Aujourd'hui, pas de "cousins" mais des aïeux directs venus du pays de Morlaix, les COATANLEM ou COETANLEM...
Le plus célèbre de ces Coétanlem est Jean, il est le frère de nôtre Yvon marié à Catherine Calloet de Lanidy...
Originaires de la région de Morlaix, les Coatanlem ont marqué l'histoire maritime de la Bretagne à la fin du Moyen Âge. L'aîné, Jean, s'est fait connaître par ses exploits de corsaire audacieux. Nicolas, le neveu, a mené une carrière d'armateur et de négociant dans la cité des deux rivières, alors en plein essor.
Jehan de Coatanlem, l'un des plus fameux corsaires bretons, serait né en 1455 au manoir de Keraudy, en Plouezoc'h. Il est sans doute issu d'une famille qui s'est enrichie dans le commerce des crées, ces toiles de lin que la Bretagne commence à exporter dans toute l'Europe au XVe siècle. Morlaix s'enrichit et se développe alors grâce au lin. Peut-être originaires du Léon ou du Trégor, les Coatanlem semblent bien implantés dans la petite noblesse du pays.
Jean Coatanlem ou Jehan Coetanlem selon l'orthographe de l'époque (Coat an Lem signifie Bois du Saut), sieur de Kéraudy en Plouezoc'h, est un corsairebreton, né à Guimaëc près de Morlaix vers 1455. Il fut surnommé « le Gouverneur des mers » d'après son titre d'amiral de flotte du Portugal. Nicolas Coatanlem est son neveu.
Une allée Jean de Coatanlem se trouve à Rennes, ainsi qu'une rue Jean Coatanlem à Saint-Martin-des-Champs (Finistère). Un lieu-dit Coatanlem se situe à Plouezoc'h entre le l'église paroissiale et le manoir de Keraudy.
Il est peut-être le petit-fils d'un fermier de la région de Morlaix figurant sur la liste des producteurs de lin de cette ville en 1408, Henry de Coatanlem, commerçant en Armorique en tant que producteur de Lin avec ses gains en ducal d'argent. Vraisemblablement, anobli pour des actes de bravoure, qui plus tard sans doute suffisamment enrichi dans cette production de lin, fit en 1407 une donation pour la reconstruction gothique entreprise au nom du Duc Jean de Notre Dame de la Fontaine, qui est devenue par la suite, en 1618, la chapelle du Carmel de Morlaix.
Ces donations se faisant habituellement à l'occasion d'une succession et l'inscription sur le registre des toiliers datant de l'année suivante, la séquence est plausible.
Raisons de la réformation et raisons de sa conservation.
En 1426, la Bretagne est un État souverain. Pour faire face aux dépense de l’État, le duc ne peut plus se contenter des revenus de ses propres domaines, depuis plusieurs années, comme ses voisins, il lève des impôts qualifiés d’« extraordinaires », qualifié de fouage, car il est établi par feu, c’est-à-dire par foyer fiscal.
Pour dénombrer le nombre de sujets soumis au fouage on fait des enquêtes appelées « réformation des fouages ». Et la façon, la plus simple de compter les imposable est de compter la population totale des paroisses et de soustraire les non-imposable. Sont non imposable les pauvres et les nobles, ainsi que les métayer des noble, à raison d’un métayer exempté par paroisse pour les noble ayant plusieurs manoirs.
Certaines réformations sont locales (celles de 1444 ou 1448), celle de 1426 couvrit tout le duché.
Le sénéchal, Jehan de Lezmaez, rappelait dans son enquête du que le père du sieur Coetanlem de Keraudy, notre corsaire, était proche parent du seigneur de Bourouguel en Plouigneau, Guyon Le Rouge, ce qui semble indiquer un cousinage plutôt qu'une alliance avec les descendants de Thomas Le Rouge, seigneur du Bourouguel, capitaine arbalétrier du roi de France en 1419. Le titre de sieur signifie que le domaine est un domaine seigneurial sans droit d'y exercer la justice, alors que le titre de seigneur des Bourouguel correspondait a minima à un droit de basse justice. En 1481, Henry Coatsault (Coatanlem), porteur d'une brigandine et comparant en archer, est présent à la montre des nobles à Plouigneau avec un revenu de 140 livres. Par ailleurs, Alain de Plougras, seigneur de Trogorre à Plougras, lieutenant de Jehan Coatanlem, est marié avec Marie Le Rouge, fille de Guyon Le Rouge et de Catherine Le Rouge de Bourouguel.
