens, se révélant ainsi l’esclave de ses appétits au détriment de son rôle judiciaire.
Les auteurs antiques forgent pour la postérité l’image d’un empereur peureux, facilement manipulé par ses affranchis et son épouse. La réputation qu’ils donnent à Messaline est encore pire. La satire de Juvénal décrivant Messaline quittant le palais impérial pour se prostituer dans les bas-quartiers en fait la figure de la concupiscence féminine incontrôlée et illimitée. Outre les éliminations physiques dont les historiens rendent responsable sa jalousie et son avidité, ils lui prêtent de multiples amants, qu’elle choisit elle-même dans toutes les classes sociales. Les hommes qui refusent de se soumettre à ses désirs sont contraints par la ruse ou la force . Claude est dépeint comme le vieillard imbécile des comédies, trompé à son insu, parfois même avec sa complicité involontaire, lorsque Messaline le prie d’ordonner au mime Mnester de faire ce qu’elle lui demandera.
Son dernier amant, le sénateur Caius Silius, est la cause de sa fin en 47. Résumé en quelques lignes par les abréviateurs de Dion Cassius, mentionné par Suétone, cet épisode est longuement mis en scène par Tacite, qui utilise son art rhétorique pour mêler les éléments factuels avec des traits de comédie et des sous-entendus moralisants et politiques. Après les jeux séculaires de 47, Messaline s’éprend du sénateur Caius Silius, de parents proches de Germanicus, qualifié par Tacite de « plus beau des jeunes Romains », qu’elle oblige à se séparer de son épouse. Toujours selon Tacite, Silius cède à Messaline, sûr que son refus lui vaudrait la mort et espérant aussi de larges récompenses pour son acceptation, ce qu’il obtient : sans discrétion, Messaline fréquente assidûment la demeure de Silius et y transfère même du mobilier, des esclaves et des affranchis en provenance de la maison impériale.
La liaison des amants culmine par leur mariage officiel, une prise de risque que Tacite qualifie de fabuleuse, tout en étant comme les autres historiens persuadé de son authenticité. Tandis que Dion Cassius affirme que Messaline eut le désir d’avoir plusieurs époux, Tacite attribue l’idée de ce mariage à Silius, préférant le risque à l’attente, disposé à maintenir les pouvoirs de Messaline et à adopter son fils Britannicus. Profitant que Claude séjourne à Ostie pour superviser les arrivées de blé, Messaline demeure à Rome . Son union avec Silius est célébrée dans les règles, selon une date annoncée d’avance, avec un contrat préalablement signé devant témoins, cérémonie avec prise des auspices, sacrifice aux dieux et banquet nuptial. Suétone est le seul à révéler une manipulation à la limite du vraisemblable : Claude signe aussi le contrat de mariage, car on lui fait croire à un mariage simulé, destiné à détourner un péril qui l’aurait menacé d’après les présages. Pour Castorio, cet élément qu’ignorent Tacite et Dion Cassius n’est qu’une rumeur sans fondement historique, participant à l’image d’imbécillité de Claude. Quoi qu’il en soit, les spécialistes du droit romain considèrent que le mariage de Messaline, dûment célébré, a pour effet la répudiation de Claude.
Au lieu de se rendre maîtres de Rome, les mariés mènent dans leurs jardins une fête des vendanges qui tourne à la bacchanale, épisode invraisemblable du récit de Tacite. La riposte est organisée par les affranchis Calliste, Narcisse et Pallas. Convaincus que ce mariage va faire de Silius le nouvel empereur, ils redoutent de ne plus bénéficier de la même complaisance qu’avec Claude. Autre raison, en faisant condamner à mort Polybe, un des leurs, Messaline a rompu leurs liens de complicité. Il leur faut donc éliminer Messaline en empêchant toute entrevue avec Claude, qu’elle pourrait amadouer. Aux dires de Tacite, seul Narcisse agit, les deux autres restent passifs, Pallas par lâcheté, Calliste par prudence. Narcisse va à Ostie, fait informer Claude du remariage de Messaline, et ramène à Rome son maître paniqué. Ils se dirigent vers la caserne des prétoriens, mais, semble-t-il par méfiance envers un des préfets du prétoire, Claude confie les pleins pouvoirs militaires à Narcisse, pour un jour. Après quelques mots adressés aux soldats sur son infortune, Claude rentre au palais et préside un tribunal improvisé. Arrêté sur le forum, Caius Silius prie qu’on hâte sa mort. D’autres anciens amants de Messaline sont exécutés, y compris Mnester, qui proteste qu’il n’avait fait qu’obéir à l’ordre de Claude. La répression frappe aussi le préfet des vigiles et un chef d’école de gladiateurs, ce qui indiquerait des complicités armées, quoique de faible valeur combative face aux prétoriens. Enfin, Claude dîne copieusement ; bientôt gavé, il perd colère et lucidité, et demande Messaline. Narcisse prend alors l’initiative d’envoyer des soldats tuer Messaline dans les jardins qu’elle avait pris à Valerius Asiaticus. Ensuite, le Sénat décide la damnatio memoriae de Messaline, par la destruction de ses statues et le martelage de son nom sur les inscriptions.
Si Tacite appuie son scénario sur la folle libido de Messaline et la passivité fataliste de Silius, face à l’aveuglement et la faiblesse de Claude compensés par la réactivité de son affranchi, une version longtemps acceptée, certains historiens modernes rejettent ces stéréotypes et réinterprètent le déroulement des faits. Ainsi en 1934, Arnaldo Momigliano voit Caius Silius comme le meneur d’une révolution sénatoriale, complot accepté par Messaline, qui se sent menacée par la montée de popularité du fils d’Agrippine. Une révision originale a été proposée en 1956 par Jean Colin, qui refuse de voir un complot ou un mariage réel noué entre Messaline et Silius. Comme le décrit Tacite, tandis que Claude est à Ostie, ils célèbrent la fête des vendanges, durant laquelle, selon Colin, Messaline suit un rituel d’initiation bachique, similaire à une cérémonie de mariage. Narcisse aurait alors présenté à Claude cette initiation comme un véritable mariage menaçant son pouvoir et obtenu l’élimination de Messaline et de Silius. Castorio remarque que cette thèse ingénieuse requiert un Claude grossièrement dupé, caricature que les historiens n’admettent plus. Mais force est de constater que malgré plus de cinquante ans de recherches sur des écrits lacunaires et biaisés, les historiens n’ont pu proposer une reconstitution admissible par une majorité de leurs confrères.
