6 janvier 2023
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Pour pouvoir vous parler de François VI de LA ROCHEFOUCAULD il me faut trouver un ou plusieurs liens avec d'autres personnages de nôtre généalogie...
C'est le cas avec Guy de LA ROCHEFOUCAULD marié à Marguerite de Craon (dame de Montbazon, Nouâtre et Sainte Maure) le 4 mars 1395. Il est le fils de Aymeric III de La Rochefoucauld et de Rogette de Grailly et Marguerite de Craon est la fille de Guillaume III de Craon et de Jeanne de Montbazon.
François VI, deuxième duc de La Rochefoucauld, prince de Marcillac, pair de France, né le à Paris (paroisse Saint-Honoré) et mort le dans la même ville (paroisse Saint-Sulpice), est un écrivain, moraliste, mémorialiste et militaire français du XVIIe siècle. Il fait partie du mouvement littéraire du classicisme et est surtout connu pour ses Maximes. Bien qu'il n'ait publié officiellement que ses Mémoires et ses Maximes, sa production littéraire est dense.
Appartenant à l'une des plus illustres familles de la noblesse française, François VI de la Rochefoucauld, alors prince de Marcillac, naît rue des Petits-Champs, dans le centre de Paris, le et il est baptisé dans l'église Saint-Honoré (aujourd'hui détruite) le .
En 1628, le prince épouse sa cousine Andrée de Vivonne, riche héritière de la baronnie de la Châtaigneraie.
À l'âge de 16 ans (le ), le jeune La Rochefoucauld succède à son oncle Benjamin de La Rochefoucauld, comte d'Estissac, en tant que mestre de camp du régiment d'Estissac. Son père François est gouverneur du Poitou.
Très jeune, le prince de Marcillac se mêle activement à toutes les intrigues de l'époque et prend part aux complots de Gaston de France et de la duchesse de Chevreuse contre le cardinal de Richelieu. Sa vie se voit dès lors ponctuée de disgrâces ; arrêté puis emprisonné à La Bastille pendant huit jours, il opte pour l'exil et se retire sur ses terres. À la mort de Richelieu (1642), il revient à la cour. Le cardinal Mazarin succède à Richelieu, mais l'animosité ne s'étiole pas. Le roi meurt en 1643. La reine Anne d'Autriche assume la régence pour son fils Louis XIV et garde le cardinal Mazarin comme premier ministre.
Nonobstant ses bravades, le prince de Marcillac est fait maréchal de camp le . Pendant la Fronde, il prend le parti de la révolte nobiliaire encouragé par sa maîtresse la duchesse de Longueville, princesse du sang, la propre sœur du Grand Condé. Leur fils né pendant le siège de la capitale sera nommé Charles-Paris, la capitale française étant sa marraine.
À la mort de son père en 1650, il prend le titre de duc de La Rochefoucauld, qu'il est le deuxième à porter. Blessé à plusieurs reprises au combat, il évitera de peu la cécité.
Assagi, c'est alors que, dans son château de Verteuil en Angoumois, il rédige ses « Mémoires » qu'il consacre à la régence d'Anne d'Autriche et qui sont publiés sans son autorisation à Cologne en 1662. Le scandale le pousse à désavouer son œuvre. Il publia lui-même sa propre édition en 1665. Jouissant de la faveur de Louis XIV, il se consacre à la réflexion. En 1661, il est fait chevalier des ordres du Roi.
Il fréquente dès lors les salons des « honnêtes gens » et se lie d'amitié avec la marquise de Sévigné, la marquise de Sablé et plus particulièrement avec la comtesse de La Fayette. Avec cette dernière, ils se côtoient tous les jours et la comtesse comprend alors ses états d'âme aussi bien d'amant trompé que du fait des intrigants de la Fronde. Tout le porte au mépris de l'humanité et à la misanthropie.
Ses réflexions successives l'amèneront à publier un ouvrage inédit en 1665 : les Réflexions ou sentences et maximes morales (communément nommé « Maximes »), ponctué d'aphorismes philosophiques.
La Rochefoucauld s'éteindra après avoir reçu l'extrême-onction des mains mêmes de Bossuet
François VI de La Rochefoucauld son épouse et cousine Andrée de Vivonne.
Le château de Verteuil (16), au bord de la Charente. La façade nord-est avec l'entrée principale et les ailes attenantes au début du XXe siècle.
