19 juillet 2022
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DE PORSALL A LA POINTE SAINT MATHIEU...
PORTSALL, photos aérienne du site "Survol de France"...
C'était en 1978... LE NAUFRAGE DE L'AMOCO CADIZ DEVANT PORTSALL.
L'Amoco Cadiz est un pétrolier supertanker de classe VLCC libérien lancé en 1974 pour la société américaine de transports pétroliers et chimiques Amoco afin de transporter du pétrole depuis le golfe Persique vers l'Europe. Son naufrage en en bordure des côtes bretonnes, à Portsall (Finistère), provoque une marée noire considérée, aujourd'hui encore, comme l'une des pires catastrophes écologiques de l'histoire.
Le , le supertanker charge 98 640 tonnes de pétrole brut à Ras Tanura, en Arabie saoudite puis complète sa cargaison avec 121 157 tonnes de pétrole brut, sur l'île de Kharg, en Iran. Pour son dernier voyage, l'Amoco Cadiz armé d'un équipage de 44 personnes, quitte le golfe Persique le à destination de Rotterdam, via la baie de Lyme en Angleterre, escale classique pour alléger les pétroliers avant leur passage vers la mer du Nord.
Le , le navire passe le cap de Bonne-Espérance et fait une escale à Las Palmas le , pour se ravitailler en carburant. Trois jours plus tard, l'Amoco Cadiz rencontre des conditions météo difficiles ; ces conditions se maintiennent jusqu'après le , date à laquelle il entre dans la Manche, en vue de faire escale le lendemain en baie de Lyme. Le super-tanker n'atteindra jamais la baie de Lyme.
Le , en panne de gouvernail depuis de nombreuses heures dans la Manche dans de mauvaises conditions météorologiques, l’Amoco Cadiz s'échoue en bordure des côtes bretonnes, sur les récifs de Men Goulven en face du village de Portsall (faisant aujourd'hui partie de la commune de Ploudalmézeau, nord-ouest du Finistère), libérant 227 000 t de pétrole brut.
L'épave du navire est aujourd'hui située à la position 48° 35,31′ N, 4° 42,58′ O, à 0,7 mille ENE du phare de Corn Carhai.
Le à 8 h, l'Amoco Cadiz, parti du golfe Persique pour Rotterdam, passe au large de l'île d'Ouessant. Il fait route à la vitesse de 9,5 nœuds.
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9 h 45 : alors que la mer est particulièrement agitée, avec un vent d'ouest force 8, des rafales à 9-10 et que la mer est formée avec des creux de 8 m, le pétrolier tombe en avarie de gouvernail à 7,5 milles d'Ouessant : le gouvernail qui fonctionne normalement grâce à de puissantes pompes hydrauliques est hors de contrôle à la suite de très importantes fuites hydrauliques que les mécaniciens tentent sans succès pendant deux heures de réparer en pataugeant dans l'huile alors que le supertanker est ballotté par la mer agitée. Le gouvernail est donc bloqué et fait virer le pétrolier sur bâbord. Un premier message radio de sécurité TTT est envoyé sur 500 kHz, stipulant la non-manœuvrabilité du bateau et demandant aux autres bâtiments de se tenir à l'écart. Mais le pétrolier n'envoie pas de signal de détresse, si bien que Radio-Conquet n'alerte pas le CROSS.
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11 h 5 : le capitaine Pasquale Bardari de l'Amoco Cadiz prend contact avec la station Le Conquet radio et s'enquiert de la station de remorquage la plus proche. Il lui demande plusieurs communications téléphoniques avec les armateurs et les affréteurs afin que ceux-ci négocient le contrat d’assistance. Ne pouvant contacter ses armateurs à Chicago à cause du décalage horaire, le capitaine essaie de prévenir des représentants de la compagnie Amoco basés à Gênes et Milan.
