2 août 2021
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La mobilisation des métaux non ferreux est un événement de la Seconde Guerre mondiale qui se déroule à partir de l'année 1941, en France. Pendant cette période, l'Allemagne nazie, qui occupe la France, fait réquisitionner pour son effort de guerre une grande quantité de métaux non ferreux, tels que de l'étain, du plomb, du nickel ou du cuivre, afin d'approvisionner ses usines d'armement.
À ce titre, avec la collaboration du régime de Vichy, la population est invitée à apporter ses métaux, sous couvert de soutien à l'agriculture française, et de nombreuses statues sont fondues, ainsi que des cloches d'églises.
En 1941, afin de soutenir la guerre de plus en plus longue et coûteuse que mène son pays, l'industrie allemande a besoin de métaux, afin de fabriquer des armes et des munitions, plus que jamais nécessaires notamment pour le projet d'invasion de l'URSS. Le cuivre sert notamment à fabriquer les douilles des balles et des obus, le plomb, le nickel ou le manganèse utilisés dans les piles et batteries.
De plus, dans la France occupée, les industries agrochimiques ont besoin de métaux pour produire des pesticides et des engrais (le sulfate de cuivre est un fongicide protégeant les vignes contre le mildiou, l'arséniate de plomb est un insecticide protégeant les pommes de terre contre les doryphores, etc.), afin de soutenir l'agriculture française, même si cet argument est probablement un simple leurre pour cacher l'utilisation militaire du métal réquisitionné.
À la suite de ces demandes, une campagne pour la récupération des métaux non ferreux est déclenchée en France dès 1941.
Des affiches sont placardées dans les villes de France, appelant la population à participer à cette campagne, en apportant au centre « impôt métal » leurs objets usuels contenant du cuivre ou du plomb : bouton de porte, chaudron, applique, bougeoir, cadre de bicyclette. Cependant, pour éviter des incidents lors de la mobilisation, les affiches indiquent uniquement le fait que ces métaux serviront à l'agriculture, sans évoquer l'industrie d'armement L'État rachète aux citoyens et aux collectivités le plomb à 6 francs par kilogramme, le cuivre et ses alliages, laiton, bronze, maillechort à 30 francs par kilogramme et l'étain à 75 francs par kilogramme.
Malgré la propagande, la collecte est jugée insuffisante, ce sont donc les statues et les œuvres d'art en bronze qui sont réquisitionnées. Une loi du dispose qu'« il sera procédé à l'enlèvement des statues et monuments en alliages cuivreux sis dans les lieux publics et dans les locaux administratifs, qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique ». Les sculptures en bronze érigées dans les cimetières (monuments funéraires) ou conservées dans les musées et les monuments aux morts sont exclus du champ de la loi. La statue de Louis XVI dans le musée des Beaux-Arts de Bordeaux sera pourtant sacrifiée, ainsi que celles des monuments aux morts de 1870 de Coutances, Niort, Pontoise, Quimper, Saint-Quentin et Verdun.
Le pouvoir central enjoint également d'épargner les œuvres représentant des personnalités du christianisme ou de la monarchie. Malgré cela, les statues de Jeanne d'Arc de Langres et de Mehun-sur-Yèvre sont fondues.
Si le but affiché est la revitalisation économique du pays, « les métaux ainsi regagnés [sont] directement livrés à l'Allemagne, afin de combler le manque de matières premières dans l'industrie de l'armement ». Selon l'universitaire Kirrily Freeman, l'iconoclasme n'est ni la cause ni le moteur de la campagne, guidée bien plus par le motif pragmatique que par l'intérêt économique. Beate Pittnauer indique que « ce sont avant tout des communautés régionales qui se sont formées en opposition à l'adoption de cette loi, pour empêcher le démontage effectif de statues prises isolément ». Le régime de Vichy en profite ainsi pour faire disparaître bustes ou statues représentant des personnes qui, à ses yeux, incarnent l'esprit libre républicain et ne représentent donc pas les valeurs de la révolution nationale. Certains monuments érigés il y a presque un siècle représentent des personnages oubliés ; dans les villages de province, la renommée du personnage est essentiellement locale.
