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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 10:39

SAINT- BRIEUC était une ville ouverte, et placée sous l'autorité pacifique de l'évêque. Elle ne pouvait donc pas prendre part aux luttes lors de la guerre de succession des deux Jeanne de la même façon que les places fortes de la principauté.

Elle fut cependant ravagée au XIVème siècle, à la suite d'une querelle particulière entre les Boisboissel et les Plédran (famille éteinte de nos jours).

blason Boisboissel

blason Boisboissel

Le parti Boisboissel

Le parti Plédran

Premiers gages de bataille entre les Boisboissel et les Plédran

En 1311, Guillaume de Boisboissel et Jean Jogueti, de Plédran, tous deux écuyers, avant d'en venir à un combat singulier à la suite d'injures réciproques, furent autorisés par la cour séculière de l'évêque à déposer leurs gages de bataille (gagia duelli) entre les mains de Geoffroy II, évêque depuis 1295. Les champions avaient fait appel au Parlement de la décision de l'évêque qui avait fait saisir leurs chevaux et leurs armes. Il fallut l'intervention du roi Philippe IV le Bel pour arrêter le duel et par ordonnance du vendredi après la Pentecôte de l'an 1311, annuler la sentence rendue par la cour de l'évêque et le condamner à restituer les cautions, ainsi qu'une amende assez considérable. (Les Olim, tome 3, 1ere partie, p679).

Guillaume est cité le 2 juin 1312 comme Guillelmus de Bosco Bouselli et Johannes Jogueti de Pleudrain, scutiferi, puis senescallo nuper defuncti episcopi Briocensis le 30 mars 1313.

Rappelons qu'un gage de bataille, ou gagia duelli, est une procédure ordalique permettant de statuer sur des accusations en l'absence de témoins ou d'aveux, et dans laquelle les deux parties en litige se battent en combat singulier, à l'épée ou à la lance pour les nobles, chacune pouvant être représentée par un champion. Il est aussi appelé le "jugement de Dieu". Le vainqueur du combat est en effet considéré comme étant celui désigné par Dieu lui-même pour être la personne bien-fondée des plaidants (source Wikipédia).

 

Une bataille Pierre de Boisboissel/ Henri de Plédran dans Saint Brieuc

Malheureusement cette lutte fut reprise par Henri de Plédran contre Pierre de Boisboissel, bien que tous deux soient du parti des Blois. L'abbé Ruffelet prétend que Henri de Plédran s'empara de la cathédrale, du manoir épiscopal, pilla les biens des chanoines et fit subir aux habitants tant de mauvais traitements qu'il fut excommunié. (Archives du Bois de La Villerabel)

Selon l'historien Du Pas, l'évêque Guy de Montfort aurait, par amour de la paix, levé cette excommunication portée par son prédécesseur et institué en 1353, le sieur de Plédran capitaine de la tour et du manoir de Saint Brieuc (probablement l'évêché et la cathédrale, ces 2 édifices communiquaient en effet et formaient au milieu de la ville une véritable forteresse où tout le monde se réfugiait en cas d'alarme) (d'après Jules Lamare, Histoire de la ville de saint Brieuc, ed. de la Tour Gile).

Légitimement courroucés par une telle nomination qui porte ombrage aux fonctions familiales traditionnelles, les partisans de Pierre de Boisboissel trouvèrent le moyen de surprendre la tour et de s'en rendre maîtres. Henri de Plédran voulut la reprendre et s'en suivit un combat très vif entre les deux partis pendant lequel le feu prit à la tour et à l'église de manière qu'elle fut incontinent arse et brûlée, arses furent la tour et le manoir épiscopal" (Du Paz, 1885 p.19). Note: Arse est le participe passé du verbre Ardre, ancien français qui veut dire brûler, enflammer.

Les deux ennemis se livrèrent combat devant l'édifice cathédrale forteresse, au milieu d'un grand désordre: la tour à droite du porche d'entrée, dite tour Marie, une partie de la cathédrale et le manoir épiscopal furent saccagés et brulés. La tour Marie au nord dût être reconstruite par la suite au XVème siècle, avec une hauteur de 33 mètres, expliquant son asymétrie avec la tour Brieuc au sud, d'une hauteur de 28 mètres, datant elle du XIIIème siècle.

