Il faut s'y faire avec les regroupements de communes, comme celle de Bon Repos sur Blavet intégrant l'ancienne commune de Laniscat.
L'abbaye de Bon Repos vu du ciel (Survol de France).
L'abbaye Notre-Dame de Bon-Repos (en breton abati Itron-Varia a Verrepoz) est située sur la commune de Saint-Gelven dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne, en France. Elle se trouve le long du Blavet, également canal de Nantes à Brest à cet endroit.
L'abbaye cistercienne fut fondée le par le vicomte Alain III de Rohan et son épouse Constance de Penthièvre de Bretagne, en forêt de Quénécan sous le nom de "Sanctae Mariae de Bona Requie" en présence de Dom Pierre, abbé de Clairvaux, de Dom Simon abbé de Savigny et de Raoul II de Fougères. La première communauté l'occupant viendra d'ailleurs de Savigny.
Alain III de Rohan et Constance de Penthièvre figurent dans ma généalogie (Christian Le Gac).
Selon certaines généalogies, Constance aurait été mariée en premières noces à Guillaume FitzEmperesse, dit « Tournemine », troisième fils de Geoffroy V d'Anjou et de Mathilde l’Emperesse, et frère cadet du roi Henri II d’Angleterre, fondateur de la Maison de Tournemine. Toutefois, il n’existe aucune preuve de cette union, ni d’ailleurs de l’identité exacte de Guillaume « Tournemine »3,note 1. Si ce mariage a bien eu lieu, quelle que soit l'identité exacte de Guillaume Tournemine, il date d'après le mariage de Louis VII et d'Adèle de Champagne, le .
Constance épouse ensuite Alain III, vicomte de Rohan, avec qui elle fondera l’Abbaye Notre-Dame de Bon-Repos le . J'ai aussi cette généalogie (les deux mariages de Constance de Penthièvre).
La crypte de l'église abbatiale servira entre 1196 et 1516 de sépulture à treize vicomtes de la grande famille de Rohan ainsi qu'à plusieurs de leurs épouses.
Prospère jusqu'au XVIe siècle, l'Abbaye devient alors royale sous le régime de la commende en 1534. Commence pour elle une période de déchéance qui s'achève au XVIIIe siècle par l'arrivée à sa tête en 1683 de l'abbé Philippe Alexandre Montault-Navaille de Saint-Genies, qui reprend en main l'abbaye ruinée. Elle redevient alors prospère pour environ un demi-siècle. Plusieurs de ses abbés sont alors issus de la Famille de Rougé et du Plessis-Bellière, une ancienne famille bretonne.
À la Révolution française de 1789, les 4 derniers moines de l'abbaye de Bon Repos fuient vers l'Angleterre et laissent l'abbaye à l’abandon. Cette date marque la fin de la vie monastique au sein de cette dernière. En 1791, un inventaire est réalisé dans l'abbaye par les révolutionnaires, puis elle est vendue comme bien national, et achetée par un tisserand révolutionnaire, maire de Rostrenen, Julien Le Bris, qui y installera une manufacture de textile. Ce n'est qu'en 1796 qu'elle sera pillée - et non brûlée - par les chouans qui l'occuperont à plusieurs reprises comme caserne ou du moins comme refuge exceptionnel.
Elle servit ensuite d'abris aux constructeurs du canal de Nantes à Brest, puis tomba pour de longues années à l'abandon.
L'abbaye n'était plus qu'à l'état de ruines quand en 1986, l'association des Compagnons de l'abbaye de Bon-Repos a entrepris un long travail qui a porté ses fruits avec la rénovation totale de l'angle sud-est de l'abbaye qui est désormais ouverte au public. Ces travaux sont financés localement dans un premier temps par des dons, et par la suite, par le Fonds européen de développement économique et régional (FEDER) à hauteur de 75%, l’État français, le Conseil Régional, le Conseil Général et les collectivités territoriales.
(Wikipédia)
Voilà comment j'ai découvert enfant, l'abbaye de Bon Repos !.
Bon Repos, au bord du Blavet (et canal de Nantes à Brest).
Suivent pour le site de Bon repos de nouvelles photos du jeudi 29 juin 2023 :
Les forges des Salles sont un ancien établissement sidérurgique français, fondé en 1623 par Geoffroy Finement d'Angicourt.
Ce site abrite une des forges à bois les plus anciennes de Bretagne, vestige rare d'une activité prospère et industrielle pendant près de trois siècles jusqu'à l'extinction du haut-fourneau en 1877.
