18 juillet 2022
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Le pays des Abers est une zone touristique de France située dans le nord du Finistère en région Bretagne, qui peut aujourd'hui se délimiter par le territoire de la communauté de communes (une circonscription administrative, donc) du Pays des Abers.
Un aber est un estuaire, une ancienne vallée fluviale envahie par la mer. Le « pays des Abers » doit son nom de deux d'entre eux, l'aber Wrac'h et l'aber Benoît. Il se situe dans un triangle dont les sommets sont Saint-Pabu, Plouguerneau et Kersaint-Plabennec, à 25 km au nord de Brest.
L'histoire du pays des Abers est largement attestée dès le Néolithique, l'époque des premiers agriculteurs. L'île Guénioc, au large de Saint-Pabu, abrite quatre cairns, soit douze tombes en tout, qui ont abrité, il y a environ cinq mille ans, les dépouilles de quelques-uns des plus anciens agriculteurs de Bretagne. Ce sont parmi les premiers témoignages de cette culture en Bretagne.
Vers , un nouveau peuple arriva à la pointe de l'Armorique, porteur d'une culture guerrière et aristocratique. Ce peuple, qui tirait sa richesse de la maîtrise de la fonte du bronze, prospéra dans la région grâce aux carrières d'étain que l'on y trouvait, notamment à Bourg-Blanc, où elles seront exploitées jusque dans les années 1970. L'aristocratie de cette époque honorait ses morts par l'érection de tombes somptueuses, de grands tumulus, dont un grand nombre a été découvert dans le pays des Abers. Celui de Kersaint-Plabennec abritait la sépulture d'un enfant d'une douzaine d'années. À Plouguerneau, on en a trouvé trois à Saint-Michel, sur une zone dominant la mer. De ces trois monuments, il ne reste plus grand-chose, les vastes monticules s'étant lentement érodés au cours des ans. Seulement les trois petites « tables de pierre », destinée à protéger les cendres des défunts, subsistent. Pour les gens de Plouguerneau, le diable y cachait son or. Le trésor apparaissait aux yeux des hommes à certaines périodes de l'année et à l'aube. Un passant éventuel aurait alors pu s'en emparer mais il valait mieux y réfléchir à deux fois, car rares sont ceux qui ont volé l'or du diable sans s'en repentir par la suite !
Les « petits princes » de l'âge de bronze, qui assuraient leur domination grâce à leurs armes en bronze, furent finalement vaincus par des peuples venus de l'est, les Celtes, possesseurs d'une nouvelle technologie, celle du fer avec lequel ils pouvaient fabriquer des armes plus résistantes. Ils arrivèrent bientôt jusqu'en Armorique, où ils s'installèrent, formant différentes nations. Le pays des Abers faisait partie du territoire des Osismes, dont la capitale était l'actuelle Carhaix.
Cette civilisation fut à son tour balayée par les Romains, qui étendirent leur domination jusqu'à la pointe de la Bretagne. À partir du IIIe siècle, une crise monétaire frappa l'empire romain et en 280 des révoltes paysannes commencèrent contre la charge toujours croissante des impôts. Ces paysans formèrent des bandes armées surnommées les bagaudes, venant d'un terme signifiant « les troupes ». Les villes construisirent des remparts pour se protéger de ces assauts qui durèrent jusqu'en 410.
La page la plus connue de l'histoire de la région est cependant celle des grandes migrations des peuples venus d'île de Bretagne, chassés par les Angles et les Saxons à partir du Ve siècle de notre ère. Des moines accompagnaient souvent les colons civils et assuraient leur encadrement religieux. Le pays des Abers, du fait de sa position géographique, servit de point d'arrivée à ces moines, qui partirent ensuite évangéliser d'autres parties de la Bretagne, ou parfois, restèrent sur place, fondant de nombreuses paroisses.
Les Bretons émigrés en Armorique connurent de nouvelles difficultés. Au cours du haut Moyen Âge, les attaques de pirates et Vikings se multiplièrent, favorisant l'émergence de nombreux petits seigneurs locaux, qui offrirent leur protection aux paysans alentour contre impôt. La situation évolua assez peu au cours du Moyen Âge, et ce jusqu'à la fin de la guerre de Succession de Bretagne. En 1365, Jean IV devint duc de Bretagne, et la région des abers put se lancer dans le commerce maritime et, sans doute dès la fin du XIVe siècle, dans le commerce du lin. À cette époque furent bâtis les enclos paroissiaux léonards.