La disparition de Messaline suscite de nouvelles ambitions matrimoniales dans la maison impériale, chaque affranchi a sa candidate : Pallas soutient Agrippine la Jeune, dernière enfant vivant de Germanicus, Calliste est pour Lollia Paulina, fille de consul et sans enfant, enfin Narcisse propose un remariage avec Ælia Pætina, autrefois répudiée par Claude mais irréprochable. Claude penche pour Agrippine, mais épouser sa nièce est assimilé à un inceste et interdit par la coutume romaine. Mais Claude obtient sans difficulté du Sénat une nouvelle loi l’autorisant à épouser Agrippine, « dans l’intérêt supérieur de l’État »
Sitôt impératrice, Agrippine obtient des honneurs que n'avait pas reçus Messaline : elle reçoit le titre d'Augusta et des monnaies sont émises avec son portrait ainsi que d'autres montrant le jeune Néron. Elle fait lever l’exil de Sénèque et lui confie l’éducation de son fils. Elle fait rompre les fiançailles d’Octavie avec Lucius Silanus, en le faisant accuser d’inceste avec sa propre sœur, puis fiance Néron à Octavie. Enfin, elle élimine sa rivale Lollia Paulina en l’accusant d’avoir consulté des mages sur le mariage de Claude. Ce dernier la fait exiler par le Sénat pour ce projet dangereux, puis elle est contrainte au suicide. Enfin en 50, prétextant les exemples d’Auguste et de Tibère qui avaient préparé leur succession sur deux jeunes héritiers, Agrippine fait adopter son fils par Claude, le jeune Domitius Ahenobarbus devient Claudius Néron, frère de Britannicus et son aîné de trois ans. En 53, Néron épouse Octavie et fait à seize ans sa première prestation au Sénat, en prononçant un discours érudit en faveur de l’exemption d’impôts de Troie, cité ancêtre des Romains, puis un autre en faveur des îles de Rhodes, pour leur accorder l’autonomie interne . En 54, Agrippine renforce encore sa position en faisant condamner la grand-mère maternelle de Britannicus Domitia Lepida qu’elle trouve trop familière avec Néron, en l’accusant d’avoir pratiqué des envoutements et créé des troubles en Calabre avec ses esclaves.
Claude meurt le matin du , après un festin terminé dans l’ivresse et la somnolence, suivi d’un coma douloureux durant la nuit. Tous les auteurs antiques qui parlent de la mort de Claude évoquent la thèse de l’empoisonnement avec un plat de champignons. Tacite, Suétone et Dion Cassius accusent Agrippine d’en être l’instigatrice, Flavius Josèphe fait état de rumeurs apparues rapidement. Sénèque, protégé d’Agrippine, fait bien sûr exception et parle d’une mort naturelle.
Mais quelques détails sur les circonstances du décès varient. Suétone exploite diverses sources, et constate que Claude meurt à Rome, lors du repas traditionnel des sodales augustales, ou bien pendant un banquet au Palais. L’effet du poison est décrit par Suétone selon les deux versions qu’il a recueillies : soit une seule ingestion provoque l’hébétude et la perte de parole, puis la mort après une longue agonie, soit Claude connait un répit, rejette une partie de son repas en vomissant et par une diarrhée, avant de recevoir une nouvelle dose empoisonnée . Si Dion Cassius rapporte un empoisonnement en une seule tentative, Tacite ne retient que la seconde version, avec l’usage d’une plume introduite par le médecin Xénophon dans le gosier, prétendument pour aider Claude à vomir et enduite d’un poison violent. Ce dernier détail est douteux, car on ne connait pas de poison antique capable d’agir par contact direct avec les muqueuses.
La fête des vendanges donnée par Messaline, par Gustave Surand (1860–1937).
Buste de Marc Antoine, musées du Vatican.
Marc Antoine, en latin Marcus Antonius (M•ANTONIVS•M•F•M•Nc), est un homme politique et militaire romain, né le a et mort le
Après une jeunesse turbulente aux côtés notamment de Curion et Publius Clodius Pulcher1, il sert de 57 à dans l'armée avec le grade de chef de la cavalerie en Syrie, Palestine et Égypte, sous le commandement de Gabinius.
En il rejoint Jules César et combat lors de la Guerre des Gaules au siège d'Alésia (juillet-septembre 52 av. J.-C.).
Il participe ensuite à la guerre civile contre Pompée, et s'illustre notamment en défendant la cause de César en tant que tribun de la plèbe en , et militairement lors de la victoire à Pharsale l’année suivante.
Lors des campagnes de César en 48-, Marc Antoine est nommé maître de cavalerie et s'occupe de l'administration de l'Italie et de Rome en l'absence du dictateur. Il s'acquitte mal de sa tâche et perd un temps la confiance de César. Il devient cependant son co-consul pour l'année
Après l'assassinat de César, Marc Antoine, alors consul, parvient à se maintenir au pouvoir tout en éloignant les conjurés, mais face à l'hostilité du Sénat, mené par Cicéron et par le petit-neveu et fils adoptif de César, Octavien, il se trouve rapidement isolé, puis vaincu lors de la guerre civile de Modène et déclaré « ennemi public ».
Cependant, il réussit ensuite à réunir l'armée la plus importante d'Occident, grâce au ralliement de Ventidius Bassus, puis à ceux plus ou moins volontaires de Lépide, Munatius Plancus et Asinius Pollion. Devant le renouveau de la cause pompéienne et républicaine ainsi que la mise à l'écart d'Octavien, il forme avec celui-ci et Lépide une alliance pour se partager la République romaine : le second triumvirat. Cela représente l'union des héritiers politiques de César face au Sénat et aux « Républicains », partisans des meurtriers du dictateur.
Les triumvirs sont victorieux des Républicains lors de la bataille de Philippes en et Marc Antoine, grand artisan de cette victoire, se réserve la réorganisation des provinces d'Orient tout en gardant le contrôle des Gaules.
