Pour ce cousinage, rien de plus simple pour la démonstration...
Dans la généalogie des Grimaldi, il suffit de remonter jusqu'aux Goyon de Matignon !.
Je vais m'attarder sur la biographie de quelques uns des Grimaldi de la page 1 de leur généalogie...
Charles III, né le et mort le dans son château de Marchais, est prince souverain de Monaco du jusqu'à son décès. Il est le fils du prince Florestan et de Caroline Gibert de Lametz.
Charles se marie à la comtesse Antoinette de Merode-Westerloo le . Son fils Albert Ier lui succède. Il est l'oncle de Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna, épouse de l'éphémère roi Amédée Ier d'Espagne.
Œuvre du prince
Pendant son règne, les villes de Menton et Roquebrune, qui constituaient plus de 80 % du territoire monégasque et s'étaient déclarées villes libres sous la protection sarde en 1848, sont officiellement cédées à la France, préparant la reconnaissance officielle de l'indépendance de Monaco par Paris.
La perte de Menton et Roquebrune affaiblit sérieusement l'état des finances de la principauté et la rendit vulnérable face aux appétits de ses voisins. Il était donc urgent pour la préservation de l'indépendance monégasque de trouver de nouvelles ressources financières.
Conseillé par sa mère et grâce à la dot de sa femme, il s'inspire de l'expérience des villes germaniques qui prospéraient grâce aux maisons de jeux et autorise la création d'un casino à Monaco. Les premiers salons de jeux monégasques ouvrent alors dans une maison du quartier de La Condamine, la Maison Bellevue située sur le port de Monaco, puis à l'hôtel de Russie, situé place du Palais dans la vieille ville même.
Mais ces tentatives furent infructueuses : les investisseurs avaient alors une mentalité de « gagne-petit » et, manquant d'envergure pour leurs projets, avaient tous fait faillite. Afin de renverser la situation, le prince Charles se tourna vers François Blanc, secondé par sa femme Marie, qui accumulait les succès dans ce domaine et avait fait la fortune du casino de Homburg dans le grand-duché de Hesse.
Pour une somme de 1 700 000 francs, et une rente annuelle de 50 000 francs plus 10 % des bénéfices nets, il octroie pour 50 ans la concession des jeux et signe l'accord le . François Blanc prend la tête de la Société des bains de mer (créée en 1863) et du Cercle des étrangers.
Après une première installation infructueuse en 1862 dans le Monaco historique, une humble bâtisse est inaugurée en 1863 au lieu-dit Les Spélugues (les « Grottes »), colline alors trop déserte et isolée de Monaco pour avoir le moindre succès.
Sur ce lieu-dit, Blanc fonde ainsi l'hôtel de Paris en 1864, inaugure le casino en . Ce quartier en plein essor est rebaptisé en l'honneur de Charles III en 1866 sous le nom de « Monte-Carlo » .
La création du Casino de Monte-Carlo fit donc la richesse de la principauté et provoqua son essor, attirant la convoitise et la jalousie de la France, dont l'existence des casinos sur son territoire fut interdit jusqu'en 1907, qui n'hésita pas à orchestrer une campagne de presse contre Charles III. Celui-ci répliqua vigoureusement, en laissant planer la menace d'abandonner son trône au profit de son neveu, le duc allemand Guillaume II de Wurtemberg-Urach. La tension s'apaisa entre les deux pays lorsque Charles abandonna définitivement ses droits sur Menton et Roquebrune au profit de la France, lors de la signature du traité franco-monégasque de 1861.
En 1885, son effigie figure sur la première émission de timbres-poste de Monaco, remplaçant les timbres de France.
Charles se marie à la comtesse Antoinette de Merode-Westerloo le . Son fils Albert Ier lui succède. Il est l'oncle de Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna, épouse de l'éphémère roi Amédée Ier d'Espagne.
Œuvre du prince
Pendant son règne, les villes de Menton et Roquebrune, qui constituaient plus de 80 % du territoire monégasque et s'étaient déclarées villes libres sous la protection sarde en 1848, sont officiellement cédées à la France, préparant la reconnaissance officielle de l'indépendance de Monaco par Paris.
La perte de Menton et Roquebrune affaiblit sérieusement l'état des finances de la principauté et la rendit vulnérable face aux appétits de ses voisins. Il était donc urgent pour la préservation de l'indépendance monégasque de trouver de nouvelles ressources financières.
Conseillé par sa mère et grâce à la dot de sa femme, il s'inspire de l'expérience des villes germaniques qui prospéraient grâce aux maisons de jeux et autorise la création d'un casino à Monaco. Les premiers salons de jeux monégasques ouvrent alors dans une maison du quartier de La Condamine, la Maison Bellevue située sur le port de Monaco, puis à l'hôtel de Russie, situé place du Palais dans la vieille ville même.
Mais ces tentatives furent infructueuses : les investisseurs avaient alors une mentalité de « gagne-petit » et, manquant d'envergure pour leurs projets, avaient tous fait faillite. Afin de renverser la situation, le prince Charles se tourna vers François Blanc, secondé par sa femme Marie, qui accumulait les succès dans ce domaine et avait fait la fortune du casino de Homburg dans le grand-duché de Hesse.
Pour une somme de 1 700 000 francs, et une rente annuelle de 50 000 francs plus 10 % des bénéfices nets, il octroie pour 50 ans la concession des jeux et signe l'accord le . François Blanc prend la tête de la Société des bains de mer (créée en 1863) et du Cercle des étrangers.
Après une première installation infructueuse en 1862 dans le Monaco historique, une humble bâtisse est inaugurée en 1863 au lieu-dit Les Spélugues (les « Grottes »), colline alors trop déserte et isolée de Monaco pour avoir le moindre succès.
Sur ce lieu-dit, Blanc fonde ainsi l'hôtel de Paris en 1864, inaugure le casino en . Ce quartier en plein essor est rebaptisé en l'honneur de Charles III en 1866 sous le nom de « Monte-Carlo » .
La création du Casino de Monte-Carlo fit donc la richesse de la principauté et provoqua son essor, attirant la convoitise et la jalousie de la France, dont l'existence des casinos sur son territoire fut interdit jusqu'en 1907, qui n'hésita pas à orchestrer une campagne de presse contre Charles III. Celui-ci répliqua vigoureusement, en laissant planer la menace d'abandonner son trône au profit de son neveu, le duc allemand Guillaume II de Wurtemberg-Urach. La tension s'apaisa entre les deux pays lorsque Charles abandonna définitivement ses droits sur Menton et Roquebrune au profit de la France, lors de la signature du traité franco-monégasque de 1861.
En 1885, son effigie figure sur la première émission de timbres-poste de Monaco, remplaçant les timbres de France.
Albert Ier, surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur », né le à Paris et mort le dans la même ville, est prince souverain de la principauté de Monaco du jusqu'à sa mort. Ce prince aux multiples facettes, au cœur des sociabilités de la Belle époque, est une figure emblématique qui par son humanisme, son mécénat, son art de gouverner, sa curiosité scientifique et sa prise de conscience pionnière des enjeux environnementaux, a fortement contribué au rayonnement de son pays.
Le , naît à Paris, au 90 rue de l'Université (dans l'actuel 7e arrondissement), Albert Honoré Charles Grimaldi, fils du prince Charles III de Monaco et d'Antoinette-Ghislaine de Monaco, née comtesse de Merode.
