10 juillet 2023
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En septembre 1990, deux incendies successifs dévastent plusieurs centaines d’hectares de landes et de forêt du Val sans Retour. Ce terrible évènement engendre un élan de solidarité au sein de la population afin de préserver ce site naturel de la forêt de Brocéliande. Dès l’année suivante, l’association de sauvegarde du Val sans Retour aidée par des milliers de bénévoles replante plus de 500 000 arbres à Paimpont.
Pour célébrer le renouvellement de la forêt, une œuvre d’art est créée par le sculpteur François Davin. L’artiste choisit au cœur d’une aire de petites pierres levées un arbre dont la silhouette rappelle les bois d’un cerf, seigneur des animaux de la forêt. L’arbre calciné est alors recouvert de 5 000 feuilles d’or. Entouré de cinq chênes noircis, l’Arbre d’Or symbolise le caractère fragile et précieux de la forêt.
Aujourd’hui intégrée au cœur de la végétation, cette création mystérieuse aux reflets dorés est devenue un site très populaire de la forêt de Brocéliande. Une légende entoure désormais l’Arbre d’Or situé tout près du Miroir aux Fées.
Jeudi 6 juillet 2023.
Concoret 56 : Le chêne Guillotin.
Le chêne à Guillotin (ou chêne des Rues-Éon) est un chêne pédonculé de plus de cinq-cents ans, situé à Concoret (Morbihan), en bordure de la forêt de Paimpont.
Localisation
L'arbre est isolé, immédiatement au sud du hameau de La Rue-Éon, en Concoret.
Description
Il s'agit d'un chêne pédonculé creux, de grandes dimensions. D'une hauteur d'environ 16 m, sa circonférence est mesurée à 9,6 m, pour un houppier de 20 m.
Histoire
Selon les différentes sources, l'arbre daterait du Xe siècle, au plus tôt, et du XVe siècle, au plus tard (il est daté entre 500et 1 000 ans au début du XXIe siècle). Franck Berthoux le fait planter par la dame Catherine de Rox le .
En , au lieu-dit Château-Gris, en Mauron, le prêtre réfractaire Joachim Masson, poursuivi par les soldats républicains, se réfugie dans un arbre creux. Une toile d'araignée tissée en 2 heures alors qu'il est à l'intérieur de l'arbre lui permet de leur échapper. Cet événement intervenu à moins de 4 km a été ultérieurement transposé aux Rues-Éon, après que le chêne du Château gris a été abattu.
La première mention de cet arbre dans la littérature date de 1896. Dans La forêt de Bréchéliant, la fontaine de Berenton, quelques lieux d’alentour, les principaux personnages qui s’y rapportent, Félix Bellamy y évoque le prêtre Pierre Paul Guillotin - qui lui donnera son nom actuel - qui y dissimule les objets du culte durant la Révolution.
Le « chêne des Rues-Éon » devient le « chêne à Guillotin » sous la plume d'Alain Cottin (Guide touristique et culturel de Brocéliande et annexes) en 1979. Dans cette nouvelle version qui s'appuie sur le conte La toile d’araignée miraculeuse d'Henri Thébault, reprenant l'histoire du père Masson, le père Guillotin s'y dissimule pour fuir les soldats révolutionnaires.
Peu après son achat par la commune en 2000, l'ONF intervient pour consolider l'arbre et y construire une passerelle pour éviter le piétinement des touristes.
Il reçoit le label « Arbre remarquable de France » par l'association A.R.B.R.E.S. en 2017.
En 2019, le Chêne à Guillotin a été libéré de sa passerelle installée autour de son tronc. En effet, depuis plusieurs années, l’arbre en souffrait et ses branches fragilisées se cassaient ou étaient dégradées.
Ronan Coignard, maire et vice-président de la communauté de communes de Ploërmel, a demandé l’intervention rapide. « Ainsi, la communauté s’est tournée vers l’Office national des forêts (ONF) qui doit remettre un rapport pour donner des préconisations sur la santé de ce témoin de l’histoire », rassure l’élu. Toutefois, la passerelle vient d’être enlevée. « C’était juste une mesure d’urgence. D’ailleurs, cette structure ne l’aidait pas à respirer mais plutôt à moisir au pied. »
Désormais, l’arbre est toujours visible mais une clôture a été installée autour et empêche quiconque de s’en approcher et de le toucher. Espérons que cette décision pourra le préserver encore des siècles !