La Rochefoucauld fit partie du salon de Madeleine de Sablé, membre de la coterie de Rambouillet. Il s'était consacré dans la solitude à l’écriture de ses mémoires alors que la fréquentation des salons lui servit pour la composition de ses fameuses Maximes. En 1662, la publication de ses mémoires par les Elzeviers causa du trouble dans le petit monde des salons. Beaucoup de ses amis furent profondément blessés et il se hâta d’en nier l’authenticité. Trois ans plus tard, il publia sans son nom les Maximes, qui l’établirent d’un coup parmi les plus grands hommes de lettres. À peu près à la même époque commença son amitié avec Marie-Madeleine de La Fayette (1655), qui dura jusqu’à la fin de sa vie. Les aperçus que nous avons de lui proviennent surtout des lettres de Marie de Sévigné et, bien qu’elles montrent son agonie souffrant de la goutte, sont généralement plaisantes. Il avait un cercle d’amis dévoués dans les salons et à la cour (Simon Arnauld de Pomponne…) ; il était reconnu comme un moraliste et un écrivain de la plus haute valeur et il aurait pu entrer à l’Académie française sur demande.
Son fils, François, prince de Marcillac, auquel il avait donné un peu avant sa mort ses titres et honneurs, bénéficia d’une position supérieure à la cour.
Comme la plupart de ses contemporains, il voyait la politique comme un jeu d’échecs. Les Maximes forment une dénonciation inlassable de toutes les apparences de vertu.
Jean de La Fontaine lui a dédié sa fable no XI, située dans le premier recueil des Fables de La Fontaine : L'Homme et son image
Un Homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs d'être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le Sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos Dames ;
Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands,
Miroirs aux poches des Galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse? Il se va confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer,
N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.
Mais un canal formé par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés :
Il s'y voit, il se fâche ; et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine.
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau.
Mais quoi, le canal est si beau
Qu'il ne le quitte qu'avec peine.
On voit bien où je veux venir :
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d'entretenir.
Notre âme c'est cet Homme amoureux de lui-même ;
Tant de miroirs, ce sont les sottises d'autrui,
Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes ;
Et quant au canal, c'est celui
Que chacun sait, le livre des Maximes.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'Homme et son image
À 16 ans, en mai, il prend la place de maître de camp à son oncle Benjamin de la Rochefoucauld. Ses exploits militaires l'amènent à intégrer la Cour de la reine Anne d'Autriche dont il devient le chevalier servant. Il part faire la guerre lors de la guerre de Trente Ans.
Face à la volonté de Richelieu d'instaurer un régime absolutiste, le duc de La Rochefoucauld ne cache pas son hostilité ouverte envers le cardinal, qui le fait embastiller puis exiler dans ses terres de Verteuil. C'est dans une grande désillusion qu'il apprend qu'il ne sera pas récompensé par le nouveau cardinal Mazarin, malgré ses nombreux services rendus à la reine. Ce dernier espérait en effet obtenir plus rapidement le titre de duc afin de recevoir les Honneurs du Louvre, et le privilège du tabouret pour sa femme.
Se sentant humilié, il rejoint la Fronde aux côtés de Louis II de Bourbon-Condé. Il avouera plus tard s'y être engagé plus par recherche de gloire que par réel intérêt. Il assiège la ville de Cognac avec ses alliés, depuis leur base de Bordeaux mais ils se heurtent aux troupes royales. Pour son implication dans sa révolte, le cardinal Mazarin fait raser son château de Verteuil considérant François VI comme un traître.
Le duc de La Rochefoucauld est gravement blessé au cours d'un combat au faubourg Saint-Antoine. En voulant ravitailler la capitale, il reçoit un coup de mousquet en plein visage. Il finit par s'exiler en Flandre puis revient finir sa vie en Angoumois, malgré une santé fragile.
