3 janvier 2022
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Nous avons, comme beaucoup, de nombreux aïeux romains, pour les retrouver, il faut piocher dans la généalogie complète, mais ici, je voudrais vous faire découvrir Servilla CAEPIONIS qui aura d'une certaine façon, marqué son temps !.
Servilia Caepionis (morte en ou ) est la mère de Brutus et une des maîtresses de César. Elle est la demi-sœur, par sa mère, de Caton d'Utique. Son grand-père, Quintus Servilius Caepio, est le consul de -106, qui en -105 a causé la défaite romaine à Orange. Sa mère était Livia Drusa.
On connaît peu de choses de la jeunesse de Servilia. Elle est issue d'une famille patricienne qui peut remonter à Caius Servilius Ahala et était l'aînée de Quintus Servilius Caepio et Livia Drusa. Ses parents eurent deux autres enfants : Servilia la Jeune et Quintus Servilius Caepio. Ils divorcèrent quand elle était encore jeune et sa mère épousa Marcus Porcius Cato (qui était donc le père du demi-frère de Servilia, Caton d'Utique). Par la suite, sa mère et son beau-père moururent et Servilia fut élevée par son oncle maternel Marcus Livius Drusus, qui fut tribun de la plèbe. Il mourut quand elle avait 16 ans.
Avant , elle épousa Marcus Junius Brutus l'Aîné qui devint tribun de la plèbe en et fonda la colonie de Capoue. Ils eurent un enfant Brutus, né aux environs de Après la mort de Sylla, Brutus père fut tué par Pompée après la reddition de Modène où il avait combattu en . Servilia épousa en secondes noces Decimus Junius Silanus avec qui elle eut trois filles : Junia Prima, Junia Secunda et Junia Tertia (qui serait dit-on une fille de César).
Avant , elle devint la maîtresse de Jules César et le resta jusqu'à sa mort en César était très épris de Servilia et quand il rentra de la guerre des Gaules, il lui offrit une perle noire d'une valeur de six millions de sesterces (somme colossale pour l'époque). On raconte qu'elle lui offrit sa troisième fille quand son intérêt pour elle commença à baisser. Une rumeur circulait, faisant de Junia Tertia la fille de César mais il est fort improbable que les deux histoires soient vraies. On chuchota également que Brutus était le fils de César mais cela est improbable car César n'était que de quinze ou seize ans plus âgé que Brutus.
Servilia était une patricienne et une fervente adepte de la République. Sa liaison avec César, entamée en ou avant, lui a conféré une influence politique au cours de la guerre civile romaine.
Durant un débat au sénat sur le sort à réserver aux conspirateurs de Catilina, quelqu'un remit une lettre à César. Caton, le demi-frère de Servilia, et César avaient des opinions divergentes dans le débat. Caton accusa César de correspondre avec les conspirateurs et demanda que la lettre soit lue à haute voix. Caton découvrit alors avec horreur qu'il s'agissait d'une lettre d'amour de sa demi-sœur.
Servilia exerçait encore de l'influence sur Caton et sur son fils Brutus à cette époque mais en , la guerre civile éclata et Caton quitta Rome pour soutenir Pompée malgré les liens entre Servilia et César. Bien que Brutus gardât de la rancune contre Pompée pour la mort de son père, il le rejoignit. En , Pompée fut battu à la bataille de Pharsale. César donna l'ordre à ses officiers de ne pas faire de mal à Brutus s'ils le voyaient dans la bataille, probablement par respect pour Servilia. En , César défit Scipion à la bataille de Thapsus et Caton se suicida.
À la mort de son oncle, Brutus divorça de sa première femme Claudia Pulchra et épousa sa cousine Porcie, la fille de Caton. Servilia semble avoir regretté ce mariage ; il causa en effet un mini-scandale car Brutus ne donna pas d'explication à ce renvoi. Elle était également jalouse de l'affection que montrait Brutus pour Porcieet elle vit l'influence que Porcie pouvait exercer sur Brutus. Le mariage causa une scission entre la mère et le fils. Porcie influença probablement Brutus dans sa décision d'attaquer César en –44.
Après l'assassinat de Jules César par son fils Brutus et son beau-fils Cassius, les conspirateurs se réunirent dans la maison de Servilia. Les trois femmes présentes furent Servilia, Porcie et Junia Tertia. Malgré cela, elle évite les proscriptions du second triumvirat. Après la mort de Brutus, elle vécut le reste de sa vie dans un confort et une aisance relative grâce aux bons soins de l'ami de Cicéron, Atticus. Les cendres de son fils lui furent rendues après la bataille de Philippes et elle mourut de mort naturelle, tout comme Junia Tertia. Porcie, au contraire, mourut en 43 ou de cause incertaine bien que la plupart des historiens pensent qu'elle se soit suicidée après la mort de Brutus.
LIVIA DRUSA :
Livia Drusa (v. 127 - 94 av. J.-C.), de famille plébéienne, est la fille de Marcus Livius Drusus consul en 112 av. J.-C. et de Cornelia. Elle est la sœur de Marcus Livius Drusus tribun de la plèbe en 91 av. J.-C.
Vers 108 av. J.-C., elle épouse Quintus Servilius Caepio, qui lui donne:
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Servilia Caepionis, qui sera la future mère de Marcus Junius Brutus un des assassins de Jules César
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Servilia Junior qui en 65 av. J.-C. sera mariée à Lucullus consul en 74 av. J.-C., puis répudiée pour adultère l'année suivante.
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Quintus Servilius Caepio
En 104 av. J.-C. son beau-père est attaqué par le tribun de la plèbe Gaius Norbanus, pour son pillage des temples de Toulouse et pour sa conduite honteuse l'année précédente lors de la bataille d'Arausio (Orange), on lui retire son proconsulat, et il est expulsé du Sénat. Par la suite Quintus Servilius Caepio sera à nouveau poursuivi en 103 av. J.-C. lorsque Gaius Norbanus sera à nouveau élu tribun de la plèbe , et malgré la défense de Lucius Licinius Crassus qui sera consul à cette époque, il sera condamné à payer 15 000 talents d'amende, et à l'exil. Il s'enfuira vers Smyrne.
Livia Drusa divorce plus tard et elle épouse 98 av. J.-C. en secondes noces, Marcus Porcius Cato, petit-fils de Caton l'Ancien avec qui elle a :
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Marcus Porcius Cato plus connu sous le nom de Caton d'Utique
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Porcia qui épousera Lucius Domitius Ahenobarbus le consul de 54 av. J.-C.
Elle décède peu après, peut-être des suites de cet accouchement, et peu avant son époux qui disparaitra l'année suivante. Sa fille Servilia Caepionis sera élevée par son frère Marcus Livius Drusus tribun de la plèbe en 91 av. J.-C., et assassiné. Sa fille Porcia Catonis sera par son fils Cnaeus Domitius Ahenobarbus consul en 32 av. J.-C., l'une des aïeules de l'empereur Néron qui naitra sous le nom de Lucius Domitius Ahenobarbus.
CATON D'UTIQUE :
Caton d'Utique (Marcus Porcius Cato Uticencis), ou Caton le Jeune, né en 95 av. J.-C. à Rome et mort le à Utique (Tunisie actuelle), est un homme politique romain. Il est resté dans l'histoire comme une figure du stoïcisme, célèbre pour sa fermeté d'âme.
Arrière-petit-fils de Caton l'Ancien, il montra de bonne heure une âme ferme et courageuse. Amené à quatorze ans au palais de Sylla et apercevant les têtes sanglantes des proscrits, il demanda un poignard, afin, dit-il, d'affranchir Rome de son tyran.
Élu questeur en 65 av. J.-C., il se signala par sa rigueur en examinant les archives du Trésor au début de son mandat, et en faisant procéder à de nombreuses rectifications d'irrégularités financières dues aux négligences administratives de ses prédécesseurs.
En 63 av. J.-C., lorsque Cicéron demande au Sénat de décider le sort des complices de Catilina, il convainquit les sénateurs de les mettre à mort en s'opposant à l'avis de Jules César. Tout en se défiant de Pompée, il s'opposa constamment à l'ambition de Jules César, et vota en -59 contre la mesure qui donnait à ce dernier le commandement des Gaules pour cinq ans, disant aux sénateurs qu'ils se décrétaient un tyran pour l'avenir.
En -52, il fut candidat au consulat de -51, mais fut battu par les candidats pompéiens.
Au début de la guerre civile en -49, il fut gouverneur de la Sicile, que les césariens commandés par Curion l'obligèrent à évacuer. Il se prononça pour Pompée, et remporta quelques avantages sur les troupes de César à Dyrrachium. À la nouvelle de la défaite de Pharsale, et peu après l'assassinat de Pompée, il rassembla les débris de l'armée républicaine et se rendit en Afrique, où Quintus Metellus Scipion, à la tête de quelques troupes, se préparait à résister à César. Après la défaite de Metellus Scipion à Thapsus le 6 avril 46, Caton ne voulut pas « survivre à la liberté » : il s'enferma dans Utique et s'y perça de son épée.
Sénèque évoque cet épisode comme un exemple de fermeté d'âme, conforme à la vertu de courage du stoicisme. Puis un médecin, voyant les organes intacts, commença à lui recoudre le ventre. Caton qui revenait à lui plongea ses mains sur la plaie et l'ouvrit, et mourut aussitôt.
Jules César, qui comptait lui accorder la vie sauve, arriva trop tard et dit : « Ô Caton ! je t’envie ta mort, car tu m’as envié de te sauver la vie. »
Plutarque lui consacre un chapitre dans ses Vies parallèles où il indique qu'en perdant la préture, Caton se mit à jouer et qu'avant de se donner la mort, il médita sur un ouvrage de l'Académie écrit par Platon, le Phédon, qui traite de l'immortalité de l'âme. Sénèque salue dans ces attitudes, comme ses contemporains le feront, un modèle de fermeté d'âme, proprement stoïcienne.
Le peuple d'Utique lui fit un tombeau sur la plage où se dressait une statue de Caton à l'époque de Plutarque.
Il fut le père de Porcie, épouse de Brutus.