Il ne fallut rien moins que l'intervention de Charles de Blois lui-même, dont les deux chevaliers tenaient le parti, pour règler le différend. (Michael Jones, Recueil des actes de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, duc et duchesse de Bretagne (1341-1364), suivi des actes de Jeanne de Penthièvre (1364-1384), 1996, 295 p. (no 174) d'après Arthur du Bois de la Villerabel, « Fragments inédits de du Paz », RHO, t. i, 1885, document, p. 177-96 (p. 191-2)). Il fit rendre leurs biens à l'évêque et au chapitre. L'évêque Guy de Montfort répara alors sa largesse malheureuse en réparant la cathédrale.

Charles de Blois écrit le 7 décembre 1354: "ledit Plédran remettra entre les mains dudit Monsour Charles de Blois l'esglise et la tour d'icelle et le manoir épiscopal pour estre rendus à l'évesque et aux chanoines de Saint Brieuc, à condition cependant qu'ils ne pourroient en confier la garde audit Monsour Pierre du Boisboissel, tandis que dureroient les dissensions et différents qui estoient entre luy et Henri de Plédran." (A travers le Vieux saint Brieuc par le vicomte Arthur du Bois de La Villerabel, citant les archives départementales)

HENRY IV DE PLEDRAN ET LA CATHEDRALE DE SAINT- BRIEUC...

La cathédrale St Etienne de Saint-Brieuc et la tour Marie à droite.

entre 1350 et 1354 : La prise de Saint-Brieuc - Saint-Brieuc, 22278, Côtes d'Armor, Bretagne, France

[1] "Estant de retour d'Angleterre une querelle particulière (s'éleva) entre les dits chevaliers quoi qu'ils fussent du même parti, Pierre du Bois-Boissel et Henry de Pledran lequel, pour se prévaloir de son ennemy, se saisit de l'église cathédrale, tour, manoir épiscopal et forteresse de Saint-Brieuc, aïant avec luy Guillaume, Jan, Olivier, Perrot et Geffroy de Pledran ses frères, Olivier et Marc les Jonquiz, Guillaume de Broon, Alain le Seneschal, Alain de la Hossais, Alain de Plouin, Geffroy le Nevou, Guillaume du Buchon, Thomas de Pledran, Guillemet de Hillion, Estienne (?) de la Noue. Raoul de la Flèche était évêque de Saint-Brieuc en 1337. Sous son épiscopat et celui de son successeur, la ville de Saint-Brieuc eut beaucoup à souffrir à l'occasion des guerres survenues, entre les maisons de Blois et de Montfort, pour la succession au Duché de Bretagne. « A ces funestes divisions se joignit la querelle particulière qui s'éleva alors entre deux puissants chevaliers qui, quoique du même parti, eurent ensemble les altercations les plus vives. C'étaient Pierre du Boisbouëssel et Henri de Pledran. Ce dernier, aidé de ses amis se saisit de l'église cathédrale, tour, manoir épiscopal et forteresse de Saint-Brieuc ; mit des impositions sur les vassaux de l'évêque et du chapitre, usurpa leur juridiction ; jouit de leurs revenus; prit et fit prisonniers les chanoines; pilla leurs biens ; détruisit et démolit leurs maisons et leur fist beaucoup d'autres mauvais traitements.

