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20 mai 2023 6 20 /05 /mai /2023 10:04

C'est en 1693 que Bonne-Louis Le Voyer, marquise de Pontcallec, ayant hérité de la seigneurie de Trégomar, la vend à Guillaume-Jacques de Callouët, Vicomte du Lou. La famille Callouët garde Trégomar jusqu'en 1759. En 1780, la seigneurie de Trégomar possédait un droit de haute justice.

Avant d'aller plus loin, un petit mot sur la Famille de CALLOET que j'ai déjà dans ma généalogie avec le couple Yvon de CALLOET de Lanidy et Marguerite de Kerlosquet et deux de leurs enfants :

Yvon de CALLOET qui épouse Catherine du BOIS et,

Pierre de CALLOET qui épouse Marguerite de COETQUIS.

 

Dame Marquise douairière du Pontcallec (Pontcallet) , Dame de La Haye-Pesnel (La Haye-Paisnel), de Trégomar et du Lou
 

  • Née avant 1658

  • Décédée en 1725 - La Haye-Pesnel, 50237, Manche, Normandie, FRANCE

  • Inhumée en 1725 - Eglise paroissiale - La Haye-Pesnel, 50237, Manche, Normandie, FRANCE

8 médias disponibles

 Parents

 Union(s) et enfant(s)

Quelques notes et sources :

février 1678 :

Mariage (avec Charles-René de GUER de PONTCALLEC (de PONTCALLET))

" Au début de l'année 1678*, Charles de Guer, officier de cavalerie légère, obtint un congé de deux mois et épousa Bonne Louise Le Voyer de Trégomar. Le contrat de mariage est daté de février ; l'inventaire qui en découle porte sur les "biens meubles, argenterie en oeuvre, perles, bagues".
Les bijoux sont estimés à 3109 livres, une croix d'argent avec cinq diamants figure valant 1000 livres ; c'est la valeur moyenne qui apparaît dans l'inventaire après décès des "laboureurs de terre", fermiers du fief de Pont-Callec. Bonne Louise Le Voyer apportait surtout l'héritage d'une seigneurie de Normandie : La Haye-Pesnel. "
Sources :
- https://gw.geneanet.org/lilifon?lang=fr&iz=8657&p=charles+rene&n=de+guer
- https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=charles+rene&n=de+guer+de+pontcallec

20 mars 1721 :

Héritage

Cause: Héritage de son fils
"Les Archives départementales de Vannes possèdent les deux parchemins qui font de Bonne Louise Le Voyer et de Claude René de Guer les héritiers de Chrysogone Clément.
"Du 20è mars 1721*, de notre règne le sixième, Louis ... Dame Bonne Louise Le Voyer, Marquise de Pontcallec habilitée à la succession nobiliaire, échue de défunt notre aimé Chrysogone Clément, vivant marquis de Pontcallec son fils aîné, n'ayant pas eu connaissance de la succession, elle n'a pas osé se dire héritière pure et simple, craignant qu'il ne lui soit plus onéreux que profitable ... par grâce spéciale, lui permettons de prendre tous et chacun ses biens ... et de payer les dettes du défunt".
Et le 14 juin, acte semblable en faveur de Claude René de Guer qui devient donc 4ème marquis après son frère.
L'inventaire décidé et "banni" par la sénéchaussée d'Hennebont fait état de 312 livres de bibliothèque et de 41 livres couverts de parchemin, les premiers étant "reliés en veau".
A la même époque, la famille de Guer fait procéder à d'autres inventaires dans les lieux où séjournait Chrysogone Clément, en particulier au Faouët, chez Louise de Perrignan, veuve du Sieur de la Ville-Pierre, qui conservait ses vêtements, des objets personnels, ... son plat à barbe . "
Sources :
- http://roglo.eu/roglo?lang=en&m=NG&n=pontcallec&fn=&sn=
- https://gw.geneanet.org/lilifon?lang=fr&iz=8657&p=bonne+louise&n=le+voyer

entre 1722 et 1725 :

Evenement - Hennebont, 56083, Morbihan, Bretagne, FRANCE

"Dépôt de plainte :
Après avoir perdu son mari et son fils aîné, Bonne Louise Le Voyer est en proie à d'autres tracas provoqués par Claude René qui ne paraît pas préparé à ses responsabilités. La marquise ne perd pas de vue que les biens sont toujours sous saisie, et que nul ne peut en disposer. Or, Claude René brise des scellés, fait voler des vêtements par un domestique, vend quantité d'arbres.
Elle en arrive à porter plainte près des juges royaux de la sénéchaussée d'Hennebont, "disant que c'est avec un déplaisir extrême qu'elle est obligée de vous porter si souvent ses plaintes contre les entreprises, voies de fait et violences de Messire Claude René de Guer, à présent marquis de Pont-Callec, son fils ... Mais le devoir attaché à sa qualité d'héritière bénéficiaire et d'économe de la succession du défunt marquis du Pont-Callec, la nécessité de conserver les effets pour l'intérêt des créanciers et ceux-mêmes de la suppliante, exigent d'elle qu'elle vous remontre que le Sieur marquis du Pont-Callec enlève par violence et voie de fait les biens de la succession".
Suivent quatre pages d'énumération des exactions du nouveau marquis, en particulier l'abattage des arbres dans la forêt."
Sources :
- www.sahpl.asso.fr/SITE_SAHPL/Baudry_Seigneurs_de_Pont_Callec_et_Porte_Neuve.htm