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11 h 20 : le capitaine Pasquale Bardari demande l'assistance d'un remorqueur car l'avarie ne peut être réparée. Un appel d'urgence XXX est envoyé sur 500 kHz. Le pétrolier est alors à 10 milles au nord d'Ouessant. La compagnie maritime allemande Bugsier (de) qui a quasiment le monopole du remorquage en haute mer sur la côte finistérienne, dispose de deux remorqueurs, le Pacific et le Simson, pouvant se dérouter. Le premier, moins puissant, est à 13 milles de là, à proximité de Portsall, et peut intervenir rapidement, alors que le second est situé au large de Cherbourg.
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11 h 28 : prise de contact directe entre l’Amoco Cadiz et le Pacific. Ce dernier fait demi-tour et contacte son armateur, la société Bugsier. L’Amoco Cadiz tente de joindre son assureur à Chicago car le Pacific propose un contrat fondé sur le Lloyd's open form qui est censé éviter les négociations avant les opérations d'assistance. Voir aussi ici. Bugsier contacte un autre de ses remorqueurs, le Simson, plus puissant (16 000 chevaux), mais situé alors au large de Cherbourg (soit à près de 10 heures de navigation de l'Amoco Cadiz), pour qu'il se déroute.
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12 h : le Pacific est à 6 milles du pétrolier. Aucune certitude quant à l'accord sur l'assurance. Le Pacific se rapproche encore car le pétrolier a déjà dérivé de 2 milles sous l'effet du vent et est à la limite sud du rail d'Ouessant.
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13 h 15 : première tentative de passage de la remorque alors que l’Amoco Cadiz refuse la nouvelle offre d'assistance. Le commandant du Pacific, Hartmut Weinert, fait envoyer une touline pour hisser la remorque, sur le pétrolier. Cette remorque est constituée d'un gros câble d'acier et d'une chaîne. L'ensemble pèse 15 tonnes.
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13 h 31 : la remorque est tournée sur l’Amoco Cadiz.
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14 h 5 : le remorqueur commence à tirer lentement.
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14 h 49 : le Pacific a laissé filer 1 000 m de remorque et porte ses moteurs à 80 % de ses capacités (250 tr/min). Malgré cela, les deux bateaux dérivent vers l'est.
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15 h 15 : l’Amoco Cadiz refuse une nouvelle fois la proposition de contrat sur la base du Lloyd's open form.
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16 h : le contrat est finalement accepté et signé entre Chicago et Hambourg (siège de Bugsier). Le Simson prévoit d'arriver vers 23 h.
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16 h 18 : la chaîne de remorque casse. À ce moment le pétrolier s'est évité et se trouve orienté vers le sud. Le capitaine du pétrolier décide de mettre les machines en arrière pour s'éloigner de la côte, malgré son avarie de gouvernail.
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17 h 5 : les 980 m de remorque sont ramenés à bord du Pacific. À cause de la houle, deux matelots sont blessés, mais le remorqueur se prépare à repasser la remorque.
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18 h 20 : nouvelles tentatives de remorquage, par l'arrière du pétrolier. Les deux bateaux se sont éloignés l'un de l'autre.
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18 h 40 : le Pacific se dirige vers le pétrolier.
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18 h 53 : les officiers des deux bateaux ne sont pas d'accord sur la manœuvre : le capitaine de l’Amoco Cadiz préférerait être remorqué par la proue.
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19 h 10 : la touline est lancée, mais n'a pas pu être récupérée.
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19 h 26 : après deux autres échecs, la quatrième tentative sera fructueuse. L'équipage ramène la touline mais celle-ci casse et la remorque retombe à l'eau.
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19 h 40 : le courant est plus fort à présent et les deux bateaux continuent à dériver.
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19 h 55 : l’Amoco Cadiz se prépare à jeter l'ancre pour limiter la dérive.
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20 h 4 : l'ancre est mouillée.
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20 h 7 : le Pacific a renvoyé l'amarre qui est tournée sur le treuil du pétrolier.
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20 h 15 : le Simson est à 40 milles. La prise de la remorque se poursuit. À ce moment le risque d'échouement est très important et il devient urgent de remorquer le pétrolier.