Trois ministères sont directement concernés, avec des services à Paris et des relais départementaux placés sous la responsabilité des préfets. Les œuvres sont désignées par le ministère de l'Éducation nationale et son comité supérieur des beaux-Arts. Les Groupements d'Importation et de Répartition des Métaux (GIRM) dirigent l'enlèvement, le transport et la destruction des œuvres désignées sur tout le territoire. Louis Hautecœur dirige le comité supérieur des Beaux-Arts. Les bronzes sont acheminés par le chemin de fer en région parisienne, dans des sociétés de récupération métallurgique désignées par les GIRM pour stocker les monuments, avant leur expédition vers l'Allemagne.
Les autorités interdisent de photographier le déboulonnage des sculptures ; c'est pourquoi il existe très peu de photographies ou de films montrant l'enlèvement des monuments. Les rares images ont été réalisées dans les villes petites ou moyennes.
L'État central définit rapidement une ligne de conduite pour le remplacement de certaines œuvres en bronzes par d'autres en pierre qui doivent ne pas être « une copie plus ou moins exacte des navets dont l'enlèvement a été décidé ». Le financement de l'œuvre de remplacement en pierre est à la charge de la commune. L'État recommande de conserver l'argent reçu pour l'achat du bronze de l'œuvre originale, pour le consacrer au financement de l'œuvre de remplacement.
Certaines sulptures sont menacées, mais ne sont finalement pas réquisitionnées, comme les statues des jardins de l'Europe d'Annecy. Près de mille cloches d'églises ont aussi été réquisitionnées, surtout en Alsace-Lorraine, qui faisait à l'époque partie intégrante de l'Allemagne.
La mobilisation continue durant toute l'occupation de la France, avec une intensité variable en fonction de la demande. En 1943-1944, les autorités centrales exigent la réquisition de la quasi-totalité des monuments ayant « survécu » à la première vague d'envoi à la fonte de 1941-42. Paradoxalement, les moyens humains et matériels pour la réalisation des enlèvements sont devenus quasiment inexistants, on ne trouve plus d'ouvrier ou de véhicule. De nombreuses œuvres restent entreposées dans les hangars de stockage en région parisienne, n'ayant pu être expédiées par le chemin de fer vers l'Allemagne. Après la fin de la guerre, de nombreuses œuvres ont pu être restituées à leur commune d'origine et ont été réinstallées sur leur piédestal.
Lorsque les premiers enlèvements ont lieu à Paris, les réactions sont très faibles. Par contre, en province, la réaction est très différente. La population locale témoigne de son attachement au monument. Souvent les édiles protestent et tentent de s'opposer à la décision des autorités centrales. Les élus locaux ou des particuliers entreprennent des démarches pour tenter de sauvegarder les statues. Certains écrivent au préfet et même au sommet de l'État pour justifier du caractère historique des œuvres menacées et font appel à l'intervention du maréchal Pétain ou du chef du gouvernement l'amiral Darlan et, par la suite, Pierre Laval.
Des municipalités proposent le sacrifice de monuments, jugés moins précieux, en échange de la sauvegarde d'un autre pour une masse équivalente de bronze. D'autres échangent la sauvegarde d'une statue contre sa masse équivalente de bronze.
Certaines municipalités ont la pertinence de faire effectuer un moule de l'œuvre avant son enlèvement.
Un peu partout sur le territoire, des œuvres sont soustraites et cachées jusqu'à la fin de la guerre pour éviter leur destruction. Ces actes de « résistance » sont organisés par des membres des autorités locales ou sont des initiatives individuelles.
Le bronze étant difficile à utiliser dans l'industrie, seule une partie du métal récupéré est utilisée, et la réquisition des statues apparaît plus comme une volonté de plaire à l'occupant que de soutenir les industries.
Des œuvres qui avaient été sélectionnées comme prioritaires ont été remplacées par une en pierre souvent très différente de l'originale. La liste d'attente s'avère longue, car il y a d'autres priorités en temps de guerre. Certaines municipalités réclament une œuvre identique. Certaines municipalités, jugeant l'œuvre de remplacement inadmissible, ou trouvant le temps de réalisation beaucoup trop long, effectuent elles-mêmes les démarches pour faire réaliser l'œuvre de remplacement. Certaines municipalités, ayant pris soin d'effectuer un moulage de l'œuvre avant l'enlèvement, font réaliser une copie de l'œuvre disparue. Certaines œuvres dont le moule original avait été conservé, ou a pu être retrouvé, ont pu être également refaites à l'identique.