1725 :

Décès - La Haye-Pesnel, 50237, Manche, Normandie, FRANCE

" Bonne-Louise Le Voyer quitte Pont-Callec pour se retirer dans son domaine familial où elle décède en 1725, la même année que d'Artagnan de Montesquiou. Elle est inhumée en l'église paroissiale de la Haye-Pesnel. "
Sources :
- LFH + Yann BARGAIN (yannbargain1)
- www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/baudry_seigneurs_de_pont_callec_et_porte_neuve.htm
- https://gw.geneanet.org/lilifon?lang=fr&iz=8657&p=bonne+louise&n=le+voyer
- https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=bonne+louise+anne&n=le+voyer

Le château de Pontcallec à Berné (56)  reconstruit après un incendie pendant la période révolutionnaire

Le château de Pontcallec à Berné (56) reconstruit après un incendie pendant la période révolutionnaire

Liste des marquis de Pontcallec

La famille de Guer, des Marquis de Pontallec, est souvent connue également sous le nom : de Guer-Malestroit

  • Alain de Guer, 1er marquis de Pontcallec en 1657, fils d'Olivier de Guer ;

    • Charles René de Guer, 2e marquis de Pontcallec., son fils, époux de Bonnaventurette-Louise Le Veyer (ou Le Voyer), dame de Trégomar, de La Haye-Paisnel, de Trégomar et du Lou ;

      • Clément-Chrysogone de Guer, leur fils, né le à Rennes, chef de la conspiration de Pontcallec exécuté le à Nantes 3e marquis de Pontcallec;

      • Henri, son frère, 4e marquis de Pontcallec ;

      • Claude René de Guer son frère, 5e marquis de Pontcallec ;

        • Louis Joseph Amand Corentin de Guer, son fils, mort sans descendance en 1797 dernier marquis de Pontcallec et aussi comte de Guer et de Malestroit. Il adopta son filleul Armand de Bruc de Montplaisir et en fit son légataire universel, à la condition qu'il ajoute le nom Malestroit à son patronyme.

Clément-Chrysogone de Guer Malestroit, marquis de Pontcallec, est né le à Rennes et mort exécuté à Nantes le . Il fut l'un des principaux chefs de la Conspiration de Pontcallec, et surnommé le Robin des Bois breton.

Le , lors d'une réunion de gentilshommes bretons qui se tint dans les Landes de Lanvaux, à l'initiative de Pierre Joseph de Lambilly, la Conspiration de Pontcallec prit forme : trois "commissaires" furent nommés dont Clément-Chrysogone de Guer pour la Cornouaille. En , le marquis de Pontcallec, aidé de Lambilly, Bonamour et Talhouet, transforme le château de Pontcallec en camp retranché ( « Le domaine de Pontcallec est un vrai camp retranché, le manoir une redoutable forteresse dont les remparts sont occupés par des gars alertes ») censé être apte à tenir un siège ; mais, lorsque le , une compagnie du Royal-Marine se dirige vers le château, Pontcallec et les autres conjurés partent se cacher dans les bois. Les secours espagnols promis n'arrivent qu'au compte-goutte ; découragé, Lambilly s'enfuit en bateau vers l'Espagne et le marquis de Pontcallec se retrouve promu chef de la conjuration, mais il ne parvint pas à organiser sérieusement la révolte.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

La conspiration de Pontcallec est une tentative de soulèvement d'origine antifiscale survenue en Bretagne en 17181720, au début de la Régence. Menée par une partie de la noblesse bretonne, elle a entretenu des liens encore mal définis avec la conspiration de Cellamare, visant à renverser le Régent au profit de Philippe V d'Espagne. Mal préparée, elle échoue et quatre de ses meneurs sont décapités à Nantes.

En 1715, année de la mort de Louis XIV, la France se trouve très lourdement endettée au sortir de nombreuses années de guerre. S'estimant injustement pressurés, les États de Bretagne assemblés à Saint-Brieuc refusent d'accorder de nouveaux crédits au pouvoir royal. Cette fronde est d'abord ignorée, en raison de la valse des portefeuilles qui s'opère alors : l'amiral de Châteaurenault, gouverneur, est remplacé par le maréchal de Montesquiou. Arrivé à Rennes pour prendre possession de sa province, ce dernier commet un premier impair : il consent tout juste à passer la tête par la portière de sa voiture, alors que plus de 300 gentilshommes sont venus l'accueillir. En outre, il se lie rapidement avec Michau de Montaran, trésorier des États, détesté de la noblesse bretonne.

En 1717, la résistance se durcit au sein des États : Le maréchal de Montesquiou doit les faire lever après seulement quatre jours. Les États envoient trois émissaires à Paris, pour se justifier auprès du Régent. Au passage, ils s'arrêtent à Sceaux, résidence du duc du Maine, l'un des bâtards légitimés de Louis XIV, grand rival du Régent. Le Régent prend le parti du maréchal de Montesquiou, à qui il envoie des troupes.