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20 h 28 : le guindeau, treuil de relevage de l'ancre, se casse et est arraché.
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20 h 37 : le câble de remorquage est finalement tourné sur une paire de bittes d'amarrage.
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20 h 55 : le remorqueur laisse filer 400 m et commence à tirer. Le pétrolier est toujours mouillé et espère pouvoir tourner.
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21 h 4 : le pétrolier talonne (touche le fond) pour la première fois. Il roule sous les vagues et ses machines sont noyées.
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21 h 10 : l’Amoco Cadiz est privé d'éclairage et de radio.
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21 h 39 : le pétrolier talonne une seconde fois.
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21 h 43 : le pétrolier lance des fusées de détresse, la marée noire commence.
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21 h 50 : un appel de détresse SOS est envoyé sur 500 kHz. Le capitaine Weinert du Pacific fait demander un hélicoptère pour évacuer l'équipage de l’Amoco Cadiz. Il met les machines au maximum pour tenter de déséchouer le pétrolier.
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22 h 12 : la remorque casse et est récupérée sur le Pacific.
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22 h 30 : le Simson arrive sur les lieux.
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24 h : l'équipage de l’Amoco Cadiz est hélitreuillé par les équipages des hélicoptères Super Frelon de la 32e flottille de la Marine nationale basée à Lanvéoc-Poulmic. Seuls le capitaine et un officier restent à bord.
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1 h 45 : 42 personnes sur 44 sont évacuées. Les deux derniers (le capitaine Bardari et un officier) doivent attendre jusqu'à 5 h avant de pouvoir quitter le navire.
Le 17 mars au matin, les habitants de la pointe bretonne sont réveillés par une odeur de mazout et croient d'alors à une panne de chaudière dans leur maison, avant de découvrir la coque brisée du pétrolier au niveau du château arrière.
Une des deux ancres de l'Amoco Cadiz exposée à Portsall, en face du bâtiment l'Ancre an Eor. Récupérée pour les besoins de l'enquête, elle est scellée sur le terre-plein du port. Un texte gravé dans la pierre, rappelle l'événement.
Il s'est avéré que la Marine nationale était absente sur cet événement, car relativement impuissante dans cette situation particulière. En effet, sur les trois remorqueurs de haute mer affectés à la zone où a eu lieu le naufrage, seul le Malabar était disponible mais à une dizaine d'heures de route du lieu de l'accident. Le deuxième remorqueur était en maintenance et l'autre était en mission au large de Terre-Neuve. D'autre part, les remorqueurs de haute mer de la marine sont destinés à porter assistance aux sous-marins nucléaires qui ne déplacent que 9 000 t. Ils sont donc moins puissants (4 600 ch pour le Malabar).
Certains des sémaphores (tels que l'Aber-Wrac'h et Molène) n'avaient pas de radar et effectuent donc uniquement une veille optique. Les mauvaises conditions météo n'ont pas joué en leur faveur. D'autre part les informations ont eu du mal à circuler entre les sémaphores du Stiff, Créac'h et Molène d'une part, et l'échelon opérationnel de la Préfecture maritime d'autre part, donnant ainsi une vision incomplète ou erronée de la situation pour les autorités à terre.
Les Affaires maritimes, dont une des missions est de surveiller le trafic maritime, ne disposaient au moment des faits que du centre de surveillance du cap Gris-Nez dépendant du CROSS Manche basé à Jobourg. Par la suite, deux autres centres de surveillance situés à Jobourg et Corsen seront mis en service.