Raoul de la Flèche eut recours aux armes que lui fournissait son ministère ; il lança des excommunications contre Pledran et ses adhérents. Mais il ne vit point la fin de ces troubles et mourut le 17 mars 1351, selon du Paz. Il eut pour successeur : Guy de Montfort, de l'illustre maison des comtes de Montfort, en l'évesché de Saint-Malo. Ce prélat crut que les voies de la douceur seraient plus propices à rétablir la paix et à faire cesser les hostilités qui désolaient sa ville épiscopale. C'est pourquoi il leva l'excommunication lancée par son prédécesseur coutre Henri de Pledran et l'établit même et institua capitaine de la dite tour manoir et forteresse de Saint-Brieuc par lettres de l'an 1353 « Die Mercurii post festum beatae Luciae virginis. » Les troubles ne finirent point pour cela. Les partisans de Pierre du Boisbouëssel trouvèrent le moyen de surprendre la tour et de s'en rendre maîtres. Henri de Pledran voulut la reprendre. Il y eut un combat très vif entre les deux partis pendant lequel le feu prit à la tour et à l'Eglise de manière qu'elle fust incontinent arse et bruslée ainsi fût la tour et le manoir episcopal ensemble les biens meubles tant de l'evesque, les chanoines, capitaine et ses adhérents que des citoyens qui les y avaient portés comme on fait en temps de guerre. Henri de Pledran et les siens repoussèrentleurs ennemis et demeurèrent maîtres de la place, du moins de ce qui était échappé aux flammes. « L'évêque et les chanoines, fort fâchés de ce qui venait de se passer, voulurent ôter à Henri de Pledran le commandement qu'il venait de recevoir mais, comme cela n'était pas facile à faire, ils eurent recours à Charles de Blois et lui envoyèrent des députés pour cela. Ce prince accommoda cette affaire comme il se voit par ces lettres patentes du 7 décembre 1354, par lesquelles il est dit que le dit Pledran remettra entre les mains du dit Monsour Charles de Blois l'esglise et la tour d'icelle et le manoir épiscopal pour estre rendu à l'evesque et aux chanoines de Saint-Brieuc, à condition cependant qu'ils ne pourraient en confier la garde au dit Monsour Pierre dix Boisbouessel, tandis que dureraient les discussions et différends qui estaient entre luy et Henry de Pledran."

Sources: A. DE LA VILLERABEL, A travers le vieux Saint-Brieuc, Revue historique de l'Ouest, p.6

Messire Henry de Pledran, chevalier, IVe du nom, Sr des dits lieux, fils aisné de Guillaume de Pledran et de Mahaud du Chastellier, suivit aussi le parti du dit Charles de Blois et fut député avec les seigneurs Jean de Beaumanoir, Martin de Frohiers, Yvon Charruel, le cheualier de Penhouet, Geoffroy de Dinan, Pierre du Bois-Boissel, Bertrand de Saint-Pern et Bertrand du Guesclin, pour aller en Angleterre vers le roy Edouard pour traiter de la déliurance de Charles de Blois. S'embarquèrent au port de Blanouet (Plancoët), l'an 1350. Estant de retour d'Angleterre une querelle particulière (s'éleva) entre les dits chevaliers quoi qu'ils fussent du même parti, Pierre du Bois-Boissel et Henry de Pledran lequel, pour se prévaloir de son ennemy, se saisit de l'église cathédrale, tour, manoir épiscopal et forteresse de Saint-Brieuc, aïant avec luy Guillaume, Jan, Olivier, Perrot et Geffroy de Pledran ses frères, Olivier et Marc les Jonquiz, Guillaume de Broon, Alain le Seneschal, Alain de la Hossais, Alain de Plouin, Geffroy le Nevou, Guillaume du Buchon, Thomas de Pledran, Guillemet de Hillion, Estienne (?) de la Noue. Raoul de la Flèche était évêque de Saint-Brieuc en 1337. Sous son épiscopat et celui de son successeur, la ville de Saint-Brieuc eut beaucoup à souffrir à l'occasion des guerres survenues, entre les maisons de Blois et de Montfort, pour la succession au Duché de Bretagne. « A ces funestes divisions se joignit la querelle particulière qui s'éleva alors entre deux puissants chevaliers qui, quoique du même parti, eurent ensemble les altercations les plus vives. C'étaient Pierre du Boisbouëssel et Henri de Pledran. Ce dernier, aidé de ses amis se saisit de l'église cathédrale, tour, manoir épiscopal et forteresse de Saint-Brieuc ; mit des impositions sur les vassaux de l'évêque et du chapitre, usurpa leur juridiction ; jouit de leurs revenus; prit et fit prisonniers les chanoines; pilla leurs biens ; détruisit et démolit leurs maisons et leur fist beaucoup d'autres mauvais traitements.