À la suite de la guerre civile de Pérouse à l'initiative de sa troisième épouse Fulvie et de son frère Lucius Antonius contre Octave, où ses partisans sont vaincus, le pacte de Brindes et la paix de Misène répartissent les terres romaines en 40 et L'Occident revient à Octave tandis qu'Antoine est confirmé en tant que maître de l'Orient, perdant cependant les Gaules, Lépide gardant l'Afrique et Sextus Pompée les îles italiennes et le Péloponnèse. Antoine se remarie avec Octavie, sœur d'Octave.
Il se consacre notamment à la lutte contre les Parthes qui sont passés à l'offensive. Un de ses lieutenants, Ventidius Bassus réussit dans un premier temps à les repousser et triompher des Parthes, puis, avec le soutien financier et militaire du principal vassal romain en Orient, l'Égypte ptolémaïque de Cléopâtre VII, Antoine organise une offensive de très grande ampleur qui tourne à la déroute en , la situation revenant au statu quo précédant le conflit. Antoine rompt alors définitivement avec Octave, s'installe en Égypte, vivant avec la reine Cléopâtre, auparavant mise sur le trône d’Égypte par Jules César lui-même. Antoine réorganise en dix années la totalité de l’Orient romain et s'y comporte comme un prince hellénistique.
Octavien, qui s'est débarrassé de Lépide et Sextus Pompée en Occident, se pose très habilement en défenseur de la civilisation romaine contre les ambitions de Cléopâtre et la « déviance orientalisante » d'Antoine, qui a rompu avec sa sœur pour une reine étrangère, et provoque la guerre entre les deux rivaux en
L'historiographie antique est influencée par la propagande augustéenne et est globalement défavorable à Antoine à partir du moment où il est maître de l'Orient et qu'il rencontre Cléopâtre. L'image de cette dernière est noircie afin d'en faire l'adversaire malfaisant de Rome et le mauvais génie de Marc Antoine.
Le commandant de la flotte d'Octave, Vipsanius Agrippa, l'emporte en lors de la bataille d'Actium. Acculés par les légions octaviennes, Antoine puis Cléopâtre se suicident au début du mois d'
Les actions politiques de Marc Antoine auprès de César puis au sein du second triumvirat participent à la chute de la République romaine. Quelques années après la mort d'Antoine à Alexandrie en , le Sénat décerne à Octave les titres de Princeps et surtout d'« Auguste », jusque-là réservé aux dieux, ce qui marque la fin de la période républicaine et le début de l'Empire romain.
Après la guerre de Pérouse, Antoine divorce de Fulvie et épouse la sœur d'Octavien, Octavie. À plusieurs occasions, elle joue le rôle de conseillère et de négociatrice politiques entre son mari et son frère. Victime du conflit opposant les deux triumvirs, elle est répudiée par Antoine en l'an 32, alors que celui-ci vit depuis quelques années avec Cléopâtre VII. À la suite de la mort d'Antoine, Octavie vit alors tranquillement en élevant ses cinq enfants, ainsi que les enfants d'Antoine : Iullus, Alexandre, Séléné et Ptolémée.
Le couple a deux filles : Antonia l'Aînée en 39 et Antonia la Jeune en 36. Il est vraisemblable qu'Auguste permette qu’elles jouissent des propriétés paternelles à Rome. Elles sont toutes deux liées à tous les empereurs julio-claudiens, la première étant notamment la grand-mère paternelle de Néron et la deuxième est la grand-mère paternelle de l’empereur Caligula et de l’impératrice Agrippine la Jeune par son fils Germanicus, la mère de l’empereur Claude et l'arrière-grand-mère maternelle et grand-tante paternelle de l’empereur Néron.
Buste de Marc Aurèle cuirassé exposé au musée Saint-Raymond de Toulouse .
Marc Aurèle (en latin : Marcus Aurelius Antoninus) est un empereur, philosophe stoïcien et écrivain romain né le à Rome et mort le à Sirmione (selon Tertullien) ou à Vindobona. Il est le dernier des souverains connus sous le nom des « cinq bons empereurs » et le dernier empereur de la Pax Romana, une époque de paix et de stabilité relatives pour l'Empire romain. Il est consul romain en 140, 145 et 161.
Marc Aurèle naît sous le règne d'Hadrien. Il est le fils du préteur Marcus Annius Verus et de l'héritière Domitia Lucilla Minor. Son père meurt alors qu'il est encore enfant et Marc Aurèle est élevé par sa mère et ses grands-pères. Après la mort du fils adoptif d'Hadrien, Lucius Aelius, en 138, l'empereur adopte l'oncle de Marc Aurèle, Antonin le Pieux, comme nouvel héritier. À son tour, Antonin adopte Marc Aurèle et Lucius Aurelius Verus, le fils d'Aelius. Hadrien meurt cette année-là et Antonin devient empereur. Alors héritier du trône, Marc Aurèle étudie les lettres grecques et latines sous la direction de tuteurs tels qu'Hérode Atticus et Fronton. Il entretient par la suite une correspondance étroite avec Fronton pendant de nombreuses années. Marc Aurèle épouse la fille d'Antonin, Faustine la Jeune, en 145. Après la mort d'Antonin en 161, Marc Aurèle accède au trône aux côtés de son frère adoptif Lucius.
Le règne de Marc Aurèle est marqué par des conflits militaires. En Orient, l'Empire romain combat avec succès un Empire parthe revitalisé et le royaume rebelle d'Arménie. Marc Aurèle défait les Marcomans, Quades et Sarmates Iazyges dans les guerres marcomanes. Cependant, ces peuples et d'autres peuples germaniques continuent à représenter une menace pour l'Empire, et les conflits armés reprennent très vite malgré une trêve signée. En outre, une grave pandémie connue comme la « peste antonine » éclate vers 166 et dévaste la population de l'Empire pendant plusieurs décennies.
Le co-empereur Lucius Verus meurt en 169. Contrairement à certains de ses prédécesseurs, Marc Aurèle choisit de ne pas adopter d'héritier. Parmi ses enfants, Lucilla, qui épouse Lucius, et Commode, dont la succession à Marc Aurèle fait l'objet de débats entre les historiens contemporains et modernes. La colonne et la statue équestre de Marc Aurèle se trouvent toujours à Rome, où elles ont été érigées pour célébrer ses victoires militaires. Dernier grand monument du stoïcisme, les Pensées pour moi-même sont une source importante pour la compréhension moderne des philosophes antiques.
