Je reviens vers ma généalogie FLEURIDAS (la branche Pauline MAINGUY, en Ille et Vilaine), c'était il y a bien longtemps me direz-vous, mais en cherchant encore et toujours, je viens peut-être de retrouver les parents de Julienne Angenou mariée avec Michel Chevillart, cette découverte concerne les paroisses de Mordelles et Moigné près de Rennes.
Pas de quoi "fouetter un chat me direz-vous" sauf que les dates des décés des parents me posent question : Le père Julien Angenou meurt le 29 septembre 1629 et son épouse le 30 septembre, c'est à dire le lendemain... On peut penser à une épidémie, laquelle ?, sans doute celle de la peste qui ravagea rennes et ses environs pendant 8 ans, de 1624 à 1632.
C'est une supposition, pas une affirmation... J'aime quand la généalogie et l'histoire se rejoignent...
Nôtre petite Julienne n'avait pas 1 an (elle est née le 11 octobre 1628 à Moigné) lors du décès de ses parents.
Pendant huit ans, de 1624 à 1632, la peste ravage Rennes. Elle se manifestait par des "bosses", de gros bubons qui noircissaient et pourrissaient, décomposant le sang. On éventait et on désinfectait les maisons par de grands feux pour chasser le "mauvais air". Toutes les classes de la société furent touchées par le mal. En 1626, le corps de police des magistrats et bourgeois prend des arrêtés souvent draconiens pour prévenir la contagion. On enjoint à une femme de chambre de sortir dans la journée en emportant les hardes de sa maîtresse morte de la peste, sous peine du fouet. On défend à la veuve d'un pelletier de toucher à ses vieilles hardes et de les éventer, sous peine de mort. On ferme de cadenas la maison d'un mort et, ceux-ci ayant été forcés par des voleurs qui se sont emparés d'objets infestés, on en rend responsables les voisins. On interdit aux habitants de paroisses infestées l'accès à la ville. Vitré accueillera la réunion des Etats de Bretagne, Rennes étant touchée par la peste. En 1627 une procession générale fut renouvelée pendant trois jours, la communauté en habits de cérémonies ainsi que tous les corps judiciaires et militaires.
Pendant huit ans, de 1624 à 1632, la peste ravage Rennes. Du premier rat au dernier « hourra » libérateur, récit d’une période noire et sans fin, quand la mort rodait à tous les coins de rue.
Le jour s’est levé sur ce matin de l’hiver 1624, et l’effroi a saisi cette femme de chambre. Madame est morte, emportée par la peste, implacable et cruelle. Les rats avaient prévenu… Et de gros bubons noirs pourrissant le sang, étaient apparus sur le corps de sa maîtresse, comme la promesse d’une issue fatale. La farandole du diable, c’est sûr, venait de commencer, et l’Ankou se rappelait aux mauvais souvenirs des Rennais.
La peste, une vieille connaissance
En 1505 déjà, lors d’un Tro Breizh, la duchesse Anne avait évité la cité bretonne par crainte de la peste, et cette dernière n’avait pas cessé de sévir par la suite, au rythme de diaboliques parenthèses infernales.
Avec, à chaque poussée de fièvre, la même panique : le Parlement quittait Rennes pour une contrée plus hospitalière, et l’on prenait à dose homéopathique quelques mesures d’hygiène : curage des fossés, évacuation des prisons encombrées, interdiction de laisser les pourceaux errer dans les rues, fermeture des écoles et des tavernes, sanctions contre les malades s’échappant de leurs maisons cadenassées… Interdits les tirs au Papegaut (arbalète), proscrits les Mystères sous peine d’emprisonnement pour les comédiens ! Puis, les parlementaires revenaient avec l’accalmie.
Lors de la peste de 1605, 500 malades avaient déjà été hospitalisés dans de nouveaux bâtiments de la Croix-Rocheron. On aurait pu penser la messe dite, mais voilà que les pustules fleurissaient à nouveau sur la fleur du mal.
Première d’une longue liste de victimes à venir, madame est à peine froide que déjà, la rumeur court et échauffe les esprits. On évente et désinfecte sans tarder les maisons par de grands feux, pour chasser l’air impur et les mauvais esprits.
En 1626, la police prendra des arrêtés draconiens pour prévenir la contagion : défense à la veuve d’un pelletier de toucher à ses vieilles hardes et de les éventer, sous peine de mort ; pose d’un cadenas sur la maison d’un mort ; interdiction d’accès à la ville pour les habitants des paroisses infestées. C’est Vitré, et non Rennes, qui accueillera la réunion des États de Bretagne.
En 1627, une procession générale durera trois jours, dans une communion d’habits de cérémonie, en présence de tous les corps judiciaires et militaires…
Le 12 octobre 1632, un membre du clergé suggèrera enfin l’idée d’un vœu à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, en échange de la fin de l’épidémie. Miracle, la peste s’enfuira le jour même, et il faudra deux ans à l’orfèvre parisien La Haye pour transformer le vœu en une statue bien réelle. La pièce livrée le 8 septembre 1634, représentera "la ville de Rennes, avec ses murs, tours, porteaux, églises et édifices notables; une image de Nostre-Dame, s'élevoit par-dessus, estendant la main sur le convent de Bonne-Nouvelle, son petit Jésus donnant la bénédiction à la ville, le tout du poids de cent dix neuf marcs (29,1 kg)".
Dossier réalisé par Jean-Baptiste Gandon
Si vous situez mal l'année 1629... Nous sommes sous le règne du roi Louis XIII et de son premier ministre Richelieu...