Le ou le , sa mère achète le château de Marchais, en Picardie, à proximité de la Belgique, son pays natal. Le lieu est très important pour le jeune prince : le domaine est le petit paradis de son enfance où il peut satisfaire son goût pour l’exercice physique et sa curiosité pour la nature.
En , le jeune prince, âgé de 10 ans, pose symboliquement la première pierre du casino des Spélugues, à l'occasion de l'inauguration de l'Élysée-Alberti.
Éducation et formation
La formation du prince a d'abord été assurée par des précepteurs, notamment l'abbé Charles Theuret. Il étudie dans une institution à Auteuil puis au collège Stanislas de Paris. Après le décès de sa mère, la princesse Antoinette de Merode, il suit, de 1864 à 1865, les cours du petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin dirigé alors par Mgr Félix Dupanloup. En 1865, il commence sa formation d'officier de la Marine impériale française, à Lorient, puis il rentre dans la Marine royale espagnole, où il sert durant deux années à Cadix et aux Caraïbes ; il obtient le grade d'enseigne et de lieutenant de vaisseau. Deux ans plus tard, il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870 comme lieutenant de vaisseau dans la marine de guerre française. Il est décoré de la Légion d'honneur.
Mariages
Par l’entremise de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), il épouse en 1869, au château de Marchais, Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton (des ducs d'Hamilton), petite-fille de la grande-duchesse de Bade Stéphanie de Beauharnais et cousine de l’empereur Napoléon III. Cependant le mariage est un échec. Bien qu'enceinte de plusieurs mois, la princesse quitte Monaco pour le grand-duché de Bade, pays de sa famille maternelle. Elle donne naissance à son fils à Baden-Baden.
Le futur prince Louis, né le , ne fait la connaissance de son père qu'en 1880. Le est prononcée l'annulation du mariage avec la princesse Mary Victoria par la Cour de Rome. Leur fils est reconnu comme légitime.
Le , le prince Albert Ier accède au trône au décès de son père, le jour même, au château de Marchais. Il prend le deuil pour six mois à compter du lendemain.
Albert Ier se remarie civilement le avec Alice Heine, duchesse douairière de Richelieu, à la légation de Monaco à Paris et à la mairie du 8e arrondissement. Le , le mariage religieux a lieu en la chapelle de la Nonciature. Le prince a rencontré Alice Heine dix ans auparavant, lors d'un séjour à Madère. Albert et Alice n'auront pas d'enfants.
Le , un jugement sépare officiellement les deux époux.
Le prince savant
Une vocation scientifique
Le prince Albert Ier est contemporain de l’âge industriel marqué par l’essor des « sciences appliquées », et des « sciences pures ». Ces progrès suscitent l’espoir d’un monde plus juste. Dans ce contexte, le prince Albert Ier, qui fréquente de nombreux savants français et étrangers, participe de ce mouvement et développe une sociabilité favorisée par son condisciple du collège Stanislas, Paul Regnard, qui l’introduit auprès des savants du Muséum national d'histoire naturelle, de la Sorbonne et de la faculté de médecine. Il découvre les nouvelles théories de Charles Darwin ou Claude Bernard et y cherche la réponse aux questions fondamentales de l’origine de la vie. Cet idéal de mieux-être pour l’humanité ne l’empêche pas de conserver une distance et d’être conscient parfois des limites du progrès industriel, par ses atteintes possibles sur l’environnement et la biodiversité.
L’océanographie
En , il visite la frégate cuirassée Normandie dans le port de Cherbourg. C'est l'éveil d'une vocation, il se passionne pour l'exploration océanographique dès les années 1870. En 1873, il achète en Angleterre une goélette, et change son nom de Pleiad en celui d'Hirondelle. Pendant dix ans, il entreprend à son bord des croisières en Méditerranée occidentale et dans l’Atlantique Nord, depuis les Canaries et les Açores, jusqu’en Irlande et à proximité de l’Islande. Il peut ainsi satisfaire son goût des voyages et devenir un navigateur toujours plus expérimenté, en attendant les futures campagnes scientifiques.
En 1884, il voit la présentation au Muséum d’histoire naturelle de Paris des résultats obtenus pendant les trois campagnes du Travailleur (1880-1882) et la campagne du Talisman (1883), lors desquelles des équipes scientifiques dirigées par Alphonse Milne-Edwards, professeur au Muséum de Paris, recueillent des organismes vivants et des données physico-chimiques et topographiques. La visite de cette exposition décide le prince Albert à entreprendre des recherches océanographiques. La vocation se réalise alors dans cette décennie 1880. Dès 1885, il organise de nombreuses campagnes scientifiques océanographiques et cartographiques, au cours desquelles il est accompagné par de nombreux spécialistes dans des navires construits et entièrement dédiés à cette recherche (l’Hirondelle I et II, la Princesse Alice I et II, équipés de laboratoires avec des tables anti-roulis). Il découvre à cette occasion de nouvelles espèces, dont le poisson de grande profondeur Grimuldichtys profondissimus, nommé ainsi en hommage aux Grimaldi.
Propriétaire et commandant de son navire, le prince ne souhaite pas être réduit au rôle de mécène ainsi que sa position le lui permettrait. Il n’accepte pas davantage d’être un yachtman pratiquant une « océanographie de loisir », à l’instar de la pratique d’autres souverains européens. Pendant toutes ses campagnes, c’est lui qui décide du lieu et du programme de recherche, même s’il ne prétend pas être omniscient. Le prince Albert Ier est représentatif de l’apport scientifique des autodidactes avant la professionnalisation de la science après la Première Guerre mondiale.
Pour pratiquer cette science nouvelle qu’est l’océanographie, le navire est essentiel. Après l’Hirondelle, aménagée pour les travaux scientifiques, sur laquelle il accomplit ses premières campagnes de 1885 à 1889, il fait construire trois yachts, de plus en plus grands, puissants et rapides. En 1890-1891, les chantiers Green de Blackwall près de Londres construisent un trois-mâts goélette équipé d’une machine auxiliaire, long de 53 mètres, d’un déplacement de 650 tonnes, que le prince baptise en hommage à sa seconde épouse, la princesse Alice. Ensuite, la seconde Princesse-Alice est lancée en 1897 aux chantiers Laird de Birkenhead près de Liverpool, pour lui permettre de naviguer dès l’année suivante vers les régions polaires. Long de 73 mètres, ce deux-mâts a un déplacement de 1 400 tonnes ; sa machine permet d’atteindre une vitesse de 13 nœuds. Enfin, une seconde Hirondelle est construite en 1910-1911 aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne. Équipée de deux hélices, d’une longueur de 82 mètres et d’un déplacement de 1 600 tonnes, elle peut naviguer à la vitesse de 15 nœuds grâce à la puissance de ses deux machines de 2 200 chevaux. Ce dernier bateau est plus équipé sur le plan technologique : éclairage électrique, chambres froides, distillateur d’eau de mer, tables à roulis et tables éclairantes, usage de la vapeur et de l’électricité pour les engins du bord, télégraphie sans fil.
À bord de chaque nouveau yacht, le personnel navigant contribue au succès des opérations. Sur l’Hirondelle, l’équipage comprend un maître d’équipage, Jean-Auguste Le Grené, et une quinzaine de matelots, bretons pour la plupart. À bord de la Princesse-Alice, le prince est assisté par un commandant en second britannique Henry Charlwood Carr et trois maîtres d’équipage. La machine rend nécessaire le recrutement mécaniciens et de chauffeurs. Le personnel de service comprend maître d’hôtel, valets, lingères, cambusier, cuisiniers, pâtissier et boulanger. Sur la seconde Princesse-Alice, Carr est remplacé en 1907 par Georges d’Arodes. Charles Sauerwein puis Henri Bourée, officiers de marine français, sont respectivement embarqués en 1902 et 1906. Un opérateur radio est embauché pour la TSF installée sur la seconde Hirondelle.