Les premiers hauts-fourneaux à soufflerie hydraulique apparaissent en Bretagne en 1510. En Bretagne, on fabriquait du fer dans des fourneaux à bras. La forêt de Quénécan était occupée par des chevaux sauvages qui étaient régulièrement capturés pour être vendus dans les foires locales.
De 1621 à 1623 sont construites les forges des Salles par Geoffroy Finement d'Angicourt, ancien maître de forge en Suède, au cœur de la forêt de Quénécan , sur le domaine et à la demande de Henri II, duc de Rohan (on trouve du minerai de fer de bonne qualité dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres autour du site, les forêts avoisinantes peuvent fournir le charbon de bois et la rivière qui passe dans la vallée permet de faire tourner une roue à aubes, laquelle actionnait les soufflets de la forge).
L'usine comprend trois haut-fourneaux, une affinerie, une fonderie et trois étangs artificiels. Un canal est creusé pour alimenter le lavoir à mines. Ce succède comme bailleur :
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1635 : François de Montullé, maître des forges de Riaillé
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1637 : Laurens Fineman, fils de Geoffroy, qui reprend la forge
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1641 : Jacques Doysseau, des forges d'Orthe, dans le Maine
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1647 : Julien Le Doyen de la Richardière, maître des forges de Riaillé
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1683 : Siméon Hay de Couellan et François de Farcy, nobles bretons
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1701 : Pierre Hameau et sa famille. Ce dernier avait précédemment prospecté la Nouvelle-France afin d'y installer une forge. La famille gérera les Salles pendant un demi-siècle.
Une ordonnance fixe en 1723 les conditions légales de la création des forges françaises. Pour le roi, les forges sont des instruments stratégiques. Il autorise la noblesse, propriétaires de vastes domaines fonciers, à investir dans l'industrie. Aux Salles, le duc de Rohan pouvait passer en gestion directe des forges.
Le découpage départemental décidé lors de la Révolution française fait passer la limite entre le Morbihan et les Côtes-du-Nord par le cours d'eau qui traverse le site. En conséquence, le village des Salles a possédé par la suite deux bureaux de poste.
Pendant la Révolution française, De Boishardy, avec 1 200 hommes, attaque en les forges des Salles. Ayant rasé tous les patriotes et pillé les maisons, les chouans emportèrent les armes : 40 fusils, 2 canons et un baril de poudre.
Louis Henri de Janzé rachète en 1802 les forges des Salles. Les forêts françaises sont à la limite de la surexploitation pour fabriquer la grande quantité de charbon de bois nécessaire à la sidérurgie et à l'industrie textile. L'année suivante sont prises les premières mesures de protection de la forêt de Quénécan. La famille de Janzé entreprend des plantations d'arbres et d'autres mesures de restauration de la forêt.
La « forge neuve » est construite en 1815 sur le dernier étang et en 1833 ouvre l'école. Riant et Langlois, industriels nantais, sont les bailleurs en 1841. La fabrication de fer aux forges des Salles prend fin car la forge et la fonderie s'arrêtent. Les bailleurs continuent à faire fabriquer de la fonte dans le haut-fourneau, et vendent des écorces aux tanneries de Pontivy.
En 1844, la petite halle à charbon est construite et est mise à feu le nouveau haut-fourneau (l'actuel). La forge neuve est transformée en 1847 en moulin à tan. Ce moulin est affermé aux frères Simon de Martigné-Ferchaud.
Garnier, homme d'affaires nantais est le bailleur en 1853. La naissance de nouveaux procédés industriels change également les lieux de production. On passe d'une production domestique à une production plus intensive. Mais aux forges des Salles, on ne change ni le procédé ni la production.
Le haut-fourneau actuel est construit en 1859 sur l'emplacement du fourneau Riant et de la grande halle à charbon. L'étang du village est comblé pour raisons sanitaires. Carré-Kérisouët, maîtres des Forges du Vaublanc, est bailleur en 1865 et en 1870 les sœurs du Saint-Esprit s'installent aux forges. Elles gèrent l'école et une petite pharmacie.
Le haut-fourneau s'arrête définitivement en 1877. Il est démonté et la famille de Janzé cherche à reclasser les ouvriers en développant d'autres activités sur le site, mais ce fut un échec. D'où la "fossilisation" du site, étonnamment bien conservé.
En 1940, les Allemands occupent la forêt de Quénécan. Le camp de munition des Allemands explose le .
Le café-épicerie ferme en 1954 et l'école mixte, tenue par les Filles du Saint-Esprit, en 1968.
L'"Association des Amis des forges des Salles" est fondée en 1990 et en 1992 a lieu l'ouverture au public et le début des travaux de restauration des bâtiments selon les méthodes traditionnelles.