François VI de La Rochefoucauld épouse le 20 janvier 1628, à Mirebeau-sur-Bèze, à l’âge de 15 ans, Andrée de Vivonne (1612-1670), fille et unique héritière d'André de Vivonne, baron de la Chataigneraie et grand fauconnier de France, et de Marie-Antoinette de Loménie. Huit enfants naîtront de cette alliance :
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François VII de la Rochefoucauld, 3ème duc de La Rochefoucauld, prince de Marsillac, marquis de Guercheville, baron de Verteuil, marquis de Liancourt, pair de France, grand veneur de France (Paris, 15 juin 1634 - Versailles, 11 janvier 1714), marié en 1658 avec Jeanne Charlotte du Plessis Liancourt, sa cousine, fille et unique héritière d'Henri du Plessis, comte de La Roche-Guyon, et d'Anne Elisabeth de Lannoy. Dont postérité ;
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Charles de la Rochefoucauld, chevalier de Malte, abbé commendataire de l'abbaye de Molesme (22 septembre 1635 - 19 novembre 1691) ;
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Marie Catherine de la Rochefoucauld, sans alliance, dite Mademoiselle de La Rochefoucauld (22 février 1637 - 5 octobre 1711) ;
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Henriette de la Rochefoucauld , sans alliance, dite Mademoiselle de Marsillac (15 juillet 1638 - Paris, 3 novembre 1721) ;
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Françoise de la Rochefoucauld, sans alliance, dite Mademoiselle d'Anville (9 août 1641 - Paris, 22 mars 1708) ;
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Henri Achille de la Rochefoucauld, dit abbé de Marsillac, chevalier de Malte, abbé de Fonfroide, de Beauport, de La Chaise-Dieu (8 décembre 1642 - Paris, 19 mai 1698) ;
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Jean-Baptiste de la Rochefoucauld, officier de cavalerie, dit chevalier de Marsillac (19 août 1646 - juin 1675) ;
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Alexandre de la Rochefoucauld, docteur en théologie, dit abbé de Verteuil, abbé de Beauport, de Molesme, prieur de Notre-Dame de Bonne Nouvelle de Rouen (avril 1655 - 16 mai 1721)13.
En 1637, il se lie avec Mademoiselle de Chevreuse, Marie de Rohan. Il s'est rapproché d'Anne d’Autriche dont il devient le confident.
En 1645, il tombe amoureux de la sœur du prince de Condé, la duchesse de Longueville, connue pour être proche des frondeurs.
Il aura un fils de cette union, Charles-Paris d'Orléans Longueville (1649-1672), reconnu généreusement par le duc Henri II d'Orléans-Longueville
Il était aussi proche de Mademoiselle de Scudéry, de Madame de Sablé et de Mademoiselle de Montpensier.
Anne-Geneviève de Bourbon, duchesse de Longueville, née à Vincennes le , morte le , est la seule fille d'Henri II de Bourbon, prince de Condé, et de son épouse Charlotte-Marguerite de Montmorency, et la sœur du Grand Condé et du prince de Conti. Elle joua un rôle important parmi les frondeurs durant la minorité de Louis XIV.
Elle naît dans la prison du château de Vincennes le , où sa mère a rejoint son père emprisonné pour s'être opposé au maréchal d'Ancre, le favori de Marie de Médicis, régente pendant la minorité de Louis XIII.
Anne Geneviève vit ses jeunes années à Paris auprès de sa mère avec son frère cadet Armand, alors que Louis reste auprès de son père à Bourges. Elle est éduquée strictement par les jésuites au couvent des Carmélites, rue Saint-Jacques à Paris, où elle manifeste un goût certain pour la littérature. Ses premières années sont assombries par l'exécution du cousin de sa mère, le comte François de Montmorency-Bouteville, pour s'être battu en duel en 1627, puis par celle d'Henri II, duc de Montmorency, le seul frère de sa mère, pour intrigue contre Richelieu en 1632.
Introduite dans la société en 1635, elle devint bientôt l'une des personnalités des salons, notamment auprès de Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet.
Fiancée officiellement, mais sans suite, dès l'âge de six mois à François, fils aîné de Charles, duc de Guise, son père envisage ensuite de la marier avec un neveu de Richelieu, Jean-Armand de Maillé. Le cardinal, satisfait d'un premier mariage entre sa nièce Claire-Clémence avec Louis de Condé (le Grand Condé), décline habilement l'honneur : « une demoiselle peut bien épouser un prince, mais une princesse ne doit pas épouser un simple gentilhomme ». En définitive, Anne-Geneviève épouse le un veuf du double de son âge, Henri II d’Orléans, duc de Longueville, gouverneur de Normandie depuis vingt-trois ans. Le duc représente un meilleur parti que le neveu-gentilhomme par son ascendance capétienne (il descend en effet en droite ligne masculine de Jean d'Orléans comte de Dunois et de Longueville fils naturel légitimé de Louis Ier d’Orléans et petit-fils du roi Charles V).