Cette période, « l'âge d'or du Léon », ne fut pourtant pas toujours idyllique. Les paroisses du pays des Abers eurent souvent à faire face à des épidémies, des famines, des guerres, des raids destructeurs de la part de l'ennemi anglais sur les côtes. Les famines durent beaucoup à la période de froid très important qui toucha l'ensemble de l'Europe du XVIe au début du XVIIIe siècle. Ce « Petit Âge glaciaire » eut pour effet d'appauvrir les paysans locaux, forcés de cultiver malgré tout.
En 1668 et 1669, l'administration royale, entreprit de mettre en place un recensement visant à enrôler de nouveaux soldats. Tous les hommes vivant à moins de quatorze kilomètres des côtes devaient servir le roi une année sur quatre. Malgré tout, le système ne suscita pas de révolte importante car le conscrit bénéficiait de certains avantages.
La population ne montra des velléités de rébellion qu'à la Révolution, mais pas tant à l'égard de la noblesse qu'à l'égard des levées d'hommes exigées par la toute jeune république et, surtout, à l'égard des prêtres jureurs. Certains prêtres préférant s'enfuir plutôt que de jurer fidélité à la République. Dans des paroisses comme Plabennec et Kersaint-Plabennec, les femmes organisèrent une procession contre la levée de trois cent mille hommes exigée par le nouveau gouvernement. Ce manque d'empressement général pour la Révolution suscita la méfiance du gouvernement révolutionnaire.
L'aber Wrac'h, dont l'intérêt stratégique avait déjà été remarqué par Vauban, reprit de son importance lors de la Première Guerre mondiale. Malgré son éloignement du théâtre principal des conflits, c'est là que des soldats américains s'installèrent en 1917, sur l'île Terc'h, qui fut rebaptisée « île aux Américains ». L'île avait été choisie pour abriter une base d'hydravions, destinés à soutenir la guerre contre les sous-marins allemands qui faisait des ravages dans cette zone et verrouillaient le passage entre la Manche et l'Atlantique. La base n'entra qu'en activité en 1918 et l'armistice fut signé peu après.
Les fortifications construites par Vauban et ses successeurs connurent surtout un regain d'activité pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands les développèrent considérablement, les intégrant au mur de l'Atlantique qui hérissait l'ensemble des côtes de nombreux bunkers.
Le territoire du pays des Abers compte deux abers. L'aber Wrac'h est le plus grand des deux, la mer remonte sur 12 km dans l'aber jusqu'au lieu-dit Le Diouris en passant par le pont du Diable (pont Krac'h, Pont-Grach, ou « pont an Diaoul »). Son embouchure, large de 2 km, abrite le célèbre port de plaisance de l'aber Wrac'h. Dans le second, l'aber Benoît, la mer remonte sur 10 km jusqu'au moulin de Tariec. Au début du siècle, plus d'une centaine de moulins se trouvaient le long de ses rives et aux alentours.
Des nombreuses plages se situent dans la zone touristique, à Landéda on trouve quatre plages, les dunes de Sainte Marguerite, la plage de Cézon, la Baie des Anges et le Port Scave. À Saint-Pabu, on en dénombre quatre, Corn ar Gazel, Beniguet, Erléac'h et Coulouarn. La commune de Plouguerneau abrite de nombreuses plages dont la plage de Saint Cava, la plage de Kervenni, la plage de la Grève Blanche, la plage du Korejou, la plage de Moguéran, la plage du Zorn et la plage du Vougo.
De multiples îles qui faisaient autrefois partie du continent sont visibles et parfois accessibles à pied telles que l'Île Cézon, l'île Garo, l'île Guenioc, l'île Wrac'h, l'île Tariec, l'île Vierge, Roc'h Avel et Trevors.
Lilia Plouguerneau, le phare de l'île vierge.
Le phare de l'île Vierge, est un phare maritime construit sur un îlot dénommé « île Vierge » à 1,4 km du lieu-dit de Kastell Ac'h, sur la côte bretonne. Il est situé dans le Finistère et dépend administrativement de la commune de Plouguerneau. Ce phare est classé au titre des monuments historiques depuis le
L'île Vierge marque la limite orientale entre la Manche et la mer Celtique. Située à environ 1,4 km au nord du lieu-dit de Kastell Ac'h, elle relève de la commune de Plouguerneau. Sa superficie est de 6 ha.