Légende
Situé à proximité du prieuré qui accueillit Éon de l'Étoile au XIIe siècle (et duquel il tient son premier nom), le chêne passe pour être le lieu du dépôt d'un trésor par ce dernier, constitué de deux barriques d'or. L'ouverture du chêne pourrait être le fait de chasseurs du trésor du XIXe siècle.
Culture populaire
Le chêne à Guillotin passe pour être un arbre guérisseur, où les personnes souffrantes souhaitent « emprunter » un peu de vigueur et d'énergie à son écorce.
Le miroir aux fées (image guide Brocéliande).
Image, guide de Brocéliande.
Le Val sans retour.
L'entrée du Val sans retour.
Asphodèle au Val sans retour.
Le siège de Merlin.
Forêt de Brocéliande, le jardin des moines.
La légende raconte qu’autrefois des moines de la région passaient leur temps à festoyer avec les seigneurs locaux. Un jour de débauche, Saint Méen les surprit et tenta de les ramener à une vie plus monacale. Ils le chassèrent en se moquant. La punition divine ne fût pas longue à arriver, ils furent aussitôt changés en pierres sur le lieu même de leurs ripailles. La légende ne dit pas si les pierres en poudingue étaitent les seigneurs et celles en schiste les moines ou vice versa...
Une autre histoire antérieure à celle-ci raconte les mésaventures du sieur Gastern, seigneur de Tréhorenteuc, un individu cruel, peu recommandable. Lui et ses compagnons de débauche furent aussi changer en pierres par les foudres divines.
La légende des Pierres maudites de Tréhorenteuk relate l’origine du site mégalithique du « Jardin aux Moines » situé en Néant-sur-Yvel (Morbihan). Il existe deux versions de ce récit : la première publiée par Ernest du Laurens de la Barre en 1863, la seconde contée par Patrick Lebrun au début des années 1980.
L’ensemble mégalithique datant d’environ 4000 ans avant notre ère forme un rectangle divisé en 2 parties composée de pierres différentes. Seuls 4 ou 5 monuments comparables existent en Bretagne. Sa fonction reste encore imprécise. On peut penser qu’il s’agissait d’un lieu de culte avec une fonction « rituelle ».
C’est l’un des mystères de la forêt de Brocéliande.
A noter la présence à quelques pas du Jardin aux Moines, d’un grand tertre tumulaire appelé la Butte aux Tombes, ayant une fonction funéraire au Néolithique.
Forêt de Brocéliande, la fontaine de Barenton.
La fontaine de Barenton
Une source d’eau naturelle et magique au cœur de la forêt de Brocéliande
Près du village de Folle Pensée se trouve cette fontaine bien particulière… Robert Wace, historien normand du 12e siècle, la mentionne pour la première fois sous le nom de Berrenton, de l’indo-européen bher signifiant « bouillonner » et du celtique andon « source ». À la même époque, Chrétien de Troyes fait apparaître la fontaine dans son roman Yvain, le Chevalier au Lion. Lorsqu’Yvain arrive à Barenton, il saisit le bassin en or accroché à la branche d’un pin, le plonge dans la fontaine et déverse l’eau sur le perron. Immédiatement, le ciel bleu s’assombrit, la pluie s’abat sur la forêt et les éclairs irradient le ciel. Après quelques terribles minutes, l’orage cesse enfin. Surgit alors au grand galop le chevalier noir, gardien de la fontaine. Un terrible combat s’engage entre les deux hommes… Yvain triomphe, c’est le début de nouvelles aventures…
Les aventures d’Yvain ont perduré dans la tradition orale. Encore aujourd’hui, on raconte que si de l’eau est versée sur le perron de la fontaine, la foudre et la tempête se déclenchent instantanément…
Une fontaine aux incroyables pouvoirs
La fontaine de Barenton porte bien son nom. En effet, elle bouillonne malgré une eau froide comme le marbre ! Il faut parfois se montrer patient pour apercevoir ce prodige.
Le village de folle Pensée tirerait son nom des vertus curatives de la fontaine, pouvant guérir la folie.
Enfin, Mesdames, si vous êtes en mal d’amour, rendez visite à la fontaine, offrez-lui une épingle et dites à voix haute : « Ris, ris fontaine, je vais te donner une belle épingle », si la fontaine vous gratifie de bulles, alors vous serez mariée avant Pâques !
La forêt de Brocéliande : Le tombeau de Merlin.