Le maréchal de Montesquiou décide alors de lever les impôts par la force. Il se heurte au Parlement de Bretagne, qui refuse d'enregistrer les édits de perception. Furieux, il fait exiler par lettre de cachet les trois émissaires, de retour en Bretagne.

Le Régent décide de convoquer de nouveau les États. Le 6 juin 1718, ceux-ci s'assemblent à Dinan. Ils sont dominés par la petite noblesse, dont la composition diffère beaucoup du reste de la France : c'est une noblesse populaire, où la tradition de « noblesse dormante » (absence de dérogeance) permet la survie de nobles pauvres, voire très pauvres. Exaspérée par l'impôt, la petite noblesse rêve d'une République aristocratique. Le 22 juillet 1718, 73 délégués des États sont exilés.

Quand le gouvernement accroît les « droits d'entrée » sur le vin et l'eau-de-vie, le conflit devient ouvert, car cette décision contrevient aux Traités de 1532, comme la précédente levée d'impôt. Le Parlement interdit la levée de l'impôt. Le Régent cède d'abord, mais interdit les « bureaux diocésains », système local pour collecter les impôts. Quelques parlementaires sont à leur tour exilés et les registres du Parlement censurés. S'entêtant, ce dernier vote des remontrances.

À ce stade, la fronde bretonne attire l'attention de l'Espagne. Son monarque, Philippe V, petit-fils de Louis XIV, est également en lien avec le duc et la duchesse du Maine, qui conspirent pour renverser le Régent (voir conspiration de Cellamare). Le comte de Toulouse, également duc de Penthièvre et donc protecteur de la Bretagne, sert de boîte à lettres au duc du Maine. Un envoyé breton est dépêché auprès d'Alberoni, ministre de Philippe V.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

La conspiration

Le 26 août 1718, un lit de justice prive le duc du Maine des dernières prérogatives accordées par Louis XIV dans son testament. Les choses s'accélèrent : en Bretagne, le bruit court que le duc du Maine souhaite recruter des troupes. Parallèlement, un « Acte d’union pour la défense des libertés de la Bretagne » reçoit 300 signatures et l’Association Patriotique Bretonne regroupe rapidement entre 700 et 800 membres. Le comte de Noyan, l'un des artisans du texte, rencontre en septembre Chrysogone-Clément de Guer, marquis de Pontcallec membre d'une famille de grand renom et propriétaire d'une véritable forteresse. Le marquis est célibataire. Né en 1679, il a 39 ans. Endetté, il vit plus de la contrebande de tabac que de l'exploitation de ses terres. Considéré comme un homme cruel et violent, il est craint. Le recrutement commence dans le milieu des paysans, contrebandiers et faux-sauniers, clientèle traditionnelle de la noblesse bretonne.

Le , le duc et la duchesse du Maine sont arrêtés. Pontcallec maintient son plan et continue son recrutement, alors que d'autres gentilshommes se joignent à lui. Menacé d'être arrêté pour contrebande, il ordonne un rassemblement général sur les landes de Questembert. Arrivé sur les lieux le 24 juin 1719, il ne trouve guère plus de 200 personnes. La menace s'avérant sans fondement, la petite troupe se disperse. Cependant, le rassemblement a été espionné : dès juillet, le Régent en est informé.

C'est alors que revient l'envoyé d'Espagne. Celui-ci, de son propre chef, a promis à Alberoni, moyennant l'aide espagnole, le soulèvement non seulement de la noblesse bretonne, mais aussi de celle du Dauphiné et de Franche-Comté. Ces révoltes devaient permettre de renverser le Régent et d'installer à sa place Philippe V ou le duc du Maine. Rien de tel n'était prévu au départ, mais Pontcallec accepte tout de même.

Le 15 août, une troupe de paysans menée par Rohan du Pouldu met en fuite des soldats venus collecter l'impôt. En septembre, le maréchal de Montesquiou pénètre dans Rennes à la tête d'une armée de 15 000 hommes. Par hasard, l'un des conspirateurs est arrêté à Nantes : il avoue tout. Alertés, les partisans de Pontcallec se réfugient dans son château-forteresse. Cependant, Pontcallec ne parvient pas à organiser sa défense : seule une quinzaine de personnes répondent à son appel. Le 3 octobre, le Régent institue une chambre de justice pour juger les conjurés.

Parallèlement, fidèle à sa promesse, Alberoni envoie vers la Bretagne trois frégates pour un total de 2 000 hommes, tous irlandais. Le navire le plus rapide part en avance et mouille à Rhuys, où il débarque de l'argent et des lettres, puis un premier contingent de 300 hommes. L'un des conspirateurs (Jean-François Coué de Salarun, qui habitait le château de Kérgurioné en Crac'h), affolé par la disproportion des forces (2 000 Espagnols contre 15 000 hommes pour les troupes royales) et par la perspective de la trahison, persuade le contingent de rembarquer et prévient le maréchal de Montesquiou. Celui-ci lance les ordres d'arrestation ; quelques conjurés fuient en Espagne grâce à un bateau mouillé en rade de La Trinité. Les deux autres frégates, bloquées par le mauvais temps, arrivent en retard. À peine à terre, les troupes irlandaises se mutinent, probablement payées par le Régent. L'Espagne n'insiste pas.