Beate Pittnauer indique que « selon certaines estimations des conservateurs, environ 1 700 statues furent détruites sur ordre du gouvernement de Vichy, dont plus de cent pour la seule capitale parisienne ». Beaucoup de piédestaux sont restés vides de nombreuses années après la fin de la guerre. Certains piédestaux sont réutilisés pour d'autres œuvres, sans rapport avec le personnage représenté avant guerre. D'autres piédestaux restés vides sont détruits. D'autres sont à ce jour, toujours vides.
Source : WIKIPEDIA.
Tout est bon à récupérer...
La propagande anti britannique.
Sur le thème de la pieuvre, de l'araignée...
Sur le thème du "SILENCE" et du "taisez-vous, l'ennemi vous écoute", sans doute l'affiche la plus connue et signée Paul COLIN. Et ci-dessous, une suite de différentes affiches sur le même thème.
Quand vous roulez seul, vous roulez avec Hitler.
Parler librement peut coûter des vies.
Certaines affiches sont destinées à d'autres pays comme les pays baltes. Les bombardements alliés sont prétexte à la placardisation d'affiches de ce type.
Les affiches antisémites...
LA PROMOTION DU TRAVAIL EN ALLEMAGNE...
Depuis 1940, et durant toute la guerre, de nombreux volontaires étrangers choisissent de partir travailler en Allemagne, que ce soit par idéologie ou, plus souvent, pour les salaires voire la libération de proches prisonniers. Mais à partir de mars 1942, le gouvernement nazi lance une vaste politique destinée à susciter un afflux de main-d’œuvre sur son sol. En effet, suite aux besoins en hommes sans cesse croissants de l’armée, les mines, l’industrie et l’agriculture manquent de bras pour soutenir l’effort de guerre.
Cible privilégiée de cette recherche, la France de Vichy organise tout d’abord la « relève » (envoi de travailleurs en Allemagne pour « relever » des prisonniers), puis promulgue diverses lois de réquisition avant d’instaurer le S.T.O. (service du travail obligatoire) le 16 février 1943. Avec 600 000 travailleurs dans le cadre du S.T.O. et 200 000 volontaires, la France devient alors l’un des principaux pays contributeurs à l’effort de guerre nazi.
Diverses campagnes d’information tentent alors de promouvoir le travail en Allemagne, entretenant délibérément la confusion entre le S.T.O. (impératif) et le volontariat. Réalisée par Éric Castel en 1943, l’affiche « En travaillant en Allemagne, tu seras l’Ambassadeur de la qualité française » semble s’inscrire dans une telle politique.
L'armistice impose à la France des conditions drastiques. Le pays doit subvenir aux frais d'occupation des troupes allemandes pour une somme quotidienne exorbitante. L'occupant profite également de son statut de vainqueur pour piller l'économie française. Celle-ci est littéralement asphyxiée et sa capacité de production est très gravement atteinte, notamment par la capture - au cours de l’invasion du territoire - d'1,6 million de prisonniers de guerre. La multiplication des offensives allemandes sur les différents fronts implique, de plus, le recrutement massif de main d’œuvre dans les pays occupés : les travailleurs français deviennent alors un enjeu stratégique. Trois phases peuvent être distinguées.
Le volontariat : dès octobre 1940, le régime de Vichy encourage les travailleurs français à se rendre en Allemagne. Les campagnes d'incitation vantent les bonnes conditions de vie, l'ambiance au travail, la camaraderie et le salaire plus élevé qu'en France. Les ouvriers spécialisé en métallurgie sont les plus recherchés. Jusqu'en juin 1942, on estime qu'environ 154 000 Français et Françaises acceptent de partir en Allemagne.
La Relève : le 21 mars 1942, Hitler donne les pleins pouvoirs pour l'utilisation de la main d’œuvre dans les territoires occupés au "négrier" de l'Europe, le Gauleiter Sauckel. Après de difficiles négociations, Sauckel et Laval mettent en œuvre la Relève. En échange de trois ouvriers volontaires, un prisonnier français est libéré. En réalité, le rapport sera de 1 libéré pour 7 volontaires. Afin de convaincre les Français, une intense campagne de propagande est instaurée. Elle est diffusée sur tout le territoire et gérée directement par les Allemands. La Relève, au final, ne donne pas satisfaction : seuls 17 000 travailleurs sont mobilisés. La pression sur la main d’œuvre disponible se fait donc de plus en plus pressante.