MARCUS JUNIUS BRUTUS CAEPIO dit BRUTUS :
Marcus Junius Brutus Cæpio, dit Brutus, né vers 85 av. J.-C. à Rome et mort le à Philippes, est un sénateur romain, juriste et philosophe de la fin de la République romaine, fils de Servilia, la maîtresse de Jules César, auquel il porta le dernier coup, en le poignardant le
Brutus possède à la fois l'image du traître par excellence, pour sa participation à la mort du dictateur romain, qui lui avait pardonné son adhésion au parti de Pompée, et celle d'un homme vertueux, qui préféra toujours le salut de la République au sien.
Plutarque dresse de lui un portrait tragique et vertueux, constatant que « même ceux qui lui veulent du mal pour ce qu'il conjura à l'encontre de César, s'il y a eu aucune chose généreuse faite en toute la conjuration, l'attribuent à Brutus ».
Brutus prétendait descendre de Lucius Junius Brutus qui, en -509, après le viol de Lucrèce, renversa le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, et, de ce fait, fonda la République romaine. Bien que Plutarque ait rapporté et approuvé cette ascendance traditionnelle, il énonça aussi une origine plus prosaïque : selon certains, il serait issu d'une « maison populaire », Junius Brutus n'ayant pas eu de descendance, car il avait lui-même fait périr ses enfants.
Son père légitime était Marcus Junius Brutus, partisan de Marius, et sa mère Servilia Cæpionis, demi-sœur de Caton d'Utique. Il naquit en 85 av. J.-C. et tient de son oncle, qui l'adopta, son deuxième cognomen de Cæpio[réf. nécessaire]. Contrairement à une idée répandue et à une rumeur rapportée par Plutarque, Brutus n'a jamais été adopté par Jules César2. L'hypothèse selon laquelle il serait le fils naturel de Jules César, affirmée par Plutarque, est généralement rejetée par les historiens modernes. « Il a successivement un père légitime (M. Junius Brutus) et un père adoptif (Q. Servilius Cæpio), ainsi que deux beaux-pères (Ap. Claudius Pulcher, M. Porcius Cato), le second ayant également joué auprès de lui le rôle de père nourricier ».
Brutus passa une grande partie de sa jeunesse en Grèce à étudier la philosophie.
Il fut envoyé à Chypre en -58/-57 avec Caton d'Utique (Marcus Porcius Cato), son oncle, qui l'éleva, pour organiser l'annexion de l'île. Brutus y fit preuve de bonté envers la ville de Salamine de Chypre qui ployait sous les dettes. Il revint à Rome enrichi et commença son cursus honorum. Il obtint en -53 la questure en Cilicie où il s'enrichit encore plus. Sa conduite fut ensuite dénoncée par Cicéron.
La république agonisante est l'objet d'une lutte entre Jules César d'une part, et le Sénat, sous la protection de Pompée, de l'autre. Brutus suivit le parti de Pompée dans la guerre civile (bien que Pompée ait fait exécuter son père lorsque Brutus était enfant), pensant que c'était dans ce parti qu'il serait le plus utile à Rome, et combattit César à la bataille de Pharsale (-48). Choisissant d'oublier cet épisode, César, qui, d'après Plutarque, le considérait comme son propre fils, l'appela auprès de lui après sa victoire, et le combla de faveurs. César lui fit gravir les échelons du cursus honorum traditionnel. Il fut nommé gouverneur de Gaule cisalpine pour -46/-45, puis préteur urbain pour l'année -44, préféré alors à son concurrent, Caius Cassius Longinus, futur assassin, lui aussi, de César, qui fut nommé préteur pérégrin. Ces faveurs « intéressées » ne l'empêchèrent pas de garder ses idéaux républicains et de vertu.
ASSASSINAT DE CESAR :
Devenu préteur, son tribunal fut constamment couvert de lettres lui enjoignant d'être digne du nom de Brutus, son aïeul revendiqué qui avait mis fin à la période royale de Rome, tandis qu'on soupçonnait César de vouloir se faire proclamer roi. Restant fermement républicain malgré les faveurs de César, il participa à l'organisation d'un attentat contre le dictateur avec Cassius Longinus, Publius Servilius Casca, Cimber Tillius et Decimus Junius Brutus Albinus, lui aussi ami de César. Les conjurés firent valoir la fidélité de Brutus aux idéaux de ses ancêtres.
Aux Ides de Mars, il fut présent au Sénat et donna un coup de poignard à César, mais refusa que les conjurés assassinent également Marc Antoine. César, au moment de mourir, le voyant au nombre des conjurés, se serait alors écrié en grec « καὶ σύ, τέκνον » (« Kaì sú, téknon », en latin « Tu quoque mi fili »), signifiant « Toi aussi, mon fils ».
Après ce meurtre et sous la pression des partisans de César, Brutus se réfugia sur le Capitole avec les conjurés et finit par rejoindre Athènes, puis sa province de Crète. Contrairement à Cassius, il fit preuve de clémence et de modération pendant les sièges de villes en Orient, en tentant notamment de protéger les édifices. Poursuivi par Marc Antoine qui voulait venger à la fois la mort de César et celle de son propre frère, Caius Antonius, assassiné sur les ordres de Cassius et Brutus en représailles de la mort de Cicéron (43), il rejoignit Cassius. La bataille décisive les opposa à Marc Antoine et Octave dans la plaine de Philippes, dans la province de Macédoine. Dans un premier temps, les troupes de Brutus s'emparèrent du camp d'Octave, tandis qu'Antoine massacrait les légions de Cassius. Ce dernier, persuadé de la défaite de Brutus, se suicida.
À nouveau vaincu trois semaines plus tard par Antoine (et Octave dans une moindre mesure), Brutus se suicida. On dit qu'il se serait écrié en mourant, le 23 octobre 42 av. J.-C. : « Vertu, tu n'es qu'un mot ! » ; mais ces paroles de désespoir n'ont rien d'historique4. En apprenant la nouvelle, sa veuve, Porcia, la fille de Caton d'Utique, se serait suicidée en avalant des charbons ardents, mais ce point est discuté. Robert Garnier a composé une tragédie sur ce sujet : Porcie (1568). La dépouille de Brutus fut envoyée à ses vainqueurs.
On peut dire que sa mort marqua définitivement la fin de la République. Octave et Antoine affirmèrent leur pouvoir avant de se déchirer eux-mêmes.
L'assassinat de CESAR par Vincenzo Camuccini.
La Mort de César par Karl von Piloty « Métellus lui découvrit le haut de l’épaule ; c’était le signal. Casca le frappa le premier de son épée » (Plutarque).
JULES CESAR :
Jules César (latin : Caius Iulius Caesar IV à sa naissance, Imperator Iulius Caesar Divus après sa mort), aussi appelé simplement César, est un général, homme d'État et écrivain romain, né le 12 ou le à Rome et mort le (aux ides de mars) dans la même ville.
Son parcours unique, au cœur du dernier siècle de la République romaine — bouleversée par les tensions sociales et les guerres civiles —, marque le monde romain et l'histoire universelle. Ambitieux, il s'appuie sur le courant réformateur et démagogue (populares) qui traverse la cité romaine pour favoriser son ascension politique. Stratège et tacticien, il repousse, à l'aide de ses armées, les frontières de la République romaine jusqu'au Rhin et à l'océan Atlantique en conquérant la Gaule, puis utilise ses légions pour s’emparer du pouvoir au cours de la guerre civile l’opposant à Pompée, son ancien allié, puis aux républicains.
Acclamé comme un imperator favorisé des dieux, seul maître à Rome après une suite de victoires foudroyantes sur ses adversaires, il entreprend de réformer l’État et de modifier l'organisation de la classe politique dirigeante afin de satisfaire les revendications de la mouvance des populares, dont il se revendique. Pour ce faire, il concentre progressivement — grâce à son contrôle sur le Sénat de Rome — de nombreux pouvoirs exceptionnels, adossés à une politique de culte de la personnalité inédite reposant sur ses ascendances divines et sa fortune personnelle.
Adoré du peuple, pour qui il fait montre de largesses frumentaires, économiques et foncières, il se fait nommer dictateur, d'abord pour dix ans avec des pouvoirs constitutionnels, puis à vie, étant autorisé à porter la toge et la couronne des triomphateurs en permanence. Soupçonné de vouloir instaurer par ces mesures une nouvelle monarchie à Rome, il est assassiné peu après par une conspiration de sénateurs dirigée par Brutus et Cassius.
Son héritage est rapidement l'objet d'une nouvelle guerre civile entre ses partisans et successeurs, son fils adoptif par testament, Octave, triomphant de ses adversaires. Jules César est divinisé et Octave, vainqueur de Marc Antoine, achève par sa victoire et par l'élimination des derniers républicains la réforme de la République romaine, qui laisse place au principat et à l'Empire romain en tant que régime de gouvernement de la cité. Son nom devient synonyme de pouvoir et l’un des titres de référence pour nombre de pouvoirs personnels en Europe occidentale. Sa personnalité et son parcours sont l'objet de nombreux récits plus ou moins légendaires au fil du temps, dans les cultures du monde entier ; de même, il est désigné par le terme de « césarisme » les attitudes politiques visant à faire reposer un pouvoir personnel fort sur l'approbation populaire et sur le plébiscite.
Caius Julius Caesar IV, dit Jules César, naît vers 100 av. J.-C., il est le fils de Caius Julius Caesar III et d’Aurelia Cotta, femme exemplaire et de grande vertu selon Tacite et Plutarque, également d’origine patricienne puisque issue de la gens Aurelia (trois de ses frères furent consuls). Malgré les sources historiques, la date précise de cette naissance reste incertaine : le ou le 100 av. J.-C. ou 102 av. J.-C.. Jules César est donc issu d'une « gens » patricienne, les Jules ou Iules (Iulii), remontant aux temps les plus anciens de l'histoire de Rome. Le surnom de sa famille, Caesar, qui signifie « celui qui taille », indique qu'un de ses ancêtres s'était distingué à la guerre avec son épée. Sa famille était néanmoins peu en vue au moment de sa naissance. Son père, Caius Julius Caesar III, ne dépasse pas, dans sa carrière politique, le rang de préteur en 92 av. J.-C. et meurt subitement un matin de 85 av. J.-C. en mettant ses chaussures ; César est alors âgé de quinze ans. Son oncle, Sextus Julius Caesar III, obtient le consulat en 91 av. J.-C. mais meurt au siège d’Asculum lors de la Guerre sociale. On considère traditionnellement qu'avant César, les Iulii forment en réalité une « gens » patricienne d'importance mineure, qui avait exercé aux siècles précédents quelques consulats mais ne faisait pas partie, au Ier siècle av. J.-C., de la cinquantaine de familles de la nobilitas qui fournissaient la plupart des consuls et qui avaient un contrôle sur les institutions et les magistratures de la cité. Les Iulii connurent des revers de fortune, et étaient quelque peu désargentés au moment du début de la carrière de Jules César qui grandit dans le quartier de Subure, zone de la ville de Rome de mauvaise réputation.
