Oui, Catherine de MEDICIS est une "cousine"... Elle est italienne mais pas pure souche, il y aussi des origines françaises par sa mère Madeleine de La Tour d'Auvergne... Et c'est par la branche maternelle de cette dernière, celle des BOURBON VENDÔME que
nous allons remonter à un couple d'aïeux présent dans nôtre généalogie:
Louis IX ou SAINT LOUIS et Marguerite de Provence
Voilà pour expliquer le cousinage !.
L'arbre généalogique côté paternel de Catherine de Médicis.
La maison de Médicis (Medici en italien) est une famille patricienne de Florence, dont la puissance émerge au début de la Renaissance italienne, au Quattrocento (XVe siècle italien). Leur richesse, leur pouvoir et leur influence proviennent initialement de la banque, puis en complément, de la transformation et du commerce de la laine au sein de la guilde des lainiers (Arte della Lana). Devenus personnalités politiques, membres du clergé et nobles, les Médicis furent des figures de premier plan de Florence, puis d'Italie et d'Europe.
Cette famille a notamment donné trois papes et deux reines de France aux XVIe et XVIIe siècles, Catherine de Médicis (1519-1589) et Marie de Médicis (1575-1642), avant de voir sa branche grand-ducale s'éteindre en 1737 (en ligne masculine) et 1743 (en ligne féminine). Elle subsiste au XXIe siècle dans la branche d’Ottaviano
La famille de Médicis est à l'origine une dynastie de banquiers établie à Florence, en Toscane. À son apogée, la banque Medici compta jusqu'à dix filiales bancaires : à Venise, Rome, Naples, Milan, Pise, Genève, Lyon, Avignon, Bruges et Londres.
La branche ainée descend de Pierre Ier de Médicis et Laurent le Magnifique, son fils, pour s'achever par l'assassinat d'Alexandre « le Maure » en 1537. Le pouvoir passa alors à la branche cadette descendant de Laurent l'Ancien, alors représentée par Cosme Ier de Médicis, qui accède au pouvoir en 1537. Les deux branches, associées à 32 familles patriciennes de Florence, forment au XVe siècle un clan qui accapare les leviers du pouvoir dans la ville en se posant en partisans du peuple contre l'oligarchie florentine, constituée de riches familles commerçantes (famille Albizzi, Alberti, Strozzi) à la tête des 7 Arts majeurs.
La famille Médicis s'est éteinte en 1737 en ligne masculine (voir généalogie ci-dessous). Deux familles italiennes ont repris le nom : les Luigi de' Medici di Ottajano et les Medici Tornaquinci della Castellina.
Dans les arts, les Médicis étaient une dynastie adepte du mécénat et du collectionnisme. Anne-Marie-Louise de Médicis, électrice douairière du Palatinat du Rhin, dernière représentante de la maison, légua en 1743 sa collection à la ville de Florence, sous la condition que les trésors restent dans la ville, ce qui la transforma en une « gloire du Monde », comptant plus de 50 musées.
Cosme l'Ancien Medici reconnaissait les débuts modestes de sa famille, racontant que leur aïeul aurait été un médecin, d'où le nom Medici, et un apothicaire. Ainsi les tourteaux ou besants de leurs armoiries représenteraient les pilules qu'il fabriquait dans son officine (cinq rouges pour le poumon, le foie, le cœur, l'estomac et les intestins, une bleue figurant la panacée).
Les Médicis sont vraisemblablement originaires du Mugello, situé à 30 km au nord de Florence, où la famille possédait des terres agricoles. Ils ont probablement émigré à Florence au cours du XIIIe siècle, pour profiter de l'expansion économique que connaissait la « République des fleurs ». Ainsi, parmi les tout premiers Médicis dont il est possible de relever des traces, il apparait que certains s'adonnent au change et à la banque. C'est le cas de Chiarissimo Medici, établi à Florence en 1201, leur plus vieil ancêtre connu, père d'Avérard Medici. Sans qu'on sache s'il doit être rattaché précisément à cette famille, on note un Francisco Medici qui prête en mars 1348 300 florins d'or bon poids au comte de Savoie Amédée VI.
En 1378, Salvestro Medici propose une réforme élargissant le suffrage au sein de la République de Florence, attirant ainsi la sympathie de la population pour sa famille.
Le fondateur de la puissance financière de la famille, qui influencera l'histoire de Florence et de la Toscane, est Giovanni (Jean) Medici, qui fonde la banque des Médicis en 1397. Cette banque devient la plus importante d'Europe au milieu du XVe siècle. Giovanni diversifie aussi ses activités en faisant l'acquisition de deux ateliers de laine à Florence, alors industrie dominante de la ville. Le capital qu'il retirera de ses activités bancaires, qui s'étendent partout en Italie et même au-delà, permettra à ses successeurs d'asseoir leur influence politique. La croissance de la Banque sous Giovanni est telle qu'elle lui permettra de passer du rang de citoyen mineur à celui de second citoyen le plus riche de la République.
Le mariage d'Henri II et de Catherine de Médicis.
Catherine de Médicis est née le à Florence (République florentine) sous le nom de Caterina Maria Romola di Lorenzo de' Medici et morte le à Blois (France).
Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1498-1519), elle grandit en Italie d'où elle est originaire par son père. À la mort de ses parents, elle hérite du titre de duchesse d'Urbino et de comtesse de Lauragais, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.
Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot », épouse du futur Henri IV) et de Claude, duchesse de Lorraine et de Bar, elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563.
Catherine de Médicis est une grande figure du XVIe siècle et du royaume de France. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de Religion opposant catholiques et protestants. Qui plus est, une légende noire persistante la dépeint comme une personne acariâtre, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. Aujourd'hui, la tendance historiographique tend à réhabiliter le rôle de cette reine et régente qui usa de son influence lors d'une période historique complexe et très troublée.
Partisane d'une politique de conciliation, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les protestants, et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de tolérance civile. Avec l'édit de janvier 1562, elle tente d'instaurer la liberté de culte, mais ne parvient pas à empêcher le déclenchement des hostilités. Après la surprise de Meaux en 1567, sa fermeté et sa méfiance envers les protestants se renforcent. Son rôle supposé dans le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 contribue à en faire une figure controversée de l'histoire de France.
Née à Florence, le , Catherine de Médicis se retrouve très rapidement orpheline : sa mère meurt quelques jours après l'avoir mise au monde, son père trois semaines plus tard, de la syphilis. Elle est alors prise en charge par sa grand-mère paternelle, Alfonsina Orsini, puis placée sous la tutelle de sa tante paternelle, Clarice de Médicis et de la cousine germaine de son père, Maria Salviati, mère du futur grand-duc Côme. Elle devient l'unique héritière de la fortune des Médicis et prend le titre de duchesse d'Urbino, ce qui lui vaut le surnom de duchessina (la petite duchesse) de la part des Florentins.
Les Médicis ont joué un rôle important durant l'enfance de Catherine : elle bénéficie de la protection de son grand-oncle le pape Léon X, puis surtout de celle de Clément VII, un de ses cousins, élu pape en 1523 et qui la loge dans son Palais Medici-Riccardi.
L'enfance de Catherine dans la ville de Florence est perturbée par la guerre que se livrent Clément VII et l'empereur Charles Quint. Les républicains florentins profitent de la défaite du pape et du désordre qui règne à Rome pour se révolter contre les Médicis et prendre le contrôle de la ville. En 1529, Catherine est prise en otage par les républicains, qui menacent de la violer et de la tuer quand les troupes de l'empereur du Saint-Empire romain germanique mettent en place le siège de la ville. Catherine n'a alors que dix ans et restera toute sa vie marquée par la cruauté politique de ce conflit. Pour la protéger, on la place dans différents couvents (couvent de Sainte-Lucie al Prato puis couvent de Sainte-Marie des Emmurées (it)), où, par souci de sécurité, on lui fait prendre l'habit de nonne. Une fois la ville de Florence soumise au pouvoir du pape et de l'empereur, Catherine est emmenée à Rome au Vatican où, désormais, elle va grandir auprès de Clément VII.
Placée sous la protection directe du pape, elle y reçoit une éducation très soignée. Elle bénéficie ainsi d'une culture raffinée, imprégnée d'humanisme et de néoplatonisme. Elle quitte l'Italie en 1533, lorsque le pape fait alliance avec le roi de France, François Ier, qui prévoit de la marier à l'un de ses fils cadets, Henri, alors duc d'Orléans, afin de contrecarrer l'influence à Rome de Charles Quint. En tant qu'unique héritière de la branche aînée des Médicis (famille dominant alors Florence) et avec un oncle pape (à la tête des États pontificaux), Catherine représente, en effet, un parti utile pour François Ier dans le contexte des Guerres d'Italie. Néanmoins, seules les filles d'empereurs ou de rois étant considérées comme dignes de devenir reine de France, on préfère attendre un meilleur parti pour le dauphin François III de Bretagne et plutôt marier Catherine, au jeune frère du dauphin, Henri, non destiné à régner.
« J’ai eu la fille toute nue » ! Ainsi se lamente François 1er lorsque le Pape Paul III refuse de verser la dote promise par son prédécesseur Clément VII pour le mariage unissant Catherine de Médicis et le deuxième fils de François 1er, Henri d’Orléans (le futur Henri II).
François 1er, un roi de France bien utilisé par les publicitaires...