Conséquences en mer
La Société Shell-France prévoit dès le à 0 h 33 d'envoyer des pétroliers-allégeurs. Il s'agit de 3 navires d'une capacité de 65 000 t, 100 000 t et 18 000 t. Dans la journée du 17, les bateaux sont en place mais n'ont pas de pompe pour transférer le pétrole, Shell prévoyant d'en faire venir des États-Unis. La Marine nationale avait alors un projet de station de pompage qui consiste en la mise en place sur le navire d'une source d'énergie destinée à alimenter des pompes immergées dans les soutes de l’Amoco Cadiz. Les moyens nécessaires à la mise en place de ce projet étaient disponibles et installés 10 à 15 jours après le naufrage. Toutefois l'installation ne pouvait se faire pendant la tempête et pendant ce temps, le bateau continuera à répandre son pétrole dans la mer. Le , le navire se casse en deux. Le , le pétrolier avait perdu 85 % à 90 % de sa cargaison et le pompage de la cargaison était devenu inutile.
L'épave est bombardée par hélicoptère et dynamitée le par les plongeurs démineurs de la Marine nationale pour vider le reste du pétrole directement et éviter ainsi un suintement permanent des soutes qui aurait souillé les côtes des semaines durant.
Le pompage des nappes d'hydrocarbures en mer étant rendu difficile voire impossible à cause de la houle, des dispersants seront utilisés pour favoriser la dilution du pétrole dans l'eau et limiter les dégâts à terre. Malgré cela des associations de protection de l'environnement dénoncent l'aspect toxique de ces dispersants, se rappelant le naufrage du Torrey Canyon survenu 11 ans plus tôt. Leur utilisation sera pour cette raison bannie des zones où la profondeur est inférieure à 50 m car le brassage de l'eau y est insuffisant.
COSEQUENCES à terre :
50 000 à 60 000 tonnes de pétrole brut sont déversés sur près de 375 km de côtes bretonnes, entre la baie d'Audierne et Saint Brieuc (l'état maximum de pollution est atteint fin avril 1978).
Le plan Polmar est déclenché le à 23 h 45. Deux heures plus tard (à 1 h 45) une première réunion a lieu à Paris sous la houlette de la Direction de la sécurité civile. Le est ponctué d'autres réunions dont les conclusions sont les suivantes :
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acheminement de tous les barrages flottants sur les lieux du sinistre (ils sont disposés entre le 16 et le mais se révèlent peu efficaces en raison de la houle et du personnel non formé à leur pose) ;
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mise en alerte de la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne fédérale, la Suède, la Norvège et le Danemark afin d'obtenir leur aide ;
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pas d'avis d'incendie à bord ;
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tentative d'allègement du pétrolier dès la fin de la tempête.
Le , le plan Polmar est étendu aux Côtes-d'Armor pour prévenir l'arrivée des nappes de pétrole. Entre le et le , la Marine nationale met à disposition 4 500 hommes et 50 bateaux. Les Sapeurs-Pompiers viennent également en renfort. Des unités volontaires de l'armée de terre sont envoyés sur place ; en particulier issues du dispositif opérationnel des Forces Françaises en Allemagne (2e Corps d'armée).
Du 17 au , en moyenne, 420 hommes par jour se relaient sur 6 chantiers.
Du au , en moyenne, 4 595 hommes par jour se relaient sur 66 chantiers.
Du au , en moyenne, 7 447 hommes par jour se relaient sur 90 chantiers. Ce nettoyage mobilise 14 000 personnes dont 7 000 militaires.
Les agriculteurs se sont mobilisés dès les premiers jours utilisant des tonnes à lisier, nombreuses dans cette région d'élevage porcin. Par la suite l'ampleur des dégâts conduit les autorités à faire appel à un nombre croissant de camions d'assainissement qui pompent le pétrole stocké dans des fosses et partent vers las gares et le port de Roscoff, d'où ils sont expédiés vers les unités de dégazage existant à Brest, Nantes, Saint-Nazaire et Le Havre. Du au , ce sont en moyenne 1 000 véhicules par jour qui auront participé au nettoyage.
Des centaines de volontaires mobilisés par des associations d'écologistes sont aussi venus ramasser le goudron à la main et à la pelle. Les autorités disent avoir mis six mois pour faire pomper ou disperser le pétrole et nettoyer les côtes bretonnes. Mais en réalité les grands nettoyeurs ont été les vagues et des bactéries naturelles.