César affirmait avoir pour ancêtre Iule (ou Ascagne), fils d'Énée et de Créuse, amené en Italie par son père après la chute de Troie. Ce fondateur d’Albe la Longue était considéré comme le créateur de la vieille gens des Iulii qui, selon l’empereur Claude, se joignit ensuite aux patriciens de Rome. Par ce lignage, César revendiqua, lorsqu'il prononça l’éloge funèbre de sa tante Julia, la femme de Marius, une ascendance remontant à Vénus dont il célébra les vertus et le don de faiseuse de vie par la naissance en faisant ériger le temple de Vénus Genitrix sur son forum.
Selon Tacite, en mêlant dévouement maternel et ferme discipline, sa mère Aurelia donna à Caius et ses deux sœurs Julia une éducation exemplaire. Cicéron attribuera à cette éducation familiale et à des études assidues l’élégance du latin de César et la qualité de son éloquence, César ayant en effet écrit au cours de sa vie plusieurs ouvrages théoriques (hélas perdus) sur la grammaire et la rhétorique. Plutarque et Suétone souligneront aussi son art des relations en société tout au long de sa vie : amabilité et politesse envers ses hôtes, prodigalité sans retenue, savoir-vivre et bonne tenue dans les banquets (Caton, qui pourtant le déteste, lui accorde qu’il est le seul ambitieux qui ne s’enivre pas), conversation brillante et cultivée. Ces qualités de séduction seront ses premiers atouts dans la vie publique romaine, qu'il commence à partir de 84 av. J.-C., alors qu'il a 16 ans.
La jeunesse de Jules César s'inscrit dans un contexte de violentes luttes politiques qui opposent à Rome les optimates aux populares. Les premiers maintiennent une ligne conservatrice et aristocratique qui place le sénat romain au cœur de la République. Les seconds veulent satisfaire les revendications sociales et accorder plus de place politique aux Italiens et aux provinciaux, en intégrant à la citoyenneté de nouvelles élites, en redistribuant les terres publiques accumulées dans les mains de quelques grandes familles au cours des conquêtes, et en donnant plus de pouvoir aux membres de l'ordre équestre.
Jules César grandit ainsi au milieu de troubles sanglants (première guerre civile) : combats de rue à Rome en 88 av. J.-C. entre les partisans de Caius Marius, chef des populares, et ceux de Sylla, puis victoire des légions de Sylla sur les marianistes aux portes de Rome en 82 av. J.-C., suivie d'impitoyables chasses à l'homme contre les proscrits du camp adverse. Son précepteur jusqu'à sa prise de la toge virile est Marcus Antonius Gnipho
Ses relations familiales placent Jules César parmi les populares dans le jeu politique romain. Sa tante Julia fut l’épouse du consul Marius et lui-même épouse en 84 av. J.-C. Cornelia Cinna, la fille de Cinna, successeur de Marius à la tête de la mouvance populaire. Malgré ces alliances familiales, Jules César ne semble pas s'être joint aux marianistes les plus extrémistes lors de la guerre civile qu’ils menèrent contre Sylla, peut-être aussi car il est trop jeune pour entrer dans ces affrontements. Il est possible que César ait suivi les modérés qui se rallièrent à Sylla.
En 84 av. J.-C. César est choisi (ou est candidat) au sacerdoce de flamen dialis (premier prêtre de Jupiter) à la suite du suicide de Lucius Cornelius Merula durant les proscriptions marianistes. Ce poste honorifique lui aurait interdit toute activité guerrière, donc d'entreprendre le cursus honorum. Sylla exige alors que César divorce de Cornelia Cinna et rompe ainsi ses derniers liens avec les marianistes pour être éligible à ce poste. César refuse et choisit de se cacher, jusqu’à ce que de puissants protecteurs, dont son oncle Lucius Aurelius Cotta, fassent fléchir Sylla et cesser la traque. Sylla lui a entre-temps bloqué sa nomination comme flamen dialis et les interdits qui l'accompagnaient (ainsi que la dot de sa femme et une partie de son héritage). Prudent, César quitte Romee.
Il s'enrôle vers 80 av. J.-C. dans l’armée et rejoint avec le préteur Marcus Minucius Thermus le théâtre d’opérations militaires en Asie, où Lucullus assiège la cité de Mytilène, capitale de Lesbos qui s’était ralliée à Mithridate VI. César reçoit pour mission de demander au roi de Bithynie, Nicomède IV, le renfort de sa flotte. Suétone se fait l'écho d’une rumeur sur la réputation de César, rapportant qu’il aurait eu, au cours de cette ambassade, à deux reprises des relations sexuelles passives avec Nicomède, vice le plus méprisable aux yeux des Romains : il aurait servi d'échanson à la cour du roi et aurait partagé sa couche. Cette suspicion, qui fut par la suite une lourde et classique plaisanterie entre ses soldats, plutôt qu'une réalité indémontrable, suivit César longtemps, y compris jusqu'à son triomphe final, quand ses troupes autorisées à le railler le brocardent du titre de « reine de Bithynie », le qualifiant de mari de toutes les femmes et de femme de tous les maris.
Lors de la prise de Mytilène, César accomplit un acte que les historiens ne précisent pas, mais qui lui vaut en récompense une couronne civique, la plus grande décoration militaire, habituellement décernée pour avoir sauvé au combat la vie d'un concitoyen. César sert encore en Cilicie sous les ordres de Servilius Isauricus, puis est démobilisé.
À la mort de Sylla en 78 av. J.-C., César demeure quelque temps en Asie. Selon Plutarque, lors de son trajet sur la mer Égée en 75 av. J.-C., il est enlevé par des pirates de Cilicie qui le font prisonnier durant 38 jours sur l'île de Farmakonisi et réclament une rançon de vingt talents d'or. César déclare en valoir cinquante, et promet de revenir exécuter les pirates après sa libération, ce qu'il fait effectivement : après avoir lancé quatre galères logeant 500 hommes armés, il les capture dans leur repaire et les fait crucifier. Puis il perfectionne son éloquence auprès du célèbre rhéteur grec Molon de Rhodes.
De retour à Rome, il débute sa vie publique en attaquant en justice le proconsul Cnaeus Cornelius Dolabella qui vient d'achever son mandat en Macédoine et l'accuse de concussion. Malgré les discours de César et les nombreux témoins à charge qu'il cite, la cible a trop de poids politique : Dolabella est acquitté, probablement par solidarité de classe avec ses juges, tous issus du Sénat. César tente une seconde attaque contre Caius Antonius Hybrida, qui faillit réussir. Antonius dut recourir à l'intervention des tribuns de la plèbe pour échapper à une condamnation.
Après cette première séquence politique et militaire visant à l'intégrer dans les milieux aristocratiques du temps, César développe dans un second temps activement ses relations, dépensant beaucoup en réceptions, et entame le parcours politique classique (cursus honorum) : tribun militaire, questeur en 69 av. J.-C. en Espagne, puis édile en 65 av. J.-C., il capte la faveur du peuple en rétablissant le pouvoir des tribuns de la plèbe et en relevant les statues de Marius. Chargé de l’organisation des jeux, il emprunte massivement pour en donner de spectaculaires, alignant selon Plutarque le nombre record de 320 paires de gladiateurs.
Parallèlement, César poursuit son activité judiciaire, pour des causes qui flattent le courant des populares. En 64 av. J.-C., il intente des procès contre d’anciens partisans de Sylla, fait condamner Lucius Liscius et Lucius Bellienus, payés pour avoir ramené la tête de proscrits. Mais il échoue contre Catilina, les jurés se refusant à condamner un membre de la vieille famille des Cornelii. L’année suivante en 63 av. J.-C., avec l’aide du tribun de la plèbe Titus Labienus, César tente un coup juridique extravagant en accusant de haute trahison le vieux sénateur syllanien Gaius Rabirius pour des faits anciens de trente-sept ans : le meurtre du tribun de la plèbe Saturninus. L’affaire est sans précédent depuis le légendaire procès d’Horace. Cicéron assure la défense de Rabirius (Pro Rabirio), mais les deux juges désignés par le préteur ne sont autres que César lui-même et son cousin Sextus. Rabirius est condamné, mais fait appel au peuple romain, son jugement devant les comices est reporté puis l’affaire est finalement abandonnée.
César se fait élire en 63 av. J.-C. au titre de pontifex maximus grâce à une campagne financée par Crassus. Il dépense d’importantes sommes d’argent et contracte de nombreuses dettes, afin de remporter les suffrages des comices tributes, contre deux anciens consuls (Servilius Isauricus et Quintus Catulus), plus âgés et expérimentés que lui. Selon l’usage, César s’installe dans la demeure du pontife à la Regia, et exerce la fonction de grand pontife jusqu’à sa mort.
Désigné préteur urbain pour l'année suivante au moment de la conjuration de Catilina (63 av. J.-C.), il ne fait rien, selon Suétone, pour la prévenir. Lors du vote au Sénat sur le sort des complices de Catilina, César s'oppose à leur exécution immédiate qu'il considère illégale. Il propose de répartir les conjurés à travers les prisons des municipes et de confisquer leurs biens, mais son avis est mis en minorité après l'intervention de Caton. L'animosité des sénateurs à son égard est telle que ses amis doivent l'aider à quitter les lieux. Quelques mois plus tard, il est accusé de complicité. Il est contraint à demander de l'aide à Cicéron qui témoigne qu'il avait spontanément apporté des informations sur la conjuration et qui fait emprisonner ses calomniateurs.
Envoyé comme propréteur en Bétique (Espagne) en 60 av. J.-C., il ne peut partir qu’après avoir donné des cautions à ses créanciers. Son départ précipité de Rome est motivé par sa volonté d’échapper à une action judiciaire éventuellement engagée à la fin de sa charge. César mène son premier commandement par une offensive contre les peuples ibères encore insoumis. Après avoir pacifié la province, il revient à Rome afin d’y défiler en triomphe pour son succès militaire puis de briguer le consulat. Mais les préparatifs du triomphe lui imposent de stationner hors de Rome, tandis qu’il doit y être présent pour poser sa candidature dans les délais. Il demande une dérogation, que Caton fait traîner en palabres. César doit choisir, et renonce à son triomphe pour viser le consulat.