Trahi par l'un de ses amis, le sénéchal du Faouët, à la solde du Régent, Pontcallec est arrêté le au presbytère de Lignol, après deux mois d'errance. Talhouët, rédacteur de l'acte d'union, se livre le

ARRESTATION des 4 BRETONS de la CONSPIRATION de PONTCALLEC - Gravure

ARRESTATION des 4 BRETONS de la CONSPIRATION de PONTCALLEC - Gravure

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

La chambre de justice

La chambre de justice, sise à Nantes, est présidée par Castanier d'Auriac, futur prévôt des marchands. 70 prisonniers doivent être jugés. La duchesse du Maine, devant les pressions du Régent, avoue un complot destiné à le renverser grâce au soulèvement de Paris et de la Bretagne, et à l'aide espagnole. En fait, les liens entre la conspiration de Pontcallec et celle de Cellamare sont difficiles à vérifier : les témoignages sont contradictoires, et la plupart des documents relatifs aux deux affaires ont disparu.

Le Régent et l'abbé Dubois désignent comme principaux responsables 23 accusés, dont seulement 7 sont présents au procès (Pontcallec, Montlouis, Salarun, Talhouët, du Couëdic, Coargan et Hire de Keranguen). Les interrogatoires prennent fin le 12 mars. Le 26, le verdict tombe : Chrysogone-Clément de Guer, marquis de Pontcallec ; Thomas Simon de Montlouis, seigneur de Kerfandol ; Laurent Le Moyne, seigneur de Talhouët et François du Couëdic, seigneur de Kerbeizec, sont condamnés à mort, et 16 autres par contumace. Les quatre condamnés à mort sont exécutés à la hache sur la Place du Bouffay dans le quartier du même nom à Nantes le soir même. Pour les autres, on décapite leurs effigies.

Le verdict frappe par sa sévérité : l'opinion publique s'était attendue à une grâce pour un complot qui, s'il relevait bien de la haute trahison, était jugé d'opérette. Autre fait curieux, la machinerie du procès s'est montrée disproportionnée à l'affaire : le coût total s'élève à 340 000 livres, somme très importante[réf. nécessaire]. En fait, cette décision doit être examinée en regard de l'exécution parallèle du comte de Horn, roué pour avoir assassiné un commis : le Régent entend bien garder la main haute sur la noblesse. Sans doute aussi les quatre exécutés ont-ils été les boucs émissaires des conjurés considérablement plus haut placés de la conspiration de Cellamare. Pour Saint-Simon, c'est une évidence : ils ont été les jouets du duc du Maine et de son épouse, qui ne furent pas condamnés à mort, mais perdirent leur rang de princes de sang, et se trouvèrent chassés de Paris, ce qui pour eux équivalait à la mort. Cependant, l'affaire est bientôt étouffée par la déroute du système de Law. Après l'exécution, la répression s'arrête : les poursuites prennent fin, les fortunes confisquées sont restituées [ce qui n'est pas du tout la version de Saint-Simon, même source que celle citée en référence]. Les exilés peuvent rentrer en France après une dizaine d'années, une fois le régent mort.

Sophie Bresson-Rochard, Pierre de Montesquiou d'Artagnan (1834), château de Versailles.

Sophie Bresson-Rochard, Pierre de Montesquiou d'Artagnan (1834), château de Versailles.

Il me faut préciser, si vous ne l'avez pas deviné, que le maréchal de Montesquiou cité dans cet article, gouverneur de Bretagne de 1716 à 1720 est le cousin du célèbre d'Artagnan, le héros des trois mousquetaires d'Alexandre Dumas.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

Élisabeth l'Hermite d'Hiéville, seconde épouse du maréchal de Montesquiou dite"la belle d'Artagnan", fut une familière de la cour de la duchesse du Maine, à qui elle faisait envoyer, par Nicolas de Malézieu, des couplets admiratifs. Elle était chevalière de l'ordre de la Mouche à miel, et fréquemment invitée des salons littéraires et des fêtes des Grandes Nuits de Sceaux.

François de Troy, Louise-Bénédicte de Bourbon, musée des beaux-arts d'Orléans.

François de Troy, Louise-Bénédicte de Bourbon, musée des beaux-arts d'Orléans.

Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon dite « Mademoiselle d’Enghien » puis « Mademoiselle de Charolais », duchesse du Maine, est une princesse française née à Paris le et morte dans la même ville le . Elle fut également, par son mariage, princesse de Dombes.

Petite-fille du Grand Condé, fille du prince de Condé, très petite de taille, comme tous les membres de sa famille, elle est surnommée « poupée du sang » par sa belle-sœur Mademoiselle de Nantes, jalouse de sa naissance.

Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé épousa à Versailles, le , Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan. Violente, venant d'une famille marquée par la folie, elle menaçait son pieux mari de devenir folle s'il la contrariait et n'hésitait pas à l'accabler de remarques blessantes sur le fait qu'il boitait.