Catherine quitte Florence le et rejoint la France à bord de la galère du pape. Elle apporte avec elle une dot de 100 000 écus d'argent et 28 000 écus de bijoux, ce qui lui vaudra de la part de courtisans persifleurs les surnoms de « la Banquière » ou « la fille des Marchands ». Il avait été convenu dans le contrat que le pape procurerait une dot assez importante pour combler le trou des finances royales. Le mariage a lieu à Marseille, le , en présence du pape, venu s'entretenir avec le roi et lui remettre personnellement la main de Catherine, le contrat de mariage étant signé après le traité d'alliance, qui prévoit que le pape aide le roi François Ier à reconquérir le duché de Milan et de Gênes en échange du mariage. Après le bal de mariage, le couple se rend dans la chambre nuptiale remplir ses devoirs conjugaux, suivi par le roi qui reste présent jusqu'à la consommation du mariage. Le pape s'y rend dès le lendemain pour trouver les deux jeunes mariés « contents l'un de l'autre » et est rassuré, Catherine n'étant plus répudiable. S'ensuivent des festivités somptueuses, qui durent plusieurs semaines. Une tradition populaire plus ou moins légendaire veut qu'elle soit venue d'Italie accompagnée d'une quarantaine de cuisiniers et qu'elle aurait introduit lors du banquet de mariage le sabayon, ainsi que les sorbets « tutti frutti ». Selon une autre tradition, ce serait Jean Pastilla, l'un de ses trois pâtissiers confiseurs, qui répand en France la mode de la pastille à base de gomme arabique et de sirop de sucre.
L'alliance avec la papauté ne procure finalement pas à la France les effets escomptés du fait de la mort de Clément VII, survenue l'année suivante. Le pape Paul III rompt le traité d'alliance et refuse de payer la dot à François Ier, qui se lamente en ces termes : « J'ai eu la fille toute nue ». Au début de son mariage, Catherine n'occupe que peu de place à la Cour, bien qu'elle y soit appréciée pour sa gentillesse et son intelligence. Elle n'a pas quinze ans, et son jeune mari est plus intéressé par, Diane de Poitiers, qui fut sa gouvernante dans son enfance.
Le , le destin de Catherine bascule. Le fils aîné de François Ier, le dauphin François, meurt soudainement, faisant de l'époux de Catherine l'héritier du trône. Catherine devient dauphine de Viennois et duchesse de Bretagne (1536-1547). Elle prend progressivement sa place à la Cour.
Mais Catherine et Henri n'ont toujours pas d'héritier (ils mettront dix ans à en avoir un). Pour Catherine, la menace de répudiation plane dès 1538. Mais elle reçoit l'appui inattendu de Diane de Poitiers, sa propre cousine et celle d'Henri. Elle laisse Henri arborer partout les couleurs de Diane, dont il est profondément amoureux malgré l'écart d'âge (19 ans).
Remarquée pour son intelligence, Catherine est appréciée par le roi, son beau-père. Partageant avec sa belle-sœur Marguerite de France un goût pour les arts et lettres, Catherine devient son amie. Avec la reine de Navarre, Marguerite d'Angoulême, elle participe à l'élévation culturelle de la cour, notamment par des compositions littéraires. C'est à cette époque que Catherine choisit son propre emblème : l'écharpe d'Iris (l'arc-en-ciel).
Alors qu'elle craint de plus en plus d'être répudiée, elle accouche finalement en d'un héritier : François, futur François II de France. Sa naissance, suivie l'année suivante par celle d'une fille, baptisée Élisabeth, conforte la position de Catherine à la cour. À la mort de François Ier, le 31 mars 1547, Henri d'Orléans monte sur le trône sous le nom d'Henri II et Catherine devient reine de France. En novembre, Catherine met au monde son troisième enfant, une fille, prénommée Claude en hommage à la mère du roi.
Portrait de Catherine de Médicis (vers 1555).
Le , Catherine est officiellement sacrée reine de France à la basilique de Saint-Denis. Le rôle qui lui est conféré à la cour consiste à procréer. En l'espace d'une quinzaine d'années, Catherine met au monde dix enfants, dont sept survivent. Les difficultés de l'accouchement de jumelles en 1557 achèvent ces maternités successives.
Dans sa maison, Catherine réunit autour d'elle une cour, où elle place de nombreux compatriotes italiens. Elle reste très attentive à la politique italienne de la France et protège les opposants au grand-duc de Toscane, qui se sont exilés dans le royaume. Elle incite Henri II à confier des responsabilités militaires ou administratives à ces Italiens, qui préfèrent servir la France plutôt que l'empereur. Parmi ces hommes, se trouvent Simeoni, le jeune Gondi (qui deviendra l'un des conseillers les plus influents de la reine dans les années 1570) et les cousins de Catherine, les frères Pierre et Léon Strozzi, qui s'illustrent au service du roi durant les guerres d'Italie.
À l'avènement d'Henri II, Catherine doit souffrir la présence de la favorite royale Diane de Poitiers. Bien que par respect pour elle, le roi lui cache ses infidélités, elle doit accepter que sa rivale prenne une place importante à la cour. Diane de Poitiers exerce une influence importante sur le roi et reçoit en contrepartie de nombreuses responsabilités. Elle obtient ainsi la charge de l'éducation des enfants royaux et le titre de duchesse de Valentinois. Catherine souffre de cette situation en silence. Dans le fameux duel (le coup de Jarnac) qui oppose La Châtaigneraie et Jarnac, Catherine prend le parti du second, celui de la duchesse d'Étampes, l'ennemie jurée de Diane.
Catherine obtient des responsabilités quand le roi reprend la guerre, en 1552, contre Charles Quint et s'absente pour mener les opérations dans l'est du royaume. Catherine est nommée régente et avec l'aide du connétable Anne de Montmorency, elle assure l'approvisionnement et le renforcement des armées. Elle intervient également en 1557, après le désastre de Saint-Quentin. Elle est envoyée par le roi demander à la ville de Paris l'argent nécessaire pour poursuivre la campagne. Enfin, Catherine ne manque pas de désapprouver ouvertement la paix signée les 2 et 3 avril 1559 au Cateau-Cambrésis qui fait perdre l'essentiel des possessions italiennes à la France et met un terme à sa politique d'ingérence en Italie. Elle marque par là son opposition au connétable et son rapprochement avec le clan des Guise.
Le traité est suivi par des festivités au cours desquelles des mariages princiers doivent venir renforcer les alliances politiques tout juste conclues. Alors que sa seconde fille, Claude, a épousé le duc Charles III de Lorraine, en février, sa fille aînée Élisabeth épouse le roi Philippe II d'Espagne et sa belle-sœur Marguerite épouse le duc Emmanuel-Philibert de Savoie : le premier mariage est célébré par procuration à Notre-Dame de Paris le 22 juin, tandis que le second a lieu le 10 juillet alors que le roi est sur son lit de mort. Celui-ci a, en effet, été blessé à la tête le 30 juin par le capitaine de sa garde écossaise, Gabriel de Montgommery, lors d'un tournoi donné à l'occasion des noces, et meurt après plusieurs jours d'agonie ce même 10 juillet.
Son mariage avec Henri II à l'âge de quatorze ans demeure longtemps stérile, mais elle finit par mettre au monde son premier enfant à l'âge de vingt-quatre ans et demi. Elle accouche de dix enfants en vingt-cinq ans et demi de mariage :
-
François II (19 janvier 1544 - 5 décembre 1560). Dauphin de France dès 1547, à la mort de son grand-père François Ier, il devient roi de France en 1559 à la mort de son père. Il épouse la reine d’Écosse Marie Stuart en 1558. Il n'a aucune descendance ;
-
Élisabeth de France (2 avril 1545 - 3 octobre 1568). Elle devient reine d'Espagne en épousant Philippe II en 1559. Elle lui donne cinq enfants ;
-
Claude de France (12 novembre 1547 - 21 février 1575). Elle devient duchesse de Lorraine en épousant Charles III de Lorraine en 1559 dont elle a neuf enfants ;
-
Louis de France (3 février 1549 - 24 octobre 1550). Duc d'Orléans sous le nom Louis III, il meurt âgé d'un an et huit mois ;
-
Charles IX (27 juin 1550 - 30 mai 1574). Duc d'Orléans à la suite du décès de son frère Louis, il devient roi de France en 1560 à la mort de son frère ainé François II. Il épouse Élisabeth d'Autriche en 1570 dont il n'a qu'une fille ;
-
Henri III (19 septembre 1551 - 2 août 1589). Il est titré successivement duc d'Angoulême à sa naissance, duc d'Orléans en 1560, duc d'Anjou en 1566 pour devenir roi de Pologne en 1573. Roi de France en 1574 à la mort de son frère Charles, il épouse Louise de Lorraine-Vaudémont en 1575. Il n'a pas de descendance ;
-
Marguerite de France (14 mai 1553 - 27 mars 1615). Elle devient reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 en épousant Henri IV mais ne lui donne pas d'enfants ;
-
François de France (18 mars 1555 - 10 juin 1584). Duc d'Alençon, il devient duc d'Anjou en 1576. Il est comte de Touraine, duc de Brabant et duc de Château-Thierry ;
-
Victoire de France (24 juin 1556 - 17 août 1556). Au contraire de sa jumelle Jeanne, elle meurt à Saint-Germain-en-Laye à deux mois ;
-
Jeanne de France (24 juin 1556). Elle vient au monde mort-née.
Catherine de Médicis représentée en tenue de deuil, à l'âge de 40 ans environ.