Coatanlem a donc toutes les chances d'être un patronyme inventé, comme beaucoup d'autres, à la fin du XIVe pour désigner une branche cadette de la famille Le Rouge, seigneur de Bourougel dans le Trégor. La question de l'origine noble a animé la vie sociale de la famille Coetanlem jusqu'après la Révolution et paraît, pour des raisons tant fiscales que sociales, avoir joué un rôle déterminant dans le déroulement de la vie du corsaire, en particulier le masque militaire donné à une activité commerciale.
À vingt ans, en 1475, il se fait corsaire du roi de France, Louis XI, qui lui prête un capital de deux cents livres pour acheter une nef espagnole réformée, le duc de Bretagne François II n'encourageant pas lui-même les courses en mer, surtout de la part de la petite noblesse la plus éloignée. Le Duc n'accordait ses brefs, autorisations de commercer, qu'aux marchands qui s'engageaient à naviguer en convoi de mer et à payer une taxe. S'engager auprès de l'ennemi du Duc s'était donc d'abord échapper à un impôt qui constituait une part essentielle du revenu du duché. L'opération entre un petit gentilhomme bas-breton et la cour de France a été rendu possible par le traité de Caen signé le , consolidé le par le traité d'Ancenis, entre ces souverains pour mettre un terme à la guerre du Bien public et a pu être favorisé par Tanguy IV du Chastel, seigneur de Trémazan et à ce titre gouverneur de droit de la citadelle de Brest. Celui-ci avait en effet acquis par le premier de ces traités le titre de Grand Écuyer du roi et comme seigneur d'une ascendance plus prestigieuse était moins en cour auprès de son suzerain que de l'adversaire politique de ce dernier. Par le second traité, Louis XI rattachait la Normandie, reprise à son frère Charles de France, au domaine royal direct, contestant, grâce au port de Dieppe principalement, la suprématie sur mer de François II.
Le roi s’intéressait aux questions maritimes depuis le temps qu'il avait été Dauphin où il fréquenta Guillaume de Casenove. Ce cadet de Gascogne servit les intérêts de son roi comme corsaire sévissant contre les navires castillans et avait reçu la charge de vice-amiral de France durant l'exercice de laquelle il mit à mal la flotte flamande. C'est peut-être dans la maison de cet intime, à Gaillarbois entre Paris et Rouen, où se retrouvaient les corsaires en négociation avec l'amirauté, que le roi rencontra Coatanlem.
La période est celle d'un boum économique, la flotte bretonne acquérant peu à peu en cette fin du XVe siècle une position dominante dans le trafic atlantique. En sus de l'exportation du blé et de chevaux, du transport croissant de vins de Bordeaux et de La Rochelle, le port de Morlaix profitait spécifiquement du développement du manufacturage du lin. Les crées du Léon étaient très recherchés pour la qualité de leur tissage jusqu'au Portugal pour faire des voiles, concurrentes des poldavys de Locronan, et pour leur blancheur pour servir de linge. Les accords commerciaux passés avec l'Angleterre en 1476 ont porté l'exportation par le seul port de Morlaix de ces pièces d'à peu près un mètre de large à près d'un million de mètres pour la seule année 1480, trois fois moins que cent ans plus tard. Coëtanlem suit la voie que suivent ses confrères bourgeois, les Quintin, Le Bigot, Forget, Le Lagadec, Guyngan.
La coutume bretonne, suivie même par les Rohan, princes du Léon, permettait à un gentilhomme de déroger aux obligations de son ordre et de participer, moins par ses mains que par son capital, à des activités économiques, souvent maître de forges, orfèvre, maître verrier, armateur... Le temps de cette vie de bourse commune, les privilèges étaient suspendus, les nombreux cadets des prolifiques familles bretonnes constituant ainsi une noblesse dormante. Le commerce de gros ne faisait pas dormir la noblesse. L'affrètement dès qu'il se résolvait par une vente au détail soumettait donc Coetanlem à l'impôt foncier des roturiers, le fouage, alors que l'activité de course, toute militaire, l'en dispensait. Les cargaisons saisies par le corsaire sur les navires anglais et flamands permirent de rembourser rapidement le trésor royal et de fonder une société d'armement de cinq corsaires et une barque.