Blessée dans son orgueil d'avoir dû épouser le duc du Maine, elle poussa son mari, homme intelligent mais faible, et enfant préféré du roi, à rechercher un rang qu’il ne pouvait soutenir : entrée au parlement à 20 ans au lieu de 25 (1694) puis aptitude à succéder au trône après les princes du sang et rédaction d’un testament par Louis XIV (1714). Elle chercha également à jouer un rôle politique sous la Régence, pour venger l’affront fait à son mari par le Régent. Celui-ci avait fait casser le testament de Louis XIV, qui donnait à ses bâtards légitimés la préséance sur les princes du sang. Le Régent avait écarté le duc du Maine des conseils de régence. Ce fut elle qui engagea son mari à entrer dans la conspiration de Cellamare en 1718, en vue de faire attribuer la régence au roi d’Espagne. Lorsque le complot fut éventé, le duc du Maine fut arrêté à Sceaux le et incarcéré à la forteresse de Doullens, elle, arrêtée le même jour à Paris et emprisonnée à Dijon en 1719. Elle put retourner à Sceaux l’année suivante, le , et ne s'y occupa plus que d’y tenir sa cour.

L'ordre de la Mouche à miel est une parodie d'ordre de chevalerie créée à Sceaux par Louise-Bénédicte de Bourbon. Cet ordre se composait de trente-neuf membres qui avaient leurs habits et serments. L'abeille était leur symbole qui fut accompagnée par cette devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Elle est petite, mais fait de graves blessures »).

La duchesse était bonne danseuse dans sa jeunesse, elle jouait du clavecin, de la flûte et savait chanter.

Dans son château de Sceaux, elle tenait une véritable cour qu'on appelait « la petite cour de Sceaux », donnant des fêtes de nuits costumées et accueillant des écrivains et des artistes, parmi lesquels certains des plus grands esprits de la France de son temps.

La Duchesse souffrant d'insomnie, obligeait ses proches à s'occuper d'elle pendant ces longs moments. Elle fut l'inspiratrice, l'instigatrice, mais aussi l'actrice et la dédicataire de ces divertissements nocturnes.

C'est à partir de 1699 que débutent les fêtes de ChâtenayMalézieux possède une propriété, puis à Versailles, au Château de Clagny et Château de Sceaux.

Les fêtes de Châtenay dureront jusqu'en 1705. Les divertissements de Clagny verront plusieurs représentations au cours de 1705 - 1706, ainsi qu'à Sceaux où elle donne pendant la même période des bals masqués pour Mardi-Gras.

Les Grandes Nuits de Sceaux eurent lieu entre et . L'opéra Les Amours de Ragonde de Jean-Joseph Mouret est créé en au château de Sceaux au cours de la treizième de 16 Grandes Nuits. Nicolas Bernier crée également des cantates, Les Nuits de Sceaux. d'autres musiciens comme Colin de Blamont et Thomas-Louis Bourgeois y participent. Les fêtes reprendront doucement en , avec des vers de Malézieux mis en musique par Pierre Nicolas Marchand, des illuminations au Pavillon de l'Aurore, puis, plus grandioses entre 1729 et 1731, des illuminations, feux d'artifice et pièces de théâtre. Veuve en 1736, elle fait jouer La Prude à Sceaux en 1748. Voltaire, à la suite d'une brouille, ne reviendra à Sceaux qu'en 1750 pour la représentation de La Rome sauvée.

Initiée très jeune au goût de la science par Jean de La Bruyère, elle comptera dans son salon des personnalités comme Fontenelle. Elle avait un penchant pour les sciences et sa bibliothèque, dont l'inventaire fut dressé par le libraire parisien Louis Étienne Ganeau, permet de dénombrer 3 000 ouvrages, ainsi que 58 volumes dépareillés du Journal de Trévoux, 30 romans brochés, des paquets de brochures et œuvres musicales. On y trouvait des manuscrits de prière sur vélin. Le tout fut estimé à quatre mille sept livres.

Veuve en 1736, ne pouvant plus faire face aux dépenses excessives de l'entretien du château de Montrond, elle l'abandonna aux habitants de Saint Amand Montrond, qui en firent une carrière de pierre. Elle loua l'hôtel actuellement dénommé « hôtel Biron » à la veuve du financier Abraham Peyrenc de Moras, rue de Varenne. Elle y fit exécuter le magnifique décor de boiseries. C'est là qu'elle mourut en 1753.

Pierre Gobert : Portrait de la duchesse du Maine

Pierre Gobert : Portrait de la duchesse du Maine

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC
LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC
Portrait de la duchesse du Maine en Cléopâtre et portrait présumé de Mademoiselle de Nantes

Portrait de la duchesse du Maine en Cléopâtre et portrait présumé de Mademoiselle de Nantes

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC
LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

“Le Festin de Didon et Enée” (détail), François de Troy, 1704. Sceaux, musée du domaine départemental de Sceaux. La duchesse du Maine.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC
Le château de Sceaux en 1736.