Dans l'urgence, les déchets pétrolifères ramassés ont été rassemblés, puis enfouis dans le sol sur une centaine de sites choisis, dans les Côtes-d'Armor et le Finistère.
Les dégâts causés par le pétrole se ressentent sur l'écosystème : 30 % de la faune aquatique et 5 % de la flore marines sont détruits sur une surface de 1 300 km2. On dénombre 3 000 à 4 000 cadavres d'oiseaux et on estime que 10 000 au total ont péri, voire plus, le facteur de mortalité étant difficile à estimer (difficulté à estimer le rapport entre la mortalité observée et la mortalité réelle, les estimations allant de 19 000 à 37 000 oiseaux tués). L'arrivée des nappes à une période de nidification des oiseaux a aggravé la situation. Le bilan de mortalité des oiseaux marins liée à cette marée noire apparaît étonnamment faible par rapport aux hécatombes produites par certains incidents de moindre envergure.
Les poissons, coquillages et crustacés ont également été touchés. On estime que 35 espèces de poissons ont été touchées, ayant absorbé des polluants, et que 22 tonnes de poissons et de crustacés ont disparu.
La flore a été relativement épargnée car on a observé que certaines algues ont une aptitude à dégrader le pétrole. Malgré tout, de nombreuses algues ont subi engluement ou intoxication au pétrole.
L'étude des successions écologiques a montré que le littoral touché par la mer noire a mis en moyenne cinq à sept ans avant de restaurer son écosystème (notion de résilience écologique). Si sur les rivages les plus brassés et les mieux oxygénés, les populations initiales ont retrouvé cet état, les taux de rétablissement des populations sont plus faibles sur des sites plus abrités et moins rapidement décontaminés.
De nombreux fours à goémon ne sont plus visibles, soit parce qu’ils ont été comblés et ont disparu sous la végétation, soit parce que les pierres qui les constituaient ont servi ailleurs, à la construction de murets ou autres utilisations.
Il arrive aussi que quelques pierres alignées, affleurant ici et là sur la dune, permettent de deviner leur présence, comme ici à Trémazan où l'association Mein o Kanan a remis en visibilité deux fours à goémon…
Sur cette partie du littoral, le goémon était hissé sur les dunes à l'aide de mât de charge équipé d'une roue . Un attelage de chevaux tirait une nacelle le long d'un câble tendu entre la grève et la dune.
Cette nacelle arrivait sur la dune à une hauteur suffisante (grâce au mat de charge) pour qu'une charrette puisse se glisser sous la nacelle...
Cette dernière était alors ouverte et son chargement se déversait dans la charrette. Plus bas, dans les rochers, le goémonier et sa famille chargeait la nacelle.
C'était un travail pénible . Le goémon était ensuite étalé sur les dunes ... Une fois séché, vers la mi juillet, il était brûlé dans des fours à goémons : une simple tranchée creusée dans les dunes, puis "habillée" de pierres plates...
Lors de cette opération,les cendres du four étaient brassées avec des "pifouns". Le lendemain du brûlage, ces cendres refroidies formaient des "pains de soude" ensuite acheminés jusque l'usine de traitement.
Le brûlage du goémon - Les fours à goémon ou fours à soude : un four se présente sous la forme d'une tranchée de 5 à 10 m de long, 0,50 m de large et 0,50 m de profondeur. Les parois et le fond sont tapissés de pierres plates assemblées avec de la glaise. Ces pierres sont isolées de la terre par une couche de galets qui laisse passer l'air. Le four est divisé en compartiments par des cloisons de pierre amovibles. Les brûleurs de goémon disposaient les algues dans le four sur un lit de branchages enflammés. Lors du brûlage, les cendres étaient brassées dans le four à l’aide de "pifouns". Le lendemain, ces cendres refroidies formaient des "pains de soude" ensuite acheminés jusqu’à l'usine de traitement.