Lorsque son fils François monte sur le trône, Catherine de Médicis lui recommande de confier les rênes du gouvernement à la famille de son épouse : les Guise. Issus de la maison de Lorraine et apparentés à la famille royale, les Guise sont riches et puissants. Ils ont su se faire une place de première importance à la cour et leur sœur Marie de Guise, la mère de la nouvelle reine, est régente d'Écosse pour sa fille.
Catherine les soutient et approuve la mise à l'écart opérée par eux du connétable et de Diane de Poitiers. Elle-même intervient dans la redistribution des faveurs royales en échangeant avec l'ancienne favorite le château de Chenonceau contre celui de Chaumont. Par l'ascendant qu'elle exerce sur le jeune roi, Catherine joue un rôle central au sein du conseil royal, mais profondément atteinte par la mort de son époux, elle reste en retrait par rapport aux Guise, qui détiennent la réalité du pouvoir.
Les contemporains ont souligné la douleur extrême manifestée par la reine à la mort du roi. Pour marquer son chagrin, Catherine choisit de ne plus s'habiller qu'en noir (alors que le deuil se marquait traditionnellement en blanc) et arbore désormais un voile qu'elle ne quittera plus. La souffrance qu'entraîne chez elle le souvenir de son défunt époux la pousse même à ne pas assister au sacre de son fils le 18 septembre 1559. Catherine change son emblème : la lance brisée, avec la devise : « De là viennent mes larmes et ma douleur » (Lacrymae hinc, hinc dolor).
François II et Marie Stuart dans le livre d'heures de Catherine de Médicis.
Le règne de François II est marqué par la montée des violences religieuses. Jusqu'à présent Henri II a réprimé très sévèrement le protestantisme. La mort de ce dernier encourage les protestants à réclamer la liberté de conscience et celle du culte. Bien que leur chef Calvin condamne la violence, une minorité de réformés veulent en découdre par la force. Devant la menace grandissante, les Guise sont favorables à une politique de répression.
À la mort de son époux, Catherine de Médicis est considérée par certaines autorités protestantes comme une personne ouverte d'esprit et sensible à l'injustice. Sous l'influence de ses amies les plus proches, attirées par la réforme protestante (la princesse Marguerite, la duchesse de Montpensier et la vicomtesse d'Uzès), et prenant conscience elle-même de l'inutilité de la répression, elle entame dès la mort du roi un dialogue avec les protestants. Elle se dit prête à accepter leur présence à la condition qu'ils restent discrets et qu'ils ne s'assemblent pas (et ainsi éviter l'agitation dans la population). Progressivement, elle devient face aux Guise le plus ferme soutien des partisans de la tolérance civile (appelés aussi moyenneurs).
Catherine demeure toutefois étrangère à la religion nouvelle. Heurtée par l'injonction des prédicateurs, elle approuve pleinement la sanction des fauteurs de trouble. Touchée personnellement par des pamphlets injurieux déposés chez elle lors de la conjuration d'Amboise, elle appuie la répression par les Guise des rebelles huguenots qui avaient attaqué la résidence royale.
L'ampleur du mécontentement provoqué par les Guise au printemps 1560 oblige ces derniers à céder davantage de pouvoir à Catherine de Médicis. Jusqu'alors réservée et marquée par la douleur du deuil, la reine-mère prend davantage part aux affaires. La montée du parti modérateur accroît son influence politique et le parti de la répression est contraint de l'écouter davantage. Elle s'entoure de conseillers modérés favorables à la Réforme et favorise leurs idées au sein du conseil royal. Parmi eux se trouvent des hommes d'Église comme Jean de Morvillier, Jean de Monluc (suspecté par Rome de protestantisme) ou encore Paul de Foix (arrêté par le roi l'année précédente avec Anne de Bourg).
En juin, elle permet au juriste Michel de L'Hospital, opposant à la répression, d'être nommé chancelier de France. En août, elle parvient à réunir à Fontainebleau une assemblée de notables pour discuter des problèmes du royaume et appuie malgré l'hostilité du pape, la tenue d'un concile national pour réformer l'Église de France.
La mort de son fils François II, le , la meurtrit profondément mais lui permet de prendre en main les rênes du pouvoir.
Le frère cadet du roi monte sur le trône sous le nom de Charles IX. Comme il n'a que dix ans et est donc encore mineur, Catherine de Médicis est déclarée régente. Face aux troubles religieux, elle met en place avec le soutien de conseillers modérés une politique de conciliation. L'échec de sa politique la conduit toutefois à durcir à plusieurs reprises sa position à l'égard des protestants.
Charles IX enfant.
Catherine de Médicis et ses enfants. Copie médiocre d'un tableau détruit par un incendie en 1940.
Catherine de Médicis est inspirée par deux courants : l'érasmisme, orienté vers une politique de paix, et le néoplatonisme, qui prône la mission divine du souverain pour faire régner l'harmonie dans son royaume. L'émergence de Catherine de Médicis et de Michel de L'Hospital sur la scène politique induit un relâchement de la pression sur les réformés. Ceux-ci dévoilent au grand jour leur foi et la cour installée au château de Saint-Germain voit l'arrivée en grand nombre de « schismatiques ».
Pour améliorer le sort de ses sujets prêts à s'entredéchirer, Catherine de Médicis multiplie les tractations et les assemblées de décision. Dès , des États généraux regroupant les trois ordres de la société sont tenus à Orléans. Ils siègent de nouveau durant l'été 1561. Enfin au mois de septembre de cette même année a lieu le Colloque de Poissy destiné à réconcilier la religion catholique et la religion protestante. En agissant ainsi, Catherine de Médicis se met à dos le pape Pie IV et les catholiques intransigeants, mais elle demeure très optimiste quant à l'évolution de la situation.
Pour finir, le , Catherine de Médicis promulgue l'Édit de janvier, qui constitue une véritable révolution, puisqu'il remet en cause le lien sacré entre unité religieuse et pérennité de l'organisation politique. L'Édit de janvier autorise en effet la liberté de conscience et la liberté de culte pour les protestants, à condition que ceux-ci restituent tous les lieux de culte dont ils se sont emparés. Cet édit fait partie de la politique de concorde voulue par Catherine de Médicis et Michel de L'Hospital. Pour eux, les réformés ne sont pas la cause du mal qui s'est abattu sur la terre, mais un agent de conversion que Dieu a envoyé pour éveiller l'humanité à la conscience de son péché. Pour elle, la mission des dirigeants politiques consiste avant tout à briser le cycle des violences qui ravagent le royaume.
Mais l'Édit de janvier échoue à cause des antagonismes trop forts qui opposent protestants et catholiques. Un triumvirat composé des trois anciens favoris d'Henri II s'oppose à la politique de tolérance de la reine-mère. Antoine de Bourbon, roi de Navarre choisit le camp des catholiques. La position de la régente est difficile. Elle espère un soutien de la part du prince de Condé, le chef des protestants.
La reine refuse dans un premier temps la marche à la guerre que provoque en le massacre de Wassy. Elle se tient à l'écart des deux partis, jusqu'à ce que par un coup de force, François de Guise l'oblige à se placer sous sa protection. Le 31 mars, il débarque à Fontainebleau où se trouve la famille royale et la contraint à le suivre à Paris. Durant les mois de mai et de juin, Catherine tente encore de provoquer des rencontres entre les belligérants, mais finit par se résigner à la guerre devant la résolution des chefs militaires à en découdre.
Pendant plusieurs mois, elle intervient activement dans l'organisation logistique pour défaire les protestants. Elle se déplace également personnellement au siège de Rouen. La mort et l'emprisonnement des principaux chefs de guerre lui permet finalement de ramener la paix. Tout en prenant ses distances avec les Guise, elle accorde aux huguenots la paix d'Amboise en . L'édit prévoit déjà une certaine liberté de culte dans les maisons seigneuriales et dans les villes. En , Charles IX devient majeur. Catherine abandonne la régence, mais Charles IX la confirme immédiatement dans ses pouvoirs. Pour Catherine, l'heure est à la reconstruction, car la guerre civile a entraîné de très profondes destructions.
Les grandes fêtes de Fontainebleau marquent le départ du « grand tour de France » qu'entreprend la famille royale à partir de 1564. Pendant 28 mois, la reine parcourt la France pour montrer le roi à son peuple, faire oublier les dissensions religieuses et imposer ses édits de paix. Son but est également de provoquer la rencontre des chefs d'État européens et de relancer un nouveau concile. La reine n'avait pas accepté que lors du concile de Trente, les protestants n'aient pas été invités. Le voyage est une succession d'entrées royales. Il se termine le à Moulins.
Après quatre années de paix, le conflit religieux reprend. En 1567, le prince de Condé tente de s'emparer du roi par surprise. C'est la « surprise de Meaux » : Charles IX et Catherine se réfugient à Paris, stupéfaits de la trahison du chef des protestants. Catherine impute au chancelier L'Hospital l'échec de la politique de tolérance civile et le renvoie en . Le pouvoir royal décide d'en finir avec les rebelles et de terribles guerres s'ensuivent, ruinant le pays.
Les deux armées arrivent à bout de force en 1570. Catherine pousse les protestants à accepter la paix de Saint-Germain-en-Laye, qui leur accorde une liberté de culte très limitée.
Le Massacre de la Saint-Barthélemy de François Dubois, musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.
