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9 novembre 2023 4 09 /11 /novembre /2023 14:13

Roger Ier de Tosny ou Roger d'Espagne, mort en 1040, est le second membre de la famille de Tosny, un important lignage aristocratique du duché de Normandie. Il participe à la Reconquista espagnole, d'où son autre nom Roger d'Espagne.

GROS PLAN SUR UN ANCETRE: ROGER 1er  de  TOSNY.

Roger 1er de Tosny est présent dans la généalogie de Janick (généalogie Pécheu) et dans la généalogie Le Gac (ci-dessus). Dans la généalogie Pécheu, c'est par son mariage ou sa relation avec Estefania de Barcelone d'où Suzanne d'Espagne ou d'Aipaignes.

GROS PLAN SUR UN ANCETRE: ROGER 1er  de  TOSNY.

En 1013, Roger garde avec son père Raoul Ier le château de Tillières pour le compte du duc Richard II de Normandie. Quelques années plus tard, pour une raison inconnue, ils doivent s'exiler. Alors que le père s'illustre en Pouille, Roger se fait un nom en combattant les Musulmans en Espagne. Les petits États chrétiens du Nord accueillent volontiers les aventuriers qui peuvent leur prêter main-forte pour la Reconquista. Le Normand est appelé par Ermesende, (voir : Ermessende de Carcassonne), comtesse régente de Barcelone après la mort de son mari Raymond Borrell de Barcelone (972-1017), car le roi musulman Musetus menace son pouvoir. Roger accourt, épouse la fille de la comtesse, — (Le mariage barcelonais est incertain. Godehilde, l'épouse connue de Roger n'était pas espagnole mais est-ce sa première femme ?) — terrorise les Sarrasins et leur prend beaucoup de villes et de châteaux.

Adhémar de Chabanais se fait l'écho des exploits plus ou moins légendaires de Roger. Il y a gagne le surnom de Mangeur de Maures. Adhémar de Chabanais raconte que chaque jour, Roger capturait des Sarrasins. Devant eux, il en coupait un en deux. La première moitié était bouillie et donnée à manger aux autres Musulmans. En ce qui concerne l'autre moitié, le Normand prétendait la ramener à la maison pour ses compagnons et lui. Roger permettait ensuite à quelques captifs de s'enfuir de manière qu'ils colportent ses horreurs.

Avant 1024, Roger, ainsi que son père, obtiennent du duc Richard II l'autorisation de revenir en Normandie. Le père meurt peu après.

Roger de Tosny est le véritable fondateur de Conches-en-Ouche. Il y construit l'église Sainte-Foy (avant 1026) puis l'abbaye Saint-Pierre de Castillon (vers 1035) où des moines de Fécamp s'installent. Ce monastère est l'un des premiers de fondation baroniale en Normandie. La charte de fondation révèle que le seigneur de Tosny a un noyau de possession autour de Conches et de sa forêt.

En 1035, la mort du duc Robert le Magnifique inaugure une période de troubles dans le duché. Les guerres privées se multiplient et Roger, dont les relations avec ses voisins paraissent avoir été déjà conflictuelles, en est un des principaux acteurs. Selon les chroniqueurs normands, le seigneur de Tosny refuse de servir le nouveau duc, le futur Guillaume le Conquérant, en raison de sa bâtardise. Il profite surtout de la faiblesse du pouvoir ducal pour ravager les terres de ses voisins, notamment celles d'Onfroy de Vieilles. Ce dernier envoie alors son fils Roger combattre le remuant voisin. Vers 1040, ce dernier trouve la mort dans une bataille, alors que ses deux fils aînés meurent quelques semaines après des suites de leurs blessures.

La paix est rétablie entre la famille de Tosny et ses voisins. La veuve Godehilde doit épouser Richard comte d'Évreux.

Père : Raoul Ier de Tosny.

Épouse :

Enfants :

Son cousin, Ansgot, ouvrira près des Alpes un hospice pour l'accueil des pauvres et des pèlerins.

GROS PLAN SUR UN ANCETRE: ROGER 1er  de  TOSNY.

L’histoire de Conches commence vers 1034, lorsque les seigneurs de Tosny héritèrent de ce fief alors appelé Castellio en latin médiéval (Castillon en normand septentrional et occitan, Chastillon en normand méridional et en ancien français, d'où Châtillon).

En ces temps de pèlerinages, les seigneurs de Tosny participèrent à l'un des plus grands : celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. C’est sur le chemin d'un de ces voyages que Roger Ier de Tosny s’arrêta à Conques-en-Rouergue, ville située à la croisée de deux itinéraires vers Saint-Jacques de Compostelle. On y célébrait ardemment le culte de sainte Foy, martyre d’Agen. Roger y aurait obtenu la guérison de sa femme, en aurait rapporté des reliques de la sainte et, en action de grâce, aurait fait construire une église lui étant dédiée à Castellio qui prit alors le nom de « Conches ». Conque est un nom ancien pour coquille et, dans le cas présent, pour coquille Saint-Jacques (saint Jacques le Majeur), la ville de Conques-en-Rouergue étant située sur les routes de Saint Jacques-de-Compostelle. Conque a sans doute été interprété comme une forme normano-picarde, d'où cet hypercorrectisme en conche. Par la suite, elle devint également une étape régionale importante du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les Tosny construisent la forteresse et son donjon, entourent la ville de murailles et construisent une abbaye bénédictine, Saint-Pierre de Castillon, au modeste rayonnement.

GROS PLAN SUR UN ANCETRE: ROGER 1er  de  TOSNY.

L'église Ste Foy de Conches.

GROS PLAN SUR UN ANCETRE: ROGER 1er  de  TOSNY.

Roger Ier de Tosny fonde en 1035, à l'endroit appelé Castillon, une abbaye bénédictine. Il y fait venir quelques moines de l'abbaye de Fécamp, parmi lesquels se trouve Gislebert (ou Gilbert), premier abbé. Grâce à des donations, l'abbaye possède des prieurés en Angleterre, ceux de Wotton (Wootton Wawen Priory, comté de Warwickshire) et d'Horsham (dédié à sainte Foy, comté de Norfolk). L'abbaye est ravagée pendant la guerre de Cent Ans.

L'abbaye de Conches conservait les reliques de saint Mauxe et de saint Vénérand. Le comte de Laval était possesseur du château et de la terre d'Acquigny. Jean, abbé de Conches, lui avait fait don d'une notable portion de la partie antérieure du chef de saint Vénérand, qu'il conservait dans son château d'Acquigny. La remise en avait été faite le , et les reliques seront conservées dans l'église Saint-Vénérand de Laval.

Nicolas Le Vavasseur, abbé de Conches, ordonne la rédaction de la compilation des biens de l'abbaye, qui aboutit en 1515. Elle subit la réforme mauriste en 1630. À la Révolution, à la suite de l'intervention des colonnes infernales de Turreau, de nombreux bâtiments sont détruits, parmi lesquels l'abbatiale. Seuls subsistent quelques contreforts et arcs-boutants.

Il reste aujourd'hui l'ancienne hôtellerie, le pressoir, des celliers et une partie de l'enclos.

L'hôpital de la commune y fut installé, puis une maison de retraite, Les Reflets d'argent, transférée en 2020 laissant la place à un FabLab du pays de Conches et un pôle santé. Au XXIe siècle, l'emprise reçoit les collections du musée du verre.

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