Le service du travail obligatoire (STO) : ce service est la réponse de Vichy aux exigences de main d’œuvre formulée par l'occupant à partir de mai 1942. En février 1943, Vichy instaure le Service du travail obligatoire. Les travailleurs sont recensés par catégorie professionnelle et situation familiale et les classes 40/41/42 sont mobilisées. Il est difficile de s'y soustraire car la carte individuelle de recensement permet d'obtenir la carte d'alimentation. Refuser de partir signifie entrer dans la clandestinité et de nombreux réfractaires vont grossir les rangs de la Résistance.
Affiche ancienne réalisée par des enfants de France pendant la première guerre mondiale.
Cette affiche fait partie d’une série dessinée par les enfants des écoles de Paris, pour inciter les Français à participer à l’effort de guerre. Cette affiche a été réalisée par Yvonne Verney âgée de 14ans.
LE SERVICE CIVIQUE RURAL :
Après la défaite de juin 1940, le gouvernement de Vichy met en place la Révolution nationale, qui s'appuie sur une idéologie réactionnaire au sein de laquelle le monde agricole ainsi que l'artisanat deviennent des composantes majeures. Sous couvert de la longue tradition historique de la France rurale est prôné le "Retour à la terre", comme l'illustre cet extrait d'un discours du maréchal Pétain prononcé à Tulle le : « La France redeviendra ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : une nation essentiellement agricole. Elle restaurera les antiques traditions artisanales ». Pierre Caziot, ministre de l'agriculture et du Ravitaillement, renchérit le : « Il faut oser proclamer la primauté de la paysannerie et la nécessité d'une politique donnant à la production agricole la première place dans l'économie de la nation ».
La Corporation Nationale Paysanne (ou Corporation paysanne) est créée dès le et regroupe dans un organisme unique l'ensemble des structures agricoles d'avant-guerre, aussi bien syndicales que patronales, y compris les sociétés de crédit et d'assurance œuvrant dans le domaine agricole. Ce syndicat unique regroupe l'ensemble des catégories sociales (propriétaires, fermiers, métayers, salariés). L'adhésion du chef de famille implique dans la vie syndicale l'ensemble de ses membres travaillant sur l'exploitation. L'ensemble de l'organisation est placé dès l'origine sous l'autorité de l'État, mais au fil des aménagements apportés à la législation, cette mainmise s'accroît et fait de la corporation paysanne une véritable structure d'encadrement du monde agricole au profit des élites.
En mars 1941 est créé un "Service civique rural" afin de faire participer la jeunesse aux grands travaux agricoles et pallier ainsi la main-d'œuvre masculine manquante, prisonnière en Allemagne ou envoyée dans ce pays dans le cadre du Service du travail obligatoire. Un "pécule de retour à la terre" est créée pour les familles retournant travailler dans le monde agricole et une "Mission de restauration paysanne" est chargée de remettre en état les exploitations agricoles et les cultures abandonnées en raison de la friche sociale. La loi du organise et définit (tardivement) la Corporation paysanne (édifice pyramidal au caractère hiérarchique très marqué, de nombreux pouvoirs de réglementation concernant la vie agricole étant attribués aux dirigeants, théoriquement élus mais en fait désignés par les échelons supérieurs), placée sous l'étroit contrôle du Ministère de l'Agriculture, son "syndic national" étant Adolphe Pointier, gros exploitant agricole de la Somme, choisi parce qu'il dirigeait l'Association générale des producteurs de blé ; il s'appuie sur un réseau de syndics régionaux à la tête d' "Unions régionales corporatives", elles-mêmes subdivisées au niveau local contrôlé par des "syndics locaux", souvent à l'échelle de la commune. Il s'agit d'une véritable courroie de transmission du Régime de Vichy dans le monde agricole (les syndics locaux sont par exemple chargés de fixer les impositions individuelles et de les notifier aux exploitants agricoles). Cela n'empêche pas parfois quelques velléités de résistance de la part de certains syndics locaux ou régionaux : par exemple en janvier 1944, le journal de l'Union Régionale Corporative du Finistère et des Côtes-du-Nord, Ar Vro Gorz tente de publier deux articles sur le problème des réquisitions effectuées par l'armée allemande, articles bien entendu censurés. Des réfractaires du Service du travail obligatoire (STO) sont parfois "reconvertis" en ouvriers agricoles avec la complicité de syndics locaux (la loi du exemptant les agriculteurs du départ en Allemagne), etc...