Buste de Faustine la jeune - Musée du Capitole
Faustine la Jeune (Faustina Minor), de son nom latin Annia Galeria Faustina (v. 125/130 – 175), est une impératrice romaine, épouse de Marc Aurèle.
Fille d'Antonin le Pieux et de Faustine l'Ancienne (Faustina Maior), elle reçoit le prénom de sa mère. C'est la benjamine des quatre enfants du couple impérial, et c'est la seule qui ne meurt pas durant l'enfance.
Elle est née et a été élevée à Rome.
Son grand-oncle, l'empereur Hadrien, arrange avec son père Antonin son mariage avec Lucius Verus ; ils sont fiancés le . Le père de Vérus, adopté par Hadrien sous le nom de Lucius Aelius Caesar, est promis au trône impérial, mais, lorsqu'il meurt, Hadrien adopte le père de Faustine, qui devient l'héritier impérial. Antonin rompt les fiançailles de sa fille et elle est fiancée avec son cousin Marc Aurèle, adopté officiellement par son père, en 138.
Elle épouse l'empereur Marc Aurèle, son cousin germain, en avril 145. On sait peu de choses sur la cérémonie du mariage, même si des pièces de monnaie, avec les têtes du couple et celle d'Antonin, Pontifex Maximus (pontife suprême), ont été frappées.
Elle devient la mère du futur empereur Commode en 161.
Durant l'hiver 175/176, elle meurt, à la suite d'un accident, en Cappadoce dans le camp militaire d'Halala, une cité située près des Monts Taurus. Marc Aurèle est profondément affecté par sa mort ; il l’enterre (elle n'est pas incinérée) dans le mausolée d'Hadrien à Rome, dans un sarcophage de marbre sculpté. Elle reçoit les honneurs divins : sa statue est placée dans le temple de Vénus à Rome et un temple lui est dédié. Le nom d'Halala est changé en Faustinopolis et Marc Aurèle ouvre des écoles pour orphelines appelées Puellae Faustinianae (les Filles de Faustine). Les bains de Faustine à Milet sont ainsi dénommés en son honneur.
Julia Agrippina dite Agrippine la Jeune (Agrippina Minor en latin) (née le apr. J.-C. à Ara Ubiorum – morte assassinée dans sa villa de Baules près de Baïes sur ordre de son fils Néron entre le 19 et le ) est une impératrice romaine, sœur de Caligula (empereur de 37 à 41). Elle est également l'épouse de son oncle, Claude (empereur de 41 à 54), et mère de Néron (empereur de 54 à 68).
Elle est en outre la descendante directe d’Auguste, empereur de 27 av. J.-C. à 14, et petite-nièce et petite-fille adoptive de Tibère, empereur de 14 à 37.
Petite-fille d'Agrippa et également petite-fille de Drusus, Agrippine la Jeune est la fille de Germanicus, tous trois généraux romains ayant commandé en Germanie inférieure.
Agrippine la Jeune (Agrippina minor), fille du général Germanicus, est née le ou 16 en Germanie inférieure après que sa mère, Agrippine l’Aînée (Agrippina maior), eut trouvé refuge avec ses trois enfants à Trèves. Redoutant les mutineries qui avaient accueilli l’annonce de la mort d’Auguste et l’accession de Tibère au pouvoir, la famille de Germanicus s’était repliée auprès d’alliés moins incertains, les Trévires. Le lieu de naissance d’Agrippine la Jeune semble pourtant être un camp militaire d’Ara Ubiorum, qui devint Cologne3. En 50, sous le principat de Claude, la ville prit le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium ou CCAA en l’honneur de Claude et à l’initiative d’Agrippine ; ses habitants furent appelés Agrippinenses.
En 17, Germanicus est rappelé à Rome où l’on célèbre son triomphe le 26 mai. Selon l’historien Tacite, « ce qui ajoutait encore au spectacle [du triomphe], c’était la beauté de Germanicus et son char, sur lequel se trouvaient ses cinq enfants ». Germanicus est chargé d’une mission d’inspection en Orient, apparemment dans le but de le séparer de ses troupes, en raison des craintes et de la jalousie de Tibère. Il semble qu’Agrippine la Jeune soit restée à Rome pendant ce voyage. À Antioche, Germanicus meurt opportunément en octobre 19, peut-être empoisonné sur ordre de Tibère.
Dès lors, Agrippine l’Aînée et ses enfants sont ballotés entre les rivalités personnelles et les affaires d’État. Au moment de la conspiration de Séjan, Tibère interdit à la veuve de Germanicus de se remarier. Après la mort de son fils Drusus, Tibère se renferme de plus en plus et les descendants de Germanicus en font les frais : les deux aînés Nero Iulius Cæsar et Drusus Iulius Cæsar sont déportés ou enfermés, et leur mère, Agrippine l’Aînée, est condamnée à l’exil. Tous trois moururent dans des conditions atroces et sans avoir retrouvé la liberté.
En 28, Agrippine la Jeune a 13 ou 14 ans, et épouse Cneius Domitius Ahenobarbus, sur le choix de Tibère : « Cependant Tibère, après avoir accordé, en sa présence, à Cn. Domitius sa petite-fille Agrippine, fille de Germanicus, ordonna que le mariage fût célébré dans la ville. En la personne de Domitius, il avait, outre l’ancienneté de la race, choisi un sang proche de celui des Caesars ; car il pouvait se vanter d’avoir pour aïeule Octavie et, par elle, Auguste comme grand-oncle ».
En 32, Cneius Domitius Ahenobarbus est consul.
À Antium, le au lever du soleil7, Agrippine accouche d’un fils, Lucius Domitius Ahenobarbus, le futur Néron. C'est son seul enfant. Les historiens évoquent une longue stérilité psychologique d'Agrippine avant cette naissance (ou une stérilité physique de son mari, le géniteur de Néron pouvant être Sénèque, ce qui expliquerait pourquoi Agrippine le fait revenir d'exil en 49 et le nomme tuteur de Néron), Néron ayant été conçu, à quelques jours près, au moment de la mort de Tibère. Probablement selon une légende, elle consulte des mages chaldéens (pratique interdite mais en usage chez les aristocrates) qui lui prédisent que son fils régnerait mais qu'il tuerait sa mère. Elle leur aurait répondu : « Qu'il me tue, pourvu qu'il règne ».