L’élément permanent de l’état-major scientifique est le principal collaborateur du prince, Jules de Guerne puis Jules Richard. Des savants français et étrangers, de un à quatre selon les années, sont invités à bord, parfois à plusieurs reprises. Leur spécialité varie, depuis l’océanographie physique (Julien Thoulet), la physique et la chimie (l’Écossais John Young Buchanan), le plancton (l’Allemand Karl Brandt), la physiologie (Paul Portier et Charles Richet), la biochimie (Gabriel Bertrand), la zoologie (Louis-Eugène Bouvier) jusqu’à la météorologie (l’Allemand Hugo Hergesell). Un médecin est responsable de la santé du bord.
Dès 1888, un artiste est embarqué à bord pour noter dès leur sortie de l’eau, la forme et les nuances des animaux et des végétaux avant qu’elles se modifient. Cette tâche est confiée à Marius Borrel, Jeanne Le Roux, Charles Boutet de Monvel, au comte italien Witold Lovatelli Colombo, à l'Écossais William Smith, et enfin et surtout, à partir de 1904, à Louis Tinayre, remarquable par la qualité de son travail et les liens personnels qu’il tissera avec le prince. Les plaques autochromes, mises au point par Louis Lumière, sont également utilisée à des fins scientifiques.
Les campagnes scientifiques
Les vingt-huit campagnes, organisées et dirigées par le prince Albert entre 1885 et 1915, se déroulent entre mai et octobre et durent de sept à quatorze semaines.
Elles sont organisées en stations, durant lesquelles se succèdent diverses opérations. La première consiste à déterminer la position géographique du navire ; les observations et les calculs pour connaître la latitude et la longitude sont effectués par le commandant en second. Ensuite un sondeur est descendu pour savoir à quelle profondeur se trouve le fond et déterminer la longueur de câble qui doit être filée pour la mise à l’eau des autres engins. Au total, 3 698 stations ont été exécutées sous la direction du prince.
Ces manœuvres permettent d’obtenir deux catégories de résultats ; d’une part, la récolte des organismes animaux ou végétaux de toutes tailles, fixés sur le fond ou mobiles ; d’autre part, la connaissance des caractéristiques du milieu où vivent ces organismes : température, salinité, déplacement des masses d’eau.
Trois des quatre croisières de l’Hirondelle ont pour objectif l’étude du mouvement des masses d’eaux superficielles dans l’Atlantique Nord. Près de 1 700 flotteurs sont mis à l’eau, dans les parages des Açores, le golfe de Gascogne, près de Terre-Neuve et sur le trajet de cette île jusqu’à Lorient. Le lieu et la date auxquels les flotteurs sont récupérés fournissent les éléments pour déterminer le trajet suivi et la vitesse de déplacement. La carte tracée à partir de ces données est un des éléments majeurs présentés dans le pavillon de Monaco à l’Exposition universelle de Paris de 1889. Le prince y a aussi rassemblé les animaux récoltés, les appareils utilisés ainsi que des maquettes et des photographies.
Sept campagnes sont accomplies à bord de la première Princesse-Alice, de 1891 à 1897, en Méditerranée et surtout dans l’Atlantique tempéré dans les parages des Açores, à proximité desquelles il est possible d’avoir accès à des profondeurs considérables. La seconde Princesse-Alice accomplit douze campagnes, de 1898 à 1910, dont quatre au Spitzberg. Il participe en effet à l'exploration du Svalbard, lors de quatre campagnes scientifiques, en 1898, 1899, 1906 et 1907. Il en rédige une cartographie très précise au début des années 1900. Certaines de ces cartes sont encore utilisées de nos jours, à défaut d'en avoir édité de plus récentes. La toponymie du Spitzberg est marquée par le passage du prince Albert Ier, tel le Monacobreen.
Cinq campagnes scientifiques sont accomplies sur la seconde Hirondelle, de 1911 à 1915. Au total, 3 698 stations océanographiques auront été effectuées.
Les résultats et leur diffusion
Une fois la campagne terminée, un premier tri des animaux récoltés est fait ; les spécimens sont envoyés pour détermination et examen aux spécialistes, français ou étrangers, du groupe zoologique correspondant. Les conclusions sont présentées es par des revues spécialisées et sont intégrées dans la communication que le prince Albert présente à l’Académie des sciences de Paris, après chaque campagne.
Une série spécifique est créée : Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert Ier, prince souverain de Monaco. À partir de 1889, cent dix volumes sont publiés, imprimés à Monaco.
La contribution scientifique du prince a été notamment décisive dans trois domaines de l’océanographie : l’instrumentation, la cartographie et la propagation des connaissances.
Une instrumentation, diversifiée et adaptée aux opérations, conditionne la fiabilité et des prélèvements. Il ne cesse d’inventer ou d’améliorer des appareils : chalut de surface, flotteurs mis à l’eau par l’Hirondelle, filet à gouvernail, dynamomètre à ressort, sondeur à clef, nasses triédriques et hexagonales, machine à sonder.
Le prince manifeste également un vif intérêt pour la cartographie. Les campagnes dans l’Arctique (1898, 1899, 1906 et 1907) aboutissent à des progrès importants pour la cartographie du Svalbard. L’hydrographie et la topographie de la baie Red, située au nord du Spitzberg, sont précisées dans la carte issue des relevés du lieutenant de vaisseau Guissez. La topographie de la partie nord-ouest de l’île est établie par la mission norvégienne dirigée par Gunnar Isachsen.
La Carte générale bathymétrique des océans demeure la contribution majeure du prince dans ce domaine. Au , les vingt-quatre feuilles de la première édition sont imprimées.
La diffusion des connaissances océanographiques est une préoccupation constante du prince. Il veut faire connaître à un plus large public ses travaux. Il s’y emploie par les publications, la participation à de nombreuses expositions, et la présentation de communications aux académies et sociétés savantes françaises et étrangères, à des congrès nationaux et internationaux.
Sa décision d’édifier à Monaco un Musée océanographique est motivée par sa volonté de conserver, de faire connaître et étudier le produit de ses campagnes scientifiques ; il s’y ajoute le souci de sensibiliser les visiteurs à l’importance du rôle des océans dans les aspects les plus divers de la vie de la planète. Le débutent les travaux du Musée océanographique, après adjudication des travaux. Le de l'année suivante est posée la « première pierre » du musée océanographique : il s’agit davantage d’une cérémonie et d'une manifestation « médiatique » et diplomatique, l'une des premières tentatives faites par le prince Albert Ier pour un rapprochement entre la France et l’Allemagne. Entièrement consacré à la mer, le musée, avec laboratoires, collections de pièces rapportées de ses explorations, aquariums de faune et de flore des fonds sous-marin de la Méditerranée, librairie scientifique, archives, etc., est officiellement inauguré le . Ni le président français Armand Fallières, ni l'empereur Guillaume II, ne répondent à l’invitation, ce qui ne contribue pas à créer un événement politique. Le « Prince savant » déclare lors de l'inauguration : « Ici, messieurs, vous le voyez, la terre monégasque a fait surgir un temple fier et inviolable dédié à la divinité nouvelle qui règne sur les intelligences ». La création de son pendant l’Institut océanographique de Paris (rue Saint-Jacques, inauguré en 1911) est quant à elle destinée à assurer un enseignement, à la fois universitaire et populaire, des sciences de la mer (voir plus loin).
