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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 09:17

Belle petite promenade que me propose Jean Christophe aujourd'hui...

La journée découverte débute à MORNE A L'EAU avec son cimetière, sans doute le plus original de l'île, puis nous passerons par Petit canal, la plage de Babin pour finir à Port Louis...

MON VOYAGE EN GUADELOUPE PAR CHRISTIAN LE GAC... MORNE A L'EAU, PETIT CANAL, BABIN, PORT LOUIS.
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Morne à l'eau, vu du ciel.

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Ce cimetière dispose d'une réputation internationale. Il est implanté en plein bourg, ultime refuge des Blancs-Matignon. Bâti à flanc de colline, il est très impressionnant avec ses 1 800 tombes en carrelage de faïence disposées en damier noir et blanc (et parfois même rose et bleu !). Ce cimetière est cité dans les guides du monde entier. Selon les historiens, il semblerait que la première sépulture ait été dressée en 1847, soit 20 ans après la construction de la commune, par une famille de Békés. Chose étonnante, certains caveaux ressemblent à de petites maisons dont quelques-uns ont été bâtis par des architectes. De l'agriculteur au musicien en passant par le planteur béké, toutes les couches de la société sont aujourd'hui représentées dans cet incroyable lieu. Mais le moment de l'année le plus important se situe à la période de la Toussaint : chaque tombe, chaque caveau, est nettoyé et repeint si nécessaire. Le cimetière s'illumine de mille et une bougies les 1er et 2 novembre car le 2 novembre, fête des morts est un jour férié en Guadeloupe ; les familles viennent visiter leurs défunts au moment de la tombée de la nuit, avec d'imposants bouquets de fleurs. Le lieu devient alors très animé, notamment grâce à la présence de vendeurs de bokits, de pistaches ou encore de snowballs. Bien loin de la morosité des cimetières métropolitains, ce splendide amphithéâtre à flanc de colline, parsemé de végétation, continue d'émerveiller tous les visiteurs qui s'y rendent.

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Le cimetière accueille 1800 tombes, dont les plus anciennes appartiennent probablement à des Békés (créoles blancs, premiers descendants des colons). Seules les familles fortunées pouvaient alors offrir à leur défunt un monument onéreux, réalisé traditionnellement en pierre de taille et en fer forgé.

Tout comme en Europe, les morts étaient à ce moment-là majoritairement enterrés aux alentours des églises, autour des habitations, voire sur les plantations. Aucun amérindien n’est enterré au cimetière de Morne-à-l’Eau. On retrouve des traces de cette population, très vite décimée après l’arrivée des colons, dans d’autres cimetières, mis à jour après des fouilles archéologiques. Les esclaves, quant à eux, ne devaient jamais se mélanger aux maîtres et n’avaient pas le droit à une digne sépulture ; ils étaient inhumés à même la terre dans des cimetières d’esclaves, voire dans une fosse commune s’ils n’étaient pas baptisés.

Au fil des années, ce cimetière est devenu beaucoup plus inclusif et les monuments funéraires qui s’y trouvent ne sont plus seulement ceux de riches propriétaires terriens de Guadeloupe. Après l’abolition de l’esclavage, le cimetière s’est ouvert à cette communauté. Aujourd’hui, il abrite les sépultures de diverses races, mais surtout de toutes les couches de la société.

Nul besoin d’être un passionné d’Histoire pour venir visiter le cimetière de Morne-à-l’Eau. Ce site, aux particularités surprenantes, vous réserve un spectacle comme nul autre.

Dès votre arrivée, avant même de passer le portail qui indique l’entrée du cimetière, un flanc de colline vous fait face, entièrement recouvert de monuments funéraires. Cet amphithéâtre naturel pourrait même, au premier regard, être facilement confondu avec un village miniature, et pour cause ! Certains caveaux ont des toits en pente rappelant les cases créoles. D’autres ont même été conçus par des architectes à la demande de familles aisées.