L'homme le plus en vue à cette date est Pompée, après sa victoire en Orient contre le roi Mithridate VI Eupator. Cette campagne a permis à Rome de s'étendre en Bithynie, au Pont et en Syrie. Pompée revient couvert de gloire avec ses légions mais conformément à la règle, il les licencie après avoir reçu le triomphe, en 61 av. J.-C.
Au faîte de la gloire, Pompée demande des terres pour ses anciens soldats et la confirmation des avantages qu’il a promis pour les cités et princes d’Orient, mais le Sénat refuse. César exploite opportunément la déception de Pompée, le rapproche de Crassus, et forme avec eux le premier triumvirat. Cet accord secret scelle une alliance entre les trois hommes, chacun s’abstenant de réaliser des actions nuisibles à l’un des trois César renforce peu après cette alliance en mariant sa fille Julia à Pompée.
Grâce au financement de sa campagne électorale par Crassus, César est élu consul en 59 av. J.-C., en ralliant notamment à sa cause Lucius Lucceius, un de ses éventuels compétiteurs.
Durant son mandat, il ne laisse à son collègue le conservateur Marcus Calpurnius Bibulus qu’une ombre d’autorité. Bibulus et Caton multiplient les actions d’obstruction contre César, mais ils sont chassés du forum lors de la promulgation d’une loi agraire. À la suite de cet incident, Bibulus se retire chez lui jusqu’à la fin de son mandat, laissant le pouvoir à César qui l’exerce seul. L’historien romain Suétone rapporte quelques vers décrivant la situation politique :
« Ce que César a fait, qui d’entre nous l’ignore ? — Ce qu’a fait Bibulus, moi je le cherche encore. »
César peut désormais légiférer comme un tribun, selon l’expression de Plutarque, satisfaire les revendications des populares, rendre des gages à Pompée et gagner de nouveaux soutiens auprès des chevaliers et des provinciaux : passant outre les protestations des sénateurs Lucullus et Caton, il fait ratifier les initiatives de Pompée qui avait réorganisé les principautés du Moyen-Orient sans demander l’avis du Sénat ; il promulgue plusieurs lois agraires : distribution aux vétérans de Pompée de parcelles des terres publiques (l’ager publicus), faisant de Capoue une colonie romaine, achat de terres à des particuliers qui sont ensuite distribuées à 20 000 citoyens pauvres. La diminution d’un tiers du fermage dû par les publicains à l’État est une aubaine pour les chevaliers, affairistes et banquiers (lex de publicanis). Sa loi contre la concussion (lex Iulia de repetundis) permet enfin de sanctionner d’amendes les gouverneurs de province qui monnayent leurs interventions ou se livrent à des exactions financières Enfin, il place le Sénat sous le contrôle de l’opinion publique, en faisant publier les comptes rendus de séance (Actus senatus).
Cette activité politique va de pair avec une activité mondaine soutenue : Suétone prête à César entre autres maîtresses les épouses de Crassus et Pompée, et, ce qui paraît mieux attesté, Servilia, la demi-sœur de Caton. Plus officiellement, César épouse Calpurnia, fille de Calpurnius Pison, consul désigné pour l’année suivante, ce qui lui assure une future protection politique. César se fait un autre allié en la personne de Clodius Pulcher, qui avait pourtant courtisé sa précédente épouse, en satisfaisant une requête qui lui tenait à cœur : troquer son rang de patricien pour celui de plébéien et postuler ainsi à l’élection de tribun de la plèbe.
César profite de sa popularité pour préparer l’étape suivante de sa carrière : normalement, le Sénat prolonge le mandat d’un consul par le proconsulat d’une province pour un an. César contourne cette règle avec l’aide du tribun de la plèbe Publius Vatinius : celui-ci fait voter par le peuple un plébiscite qui confie à César et pour cinq ans deux provinces, la Gaule cisalpine et l’Illyrie, avec le commandement de trois légions (lex Vatinia). Pour sauver une apparence d’autorité, le Sénat lui accorde en plus la Gaule transalpine et une quatrième légion.
Homme politique averti, César peut attaquer Cicéron de façon frontale. Ce dernier, privé de ses biens, choisit de s’exiler. César n’a alors plus d’ennemis notables à Rome.
Dès la fin de son consulat, César gagne rapidement la Gaule, tandis que le préteur Lucius Domitius Ahenobarbus et le tribun de la plèbe Antistius le citent en justice pour répondre à l’accusation d’illégalités commises pendant son mandat. En fin juriste, César fit objecter par les autres tribuns qu’il ne pouvait être cité en application de la loi Memmia, qui interdisait toute poursuite contre un citoyen absent de Rome pour le service de la République. Pour éviter toute autre mise en cause devant la justice, César s’appliqua durant son proconsulat à demeurer dans ses provinces. Il passe ainsi chaque hiver en Gaule cisalpine, où il reçoit partisans, clients et solliciteurs et s’assure chaque année d’avoir parmi les élus à Rome des magistrats qui lui soient favorables. La gestion de ses affaires à Rome même est confiée à son secrétaire Lucius Cornelius Balbus, un chevalier d’origine espagnole, avec qui il échange par précaution des courriers chiffrés.
Dès le début de son proconsulat, César engage la conquête de la Gaule en usant du prétexte de la migration des Helvètes en mars 58 av. J.-C. ; menaçant selon lui les alliés de Rome, tels les Éduens, un tel déplacement de population associé à l'élection d'un roi chez les Helvètes apparaissait aux yeux du politicien comme une bonne raison de déclencher les hostilités sous couvert de remise en ordre de la région. Cette expédition militaire est donc motivée par ses ambitions politiques, mais aussi par des intérêts économiques qui associent les Romains à certaines nations gauloises clientes de Rome (Éduens, Arvernes, etc.).
Tout en menant ses campagnes, César maintient ses relations avec la classe politique romaine : Quintus Tullius Cicero, frère de l'orateur Marcus Tullius Cicero, dit Cicéron, commande ainsi une légion en Belgique ; Publius et Marcus, les fils de Crassus, interviennent en Belgique puis en Aquitaine ; Lucius Munatius Plancus et Marc Antoine seront à Alésia.
À Rome, les conservateurs réagissent à la guerre que mène César : son affrontement contre le germain Arioviste, qui a la qualité d’ami du peuple romain, accordée lors du consulat de César, scandalise Caton d'Utique, qui proclame qu’il faut compenser cette trahison de la parole romaine en livrant César aux Germains. Ultérieurement, César se justifia longuement dans ses Commentaires en détaillant ses négociations préliminaires avec l’agressif Arioviste, lui faisant même dire que « s’il tuait [César], il ferait une chose agréable à beaucoup de chefs politiques de Rome, ainsi qu’il (Arioviste) l’avait appris par les messages de ceux dont cette mort lui vaudrait l’amitié ».
En 56 av. J.-C., Lucius Domitius Ahenobarbus, candidat au consulat soutenu par Caton et par Cicéron, met à son programme électoral la destitution et le remplacement de César au poste de proconsul des Gaules. Toujours obligé de se cantonner en Gaule, César riposte et réunit à Lucques ses deux alliés de circonstance, Crassus et Pompée, ainsi que tous les sénateurs qui les soutiennent. Ils renouvellent tous trois leur accord et définissent un partage des provinces. Ahenobarbus et Caton sont agressés en plein forum et empêchés de faire campagne. Pompée et Crassus profitent de l’appui de César pour remporter les élections et être élus pour un second consulat en 55 av. J.-C.. Cicéron est alors un des obligés de Pompée, chose que celui-ci lui rappelle vertement par l’intermédiaire de son frère Quintus64. Cicéron choisit alors de s’incliner pour ne pas se retrouver isolé et soutient la prorogation du gouvernement de César pour cinq nouvelles années, César est alors sûr de pouvoir terminer sa conquête dans des conditions politiques favorables.
À l’issue de leur consulat en 54 av. J.-C., chacun des deux autres membres du triumvirat reçoit le gouvernement d’une province : Crassus part en Asie chercher une gloire militaire qui pourrait égaler celle, immense, de Pompée et celle, croissante, de César. L’Espagne et l’Afrique sont attribuées à Pompée, qui préfère rester à Rome, le centre du pouvoir, et choisit de transférer à des légats la gestion des affaires provinciales. Sur les quatre légions consulaires qui lui sont attribuées, Pompée en prête deux à César, qui a alors besoin de renforts.
Pendant son second mandat proconsulaire, à partir de 55 av. J.-C., César traverse la Manche et réalise une première incursion en Bretagne (l’actuelle Grande-Bretagne), terre inconnue et quasi mythique pour les Romains de l’époque. Ultérieurement, il réalise une attaque militaire au-delà du Rhin, y faisant réaliser un pont évoqué dans la Guerres des Gaules sous forme d'analogie avec le titre de pontifex maximus (littéralement « celui qui fait le pont (entre les hommes et les dieux) » qu'il détient depuis 63 av. J.-C. Dans le même temps, en 54 av. J.-C., la fille de César, Julia, qui avait épousé Pompée pour sceller le premier triumvirat, décède en couche. Son décès intervient alors au pire moment pour César : les troubles à Rome entre son parti et celui de Pompée s'accentuent et font vaciller l'ordre public ; la rupture entre les deux hommes n'est pas totale, mais le décès de Julia fait qu'elle devient de moins en moins évitable, poussés qu'ils sont tous deux par leurs entourages politiques. Lors de l'élection des édiles de 55 av. J.-C., Pompée avait en effet été encerclé par une foule nerveuse de partisans de César et sa toge salie par du sang de manifestants. Un esclave avait alors rapporté la toge de Pompée à sa maison. Julia, aimante, s'imaginant que son mari avait été tué, fit une fausse couche. Sa santé en fut durablement affaiblie, causant son décès en couches en août 54 av. J.-C.. Son enfant, un garçon selon certains auteurs, une fille selon d'autres, ne lui survit que quelques jours. César est alors en Bretagne, d'après Sénèque quand il reçoit la nouvelle de la mort de Julia.À partir de l’hiver 54/53 av. J.-C., la situation en Gaule se détériore, et des révoltes se multiplient contre la brutalité de la guerre de César, qui n'hésite ni à réduire en esclavage des dizaines de milliers de civils, ni à passer au fil de l'épée de nombreuses communautés vaincues sur le champ de bataille. En 53 av. J.-C., la défaite et la mort de Crassus et de son fils Publius à la bataille de Carrhes contre les Parthes, achève de défaire les derniers liens du triumvirat. César propose à Pompée la main de sa petite-nièce Octavie et demande en mariage la fille de Pompée, mais ces offres d’alliances matrimoniales n’aboutissent pas. Il est désormais patent pour tous que la fin des hostilités en Gaule correspondra au début d'une nouvelle guerre civile.
