28 juillet 2022
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Patrimoine de Quimper :
LA RUE KEREON ET SES VIEILLES MAISONS...
C'est la plus emblématique de la cité, offrant une perspective unique sur les flèches de la cathédrale. Une vue si souvent reproduite en photo, carte postale ou peinture.
Comme d’autres à Quimper, la rue Keréon a porté plusieurs noms. Au XIIe siècle, elle fut la rue Sutorum puis la rue Meur (ou la Grande Rue). Elle s’est aussi appelée la rue des Poureaux (Poireaux) rappelant le marché aux herbes qui se tenait au niveau du croisement avec la rue des Boucheries.
Keréon est le pluriel breton de kere : cordonnier. Elle reprend le nom de la corporation qui occupa la rue. Ici, on travailloit le cuir. Les cordonniers, bottiers ou gantiers créaient, laissant aux savetiers le soin de réparer. C’était l’une des industries les plus florissantes de la ville médiévale. Au XVIIIe siècle, un voyageur parla abusivement de « rue des Crayons »…
Au demeurant, plusieurs façades de la rue Kéréon sont classées à l’inventaire des Monuments historiques. On s’amuse à repérer la statuaire qui orne les murs. La star est incontestablement la Fouesnantaise qui domine le marchand de macarons, lui fait face un homme en costume glazick.
Plus discrète, une petite Vierge se niche dans l’angle de la rue des Boucheries. Au n°9, on admire un décor en denticule et les trois personnages sculptés dans les poteaux. On s’arrête devant le n° 19, le temps de se rappeler que l’hôtel Mascarenne de Rivière abrita, sous Napoléon, l’hôtel de ville.
On recule encore un peu pour avoir la vue : celle des cartes postales, des peintres, des photographes amateurs ou pas, celle du timbre de Cheffer. Celle qui ravit l’œil de tous, Quimpérois et visiteurs, la cathédrale au bout de la rue !
La cathédrale Saint‑Corentin (breton : Iliz-veur Sant-Kaourintin) est une cathédrale catholique et une basilique mineure placée sous le patronage de Notre-Dame et du premier évêque légendaire dont elle porte le nom, saint Corentin. Elle est située dans le centre-ville de Quimper, chef-lieu du département du Finistère, en Bretagne. Siège du diocèse de Quimper avant la Révolution française, le bâtiment est depuis 1801 le siège du diocèse de Quimper et Léon.
Le monument actuel de style gothique est édifié au XIIIe siècle sur la base d'édifices plus anciens, et achevé sous le Second Empire. Il présente une apparente unité architecturale malgré un chantier permanent durant six siècles, marqué d'hésitations, d'arrêts dans la construction et de repentirs.
Classée Monument historique sur la liste de 1862, la cathédrale est entièrement restaurée dans les années 1990 et 2000 qui voient la consolidation de ses structures et la restitution partielle de sa polychromie originelle plus vive.
La cathédrale est considérée comme l'élément majeur du patrimoine quimpérois, attirant de nombreux touristes venus admirer ses flèches culminant à plus de 75 mètres au-dessus du sol et encadrant la statue du roi légendaire Gradlon.
La cathédrale a un plan en croix latine et possède la particularité d'avoir une déviation vers la gauche de l'ordre de 10° de l'axe du chœur par rapport à la nef. Plusieurs hypothèses ont été données pour expliquer ce « désaxement » :
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hypothèse la plus vraisemblable : contrainte due à la configuration du terrain (« désaxement » pour éviter le sol humide trop instable proche de la rivière) qui empêche de modifier l’axe de la cathédrale romane ;
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choix symbolique de rappeler la position de la tête du Christ sur sa croix ;
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choix rationnel de raccorder l'édifice à la chapelle romane de la « Victoire » qui était alors une structure indépendante et un symbole important de la mythologie comtale (mémorial de la victoire du comte de Cornouaille Alain Canhiart sur son suzerain Alain III en 1031) avant de devenir la chapelle axiale ;
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présence du palais épiscopal au Sud et de l'urbanisme naissant, avec ses axes comme la rue Kéréon et la place sur laquelle la façade de la cathédrale ne pouvait être placée en biais, ce qui interdit de prolonger l’axe gothique du chœur et impose de conserver l’orientation de la nef romane.