Selon les historiens romains, Caligula entretenait à cette époque des relations incestueuses avec ses trois sœurs, et n’hésitait pas à les prostituer à ses favoris catamites ou mignons. Au début du règne, les sœurs de l’empereur sont entourées d’honneurs à la cour, mais en 39, accusées d’adultère et de complicité dans le complot de Marcus Æmilius Lepidus contre l’empereur, Agrippine et sa sœur Julia Livilla sont condamnées à l’exil sur les îles Pontines, exil qui dura jusqu’au principat de Claude en 41.
Sur l'ordre de Claude, Agrippine et Livilla retournent à Rome. Elle ne profite pas longtemps de sa liberté retrouvée. Elle est exilée en même temps que Sénèque accusé d’être son amant. Après la mort de son premier mari, Agrippine se remarie avec l'orateur Caius Sallustius Crispus Passienus, un homme immensément riche qui a servi deux fois comme consul. En 47 il meurt en laissant un héritage colossal à son beau-fils et des rumeurs accusent Agrippine de l'avoir empoisonné.
À la mort de Messaline en 48, Claude souhaite se remarier. Plusieurs candidates s'affrontent, Ælia Pætina soutenue par Narcisse, Lollia Paulina soutenue par Calliste et surtout, soutenue par Pallas son amant, Agrippine, seul parti réellement digne de la maison impériale car issue de la dynastie des Julio-Claudiens.
Agrippine l’emporte, la liaison est d’abord officieuse par crainte que l’opinion condamne un inceste : Claude est en effet l’oncle d’Agrippine. Le mariage est officialisé en 49 grâce à un subterfuge. Vitellius fait voter une motion par le Sénat obligeant l’empereur à se remarier. Aussitôt, Claude se hâte de se conformer à la demande pressante du Sénat et du peuple romain. Mais il ordonne aussi des sacrifices expiatoires par les pontifes pour l’inceste (« ce qui fit rire tout le monde », précise Tacite).
Agrippine obtient alors le retour d’exil de Sénèque qui avait été le précepteur de Lucius, et parvient à fiancer son fils avec Octavie, la fille de son époux. Mariage conclu en 53, mais jamais consommé. Par son influence auprès de l’empereur et ses manœuvres, Agrippine élimine ses rivales passées (Lollia Paulina, Domitia Lepida) ou potentielles (Calpurnia) et s’empare des richesses de plusieurs notables (Statilius Taurus).
Elle est alors la maîtresse de Pallas, un affranchi richissime, proche conseiller de Claude. Toujours en 49, poussant son époux à imiter Auguste (mais aussi Tibère qui avait adopté Germanicus), elle obtient que son fils soit adopté par Claude et passe de la famille des Domitii à celle des Claudii : il prend alors le nom de Nero Claudius Cæsar Drusus (abrégé en français en Néron) et devient le rival (plus âgé) de Britannicus, le fils de Claude et de Messaline. Britannicus est peu à peu isolé : tout est fait pour amener Néron au pouvoir.
En 50 elle obtient le titre d'Augusta.
Finalement, se sentant en danger et profitant de l’absence de Narcisse, l’un des conseillers les plus fidèles de Claude, Agrippine fait empoisonner l’empereur le .
Pendant cinq ans, Néron, devenu empereur grâce à elle, supporte son autorité. Mais elle a décidé de régner : en tant que petite-fille et fille de généraux romains, elle compte de nombreux partisans dans l'armée et parvient à placer des hommes à elle à des postes importants. Devant l'omnipotence de sa mère, Néron, appuyé par Sénèque et le préfet du prétoire Burrus, choisit de l'écarter du pouvoir. Si elle choisit de s'opposer à Néron, c'est un risque de guerre civile, mais elle prend malgré tout le parti de s'allier avec sa belle-fille Octavie menacée de répudiation et de s'opposer au mariage de son fils à sa maîtresse Poppée. Au printemps 59, Néron décide de l’assassiner en camouflant le meurtre en naufrage car à Rome le matricide est un crime suprême. Selon Tacite, Néron et sa suite se trouvent dans sa villa impériale de Misène, dans la baie de Naples, où il a invité sa mère à l'occasion des fêtes de Minerve. À l'issue des fêtes, il la raccompagne ensuite au port, où il lui prête une galère avec sa dame de compagnie Acerronia Pollia (en). Le navire se disloque dans la baie, mais elle parvient à rejoindre le rivage et se fait débarquer au lac Lucrin, d'où elle rejoint sa demeure. Néron consulte Sénèque et Burrus, qui le convainquent de la faire assassiner en pleine nuit dans sa villa par des soldats (non des prétoriens, fidèles au souvenir de Germanicus), des marins, peut-être sous le commandement d'Anicetus, ancien précepteur de Néron devenu ennemi juré d'Agrippine. Au centurion tirant son glaive pour lui donner la mort, elle aurait déclaré : « Frappe au ventre ! » (« ventrem feri »).
Selon Tacite, Néron vient contempler le cadavre de sa mère avant sa crémation sur un lit de table. Après la mort de Néron, un tumulus en mémoire d'Agrippine aurait été érigé sur le chemin de Misène.
Agrippine la Jeune était :
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la première fille et cinquième enfant de Germanicus et d’Agrippine l’Aînée ;
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l’arrière-petite-fille de l’empereur Auguste par sa mère et de l’impératrice Livie par son père ;
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l’arrière-petite-fille de Marc Antoine ;
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la sœur de l’empereur Caligula ;
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la petite-nièce de l’empereur Tibère ;
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la nièce et la quatrième (et dernière) femme de l’empereur Claude ;
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la mère de l’empereur Néron ;
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Germanicus, le père d’Agrippine la Jeune, a été adopté (sans bienveillance) et sur ordre d’Auguste par Tibère en 4 apr. J.-C.