Après le brûlage, chaque compartiment recueillait un bloc de soude d'environ 50 kg qui était vendu aux usines de produits chimiques (la soude, l'iode, les sels de potasse servaient notamment à l'industrie chimique, pharmaceutique et à la verrerie). Il fallait environ une tonne de goémon pour obtenir un bloc de soude (jusqu'à 80 kg) dont l'usine extrayait au mieux 1 kg d'iode.
Un habitant de Landunvez se souvient : "Une fois la soude fabriquée, il fallait la transporter à l’usine de Lampaul-Plouarzel par charrettes. A tour de rôle, avec l’aide de voisins ou de parents, chaque famille formait son convoi. Départ de Landunvez à quatre heures du matin pour arriver quelques heures plus tard à destination où il fallait attendre son tour pour la pesée puis décharger. Le retour à vide était peut- être plus décontracté mais de nos jours, on a du mal à se rendre compte de la
réalité de telles expéditions ».
Four à goémon sur la presqu'île de Saint Laurent à Porspoder. je me souviens de mes vacances à Pospoder dans les années 1954 et du goémon étalé et mis à sécher sur les dunes, une odeur pas désagréable et des souvenirs qui demeurent...
L'église de Kersaint.
Landunvez, la chapelle Saint Samson sur les dunes.
La pointe de Beg an Tour vue depuis la pointe de Beg ar Garo.
Landunvez : Presqu'île de Saint-Gonvel : le rocher de Beg an Tour.
Landunvez : L'anse de Penfoul et, à l'arrière-plan, la pointe de Beg an Tour vus depuis le hameau de Penfoul.
Cette croix de Lorraine érigée sur le port d'argenton, entre Landunvez et Porspoder signale l’emplacement du départ de jeunes civils et militaires répondant à l’appel du Général de Gaulle. En 1940, à bord d’une vedette des Ponts et Chaussées, ils embarquent pour l’Angleterre et s’engagent dans les Forces françaises libres.
On imagine ce que l'on veut, mais ne voyons nous pas sur la gauche de cette photo ce rocher représentant une tête d'animal avec ses deux oreilles...
Le phare du Four devant Porspoder.
Quittons le petit port d'Argenton pour Porspoder et sa magnifique presqu'île Saint Laurent. Combien de fois ai-je emprunté ce chemin dans mon enfance ?.
Porspoder, la presqu'île Saint Laurent (photo : Survol de France).
Le phare du Four vu depuis la presqu'île Saint Laurent. Un endroit où il n'est pas rare de pouvoir obsrver des passages de fous de Bassan venant pêcher dans les parages d'Ouessant depuis les sept îles à Perros Guirec.
Le phare du Four est un phare situé au large de la presqu'île Saint-Laurent, entre la côte-ouest du pays de Léon et les roches d'Argenton, sur la commune de Porspoder.Il a été classé au titre des monuments historiques le .
Ce phare est aussi connu sous le nom de « phare du Four d'Argenton ». Il est bâti sur un écueil de granite de 25 m de diamètre et d'une hauteur de 11,50 m, à l'extrémité sud des roches d'Argenton et au début du chenal du Four. C'est un phare en mer, dit de jalonnement, situé au débouché-sud du chenal méridional de Portsall. Sa corne de brume est désactivée.
Construit avec difficulté de 1869 à 1874, il est le jumeau du phare des Pierres Noires, bâti en même temps que lui au sud de l'archipel de Molène. Le phare est connu, entre autres, pour les images des déferlantes impressionnantes qui s'écrasent sur lui, son rocher étant d'ailleurs réputé pour sa faculté à lever des vagues énormes.
Benjamin Girard le décrit ainsi en 1889 :
« Le phare du Four, situé au large, sur un rocher isolé, élevé de 60 mètres environ au-dessus des plus hautes mers, est une dépendance de la commune de Landunvez. Ce phare, qui a une hauteur de 28 mètres, et dont le feu blanc, fixe pendant trente secondes, présente huit éclats successifs pendant les huit secondes qui suivent, est considéré comme le point de séparation entre la Manche et de l'Océan. »
Demeure encore dans ma tête le bruit des cornes de brume mais aujourd'hui, ce phare du Four, comme d'autres est devenu silencieux par temps de brume. Je me souviens, c'était impressionnant.