Un autre détail vous a également sauté aux yeux ! Bien que le blanc domine largement, vous avez l’impression d’observer un échiquier grandeur nature. Si quelques sépultures sont légèrement colorées de teintes pastel, la majorité d’entre elles sont ornées de tuiles au motif de damiers noirs et blancs, ce qui fait de ce cimetière un site unique en son genre. Le choix du motif qui prédomine reste un mystère. Beaucoup y voient une couleur symbolique liée au deuil (noir pour les Occidentaux et blanc pour les Africains), mais pour certains, les carreaux noirs et blancs, qui recouvrent les monuments en ciment, ressemblent étrangement à la faïence des cuisines ou salle-de-bains…

En parcourant les allées, vous pouvez constater que certaines cryptes, de belle taille, ont une architecture qui ressemble à s’y méprendre à celle d’une maison. De nombreux monuments ont d’ailleurs été conçus avec des espaces où les vivants peuvent se rassembler pour honorer leurs ancêtres. Souvent, ces emplacements possèdent leur propre sanctuaire où les familles déposent des fleurs, des bougies, des photographies ou autres souvenirs.

En revanche, si la majorité des tombeaux sont à présent construits en ciment et généralement recouverts de carreaux, d’autres se veulent plus modestes. Pour les familles moins aisées, certains monuments funéraires sont composés d’une simple butte de terre, entourée soit de pierres brutes, soit de lambi (coquillage communément appelé oreille de mer) pour seul ornement. Pour autant, ces monuments peuvent également attirer votre regard par leur jolie décoration.

N’hésitez pas un seul instant et prenez le temps de gravir cette colline. Arrivé au sommet, un spectacle unique s’offre à vous !

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Haut lieu historique de la Guadeloupe, le bourg de Petit-Canal, situé sur la côte ouest de la Grande-Terre, entre Port-Louis et Morne-à-l'Eau, abrite plusieurs monuments commémoratifs liés au douloureux passé esclavagiste de la Guadeloupe. Autrefois centre important de culture sucrière, cette commune paisible, qui doit son nom à un petit canal creusé au XVIIIe siècle pour faciliter le mouillage des bateaux, est désormais tournée vers le tourisme, en proposant entre autre des visites de la mangrove et du lagon du Grand Cul-de-Sac Marin.

Nombre de sites patrimoniaux sont à découvrir à Petit-Canal, à commencer par les Marches des Esclaves, en contrebas de l'église Saint-Philippe-et-Saint-Jacques. Cet escalier monumental serait, selon la légende, celui que les esclaves empruntaient à peine débarqués des bateaux. En réalité, il a été construit après l'abolition de l'esclavage de 1848 pour faciliter le transport des marchandises vers les hauteurs du bourg. Sur ces marches figurent aujourd'hui des plaques commémorant les noms des tribus déportées et débarquées. Aux abords de l'escalier, le monument de la flamme éternelle à l'esclave inconnu, rappelle également le triste passé de l'île. À côté, un buste représentant Louis Delgrès rend hommage à ce personnage historique connu pour sa proclamation antiesclavagiste de 1802.

Non loin de là s'étend un agréable parc paysager propice à la promenade, qui recèle pas moins de 500 espèces de la flore locale ! Un havre de paix où l'on pourra entre autre admirer un jardin de plantes médicinales, une forêt sèche, un jardin créole et un jardin des Indes, avant de poursuivre la visite de Petit-Canal en direction du musée de la Vie d'Antan, un lieu consacré à la vie quotidienne en Guadeloupe depuis l'époque amérindienne jusqu'aux années 60.

MON VOYAGE EN GUADELOUPE PAR CHRISTIAN LE GAC... MORNE A L'EAU, PETIT CANAL, BABIN, PORT LOUIS.
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Photo aérienne de Petit Canal et plus au nord Port Louis (Photo Survol de France).

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En Guadeloupe, les bains de boue de la plage de Babin à Vieux Bourg ont la réputation de soulager les rhumatismes et de rendre la peau particulièrement douce.