Pour concrétiser une paix durable entre les deux partis religieux, Catherine tente d'organiser le mariage de sa fille, Marguerite avec le prince protestant Bourbon Henri de Navarre. Après la consécration des Espagnols à la bataille de Lépante, Catherine se rapproche des puissances protestantes en établissant une alliance avec Élisabeth d'Angleterre avec qui elle aimerait marier l'un de ses fils, et en promettant à Louis de Nassau le soutien de la France aux révoltés des Pays-Bas. La mort, en juin 1572, de la reine de Navarre Jeanne d'Albret, une importante rivale politique du côté protestant, l'arrange. Elle doit encore contrer l'influence, auprès de Charles IX, de l'amiral de Coligny : ce chef militaire des protestants exige que la France intervienne directement contre l'Espagne dans la guerre aux Pays-Bas, ce que Catherine veut éviter à tout prix.
À la suite de l'attentat manqué contre Coligny le , Catherine semble avoir choisi, sur le conseil de certains membres de son entourage, de convaincre le roi de faire tuer les principaux chefs huguenots montés à Paris pour les noces. Le massacre, dit de la Saint-Barthélemy, commence dans la nuit du 23 au . En dépit des ordres du roi et de sa mère pour l'arrêter, il s'étend les jours suivants avec l'aide du peuple excité par quelques prédicateurs catholiques à tous les protestants parisiens, puis les mois suivants en province. Il fait plusieurs milliers de victimes.
Le massacre de la Saint-Barthélemy a suscité un important débat historiographique. Des thèses historiques contradictoires se sont longtemps affrontées sur la responsabilité de la reine dans ce massacre. Aujourd'hui, les historiens n'estiment plus que le massacre ait pu être prémédité. Face à une situation explosive, la reine et le roi se seraient résolus à prendre une décision exceptionnelle.
Ce massacre, qui fait plusieurs milliers de victimes à Paris puis en province, pèsera lourd sur la popularité de Catherine chez les protestants et dans l'Histoire. Catherine prend le parti de rompre avec sa politique de concorde et fait contraindre les protestants à revenir à la religion catholique. Deux ans plus tard, Charles IX meurt d'une pleurésie.
Catherine de Médicis poursuit la politique culturelle que son beau-père François Ier avait inaugurée. La cour de Catherine de Médicis est une succession de fêtes, de bals et de jeux. En février-mars 1564, la reine-mère organise dans le parc du château de Fontainebleau les plus somptueuses fêtes que le royaume ait jamais connues.
Tout comme l'avait fait François Ier au Camp du Drap d'Or, Catherine veut éblouir ses sujets. Des ballets et des spectacles mythologiques mettent en scène la politique de tolérance de la reine ainsi que la gloire de la France et de la maison royale. Les enfants de Catherine participent aux danses et se travestissent dans des spectacles qui soulignent l'unité de la famille royale.
Catherine de Médicis s'entoure de femmes ravissantes (son « escadron volant ») qui attirent à la cour les hommes et les amènent à abandonner le parti de la guerre pour celui de la paix. Si elle encourage les festivités et laisse la mode suivre son cours, la reine-mère se montre toujours rigoureuse sur la moralité de sa cour et surveille la vertu de ses filles d'honneurs. Lorsque l'une d'entre elles, Isabelle de Limeuil, est mise enceinte par le prince de Condé (1564), le scandale provoqué lui attire les foudres de la reine-mère qui la chasse improprement. Elle rédige en 1564 une lettre pour son fils « pour la police de Cour et pour le gouvernement », série de conseils qui établit l'emploi du temps d'un roi et la manière de s'occuper de sa cour.
Excellente cavalière, on lui attribue parfois l'importation en France de la manière de monter en amazone. Elle a imposé le corset et le caleçon lors des promenades à cheval aux dames de sa cour.
Venue d'Italie accompagnée de cuisiniers, confiseurs et pâtissiers florentins, on raconte qu'elle introduit à la cour de France des légumes inconnus jusqu'alors, les haricots, les artichauts, les brocolis ou les petits pois et selon des traditions populaires, elle serait aussi à l'origine de la diffusion des asperges, des tomates, de l'épinard, de la fourchette, des macarons, du sorbet ou de la ganache, donnant naissance à la « révolution gastronomique française ». Toutefois, selon l'historien de l'alimentation Pierre Leclercq, l'influence prêtée à Catherine de Médicis relèverait de la légende.
Héritière des goûts des Médicis pour les arts, Catherine de Médicis est considérée comme l'une des plus grands mécènes du XVIe siècle français. Elle tient à s'entourer d'artistes, de poètes, d'hommes de lettres et de musiciens qu'elle fait venir à la cour et pensionne à son propre service, ce qu'aucune reine de France n'a fait jusqu'alors. Sa politique de mise en scène de la monarchie se double d'une véritable passion pour les arts. Elle s'intéresse aussi bien à l'orfèvrerie et à la musique qu'à la peinture et l'architecture. Catherine de Médicis porte également un intérêt particulier pour le portrait français et multiplie le nombre de portraitistes à son service, parmi lesquels figurent François Clouet et les frères Dumonstier. À sa mort, sa collection de portraits comprend entre 600 et 700 dessins, aujourd'hui éparpillés dans le monde.
Catherine protège également les hommes de lettres comme Montaigne ou Ronsard. Elle porte un soin particulier à privilégier les artistes français, au lieu de faire appel à des artistes italiens comme il était d'usage chez les rois de France depuis le début de la Renaissance.
Aujourd'hui, il ne reste plus grand-chose de ses somptueuses collections. De son vivant, les visiteurs de marque ont pu venir les admirer dans son grand palais parisien, mais accaparées en partie par la Ligue à sa mort, elles sont aujourd'hui ou disparues ou dispersées.
Catherine a également mis en place une politique de construction et des transformations architecturales : elle fait édifier non loin du Louvre le palais des Tuileries par Philibert Delorme et fait agrandir le château de Chenonceau. Son plus grand chantier est celui du somptueux mausolée des Valois à Saint-Denis, construit à l'antique sous forme d'une rotonde qui tranche radicalement avec le style médiéval de la basilique. Aujourd'hui disparu, ce monument élevé à la gloire des derniers Valois devait contenir tous les gisants de ses enfants disposés autour du monument dédié à elle et à son époux. On y trouvait les trois gisants du couple royal dont ceux réalisés par le Primatice et Germain Pilon.
Excepté le château de Chenonceau, il ne reste rien de ses nombreux chantiers de construction. Le palais des Tuileries, le luxueux hôtel de la reine, la chapelle des Valois à Saint-Denis et les châteaux de Montceaux et de Saint-Maur qu'elle appréciait beaucoup, ont tous disparu.
Le château de Chenonceau, vu depuis les jardins de Catherine de Médicis.
Le château de Chenonceau, sur le Cher en Touraine (région Centre, France). Ce château de la Loire fut bâti par Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet, mais c’est à Catherine de Médicis que l’on doit les galeries sur la rivière.
À l'âge de vingt-trois ans, le duc d'Anjou, quatrième fils de Catherine, succède à son frère sous le nom de Henri III. Connu pour être le fils préféré, et sans doute le plus intelligent, le nouveau roi entend gouverner par lui-même. Catherine continue d'exercer le pouvoir, mais elle ne peut plus agir sans le consentement du roi.
Comme le roi se trouve en Pologne quand meurt Charles IX, Catherine est déclarée régente par le parlement. Elle assure l'intérim du pouvoir et jusqu'au retour du roi en septembre 1574, elle tente de combattre les troubles qui paralysent le royaume. Elle se réjouit de la capture de Montgommery, l'homme qui avait accidentellement tué son mari et qui depuis combattait dans le camp réformé. Elle encourage la justice à procéder à son exécution, qui a lieu le 26 juin 1574.
Pendant son retour, le roi a commencé à répartir les postes publics aux membres de son entourage. Inquiète de voir lui échapper le contrôle du pouvoir, Catherine se déplace à sa rencontre et descend avec la cour jusqu'à Lyon. Elle entre en opposition avec son fils sur la distribution des dignités de la cour30. Si elle parvient à maintenir auprès du roi certains de ses fidèles comme le comte de Retz, elle laisse le roi réorganiser l'étiquette à sa guise.
C'est une période tendue pour Catherine qui se remet mal de la mort de sa fille Claude, et qui entretient pendant quelques mois des rapports difficiles avec la nouvelle reine Louise de Lorraine que son fils épouse en février 1575. Catherine doit également accepter que son fils la décharge du pouvoir puisque contrairement à son prédécesseur, le roi entend régner par lui-même. Catherine de Médicis s'attriste quelque temps de se voir privée du pouvoir par son fils préféré.
Catherine éprouve, également, un sentiment d'hostilité envers les favoris du roi qui restreignent l'accès au souverain et prônent parfois une politique contraire à la sienne. Elle contribue notamment à la chute de Bellegarde (fin 1574).
À la même époque, elle fait construire par Jean Bullant, non loin de l'église Saint-Eustache un hôtel particulier dans lequel elle s'installe en 1584. De ce palais, lieu de la cour très prisé pendant les années 1580, il ne reste aujourd'hui que la grande colonne astrologique, près de l'actuelle bourse de commerce.
Portrait au crayon du roi Henri III avec sa toque chargée d'aigrette et cordons de diamants, dessin de Étienne Dumonstier, Paris, BnF, département des estampes, vers 1586[1].