Le début de l’année 52 av. J.-C. est difficile pour César : la révolte en Gaule se généralise sous l’impulsion de l’Arverne Vercingétorix. À Rome, les désordres sont tels que Pompée est nommé consul unique, avec l’assentiment de Caton et des conservateurs. Pompée épouse Cornélie, la jeune veuve de Publius Crassus et la fille du conservateur Metellus Scipion, qu’il prend au milieu de l’année comme collègue au consulat. Pompée est désormais le défenseur du parti des conservateurs.
Vercingétorix dépose les armes aux pieds de Jules César à l’issue du siège d’Alésia. Tableau de Lionel Royer, 1899.
En 52 av. J.-C., Jules César remporte une victoire décisive au siège d’Alésia, où il reçoit la reddition de Vercingétorix. Après un hivernage au cours duquel il rédige vraisemblablement ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, il reprend le chemin de la guerre en 51 av. J.-C. Après avoir étouffé les derniers foyers de révolte, César affirme la souveraineté de Rome sur les territoires de la Gaule situés à l’ouest du Rhin.
Selon Velleius Paterculus, en neuf campagnes, on n’en trouverait à peine une où César n’aurait pas mérité le triomphe ; il massacra plus de quatre cent mille ennemis et en fit prisonniers un plus grand nombre encore. Pour Plutarque, la conquête de la Gaule fut l’une des plus grandes victoires de Rome et place son commandant César au rang des plus illustres généraux romains, tels les Fabius, les Metellus, les Scipions:
« En moins de dix ans qu’a duré sa guerre dans les Gaules, il a pris d’assaut plus de huit cents villes, il a soumis trois cents nations différentes, et combattu, en plusieurs batailles rangées, contre trois millions d’ennemis, dont il a tué un million, et fait autant de prisonniers ».
Tandis qu’il termine son mandat de proconsul, César prépare son retour à Rome par la conquête de l’opinion romaine : il répond aux critiques sur sa conduite de la guerre par la publication de ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, sobre mais calculateur compte-rendu où il se présente à son avantage, puis en 51 av. J.-C., il annonce la construction d’un magnifique et nouveau forum, financé par le butin des Gaules, sur lequel est érigé le temple dédié à Vénus Genitrix dont il est censé descendre. L’objectif du César est maintenant de se présenter aux élections de 50 av. J.-C. pour un second consulat en 49 av. J.-C., conformément à la loi qui impose un intervalle de dix ans entre chaque consulat. Pour éviter l’attaque en justice que lui a jurée Caton et qui l’empêcherait de faire campagne, il lui faut conserver son mandat de proconsul en Gaule et être candidat malgré son absence de Rome. Mais c'est sans compter sur l'opposition des optimates qui cherchent à faire obstruction.
À Rome, les conservateurs vont tout faire pour empêcher le projet de candidature de César. En 50 av. J.-C., César mène sa politique à distance depuis la Gaule cisalpine : il fait élire Marc Antoine tribun de la plèbe pour l’année suivante. Soldant les dettes du tribun de la plèbe Curion, il le fait lâcher Pompée et passer de son côté. Enfin, il neutralise un des consuls, Lucius Aemilius Paullus, en lui versant des fonds nécessaires à la réfection de la basilique Aemilia sur le forum. En revanche, son lieutenant Servius Sulpicius Galba, candidat au consulat pour 49 est battu, et les consuls élus Lucius Cornelius Lentulus Crus et Caius Claudius Marcellus lui sont farouchement hostiles. Les conservateurs s’activent eux aussi, et prennent des contacts avec Labienus, le meilleur lieutenant de César.
À la fin de l’année 50 av. J.-C., les premières passes d’armes restent dans la voie légale et se déroulent au Sénat. Le tribun Curion propose que Pompée et César licencient simultanément leurs troupes, les consuls s’y opposent. Le Sénat décide que Pompée et César envoient chacun une légion pour préparer la guerre contre les Parthes. Pompée choisit la Ire légion, qu’il avait prêtée à César, César renvoie la XVe, et doit se dessaisir ainsi de deux légions (il en conserve néanmoins neuf, dont une l’accompagne en Gaule cisalpine tandis que les autres hivernent en Gaule). Pompée envoie ces deux légions prendre leurs quartiers d’hiver en Italie du sud. En chemin, leurs officiers se livrent à un intense travail de désinformation, affirmant que César était devenu odieux et détesté par ses soldats, et induisent Pompée à le sous-estimer.
Toujours par l’intermédiaire de Curion et Marc Antoine, désormais tribun, César tente une nouvelle proposition : il accepte de ne conserver que deux légions et le gouvernement de la Gaule cisalpine et de l’Illyrie, pourvu qu’on accepte sa candidature au consulat. Malgré la recherche d’un compromis par Cicéron, Caton refuse qu’un simple citoyen impose ses conditions à l’État ; le nouveau consul Lentulus s’emporte et fait expulser du Sénat Curion et Marc Antoine. L'historien Velleius Paterculus accusera Curion d'être responsable de cette rupture, tandis que Appien présentera Marc Antoine comme l'initiateur de la dispute. Selon Plutarque, « c’était donner à César le plus spécieux de tous les prétextes » : s’en prendre aux tribuns de la plèbe, les représentants sacro-saints du peuple. Le Sénat décrète que César doit abandonner son poste de gouverneur et revenir à Rome en simple particulier.
César peut se présenter comme la victime de l’acharnement des conservateurs et comme le défenseur des tribuns de la plèbe. Prenant l’initiative de l’illégalité, il décide le 11 janvier 49 av. J.-C. de pénétrer en armes en Italie, et franchit le Rubicon, rivière marquant la frontière entre l’Italie et la Gaule cisalpine. Plutarque et Suétone mettent en scène ce tournant historique et attribuent à César la citation « Alea jacta est » (« Le sort en est jeté »), signifiant qu’il tentait la destinée. Pour César, il n’y a plus que deux issues : la mort et le déshonneur ou la victoire et le pouvoir. Il mise sur l’audace et la rapidité de ses déplacements militaires et sur l’expérience et la fidélité de ses légions, et se démarque des atrocités de la précédente guerre civile par sa politique de clémence, n’exerçant ni proscriptions ni représailles.
Périple de César de janvier 49 av. J.-C. à août 47 av. J.-C. : le franchissement du Rubicon, la bataille de Dyrrachium, la bataille de Pharsale, Alexandrie et la bataille de Zéla.
César prend le port de Rimini et progresse rapidement vers Rome sans rencontrer de résistance, et ajoute à ses forces les trois légions que Pompée avait commencé à lever. Pompée récupère des troupes à Capoue, et se replie sur Brindisi d’où il écrit à tous les gouverneurs de provinces de mobiliser contre César. Les consuls, Caton, Bibulus et même les sénateurs modérés comme Cicéron fuient en hâte, rejoignent Pompée à Brindisi et s’embarquent pour Dyrrachium en Épire. Sans flotte, César ne peut les poursuivre.
Pendant les quelques jours qu’il passe à Rome, il rassure les sénateurs restés sur place, offre au peuple une distribution de blé, promet un don de 75 deniers à chaque citoyen et accorde la citoyenneté romaine aux habitants de la Gaule cisalpine. Après ça, le peuple le fera désigner dictateur pendant son absence. Assuré du soutien de l’Italie, il confie la gestion de Rome à Lépide, envoie Curion s’emparer de la Sicile et de la Sardaigne, garantissant le ravitaillement de Rome en blé, libère l’ex-roi juif Aristobule II afin de l’envoyer en Syrie avec deux légions et empêcher Pompée de mobiliser des troupes. Mais les partisans de Pompée empoisonnent Aristobule.
C'est alors que César décide de se rendre en Espagne pour mettre hors d'état de nuire les sept légions que Pompée possède encore à l'Ouest, avant même de penser à poursuivre son rival, avec des moyens maritimes qu'il n'a pas de toute façon. N'ayant plus rien à craindre du côté de Rome, César prend la route de la Gaule transalpine et, s'accrochant avec les Ligures de Vintimille au passage, le voilà bientôt aux portes de Marseille. La cité grecque refuse de le laisser entrer, affichant une neutralité de façade dans le conflit qui oppose les deux hommes, mais liée à Pompée en secret. César essaye en vain de franchir les remparts de la ville, mais les massaliotes repoussent si bien ses assauts qu'il préfère poursuivre sa route vers l’Espagne en laissant à trois légions, conduites par Trébonius, le soin de poursuivre le siège, tandis qu'il ordonne à Brutus d'organiser un blocus maritime. Quand l’année 49 av. J.-C. se termine, César est maître de l’Italie, des Gaules et des Espagnes, mais ses lieutenants ont subi des revers : Curion s’est fait tuer en Afrique, Gaius Antonius a été fait prisonnier en Illyrie, et son meilleur lieutenant, Titus Labienus, a rejoint le camp de Pompée, qui a levé une armée sur les provinces d’Orient et les royaumes alliés de Rome. La flotte pompéienne contrôle l’Adriatique, prête à débarquer en Italie.
L’année suivante, en janvier 48 av. J.-C., César est élu consul ; poursuivant sa stratégie fondée sur l’initiative et la rapidité de mouvement, il prend un risque considérable en traversant l’Adriatique pendant l’hiver et surprend Pompée en Épire. Mis en difficulté lors du siège de Dyrrachium où il a enfermé Pompée pendant quatre mois, César doit se replier, attirant Pompée en Thessalie. En août 48 av. J.-C., poussé par son entourage, Pompée accepte la bataille rangée. Malgré l’avantage du nombre, il est battu à Pharsale. Cicéron et Brutus se rendent à César, qui les accueille chaleureusement. Caton et Labienus fuient en Afrique, Pompée se réfugie en Asie, puis à Chypre, d’où il gagne l’Égypte, pensant trouver de l’aide chez le jeune pharaon dont il avait autrefois protégé le père.