L'île aurait été un ancien sanctuaire druidique. Au XVe siècle, les frères mineurs cordeliers y fondèrent un couvent ; une partie des moines, « ce lieu estant devenu inhabitable à cause de sa stérilité et du peu de moyen qu'il y avoit de l'avictuailler de la grande terre », quitta l'île pour fonder le monastère de Saint-François de Cuburien en 1531 ; d'autres y restèrent une soixantaine d'années avant de s'installer en 1509 à l'abbaye Notre-Dame-des-Anges à l'Aber Wrac'h. Le nom de l'île vient probablement du fait que la chapelle du couvent avait été dédiée à la Vierge Marie.
Par la suite, l'île Vierge sert de point de défense de la côte, avant d'être achetée en 1844, avec ses dépendances, son droit de pâture et de sécherie du goémon par l'État au sieur Goyon de Coëpel.
L'ancien phare a été construit entre 1842 et 1845 à partir de pierres granitiques prises sur place, c'est une tour carrée haute de 33 mètres, avec à sa base un bâtiment rectangulaire de deux étages. Servant, ainsi que le sémaphore de l'île Wrac'h et le feu du clocher de Plouguerneau à signaler l'entrée de l'Aber Wrac'h, il est allumé pour la première fois le . Son premier feu était un feu fixe blanc ayant une portée de 14 milles. Équipé selon le système de Fresnel, il fonctionna d'abord à l'huile de colza, puis aux huiles minérales.
Vers la fin du XIXe siècle, son manque de puissance et l'impossibilité d'installer un feu plus performant conduisirent à son remplacement par un plus grand édifice. Son feu resta en activité pendant la durée des travaux du phare actuel.
Il était aussi doté d'une corne de brume. Elle n'est plus en activité aujourd'hui. La sirène actuelle a 1 200 W de puissance.
L'ancien phare sert désormais d'amer.
Les logements de gardiennage y sont installés. Un radiophare complète l'installation.
« Sept maçons et dix-huit manœuvres participaient, en 1899, à la construction du phare. Les maçons viennent du Cap Sizun qui est renommé en Bretagne pour l'excellence de ses ouvriers. Payés à raison de 4 fr. 50 par jour, ils habitent l'île été comme hiver. L'entrepreneur des travaux, M. Le Corre, a fait construire pour eux des baraquements en planches (...). Une cantine est annexée aux baraquements : contre une faible somme mensuelle de huit francs, les maçons y font tremper leur soupe trois fois par jour. Quant aux manœuvres, qui sont presque tous des pêcheurs sans emploi, leur salaire varie entre 2 fr. et 2 fr. 50. La plupart sont de Plouguerneau ; ils apportent leurs provisions avec eux et une barque les ramène à terre chaque soir. »
Construit de 1897 à 1902, d'une hauteur de 82,5 m, il est le 4e plus haut du monde. Il balaie tout le nord du Finistère à 52 km à la ronde. L'intérieur est tapissé de 12 500 carreaux d'opaline provenant des usines Saint-Gobain.
C'est une tour à triple paroi, tronconique à l'extérieur, cylindrique à l'intérieur, en moellons de granit, sur un soubassement de pierre supportant une lanterne de grande taille.
Il y a au total 397 marches : 5 marches en granit à l'extérieur du phare pour passer du socle à la tour ; 360 marches suspendues en pierre de taille, toutes uniques et faites sur mesure, pour monter au sommet de la tour cylindrique ; 32 marches en fer pour atteindre la lanterne.
On peut visiter le grand phare, l'accès à l'île se faisant par bateau ou à pied (uniquement lors des grandes marées).
Il a été électrifié en 1956 et doté d'aérogénérateurs en 1967, ces derniers étant finalement retirés en 1994.
La dernière relève de gardiens a eu lieu le vendredi , après quoi le phare est devenu totalement automatisé. Il est télé-contrôlé depuis le phare du Créac'h sur l'île d'Ouessant.
Lilia Plouguerneau, la pointe de Kastell Ac'h.La statue de Victor Hugo, "l'homme qui marche" de René Coutelle fait face à l'île vierge.
Ce détail est tiré d’une des vingt-et-une sculptures sur granit réparties sur la commune : « L'homme qui marche » de René Coutelle. Cette statue de pierre de plusieurs mètres de haut représente Victor Hugo contemplant la Manche, cette mer dont il sera entouré pendant toutes ses années passées à Guernesey.
Cette œuvre a été réalisée dans le cadre d’un des trois symposiums organisés en 1988, 1990 et 1992 à l’initiative de François Breton, artiste sculpteur. L’édition de 1992 rend hommage aux « travailleurs de la mer ». « Travailleurs de la Mer », Victor Hugo, évidemment !.