Devenu riche armateur et capitaine de ses navires, il se livra à la course aux dépens des bateaux cabotant près de la Bretagne sans le Croaz zuff, spécialement, malgré le traité anglo-breton de 1481, contre les Anglais, tout à la fois principaux clients (45 % des exportations), concurrents et anciens occupants du Léon durant la guerre de Cent Ans qui avaient encore détruit l'abbaye de Fineterre en 1462.
Son navire amiral s'appelait La Cuiller, mais plusieurs autres navires étaient, selon les moments, sous ses ordres, comme le Singe, la Figue, le Sainte-Marie de Penmarc'h, le Barque de Morlaix, le Picard. L'escadre de Coatanlem se composait de cinq à dix bateaux de 150 à 250 tonneaux, escortée d'un grand nombre de barques de 30 à 80 tonneaux.
Coatanlem, corsaire au nom du Roi de France, combattit les navires pirates de William Kid et Willian Allen, l'absence de lettres de course du Roi de France, ne veut pas dire que des lettres de courses du Roi d'Angleterre auraient existé, pour contrer les attaques répétées de pirate, employés par de riches marchands contrebandiers Bristoliens.
En 1484, les armateurs sans vergogne de Bristol, pour le contrer, envoyèrent dans la baie de Morlaix trois navires de guerre que Coatanlem réussit à vaincre, malgré un effectif cinq fois moindre et un seul navire, après six heures de combats et deux heures de trêve. En représailles, il conduisit aussitôt son escadre restée au port piller Bristol et prendre en otages ses notables. Le duc François II de Bretagne craignant le départ de Coatanlem auprès du Roi du Portugal, prit conseil auprès du Roi de France, qui le rassura avec le projet du château du Taureau, qui défendrait la baie de Morlaix. L'exploit naval, qui servait les intérêts commerciaux de ses sujets, fut récompensé par un titre de chevalier, fut récompensé par une place de conseiller auprès du Roi du Portugal, la menace des bateaux pirates de Bristol éliminés provisoirement. Le château du Taureau a remplacé les navires corsaires de Coatanlem dans la baie de Montroulez. Démontrant l'utilité des bateaux corsaires de Coatanlem et leur très grande importance dans la géopolitique, entre l'Armorique au service du Roi de France et la grande Cornouaille.
Le château du Taureau est situé sur la commune de Plouezoc'h, en baie de Morlaix dans le Finistère. C'est un fort construit, entre 1690 et 1745, sur un îlot rocheux en pleine mer. Peu importe le coefficient de marées, il n’est jamais accessible à pied. Il est ouvert au public depuis juin 2006 et accueille chaque année plus de 20 000 visiteurs. Il a été classé monument historique par arrêté du .
En 1520, à la suite de l'échec de la rencontre du Camp du Drap d'Or, les relations entre les royaumes de France et d'Angleterre se dégradent et débouchent sur un rapprochement de cette dernière avec l'Espagne de Charles Quint. Ainsi, en 1522, une flotte anglaise attaque Cherbourg puis se dirige vers Morlaix où elle arrive début juillet. Le jour de l'attaque est choisi en fonction de la foire de Guingamp. Ainsi, tous les notables et surtout les soldats sont absents, laissant la ville sans défense. Une flotte de 60 navires s'approche de la côte et débarque plusieurs centaines d'hommes déguisés en marchands pour ne pas éveiller la curiosité. La nuit venue, ils se dirigent vers la ville où ils ne rencontrent aucune résistance. Dans le même temps, les navires remontent la rivière afin de débarquer directement des hommes dans la ville. Toutefois, ils sont bloqués par des arbres abattus dans le lit de la rivière. Ayant pris la ville, les Anglais se livrent au pillage, incendient les maisons et massacrent les habitants qui n'ont pu fuir. Le lendemain, prévenus par les habitants en fuite, les soldats de Guy XVI de Laval arrivent sur les lieux afin d'en chasser l'ennemi. Ce dernier, ayant découvert des victuailles et de nombreux fûts de vins, avait fêté la victoire toute la nuit et dormait, la plupart des soldats étant enivrés. Les Français massacrent tous les Anglais qu'ils trouvent, ces derniers offrant peu de résistance du fait des libations de la nuit précédente.