César parvient à Alexandrie début octobre 48 où il trouve, horrifié, le corps de Pompée, assassiné sur l’ordre du jeune Ptolémée XIII101. César passe l’hiver 48/47 à Alexandrie, et la guerre s’engage alors entre Ptolémée et César. Ce dernier n’a qu’un faible effectif et doit mener un combat difficile ; lors d’un engagement dans l’île de Pharos, il est même obligé de fuir à la nage et d'abandonner son lourd manteau d'imperator, aussitôt récupéré par son adversaire qui l'érige en trophée. Il sort vainqueur de l’affrontement en mars 47, et détrône le jeune souverain au profit de Cléopâtre VII et du plus jeune de ses frères.
Périple de César de fin 47 av. J.-C. à février 46 av. J.-C. : le passage de César en Afrique et la bataille de Thapsus.
D’Égypte, César se rend en Asie (juillet – août 47 av. J.-C.), afin de réprimer Pharnace II, fils de l’ancien roi du Pont Mithridate, qui a profité de la guerre civile pour reconquérir des territoires et réaffirmer son autorité. Le cinquième jour de son arrivée, en quatre heures de combat et en une seule bataille (bataille de Zéla), César écrase et détrône Pharnace. À cette occasion, il écrit au Sénat ces mots célèbres : « Veni, vidi, vici » pour exprimer la facilité avec laquelle il était venu à bout de son adversaire.
De retour en Italie, César doit faire face à l’insubordination des soldats cantonnés en Campanie. Il les reçoit à Rome, et parvient à les ramener à l’ordre sous la menace de les licencier.
Puis, César passe en Afrique fin 47 av. J.-C., où il passe l’hiver. Il détruit à la bataille de Thapsus l’armée républicaine que commandent Metellus Scipion et Caton d'Utique et leur allié le roi numide Juba Ier (février 46 av. J.-C.) ; Metellus Scipion et Juba meurent dans la bataille, Caton se suicide à Utique pour éviter d’être capturé, Titus Labienus se réfugie en Espagne. L’annexion de la Numidie s’ajoute aux conquêtes de César.
Lorsque César revient à Rome, la paix est revenue, l'Italie n'a pas connu les atrocités des précédentes guerres civiles. Tous les écrivains loueront la clémence de César, qui a accueilli sans restriction les pompéiens qui se rendaient et n'a exercé aucune proscription contre la classe politique. César peut annoncer au peuple que l'annexion des Gaules et de la Numidie et le protectorat sur l'Égypte vont permettre d'obtenir du blé et de l'huile en abondance et définitivement résoudre les problèmes de ravitaillement de Rome.
En août et septembre 46, César célèbre par un quadruple triomphe ses victoires sur les Gaules, le Pont, l'Égypte et la Numidie. La durée et le faste des cérémonies, l'énormité du butin éclipsent tous les triomphes précédents. À chaque cérémonie, César vêtu de pourpre parcourt en char la Voie Sacrée, suivi du butin, des captifs, des soldats qui ont toute liberté pour scander les plaisanteries les plus osées sur son compte. Pour monter au Capitole offrir un sacrifice au temple de Jupiter Capitolin, le char de César passe entre deux rangées d’éléphants qui tiennent des flambeaux.
César offre au peuple des représentations théâtrales, des courses, des joutes d'athlètes, des spectacles de chasse et de gladiateurs, des reconstitutions de combat terrestre et nautique, cette dernière est la première naumachie montrée à Rome. Des banquets publics réunissent près de 200 000 convives. La vente du butin rapporte plus de 600 millions de sesterces, et l’argent est distribué à flots : les 75 deniers que César avait promis sont donnés à chaque citoyen, avec 25 deniers de plus pour compenser le retard, les légionnaires reçoivent 24 000 sesterces chacun, et des lots de terre. Les loyers de moins de 1 000 sesterces à Rome et moins de 500 sesterces en Italie sont annulés.
La plupart des revendications des populares sont maintenant satisfaites, et César entreprend les réformes nécessaires à l'administration du monde romain. Il fait procéder à un recensement, et ajuste à la baisse le nombre d'allocataires des distributions de blé. Il compense cette mesure en installant 80 000 citoyens pauvres et des soldats démobilisés dans de nouvelles colonies dans les provinces, dont Carthage et Corinthe qu'il fait reconstruire.
La paix ne dure que quelques mois. En 46 av. J.-C., les dernières forces du parti pompéien s’insurgent en Espagne, menées par Pompée le Jeune, fils de Pompée, et Titus Labienus. Consul pour la quatrième fois, César arrive à marches forcées en Espagne en décembre 46 av. J.-C. Cette guerre est longue et sans merci, avec des exécutions de part et d’autre. César achève en avril 45 av. J.-C. ses derniers adversaires à Munda, dans la bataille la plus acharnée des guerres civiles. Retardé par une maladie, son jeune neveu Octave le rejoint en Espagne malgré les dangers du trajet, geste que César apprécie hautement. Dans le dernier testament qu’il rédige, il déclare adopter Octave et le désigne comme héritier principal avec comme autre héritier Quintus Pedius, son autre neveu qui a combattu à ses côtés en Espagne.
Revenu à Rome en octobre 45 av. J.-C., César y célèbre son cinquième triomphe. César commet là une erreur politique que Plutarque soulignera : la règle veut qu’un triomphe honore une victoire sur un peuple ennemi de Rome, ce qui n’est pas le cas dans cette guerre civile. Ni Pompée vainqueur de Sertorius, ni Sylla vainqueur des marianistes n’avaient célébré de triomphe. De plus, César accorde deux autres triomphes, à Fabius et son neveu Quintus Pedius. Là encore, c’est une entorse aux usages qui réservent le triomphe au général doté de l’imperium et non à ses lieutenants.
César, nommé dictateur pour dix ans, est désormais le centre du pouvoir ; il reconstitue les effectifs du Sénat, en radie quelques sénateurs responsables de concussion dans leur province, et y inscrit des Gaulois cisalpins et des Espagnols, une première qui marque le début de la promotion des provinciaux. Il nomme lui-même les magistrats, sauf les tribuns de la plèbe et les édiles plébéiens, encore élus, et désigne des consuls pour quelques jours de charge seulement. Obtenir un titre, un avantage ou une faveur dépend de son approbation. Ainsi, Cicéron par des discours emplis d’adulation où il qualifie la clémence de César de « divine » fait gracier plusieurs de ses amis.
Cicéron propose de décerner à César des honneurs, les autres sénateurs suivent en une surenchère de plus en plus excessive. Ainsi César reçoit le nom de Liberator et le titre d’Imperator transmissible à ses descendants, quoiqu’il n’ait plus d’enfant. Il réforme le calendrier, on renomme le mois de Quintilis de son nom de famille, Iulius. Pompée avait eu l’honneur de porter les emblèmes du triomphe, robe pourpre et couronne de lauriers, lorsqu'on célébrait des jeux à Rome. César reçoit le même honneur, mais par décret du Sénat à titre permanent, la couronne lui permettant notamment de cacher sa calvitie qu'il supportait mal car source de nombreuses railleries ; il peut siéger sur un siège plaqué d’or. Il reçoit également un nombre considérable de pouvoirs extraordinaires, comme l'exercice de la tribunicia potestas, les pouvoirs des tribuns de la plèbe, le droit d'être consul pendant cinq ans et, plus tard, à partir de 44, la fonction de dictateur à vie. Certains privilèges accordés par les sénateurs vont jusqu’à l’extravagance, comme l’autorisation d’avoir commerce avec toutes les femmes qu’il voudra. Pour l’historien Dion Cassius, les sénateurs agissent par excès de flatterie, ou par raillerie. Plus préoccupant, selon Plutarque, c’est pour certains une manœuvre destinée à déconsidérer César et le rendre odieux, et se préparer plus de prétextes de l’attaquer un jour.
En nommant lui-même les magistrats supérieurs, César arrête le cycle corrupteur des campagnes électorales ruineuses financées par l’extorsion financière sur les provinces, et soulage la charge de celles-ci ; mais ceci réduit les profits des publicains et remplace la compétition politique par un arbitraire et une flagornerie indigne qui suscitent des oppositions : pour l’année 44 av. J.-C., César désigne Marc Antoine comme consul et Marcus Junius Brutus et Cassius comme préteurs. Selon Plutarque, la déception de Cassius qui espérait le consulat est une des raisons qui l’amènent à comploter. Tous les historiens romains le présentent comme l’instigateur principal du complot. Cassius regroupe peu à peu une coterie d’opposants, d’anciens pompéiens graciés par César, mais également, notent les historiens modernes, des césariens qui ont servi lors de la guerre des Gaules, notamment Decimus Junius Brutus Albinus et plusieurs autres. Ces derniers redoutent vraisemblablement l’expédition militaire que prépare César contre les Parthes qui serait suivie d’un retour par la Scythie et la Germanie.
Les comploteurs cherchent en Marcus Junius Brutus le chef symbolique idéal : il porte le nom mythique de Brutus qui chassa Tarquin le Superbe, le dernier roi de Rome. Neveu et admirateur de Caton, Brutus, souvent tenu pour stoïcien mais en réalité bien plus proche de l'Académie, pouvait de surcroît trouver dans ses convictions philosophiques des raisons d'agir contre un « tyran ». Il a épousé Porcia, fille de Caton et veuve de Bibulus, et par conséquent il est l’héritier moral des derniers républicains. Toutefois, César l’a comblé de faveurs et l’a nommé préteur urbain. Les comploteurs mènent donc une approche psychologique : ils parsèment chaque jour le tribunal que préside Brutus de messages anonymes qui invoquent le Brutus chasseur de roi : « Brutus, tu dors, tu n’es pas le vrai Brutus ! » Ensuite, Cassius convainc Brutus d’agir contre César. Présenter Brutus comme l’inspirateur du complot contre César permet de fédérer d’autres opposants.
Les rumeurs de complot parviennent à César, qui les néglige, affirmant en être informé, ou même en plaisante : quand on l'informe que Brutus complote, César rétorque en se pinçant « Il attendra bien la fin de cette carcasse ! ».