Sociétés savantes
Sa présence dans de nombreuses sociétés savantes contribue également à la diffusion et au rayonnement de ses travaux. Le , le prince Albert Ier est notamment élu correspondant de l’Académie des sciences de Paris, dans la section de géographie et navigation ; il sera par la suite élu associé étranger de la même Académie des sciences, remplaçant la place laissée vacante par le décès de Lord Kelvin.
En 1907, il est l'un des membres fondateurs de la Société des Amis du Muséum national d'histoire naturelle. Il est membre et de la British Academy en 1909, dont il est décoré de la médaille d'or pour ses nombreuses contributions scientifiques. En 1912, il prononce un Discours à la Real Sociedad geografica de Madrid qui résume bien son ambition d’une internationale scientifique : « Et j’ai fondé l’Institut océanographique où les savants de toutes les nations peuvent travailler en réunissant leurs efforts. Les laboratoires avec le Musée sont à Monaco dans un palais digne de l’humanité intellectuelle ; le centre de diffusion nécessaire pour cette culture nouvelle est à Paris dans le monde universitaire ».
Enfin, son dernier voyage aux États-Unis, en 1921, est la consécration de ses travaux scientifiques. Le , le prince reçoit, à New York, la médaille Cullum de la Société américaine de géographie. Le au United States National Museum Auditorium de Washington, D.C., le prince Albert prononce le Discours sur l’Océan (Speech on the ocean) devant l'Académie nationale des sciences : « J’ai fait entrer dans le domaine de l’Océanographie l’étude des phénomènes observés dans la haute atmosphère qui plane au-dessus des océans. Il paraît évident que ces espaces reçoivent de la mer les principaux éléments de leur activité, quand on songe aux effets de l’évaporation immense et des vents qui brassent continuellement la surface des eaux ». Le , la médaille Agassiz, décernée par l'Académie nationale des sciences, est remise solennellement au prince Albert Ier.
Le souverain
Albert Ier accède au trône le après le décès de son père Charles III. Ses travaux scientifiques ne l'éloignent pas des nécessités du gouvernement et il s'attache à administrer au mieux son État, où il réside les premiers mois de l'année, dans un équilibre entre modernité et tradition.
De même, sa quête de justice et de vérité le mène à s'intéresser aux affaires extérieures et à s'engager dans de nombreuses causes.
Le , le prince Albert, alors à Paris, assiste aux funérailles nationales de Victor Hugo, mort le . La cérémonie l’impressionne et la figure de l’écrivain peut guider ses engagements, il rend compte de cet événement le lendemain dans une lettre adressée à son père, Charles III.
Dans sa correspondance avec son amie Flore Singer, salonnière parisienne, le prince Albert affiche dès le début de l'affaire des sympathies dreyfusardes. Il correspond également sur le sujet avec son ami Joseph Reinach, journaliste et homme politique engagé dans l'affaire. En , il réagit au J'accuse… ! de Zola en écrivant à ce dernier : « Votre déclaration contient les plus beaux sentiments qu'une âme puisse exprimer, elle honore l'humanité, elle ajoute un rayon à la gloire de la France […] ». Le , il fait publier dans Le Figaro une lettre adressée à Mme Dreyfus et écrit au capitaine. Cette prise de position publique suscite des réactions passionnées dans les deux camps.
On notera également que le prince Albert Ier nomme le , par une ordonnance souveraine, Armand Lunel professeur de philosophie au lycée de Monaco (ce dernier y enseigne jusqu’en 1953 ; Armand Lunel, écrivain et professeur, premier prix Renaudot en 1926 – Nicolo-Peccavi ou l’Affaire Dreyfus à Carpentras, Gallimard), qui contribuera beaucoup au rayonnement de la Principauté.
L'humanisme d'Albert Ier le conduit à un engagement pacifiste. Sa correspondance avec Bertha von Suttner en témoigne. Du au , Monaco accueille le XIe congrès international de la paix, organisé par le Bureau international de la paix de Berne : « On voit que le Prince s’efforce de faire de son petit territoire neutre outre un asile pour les sciences naturelles, mais encore un centre d’internationalisme agissant comme le sont déjà Berne et Bruxelles et comme devrait l’être La Haye () ». Le prince fonde en 1903 l'« Institut international de la paix de Monaco » (1903-1924) ; Gaston Moch en est le président et l’abbé Pichot le vice-président. L’ambition est de promouvoir l’arbitrage et l’internationalisme.
Il tente par ce biais de dissuader le Kaiser Guillaume II d'Allemagne d'enclencher la Première Guerre mondiale. Le , il rencontre Guillaume II sur son bateau, le Meteor, à Kiel. Du au , il écrit Réflexions sur seize années de visite à Kiel.
Lorsque la guerre est déclarée, il déclare la neutralité de Monaco et met à la disposition du gouvernement français plusieurs bâtiments monégasques pour l'assistance médicale neutre aux blessés et aux malades (l'Institut océanographique et l'Institut de paléontologie de Paris, ainsi que l'usage de la télégraphie sans fil à bord de son yacht l'Hirondelle ; il met à la disposition du préfet de la Seine une somme de 50 000 francs pour les familles nécessiteuses des militaires appelés sous les drapeaux ; et met à la disposition de la Croix-Rouge française son château de Marchais et l'hôpital de Monaco). Le , il adresse un télégramme de solidarité au président Raymond Poincaré après le bombardement de la cathédrale de Reims. Cet événement choque le prince et entraîne un revirement d’opinion sur l’Allemagne et son empereur. En 1919, le prince publie le livre La Guerre allemande et la Conscience universelle. Un premier tirage sort des presses en ; le second paraît avec quelques retouches. Les réflexions inspirées par la Grande Guerre sont réunies sous la forme d’une lettre ouverte et d'un pamphlet adressés à Guillaume II.
La première édition des régates de Kiel a lieu en 1882 ; l'empereur Guillaume II y participe à partir de 1891 et le prince Albert Ier s'y rend pour la première fois en 1898. À partir de cette année, il s'y rend régulièrement sans participer aux régates, pour lesquelles son bateau n'est pas conçu. Il s'agit également d'un événement mondain qui réunit de nombreux chefs d'État ; l'occasion est donnée au prince et Guillaume II de se rencontrer et Albert Ier déploie d'importants efforts pour favoriser le rapprochement franco-allemand.
Tout au long du XIXe siècle, les congrès internationaux se développent. En 1897, Monaco accueille pour la première fois une réunion internationale, celle qu’organise l’Association littéraire et artistique internationale, fondée sous le patronage de Victor Hugo. C’est le Musée océanographique qui va ajouter à sa vocation scientifique l’accueil de prestigieux congrès. On peut signaler notamment le premier Congrès international de police judiciaire, qui s’est tenu du au à Monaco. Des officiers en provenance de 24 pays se réunissent pour débattre de la coopération dans le cadre de la résolution des enquêtes, des techniques d’identification et des procédures d’extradition. Là est née l’idée de la création d’Interpol ; également, en 1920, le Congrès pour favoriser le développement des stations hydro-minérales, maritimes, climatiques et alpines des nations alliées. En et en , six congrès se tiennent à Monaco, au Musée océanographique. Ils sont consacrés à l’hydrologie et à la géologie hydrominérale ; à l’hygiène et à la climatologie, aux villes d’eaux ; aux bains de mer et aux stations climatiques ; au tourisme ; à l’alpinisme ; à la thalassothérapie – la séance de clôture de ce dernier Congrès se déroule à San Remo. « Dans nos environs, […], ce respect de la beauté, de ce capital qui appartient à tout le monde et qui fait la fortune de notre région, ne tient pas une place considérable dans l’aménagement de nos montagnes ou de notre littoral ». Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le prince Albert Ier se préoccupe à la fois de la santé et du renouveau de l’économie dans un monde fortement touché par la pandémie de grippe espagnole. Le prince considère que le progrès scientifique doit s’accompagner d’un respect des éléments naturels, d’autant plus dans ce contexte de retour à la paix, source de nouveaux espoirs mais également de réserves et d’inquiétudes face aux progrès industriels et urbains nés de la Belle Epoque.