Comme le roi se trouve en Pologne quand meurt Charles IX, Catherine est déclarée régente par le parlement. Elle assure l'intérim du pouvoir et jusqu'au retour du roi en septembre 1574, elle tente de combattre les troubles qui paralysent le royaume. Elle se réjouit de la capture de Montgommery, l'homme qui avait accidentellement tué son mari et qui depuis combattait dans le camp réformé. Elle encourage la justice à procéder à son exécution, qui a lieu le 26 juin 1574.
Pendant son retour, le roi a commencé à répartir les postes publics aux membres de son entourage. Inquiète de voir lui échapper le contrôle du pouvoir, Catherine se déplace à sa rencontre et descend avec la cour jusqu'à Lyon. Elle entre en opposition avec son fils sur la distribution des dignités de la cour. Si elle parvient à maintenir auprès du roi certains de ses fidèles comme le comte de Retz, elle laisse le roi réorganiser l'étiquette à sa guise.
C'est une période tendue pour Catherine qui se remet mal de la mort de sa fille Claude, et qui entretient pendant quelques mois des rapports difficiles avec la nouvelle reine Louise de Lorraine que son fils épouse en février 1575. Catherine doit également accepter que son fils la décharge du pouvoir puisque contrairement à son prédécesseur, le roi entend régner par lui-même. Catherine de Médicis s'attriste quelque temps de se voir privée du pouvoir par son fils préféré.
Catherine éprouve, également, un sentiment d'hostilité envers les favoris du roi qui restreignent l'accès au souverain et prônent parfois une politique contraire à la sienne. Elle contribue notamment à la chute de Bellegarde (fin 1574).
À la même époque, elle fait construire par Jean Bullant, non loin de l'église Saint-Eustache un hôtel particulier dans lequel elle s'installe en 1584. De ce palais, lieu de la cour très prisé pendant les années 1580, il ne reste aujourd'hui que la grande colonne astrologique, près de l'actuelle bourse de commerce.
Portrait équestre du roi Henri III. Chantilly, musée Condé, XVIe siècle. Lors de son avènement, le souverain apparaît sur un fond de ruines comme l'élu qui restaurera la France.
Henri III préside la première cérémonie de l'ordre du Saint-Esprit, enluminure de Guillaume Richardière, 1586.
Sous le règne d'Henri III, Catherine demeure plus active que jamais au sein du gouvernement. Sa présence à la cour s'avère particulièrement utile pour raccommoder le roi avec François d'Alençon, son fils cadet, victime des calomnies répandues par les mignons de la cour. Elle n'hésite pas à poursuivre son jeune fils et à le ramener à la raison quand il s'enfuit et prend les armes en 1576.
Diplomate hors norme, elle intervient surtout pour accommoder ou modérer les partis ennemis. C'est elle qui mène les négociations et parcourt le royaume pour faire respecter les édits de paix et l'autorité du roi. En 1578, elle entame un nouveau tour de France au cours duquel elle rencontre son gendre Henri de Navarre devenu l'un des chefs protestants et le réconcilie avec sa fille Marguerite avec qui il s'était brouillé. En dépit de ses rhumatismes, Catherine continue son voyage en litière et à dos de mule. Se privant la plupart du temps de confort, elle traverse des régions aux mains des rebelles. En Languedoc où elle séjourne, en mai 1579, au château de Lavérune pour éviter la peste qui sévit sur la ville de Montpellier et en Dauphiné, où elle rencontre les chefs protestants. Toujours portée par son optimisme, elle espère même rejoindre son fils François en Angleterre pour arranger son mariage avec la reine Élisabeth Ire. À la fin de sa tournée, en 1579, Catherine se félicite d'avoir rétabli l'entente dans sa famille.
Dans les années 1580, elle intervient personnellement dans la succession au trône du Portugal et envoie une expédition navale pour aider les Portugais à reconquérir leur pays envahi par le roi d'Espagne. En dépit de ses réticences, elle finit par soutenir les projets de son fils François pour devenir le souverain des Pays-Bas.
À l'approche de ses soixante-dix ans, elle n'hésite pas à payer de sa personne. En 1585, elle part dans l'est rappeler les Guise à l'ordre. En 1586, elle entame dans le sud-ouest des négociations avec son gendre Henri, roi de Navarre. Enfin, lors de la journée des barricades, en 1588, elle n'a pas peur d'affronter la rébellion parisienne, en parcourant les rues de Paris à pied et en se frayant un chemin parmi les barricades. Par son combat, envers et contre tous, pour la concorde, Catherine de Médicis est devenue aux yeux de ses contemporains une personne hors du commun qui impose le respect. Cependant, son entêtement à se battre inutilement pour une cause qui semble perdue la discrédite aux yeux de ceux de ses sujets qui veulent en découdre avec leurs adversaires.
Bal à la cour du roi Henri III en présence de la reine, de la reine mère, des ducs de Guise et de Mayenne. Paris, musée du Louvre, vers 1580.
Henri III poussant du pied le cadavre du duc de Guise, peinture romantique de Charles Durupt, musée des Beaux-Arts de Blois (1832). À droite de la composition, l'artiste dépeint deux mignons portant des pourpoints de couleur jaune et rose. Leur attitude maniérée ainsi que le bilboquet arboré par l'un d'entre eux soulignent le caractère frivole de ces courtisans, conformément aux représentations héritées des propagandes huguenote et ligueuse.
Assassinat du roi Henri III par le moine Jacques Clément. Détail d'une estampe gravée par Frans Hogenberg, Paris, BnF, département des estampes, XVIe siècle.
La fin de la vie de Catherine est marquée par les préparatifs de mariage de sa petite-fille Christine de Lorraine, qu'elle élève depuis la mort de la duchesse Claude de Lorraine, sa mère, en 1575. Ses derniers mois s'assombrissent avec la montée en puissance de la Ligue catholique qui, à l'occasion de la journée des barricades, prend possession de la ville de Paris. Prisonnière dans la ville, Catherine se fait l'intermédiaire du duc de Guise pour le réconcilier avec le roi, ce qu'elle croit avoir réussi, lorsqu'ils se retrouvent à Chartres. Catherine entreprend ensuite son ultime voyage lorsque la cour se rend à Blois pour la réunion des États généraux. À l'arrivée de l'hiver, Catherine prend froid. Sa santé se dégrade rapidement avec l'assassinat du duc de Guise qui l'inquiète, d'autant plus que le roi ne l'avait pas avertie. Le , elle demande un confesseur, reçoit les derniers sacrements et meurt d'une pleurésie, entourée de l'amour des siens mais complètement abattue par la ruine de sa famille et de sa politique, à l'âge de 69 ans.
Comme la basilique de Saint-Denis est aux mains des ligueurs, elle ne peut profiter du somptueux tombeau qu'elle avait fait édifier dans la Rotonde des Valois jouxtant la basilique. Elle est enterrée en l'église Saint-Sauveur de Blois ; sa dépouille n'est transférée à Saint-Denis que vingt-deux ans plus tard. Mais en 1719, la Rotonde des Valois menace de tomber en ruine : le monument est détruit et le tombeau remonté dans le bras nord du transept de la basilique. Le 1er août 1793, les révolutionnaires profanent le tombeau et jettent les dépouilles du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis dans une fosse commune. Le 18 janvier 1817, sous la Restauration, les corps sont retrouvés et déposés dans l'ancien caveau de Turenne, en la basilique Saint-Denis.
Selon une anecdote célèbre au sujet de sa mort, une quinzaine d'années auparavant, vers 1571, son astrologue Côme Ruggieri lui aurait prédit qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction. Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine, dépendant de la paroisse de Saint-Eustache. Elle refusa également de se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain.
Le château de Blois vu vers 1910.
La personnalité de Catherine de Médicis s'avère difficile à saisir car une légende noire s'est depuis toujours associée à son image. D'un tempérament optimiste et d'une grandeur d'âme particulièrement clairvoyante, Catherine de Médicis figure, dans la mémoire collective, comme l'incarnation de la noirceur, du machiavélisme et du despotisme.
Cette désinformation historique s'est longtemps maintenue intacte par la faute des historiens qui ont, eux-mêmes, véhiculé cette image sans souci d'objectivité. Il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que l'historiographie traditionnelle de la reine soit alors remise en question, en particulier grâce à des historiens contemporains comme Garisson, Bourgeon, Jouanna, Crouzet, Sutherland et Knecht.
L'historienne Janine Garrisson a transcrit l'oraison funèbre prononcée le 4 février 1589 par l'archevêque de Bourges, Renaud de Beaune, en l'église Saint-Sauveur de Troyes, lors des obsèques de Catherine de Médicis. Cet éloge funèbre approche certes l'apologie, mais reflète une certaine réalité : « Humiliez vos cœurs devant Dieu, vous qui êtes Français, reconnaissez que vous avez perdu la plus grande reine en vertu, la plus noble en race et génération, la plus excellente en honneur, la plus chaste entre toutes les femmes, la plus prudente en son administration, la plus douce en sa conversation, la plus affable et la plus bénigne à tous ceux qui ont voulu l'aborder, la plus humble et la plus charitable envers ses enfants, la plus obéissante à son mari, mais surtout la plus dévote envers Dieu, la plus affectionnée envers les plus pauvres que reine qui oncques régna en France ».