La Corporation paysanne répondait à la fois à un des axes idéologiques majeurs du Régime de Vichy et aux vœux des principaux dirigeants syndicalistes agricoles d'avant-guerre. Ces derniers en prirent la direction, mais ne réussirent pas à créer un véritable « droit corporatif » dans lequel l'essentiel du pouvoir serait entre les mains de la profession. Ainsi choyés par le Régime de Vichy, et souvent influencés aussi par leur conservatisme politique traditionnel, de nombreux ruraux manifestent, au moins dans un premier temps, de la sympathie pour le gouvernement de l'État français et son chef, le maréchal Pétain, dont on rappelle sans cesse les origines rurales.
Véritables enfants chéris du Régime de Vichy, les paysans passent cependant longtemps pour les vrais bénéficiaires de la politique menée par Pétain. Lui-même propriétaire terrien en sa résidence de Villeneuve-Loubet, le maréchal affirme que « la terre, elle, ne ment pas », et encourage le "Retour à la terre", politique soldée sur un échec, moins de 1 500 personnes en quatre ans tentant de suivre ses conseils. La Corporation paysanne est fondée par une loi du .
Certains partisans de la Corporation paysanne développent une vision totalement rétrograde de la condition paysanne. Henri Pourrat écrit : « Qu'on n'impose pas aux paysans le chauffage central (sur ses bienfaits, on peut rester en doute), ni même l'eau au robinet ». Un radiateur, disait-il, ne pourrait remplir le même rôle de rassemblement social que l'âtre dans la maison du paysan. Henri Pourrat défendait les sabots, l'eau boueuse préférable à l'eau stérilisée pour les animaux de ferme, etc...
Mais les réquisitions, l'instauration d'un régime autoritaire et la suppression des libertés individuelles, l'aggravation des conditions de vie et de travail, l'attitude de l'occupant allemand (en zone occupée), le patriotisme profond des populations rurales, etc. vont entraîner peu à peu un changement d'attitude d'une part croissante de la population rurale qui avait pourtant été séduite dans un premier temps par les discours tenus.
Réunissant sur un même fond bleu deux images différentes, signées Roland Hugon, l’affiche du 1er mai 1942 illustre bien la volonté du Régime de Vichy de fêter ce jour dans une ambiance sereine et apaisée : à gauche, la main de l’ouvrier, loin de son usine à l’arrêt, se tend vers un délicat brin de muguet tandis qu’un papillon volète tout près. Les revendications ouvrières sont oubliées.
Cette fête est supprimée à la Libération. En 1947, avec le soutien du ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, le 1er Mai redevient un jour chômé et payé. Le 29 avril 1948, la date devient officiellement "fête du travail". Avec cette institutionnalisation et cette « appellation officielle » on s’éloigne de nouveau des valeurs revendicatives d’origine. Toutefois, dans de nombreux pays, pour le mouvement ouvrier le 1er Mai reste la journée internationale des travailleurs commémorant les luttes pour la journée de 8 heures.
La devise du régime de Vichy : TRAVAIL FAMILLE PATRIE
LA FAMILLE : FAITES DES ENFANTS, LA FEMME A LA MAISON !.
Le régime de Vichy débute avec l’obtention des pleins pouvoirs par le maréchal Pétain, le 10 juillet 1940. Il et perdure jusqu’au 20 août 1944. L’instauration de ce régime provient notamment de la déroute de l’armée française en 1940. A partir de l’armistice du 22 juin 1940, la France est divisée entre une zone occupée et une zone dite « libre ». Cette zone libre est contrôlée par le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy, qui revendique dès l’origine une véritable politique de collaboration avec les nazis.
Ce dossier sur la propagande de Vichy par l’affiche permet d’appréhender à travers de nombreux exemples tirés des collections de la BDIC, l’idéologie et les nouvelles valeurs mises en avant par le maréchal Pétain et son régime pour affirmer l’idée d’une « révolution nationale ». Cette révolution culturelle développe la thématique d’une France forte, traditionnelle, appuyée sur des valeurs nationalistes. La volonté du régime de Vichy est d’affirmer ces nouvelles valeurs et de les répandre dans toutes les sphères de la société, par le recours à une propagande qui utilise de nombreux moyens de diffusion : affiches, cinéma, expositions, radio etc. Le régime utilise aussi les fêtes, comme la fête des mères et la fête du travail, pour institutionnaliser ces valeurs, qu’il présente comme des réponses aux difficultés économiques et sociales de cette période.