Après la mort de Richelieu et de Louis XIII, son père le prince de Condé devient le chef du Conseil de régence pendant la minorité de Louis XIV. Son frère aîné Louis remporte la bataille de Rocroi en 1643, décisive dans le basculement des forces dans les dernières années de la guerre de Trente Ans. La duchesse devient alors une interlocutrice politique importante.
Elle accouche le de son fils Jean-Louis, naissance qui la réconforte de la perte récente de sa fille aînée. En , elle rejoint son mari à Münster, où il a été envoyé l'année précédente par Mazarin comme négociateur pour mettre fin à la guerre de Trente Ans. Elle est accompagnée de sa belle-fille Marie, fille d'un premier mariage du duc, bien que les deux femmes ne s'apprécient guère. Anne Geneviève charme les diplomates de toutes nationalités qui négocient le traité de Westphalie et est célébrée comme la « déesse de la Paix et la Concorde ». Elle fait une incursion dans les Provinces-Unies où elle a l'occasion de rencontrer la célèbre érudite Anne-Marie de Schurman. La mort de son père Henri II au mois de décembre de la même année l'amène à anticiper son retour à Paris alors qu'elle est enceinte de son troisième enfant.
C'est à cette époque qu'elle devient la maîtresse du prince de Marcillac, futur duc de La Rochefoucauld et auteur des fameuses Maximes.
En 1648, associée à Gondi, elle pousse Armand de Bourbon-Conti son second frère, et son mari le duc Henri II de Longueville, à prendre le parti des parlementaires frondeurs et à s'enfermer dans Paris. Mais elle n'arrive pas à convaincre Condé de rallier le mouvement. Pendant cette période, toujours accompagnée de sa belle-fille, elle s'installe à l'Hôtel de Ville où elle accouche d'un fils, Charles-Paris, dont la paternité est officieusement attribuée à La Rochefoucauld.
La paix de Rueil ne la satisfait pas. Après l'arrestation le de Condé, de Conti et de son mari le duc de Longueville, la duchesse s'enfuit en Normandie, mais échoue dans sa tentative de soulever la province. Poursuivie par les troupes royales, elle parvient à rejoindre La Haye sur un vaisseau hollandais, puis de là Stenay où elle se réfugie auprès de Turenne en . Elle va rester un an à Stenay, négociant avec les Espagnols et poussant Turenne à se révolter contre le cardinal Mazarin. La chute de ce dernier au début de l'année 1651 est le résultat de l'alliance des deux frondes. Elle a conduit à la libération des princes, à la restitution des honneurs, mais aussi à des projets matrimoniaux, notamment entre Conti et Charlotte-Marie de Chevreuse, fille de la duchesse de Chevreuse. Anne-Geneviève use néanmoins de son influence sur ses frères Condé et Conti pour casser cette promesse.
À la fin de l'été 1651, la situation de Condé se dégrade, Il quitte Paris à la veille de la majorité de Louis XIV et rejoint la Gascogne accompagné de sa famille et ses partisans. C'est au cours du voyage que la duchesse de Longueville serait devenue la maîtresse du duc de Nemours. Le , Condé se dirige vers Paris laissant la garde de Bordeaux à Conti, Anne-Geneviève et sa femme Claire-Clémence. La ville où sévit le parti de l'Ormée est en état d'insurrection. De plus, des dissensions se produisent entre Conti et sa sœur. La ville se rend aux troupes royales en .
Abandonnée et en disgrâce à la cour, elle est assignée à résidence à Montreuil-Bellay puis à Moulins avant de rejoindre son mari en Normandie. Elle se tourne vers la religion, le jansénisme et la charité. Elle devient, jusqu'à sa mort, la protectrice de l'abbaye de Port-Royal des Champs, qui n'eut rien à craindre du pouvoir royal tant qu'elle fut en vie. Elle s'entretient avec Pascal, Racine, prend pour médecin le jeune Denis Dodart, tous jansénistes.
Elle meurt le à Paris, au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Elle est inhumée dans l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. Dans les années 1850, ses ossements sont transférés aux catacombes de Paris.