Le phare de l'île Wrac'h.
L'Île Wrac'h est une des îles de l'Aber Wrach dans le Finistère, en Bretagne. Elle est située sur le territoire de la commune de Plouguerneau.
Le phare de l'Île Wrac'h a été gardienné depuis sa mise en service en 1845 jusqu'en 1993 ; les gardiens étaient le plus souvent des inscrits maritimes ou des militaires en retraite, mais aussi parfois des veuves. Parmi ces gardiens, Yves Kerros, gardien entre 1895 et 1902, auquel succède sa femme lorsque celui-ci est nommé au phare de l'Île Vierge ; Mme veuve Riou, née Nicolas, entre 1912 et 1918 ; François Léon, déporté en 1942 car il possédait un fusil de chasse au phare (il fut fusillé à Cologne (Allemagne) le ) ; François Bellec entre 1949 et 1964 ; François Roudaut entre 1964 et 1973 ; Yves Merdy entre 1973 et 1993 fut le dernier gardien du phare.
Selon le témoignage de François Bellec, la vie de gardien de phare n'était pas si simple. Jusqu'en 1936 l'allumage du feu, qui était alors une lampe à pétrole, obligeait à monter l'échelle, y compris les jours de tempête, pour l'allumer (le phare fut ensuite électrifié). Le gardien devait aussi assurer l'entretien du phare et des terrains l'avoisinant, ainsi que la peinture des balises de l'Aber Wrac'h ; il assurait aussi un rôle de garde-côte. La gardien disposait d'un potager abrité par un mur et pratiquer un élevage restreint de moutons et de chèvres.
L’Aber-Wrac'h (aujourd'hui prononcé « Abèr Vrak » en français) est un fleuve côtier, puis dans sa partie aval, un aber du pays de Léon dans le nord-ouest du Finistère, en Bretagne. L'Aber-Wrac'h est le plus long et le plus septentrional des abers de la Côte des Abers. C'est également le nom du hameau de Landéda abritant le port du même nom.
Les sources de l'Aber-Wrac'h se trouvent entre Trémaouézan et Saint-Thonan et en grande partie à Ploudaniel dans le quartier de Lestréonec où l'on dénombre pas moins de quatre sources ; la longueur du cours d'eau est de 33,6 km. La plus grande partie de l'Aber-Wrac'h est une ria ou aber qui se jette dans la Mer Celtique.
Son tracé actuel sinueux, en « baïonnette », est un héritage de la tectonique hercynienne de la région. Tantôt, il emprunte des failles méridiennes, tantôt des failles N 100-110, parallèles à la faille de Kerforne.
L'Aber-Wrac'h arrose Ploudaniel, Le Folgoët, Lannilis et Plouguerneau et se termine en un long estuaire, un aber, entre la presqu'île Sainte Marguerite (Landéda) et le phare de l'Île Vierge de 82,5 m de hauteur, où l'on trouve quelques îles.
L'Aber-Wrac'h cesse d'être navigable au niveau du hameau de Paluden, à 4 km environ à l'intérieur des terres. Par le passé, les bateaux desservant Plouguerneau et Lannilis déchargeaient leurs cargaisons à cet endroit où une cale fut aménagée. Cette cale est toujours utilisée pour le débarquement de cargaisons de bois d'Europe du Nord. Le pont suspendu de Paluden permet de rejoindre les deux rives et est désormais doublé par un pont récent situé plus en amont.
Le cours de l'Aber Wrac'h.
Le retour des travailleurs de la mer.
Lannilis, ville étape (ancienne carte postale vers 1920).
Le vallon de l'Enfer (à la limite entre Lannilis et Landéda) et son ancien chantier naval ; le bateau échoué à l'arrière-plan est le Bel Espoir II, abandonné dans un triste état depuis 2017.
Ouessant début octobre 2014, le bel espoir devant le phare du Stiff. C'était durant nôtre séjour à Ouessant.
Ce matin là... La brume !, Le Fromeur II entre dans le port du Stiff à Ouessant en passant devant le 3 mâts Bel Espoir du Père Michel Jaouen.
Il a été construit en 1944 à Svendborg au Danemark au chantier de J. Ring Andersen pour le compte de la société maritime A.C. Sorensen.
Lancé sous le nom de Nette S, il a d'abord navigué en mer Baltique et vers Terre-Neuve pour la pêche.