Construit sur deux niveaux, le village rassemble toutes les caractéristiques propres aux premières cités ouvrières. Disposition des habitations, type d'ateliers, inclinaison des chemins, tout a été minutieusement réfléchi pour faciliter le travail… Sous les fenêtres du maître de forges.
Le village est réparti sur deux niveaux : l'un destiné au labeur, l'autre à l'habitat. Les espaces de vie et de travail sont répartis de part et d'autre des canaux d'irrigation, et sont raccordés par un plan incliné en pente douce, ceci afin de faciliter les communications et le transport de marchandises. Cette contiguïté des espaces de vie et de travail est typique de tous les sites sidérurgiques de l'Ancien Régime.
« La disposition classique de l'occupation du terrain est parfaite. Au nord, sur un coteau, la maison du maître domine l'ensemble des installations industrielles. Le côté ouest est constitué de la digue de retenue des eaux et sur le côté sud sont établis les magasins de charbon et à minerai, ainsi que des logements pour le personnel. Ces demeures sont un exemple très caractéristique de la façon dont était conçue au XVIIIe siècle cette première forme de cité ouvrière. »
— Daumas, in Archéologie Industrielle
Les logements spécialement conçus et réservés pour les ouvriers étaient une manière pour les dirigeants des forges d'attirer une main d’œuvre qualifiée et d'offrir ainsi une certaine forme de stabilité.
Les ouvriers permanents, appelés « internes », sont hébergés sur place avec leurs familles dans ces bâtiments spécialement conçus pour eux. Construite à la fin du XVIIIe siècle, la Rangée des forgerons est particulièrement cohérente : c'est un alignement de douze logements identiques en schiste gris de provenance voisine et liés par un même toit en ardoises surmonté de lignolets. Ces logis communiquent deux par deux et comportent une pièce unique au rez-de-chaussée. Celle-ci est accostée d'une ou deux minuscules pièces qui faisaient usage de crèche pour les animaux ou de sellier, d'un petit jardin et d'une chanvrière. Chaque famille de forgeron possède généralement une poule et souvent une vache, avec le droit de la faire paître sur les terres du domaine. Près du petit muret du ruisseau de la forge, deux cabinets d'aisance étaient mis à disposition de la population. Les forgerons ne payaient pas de loyer.
Mais, malgré le caractère quelque peu privilégié de cette « aristocratie » ouvrière, ces habitations ne présentaient que très peu de signes de richesse. En 1841, 73 personnes habitent la Rangée et les deux maisons voisines. Ils étaient souvent originaires de Normandie, ou de la région de Châteaubriant. Ils s'appelaient Vavasseur, Luneau, Laumaillé, Barbier, Launay, Baniel. Les familles de forgerons formaient une communauté francophone à l'intérieur de ce pays breton.
Dans la forêt, les sactiers chargent le charbon et le minerai destinés au haut-fourneau. La mauvaise qualité des chemins et l'éloignement des chantiers peuvent rendre le travail très difficile. Quand les chemins sont praticables, les sactiers transportent minerai et charbon jusqu'à la forge dans des charrettes. En hiver et lorsque les conditions sont défavorables, ils chargent la marchandise directement sur le dos de petits chevaux. Le minerai est placé de chaque côté de l'animal dans des sacs de 30 à 40 kg, et le charbon de bois, plus encombrant, dans un seul de 50 à 60 kg. Les meilleurs chevaux peuvent transporter jusqu'à 120 kg. Arrivés à destination, les sactiers viennent remplir les deux grandes halles de stockage du village sidérurgique : le charbon est déversé depuis l'arrière par les ouvertures du haut et tombe dans la halle par gravité. Les croisillons et les palisses en bois permettent d'aérer le charbon, tout en le protégeant.
Il faut attendre 1833 pour voir s'établir aux forges une véritable école officielle. Jusque-là, des précepteurs instruisaient les enfants du régisseur, des commis et parfois des forgerons. Au début du XIXe siècle, la Bretagne est globalement très peu instruite par rapport au Nord et à l'Est de la France, et les femmes y sont deux fois plus ignorantes que les hommes. En 1833, la loi Guizot impose aux communes de plus de 500 habitants de créer une école de garçons et de financer son entretien, ainsi que le salaire de l'instituteur. L'école de Perret sera installée ici, une obligation qui n'est pas bien accueillie par le directeur de la forge, qui se voit obligé de trouver un logement pour l'instituteur et de payer tous les frais générés par l'école. Sa correspondance écrite le prouve, le directeur de l'époque considère le chapelain et l'instituteur comme des improductifs qui grèvent le budget.