Le rayonnement scientifique contribue aussi à la reconnaissance politique, en témoignent les nombreuses fondations à l'extérieur qui permettent de diffuser les résultats des travaux menés par le prince et ses équipes. En 1906, après des années de recherches et d'expéditions océanographiques, alors âgé de 58 ans, il crée la Fondation Albert Ier, connue sous le nom d'Institut océanographique, rue Saint-Jacques à Paris en France, reconnue d'utilité publique, afin que son œuvre scientifique soit poursuivie et fait don du Musée océanographique de Monaco à sa fondation. L'établissement est situé à côté de l'Institut de géographie. Cinq ans plus tard, le , est inauguré l'Institut océanographique de Paris, rue Saint-Jacques, en présence d'Armand Fallières, président de la République française.
En 1910, il crée une seconde Fondation Albert Ier, à Paris, qui abrite l'Institut de paléontologie humaine reconnue d'utilité publique dont l'objet est « le progrès de la Science sur toutes les questions relatives à l'origine et à l'histoire de l'homme fossile ». Il s'agit du premier centre de recherche au monde entièrement consacré à l'étude de l'homme fossile, constituant une étape essentielle dans le processus d'institutionnalisation de cette discipline. Le a lieu l'inauguration de l’Institut de paléontologie humaine de Paris (qui a été créé en 1910, construction du bâtiment par Emmanuel Pontremoli et Constant Roux entre 1911 et 1914, rue René Panhard) en présence du président Alexandre Millerand, du ministre de l’Instruction publique André Honnorat et des plus hautes personnalités du monde universitaire.
Il s'agit des deux fondations les plus anciennes, après l'Institut Pasteur, créé en 1887.
Le prince contribue au rayonnement de la Principauté par une participation active aux événements internationaux. Lors de l'Exposition universelle de Paris (-), en 1889, près de la moitié du Pavillon de Monaco, situé à proximité de la tour Eiffel, est réservé aux engins utilisés par le prince Albert pendant ses campagnes océanographiques et aux résultats de ses travaux scientifiques.
En 1900, la Principauté est également bien présente. Le prince y expose ses collections et les résultats de ses campagnes, ce qui lui vaut des récompenses. C'est également lors de cette exposition qu'il rencontre l'artiste et reporter Louis Tinayre, qu'il engage pour suivre ses campagnes (qu'il rejoint à partir de 1904).
En 1910, une période de discussions et de débats, parfois appelée abusivement période de confrontations s'ouvre entre le peuple monégasque et son prince souverain, Albert Ier. Le se tient au théâtre des Variétés une Assemblée générale des Monégasques, en présence des membres du Conseil communal, auxquels s’adresse Me Suffren Reymond. À la suite de cette réunion, les notables monégasques se rendent en cortège au palais princier. La plupart d’entre eux sont admis dans la cour d’Honneur. Le prince reçoit Suffren Reymond et s’adresse aux Monégasques : « […] Soyez certains que je continuerai à vous appuyer. Mais, je vous le demande, soyez calmes ». Ces échanges et la volonté d'apaisement et d'équilibre entre modernité et tradition conduisent le prince Albert Ier à la rédaction et à la promulgation de la première Constitution de Monaco le . Grâce à cette constitution, octroyée par le prince et préparée par des juristes internationalistes français (Louis Renault, André Weiss, Jules Roche), la principauté devient une monarchie constitutionnelle effective. Par cette constitution est également créé le Tribunal suprême. Cette juridiction supérieure est considérée comme la plus ancienne cour constitutionnelle du monde.
Le prince Albert Ier contribue à l'aménagement et à l'embellissement de la principauté par de nombreux travaux d'urbanisme - jardins Saint-Martin et jardins de Monte-Carlo, tramway, aménagement du port, nouvel hôpital de Monaco en 1902 et Hôtel du Gouvernement (ministère d'État), inauguré en par le prince, et l'ouverture le , du lycée de Monaco.
L'inauguration a lieu à 10 h, en présence du gouverneur général. M. Dessaux, ancien proviseur du lycée de Tournon en est le premier directeur. « Depuis longtemps, S.A.S. le Prince Albert, notre Auguste Souverain, se préoccupait de donner « aux enfants de la Principauté, et de surcroît à ceux du voisinage, une éducation moderne, avec des professeurs d’élite, dans des conditions telles que nos élèves puissent affronter avec les plus grandes chances de succès les examens de l’Université de France […]. L’inauguration d’un établissement secondaire d’instruction laïque est un événement considérable » (). À la suite de visites de nombreux établissement scolaires, Gaston Moch tire une sorte de compromis, équilibrant l’avance allemande en matière d’infrastructures et la supériorité française en matière de contenu pédagogique.
Un prince aux multiples facettes
Le mécénat du prince Albert Ier s’inscrit dans la continuité des princes de Monaco qui, au XVIIIe siècle ont réuni des collections d’œuvres d’art et protégé les musiciens. Sous son règne, la salle Garnier devient une des scènes les plus courues. La direction audacieuse et dynamique de Raoul Gunsbourg y est pour beaucoup. En 1893, Gunsbourg monte La Damnation de Faust de Berlioz, en version scénique. Le retentissement international est considérable. De même, le prince Albert Ier entretient des amitiés avec certains musiciens, notamment Saint-Saëns et Massenet – qu’il reçoit dans son palais. En 1910, Massenet créé La Nef triomphale, une pièce pour l’inauguration du Musée océanographique. Saint-Saëns, créée, lui, Ouverture de fête. Dans un autre domaine, il faut noter l’inauguration du palais des Beaux-Arts en 1893. La princesse Alice, aux côtés de son époux et de Raoul Gunsbourg, soutient cet important essor artistique qui contribue au rayonnement de la Principauté.
Le prince Albert Ier est lui même un sportif accompli (marche, gymnastique, vélo, motocyclette, chasse). Il se passionne pour les nouveautés, en particulier dans le domaine sportif. En 1894, il accomplit le parcours de Paris au château de Marchais en tandem. De 1902 à 1906, il effectue plusieurs randonnées avec l'autocyclette Clément ou la motocyclette Beeston Humber. Il pose ainsi avec cette moto dans la revue La Vie au grand air du . .
En 1904, a lieu le premier Meeting international de canots automobiles, « Exposition et concours de canots automobiles » (2e course après une première épreuve « Paris à la mer » courue sur la Seine en 1903), à l’initiative de Camille Blanc, de Georges Prade (rédacteur en chef de La Vie au Grand Air) et du prince Albert Ier.
Il soutient l'essor des compétitions sportives au tournant du siècle : tennis, golf, compétitions d'escrime, athlétisme, régates, tir au pigeon, tournoi international d'échecs et le médiatique match de boxe entre Carpentier et Sullivan le .