Dès l'époque des guerres de Religion, les catholiques et les protestants ont raillé la politique de tolérance de la reine-mère. Un véritable travail de propagande dressé contre les Valois a véhiculé une image profondément erronée de la reine. La mort du dernier des Valois en 1589 n'a pas permis sa réhabilitation. Au XVIIe siècle, on oublie que le travail accompli par Henri IV puis par Richelieu ne constitue que la continuité de la politique de Catherine de Médicis. Au XVIIIe siècle, les philosophes critiquent la monarchie absolue et la sage politique de la reine n'est désormais perçue que comme un despotisme oppressant et arbitraire. Sous la Révolution, l'époque accentue la dénonciation des rois et, les révolutionnaires comme Marat reprennent les légendes parfois sordides qui ont couru à son sujet pour vilipender la monarchie. C'est la Révolution française qui fixe la légende noire de Catherine de Médicis dans son aspect définitif. Au XIXe siècle, l'école républicaine et la tradition populaire pérennisent cette légende désormais rendue populaire par les romans historiques comme La Reine Margot de l'écrivain Dumas. En revanche, Balzac, dans son introduction à Sur Catherine de Médicis, la décrit comme « une femme extraordinaire », qui « a sauvé la couronne de France » en déployant « les plus rares qualités, les plus précieux dons de l'homme d'État ».
La légende noire de Catherine de Médicis, entretenue jusqu'au milieu du XXe siècle, la représente comme une femme dominatrice qui cherche à accaparer le pouvoir, une adepte du machiavélisme n'hésitant pas à utiliser les moyens les plus extrêmes, une Italienne laissant des étrangers (Gondi, Birague...) gouverner la France et enfin une femme acariâtre, dévorée de jalousie.
Lorsque Catherine devient régente de France, elle gouverne pour ses enfants trop jeunes pour régner par eux-mêmes. Face aux différents partis religieux et politiques qui tentent d'accaparer le pouvoir en faisant pression sur elle, Catherine essaye de rester ferme pour éviter l'effondrement du pouvoir royal. Là, naît la légende d'une reine arriviste et despotique. En tant que reine mère, elle souhaite préserver l'héritage royal de ses enfants. Les catholiques lui reprochent d'accorder trop de liberté aux protestants, les protestants de ne pas leur en accorder assez. Prise entre ces deux partis antagonistes, Catherine de Médicis a tenté tant bien que mal de maintenir sa politique d'union nationale autour du trône.
Les allégations selon lesquelles elle aurait fait empoisonner la reine de Navarre Jeanne d'Albret puis, involontairement, son fils Charles IX, résultent de rumeurs existant déjà au XVIIIe siècle pour la première, de la plume d'Alexandre Dumas pour la seconde, et ne reposent sur aucun élément tangible. Le cinéma a emboîté le pas des romanciers pour exciter cette légende noire de la reine mère. Dans La Princesse de Clèves, film tourné en 1961, Catherine de Médicis utilise des nains espions et fait chuter ses ennemis dans des trappes ouvertes sur de profondes oubliettes. L'iconographie la représente parfois devant les cadavres des huguenots massacrés dans la cour du Louvre.
Les adversaires de Catherine lui ont reproché de louvoyer entre les partis et même de créer la discorde pour mieux régner. En réalité, Catherine de Médicis s'est méfiée de tous les partis, et s'est vouée, sa vie durant, à tous les rabaisser pour n'en mettre en valeur qu'un seul, celui du roi. C'est la décrépitude du pouvoir royal et la faiblesse de ses moyens qui ont réduit Catherine de Médicis à s'appuyer sur tel ou tel parti.
Catherine a été considérée comme une étrangère par beaucoup ; il est vrai qu'elle se distingue par un accent italien assez marqué ; à son arrivée en France pour épouser le duc d'Orléans, elle sait à peine parler le français, mais la reine s'est toujours considérée comme Française. Elle a effectivement introduit à la cour et au pouvoir certains de ses familiers d'origine italienne comme les Gondi et les Birague, mais la plupart ont grandi en France, possédant une culture et une intelligence raffinées qu'ils ont su, le plus souvent, mettre au service de leur pays d'adoption.
De plus, les écrivains ont souvent tendu à réduire le personnage de Catherine à son sentiment de haine pour Diane de Poitiers, maîtresse âgée de son mari. Il est exact que Catherine n'éprouvait guère de sympathie pour celle qu'elle appelait la putain du roi.
Un matin devant la porte du Louvre, huile sur toile d'Édouard Debat-Ponsan, 1880, Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot.
Henri III, né le à Fontainebleau et mort assassiné le à Saint-Cloud, est roi de Pologne sous le nom d'Henri Ier (Henryk en polonais) de 1573 à 1575 et roi de France de 1574 à 1589. Il est le dernier monarque de la dynastie des Valois et le premier Capétien mort assassiné (aucun roi de France carolingien ne l'ayant été).
Quatrième fils du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis, Henri n'est pas destiné à la couronne. Sous le règne de son frère Charles IX, il s'illustre comme chef de l'armée royale en remportant sur les protestants les batailles de Jarnac et de Moncontour. À l'âge de 21 ans, il se porte candidat pour le trône vacant de Pologne et se voit élu sous le nom d'Henryk Walezy, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie. Son règne est bref, puisqu'à l'annonce de la mort de son frère, sans descendant mâle, il abandonne son royaume pour lui succéder sur le trône de France.
En devenant roi de France, Henri III hérite d'un royaume divisé où son autorité n'est que partiellement reconnue. Son règne est marqué par d’importants problèmes religieux, politiques et économiques. Quatre guerres de Religion se déroulent sous son règne. Henri III doit faire face à des partis politiques et religieux soutenus par des puissances étrangères qui finissent par venir à bout de son autorité : le parti des Malcontents, le parti des protestants et, enfin, la Ligue. Il meurt à Saint-Cloud après avoir été poignardé par le moine Jacques Clément.
Son emblème est constitué de trois couronnes, symbolisant les royaumes de France et de Pologne ainsi qu'une devise qui explique la troisième couronne : « Manet ultima cælo » (« La dernière se trouve au ciel »).
Louise de Lorraine Vaudémont, épouse d'Henri III 30 avril 1553 - 29 janvier 1601).
Catherine de Médicis et sa relation avec NOSTRADAMUS :
Sa renommée est telle que la reine Catherine de Médicis l'appelle à la cour, au château de Blois, en 1555. Le motif de l'intérêt de la reine était peut-être que, dans son dernier Almanach, Nostradamus avait mis le roi en garde contre des dangers qu'il disait ne pas oser indiquer par écrit. En cette même année 1555, donc, Nostradamus, inquiet des intentions de la cour (il craint d'avoir la tête coupée), se rend à Blois, où il reçoit du couple royal des gratifications qu'en public il qualifiera d'amples mais dont il se plaint en privé qu'elles ne couvrent pas ses frais de voyage. Des nouvelles alarmantes sur l'intérêt que la justice porte à la source de sa prescience l'incitent à rentrer précipitamment. Il se persuade qu'on veut sa mort. Pour confirmer la destinée de ses fils, la reine Catherine de Médicis le consulte de nouveau, en 1560, dans son château de Chaumont-sur-Loire.
Dans les années qui suivent, il est la cible de plusieurs pamphlets imprimés. « Les attaques fusèrent de partout : de France et d'Angleterre, des milieux protestants et catholiques, des laïcs et des clercs, des poètes et des prosateurs, des adversaires de l'astrologie et des astrologues de métier, des étrangers mais aussi de ses proches. » L'ordonnance d'Orléans du 31 janvier 1561 (dont le rédacteur ou un des rédacteurs fut le chancelier Michel de L'Hospital, hostile à Nostradamus) prévoit des peines contre les auteurs d'almanachs publiés sans l'autorisation de l'archevêque ou de l'évêque. Peut-être une infraction à cette ordonnance est-elle à l'origine d'un incident qui n'a pas été tiré tout à fait au clair. Le jeune roi Charles IX écrit le 23 novembre 1561 au comte de Tende, gouverneur de Provence, apparemment pour lui donner l'ordre d'emprisonner Nostradamus, car le comte de Tende répond au roi le 18 décembre : « Au regard de Nostradamus, je l'ay faict saisir et est avecques moi, luy ayant deffendu de faire plus almanacz et pronostications, ce qu'il m'a promis. Il vous plaira me mander ce qu'il vous plaist que j'en fasse. » Le comte a donc fait arrêter Nostradamus et l'a amené avec lui dans le château de Marignane. Les deux hommes étaient amis et la prison tenait plutôt de la mise en résidence. On ignore ce que le roi répondit au comte de Tende, mais tout indique que l'incident resta sans suites.
Nostradamus rentra pleinement en grâce auprès de la famille royale, puisqu'en 1564, à l'occasion du grand tour de France, Charles IX, accompagné de Catherine de Médicis et de Henri de Navarre (le futur Henri IV), lui rendit visite. À cette occasion, la reine de France le nomma médecin et conseiller du roi.
Adam de Craponne finança personnellement les travaux du canal qui porte son nom, mais dut également faire des emprunts, notamment auprès de Nostradamus.
Henri IV et Marguerite, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot à partir du XIXe siècle, est une princesse de la branche de Valois-Angoulême (maison de Valois) de la dynastie capétienne, née le à Saint-Germain-en-Laye et morte le à Paris. Elle était fille du roi Henri II et de Catherine de Médicis et la sœur des rois François II, Charles IX et Henri III. Par son mariage avec le roi Henri de Navarre, elle devient reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 lorsque son époux accède au trône de France sous le nom de Henri IV. Sur la demande de ce dernier, le Pape déclare la nullité de son mariage en 1599.