Aux forges, l'école n'est pas obligatoire. Elle est catholique, mixte et gratuite. L'enseignement qui y était dispensé a permis à plusieurs ouvriers de s'élever dans la hiérarchie de la forge. Vers la fin du XIXe siècle, la congrégation des Filles du Saint-Esprit installe trois religieuses comme enseignantes. L'une d'entre elles était également infirmière. L'école a fonctionné jusqu'en 1968, soit 90 ans après l'arrêt de l'activité sidérurgique !.
L'expression « maître de forges » fait référence au propriétaire et dirigeant d'établissement métallurgique de production de fer, de fonte ou d'acier. Il possède souvent plusieurs forges et ne réside pas toujours sur place. L'élément distinctif et le plus original est le jardin, appelé le Thabor, aménagé en terrasses au-dessus du logis. Au sommet, l'orangerie, qui a servi ensuite de château d'eau, et qui offre un panorama sur le site.
La charpenterie et ses techniciens occupent une place centrale dans le quotidien de la communauté. La taille et l'emplacement des bâtiments attestent de leur importance. Les forges ne pouvaient fonctionner que grâce à de nombreuses machines hydrauliques (martinets, soufflets…) toutes mues par des roues en bois qu'il fallait réparer ou changer périodiquement. Un travail important, sans compter la place centrale que le bois occupait dans la vie des villageois. Tous les outils, véhicules et objets du quotidien nécessitaient du bois ! Le charpentier vivait sur le site avec sa famille, dans une maison confortable et ensoleillée. Dans les locaux du charpentier, on trouvait aussi le souffletier, qui fabrique et répare les soufflets du haut-fourneau et des ateliers.
Les églises des villages voisins étant éloignées de plusieurs kilomètres, la chapelle des forges est indispensable pour que les habitants du village puissent participer à l'office du dimanche. Cette chapelle sans clocher, sans même une croix au sommet de sa toiture (elle fut au départ un temple calviniste), rappelle la sobriété protestante que les Rohan ont insufflée dans la région. Cependant, impossible de préciser la date de sa construction sans une analyse dendrochronologique de la charpente. Un chapelain, logé dans la maison du régisseur et rétribué, servait la chapelle. Il était parfois remplacé par le curé de Perret. Située à l'arrière du logis, les maîtres pouvaient se rendre directement à la chapelle grâce à un simple escalier et une passerelle.
Personnage indispensable à l'organisation de la forge, chaque commis dispose d'un logement pour lui et sa famille. Alignés devant l'étang, ces logis bénéficient de l'ensoleillement, d'un jardin et d'arbres fruitiers à l'arrière. Une situation agréable, si l'on omet la présence voisine de l'étang et de ses armées de moustiques. Vecteurs de maladie, ils ont transmis de nombreuses fièvres aux habitants de la forge. Les commis et leur famille décident progressivement de les abandonner, jusqu'à ce que l'étang soit finalement comblé en 1859 pour des raisons sanitaires.
La régie est le bâtiment stratégique du site. Tous les ouvriers y passent pour recevoir leur solde. Tous les échanges monétaires transitent par la régie. C'est ici que les comptes sont tenus par le caissier et le régisseur, le second personnage en importance des forges. Au-delà d'une simple comptabilité, on y reçoit les courriers et les commandes, et on y élabore les salaires des ouvriers. Cependant, il n'était pas rare de voir le régisseur ou le caissier faire à cheval la tournée des clients afin de prendre les commandes et d'encaisser les dernières factures encore impayées. Même si les forgerons bretons sont moins payés que les normands, ils sont enviés par les ouvriers de l'extérieur pour la stabilité de leur situation et l'importance de leur statut. Quant aux régisseurs et aux commis, ils sont payés à l'année. Ils exercent souvent d'autres activités en parallèle, par exemple le négoce de cidre ou de tabac. Le régisseur procédait parfois à des distributions gratuites de nourriture et de vêtements pour les pauvres, et donnait une rente aux veuves.
Très sollicité, le maréchal fabrique et répare toutes les pièces en fer des machines de la forge et des charrettes. Le maréchal de forge collabore activement avec le souffletier et le charpentier. À eux trois, ils fabriquent l'essentiel de l'outillage et de la machinerie des forges. Mais le maréchal est aussi « taillandier », c'est-à-dire un forgeron spécialisé dans la confection d'objets tranchants. Il fabrique également les outils nécessaires aux forgerons, aux bûcheurs et aux mineurs. À l'occasion, le maréchal peut également devenir « ferrant » et s'occuper des chevaux de la forge afin de voir grossir ses revenus.