Du au , se déroulent les Jeux olympiques d'été à Anvers. Monaco y participe pour la première fois. Pour ces olympiades, 2 626 athlètes (seulement 65 femmes pour 2 561 hommes), représentant 29 nations, concourront dans 156 épreuves. C’est dans ce contexte que Monaco, qui dispose d'un Comité national olympique depuis 1907, participe à cette manifestation avec ses six sportifs emmenés par le président de cette entité, le comte Albert Gautier-Vignal, qui a travaillé pour donner à Monaco une place sur l’échiquier du sport mondial.
Émile Barral (en) s'aligne au départ du 800 mètres et atteint les quarts de finale. Edmond Médecin termine au vingt-septième rang au saut en longueur avec un bond à 6,03 m. Deux gymnastes sont également en lice. Michel Porasso se classe douzième, Joseph Crovetto vingt-deuxième. Louis Radino et Gaston Médecin, remplaçants, n'auront pas l'occasion de participer à la fête. Les athlètes étrennent la tenue de sport de Monaco, d'un blanc immaculé avec un écu quadrillé de losanges sur le torse.
De même, à la fin de son règne du au , se déroulent les premiers Jeux mondiaux féminins à Monte-Carlo.
Le contexte est peu favorable au sport féminin, qui souffre de représentations négatives. Le conflit mondial permet une première émancipation. Moins soumises au joug masculin, les femmes vont alors pouvoir se tourner vers des activités qui n’étaient pas envisageables auparavant.
La sportive française Alice Milliat (1884-1957) a un rôle déterminant dans cette impulsion. Elle demande, dès 1919, au Comité international olympique (CIO) d’inclure quelques épreuves féminines au programme des Jeux d’Anvers. Elle décide alors de mettre en place en 1921 les premiers Jeux mondiaux féminins, dont le cadre sera Monte-Carlo. Qualifiés de façon inappropriée d’« Olympiades » par les journalistes, ces jeux se déroulent, faute de stade et de piste, sur le terrain du tir aux pigeons avec les représentantes de cinq nations : Grande-Bretagne, Suisse, Italie, Norvège et France. À l’issue de cette première mondiale, Alice Milliat crée le la Fédération sportive féminine internationale, dont elle devient présidente.
En 1911, il crée le Rallye automobile Monte-Carlo, remporté cette année-là par le Français Henri Rougier.
Pour garantir la sécurité et la promotion sociales des travailleurs, le prince participe aux activités des instances françaises et internationales de la Mutualité ainsi qu'à l’œuvre des Universités populaires fondées au tournant du siècle. Le , il accepte le titre de président d’honneur de la Fédération internationale de la Mutualité.
Le prince Albert Ier est curieux des innovations de son temps, ce dans plusieurs domaines.
En 1902, des expériences scientifiques sur la télégraphie sans fil ont lieu au château Marchais.
La même année ont lieu les démonstrations d'Alberto Santos-Dumont.
En 1907, l'hélicoptère de Maurice Léger décolle de Marchais et le prince effectue son baptême de l'air sur le dirigeable Ville-de-Paris.
Le prince, en phase avec les innovations technologiques de son temps, est également un pionnier de la photographie et du cinématographe. En , le prince, après la première projection publique au Grand Café, souhaite acheter un appareil Lumière. En 1897, ne souhaitant pas attendre les délais de livraison, il acquiert une caméra Gaumont, qu'il utilise dans la campagne scientifique de la même année où il prend notamment les premières vues animées du Maroc à Safi.
Il a constitué la collection philatélique qui, enrichie des acquisitions de son fils Louis II, permet la création d'un Musée des timbres et des monnaies par son arrière-petit-fils Rainier III en 1950.
Son principal ouvrage, La carrière d'un navigateur, retrace ses expéditions, des Açores au Spitzberg. Ce recueil de récits autobiographiques, paraît en livre pour la première fois en 190213.
Le prince Albert Ier aime la vie en plein air et la nature sous toutes ses formes. Il aime, comme d'autres naturalistes, à explorer et à décrire le monde. Il s'attache d'ailleurs, en 1904, les services du peintre Louis Tinayre, qui l'accompagnera dans ses campagnes scientifiques. Cette curiosité l'amène à une prise de conscience pionnière des enjeux environnementaux, appelant notamment, à la suite de ses séjours aux États-Unis, à la création de parcs nationaux dans les Pyrénées. Le , au United States National Museum Auditorium de Washington, D.C., le prince Albert prononce le Discours sur l’océan (« Speech on the ocean ») devant la National Academy of Sciences : « J’ai fait entrer dans le domaine de l’Océanographie l’étude des phénomènes observés dans la haute atmosphère qui plane au-dessus des océans. Il paraît évident que ces espaces reçoivent de la mer les principaux éléments de leur activité, quand on songe aux effets de l’évaporation immense et des vents qui brassent continuellement la surface des eaux ». Il y dénonce notamment une exploitation excessive et la surpêche. Cette préoccupation n'empêche pas une passion cynégétique qu'il tempère au fil du temps, appelant de ses vœux une « chasse raisonnée ».
Disparition et postérité
Albert Ier meurt en 1922 à Paris, à l'âge de 73 ans. Son fils Louis II lui succède. Les îles du Prince-de-Monaco (Kerguelen) ou le cap Albert-de-Monaco (Antarctique) sont nommés en hommage à son œuvre exploratrice scientifique.
En 1921 est créé le prix Albert-Ier, décerné chaque année par la fondation. Ce prix, décidé par l’Académie nationale de médecine, a pour mission de récompenser un travail qui a fait progresser dans le diagnostic ou le traitement de cancers.
Le est inaugurée l'avenue Albert-Ier à La Turbie, commune limitrophe de Monaco. En 1932, Paris donne son nom à l'avenue Albert-Ier-de-Monaco, située près du palais de Chaillot.
En 1948, le centenaire de sa naissance est célébré. En 1998, c’est le 150e anniversaire qui est fêté, grâce un important travail scientifique, notamment celui de l’historienne Jacqueline Carpine-Lancre, qui consacre de nombreux ouvrages et articles à l’œuvre du prince Albert Ier.
Undated image of Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, (1850-1922) future Hereditary Princess of Monaco
Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, ou simplement Lady Mary Victoria Hamilton, née le à Hamilton en Écosse et morte le à Budapest, était la fille de William Hamilton, 11e duc de Hamilton et 8e duc de Brandon (1811-1863) et de la princesse Marie Amélie de Bade (1817-1888), fille du grand-duc Charles II de Bade et de Stéphanie de Beauharnais.
En 1853, sa mère se convertit au catholicisme (la religion de Stéphanie de Beauharnais), à l'instar de ses tantes maternelles, les princesses Louise de Vasa et Joséphine de Hohenzollern-Sigmaringen, et de sa cousine, la reine Carola de Saxe, et la fera également baptiser, alors qu'elle est âgée de deux ans et demi, avec l'aval de son père, le duc de Hamilton.
Elle épouse le , au château de Marchais, le prince héréditaire Albert de Monaco, futur prince Albert Ier (1848-1922). Mais le mariage n’est pas heureux et bien qu'elle soit enceinte, la princesse quitte Monaco et son mari 5 mois plus tard pour rejoindre sa famille.
Le , elle met au monde un fils à Baden-Baden :
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Louis Honoré Charles Antoine Grimaldi, futur prince Louis II de Monaco.
Le prince Albert ne connaîtra son fils que 10 ans plus tard au moment où le divorce et l’annulation religieuse sont prononcés.
Ayant divorcé avant l'accession au trône d'Albert Ier en 1889, Mary Victoria ne deviendra jamais princesse consort de Monaco.