Le château de Sceaux en 1736.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

À Colbert succède son fils le marquis de Seignelay en 1683, qui fait creuser le grand canal et construire l’Orangerie. Apres son décès en 1690, le domaine de Sceaux est vendu au duc du Maine, fils de Louis XIV et de Madame de Montespan. Son épouse, la duchesse du Maine, installe une cour littéraire, dont fait partie Voltaire. C’est l’époque des fameuses “Nuits de Sceaux”. En annexe du domaine, la duchesse fait construire le pavillon de la Ménagerie dans un parc, connu aujourd’hui sous le nom du “jardin de la Ménagerie”.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

Au total, la conspiration de Pontcallec, à l'instar de celle de Cellamare, frappe par son caractère brouillon et l'indécision de ses protagonistes, sans projet précis, prompts au revirement voire à la trahison. Si le mécontentement de la noblesse bretonne est général en 1715–1718, seul un petit nombre de gentilshommes a pris part au mouvement, dont le peuple breton est quasiment resté exclu. Malgré cela, la conspiration devient rapidement une légende et Pontcallec, un héros. Hersart de La Villemarqué lui consacre ainsi une notice dans son Barzaz Breiz et rapporte une "gwerz", Marv Pontkalleg (La mort de Pontcallec), vantant « le jeune marquis de Pontcallec, si beau, si gai, si plein de cœur ». Cette chanson, devenue très populaire en Bretagne, a notamment été interprétée par Alan Stivell et le groupe Tri Yann, et Gilles Servat. Il importe de préciser qu'il s'agit d'un faux : tant François-Marie Luzel que Joseph Loth et Francis Gourvil l'ont classée dans la catégorie des « chants inventés » à caractère nationaliste (voir à ce sujet la thèse de Francis Gourvil, Hersart de La Villemarqué et le Barzaz Breiz, p. 389). Cette chanson n'a jamais été recueillie dans la tradition populaire et a été rédigée dans le but de faire de Pontcallec le héros et martyr d'une conspiration de nobles bretons contre la France. De nos jours, le nom du marquis de Pontcallec est toujours honoré par les nationalistes bretons.

Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, duc d'Aumale, prince souverain de Dombes, comte d’Eu, né à Saint-Germain-en-Laye le et mort à Sceaux le , est un fils légitimé du roi de France Louis XIV.

Issu du double adultère du roi Louis XIV et de la marquise de Montespan, il naquit secrètement, probablement au château de Saint-Germain-en-Laye.

Craignant la réaction du bouillant époux de la marquise qui, pour nuire, aurait pu faire reconnaître légalement l'enfant comme sien, les amants doublement adultères donnèrent ce fils aîné, dès sa naissance, en charge à Françoise d'Aubigné, veuve désargentée du poète Scarron qui s’occupait déjà de sa sœur aînée (laquelle mourut la même année), se réfugiant incognito et en vase clos dans une des dernières maisons de la rue de Vaugirard « au fin fond du faubourg Saint-Germain [...] quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne », selon la description que fait du lieu en 1673 madame de Sévigné.

L’enfant, né infirme, boitera toute sa vie (d’où le sobriquet « Gambillard » qui lui sera attribué par ses nombreux détracteurs). Pied-bot, fragile et timide, ses infirmités le rendaient peu apte a priori à réaliser les grandes ambitions que sa nourrice (puis belle-mère) nourrissait pour lui. Il n'en était pas moins un homme intelligent et cultivé, heureux de se confiner dans sa bibliothèque.

Madame de Maintenon qui le chérissait comme le fils qu'elle n'avait pas eu, le forma à devenir un excellent courtisan et, rapidement, il devint l'un des enfants préférés du roi, déçu par son fils légitime, le Grand Dauphin. L'affection royale lui fut d’un grand secours pendant le règne de son père. Ayant légitimé les deux enfants survivants qu'il avait eus de la duchesse de La Vallière — celle-ci tenant toujours le rôle de favorite officielle — Louis XIV légitima et titra, le , les trois enfants qu'il avait eus de la marquise de Montespan, mais sans nommer cette dernière, mariée, dont on craignait que l'époux déclarât les enfants comme siens.

Ainsi les trois bambins (et leurs frères et sœurs suivants) apparurent-ils officiellement comme les enfants du seul roi et sans mère. C'était un « secret de Polichinelle » mais qui sauvegardait les apparences.

En , le duc du Maine, son frère titré comte de Vexin et sa sœur emménagèrent, avec leur gouvernante, à Saint-Germain. La même année, le duc du Maine, âgé de 4 ans, reçut la charge de colonel général des Suisses et Grisons, entre 1674 à 1688 ; le roi Louis XIV chargea Pierre Stoppa d'assurer cette fonction.

De tempérament pieux et effacé, le duc du Maine étudia avec beaucoup de soin mais, malgré les efforts du maréchal de Luxembourg, il comprenait médiocrement la science militaire et se révéla plus tard piètre officier. Il fut cependant un érudit préférant une vie studieuse, loin des remous de la cour.

En 1681, la Grande Mademoiselle, voulant épouser le duc de Lauzun et victime d’un chantage mené par Madame de Maintenon, lui céda la principauté souveraine des Dombes et le comté d’Eu. La même année, la marquise de Montespan, disgraciée, se retira de la cour avec ses deux derniers enfants légitimés, Mademoiselle de Blois et le comte de Toulouse. En 1683, la disgrâce puis la mort du comte de Vermandois, la mort du comte de Vexin, son frère infirme, fit de lui le seul, avec le dauphin, des enfants mâles du roi présents à la cour. La même année s'éteint la reine. Après avoir versé quelques larmes, le roi se remarie secrètement avec Madame de Maintenon, la gouvernante de ses enfants légitimés.