À la suite de cet évènement, il est décidé de construire un fort en baie de Morlaix. Toutefois, pour construire ce type de bâtiment sur la côte, il faut une autorisation du roi accordée par François Ier sur intervention du duc d'Étampes en 1542. Mais aucun financement royal n'est prévu. Le fort doit être construit sur les deniers des Morlaisiens qui seront remboursés plus tard, lorsque les finances du royaume le permettront. À titre de compensation, le Roi leur octroie le privilège de nommer le gouverneur du fort ainsi que sa garnison tout en assurant son équipement et son traitement. Ce privilège se révèle fort coûteux, ainsi, en 1620, le budget alloué à la gestion du fort est de 18 000 livres.
Le choix de l'emplacement se porte sur un îlot rocheux, dépendant du village de Plouezoc'h, nommé « Taureau » qui contrôle l'accès à la ville et oblige les navires à emprunter la seule passe possible, à l'ouest, à portée de canon.
Les bourgeois de la ville entreprennent la construction de la forteresse. Elle se compose d'une tour d'artillerie - la Tour Française peut-être due à l'architecte de la Renaissance Philibert de l'Orme, et de canonnières situées au ras de l'eau et d'une enceinte haute de 6,5 mètres.
En 1544 est nommé son premier commandant, Jean de Kermellec qui dispose d'une garnison forte de 23 soldats, un trompette, un canonnier ainsi qu'un aumônier ; et en 1576, Maurice Ballavesne de Kerlan-Kermébel est nommé gouverneur du château du Taureau. Pendant les guerres de religion, en 1590, le rocher de Primel fut fortifié par Duplessix-Kerangloff, qui possédait aussi le château du Taureau, ce qui lui permettait de bloquer à son profit la rade de Morlaix et de rançonner ou piller les bateaux. Cependant, ce premier fort avait été construit dans la précipitation et les assauts répétés de la mer détruisent la Tour Française en 1609. Cette dernière est reconstruite en 1614.
Dans son projet du , Vauban décrit le fort primitif comme « extraordinairement petit, bas, peu contenant, et très mal assorti ». La découverte d'un soubassement de colonne en granit et du dallage en schiste du logement du gouverneur lors d'un sondage archéologique entrepris en 2001 pendant les travaux de restauration a permis de déterminer le niveau de la cour du fort primitif à environ cinquante centimètres de profondeur.
Sur ordonnance du duc de Bretagne de 1484, Jean de Coatanlem Sieur du Bois de Keraudy est armé chevalier, autorisé à servir le roi du Portugal, Jean II, contre les Barbaresques et reçoit 1 200 pièces d'or.
Le de cette année, le roi du Portugal avait tué le duc de Viseu qui préparait une conjuration, se consacra désormais pleinement à l'exploration maritime en nommant son cousin Manuel Ier grand maître de l'ordre du Christ (Portugal). Le père de Jean, Alphonse V, avait déjà bénéficié des services maritimes de la France, alliée du Portugal contre la Castille, pour retrouver son trône en 1477 après la déconvenue de Toro où Jean, alors prince impétrant, avait combattu aux côtés des troupes françaises.
Sa tâche était de consolider le contournement du Maroc dans le trafic de l'or du comptoir d'Elmina que le roi avait fortifié trois ans plus tôt pour marquer l'avènement de son règne.
En 1484, Coatanlem s'installe au fort de Cascais, fit le siège de Lisbonne et bloqua l'embouchure du Tage, avant d'entrer au service du Roi du Portugal. Jean Coatanlem se fait appeler Jean le Breton ou Joao Bretao, en portugais.
En 1487, il reçoit une pension de 30 000 réaux du Roi qui l'autorise à construire une tour sur la porte Cata-qué-Faras située sur la muraille Fernandina de Lisbonne.
Il meurt, n'ayant pas atteint la cinquantaine, dans son palais de Lisbonne en 1492 avec le titre de « Roi et Gouverneur de la Mer » assez semblable à celui d'« Amiral de la mer Océane » qu'obtiendra à son tour du roi d'AragonChristophe Colomb.
Une inscription figure dans une dalle de la chapelle Saint-Antoine de Plouezoc'h, dépendant de la sieurie de Keraudy et de Trevin par le manoir de Saint-Antoine, pouvant être liée avec Jean Coatanlem, amiral du Portugal.
Posée vers 1545, la dalle accueille les pèlerins pénétrant par l'entrée nord de la chapelle. Au centre de la pierre est gravée une croix latine de l'ordre du Christ (Portugal) entouré d'une caravelle, d'une main, d'un poisson et d'un oiseau. Cette symbolique pouvant rappeler que le « gouverneur des mers » et amiral de la flotte du Portugal avait été seigneur préminencier de la chapelle Saint-Antoine de Plouezoc'h.