. - GEOFFROY LE NEPVOU, chevalier bachelier, seigneur de Crapado. (....1350-1380....)
1350. - « Geffroy le Neuou » est cité, en 1350, parmi les compagnons de Messire Henry de Plédran, chevalier, qui fut député avec les seigneurs Jean de Beaumanoir, Geoffroy de Dinan, Pierre du Bois-Bouexel, Bertrand de St Pern, Bertrand du Guesclin, et d'autres, pour aller en Angleterre traiter de la rançon de Charles de Blois. (Gén. de Plédran. V. Pièces just. n° 7.)
Des fragments inédits de du Paz mentionnent la querelle particulière qui s'éleva, au retour, entre Henry de Plédran et Pierre du Boisboissel qui était vidame, ou sergent féodé, de l'évêque de St Brieuc et « capitaine de la tour, église cathédrale « et forteresse de St Brieuc. » (F. Pièces justificatives, n° 7.)
Au cours de cette querelle, Henry de Plédran se saisit de la vieille église fortifiée, que Pierre du Boisboissel assiégea plus tard, à son tour, et brûla.
1369. - Nous retrouvons « Messire Geoffroi le Neuou » dans la « monstre « de Messire Jehan de Beaumanoir, chevalier banneret, faite à Saint-Lô, en la « compagnie et sous le gouvernement de nous Mouton, sire de Blainville », le 1er février 1369. (Dom Morice Pr., T. I, col. 1637).
1371. - Deux ans plus tard, en 4374, nous voyons « la monstre Monsieur « Henri de Pledran chevalier, trois autres chevaliers et quatre escuiers de sa « compagnie receue à Dreux le dixième jour d'avril l'an 1371. Le dit Messire « Henri, Messire Elie du Rouvre, Messire Jehan de Mur, Messire Geoffroy le « Neveu, Olivier de Pledran, Jehan Gélin, Jehan Dolo, Guillaume de Lanvalay. « Ch. des comptes de Paris. » (D. Morice Pr., T. I, col. 1649.)
Remarquons, dans ce document, les noms des deux chevaliers qui, avec Geoffroy le Nepvou, accompagnent Henri de Plédran. Elie (ou Alain) du Rouvre était l'héritier et le successeur, comme capitaine de Saint-Brieuc-des-Vaux, de Pierre du Boisboissel, tué, en 1364, à la bataille d'Auray. Il épousa Marguerite de Plédran.
Jehan de Mur, fils de Thibaud, seigneur de la Rivière, issu des anciens comtes de Launay-Mur, ramage de Cornouailles, épousa Marguerite de Beaumanoir, fille de Jean, seigneur du Besso.
Comme on le voit, les fiefs de ces seigneurs étaient voisins, et nous allons retrouver, côte à côte, dans les montres du connétable Bertrand du Guesclin, les quatre compagnons d'armes, à coup sûr proches parents, ou alliés, les uns des autres.
« Bertrand du Guesclin, duc de Molines et connetable de France, à nostre amé « Etienne Braque thrésorier des guerres du Roy nostre sire salut. Nous vous « envoïons sous nostre scel la monstre de nous Banneret, un autre chevalier « Banneret vingt-sept chevaliers bacheliers et neuf vingt escuiers de nostre « hostel et compaignie receue à Pontorson pour servir le Roy nostre sire en ces « présentes guerres en nostre compaignie et sous nostre Gouvernement le premier « jour de May l'an 4374. Premièrement, nous banneret, Monsieur Hervé de
« Mauny banneret Monsieur Guillaume de Montbourcher, Monsieur Robin
« de la Boissière Monsieur Robin de Lanvalay Monsieur Jehan de
« Beaumanoir Monsieur Jehan de Treal Monsieur Henri de Pledran
« Monsieur Geoffroy le Neveu, Monsieur Alain du Rouvre, Monsieur Jehan du « Mur » (D. Morice Pr., T. I, col. 1650.)
Nous ne retenons que les noms qui peuvent intéresser notre élude, en respectant, d'ailleurs, l'orthographe, souvent fantaisiste, de ces documents.