Le 14 février 44 av. J.-C., le Sénat confère à César la dictature perpétuelle. Son pouvoir est désormais sans limite, même l’intercessio des tribuns ne peut s’exercer sur son imperium. Tout espoir d’une abdication comme celle de Sylla et d’un retour à la République d’avant la guerre disparaît. César prend alors des décisions surprenantes : il décrète une amnistie générale, et licencie sa garde personnelle.
Autre inconséquence aux yeux des historiens romains, César néglige les présages : avertissements des devins, mise en garde pour la période allant jusqu’aux ides de mars, cauchemar de son épouse Calpurnia la veille des ides. Tout au plus, apprenant les signes néfastes observés sur les victimes offertes en préliminaire de la réunion au Sénat, César se résout à ne prendre aucune décision importante ce jour-là.
Les conjurés ont prévu leur attentat aux ides de mars (15 mars de l’an 44 av. J.-C.), au début de la réunion du Sénat dans la Curia Pompeia sur le Champ de Mars. Seul César est visé, Marc Antoine qui accompagne César est attiré à l’écart par de faux solliciteurs, tandis que César est entouré par le groupe des conjurés. Metellus s’assure que César ne porte aucune protection, et tous l’assaillent : il tombe percé de 23 coups de poignard. Le coup ultime vient de Brutus. Les derniers mots de César auraient été pour ce dernier, en grec, et non en latin comme l'affirma l’abbé Lhomond en 1779 « Toi aussi, mon fils ». Depuis toujours sujette à controverse, l'expression « mon fils », traduite du grec τέκνον, devrait plutôt être entendue comme « mon petit », « mon enfant », traduisant un lien affectif bien plus que familial entre les deux hommes, selon Carcopino. Elle a servi de base à l'idée fausse selon laquelle Brutus aurait été le fils adoptif de César.
Pas moins de onze auteurs antiques ont rapporté l’attentat, avec plus ou moins de détails. Si le fait est bien connu, l’analyse de ses causes est délicate. Officiellement, les conjurés ont éliminé César pour l’empêcher de devenir roi et pour sauver la République. L’accusation d’aspirer à la royauté était le procès d’intention quasi rituel des conservateurs romains pour éliminer tout homme politique trop favorable aux revendications populaires. Les écrivains romains ont relevé comme autant d’indices ce qui peut étayer cette suspicion :
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des rumeurs circulent disant que César recevrait le titre de roi pour son expédition en Orient, car selon la prophétie des Livres sibyllins, seul un roi pouvait vaincre les Parthes;
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de retour d’Albe, César est salué du nom de roi par ses partisans, ce qui agite la foule. Il rétorque qu’il ne s’appelle pas Roi mais César, et il poursuit son chemin mécontent;
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lorsque les sénateurs viennent à la tribune du forum lui annoncer les nouveaux honneurs qu’ils lui ont votés, il ne se lève pas, manquant au respect dû au Sénat;
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le 15 février de la fête des Lupercales, Marc Antoine propose à César le diadème royal, que celui-ci repousse sous les acclamations de la foule. Marc Antoine insiste, et le refus de César est de nouveau applaudi. César fit porter ce diadème au temple de Jupiter Capitolin;
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un matin on trouve des statues de César couronnées du bandeau royal. Deux tribuns de la plèbe interviennent, les enlèvent et arrêtent des césariens qui avaient salué César du nom de roi. César réagit en destituant ces tribuns.
Selon Plutarque, plusieurs signes auraient présagé la mort de César, comme le cœur manquant d'un animal dont celui-ci fit offrande.
Plutarque affirme aussi que César voulait détruire la République et devenir roi. Parmi les historiens modernes, Jérôme Carcopino suit cet avis, et Joël Schmidt voit dans cette liste autant de gestes voulus par César pour sonder l’opinion romaine sur l’idée de le couronner roi. D’autres historiens modernes sont plus circonspects dans l’interprétation des éléments cités par Plutarque et Suétone : pour Marcel Le Glay, il est difficile de séparer la réalité et la rumeur, et si César n’a pas voulu lui-même la royauté, certains dans son entourage l’ont voulu, et les Romains l’ont cru ou ont feint de le croire. Christol et Nony rappellent que César « sut toujours donner le change sur ses intentions réelles » et considèrent que ce problème n’est pas soluble. Plus encore, Ronald Syme estime que ce problème « n’a pas à être posé. César fut tué pour ce qu’il était, non pour ce qu’il aurait pu devenir. En revêtant la dictature à vie, il semblait écarter tout espoir de retour à un gouvernement normal et constitutionnel. Le présent était insupportable, l’avenir bouché ».
Mais Suétone complique les analyses sur la fin de César en ouvrant une autre piste : César aurait eu la mort qu’il souhaitait. Là encore, Suétone produit ses indices :
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selon certains de ses parents, il n’aurait pas tenu à vivre davantage, et aurait préféré succomber aux complots plutôt que d’être toujours sur ses gardes ;
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lors d’un banquet chez Lépide, à la question philosophique sur le genre de fin que l’on préférait, César avait répondu « soudaine et inattendue »;
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le licenciement de sa garde personnelle, un mois avant, qui l’exposait sans protection ;
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l’indifférence aux avertissements sur les complots, et aux prédictions défavorables.
Des historiens modernes ont développé cette thèse, justifiant l’attitude de César par sa perception d’une maladie qui le diminuait. Néanmoins, les préférences pour une mort brève et imprévue sont après tout banales, et selon Régis Martin, la croyance de César en sa chance protectrice (Fortuna) et sa certitude que sa perte provoquerait la guerre civile peuvent aussi expliquer sa conduite.
César désigna dans son testament trois héritiers, les petits-fils de ses sœurs, à savoir Octave, Lucius Pinarius Scarpus et Quintus Pedius. Il légua les trois quarts de son héritage au premier et le quart restant aux deux autres. Dans la dernière clause de son testament, César adopta Octave, le futur empereur Auguste, et lui donna son nom. Enfin, il légua au peuple romain ses jardins près du Tibre et trois cents sesterces par tête.
Le 20 mars, un bûcher fut dressé sur le Champ de Mars, près de la tombe de sa fille Julia, et l’on imagine évidemment l’effet dramatique de cette proximité. Le corps de César, couché sur un lit d’ivoire tendu de pourpre et d’or, fut d’abord déposé dans une chapelle dorée, édifiée sur le forum, devant la tribune aux harangues. À sa tête, sa toge ensanglantée était exposée sur un trophée. Comme le corps reposait, face vers le ciel, et ne pouvait être vu, on éleva au-dessus de lui une effigie de cire grandeur nature, afin que la foule pût contempler les vingt-trois blessures (trente-cinq selon d’autres auteurs) qui lui avaient été sauvagement infligées au corps et au visage. Pour souligner l’ignominie de ce crime, Marc Antoine fit lire, en guise d’oraison funèbre, la liste des honneurs qui avaient été dévolus à César, ainsi que le serment qu’avaient prêté les sénateurs de défendre sa vie. On chanta des vers parmi lesquels revenaient, pour susciter la compassion, une citation empruntée au Jugement des Armes de Pacuvius : « Fallait-il les sauver pour qu’ils devinssent mes meurtriers ? » (compte tenu de la mansuétude dont César avait obstinément fait preuve à l’égard de Brutus, c’était particulièrement bien choisi).
Chavirée par l’habile et pathétique mise en scène, la foule en colère entassa autour du lit funèbre le bois arraché aux boutiques avoisinantes et tout ce qui lui tombait sous la main pour construire un bûcher d’apothéose, comme elle l’avait fait quelques années plus tôt pour les funérailles de Clodius. Les vétérans de ses légions y jetèrent leurs armes et certaines femmes les bijoux qu’elles portaient. Les Juifs, qui n’oubliaient pas que César leur avait permis de relever les murs de Jérusalem abattus par Pompée, se réunirent plusieurs nuits de suite autour de son tombeau pour le pleurer.
On raconte que lorsque Caius Matius organisa des jeux funéraires en juillet -44 à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance, la comète de César se mit à briller dans le ciel (apparition également attestée par les astronomes chinois) et l’Etna entra en éruption, faisant de sa mort un bouleversement cosmique. À l’emplacement où il fut incinéré, son petit-neveu et fils adoptif, le futur Auguste, fit ériger un temple. De nos jours, on vient parfois de fort loin pour y déposer quelques fleurs, un poème, une bougie et perpétuer le souvenir de celui qui voulut être « le premier dans Rome »[réf. nécessaire]. La plaque commémorative apposée par la ville à l’intention des visiteurs, emprunte à Appien son récit de l’événement :
« …et on le ramena sur le Forum, là où se trouvait l’ancien palais des rois de Rome ; les plébéiens rassemblèrent tous les objets de bois et tous les bancs dont regorgeait le Forum, et toutes sortes d’autres choses analogues, puis par-dessus mirent les ornements très abondants de la procession, plusieurs rapportèrent encore de chez eux quantité de couronnes et de décorations militaires : ensuite ils allumèrent le bûcher et passèrent la nuit en foule auprès de lui ; c’est là qu’un premier autel fut érigé, et que maintenant se trouve le temple de César, qui, juge-t-on, mérite d’être honoré comme un dieu… »
Le complot n’atteignit cependant pas ses objectifs, car le consul Marc Antoine avait été épargné, à la demande de Brutus, et Lépide stationnait avec des troupes à proximité de Rome, tandis qu'Octave, qui se trouvait en Épire, était hors d’atteinte. En revanche, l’attentat contre César guida les prétendants à sa succession sur la conduite à tenir : ils firent symboliquement rayer la dictature des magistratures romaines, et la remplacèrent par un triumvirat quinquennal. La politique de clémence avait prouvé son danger suicidaire, les triumvirs commencèrent une vague de proscriptions sanglantes, suivie par 14 ans de guerre civile, contre les assassins de César, contre Sextus Pompée, puis entre triumvirs. Octave finit par l’emporter en 31 av. J.-C., et devint Auguste, maître unique et absolu de l’Empire. Il confirma et continua les réformes entamées par César, organisant un Empire pacifié, stabilisé et géré avec plus d’équité. Comme Auguste et la plupart des empereurs à sa suite, Jules César fut divinisé après sa mort.