Il étendit le commerce de son oncle depuis Morlaix, Penmarc'h et Paimpol. Pour aider le duc François II de Bretagne assiégé par les troupes françaises en 1487, il participe avec Michel Marion au ravitaillement de Nantes. Il fait lire sa déclaration de renoncement à pratiquer le commerce dans l'église paroissiale de Plouézoc'h le afin de ne plus déroger.
Il meurt à Morlaix en 1518 quelques années après la destruction de ce navire, lors d'un combat contre les Anglais au large du Conquet.
Le navire « Marie Cordelière » est un navire de la flotte bretonne construit en 1498 sur ordre de la duchesse Anne de Bretagne, c’était le fleuron de la flotte bretonne et un des navires de guerre les plus puissants et impressionants de l’époque. Ce bâteau est célèbre pour le dernier combat qu’il a mené le 10 août 1512 et qui porte son nom « Le combat de la Cordelière ».
Nous allons découvrir ici ce navire pour commencer, puis nous aborderons son célèbre combat qui lui a coûté la vie et à tout son équipage. Nous terminerons par la légende ce combat, car ce combat, bien qu’historique, a donné lieu à de multiples variantes et interprétations plus proche du mythe que de la réalité historique.
Le navire « Marie Cordelière ».
Le nom du navire est une combinaison de « Marie » et de « Cordelière ». La première partie « Marie » a été donnée par Anne de Bretagne pour sa dévotion à la sainte vierge. La seconde partie « Cordelière », est en hommage à l’ordre de Chevalerie du même nom. L’ordre de La Cordelière, crée en 1498, était l’ordre personnel de la duchesse Anne, c’est avec l’Ordre de l’Hermine un des deux ordres bretons les plus réputés. Le navire n’a pas toujours porté ce nom, pendant sa construction on lui a aussi attribué successivement les noms de « La Nef de Morlaix », « La Mareschalle », « La Nef de la Royne », mais la Duchesse Anne débaptisa le navire pour lui donner son nom final, « Marie La Cordelière ».
Le navire en lui même était le fleuron de la flotte bretonne. C’est une nef de 700 tonnes construite en rade de Morlaix par le célèbre Nicolas Coëtanlem. Tout est réuni pour faire de cette nef un des plus beaux navires de l’Océan : harmonie des formes, luxe d’architecture et puissance d’armement. Le navire fait une quarantaine de mètres de longueur, il est large de 10 à 12 mètres et équipé sur ses flancs de modernes sabords pour l’artillerie embarquée (200 pièces d’artillerie, 16 canons de gros calibre, 14 bombardes à roue, et autres pièces d’artillerie plus légères). En temps normal le navire accueillait environ 1000 hommes d’équipage, dont 800 matelots et 200 canoniers et arquebusiers.
Le commandant du navire : En 1508, la Duchesse Anne confère le commandement de ce navire de guerre breton à l’un des plus loyaux et valeureux serviteurs de son pays : le capitaine de Hervé de Portzmoguer (Porzhmoger en breton), et le nomme « maître après dieu » de ce vaisseau breton. Hervé de Portzmoguer était issu d’une noble famille du Bas-Léon. Sa seigneurie voisine le village actuel de Plouarzel, non loin de la pointe de Corsen. C’était un corsaire redoutable, craint des Anglais, qui avait déjà prouvé son talent au combat sur terre et sur mer. Sa devise était à juste titre « VAR VOR HA VAR ZOUAR » (Sur terre et sur mer).
L’illustration à droite est un dessin d’Hervé Le Gall représentant Hervé de Portzmoguer.
Les succès militaires du navire breton : En plus de la protection constante des côtes bretonnes, la Duchesse Anne prêta par deux fois la flotte bretonne au roi de France pour des campagnes militaires de grande envergure. La première fois dès la fin de la construction du navire, la flotte bretonne (Marie Cordelière en tête) fit merveilles en Méditerranée lors de « La grande aventure du recouvrement des deux Siciles ». La seconde fois, 14 nefs bretonnes conduites par La Marie Cordelière livrèrent une bataille terrible aux Turcs de Mytilène sous les murs de Métélin.