« C'est en 1298, nous dit Ogée, que les seigneurs bretons commencèrent à « prendre le litre de « bacheliers » ; ce titre n'était donné qu'à ceux qui « étaient issus du sang des barons et possédaient des démembrements, ou « éclipses, de baronnie. » Toutefois, il ne tarda pas à être porté par tous les chevaliers qui n'étaient pas bannerets. Crapado et Crenan étaient des bacheleries ou « fiefs de haubert ».
1371. - Dans une autre montre de Bertrand du Guesclin, du 1er juin 4374,
nous retrouvons « Monsieur Hervé de Mauny banneret Monsieur Henry
« de Pledran, M. Geoffroi le Neveu, M. Eliès du Rouvre, M. Jehan du Mur »
(D. Morice Pr., T. I, col. 1652.)
1373. - En 4373, nous voyons au siège de Brest, dirigé par le connétable du Guesclin « Messire Gieffroi le Neveu » chevalier bachelier, figurer, en compagnie de « Messire Elie de Rovré » dans la montre de Geoffroy de Kerimel. (D. Morice Pr., T. II, col. 64.) 1380. - Nous trouvons encore, dans une Montre et Revue du sire de Clisson, banneret, du 4er mai 4380, « Messire Gieffroy le Nepuou, chevalier bachelier ». (Bibl. nat. Pièces originales 789. Clisson )
1380. - Une autre « Revue du sire de Cliçon baron, trois autres barons et trente-deux chevaliers bacheliers », du 1er Juillet 4380, nous montre, parmi ces derniers, « Messire Gieffroy le Nepuou ». (Bibl. Nat., Coll. Clairambault, vol. 33, fol. 2.436.)
Remarquons, dans ces documents originaux, l'orthographe le Nepuou, tou jours invariable et, si souvent, traduite le Neveu ou le Nepveu par D. Morice.
1380. - La montre d'Olivier de Clisson, du 1er août 4380, reproduite par cet auteur, nous indique, une dernière fois, parmi les chevaliers bacheliers : « Me Gieff le Nepveu ». Notons que, parmi les écuyers, nous y voyons figurer aussi « Olivier de Crenan ». (D. Morice, Pr. T. II, col. 254.)
La généalogie reproduite dans les quartiers de noblesse de Jacquette de la Hermoët, 2e femme d'Eon de la Rivière, chevalier, seigneur de Kaernonnain (Bibl. Nat., Dossiers bleus, 356. - Hermoët), nous indique que Geoffroy le Nepvou, chevalier, seigneur de Crapado, épousa Gabrielle Henry. (V. Pièces just. n° 8.)
« Herveus Henrici » se croisa en 1248 et est cité dans les chartes des croi sades de la collection Courtois.
Pierre Henry, écuyer dans une montre d'Olivier de Clisson, en 1375, est contemporain de Geoffroy le Nepvou.
Cette famille portait de gueules à 3 épées d'argent en pal, la pointe en bas. Devise : Potius mort quam foedari ! Elle possédait les seigneuries de Launay, du Vaurouel, du Quengo, de la Motte, de Kergoët, de la Ville-Gicquel, etc. Elle a produit 10 générations à la Réformation de 1669 où elle fut maintenue d'ancienne extraction chevaleresque.
Notons, toutefois, dans l'évêché de St Brieuc, une autre famille Henry, srs de Beauchamp, de Kerprat, de la Ville-Urvoy (par. de Plélo), alliée aux Dolo, le Gluydic, le Page, le Gascoing, de Rosmar et de Quelen.
Cette dernière, qui n'était peut-être qu'un rameau de la précédente, portait d'argent et de gueules à 2 roses de l'une à l'autre, et avait pour devise « Toujours « en ris jamais en pleurs. »
Une troisième famille Henry, qui portait de sable à un aigle éployé d'argent, fait remonter sa généalogie jusqu'à Perrot Henry qui ratifia le traité de Guérande à Monfort en 1381 et qui épousa, en 1405, Alix Gicquel (Bibl. Nat. Cherin 105).
Nous ne savons à laquelle de ces trois familles appartenait Gabrielle Henry, dont il ne semble pas que Messire Geoffroy le Nepvou ait eu de postérité.
Il est vraisemblable de la rattacher, de préférence, à la seconde. 4 - SYLVESTRE LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Crapado.
« Sylvestre le Nepvou, seigneur de Crapado » est cité, à la fois, dans les quartiers de noblesse de Jacquette de la Hermoët et dans ceux d'Isabeau Moysan, (V. Pièces just. n° 8). Nous le voyons, également, figurer dans une ancienne généalogie du cabinet d'Hozier, ainsi conçue :