Il s’agit ici d’une tradition très ancienne qui remonterai bien avant l’époque de l’esclavage. Il y a encore quelques années, les seules personnes à venir profiter des bienfaits de ces boues étaient les habitants de la Guadeloupe d’un certain âge qui venaient à Babin pour faire un massage des articulations douloureuses et du corps.

Aujourd’hui, les Guadeloupéens et les touristes viennent profiter de ces boues d’argile. Les familles avec enfants et grands parents, viennent et restent la journée entière, avec pique-nique, ou juste pour le temps d’un bain.

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Ils sont là, assis à l'ombre des cocotiers sur une pelouse de graminées, à quelques mètres du littoral de la plage de Babin aux Abymes. Jusque-là rien d'insolite, sinon qu'ils ont presque tous le corps totalement recouvert d'une boue grisâtre, à l'odeur soufrée. Ils profitent comme de nombreux autres visiteurs des bienfaits de la boue de Babin.  Pour beaucoup ce n'est pas une première,   Il est d'ailleurs facile de reconnaître les habitués. Ils sont tous équipés d'un récipient pour récupérer la boue, l'extraire et s'en badigeonner le corps, avant de s'allonger une vingtaine de minutes et retourner se rincer.

Il est essentiel de s'éloigner du bord de quelque 25 mètres pour trouver la précieuse matière première. « L'argile vient du sud de la Grande-Terre, explique Yves-Marie Cabidoche, géologue et directeur de recherche à l'INRA Guadeloupe; elle se retrouve en différentes zones du Grand-Cul-de-Sac marin. La particularité en ce lieu, c'est sa sédimentation argileuse ; ailleurs, elle est mélangée à la mangrove et donc difficile à extraire. »

Selon, les anciens, il s'agirait d'une tradition séculaire qui remonte à l'époque de l'esclavage. Et s'il y a encore dix ans, seules les personnes âgées venaient ici pour se masser les articulations ou soulager un genoux douloureux, aujourd'hui, ce sont des familles entières qui profitent des bienfaits de l'argile. Elles restent le temps d'un bain ou pour tout un après-midi, au coeur de ce site naturel protégé, aux contours calcaires.

Un excellent pansement gastrique

Cette argile à l'odeur soufrée aurait des vertus que les habitués s'empressent de confirmer. Ils lui attribuent des effets thérapeutiques essentiellement contre l'arthrose, les défaillances articulaires et les problèmes de peau. Yves-Marie Cabidoche l'a étudiée autrefois. « Elle appartient à la famille des argiles gonflables dit « smectites » dans notre jargon. En d'autres termes, c'est un excellent pansement gastrique pour les maux d'estomac violents. Elle est d'ailleurs utilisée à ces fins dans les laboratoires. Mais comme elle est aussi très chargée en calcium et magnésium, ses ions sont parfaits pour les masques du visage, les peelings et les gommages. »

Elle laisse effectivement la peau très douce. Mais attention, il ne faut surtout pas tenter de la décoller de l'épiderme une fois séchée. Il est indispensable de retourner dans l'eau et de se rincer abondamment.

Il existe un projet de centre thermal, mais au préalable il faudra attendre le résultat des études sur les réelles propriétés thérapeutiques des boues de Babin.

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Port Louis le port...

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Coucher de soleil sur le port de Port Louis...

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Port Louis, la plage du souffleur...

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vues de Port Louis.

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Port Louis vu d'en haut !.

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Port Louis... En allant vers la mandrove. observation de la grande aigrette et de la mangouste...

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Le Cimetière marin est situé dans le prolongement de la plage du Souffleur. A l'origine, existait un cimetière d'esclaves à droite du chemin conduisant aux plages de Démaré. Avant le réaménagement du cimetière marin dans les années 1960, la plupart des tombes se présentaient sous la forme de monticules de sable entourées de conques de lambi ou de tôle de zinc. Les cercueils étaient eux-mêmes en zinc, avant d'être en bois.