Merlin l’enchanteur, maître de la Nature et du savoir universel
On a souvent de Merlin l’image populaire véhiculée par Walt Disney : un magicien un peu farfelu à la longue barbe blanche et au chapeau pointu… Pourtant, son histoire va bien au-delà…
Comme tous les personnages issus de la mythologie, Merlin a une conception extraordinaire : c’est le fils du diable et d’une pure jeune fille. Ni homme, ni dieu, prophète et détenteur du savoir, Merlin apparaît dans la littérature à partir du 12e siècle dans les Prophetia Merlini de Geoffroy de Monmouth. Ses caractéristiques évoluent au fil du temps et de l’écriture : tour à tour druide, enchanteur, devin, savant maîtrisant la valeur symbolique et curative des plantes, ou encore roi des métamorphoses, il est également connu comme l’intime conseiller du roi Arthur…
Les hommes de tout temps ont été fascinés par Merlin. Au 19e siècle, des intellectuels locaux auraient trouvé son tombeau ici, en Brocéliande… Allons voir ça de plus près…
Une histoire d’amour féerique
Merlin est-il mort au sens où nous l’entendons aujourd’hui ? Dans la légende, ce serait l’amour qui aurait perdu Merlin pour toujours… La fée Viviane, désireuse de le garder auprès d’elle pour l’éternité, aurait enfermé son maître et bien-aimé dans une prison d’air d’où s’échappe parfois des volutes argentées… Phénomène peut-être trop abstrait pour des homo sapiens cartésiens, il semblait donc plus simple d’’imaginer le célèbre enchanteur prisonnier d’un tombeau.
Avant que le site du tombeau de Merlin ne soit en partie détruit au 19e siècle, le monument était une sépulture mégalithique : une allée couverte de schiste rouge de 12 mètres de long, datant de la période Néolithique. Aujourd’hui seules deux pierres subsistent. Deux roches, l’une contre l’autre… Ou l’irréelle présence des deux amoureux liés à jamais par un enchantement ? Qui peut savoir…
La forêt de Brocéliande : La fontaine de Jouvence.
Un lieu de culte druidique lié à l’éternelle jeunesse
Vous vous frottez les mains, impatients à l’idée de tenter l’aventure de la jeunesse éternelle… Un peu de patience, tout se mérite…
Non loin du tombeau de Merlin, l’on dit que cette modeste fontaine était autrefois majestueuse, entourée d’énormes pierres. Il semble qu’à l’origine, le lieu servait de culte druidique. D’après les érudits du 19è siècle, les nouveau-nés de l’année étaient recensés lors du solstice d’été par les druides, lavés dans la fontaine et inscrits sur le marith, le registre. Ces fontaines étaient nommées « Jaouanc », jeunesse, en langue celtique. Les parents qui n’avaient pu amener leur enfant l’année de sa naissance, l’inscrivaient l’année suivante. L’enfant était alors considéré comme nouveau-né et par conséquent rajeuni d’un an ! Voilà l’origine de la fable de la fontaine de Jouvence, qui avait le pouvoir de rajeunir…
Mais après tout, pourquoi ne pas essayer ?
Pour obtenir la jeunesse éternelle, il vous faudra :
-
Venir à minuit au solstice d’été, pieds nus.
-
Boire un bol d’eau pure (de la fontaine, pas de votre bouteille…).
-
Avoir été parfait tout au long de votre vie.
Facile n’est-ce pas ?
Selon votre degré de perfection, vous rajeunirez de quelques secondes, quelques minutes, quelques heures et pour les plus chanceux, de quelques années…
L’hotié de Viviane est situé au dessus du Val sans Retour. Le site culminant à près de 200 mètres offre un très joli panorama sur la forêt et les landes. Il s’agit d’un monument mégalithique plutôt rare en Bretagne ayant la forme d’un coffre de 2,90m de long et de 1,40m de large bordé par 12 dalles en schiste rouge au milieu d’un cairn d’environ 10m de diamètre. La légende dit que ce serait un refuge pour la fée Viviane avant sa rencontre avec Merlin...
La maison (ou hotié) de Viviane était une sépulture de structure très originale que l’on peut dater d’environ 4500 ans avant l’actuel, bien avant la venue en Brocéliande des chevaliers de la Table Ronde, de l’enchanteur Merlin et de la fée Viviane. Ce monument est également appelé Tombeau des Druides. Des fouilles archéologiques furent entreprises par Jacques Briard (CNRS) en 1982.