Puis il fut rebaptisé Peder Most en 1950 et utilisé pour le transport du bétail jusqu'en 1954 entre Hambourg et Copenhague.
En 1955, il est racheté par l'organisation britannique Outward Bound Trust. Après une remise en état, le schooner sert à l'apprentissage maritime des élèves des publics-schools. Transformé réellement en navire-école dès 1965, il est rebaptisé Prince Louis II.
Après avoir vainement envisagé d'acquérir, dès 1961, un plus grand voilier, le Duchesse Anne, l'association du père Michel Jaouen (ancien aumônier des prisons), « Amis du Jeudi-Dimanche » (AJD), devient propriétaire du Bel Espoir II en 1968. Cette association, créée en 1954, dont l'acronyme signifiait initialement « Aumônerie de la Jeunesse Délinquante », a pour but l'organisation d'activités éducatives, de formation, de réinsertion et de loisirs. Le père Jaouen et le père Alain Maucorps emmènent à son bord des jeunes scolaires à travers l'Atlantique en 1971, puis de 1972 à 1974 des jeunes drogués à bord du Bel Espoir pour s'en sortir, cette opération de réinsertion étant subventionnée par l’État.
Le Bel Espoir II navigue habituellement dans la mer des Caraïbes pendant l'hiver et sur la côte Ouest de la France les mois d'été.
Il participe à quelques Tall Ships' Races, comme la Sail Amsterdam en 1980 (1985 ?) et en 2015 et Operation Sail (en) à New York en 1986. Il était présent à Brest 2004, Brest 2008 et Brest 2016.
En février 2017, un phénomène venteux a couché le Bel Espoir II alors qu'il était au chantier de l'association. Des déformations structurelles importantes sont apparues. Une expertise des Monuments Historiques a conclu qu'une rénovation à l'identique n'était pas possible. L'association a fait le choix de construire un nouveau Bel Espoir II , avec une coque en acier, sur laquelle seront transposées l'ensemble du gréement de l'ancien Bel Espoir, ses chaines et ancres, le guindeau, le moteur, les bossoires, etc.. Ce chantier est visible sur les rives de l'Aber Wrac'h au lieu dit Moulin de l'Enfer. Une remise à l'eau est prévu pour l'été 2021.
Michel Jaouen, né le à Ouessant et mort le à Paris 13e, est un prêtre jésuite français.
Surnommé « le curé des mers », célèbre pour son investissement auprès de jeunes atteints par la toxicomanie, moins connu pour celui envers les délinquants juvéniles et les convalescents psychiatriques, il a inauguré une méthode inédite de réadaptation par des croisières de longue durée sur des navires à voile où la liberté était l'argument, les jeunes, volontaires, n'étant astreints à aucune obligation.
Né à Ouessant dans une famille nombreuse, Michel Jaouen grandit à Kerlouan où son père exerce comme médecin.
Il entre comme novice au séminaire des jésuites à 19 ans en 1939 puis tente de fuir par mer en Angleterre avec deux de ses frères pendant la guerre. Il se prépare initialement à partir pour la Chine mais l'arrivée au pouvoir de Mao Zedong l'en empêche. Il fait son temps militaire chez les Spahis.
Il est ordonné prêtre en 1951. Il est aussi professeur de mathématiques.
Michel Jaouen meurt le 7 mars 2016 à Paris, à l’âge de 95 ans. Il est enterré dans le caveau des Jésuites au cimetière de Passy.
Il crée l’AJD, Association Jeudi Dimanche (initialement "Association de Jeunes Délinquants) dont l'objectif est d'aider les jeunes sortant de prison. Aumônier des mineurs pendant treize ans au centre pénitentiaire de Fresnes , il fonde à leur intention le foyer des Épinettes à Paris.
Assisté du père Alain Maucorps, il embarque des délinquants et des toxicomanes depuis 1968 sur les Bel Espoir I et II, puis le Rara-Avis à partir de 1973 : « J’ai beau être né à Ouessant, j’ai toujours été plus intéressé par les gens que par la mer ; le bateau et l’océan ne sont que des outils pour inviter les jeunes paumés que j’emmène à prendre leurs responsabilités, à s’autonomiser et ne pas être assistés » . À sa mort, le nombre de jeunes qu'il a aidés est estimé à plus de 15 000.
Il est le frère du vice-amiral Hervé Jaouen.
« Faire don de soi aux autres, c’est la seule expression de foi qui compte. Tout le reste, c’est du baratin..! ».