La conque de Lambie est une coquille d'une espèce de mollusques gastéropodes qui est utilisée comme instrument de musique à vent. Après avoir percé la coquille d'un trou, sur la pointe, le Strombophoniste y souffle pour produire des sons selon le même principe que la trompe de chasse ou la corne.

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Couleur fauve parfois tirant sur le gris, courte sur pattes, queue touffue, rapide comme l’éclair, vous l’avez certainement aperçue traversant nos routes à toute vitesse, pour se glisser ensuite toujours aussi rapidement à travers , les champs de canne à sucre ? C’est notre Mangouste, l’unique représentant dans nos îles d’une des plus riches familles de l’ordre des carnivores : la famille des Viverridés. Les représentants de cette famille ont pour caractères communs : une taille modeste, des formes allongées, un tronc mince, une longue queue au poil fourni et se terminant en pointe, une petite tête au museau pointu portant de longues moustaches. Les pattes, très courtes, sont munies ordinairement de cinq doigts avec des griffes non rétractiles dans la plupart des cas.

Répartition géographique
Pour cela il est plus juste de parler des Mangoustes car ces dernières faisant partie de la sous-famille des Herpestinés comprennent dix genres, environ trente espèces et cent soixante dix sous-espèces réparties en Afrique, au Sud et à l’Est du bassin méditerranéen, en Inde, en Asie du Sud Est, jusqu’à la Chine du Sud et les grandes îles de la Sonde, et actuellement dans certaines îles des Antilles où elles ont été introduites au milieu du 19e siècle.

Plaidoyer pour l’introduction de la Mangouste à la Guadeloupe en 1887
« … J’ai tout lieu de penser que la chambre d’agriculture s’occupera de l’introduction des Mangoustes, en vue de détruire les rats qui, dans certains quartiers, dévastent nos diverses récoltes ; il serait peut-être sage de ne faire tout d’abord que des Mangoustes non susceptibles de reproduction, afin de n’avoir pas à craindre la propagation de l’espèce. Plus tard, il ne faut pas que l’on ait à regretter d’avoir introduit dans le pays un nouvel animal nuisible. »

C’est en ces termes qu’en juillet 1887, Monsieur de Zévallos faisait une communication à la chambre d’agriculture de Pointe-à-Pitre en faveur de l’introduction en Guadeloupe de la Mangouste de l’Inde. Cette prise de position n’était pas unique, car bien avant, J. Luman avait déjà préconisé dès 1816 l’introduction de cette Mangouste à la Jamaïque pour combattre les rats qui dévastaient les champs de canne à sucre. C’est ainsi qu’en 1874 Monsieur Baneroft Espeut, propriétaire d’une habitation à la Jamaïque « réussit à faire venir directement des Indes neuf sujets mâles et femelles, qui lui coûtèrent pièce une livre sterling pour frais de transport ». Essai concluant, à l’inverse de ceux tentés auparavant avec des Mangoustes importées de Londres ; c’est ainsi que Monsieur Espeut put en distribuer dans diverses habitations voisines de la sienne.

Cette expérience s’étendit à d’autres îles des Antilles : Cuba, Porto-Rico, Saint-Thomas, Sainte-Croix, Grenade, Barbade. C’est en 1888 selon les écrits du R. P. Pinchon que les premières Mangoustes furent introduites à la Guadeloupe, toujours dans le but de détruire les rats qui constituaient un véritable fléau dans les plantations de canne à sucre ; et c’est entre 1890 et 1891 que quelques couples de Mangoustes en provenance de la Guadeloupe, puis de la Barbade furent introduits à la Martinique pour combattre le fameux serpent le Bothrops lancéolé qui hantait toute l’île, car déjà la Mangouste avait acquis une sérieuse réputation dans ce genre de lutte, à telle enseigne que dans certaines régions de l’Inde elle est considérée comme un animal domestique au même titre que le chat, elle est chargée de détruire dans la maison les serpents et les rats.