Promu, dès l'âge de 12 ans gouverneur du Languedoc, ce qui permettait au roi de gouverner en sous-main cette province lointaine, le jeune duc devint, en 1686, duc d’Aumale et chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, la plus haute distinction de la Royauté.

Anonyme d’après Pierre Mignard, Françoise-Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan et ses enfants (1680), château de Versailles.

Anonyme d’après Pierre Mignard, Françoise-Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan et ses enfants (1680), château de Versailles.

Attribué à Pierre Mignard, Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, le duc du Maine et le comte de Vexin, château de Maintenon.

Attribué à Pierre Mignard, Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, le duc du Maine et le comte de Vexin, château de Maintenon.

 Portrait de Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), fils de Louis XIV et de Madame de Montespan

Portrait de Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), fils de Louis XIV et de Madame de Montespan

En 1688, promu par son père général des galères puis lieutenant général, il souhaitait se marier, mais le roi, soucieux de ne pas voir ses enfants illégitimes faire souche, refusa pendant un certain temps. Le roi, ayant marié ses bâtardes aux princes de son sang, et face à une coalition européenne qui luttait contre sa politique expansionniste (guerre de la Ligue d'Augsbourg), songea alors à lui faire épouser sa nièce, Élisabeth-Charlotte d'Orléans, laquelle ne pouvait trouver un époux de son rang. Cependant, le roi se heurta au refus horrifié et hautain de sa belle-sœur, la célèbre princesse Palatine. Autre prince du sang mais qui s'était compromis pendant la Fronde, le prince de Condé fut moins regardant et proposa une de ses petites-filles. Celles-ci étant particulièrement petites, le duc du Maine choisit la plus grande et épousa à Versailles, le , Mademoiselle de Charolais, avec qui il eut sept enfants dont la plupart moururent en bas âge. Les trois qui atteignirent l'âge adulte moururent célibataires et sans postérité :

  • N..., « Mademoiselle de Dombes » ( - ) ;

  • Louis-Constantin, prince de Dombes ( - ) ;

  • N..., « Mademoiselle d’Aumale » ( - ) ;

  • Louis Auguste, prince souverain de Dombes, comte d'Eu ( - ) ;

  • Louis-Charles, souverain de Dombes, comte d’Eu ( - ) ;

  • Charles, duc d'Aumale ( - ) ;

  • Louise-Françoise, « Mademoiselle du Maine » ( - ).

Le Duc du Maine et Mlle de Nantes en Paris et Vénus, François de Troy

Le Duc du Maine et Mlle de Nantes en Paris et Vénus, François de Troy

En 1694, le roi accorda à ses fils légitimés un rang intermédiaire entre les princes du sang et les ducs et pairs, ce qui déplut fortement à ces derniers. Les deux princes pouvaient — entre autres — être admis au Parlement de Paris à l'âge de 20 ans quand les princes du sang le pouvaient à 15 et les ducs seulement à 25.

Le duc du Maine disposait du privilège des « grandes entrées », qui permettait d’assister au « petit lever » du roi.

Au cours du règne de son père, il manœuvra entre les différents groupes d’influence, et se montra proche de la cabale des seigneurs et de celle de Meudon. Il arrangea le mariage du duc de Vendôme avec Mademoiselle d’Enghien, sa belle-sœur en 1710.

En 1711, le dauphin mourut, suivi l'année suivante par son fils et un de ses petits-fils. Le duc d'Anjou, arrière-petit-fils de Louis XIV, alors âgé de deux ans, devint l'héritier du trône.

En , Louis XIV signa un édit appelant le duc du Maine, tout comme son frère le comte de Toulouse, ainsi que leur descendance, à la succession royale en cas de vacance du trône. Le duc du Maine et les autres bâtards légitimés devaient prendre place au dernier rang et être appelés à régner en cas de disparition des cinq princes du sang légitimes.

Le , une déclaration royale décréta que les légitimés jouiraient désormais de la qualité de princes du sang. Saint-Simon lui-même, pourtant adversaire déclaré du duc du Maine, vint lui faire ses compliments au lendemain de l’enregistrement par le Parlement de Paris.

Le , Louis XIV demanda au duc du Maine de le remplacer lors d’une revue de la gendarmerie, confirmant ainsi la disgrâce de son neveu Orléans.

