18 avril 2021
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Je souhaite dans mes blogs, lorsque je parle de nos ancêtres, raconter des histoires qui sortent un peu de l'ordinaire...
Dans un article qui n'est qu'une galerie de portraits de nos ancêtres célèbres rois, empereurs... J'avais mentionné le roi de France Philippe VI de Valois... Sans parler de ses épouses.
Voici donc une histoire digne de "GALA" ou autre journal à sensation.
Méchante et boiteuse, la drôle
d'histoire de la vilaine Jeanne de
Bourgogne.
Par carolineguillot
Chroniqueuse d'Histoire
Le roi de France Philippe VI de Valois et la reine Jeanne de Bourgogne, accompagnés d'un autre personnage, remettent les sceaux et les poids du Mans et de Bourg-Nouvel aux chapelains de la chapelle royale du Gué de Maulny. Blason aux armes de France. Enluminure pleine page tirée du manuscrit Juratoire de la chapelle royale du Gué de Maulny, daté du 1er quart du 14e s.-1er quart du 15e s., actuellement conservé à la Bibliothèque municipale du Mans (cote BM, ms. 0691, f. 009).
Méchante, boiteuse, détestable, les qualificatifs les plus négatifs ne manquent pas pour décrire Jeanne de Bourgogne, épouse du roi de France Philippe VI. Mais cette reine savait surtout faire preuve d'une grande ingéniosité pour arriver à ses fins et influencer son mari, comme l'explique notre dessinatrice Caroline Guillot.
Moche, cultivée et boiteuse. Jeanne est le contraire de sa frangine la coquine Marguerite de Bourgogne (oui oui, celle de l’affaire de la Tour de Nesles !). C’est un coup de pot qui la met sur le trône avec son mari Philippe VI : tous les hommes de la branche capétienne s’étant éteints sans héritier mâle et la loi salique venant d’être votée, la couronne passe sur la tête des Valois.
Jeanne est une reine méchante et détestable, qui a une grande influence sur son mari. Et quand celui-ci ne la débarrasse pas de ceux qu’elle n’aime pas, elle sait faire preuve d’une grande ingéniosité pour arriver à ses fins.
Parmi ses ennemis, voici ce qui est arrivé à deux des amis de Philippe, dont le fameux chevalier Robert Bertrand :
(Ce Robert Bertrand est marié à Marie de Sully, fille de Henry IV de Sully et de Jeanne de Vendôme et donc le beau frère de nôtre ancêtre Jeanne de Sully mariée à Jean 1er de Rochechouart).
Décidée à se débarrasser de Robert Bertrand, Jeanne rédige son ordre de pendaison à la place de son mari Philippe de Valois. Ayant besoin du sceau royal, elle épuise Philippe la nuit suivante et le lui emprunte pendant qu'il dort.
Sidéré de devoir être pendu, Robert demande comme dernière volonté à parler au roi qui, ravi de sa visite, lui demande la raison de sa venue. Philippe furieux d'avoir été floué, jure de châtier le coupable.
La solide constitution de Jeanne lui permet de survivre à la raclée royale. Elle s'en prend alors à l'évêque de Beauvais, le roi l'ayant invité, elle l'accueille à bras ouverts et lui propose un bain. Méfiant, l'évêque dit ses craintes au prince Jean qui propose d'échanger leur bain. Jeanne de rue dans la pièce et les en empêche. Pour en avoir l'esprit net, Jean plonge dan le bain un chien qui en meurt.
Charmante, non ? Il paraît que la correction du roi a empêché la reine de se montrer en public pendant plusieurs semaines… Aaaah, l’amour vache !
Pour couronner le tout, une épidémie de peste bubonique atteint la cour. Mais à toute chose malheur est bon puisque cette peste emporte la "male reine boiteuse" en 1348.
La peste tue aussi parmi les sang bleu. Comme l’épouse du prince Jean, Bonne de Luxembourg, terrassée par ce fléau. En bon père, Philippe VI cherche une nouvelle épouse pour son fils et lui choisit Blanche de Navarre, dont la beauté est parait-il à couper le souffle. La réalité s’avérant à la hauteur de la réputation, Jean craque au premier coup d’œil pour sa sublime fiancée. Il n’est pas le seul …
Philippe, qui louche également sur cette jeune pucelle, envoie son fils en voyage pour pouvoir dragouiller tranquillement sa future bru ! À son retour, Jean les découvre fiancés et repart, furieux. Il refuse même d’assister à leur mariage (curieux, non ?!).
Le destin se charge parfois de rendre justice. La nouvelle et fougueuse reine, qui n’a que 16 ans, épuise Philippe, qui en a 56. Le pauvre roi meurt un an après leur mariage, anéanti par ses excès amoureux !
Robert VIII Bertrand de Bricquebec, ou plus simplement Robert Bertrand (né en 1273 - mort en 1348 à Beaumont-en-Auge), baron de Bricquebec, vicomte de Roncheville, est un seigneur normand du début du XIVe siècle. Il fut à la fois homme d'État, diplomate et militaire et servit notamment sous Philippe V le Long, Charles IV le Bel et Philippe VI de Valois. Il a été élevé à la dignité de maréchal de France en 1325.