Elle épouse en secondes noces, le à Budapest, le comte hongrois (ensuite titré, le , prince) Tasziló II Festetics (en) de Tolna (1850-1933). Quatre enfants naissent de cette union :
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comtesse Mária Matild Georgina Festetics (1881-1953)
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comte György Tasziló József Festetics (1882-1941), prince Festetics de Tolna (1933) à la mort de son père
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comtesse Alexandra Olga Eugénia Festetics (1884-1963)
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comtesse Karola Friderika Mária Festetics (1888-1951)
Louis II, né le à Baden-Baden (grand-duché de Bade) et mort le à Monaco, est le fils du prince régnant Albert Ier et de la princesse Marie, née Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton. Du fait de la séparation du couple princier, Albert Ier ne fit la connaissance de son fils que dix ans après sa naissance, en 1880, au moment de leur divorce et peu avant le remariage de Lady Mary avec le comte hongrois Tasziló Festetics de Tolna (en) (1850-1933).
Le , Louis II de Monaco épouse une comédienne française, Ghislaine Dommanget, née le à Reims et morte le à Neuilly-sur-Seine.
Le règne du Prince soldat
Il entre à l’école de Saint-Cyr, promotion « du Soudan » de 1891 à 1893 en qualité d’officier à titre étranger. Il effectue son stage d’application à Saumur, d’ à . Sous-lieutenant, il est affecté pour administration au 1er régiment de la Légion étrangère et détaché au 2e régiment de chasseurs d'Afrique (RCA) en garnison à Tlemcen, puis à Mecheria et enfin à Aïn Sefra. Il passe au 3e RCA à Constantine. C’est là que naît en 1898 une fille illégitime : Charlotte de Monaco. Il quitte l’armée en 1899 avec le grade de lieutenant, la médaille coloniale et la croix de chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire et revient à Monaco.
En 1914, le prince héréditaire souscrit un contrat d’engagé volontaire pour la durée de la guerre dans l’armée française. Capitaine à l’état-major de la 5e armée sous les ordres du général Franchet d'Espèrey, il assiste à la victoire de la Marne. Chef d’escadron le , il se distingue à Craonne et au Chemin des Dames. Il est deux fois cité à l’ordre de l’armée et une fois à l’ordre de la 65e brigade. Il reçoit également la croix de guerre italienne. Il est promu lieutenant-colonel le et sert au service de renseignement du gouverneur militaire de Metz.
En 1920, il se voit confier plusieurs missions en Europe centrale, et gagne la croix de guerre des TOE. Au cours d’une réception à la préfecture des Alpes-Maritimes, le , le président de la République Paul Deschanel, l’élève à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Il fait ensuite partie de la Commission interalliée qui siège en Haute Silésie. Promu colonel le , il est ensuite admis en 2e section des officiers généraux. Le , il quitte l’armée française pour prendre la succession de son père le prince Albert 1er.
Le règne
Louis II, surnommé le Prince-Soldat, monte sur le trône de la principauté de Monaco le . L'arrivée des troupes italiennes en inquiète le prince Louis II de Monaco à titre personnel. Il craint une annexion et une destitution. Il se rapproche du gouvernement de Vichy. C'est à Pierre Laval et au maréchal Pétain — dont il a embauché l'ancien aide de camp — qu'il demande, avec succès, assistance. Le prince fait passer de son propre chef, sans contrainte ni de l'Allemagne nazie ni du régime pétainiste, des lois antisémites visant au recensement des juifs et à l'organisation de rafles.
Vis-à-vis de l'Allemagne, la principauté de Monaco exercera envers le Troisième Reich ce qui sera nommé plus tard une étrange neutralité. Des liens financiers avec les nazis existaient depuis 1936, quand le ministre des Finances allemand Hjalmar Schacht avait rendu visite au prince pour mettre en place un montage financier à partir de banques allemandes. L'intérêt à avoir des liens financiers était mutuel : la prospérité et l'indépendance de la principauté en profitaient. Le Reich diversifiait ses interfaces de financement. Par la Suisse et par Monaco, l’Allemagne nazie a réussi à contourner les embargos imposés par les Alliés. Le , Louis II offre un banquet au consul d'Allemagne ; il nomme le docteur Bernhard Bodenstein, un membre du parti nazi, consul de Monaco à Berlin. Les nazis arrivent à Monaco en . Des Allemands prennent des participations dans la Société des bains de mer (SBM). Le comportement du prince Louis II pendant la Seconde Guerre mondiale fut parfois considéré comme germanophile. En intégrant l'armée française en 1944, son petit-fils le futur prince souverain Rainier III évita à la famille Grimaldi une accusation de collaboration avec les nazis.
Louis II a enrichi la collection philatélique d'Albert Ier, collection qui est constituée en un musée postal par Rainier III en 1950.
Sa descendance
Alors lieutenant au 3e régiment de Chasseurs d'Afrique, il rencontre, en 1898, dans une ville de garnison algérienne, Marie-Juliette Louvet, fille de modestes paysans de Seine-Inférieure, qui exerçait le métier de « modèle pour photo d'art » ; une fille naturelle, Charlotte Louise Juliette Grimaldi de Monaco naquit le à Constantine de cette relation.
Louis de Monaco n'ayant pas d'enfant légitime, la France s'inquiète que le titre de prince régnant puisse un jour échoir à un cousin allemand, un prince de Wurtemberg, descendant de la princesse Florestine de Monaco duchesse d'Urach.
En 1919, Raymond Poincaré, ancien avocat de la famille princière et président de la République française, convainc le prince héréditaire d'officialiser la filiation de Charlotte car des accords passés entre la principauté et la France prévoient qu'en cas de transmission du trône à des Allemands, Monaco perdra sa souveraineté au profit de la France.
Charlotte est adoptée par son grand-père Albert Ier, devient princesse de Monaco, titrée Mademoiselle de Valentinois ; son portrait par Laszlo de Lombos (1928) est conservé au palais princier de Monaco.
La question dynastique
Aynard Guigues de Moreton de Chabrillan revendique le trône princier de Monaco en 1925 à la suite de l'adoption officielle de Charlotte Grimaldi (devenue princesse Charlotte de Monaco) puis en 1949 au décès du prince souverain Louis II de Monaco.
C'est la renonciation de Mindaugas II de Lituanie (si tant est qu'elle fût valable pour ses propres descendants) qui auraient fait de lui l'héritier de la principauté par sa mère la princesse Florestine de Monaco (1833-1897), elle-même fille du prince souverain Florestan Ier de Monaco (1785-1856). Il faisait valoir qu'une adoption (même doublée d'une filiation naturelle) ne pouvait produire aucun effet en droit successoral dynastique.
Cependant, le prince Albert Ier, sur le conseil du parlement monégasque et avec l'accord des autorités françaises (dans le cadre du protectorat) était libre de modifier officiellement et valablement les règles de succession au trône monégasque (y inscrivant le droit de succession par adoption), comme son arrière-petit-fils Rainier III le fera par la suite lui aussi.