La Mangouste est un animal qui s’apprivoise facilement
Il paraît que parmi les Mangoustes introduites à la Martinique certaines quittaient même les bois, pour venir s’installer dans les maisons et c’est ainsi que l’on peut lire dans le fascicule « Le Serpent de la Martinique »
« … Il y a seulement une quarantaine d’années, la plupart des familles créoles habitant la campagne avaient leur Mangouste domestique. Quand une Mangouste adopte une maison, il ne faut pas l’enfermer. Si les enfants ne la maltraitent pas, si les chiens la laissent tranquille, elle ne s’en va pas ; car il n’existe pas au monde d’animal plus curieux et le nombre des objets qu’une Mangouste peut découvrir dans une maison est incalculable. Elle est plus prisonnière de sa curiosité – une curiosité inlassable, maladive, ancestrale – que si on la mettait en cage. En signe de bienvenue, il suffit de lui donner quelques petits morceaux de viande crue, un peu de jaune d’oeuf et vingt-quatre heures ne sont pas écoulées, qu’elle se frôle aux jambes du maître, câline comme un chat. Elle grimpe sur ses genoux, brûle son museau à sa cigarette, essaie d’entrer dans ses poches, intriguée par le tic-tac de sa montre. Descend-elle, c’est pour courir, affairée, d’une pièce dans l’autre. Il faut qu’elle se rende compte de tout, elle monte sur les tables, sur les sièges, sur les lits, fourre son nez rose dans les couvertures, perpétuellement agitée, l’oreille aux aguets, tressautant au moindre bruit, au plus léger frôlement. On reste toute une journée parfois sans la voir. Elle est dans le jardin. Elle inspecte les haies, les « lisières », fouille les carrés de « gombos », de choux caraïbes. Le soir, on la voit revenir à l’heure du dîner, le poil trempé par la dernière averse, les babines légèrement teintées de rouge. Pendant son absence, elle a peut-être tué deux ou trois Bothrops. » (Henry de Lalung).

Une introduction qui fut un échec
Facilement apprivoisable certes, gardienne des maisons contre les souris, les rats et les serpents, la Mangouste ne s’est pas arrêtée là. Grâce, d’une part, à sa grande capacité de reproduction, 3 à 4 portées par an, de 4 à 5 petits chacune, d’autre part grâce à un goût très prononcé pour la volaille, les oiseaux et d’autres animaux, la Mangouste, carnassière redoutable, est devenue très rapidement dans les îles où elle avait été introduite, un facteur de désordre.
Il est certainement vrai qu’avec son arrivée on a pu noter une sensible diminution des rats et serpents, mais aussi de beaucoup d’autres espèces, oiseaux, reptiles, petits mammifères existant dans notre faune.
Les rats sentant venir le danger ont changé leur mode de vie, de terrestres, ils sont devenus arboricoles donc hors de portée de la Mangouste. Les serpents se sont défini d’autres territoires rendant donc les rencontres moins fréquentes avec notre Mangouste qui pour se nourrir s’intéressa aux poulaillers, aux nids d’oiseaux, où elle fit des ravages, en mangeant veufs et oisillons. Les Iguanes et les « Grosses Grenouilles » qui existaient à cette époque à la Martinique ne furent pas à l’abri, ni les petits mammifères tels que l’Agouti. L’estomac de la Mangouste était alors devenu un véritable cimetière pour notre faune.
C’est là un véritable exemple de la création d’un déséquilibre par l’introduction d’une espèce étrangère.

Une faune en pleine extension
La situation s’aggravant, les autorités prirent des mesures afin d’encourager la destruction de la Mangouste. C’est ainsi qu’une prime de 5 F était distribuée dans les brigades de gendarmerie par tête de Mangouste tuée. Tout cela ne fit pas grand chose car la Mangouste demeure tout de même à la Martinique un animal très fréquent qui même le jour s’approche des habitations cherchant dans les poubelles ou dans les tas d’ordures une maigre pitance.
La Mangouste de nos jours ne déclenche pas chez nos paysans la même haine qu’auparavant, elle vit quasiment dans une indifférence totale.

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