Il faut savoir que Julles CHERET aurait réalisé plus de 1000 affiches, c'est dire que, sans pouvoir vous les présenter toutes, faute de les trouver !, il me faut tout de même au moins 3 ou 4 parties... et voici donc la 2ème, avec la suite des affiches de grands magasins et de tourisme...
Dans la partie 1, j'ai déjà présenté le même type d'affiche pour le PRINTEMPS à Paris, voici le même type d'affiche utilisé pour le LOUVRE et les PRINTEMPS de province.
La suite des affiches dites de tourisme et de chemin de fer...
L'ESSOR DU ROMAN FEUILLETON ET LES ANNONCES DE PARUTION DANS LES JOURNAUX...
Un roman-feuilleton est un roman populaire dont la publication est faite par épisodes dans un journal. Un feuilletoniste est un auteur de roman-feuilleton. C’est une catégorie de roman qui se définit donc par sa forme et non par son fond (tout comme le roman épistolaire). Un roman-feuilleton peut ainsi être un roman d’amour, d’aventures, voire fantastique, un policier ou un roman érotique, sans restriction de genre.
Depuis ses origines en 1836, le roman-feuilleton est considéré comme une sous-production littéraire, et la virulence des propos tenus dès le milieu du XIXe siècle par ses détracteurs peut sembler ne pas coïncider avec les noms de Charles Dickens, Dumas père ou de Balzac, qui furent feuilletonistes à leurs heures. L’histoire de ce mode de récit permet de mieux comprendre les questions d’ordre éthique et esthétique qu’il a posé dès son apparition, mais aussi et surtout l'opposition médiatique entre presse (éphémère, triviale) et livre (support pérenne, respecté, objet de bibliographies), et qui sont toujours d’actualité.
A la Belle Epoque, « âge d’or » de la presse française, les quotidiens, régionaux ou nationaux, se comptent par centaines. Les « quatre grands », Le Matin, Le Journal, Le Petit Journal et Le Petit Parisien atteignent un tirage cumulé de 4,5 millions d’exemplaires en 1914. La plupart des quotidiens publient régulièrement un ou plusieurs romans en feuilleton. Le roman-feuilleton est une rubrique attractive, centrale dans la concurrence entre journaux. Leur lancement donne lieu à de grandes campagnes promotionnelles, avec affiches
Longtemps vendu par abonnement annuel, à un prix élevé, le quotidien se démocratise dans la seconde moitié du XIXe siècle avec la généralisation de la vente au numéro, à un prix modique (5 centimes, c’est-à-dire 1 sou). De format in-folio, il ne compte longtemps que quatre pages. Le passage à six pages est encore un argument commercial dans les années 1900. Les quotidiens populaires rivalisent aussi entre eux avec leurs romans-feuilletons, qui assouvissent l’appétit de lecture du public nouvellement alphabétisé, pour lequel le livre classique, acheté en librairie, reste onéreux. Toujours publiés dans le même format et numérotés, les feuilletons d’un même roman peuvent être découpés et reliés pour former un substitut de livre. Le feuilleton des quotidiens à grand tirage est généralement perçu comme une lecture féminine. De nombreux feuilletons de la Belle Epoque évoquent une victime, le héros, plus souvent l’héroïne, étant injustement accusé d’une faute et souffrant longuement avant d’être réhabilité. Ces récits sont très souvent stéréotypés. Les feuilletons peuvent être des inédits ou des reprises de romans à succès, comme ceux de Zola ou d’Hugo. Pour lancer un feuilleton, les grands quotidiens font distribuer dans les rues des feuillets donnant le premier épisode et placarder des affiches. Elles sont généralement hautes en couleur et jouent souvent sur une esthétique de la violence et de l’horreur sanglante, à l’instar des affiches d’aujourd’hui pour les films à grand spectacle. L’affiche réalisée pour le lancement de Chéri-Bibi dans Le Matin en 1913 représentait un corps supplicié ; la phrase qui l’accompagnait, « Oh non ! pas les mains ! », devint une « scie » de l’époque. Des affichistes célèbres de la Belle Epoque (Steinlein, Poulbot, Caran d’Ache, Géo Dorival, Cheret) signèrent des affiches de feuilletons.
Le roman-feuilleton a fait entrer la littérature dans la culture de masse. Dans son sillage se développent, à partir des années 1900, les collections de romans populaires, avec leurs couvertures illustrées dans le style des affiches de romans-feuilletons. Les premiers films destinés au grand public s’inspireront fortement des thèmes du roman-feuilleton. Concurrencé progressivement par le livre populaire, l’illustré ou le cinéma, le roman-feuilleton commence à décliner durant l’entre-deux-guerres. Mais le développement de la lecture romanesque populaire est longtemps perçu par une large fraction des élites de la IIIe République comme un danger social. Si la IIIe République ne les censure que rarement par voie légale, les romans populaires n’en sont pas moins stigmatisés et accusés de saper la conscience morale du peuple. L’Eglise catholique fonde d’ailleurs l’entreprise de la Bonne Presse (journaux et édition) pour diffuser dans le peuple des romans de haute moralité. Le discours sur les « mauvais livres » ne cessera en fait que dans les années 1970, cette rhétorique dénonciatrice étant désormais reportée sur le cinéma et la télévision.
LES AFFICHES D'EXPOSITIONS SIGNEES JULES CHERET :