Son mariage, qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants en 1572, fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy et la reprise des troubles religieux qui suivirent. Elle-même participa à la fronde des princes pendant la conjuration des Malcontents ce qui lui valut la rancœur de son frère le roi Henri III. Dans le conflit qui opposa ce dernier aux Malcontents, elle prit parti pour François d'Alençon, leur frère cadet.
En tant qu'épouse du roi de Navarre, elle essaya de jouer un rôle pacificateur entre son mari et la Couronne de France. Ballottée entre la cour de France et la cour de Navarre, elle s'efforça de mener une vie conjugale heureuse mais la stérilité de son couple et les tensions politiques propres aux guerres de religion eurent raison de son mariage. Malmenée par un frère ombrageux, rejetée par un mari volage et opportuniste, elle choisit en 1585 la voie de l'opposition. Elle prit le parti de la Ligue et fut contrainte de vivre en Auvergne dans un exil qui dura vingt ans.
Femme de lettres reconnue, esprit éclairé, mécène généreuse, elle joua un rôle important dans la vie culturelle de la cour, en particulier après son démariage et son retour d'exil en 1605. Elle fut un vecteur de la pensée néoplatonicienne qui prône notamment la suprématie de l'amour platonique sur l'amour physique. Au XIXe siècle, son existence a donné naissance au mythe de la « Reine Margot », d'après le surnom popularisé par Alexandre Dumas dans son roman du même nom.
Marie de Médicis épouse Henri de Navarre en 1600 après qu'il se fut converti au catholicisme, qu'il eut été couronné roi de France et qu'il eut fait annuler son mariage avec Marguerite, fille de Catherine de Médicis. Elle met au monde six enfants dont trois fils. Elle est couronnée reine de France le à Saint-Denis. Mais le lendemain, son mari est assassiné par Ravaillac. Elle exerce alors la régence pour son fils Louis XIII qui n'a que 9 ans.
Souhaitant avoir de bonnes relations avec l'Espagne, elle mène une politique catholique, avec le soutien du parti dit « des dévots », et remet partiellement en cause l'édit de Nantes. Elle conserve l'entourage de Florentins qui l'ont accompagnée en France, et accorde même beaucoup de pouvoirs à certains d'entre eux, notamment à Leonora Galigai et à son mari Concino Concini. Les anciens ministres sont renvoyés, et les parlementaires sont de moins en moins consultés, alors que des subsides très généreux sont accordés à des seigneurs frondeurs. Tout ceci mécontente une bonne partie de l'opinion publique, ainsi que le jeune Louis XIII. Ce dernier prend le pouvoir le et fait assassiner Concini et chasse alors Marie de Médicis hors de Paris. S'ensuivent de nombreuses intrigues, qui aboutissent finalement à l'exil de Marie aux Pays-Bas espagnols en 1631, puis à Cologne où elle terminera sa vie en 1642.
Marie de Médicis enfant
Portrait sacralisé et en majesté de Marie de Médicis à la veille de son couronnement, par Pourbus.
Marie est le sixième enfant de François Ier de Médicis (1541–1587), grand-duc de Toscane, et de Jeanne d'Autriche (1548–1578), archiduchesse d'Autriche, fille de Ferdinand Ier du Saint-Empire et d’Anne Jagellon. Sa mère meurt des suites de couches alors qu'elle a deux ans et son père se remarie avec sa maîtresse, Bianca Cappello qui devient grande-duchesse. Les deux filles survivantes du duc, Marie et sa sœur Éléonore vivent au palais Pitti à Florence sous la garde d'une gouvernante avec le fils d'Isabelle de Médicis, la sœur du duc. Les enfants étudient les sciences, les mathématiques, la philosophie, l'astronomie ainsi que les arts.
Marie passe une enfance triste et solitaire, au palais Pitti à Florence ; elle a pour seuls compagnons ses deux sœurs, Anne et Éléonore, et un frère, Philippe. Son frère et sa sœur Anne mourront tous deux très jeunes, il ne lui restera que sa sœur aînée Éléonore qui, quelques années plus tard, sera mariée au duc de Mantoue. Après le mariage de sa sœur en 1584, il ne lui restera pour seul compagnon de jeux que son cousin germain Virginio Orsini sur qui elle reporte toute son affection. Après le départ d'Éléonore, sa marâtre fait venir une compagne au Palais Pitti pour Marie, une jeune fille du nom de Dianora Dori qui sera rebaptisée Léonora. Cette jeune fille de quelques années plus âgée que Marie va prendre sur cette dernière une très grande influence au point que Marie ne décidera plus rien sans lui en parler d'abord.
Le , François Ier de Médicis et Bianca Cappello meurent l'un après l'autre en l'espace de quelques heures. Orpheline, Marie est considérée comme l'héritière la plus riche d'Europe.
Son oncle Ferdinand Ier de Médicis monte sur le trône de Toscane et épouse Christine de Lorraine, petite-fille de la reine de France Catherine de Médicis. Nonobstant son désir de donner un héritier à sa dynastie, il fait donner à ses neveux et nièces orphelins une bonne éducation. Marie apprécie particulièrement les disciplines scientifiques et notamment les sciences naturelles, et se passionnera pour les bijoux, les pierres précieuses. Très dévote, elle est réputée avoir peu de jugement et de largeur d'esprit et dépendre terriblement de son entourage.
Proche des artistes de sa Florence natale, elle est formée au dessin par Jacopo Ligozzi, où elle se montre très douée ; elle joue aussi de la musique (chant et pratique de la guitare et du luth), apprécie le théâtre et la danse et jouer la comédie.
Physiquement, elle devient une femme de belle prestance, assez grande. Elle a le teint blanc, de petits yeux et des cheveux châtains.
La richesse des Médicis attire vers Marie de nombreux prétendants, notamment le comte de Vaudémont, frère cadet de Christine de Lorraine, grande-duchesse de Toscane, mais surtout tante et tutrice de Marie.
Mais un parti plus prestigieux se présente, le roi de France Henri IV.
Le mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis répond avant tout pour le roi de France à des préoccupations dynastiques et financières. En effet, Marie de Médicis est la petite-fille de l’empereur romain germanique Ferdinand Ier, ce qui permet d’assurer légitimement une descendance royale en France. De plus les Médicis, banquiers créanciers du roi de France, promettent une dot d'un montant total de 600 000 écus d'or (2 millions de livres dont 1 million payé au comptant pour annuler la dette contractée par la France auprès de la banque Médicis), ce qui vaudra à la reine le surnom de « la grosse banquière » (expression de sa rivale jalouse, la maîtresse du roi Catherine Henriette de Balzac d'Entragues).
Le contrat de mariage est signé à Paris en et les cérémonies officielles sont organisées en Toscane et en France du mois d’octobre au mois de décembre de la même année : le mariage par procuration a lieu à Florence en l'absence du roi qui a délégué une forte ambassade et son favori Roger de Bellegarde qui « épouse » Marie le dans la cathédrale Santa Maria del Fiore. La future reine quitte Florence pour Livourne le , accompagnée de deux mille personnes qui constituent sa suite, et embarque ensuite pour Marseille qu'elle atteint le suivant. C'est Antoinette de Pons, marquise de Guercheville et dame d'honneur de la future reine, qui est chargée de l'accueillir à Marseille. La marquise a si bien su résister aux projets galants du roi que celui-ci lui a dit « Puisque vous êtes réellement dame d'honneur, vous la serez de la reine ma femme ». À la grande fureur de Marie, elle constate que son époux royal ne s'est même pas déplacé pour l'accueillir. Après son débarquement, Marie de Médicis rejoint Lyon le . Ils se rencontrent enfin le et, après le souper, passent leur nuit de noces. Le , le légat pontifical enfin arrivé, donne sa bénédiction à la cérémonie religieuse du mariage dans la cathédrale Saint Jean de Lyon.
Le cardinal de Joyeuse couronne Marie de Médicis en 1610, par Pierre-Paul Rubens.
Marie de Médicis est rapidement enceinte et met au monde le dauphin Louis le au grand contentement du roi et du royaume qui attendent la naissance d'un dauphin depuis plus de quarante ans. Marie continue son rôle d'épouse et donne à son mari une nombreuse progéniture (6 enfants en l'espace de 9 ans), excepté les années 1603-1606, période pendant laquelle Henri IV porte ses assiduités vers ses maîtresses.
Marie de Médicis ne s'entend pas toujours avec Henri IV. D'un tempérament très jaloux, elle ne supporte pas ses aventures féminines et les nombreuses indélicatesses de son époux à son égard. En effet, il l'oblige à les côtoyer et lui refuse souvent l'argent nécessaire pour régler toutes les dépenses qu'elle entend réaliser pour manifester à tous son rang royal. Des scènes de ménage ont lieu, suivies de périodes de paix relative. Marie de Médicis tient beaucoup à se faire couronner officiellement reine de France, mais Henri IV, pour diverses raisons, politiques notamment, repousse la cérémonie.
Il faut attendre le , et le départ imminent d'Henri IV en guerre pour la succession du duché de Juliers, pour que la reine soit couronnée en la basilique Saint-Denis, afin de conférer une plus grande légitimité à la reine dans la perspective d'une possible régence qu'elle serait appelée à assurer en l'absence du roi. Le lendemain, Henri IV est assassiné par Ravaillac, ce qui soulève d'emblée les suspicions d'une conspiration.