La cantine est le lieu de rencontre où les ouvriers de l'intérieur et de l'extérieur viennent boire et se distraire. La cantine est l'endroit où les ouvriers se retrouvent pour boire du cidre fait maison et de l'eau de vie, particulièrement le dimanche après la paie. Ce lieu joue aussi le rôle d'épicerie et l'on peut s'y procurer chandelles, allumettes, huile, savon, graisse, amidon, résine, œufs, poudre à fusil, fil et aiguilles… En bref, tous les petits besoins du quotidien ! Enfin, la cantine fait également office d'auberge avec son écurie. Elle accueille les marchands ambulants qui sillonnent les campagnes bretonnes et les voyageurs de passage avec leurs chevaux. Le pain est produit sur place grâce à deux fours construits à proximité. Sous la direction de la famille Janzé, les cantiniers étaient indépendants et payaient une ferme de 500 francs par an à la forge. La cantine était louée généralement à un couple de cabaretiers. Dans le cas contraire, d'anciens ouvriers remplissaient ce rôle. Quand une commande urgente nécessitait de travailler la nuit, le régisseur payait le cidre et le repas aux forgerons. Après la cessation de l'activité en 1878, la cantine continue à fonctionner sous la forme d'un café-épicerie jusqu'en 1954.
Depuis le haut ou le bas du bâtiment, on peut très bien voir l'emplacement du gueulard par lequel les combustibles étaient jetés dans le haut-fourneau, transportés par wagonnet depuis les halles de stockage. De l'autre côté de ce bâtiment, à la place du bassin (qui n'existait pas à l'époque), se trouvait la halle de coulée où les gueuses étaient formées. Dans le haut-fourneau, s'opère la transformation du minerai en fonte. Il est ensuite directement coulé dans des moules.
Construit en 1841 pour relancer la production, le bâtiment du haut-fourneau est modernisé quelques années plus tard grâce l'installation d'une soufflerie à pistons flambant neuve. En 1859, le maître de forges Garnier commande un nouveau haut-fourneau entièrement constitué de briques aux architectes Thomas et Laurens, ingénieurs de l'École Centrale. L'exploitation se termine en 1877. Seuls 4 ou 5 hommes restent et continuent de produire des gueuses de mauvaise fonte qu'ils expédient à Basse-Indre, au sud de Nantes, via le canal de Nantes à Brest, qui vient d'ouvrir. Le haut-fourneau est finalement démonté en 1914 afin de pouvoir vendre les briques qui le constituent. Seul demeure aujourd'hui son bâtiment protecteur.
La fonderie permet de transformer les barres de fer brut, préalablement réchauffées au four, en les écrasant entre les deux rouleaux d'un aplatissoir. On obtient ainsi du fer marchand, de la carriole ou des verges à clous.
La fonderie des forges des Salles a été construite au XVIIe siècle. À l'époque, il s'agissait d'une évolution inédite. La technique consistait à chauffer le fer pour en faire des barres laminées et allongées. Elles étaient ensuite présentées dans des rouleaux appelés « taillants » pour en faire des plaques. Le « taillant » est une sorte d'aplatissoir, constitué de disques d'acier disposés en quinconce et constamment arrosés. Cette opération s'effectuait en plusieurs passes afin d'obtenir les plaques de l'épaisseur désirée. Les plaques étaient ensuite fendues dans leur longueur entre deux cylindres à taillants pour former des barres de sections différentes. Finalement, on obtenait des fers carrés et des verges à clous, une spécialité bretonne vendue jusqu'à Bordeaux par le port d'Hennebont. « Il a été fendu 170 000 kg de vergettes, 3 000 kg de feuillard et passé pour fer à chevaux, 20 000 kg de fer carré et 5 000 kg pour bande de charrettes, total 19 800 kg… » écrit Mario à l'ingénieur des mines en 1832.
La fonderie était construite près d'un étang afin de profiter d'une chute d'eau suffisante pour mouvoir les machines. Avec ses deux roues à aubes, la fenderie est une très grande consommatrice d'eau. Comme la sécheresse représente un problème sérieux et récurrent, la fonderie ne fonctionne que lorsque c'est absolument nécessaire, soit cinq à six fois par an… Mario l'atteste par exemple dans une lettre avec de Janzé en 1833 : « Depuis 8 jours notre forge est tout à fait en chômage afin de conserver l'eau pour faire aller notre fonderie pendant 2 jours s'il est possible. »