Fait remarquable, les Bertrand, célèbre famille normande, n'ont jamais porté de nom à particule, le nom patronymique est tout simplement Bertrand, souvent orthographié en Bertran. Le « de Bricquebec » n'a été ajouté ultérieurement par les généalogistes que pour différencier avec d'autres patronymes éponymes. Tous les documents de l'époque précisent correctement le nom : Robert Bertrand, sire de Bricquebec.
Il était surnommé « le Chevalier au Vert Lion ».
Atteint par l'épidémie de peste noire qui frappe le pays à cette époque, le , s'éteint « haut et puissant monseigneur Robert Bertrand, chevalier, sire de Bricquebec, de Roncheville, de Barneville,... membre du Conseil du Roi et ancien maréchal de France ».
Le , à Poitiers, Robert Bertrand épouse Marie de Sully, fille aînée d'Henri IV, de Sully, baron de Châles et grand bouteiller de France, et de Jeanne de Vendôme. Henri de Sully a 10 enfants dont 8 filles, dont Mahaut de Sully (qui se marie en 1318 à Jean de Lévis, seigneur de Mirepoix), Jean de Sully (qui se marie en 1320 à Marguerite de Bourbon, petite-fille de Saint Louis) et Jeanne de Sully (mariée en 1336 à Jean, vicomte de Rochechouart).
Robert (VIII) Bertrand et Marie de Sully ont deux garçons et deux filles :
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Jeanne Bertrand dite l'Aînée (née en 1320), elle reçoit Bricquebec et épouse Guillaume Paynel ;
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Robert (IX), né en 1321, tué à l'âge de 25 ans à la bataille de Crécy le ;
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le deuxième garçon, Guillaume, marié à Jeanne Bacon, est tué à la bataille de Mauron en Bretagne le , sans descendance. Notons qu'à cette bataille de Mauron, décède Guy de Clermont de Nesle, petit-fils de Guy Ier de Clermont de Nesle, maréchal de France ;
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(Philippes-)Jeanne Bertrand, (1325-?), vicomtesse de Roncheville (dont elle hérite), mariée à Gérard Chabot, puis en 1353 à Guy IV de la Roche-Guyon (1315-1372) ;
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Jeanne Bertran dite la jeune.
La première lignée mâle de la famille Bertrand s'éteignit.
Robert (V) Bertrand se remarie, avec Jeanne Tesson.
Leur deuxième fils, Guillaume, a une fille qui épouse le Breton Olivier II de Clisson. Le fils du précédent, Olivier III de Clisson épouse Isabeau de Malines. Olivier IV de Clisson épouse d'abord en 1320 Blanche de Bouville, puis en 1330 Jeanne de Belleville. Du second mariage: Olivier V de Clisson, connétable de France, qui épouse Catherine de Laval. Leur fille, Béatrix de Clisson épouse Alain VIII de Rohan. Alain IX de Rohan épouse en 1407 Marguerite de Bretagne. Leur fille Catherine de Rohan épouse en 1447 en secondes noces Jean d'Albret, vicomte de Tartas. Leur fils Alain d'Albret (1440-1522), épouse Françoise de Blois. Leur fils Jean d'Albret, est roi de Navarre par son mariage avec Catherine de Foix, reine de Navarre. Leur fils, Henri (II) d'Albret, prince de Béarn, roi de Navarre, épouse Marguerite de Valois, duchesse de Berry. Leur fille, Jeanne d'Albret (1528-1572), reine de Navarre, épouse Antoine de Bourbon. Leur fils : Henri IV, roi de France et de Navarre.
Ainsi, le roi de France Henri IV est le descendant d'une famille normande, les Bertrand.
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La deuxième fille du maréchal Robert Bertrand, Philippa héritière de Roncheville, se marie en deuxièmes noces à Guy IV de la Roche-Guyon (château de La Roche-Guyon)... et nous arrivons à Marie de la Roche-Guyon fille de Guy VII, qui épouse Michel d'Estouteville (Famille d'Estouteville), arrière-petit-fils de la première fille du Maréchal, Jeanne Bertrand héritière de Bricquebec, dont la fille Adrienne, duchesse d'Estouteville, épouse François de Bourbon. Sa fille Marie de Bourbon a comme arrière-petit-fils Jacques-François de Goyon-Matignon (né à Torigni-sur-Vire en 1689, décédé en 1751) qui devient Grimaldi par son mariage avec l'héritière de Monaco. En épousant l'héritière, Jacques de Goyon de Matignon doit se conformer aux règles régissant la succession au trône. Il adopte, pour lui (Jacques Ier de Monaco) et ses descendants le nom et les armes des Grimaldi. En revanche, il est autorisé à conserver certains de ses titres français : sire de Matignon, comte de Torigni-sur-Vire, baron de Saint-Lô, baron de La Luthumière (12 km Nord de Bricquebec, commune de Brix), baron de Hambye. En revanche, son titre de duc d'Estouteville, hérité de ses ancêtres Orléans-Longueville, n'a pu se transmettre à sa descendance... Ces titres, créés pour un Français par les rois de France, étaient forcément soumis à la loi salique, c'est-à-dire, ne pouvant se transmettre que par « primogéniture mâle légitime absolue ».