Sur les instances de son ambitieuse épouse et de la marquise de Maintenon, le duc du Maine pressa alors le roi de rédiger un testament affermissant ces décisions, et écartant le duc d’Orléans de la Régence. Le , le roi remit son testament au Premier président et au procureur général du Parlement et déclara ensuite au duc du Maine :

« Vous l’avez voulu, mais sachez que quelque grand que je vous fasse et que vous soyez de mon vivant, vous n’êtes rien après moi, et c’est à vous après à faire valoir ce que j’ai fait pour vous, si vous le pouvez. »

Il participa aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux et aux salons littéraires organisés par son épouse dans leur château de Sceaux, et fut membre des chevaliers de l'ordre de la Mouche à Miel.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

Casser le testament de Louis XIV

Le lendemain de la mort du roi, le , conformément à l’usage, la lecture du testament royal est effectuée lors d'une séance solennelle au Parlement de Paris, rassemblant toutes les Cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs, qui devait proclamer la régence. Dans son testament, Louis XIV confiait au duc du Maine la garde et la tutelle du jeune Louis XV en le nommant régent du royaume, disposant également de la maison militaire. Le duc d’Orléans, qui disposait alors de la charge, purement honorifique, de « président du Conseil de régence », s’efforça de faire casser un testament qui le privait de prérogatives qu’il estimait dues à sa naissance. Ensuite, le nouveau régent réclama l’admission du duc de Bourbon (« M. le Duc ») au Conseil de régence — celui-ci devait y entrer à ses 24 ans, mais n’en avait alors que 23. Bourbon, lui, en qualité de grand maître de France, refusait d’être subordonné au duc du Maine, commandant de la maison militaire. Les gens du roi accordèrent l’entrée de M. le Duc au Conseil de régence. Quand on reparla du commandement des troupes, les choses se gâtèrent. Maine et Orléans s’échauffèrent et quittèrent la grande chambre pour discuter ailleurs. Ils furent rejoints par quelques pairs, des princes et les capitaines de la maison du roi. La séance fut suspendue.

À la reprise, le duc du Maine sentit que la partie était perdue : les gens du roi accordèrent au Régent le commandement des troupes et laissèrent au duc de Bourbon le droit de nomination à toutes les charges de la maison. Le duc du Maine n'eut d'autre solution que d'abandonner la garde du jeune roi, conservant la surintendance de l'éducation du roi son petit-neveu orphelin qui lui témoignait beaucoup d'affection et à qui il servait de père.

Le duc du Maine siégea au Conseil de régence où il fit montre d'une grande intelligence et de son sens du devoir.

Dès janvier 1716, le duc du Maine et le duc de Bourbon entrèrent au Conseil de la guerre, ce qui y amena des querelles de préséance avec son président, le maréchal de Villars. Tensions avivées par l'arrivée du prince de Conti en avril 1717. En 1718, le Conseil de la guerre devint, selon le mot de Saint-Simon, « une pétaudière ». Au cours de l'année 1718, l'activité du Conseil de la guerre, comme celle des autres conseils de la polysynodie, déclina considérablement, que ce soit en termes de fréquence des réunions ou de volume des affaires traitées. Le 24 septembre 1718, le Régent mit fin à la polysynodie.

Le duc du Maine était également menacé par les ducs et pairs qui harcelèrent le Régent. Ils exigeaient la fin du rang intermédiaire. Le , Saint-Simon persuada le Régent de faire tenir un lit de justice au jeune Louis XV qui avait 8 ans. Celui-ci eut lieu par surprise. Louis XV y déclara que les bâtards auraient désormais le rang des ducs et pairs, mais que par égard pour le comte de Toulouse, on lui conserverait ses honneurs à titre viager. M. le Duc, désormais majeur, constata que le duc du Maine n’était plus prince du sang, et réclama pour lui la surintendance de l’éducation du roi. Cela lui fut accordé. Le duc du Maine se trouvait complètement évincé, au grand désespoir de son royal petit-neveu.

Quelques mois plus tard, Maine fut pris dans le tourbillon de la conspiration de Cellamare. À l’instigation d’Alberoni, se forma en effet un petit groupe de conspirateurs visant à installer Philippe V d'Espagne, ou l’un de ses fils, sur le trône de France, en cas de décès de Louis XV. La duchesse du Maine faisait partie des conspirateurs, et y entraîna, malgré lui, son mari. En , le complot fut éventé, Cellamare renvoyé, le duc et la duchesse du Maine arrêtés. Le duc fut enfermé à la forteresse de Doullens, tandis que sa femme fut exilée au château de Savigny-lès-Beaune.

Libéré en 1720, il se tint ensuite à l’écart de la vie politique, pardonna à sa femme et se retira dans sa propriété de Sceaux, vivant parmi ses livres.

Il y mourut d'un cancer de la face le .

Sa naissance illégitime et les grandes faveurs du roi son père — qu'il n'avait pas demandées — lui avaient valu le mépris véhément de la princesse Palatine et du duc de Saint-Simon.

Jean-Baptiste van Loo, Portrait présumé du duc du Maine, Mademoiselle du Maine, Monseigneur le prince de Dombes, et Monseigneur le comte d'Eu (vers 1720)

Jean-Baptiste van Loo, Portrait présumé du duc du Maine, Mademoiselle du Maine, Monseigneur le prince de Dombes, et Monseigneur le comte d'Eu (vers 1720)

Supplice à Nantes de Pontcallec et ses compagnons (question préalable avant la décapitation), par Jeanne Malivel.

Supplice à Nantes de Pontcallec et ses compagnons (question préalable avant la décapitation), par Jeanne Malivel.

LA  DESCENDANCE  DES  LE  VOYER  DE  TREGOMAR, PAR  CHRISTIAN  LE GAC

Le domaine de Pontcallec, aujourd'hui propriété des soeurs dominicaines, le château a été reconstruit dans les années 1880.

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