La régente Marie de Médicis en 1616, par Pourbus
Lorsque Henri IV meurt assassiné le , Marie de Médicis assure la régence au nom de son fils, Louis XIII, âgé de seulement 8 ans et beaucoup trop jeune pour régner par lui-même. Marie commence par garder les conseillers de son époux. Par la suite, elle s'en sépare et se fait gouverneur de la Bastille. Régente, elle est en position de faiblesse à l'égard de la noblesse du royaume et des voisins européens. Pour affermir son autorité sur le trône de France, elle n'a de cesse de développer un grand protocole emprunté à la cour d'Espagne. Interprète de ballets, collectionneuse, elle déploie un mécénat artistique qui contribue à développer les arts en France. Très vite, elle se rapproche de l'Espagne et concrétise en 1615 un axe catholique avec un double mariage franco-espagnol : son fils, le roi Louis XIII, épouse Anne, infante d'Espagne, et sa fille, Élisabeth, épouse l'infant Philippe IV d'Espagne.
La politique de la reine provoque néanmoins des mécontentements. D'une part, les protestants s'inquiètent du rapprochement de Marie avec Sa Majesté Très Catholique, le roi d'Espagne, Philippe III. D'autre part, Marie de Médicis tente de renforcer le pouvoir monarchique en s'appuyant sur sa dame d'atours, Leonora Galigaï, sa compagne de jeux d'autrefois, et sur l'époux de celle-ci, Concino Concini, ce qui déplaît profondément à une partie de la noblesse française. Remuant la passion xénophobe, la noblesse désigne comme responsables de tous les maux du royaume ces immigrés italiens favoris de Marie. Ils s'enrichissent, dit-elle, à ses dépens. Profitant de la faiblesse intrinsèque à une régence, des nobles de grandes familles, le prince de Condé, prince du sang à leur tête, se révoltent contre Marie de Médicis pour obtenir eux aussi titres et compensations financières.
En application du traité de Sainte-Menehould (), la reine convoque les états généraux à Paris. Le prince de Condé ne parvient pas à structurer son opposition au pouvoir royal. Cependant, Marie de Médicis s'engage à concrétiser l'alliance avec l'Espagne et à faire respecter les thèses du concile de Trente. Les réformes de la paulette et de la taille restent lettre morte. Le clergé joue le rôle d'arbitre entre le tiers état et la noblesse qui ne parviennent pas à s'entendre. Le lieutenant civil Henri de Mesmes déclarant ainsi que les ordres étaient frères et enfants d'une mère commune, la France, un des représentants de la noblesse lui répond qu'il se refuse à être le frère d'un enfant de cordonnier ou de savetier. Cet antagonisme profite à la Cour qui prononce bientôt la clôture des états généraux. La régence est officiellement close à la suite du lit de justice du qui déclare Louis XIII majeur, mais Marie de Médicis devient alors chef du Conseil du roi de France, et dans les faits garde tout son pouvoir.
Une période de calme relatif suit les cérémonies du mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche le à Bordeaux.
Un an après la fin des états généraux, une nouvelle rébellion de Condé permet son entrée au Conseil du roi par le traité de Loudun du , qui lui accorde également la somme d'un million et demi de livres et le gouvernement de la Guyenne.
Pendant ce temps, les protestants obtiennent un sursis de six ans à la remise de leurs places de sûreté au pouvoir royal.
En 1616, les exigences de Condé deviennent si importantes que Marie le fait arrêter le et conduire à la Bastille. Le duc de Nevers prend la tête de la noblesse en révolte. Le , Richelieu est nommé secrétaire d'État pour la guerre et les Affaires étrangères.
C'est bien des années après, lorsque Marie de Médicis est exilée par son fils, que naît lentement la légende noire de Marie de Médicis : on parle alors de montée en puissance de ses favoris italiens, du gaspillage financier causé par l'appétit financier de la reine et de son entourage, de la maladresse et de la corruption de sa politique qui auraient dominé sous son gouvernement. Par ailleurs, la reine et le roi son fils s'entendent mal. Se sentant humilié par la conduite de sa mère, qui monopolise le pouvoir, Louis XIII organise un coup d'État, le (appelé « un coup de majesté », en faisant assassiner Concino Concini par le marquis de Vitry. Prenant le pouvoir, il exile la reine-mère au château de Blois.
Marie de Médicis en 1622 par Rubens
Marie de Médicis, par Frans Pourbus, v. 1606, musée des beaux-arts de Bilbao.
Le , la reine, qui a 43 ans, s'échappe de sa prison par une échelle de corde, franchissant un mur de 40 m éboulé. Des gentilshommes lui font passer le pont de Blois et des cavaliers envoyés par le duc d’Épernon l'escortent dans son carrosse. Elle se réfugie dans le château d'Angoulême puis provoque un soulèvement contre le roi son fils (« guerre de la mère et du fils »). Un premier traité, le traité d'Angoulême, négocié par Richelieu, apaise le conflit.
Mais la reine-mère n'est pas satisfaite : elle relance la guerre l'année suivante en ralliant à sa cause les Grands du royaume (« deuxième guerre de la mère et du fils »). La coalition nobiliaire est rapidement défaite à la bataille des Ponts-de-Cé par le roi qui pardonne à sa mère et aux princes.
Conscient qu'il ne peut éviter la formation de complots tant que Marie de Médicis reste en exil, le roi accepte son retour à la Cour. Elle revient alors à Paris, où elle s'attache à la construction de son palais du Luxembourg. Après la mort de Charles d'Albert, duc de Luynes, en , elle effectue peu à peu son retour politique. Richelieu joue un rôle important dans sa réconciliation avec le roi. Il parvient même à faire revenir la reine-mère au Conseil du roi.
Henri IV portant en écharpe la bannière blanche et la croix de l'ordre du Saint-Esprit. Portrait en buste par Frans Pourbus le Jeune, huile sur toile, Versailles, châteaux de Versailles et Trianon, XVIIe siècle
Couronnement de la reine Marie de Médicis à Saint-Denis la veille de l'assassinat du roi (Louvre - Tableau de Pierre Paul Rubens). Le roi apparait dans le petit balcon situé au dessus de la scène du couronnement.
Marie de Médicis continue à fréquenter le Conseil du roi en suivant les conseils du cardinal de Richelieu, qu'elle a introduit auprès du roi comme ministre. Au fil des ans, elle ne s'aperçoit pas de la puissance montante de ce protégé et client. Quand elle en prend conscience, elle rompt avec le cardinal et cherche à l'évincer. Ne comprenant toujours pas la personnalité du roi son fils, et croyant encore qu'il lui sera facile d'exiger de lui la disgrâce de Richelieu, elle tente d'obtenir le renvoi du ministre. Après la Journée des Dupes, le , Richelieu reste le principal ministre et Marie de Médicis est contrainte de se réconcilier avec lui.
Elle décide finalement de se retirer de la cour. Le roi, la jugeant trop intrigante, l'incite à partir au château de Compiègne. De là, elle s'enfuit le vers Étrœungt (comté de Hainaut) où elle dort avant de se rendre à Bruxelles. Elle compte y plaider sa cause. Cette évasion n'était qu'un piège politique tendu par son fils qui avait retiré les régiments gardant le château de Compiègne. Réfugiée auprès des ennemis espagnols de la France, Marie de Médicis est privée de son statut de reine de France, et donc de ses pensions.
Son aumônier Mathieu de Morgues, qui lui est resté fidèle dans son exil, rédige des pamphlets contre Richelieu qui circulent en France clandestinement. Pendant ses dernières années, la reine voyage dans les cours européennes, aux Pays-Bas espagnols auprès de l'Infante Isabelle et de l'ambassadeur Balthazar Gerbier qui tente de la réconcilier avec Richelieu, en Angleterre pendant trois ans, puis en Allemagne, auprès de ses filles et de ses gendres où elle tente à nouveau de former une « ligue des gendres » contre la France, sans jamais pouvoir rentrer en France alors que ses partisans sont embastillés, bannis ou condamnés à mort. Réfugiée dans la maison prêtée par son ami Pierre-Paul Rubens à Cologne, elle tombe malade en , et meurt d'une crise de pleurésie dans le dénuement le , quelques mois avant Richelieu. Son corps est ramené à Saint-Denis, sans grande cérémonie, le , tandis que son cœur est envoyé à La Flèche, conformément au souhait d'Henri IV qui voulait que leurs deux cœurs fussent réunis. Louis XIII meurt le suivant.
Même si elle ne s'entendait pas très bien avec son mari, elle lui donne rapidement son premier enfant à vingt-six ans et en aura en tout six en neuf ans :
-
Louis XIII ( - ), roi de France de 1610 à 1643, épouse en 1615 Anne d'Autriche, infante d'Espagne (1601-1666) ;
-
Élisabeth de France ( - ), épouse le futur roi d'Espagne Philippe IV (1605-1665), le à Bordeaux ;
-
Christine de France ( - ), épouse Victor-Amédée Ier de Savoie (1587-1637) le à Paris ;
-
Monsieur d’Orléans, à tort prénommé « Nicolas » par certains auteurs, mort avant d'avoir été solennellement baptisé et nommé, titré à sa naissance duc d'Orléans ( - ) ;
-
Gaston de France ( - ), duc d'Anjou puis d'Orléans à la mort de son frère ( - ), épouse en 1626 Marie de Bourbon-Montpensier (1605-1627) puis en 1632 Marguerite de Lorraine (1615-1672) ;
-
Henriette-Marie de France ( - ), épouse Charles Ier d'Angleterre le , à la cathédrale de Cantorbéry.