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Le personnage d'Agrippine apparaît dans la tragédie de Jean Racine, Britannicus (1669), qui s'appuie sur les écrits de Tacite. Racine y fait des adaptations personnelles afin de créer un contexte plus tragique.
Statue de Constance II en cuirasse musculaire sur le porche de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome.
Constance II (Flavius Julius Constantius en latin), né le à Sirmium et mort le à Mopsueste, est un empereur romain chrétien du Bas-Empire.
Né sous le règne de son père, l'empereur Constantin Ier, Constance est élevé le au rang de César, soit vice-empereur, de même que ses deux frères, Constant Ier et Constantin II, et son cousin Flavius Dalmatius. Envoyé en Gaule en 332, puis en Syrie, il intervient ainsi en Arménie, en 335, royaume dont la couronne est promise à son cousin Flavius Hannibalianus. Apprenant la mort de Constantin en 337, et peu désireux de partager l'Empire à cinq, les trois frères s'accordent pour encourager la garde impériale à massacrer Dalmatius, Hannibalianus et la quasi-totalité de leur famille puis se font acclamer Augustes, soit empereurs, et se répartissent le monde romain le . Constance II obtient ainsi la partie orientale, menacée par les Sassanides du roi des rois Chapour II. En 340, Constantin II est tué par Constant Ier, qui se place à la tête de l'Occident romain, avant d'être assassiné à son tour, en 350, par un de ses généraux, Magnence, qui usurpe le titre impérial. Temporairement soulagé de sa guerre contre les Sassanides, Constance II l'affronte le à Mursa et le vainc en 353. Deux ans plus tard, l'élimination du général usurpateur Silvain maintient Constance II comme souverain incontesté du monde romain.
Constance II, qui est devenu plus méfiant vis-à-vis de ses généraux après les guerres civiles et qui doit gérer à la fois le front sassanide, où la guerre reprend, et les Gaules, qui sont envahies par les barbares, décide de se faire épauler par un vice-empereur. N'ayant pas de fils, il jette son dévolu sur un des deux survivants du massacre familial, son cousin Constantius Gallus, qu'il envoie en Syrie, dès 351. Mais, ce dernier s'étant discrédité par sa brutalité, Constance le rappelle et le fait exécuter en 354. Parti prendre la direction des armées d'Orient, Constance envoie son dernier parent encore en vie, le jeune frère de Gallus, Julien, servir comme César en Gaule en 355. C'est depuis la Mésopotamie, où l'issue de la guerre sassanide demeure treize ans après le début du conflit toujours incertaine, que Constance apprend, en 360, que son César, après avoir libéré les Gaules, a usurpé le titre d'Auguste. Constance refuse de reconnaître l'usurpation mais, malade, doit interrompre sa marche militaire à Mopsueste en Cilicie, où il meurt le , après avoir désigné Julien, jadis son rival, comme son successeur.
Le règne de Constance II est marqué par la consolidation des réformes de Constantin Ier, notamment sur le plan financier et administratif, mais aussi par une inflexion vers une nouvelle conception du pouvoir assez proche de celle des futurs empereurs byzantins et marquée par le goût pour la pompe et par la montée en puissance des eunuques et des notaires. Élevé dans la parole du Christ, Constance II veille également à renforcer l'Église face aux cultes païens et à la purger de ses divisions en tentant d'unifier un dogme en pleine élaboration. Bien plus que les autres décisions de Constance II, ce sont principalement ces questions religieuses que retiennent les historiens anciens.
Eusébie, en latin Flavia Aurelia Eusebia, est une impératrice romaine du IVe siècle, deuxième femme de l'empereur Constance II, épousée au début de l'année 353, morte en 360.
Elle est née à Thessalonique. D'origine macédonienne, elle est la fille d'un consul (identifié comme Flavius Eusebius, consul en 347) et d'une femme noble grecque dont le nom est inconnu. Ses deux frères Eusébius et Hypatius furent tous deux consuls pour l'année 359. Son mariage eut lieu dans les premiers mois de l'année 353, peu avant la victoire définitive de Constance II sur Magnence.
En 354, elle visite Rome tandis que son mari est cantonné en Germanie : elle est reçue par le sénat avec un grand enthousiasme.
Valentinien Ier (Flavius Valentinianus Augustus) (321-375), est un co-empereur romain de 364 à 375 avec son frère cadet Valens, empereur de 364 à sa mort à la bataille d'Andrinople en 378.
À la mort de l'empereur Jovien (363-364), il n'est pas question de lui donner pour successeur son fils Varronien, mais, comme cela avait été le cas à la mort de l'empereur Julien, une assemblée de hauts fonctionnaires et d'officiers, à Nicée, délibère sur le choix de l'empereur (). Après le refus du préfet du prétoire d'Orient Secundus Salutius d'accepter la charge impériale, elle désigne Valentinien (Flavius Valentinianus), fils d'un officier d'origine pannonienne arrivé jusqu'au rang de gouverneur de province, et lui-même, comme naguère Jovien, officier de la maison de l'empereur.
L'armée lui demandant de s'adjoindre tout de suite un collègue, il désigne, à Nicomédie, le , son frère cadet Valens (Flavius Iulius Valens), simple protector, sous Jovien, qui reçoit pour sa part l'Orient avec Constantinople pour capitale, tandis que Valentinien Ier prend l'Occident avec Milan pour résidence. Ce partage de l'Empire, imposé par les menaces aux frontières et les rivalités entre armées, se fait en bonne collégialité, chaque empereur ayant les mêmes pouvoirs.
Le , Valentinien, qui vient d’être gravement malade, proclame empereur à Amiens son fils Gratien (Flavius Gratianus), qui devient Auguste à 8 ans.
Valentinien mène plusieurs campagnes contre les Alamans, reconstruit les fortifications du Danube et du Rhin, à Cologne, Mayence, Spire et Bâle, et renforce l'armée gauloise. Il prend comme capitale Trèves, en 367. Son général Théodose l'Ancien reprend la province de Bretagne, envahie par les Pictes d'Écosse et les Scots d'Irlande et défend les rives de la Manche (le litus saxonicum contre les Saxons).
En Afrique, il doit faire face à la révolte de Firmus entre 373 et 375, qui occupe Césarée de Maurétanie. Théodose l'Ancien, envoyé par Valentinien Ier, noie la révolte dans le sang.