« le Neuou de g. à 6 bill. d'arg. 3. 2. 1 au chef d'arg. « Sylvestre le Neuou sr de Crapado. « Alain le Neuou, sr de Crapado. « Margille le N. de Crapado, Jeannete Neuou
« femme d'Eon de la Hermouet femme d'Alain Moysan
« sr du dit lieu. sr du Vieux-Plessis. »
(Bibl. nationale. Cabinet d'Hozier 254, dossier 6447. - Nevou.)
La concordance de ces trois documents ne permet pas de douter de l'existence de ce personnage qui, toutefois, n'est pas mentionné dans les actes de Bretagne.
En partant des dates où nous verrons, plus lard, citer Margilie le Nepvou, dame de Crapado, et Isabeau Moysan, dame de St Quihoët, on arrive, avec concordance, à placer la naissance de Sylvestre entre 1310 et 1320. Il est donc contemporain de Geoffroy, mais, vraisemblablement, un frère cadet, ayant laissé peu de traces de son existence. Il hérite de la terre de Crapado très tard, après la mort de son frère aine.
D'après les quartiers de noblesse d'Isabeau Moysan et de Jacquette de la Hermoët qui, en ce qui le concerne, peuvent être considérés comme exacts, Sylvestre le Nepvou, seigneur de Crapado, épousa 1° Jacqueline du Bournay dont Jeanne le Nepvou, femme d'Alain Moysan Chevalier, sr de la Ville-Moysan et du Vieux-Plessis, 2° Marguerite le Josson fille de Guillaume, écuyer, sr de la Couldraye, dont : Alain, qui suit.
Jeanne le Nepvou serait, ainsi, la tante et non la soeur de Margilie, et la généalogie citée ci-dessus doit être rectifiée sur ce point.
Margilie avait une soeur, en effet, mais d'autres documents, qu'on trouvera plus loin, lui donnent le prénom d'Isabelle.
Jacqueline du Bournay nous paraît appartenir à la famille du Bourné ou du Bourne, d'origine anglaise, dont une branche, fixée en Bretagne, et alliée aux Rohan, du Perrier, etc., portait d'argent au chef d'azur chargé de 3 mâcles d'or. Elle semble fille de Hièrôme du Bournay, écuyer, seigneur de la Salle et de Amice de Chateaubriant. (Dossiers bleus 451. Quartiers d'Isabeau Moysan. Voir pièces justificatives, n° 8.)
Les Moysan, seigneurs de la Ville-Moysan et du Vieux-Plessis, portaient d'hermines à 3 bandes ondées de gueules. (Bibl. nat. Pièces orig. 1079.) Alain, premier du nom, qui épousa Jeanne le Nepvou, était fils de Moysan, chevalier, sr de la Ville-Moysan et du Vieux Plessis, et fut père de :
Alain, deuxième du nom, qui épousa Alix de Quatrevaux, fille de Alain de Quatrevaux, chevalier, sr de St Quihoët, terre voisine de celle de Crapado, et de Nicole de Hillion, dont issut :
Isabeau Moysan, dame de St Quihoët, première femme d'Eon de la Rivière, chevalier, sr de Kaernonnain. (V. gen. de la Rivière. - F. fr. 22349.)
1381. - Au moment des ratifications du traité de Guérande, qui fut conclu, comme on le sait, entre le roi de France Charles VI et le Duc de Bretagne Jean IV, le Duc accorda des lettres de rémission à quelques-uns de ceux qui avaient pris le parti du roi. L'une de ces lettres contient le nom de Salemon le Nepvou, cité avec Guion le Sénéchal, Hervé Goyon et d'autres. (Dom Lobineau T. II, col. 626. - Dom Morice, Pr. T. II, col. 372.)
Nous inclinons à croire qu'il s'agit, ici, de Sylvestre le Nepvou dont le pré nom aurait été altéré.
Les ratifications du traité de Guérande ne nous indiquent, à cette date, que deux autres le Nepvou, Alain, fils de Sylvestre, dont nous allons parler, et Perrot que nous savons appartenir à la branche des seigneurs de Crenan. (F. IIe Partie.)
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