Les nouvelles thématiques mises en avant par le régime, « Travail, Famille, Patrie » sont mises en avant par la propagande, tandis que le maréchal Pétain se met également en scène dans de nombreuses affiches. Ce dernier incarne le pouvoir et se présente comme un chef charismatique doté de qualités extraordinaires. Il y a, dans le régime de Vichy, un véritable culte voué à ce héros de la Première Guerre mondiale.
La propagande de Vichy vers la jeunesse.
Prière à la vierge et aux grands saints patrons de la France pour la santé du maréchal !.
Ces trois affiches sont issues d’une campagne consacrée aux bons de solidarité, vendus en faveur des prisonniers de guerre et de la population civile victime du conflit. Sortes de reçus illustrés, témoignages de cohésion nationale, les bons de solidarité sont émis par le gouvernement et vendus par le Secours national et la Croix-Rouge française. Ils représentent des dons allant de 0,5 à 5 000 francs.
Ces trois affiches sont signées Jean COLIN.
Bon de Solidarité de 5 Francs avec souche - France 1941-1943
Durant la Seconde Guerre mondiale, afin de favoriser la solidarité du peuple français, le Maréchal Pétain, sous le régime de Vichy, a émis ces “bon de solidarité” à son effigie. Ils étaient vendus par la Croix Rouge afin de financer le repas des veuves, orphelins et personnes âgées. Ce bon de solidarité de 5 Francs avec souche, en qualité SPL (splendide) est un témoignage exceptionnel de notre histoire de France.
Le Secours national était un organisme français créé le , à l'initiative d'Albert Kahn (trois jours après la déclaration de la Première Guerre mondiale), chargé d’apporter de l'aide aux militaires, à leurs familles ainsi qu'aux populations civiles victimes, en épaulant les services sociaux.
Il fit l'objet d'un appel lancé par L’Homme enchaîné, afin de recueillir des vêtements à envoyer aux soldats, qui manquaient de vêtements chauds dans les tranchées.
Le mathématicien Paul Appell en est le premier président. Un décret du le reconnaît d’utilité publique.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’institution est réactivée par un décret du .
Par un décret du , une ouverture de crédit de 50 millions de francs est allouée au Secours national. Un autre décret, en date du , attribue à l’organisme le produit de la liquidation des biens des Français déchus de leur nationalité. Le décret du , lendemain de la promulgation du premier statut des Juifs, place le Secours national sous la haute autorité du maréchal Pétain.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Secours national est dirigé au niveau national par Georges Pichat, ancien vice-président du Conseil d’État, assisté dans sa tâche par Jean Toutée, membre également du Conseil d’État. Le Secours national échappe au contrôle des préfets régionaux.
L’organisme, puissant instrument de propagande, prend une importance croissante au fil des années de la collaboration. Il a le monopole des appels publics à la générosité, et bénéficie de subventions de l’État et des collectivités locales. Le produit de la loterie nationale lui est attribué à partir d’.
Il agit aussi sous le nom d'« Entraide d'hiver du Maréchal » (l'Allemagne nazie avait à partir de 1933 le « Winterhilfswerk »; les Pays-Bas occupés eurent le « WinterHulp »).
En 1944, après la Libération, il devient l’Entraide française. Charles de Gaulle nomma Raoul Dautry à sa tête, puis Justin Godart.
Germaine Bouret a illustré un certain nombre d'affiches du secours national.
Les affiches de LA LOTERIE NATIONALE au bénéfice du SECOURS NATIONAL.
Les obligations de guerre permettent à un État de capter l'épargne nationale afin de l'orienter dans le sens de l'effort de guerre durant un conflit armé. L'achat de ces obligations repose sur l'esprit patriotique des épargnants, car leur rendement est généralement dessous de la valeur du marché.
Les appels pour acheter des obligations de guerre sont souvent accompagnés d'appels au patriotisme et à la conscience des citoyens.
Les obligations canadiennes.
Les affiches de propagande américaines...
PEARL HARBOR : 7 décembre 1941...