On lui doit une loi qui interdit les unions avec les barbares en 370. Il entretient une foi chrétienne, mais tolérante vis-à-vis du paganisme, seuls les sacrifices nocturnes restent interdits. Il a le souci de maintenir à l'égard du clergé chrétien les droits supérieurs de l'État. Il confirme en 373 l'élection d'Ambroise à l'évêché de Milan et intervient dans les troubles qui ont lieu lors de l'élection à Rome de Damase Ier en 366.
Il meurt en Pannonie où l’a appelé une guerre contre les Quades et les Sarmates en novembre 375 (il est victime d'une attaque d'apoplexie lors d'une entrevue houleuse avec les envoyés des Quades7). Son fils aîné Gratien, déjà Auguste depuis 367, lui succède sans difficulté, mais l'armée proclame aussi son second fils Valentinien II, âgé de seulement quatre ans.
Constance III (latin : Flavius Constantius Augustus), (? - ) est empereur romain d'Occident du au . Il est élevé à la dignité impériale à la suite de ses succès en tant que général sous Honorius, atteignant le rang de magister militum en 411. La même année, il est envoyé réprimer la révolte de Constantin III, un général romain devenu usurpateur. Constance dirige son armée vers Arles, en Gaule, la capitale de Constantin III et bat Gerontius, un général rebelle contre Constantin, avant de mettre lui-même le siège devant la ville. Après avoir vaincu une force de secours conduite par Edobich, Constance convainc Constantin de se rendre, lui promettant une retraite sûre, mais il le trahit et le fait décapiter après sa reddition. Constance mène alors d'autres campagnes contre divers groupes barbares en Hispanie et en Gaule, permettant leur reconquête par l'Empire romain d'Occident. Constance est proclamé auguste par Honorius le . Il règne sept mois avant de mourir le .
Son épouse: Aelia Galla Placidia ou Placidie, née en 388 à Thessalonique et morte le à Rome, est une impératrice romaine, fille de l'empereur Théodose Ier (règne : 379-395), épouse du roi wisigoth Athaulf, puis de l'empereur romain d'Occident Constance III (règne : février-septembre 421). Elle joue un rôle politique durant les années 410 à 440, à une époque où le pouvoir impérial est affaibli.
Galla Placidia, mosaique, Ravenne.
Valentinien III est le fils de (2 juillet 419 Ravenne - 15 mars 455 assassiné probablement sur les ordres de Pétrone Maxime).Constance III, empereur d'Occident associé à Honorius (395-423) en 421, et de Galla Placidia (388-450), fille de l'empereur d'Orient Théodose Ier (379-395). Par sa mère, dont il est le deuxième enfant mais le premier fils, il est l'arrière-petit-fils de son homonyme Valentinien Ier. Il a une sœur, Honoria.
Saint Ambroise interdisant l'entrée de l'église de Milan à l'empereur Théodose, coupable du meurtre des habitants de Thessalonique en 390. Tableau de Jules Lenepveu - église Saint-Ambroise de Paris.
Théodose Ier (en latin : Flavius Theodosius Augustus), également nommé Théodose le Grand (en latin : Theodosius Magnus), est un empereur romain. Né en 347, il règne de 379 jusqu'à sa mort le . C'est le dernier empereur à régner sur l'Empire romain unifié, de sa victoire sur Eugène le à sa mort le . Il est fêté le 17 janvier en tant que saint des Églises catholiques et orthodoxes.
Mosaïque dans la basilique Sainte-Sophie à Constantinople.
Constantin Ier (Flavius Valerius Aurelius Constantinus en latin), né à Naissus en Mésie (aujourd'hui Niš en Serbie) le , est proclamé 34e empereur romain en 306 par les légions de Bretagne (actuel sud de la Grande-Bretagne), et mort le après 31 ans de règne. C'est une figure prépondérante du IVe siècle.
L'empereur Constantin Ier mène une vie politique militaire, religieuse et économique profondément réformatrice, qui lui permet de réunir sous son unique autorité un Empire romain affaibli et divisé. Il se débarrasse des empereurs Maxence en 312 (bataille du pont Milvius) et Licinius en 324 (bataille d'Andrinople). Son règne voit l'établissement de la liberté de culte individuel, qui met fin aux persécutions des chrétiens (édit de Milan, 313).
Il met provisoirement fin aux dissensions des Églises d'Orient en convoquant le premier concile de Nicée (325), et affirme son autorité dans le domaine religieux : c'est le césaropapisme. Il instaure une monnaie stable (le solidus, 312), développe l'administration centrale, défend les frontières de l'Empire contre les Francs, les Alamans, les Sarmates, les Goths et les Sassanides. Il fonde en 330 une nouvelle capitale à son nom, Constantinople (actuellement Istanbul).
Ses réformes favorisent largement l'essor du christianisme, vers lequel il se tourne progressivement, et dont il est même devenu l'un des saints pour l'Église orthodoxe et un saint local pour l'Église catholique, sous le nom de Constantin le Grand.
Buste de Léon Ier, musée du Louvre. Albâtre (tête vers 470) et marbre (restauration moderne).
Léon Ier (latin : Flavius Valerius Leo Augustus), dit le Thrace, est empereur byzantin de 457 à 474.
D'origine thrace et issu d'un milieu modeste, il commence une carrière militaire et devient le tribun militaire du patrice Aspar, l'un des généraux les plus puissants sous les règnes de Théodose II et Marcien. Aspar, alain d'origine et à ce titre ne pouvant prétendre être empereur, élève Léon Ier au trône à la mort de Marcien en 457. Le fils d'Aspar, Patrice, épouse quant à lui la fille de Léon. Ce dernier est couronné empereur le 7 février 457.
Buste de Septime Sévère, glyptothèque de Munich.
Septime Sévère (Lucius Septimius Severus Pertinax), né le 11 avril 146 à Leptis Magna (actuelle Libye) et mort le 4 février 211 à Eboracum (aujourd'hui York, en Angleterre) est un empereur romain, qui régna de 193 à 211. Avec lui accédèrent au pouvoir des provinciaux d'ascendance non romaine et la dynastie des Sévères dont il est la figure éponyme. Avec Macrin, il est l'un des deux empereurs nés dans la province d'Afrique.