Étendue du territoire de la République romaine sous la domination de César. En jaune, ses conquêtes
SES PARENTS :
Le père de Jules César, Caius Julius Caesar III, né vers 135 av. J.-C. et mort en 85 av. J.-C., est le fils de Caius Julius Caesar II. Issu d’une famille patricienne comptant plusieurs consuls (Sextus Julius Caesar II et Sextus Julius Caesar III) il exerce au cours de sa vie les fonctions de questeur (99 av. J.-C. ou 98 av. J.-C.), préteur (92 av. J.-C.) puis gouverneur d’Asie (91 av. J.-C.). Il meurt brusquement de cause naturelle à Pisae en 85 av. J.-C..
Sa mère Aurelia Cotta, née en 120 av. J.-C. et morte en 54 av. J.-C. ou 53 av. J.-C., est issue d’une famille plébéienne et consulaire (ses trois frères furent consuls). Pour Tacite et Plutarque, elle incarne la matrone romaine, exemplaire par l’éducation et le dévouement qu’elle porte à ses enfants et à sa famille et en particulier à son fils. Devenue veuve en 85 av. J.-C., elle ne se remarie pas et continue d’habiter avec ce dernier.
JULES CESAR n'est pas un ancêtre mais ses parents le sont par leur fille (et soeur de César) JULIA CAESARIS MINOR mariée à Marcus Atius Balbus. Et, disons le à nouveau, Jules CESAR était l'amant de Servilla Caepionis...
SES SOEURS :
À l’exception de César, Caius Julius Caesar III et Aurelia Cotta ont eu deux autres enfants, deux filles, Julia Caesaris « Maior » (l’ancienne) et Julia Caesaris « Minor » (la jeune).
Les informations concernant Julia Caesaris « Maior » sont peu nombreuses. Suétone confirme l’existence de cette dernière car elle aurait selon lui participé à l’accusation de Clodius Pulcher poursuivi pour sacrilège et adultère. Elle avait au moins un fils, car différents auteurs mentionnent la part réservée à cet enfant dans le testament de César.
Julia Caesaris « Minor » naît en 101 av. J.-C. et meurt en 51 av. J.-C. Elle épouse Marcus Atius Balbus, originaire d’Aricie, et est la mère de Atia Balba Caesonia et la grand-mère d’Octave, qui sera adopté par César et deviendra l’empereur Auguste.
SES EPOUSES :
Selon Suétone, Cossutia fut la première femme de César, dont il divorça pour épouser Cornelia (la mère de sa fille Julia) pour des motifs politiques : « et quoiqu’on l’eût fiancé, dès son enfance, à Cossutia, d’une simple famille équestre, mais fort riche, il la répudia, pour épouser Cornélie, fille de Cinna, lequel avait été quatre fois consul (dimissa Cossutia quae familia equestri sed admorum dives praetextato desponsata furat…) ».
L’examen des rares sources et la compilation des études sur le sujet mènent à dégager l’hypothèse suivante. César, venant juste de revêtir la toge virile, a épousé Cossutia, issue d’une riche famille de l’ordre équestre, entre juillet 85 av. J.-C. et juillet 84 av. J.-C. (sans doute à l’instigation de ses parents et pour des raisons financières, la famille n’étant pas spécialement riche) et en divorça l’année suivante, sous le consulat de Lucius Cornelius Cinna, dont il épousa la fille, Cornelia (un choix plus personnel traduisant une orientation politique qui ne s’est jamais démentie par la suite, César, bien qu’encore très jeune étant devenu le chef de famille à la mort de son père).
Plutarque, quant à lui, n’apporte pas une solution satisfaisante, car le récit qu’il fait de la vie de César comporte certaines incohérences :
« Au retour de sa questure, il épousa en troisièmes noces Pompeia ; il avait de Cornélia, sa première femme, une fille, qui par la suite fut mariée au grand Pompée ». Le passage comporte une contradiction que Napoléon III avait déjà relevée en son temps. Enfin, si Pompeia Sylla est la troisième femme de César, et Cornélia sa première, Plutarque ne mentionne pas l’identité de sa seconde épouse. Il semble plus vraisemblable que Cornélia fut la seconde épouse de César et Cossutia sa première.
En 68 av. J.-C., après avoir exercé les fonctions de questeur en Hispanie, César épouse Pompeia Sylla, car sa deuxième femme Cornélia était morte l’année précédente.
Cinq ans plus tard, en 63 av. J.-C., César est élu pontifex maximus et décide de divorcer à la suite de relations supposées entre sa femme et un jeune patricien, Clodius Pulcher.
Enfin, en 59 av. J.-C., il épouse Calpurnia Pisonis avec laquelle il restera lié jusqu’à sa mort en 44 av. J.-C.
SES ENFANTS :
Cornelia Cinna lui donne son unique enfant légitime, une fille prénommée Julia, qui naît en 83 av. J.-C. ou 82 av. J.-C. et épouse Pompée en 60 av. J.-C. Elle meurt en 54 av. J.-C.
Au cours de son séjour en Égypte, César entretient des relations avec Cléopâtre VII qui accouchera plus tard (vers 47 av. J.-C., ou plus probablement vers 44 av. J.-C.) d’un enfant, Ptolémée XV dit Césarion. Cependant, la paternité de César envers cet enfant est discutée par les historiens et semble déjà être l’objet d’une polémique peu de temps après la mort du dictateur. Césarion est assassiné très jeune (15 ou 17 ans) par Octavien (futur Auguste), le fils adoptif de César et premier empereur romain.
En 46 av. J.-C., César, sans descendance légitime, adopte son petit-neveu Octave par testament qui, selon l’usage romain en cas d’adoption, est désormais appelé Caius Julius Caesar Octavianus (Octavien). Il deviendra plus tard Auguste, premier empereur de Rome.
Enfin, César est peut-être le père de Brutus, qu’il aurait eu avec Servilia Caepionis en 85 av. J.-C. En effet, Plutarque dans son œuvre, Vie de Brutus, rapporte la bienveillance de César envers celui-ci et la croyance qu’il avait acquise d’être le père naturel, l’enfant étant né durant la période où il fréquentait Servilia Caepionis.
Cléôpatre VII est aussi notre ancêtre par sa relation, non pas avec César mais avec Marc Antoine...
AMOURS ILLUSTRES :
César entretint des relations particulières avec Servilia Caepionis, la mère de Brutus, dont la passion pour lui était publiquement connue à Rome et qu'il semblait lui-même tout spécialement apprécier. Ainsi, Suétone rapporte les divers présents et avantages qu’il offrit à sa bien-aimée, dont une perle d’une valeur de six millions de sesterces.
César eut des relations amoureuses avec Eunoé, femme de Bogud, roi de Maurétanie. C'est cependant sa liaison avec Cléopâtre VII ( autre ancêtre) qui est restée la plus célèbre. Suétone rapporte comment il remonta le Nil avec la reine égyptienne et la fit venir à Rome où il la combla d’honneurs et de présents. C’était aussi pour lui un bon moyen de tenir sous contrôle l’Égypte, où trois légions étaient présentes, et dont la place dans l’approvisionnement en céréales de l’Italie commençait à devenir prépondérante. Toujours est-il que Cléopâtre est présente à Rome au moment de l’assassinat de son amant et qu’elle rentre rapidement dans son pays après le meurtre.
Suétone fait état d’une rumeur selon laquelle César, au début de sa carrière, aurait eu avec Nicomède, roi de Bithynie, des relations sexuelles où il aurait tenu le rôle passif : l'histoire le suivit sa vie durant. Reprise par Cicéron, Caius Memmius et d'autres de ses adversaires politiques, elle lui valut de Bibulus, son collègue au consulat, le surnom de « reine de Bithynie ». Lors de son triomphe à Rome, après les campagnes en Gaule, ses soldats chantaient encore : « César a soumis les Gaules, Nicomède a soumis César ». Lui-même, selon Dion Cassius, rejetait l'accusation, jusqu'à la nier sous serment.
Deux poèmes de Catulle laissent entendre que César et Mamurra, son ingénieur, auraient été amants ; toutefois leur auteur, nous dit Suétone, s'en est par la suite excusé. Quant à l'allégation, émise par Marc Antoine, selon laquelle Octave aurait obtenu d'être adopté par César au prix de faveurs sexuelles elle relève pour le même Suétone de la catégorie des « bruits infâmes » les plus facilement démentis.
César s'est aussi vu attribuer des conquêtes féminines nombreuses, particulièrement dans les rangs de la haute société romaine : à Servilia Caepionis, Suétone ajoute Postumia, femme de Servius Sulpicius, Lollia, femme d’Aulus Gabinius, et Tertulla, femme de Marcus Crassus ; il évoque également des soupçons concernant Mucia, la femme de Pompée, et Tertia, la propre fille de Servilia. Ce penchant de César pour les amours illicites est lui aussi chanté en vers par ses soldats lors de ses entrées triomphales (rappelantque la calvitie dont il souffrait était un symbole de virilité) :
« Citoyens, surveillez vos femmes : nous amenons un adultère chauve.
Tu as forniqué en Gaule avec l’or emprunté à Rome. »
Le mot qui le proclame « mari de toutes les femmes et femme de tous les maris », que Suétone attribue à Curion l'Ancien, rassemble les deux imputations de « sodomite » et d'« adultère ». Comme le relèvent Florence Dupont et Thierry Éloi, si cette formule, lue avec le regard d'aujourd'hui, explique pour une bonne part la présence de César dans des recensions de « bisexuels célèbres », elle n'avait pas le même sens pour ses contemporains, dont les conceptions reposaient sur d'autres catégories. La société romaine ne réprouvait pas qu'un citoyen ait des partenaires sexuels des deux sexes ; en revanche, elle faisait d'un comportement sexuel passif le signe d'une soumission ou d'une infériorité indignes de son statut : une infamie qui, dans le cas de César, était contrebalancée, selon Eva Cantarella, par la réputation de virilité tirée de ses conquêtes, tant féminines que militaires. Cependant les deux allégations symétriques renvoient au fond à la dénonciation d'une même hypersexualité, incontrôlée et dégradante ; Florence Dupont et Thierry Éloi y lisent un lieu commun, un topos des discours sur les « tyrans », qui vise plus particulièrement, à propos de César, son aspiration supposée à la royauté.
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Quintus Servilius Caepio (consul en -106):