Mes souvenirs ne se limitent pas à la corne de brume... Je me souviens aussi des files de cargos qui passaient à l'horizon. Aujourd'hui et depuis les grandes catastrophes écologiques causées par l'Amoco Cadiz et le Torrey Canyon, le rail d'Ouessant pas très au large et même de Ouessant les bateaux ne sont plus visibles. Des souvenirs qui s'envolent !.
Vue, côté sud de la presqu'île Saint Laurent à Porspoder. on aperçoit le phare de Trézien.
Le phare de Trézien est implanté dans les terres à 500 mètres du rivage et à 1,5 kilomètre de la pointe de Corsen, sur la commune de Plouarzel dans le Finistère.
Ce phare directionnel aligné sur le phare de Kermorvan permet depuis une centaine d'années de franchir en sécurité le chenal du Four.
Son fût tronconique, peint en blanc vers le sud, est terminé par un encorbellement en consoles assemblées par des arcs supportant une balustrade en pierre cylindrique. La tour repose sur un soubassement tronconique en maçonnerie de pierres de taille en granit, provenant de l'Aber-Ildut.
Il peut être visité en été.
À proximité se trouve le CROSS-Corsen (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) qui surveille le trafic au large et coordonne le sauvetage maritime en Manche-Ouest.
Le clocher de l'église de Porspoder vu depuis la presqu'île Saint Laurent.
Le clocher est original : c'est une massive tour carrée à demi incluse dans le bâtiment. Derrière une fausse galerie, un étage en retrait supporte l'unique vraie galerie. Une petite tour carrée à deux étages largement ajourés pour abriter les cloches lui succède. Ses angles sont ornés de pinacles. Une flèche de pierre amortit l'ensemble. Sa masse est ornée de crochets qui, en se découpant sur le ciel, la rendent plus élancée. Un petit clocheton s'élève au-dessus du toit de la nef.
Porspoder, la presqu'île Saint Laurent, ancien four à goémon.
Tempête sur le phare du Four par Didier Grimberg (pour Géo).
Porspoder, jour de tempête sur le phare du Four (Guillaume Plisson)
Coucher de soleil sur le phare du Four (Photo Wikipédia).
L'aber Ildut. Lanildut.
Lanildut, le rocher du sphinx.
L'église de Lanildut.
C'est, en venant de St-Renan ou de Brest, le premier paysage que nous offre Le Conquet : à marée basse, une immense étendue de plantes halophiles, donc qui ne détestent pas l'eau de mer, comme la salicorne, est traversée d'une multitude de petits étiers serpentant entre de compacts massifs végétaux. A marée haute, toute cette flore disparaît sous les eaux qui forment un vaste bras de mer dans l'arrière-port.
Le port du Conquet vu depuis la presqu'île de Kermorvan avec, au fond, la ria, la passerelle... Lieu privilégié pour photographier les oiseaux.
Le Conquet, la plage des Sablons, la presqu'île de Kermorvan, le port, la ria du Conquet entrant dans les terres et vue vers la pointe St Mathieu.
Revoir, pour ceux qui le souhaitent mes anciens articles "Quelques images du Conquet et de Porspoder" en août 2016 et "Porspoder, le Conquet, la pointe St Mathieu..." en octobre 2014 afin de voir les oiseaux photographiés.
Le Fromveur II entrant dans le port du Conquet pour une courte escale, le temps de débarquer une partie des passagers en provenance des îles d'Ouessant et Molène, avant de repartir pour le port de Brest.
Construit par le chantier Piriou à Concarneau en 2011, le Fromveur 2 assure les trajets vers Molène et Ouessant et est totalement adapté à la desserte des îles. C’est un bateau marin doté d’une excellente tenue à la mer.