Il naît le 11 avril 146 à Leptis Magna, une ville située en Tripolitaine sur la côte de la Libye actuelle. Du côté de sa mère, Fulvia Pia, il descend d'immigrés romains (les Fulvii) mariés probablement à des personnes d'origine libyenne Par son père, Publius Septimius Geta, il descend d'une famille d'origine libyenne, et de culture berbère-punique ayant obtenu la citoyenneté depuis le Ier siècle. Les deux côtés de sa famille se composent de notables. Ainsi, son grand-père paternel est préfet de Leptis avant d'en être le premier duumvir lorsque la cité devient colonie romaine sous Trajan.
L'historien Dion Cassius le décrit comme un homme de petite taille, maigre, très vif et taciturne. Il avait un fort accent qui lui valait d'être taquiné par ses contemporains. De son caractère il faut distinguer son attachement à sa famille et à sa cité d'origine. C'est un personnage qui s'intéresse à la vie religieuse et intellectuelle (il est sans doute initié aux mystères d'Éleusis et un fervent dévot de Sérapis). Ses origines et son ascension témoignent de la prospérité de l'Afrique du nord ainsi que de la parfaite intégration de cette province et de ses habitants dans le monde romain.
Son épouse :
Julia Domna (de son nom latin parfois francisé en Julie Domne), née vers 160 et morte en 217, était une impératrice romaine d’origine syrienne Fille de Julius Bassianus, grand prêtre du soleil ou « grand prêtre d'Élagabal » à Émèse (Homs, en Syrie), elle devint en 187 la deuxième épouse de Septime Sévère, qui était alors gouverneur de la Gaule lyonnaise mais qui règnerait de 193 à 211 sur l'Empire romain. Elle était la mère des empereurs Caracalla (211-217) et Geta (co-dirigeant en 211). Elle occupa un rôle politique important et reçut le titre d'« Auguste » (en latin : Augusta) en 193 et de « Mère des camps » (en latin : Mater castrorum) en 195.
À la mort de Septime Sévère en 211, elle occupa le pouvoir d'abord avec ses deux fils, Caracalla et Geta. À la mort de ce dernier, assassiné par son frère, elle gouverna l'empire avec Caracalla. Elle était très honorée et considérée comme une déesse.
Après l'assassinat de Caracalla le , elle cessa de s'alimenter et mourut rapidement.
En dehors de son rôle politique et de ses capacités d'apprentissage, Julia était connue comme mécène de la science (elle a soutenu Galien), des arts, de la musique et de la philosophie, utilisant son titre et son influence pour répandre la philosophie précédemment persécutée et l'aider à s'améliorer et s'épanouir à Rome .
Selon Anthony R. Birley, on peut supposer que le père de Julia, Julius Bassianus, descendait de la famille royale d'Émèse (dont la principauté avait été annexée par Rome, « à une date inconnue, mais avant 78 » d'après Maurice Sartre, à la province de Syrie). Le père de Julia était grand prêtre du soleil ou « grand prêtre d'Élagabal » à Émèse. Julia avait une sœur plus âgée, Julia Maesa.
En 187, Julia épousa Septime Sévère, un sénateur d'origine libyenne, alors gouverneur de la Gaule Lyonnaise et veuf depuis peu. Sévère, qui venait de Leptis Magna en Afrique du Nord, a officié en tant que légat d'une légion syrienne, la Legio IIII Scythica. On ne sait si Julia connaissait son futur mari : Septime Sévère avait sans doute déjà exercé un commandement militaire en Syrie, mais l'historien Auguste prétend qu'il avait choisi son épouse d'après son horoscope, celui de Julia Domna prédisant qu'elle épouserait un roi. Cette tradition est peut-être exacte, Sévère attachant beaucoup d'importance aux présages mais il peut aussi s'agir d'une invention rétrospective dont l'auteur serait Sévère lui-même. Le mariage eut lieu à Lugdunum - Lyon aujourd'hui. Lugdunum était le siège administratif de Gallia Lugdunensis, province dont Sévère était alors gouverneur.
Ce mariage était le deuxième pour Sévère. Il aurait eu deux filles de sa première union.
Le , elle donna le jour à leur premier fils, Bassianus (le futur Caracalla), à Lyon. La famille déménagea à Rome, à la fin de la fonction de gouverneur de Sévère en Gaule. C'est là que naquit leur second fils, Geta, en 189.
Zénon (en latin : Flavius Zeno ; né vers 425 à Rosoumblada en Isaurie et mort à Constantinople le ) est un empereur romain d'Orient. Commandant militaire, il devient le gendre de l'empereur Léon Ier et le père de Léon II, un enfant au règne éphémère qui l'associe au titre d'empereur en 474. Zénon voie son pouvoir contesté par plusieurs usurpations à l'instigation de l'impératrice Vérine, veuve de Léon Ier. Une première révolution de palais le renverse en 476, mais il revient au pouvoir en 478 et s'y maintient jusqu'à sa mort en 491. Il parvient à débarrasser les Balkans de la présence des Ostrogoths, tantôt alliés tantôt en guerre contre l'Empire, en les envoyant en Italie sous la conduite de Théodoric l'Amale. En revanche, il ne peut résoudre les conflits religieux entre les factions chrétiennes monophysite et chacédonienne, qui mènent au schisme entre Rome et Constantinople.
Zénon est né à Rosoumblada sous le nom de Tarasicodissa, dans le Sud-Est de l'Asie Mineure, dans une famille noble isaurienne. Quoique sujets de l'Empire depuis plusieurs siècles, les montagnards Isauriens étaient considérés comme des barbares par les autres peuples de l'Empire romain et, en particulier, par les Grecs. L'historien byzantin Jean Zonaras présente Zénon comme « de l'infâme nation des Isauriens, mal fait de corps, et d'esprit ».
Son nom complet cité par l'historien du VIe siècle Candidus Isaurus est Tarasicodissa Rousoumbladiotes. Les noms de Tarasis et de Kodissa étant attestés en Isaurie, son nom développé pourrait être Tarasis, fils de Codissa, de Rosoumblada. On lui connait un frère, nommé Longin.
Crassus, l'homme le plus riche de Rome...