Résumé : Ce combat s’est déroulé au large de la pointe Saint-Mathieu, le 10 août 1512 en pleine guerre d’indépendance bretonne (1465-1532). La France et la Bretagne étaient en train de préparer depuis plusieurs mois une flotte commune pour frapper un grand coup contre L’Angleterre. Le roi anglais Henri VIII, mis au courant par son service d’espionnage de ce projet, envoi une flotte de guerre pour attaquer la flotte pendant qu’elle est au mouillage. Le combat opposa donc ces forces anglaises d’Henri VIII, aux forces bretonnes de la duchesse Anne alliées aux forces françaises du Roi Louis XII. La flotte anglaise étant en surnombre, le navire breton Marie La Cordelière (qui n’était pas le navire amiral du côté de l’alliance britto-française) se retrouva seul face aux anglais pour couvrir la retraite du reste de la flotte.
Le déroulement du combat : Le 10 août 1512, la flotte britto-française composée de 22 vaisseaux est au mouillage en rade de Brest. Le navire Marie Cordelière est plus avancé à quelques encablûres. La flotte anglaise composée de 25 navires de guerre arrive par surprise. En plus des 25 navires de guerre, la flotte anglais compte également 26 navires marchands flamands capturés par les anglais remplit de troupes et de munitions, ces navires sont sans aucune valeur militaire, mais de loin c’est une flotte de plus de 50 navires qui arrive dans la surprise la plus générale pour attaquer la flotte britto-française.
Devant son infériorité, la flotte franco-bretonne n’a pas d’autre choix que de fuir pour trouver abri à Brest. Instantanément, de Portzmoguer choisit d’engager le combat pour couvrir la fuite du reste de la flotte afin d’en sauver le plus possible. La Cordelière est rejoint par le vaisseau amiral de la flotte française, La Louise, ainsi qu’un intrépide bâtiment, la nef de Dieppe, dont le capitaine refuse de laisser les deux chefs se battrent seuls.
A bord de La Cordelière, de Portzmoguer a toujours 300 invités, les femmes et les enfants vont se mettre en sécurité dans les quartiers des officiers, pendant que les hommes se voient confier des sabres de marine en vue du combat. Les deux plus gros navires anglais, Le Regent et le Sovereign, se jettent sur La Cordelière, accompagnés d’une nef imposante le Mary James. Pendant ce temps là, le navire amiral français La Louise est attaqué par le navire amiral anglais, le Mary Rose, qui décapite dès les premiers coups de canons le mât du navire français, l’obligeant à fuir et à laisser le navire breton La Cordelière seul avec la petite Nef de Dieppe face à l’armada anglaise.
Assailli par plusieurs navires, le vaisseau breton leur tient longtemps tête grâce à sa puissante artillerie. La Nef de Dieppe attaque intrépidement les navires anglais deux fois plus gros qu’elle, et leur fait de cruelles avaries en cherchant à soulager quelque peu La Cordelière. De Portzmoguer réussit à faucher toute la mâture du Mary James en une seule attaque et à le couler, c’est ensuite le tour du deuxième plus gros vaisseau anglais de se faire trancher et couler par les canons bretons de La Cordelière. Mais il reste Le Regent, et le Marie Cordelière a déjà subit des dégâts considérables face à l’armada anglaise.
Pendant que le combat continue, les anglais hésitent, et c’est de Portzmoguer qui va ordonner l’abordage du Regent, les deux navires sont maintenant liés et le resteront jusqu’à la fin. Les Bretons se battent contre les anglais, mais malgré le renfort des 300 invités, les Anglais sont supérieurs en nombres. Les Anglais rassemblent les pelotons envoyés des autres navires, et c’est en colonne de 400 combattants tout frais qu’ils se lancent à l’assault du Cordelière. Le Marie Cordelière, comme le Regent, sont en loque et ne sont plus qu’un charnier de morts, de mourants, et de blessés.
Et c’est là qu’arrive l’explosion, alors que les Anglais continuent d’aborder le Marie Cordelière, une formidable explosion fait jaillir en milliers de débris le navire breton et le navire anglais qui lui été attaché, tuant ainsi la quasi totalité des Bretons qui n’étaient pas encore morts au combat parmi les 1250 Bretons à bord du vaisseau, ainsi que plusieurs centaines d’Anglais dont le chiffre exact n’est pas connu (700 hommes d’équipage sur le Regent plus les centaines de soldats venant des autres navires pour aborder La Cordelière).
La légende veut que, voyant la partie perdue, Portzmoguer fit mettre le feu à la Sainte-Barbe de son vaisseau. La Cordelière explose, entraînant le Regent dans son naufrage
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