Le Fromveur 2 affiche les caractéristiques suivantes : longueur 45 m, largeur 9.90 m, vitesse en charge 15 nœuds ( 28km/h). Il embarque 8 marins, 365 passagers dont 12 à mobilité réduite.
Le bateau est par ailleurs équipé d’un ascenseur et d’un bar. Les aménagements intérieurs ont été conçus en pensant à l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, les circulations sont plus larges et donnent une agréable impression d’espace. Très bien éclairés naturellement et artificiellement, les salons sont plus lumineux et plus clairs que sur les autres navires de la flotte.
Spacieux et confortable, il vous assurera un voyage inoubliable dans des conditions optimales !
Le Fromveur II devant le phare de Kermorvan et le nouvel hôtel de la pointe Ste Barbe.
Le Conquet, la gare maritime. Lieu d'embarquement au plus près des îles d'Ouessant et de Molène. Le Fromveur II assurant la liaison maritime entre Brest et les îles y embarque ou débarque de nombreux passagers laissant leurs véhicules au Conquet.
Voilà le Fromveur II repartant déjà pour le port de Brest avec le restant des passagers.
Le phare de Kermorvan avec à l'arrière plan, l'île de Béniguet.
Béniguet, bien que faisant partie de l'archipel de Molène, appartient à la commune du Conquet.
Bande de terre orientée sud-ouest / nord-est, l'île s'étend sur 2,5 km, pour une largeur maximale de 300 mètres.
Les côtes sont sablonneuses ou recouvertes de galets à l'est, tandis que le sud et l'ouest sont plus rocheux.
L'île fut occupée par des paysans depuis (au moins) 1815 jusqu'en 1953. Cultivant essentiellement du seigle et du colza, ils pratiquaient aussi l'élevage, s'adjoignant parfois jusqu'à 20 manœuvres. Les galets furent aussi exploités, d'abord par des gabares de Lampaul-Plouarzel, puis durant la guerre, pour la construction de blockhaus.
Le phare de Kermorvan est situé au nord-ouest du port du Conquet, dans le Finistère en Bretagne.
Le phare fut construit en 1849 sur un rocher, à la pointe de la presqu'île de Kermorvan, site classé appartenant au Conservatoire du littoral.
Il est relié à la terre par un pont de granite et sa hauteur est de 20,30 mètres. Le phare a la forme d'une tour carrée. Il est télécontrôlé depuis Ouessant.Il est accessible à la visite l'été à partir du 1er juillet 2022.
Le phare de Kermorvan est le phare à terre le plus occidental de France.
Le Conquet : La Ria vue du quai du Drellach.
Le Conquet, au-dessus du port, la maison des seigneurs.
Exercice des sauveteurs en mer au Conquet.
Le cap vers le plus beau site de la journée : LA POINTE SAINT MATHIEU.
Passer au moins une nuit dans cet hôtel de la Pointe Saint Mathieu, et une chambre avec vue sur Ouessant, reste un moment inoubliable !.
La pointe Saint-Mathieu, formée de falaises abruptes balayées par le vent et la mer, est un cap s'avançant dans l'océan Atlantique, en prolongement des falaises qui forment la limite nord de la rade de Brest et face à l'île de Béniguet, qui fait partie de l'archipel de Molène. Son contournement a toujours représenté un danger certain pour les navigateurs.
Jacques Cambry a décrit ainsi, avec quelque exagération, la pointe Saint-Mathieu :
« La côte de Saint-Mathieu n'est pas praticable ; l'ancienne abbaye de Saint-Mathieu (le promontoire de Gobée, de Ptolémée) domine sur des rochers très-élevés, creusés par d'immenses cavernes ; les terres qu'elles supportent ne tarderont pas à s'engloutir ; la tour, l'église, disparaîtront (...). L'Océan bat ces rivages avec tant de fureur, poussé par des vents de nord-ouest ; la puissance qui les frappe est si grande, que sans la chaîne d'îles et de rochers qui la protègent, cette masse énorme de granits qui forme un des bras de la rade de Brest, lui-même serait peut-être englouti dans les flots.