Mariage
Louis II tombe amoureux d'une actrice qui joue L'Aiglon au théâtre de Monaco, Ghislaine Dommanget, de trente ans sa cadette. Victor Jeannequin, consul de France à Monaco, note le :
« Le prince seul est amoureux. La vieille maîtresse de Louis a éteint son feu. Voici donc plusieurs années que le prince Louis cherche ailleurs de la chair fraîche que réclame son appétit sénile, l'âge et le whisky aidant. » Il s'inquiète aussi de l'aspect financier, pour le prince, qui « jusqu'à présent, s'en tirait par de petites spéculations financières plus ou moins propres mais suffisantes pour parer à un train de vie plutôt moyen. Qu'adviendra-t-il quand les jolies dents de Ghislaine, auront, plus largement encore, mordu sur la cassette personnelle [...] ? »
Il l'épouse en 1946. Après la mort du prince qui survint trois ans plus tard, Ghislaine Dommanget, naturalisée monégasque, perd son procès contre les Grimaldi qui l'accusent de dilapider la fortune du prince. Elle ne lui a pas donné d’enfants, et meurt en 1991 à Paris.
Marie-Juliette Louvet, née le à Pierreval et morte le dans le 16e arrondissement de Paris, fut l’amante de Louis II de Monaco, alors prince héréditaire de Monaco et futur prince souverain. Elle est la mère de Charlotte de Monaco, princesse héréditaire de Monaco et la grand-mère du prince Rainier III.
Parents et descendance
Fille de Jacques Henri Louvet (Pierreval, - Rouen, ), conducteur d'omnibus, et de sa première femme Joséphine Elmire Piedefer (La Rue-Saint-Pierre, - Pierreval, ), elle est la mère de la future princesse héritière Charlotte de Monaco, la grand-mère maternelle du prince Rainier III et l'arrière-grand-mère du prince Albert II.
Mariage et divorce
Connue comme Juliette, elle se maria le , dans le 9e arrondissement de Paris, avec Achille Paul Léonce Delmaet (Paris, - Le Perreux, ), photographe connu pour ses clichés de nu de La Goulue (artiste danseuse de cancan du Moulin-Rouge), et eut de lui deux enfants :
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Georges Delmaet (1884-1955), marié, dont postérité ;
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Marguerite Delmaet (1886-1964).
Dans les actes d'état civil, Marie-Juliette Louvet est désignée comme couturière.
Le couple divorce à Paris le .
Par la suite, elle deviendra hôtesse, modèle de photographie d'artou peut-être même aussi chanteuse dans un cabaret à Pigalle, puis lingère dans un régiment en Algérie.
Liaison avec le prince
Il n’est pas connu comment le futur Louis II de Monaco la rencontra : il se peut que ce soit lorsqu'elle était hôtesse dans un cabaret à Paris et que le prince l'ait emmenée avec lui dans sa ville de garnison.
On retrouve Marie-Juliette Louvet blanchisseuse (lingère) dans la caserne à Constantine (Algérie française) où servait (dans l'armée française) le futur prince souverain, à titre d'officier subalterne aux chasseurs à cheval d'Afrique (3e régiment de chasseurs d'Afrique).
Marie-Juliette Louvet et le futur Louis II de Monaco eurent une fille naturelle :
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Charlotte Grimaldi de Monaco, qui naquit en 1898 à Constantine.
Reconnaissance et légitimation
Faute de descendance française chez les Grimaldi (l'héritier du trône était un cousin allemand du prince régnant) et dans la mesure où elle ne pouvait pas être légitimée par mariage (puisque née durant le mariage encore canoniquement valide de sa mère avec Achille Delmaet), Charlotte de Monaco fut adoptée par le fils du prince régnant Albert Ier en 1919 et devint ainsi, à 22 ans, l'héritière de la principauté de Monaco. Elle épouse Pierre de Polignac mais le couple divorcera ; néanmoins, de cette union sont nés la princesse Antoinette de Monaco et le prince Rainier III de Monaco.
Le traité de Paris de 1918 (traité franco-monégasque signé le ) spécifiait dans son article 3 :
« En cas de vacance de la couronne, notamment faute d’héritiers directs ou adoptifs, le territoire monégasque formera, sous le protectorat de la France, un État autonome, sous le nom d’État de Monaco. »
Marie-Juliette Louvet ne reçut jamais aucun titre des princes Albert Ier et Louis II.
Pierre de Polignac (né le au château de Kerscamp à Hennebont et mort le à Neuilly-sur-Seine), duc de Valentinois, est un membre de la maison de Polignac et de la famille princière monégasque en tant qu'époux de Charlotte Grimaldi, princesse héréditaire de Monaco. Il est le père du prince souverain Rainier III et le grand-père paternel de son successeur, Albert II, ainsi que des princesses Caroline et Stéphanie.
Quatrième fils et dernier enfant de Maxence Melchior Édouard Marie Louis de Polignac (né le au château de Kerbastic en Guidel, décédé au château de Kerscamp, à Hennebont, le 28 novembre 1936), il est issu d'une très ancienne famille noble française, la Maison de Polignac-Chalençon. Il est l'arrière-petit-fils de Melchior de Polignac, lui même troisième fils du 1er duc de Polignac et de Gabrielle de Polastron, favorite de la reine Marie-Antoinette.
Sa mère, Susana Mariana Estefanía Francisca de Paula del Corazón de Jesús de la Torre y Mier (1858-1913), d'origine mexicaine, est la sœur de José Ignacio Mariano Santiago Joaquín Francisco de la Torre y Mier. L'une de ses sœurs, Joséphine de Polignac (1882-1976), mariée en 1901 avec Amaury de Jacquelot du Boisrouvray sera la grand-mère d'Albina du Boisrouvray ; une autre, Marie-Louise de Polignac (1884-1940), épouse le général Éon Le Gouvello du Timat (1864-1925).
En 1920, il épouse l'héritière présomptive du trône de Monaco, la princesse Charlotte de Monaco, fille et unique enfant du prince Louis II de Monaco. À l'occasion de ce mariage, il devient Pierre Grimaldi, prince Pierre de Monaco, duc de Valentinois (nouveau titre de droit monégasque, qui n'est pas celui conféré en 1642 par Louis XIII au prince de Monaco et éteint).
De ce mariage naissent deux enfants :
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la princesse Antoinette de Monaco (1920-2011)
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le prince Rainier III (1923-2005)
Cependant, en 1933, il obtient le divorce avec l'accord du prince Louis II et partage avec son ex-épouse la garde conjointe des enfants : six mois avec le père, et six mois avec la mère.
Avant son mariage, il suit les cours de l'École des sciences politiques, à Paris. Après avoir servi dans la marine espagnole, il devient en 1917 secrétaire d'ambassade en Chine.
À Paris, il fréquente le salon de la princesse Edmond de Polignac, cousine de son père, où il rencontre notamment Proust et l'abbé Mugnier.
Il joue un rôle important dans la politique culturelle monégasque.
En 1924, il crée à Monaco une Société de Conférences, qui accueille de nombreux écrivains et artistes. Après la guerre, il joue un rôle dans la création à Monaco d'un Conseil littéraire et du Prix littéraire Rainier III. Après sa mort, ce prix prend le nom de Prix-littéraire-prince-Pierre-de-Monaco. Sa petite-fille, la princesse Caroline, en est aujourd'hui la présidente.
Au cours des années 1920, lors des vacances de règne causées par les fréquentes absences du prince Louis, le prince Pierre met en œuvre d'importantes réformes économiques à Monaco, restaurant ainsi la confiance du peuple monégasque envers leur dirigeant.
Le prince Pierre dirige par la suite la délégation de Monaco auprès de l'UNESCO et fait partie du Comité international olympique de 1950 à 1964.
Devenu Grimaldi seulement par son mariage, il fut bien plus prince que son épouse, laquelle se désintéressait des affaires de la principauté et, après son divorce, vécut principalement au château de Marchais.
Il est inhumé dans la cathédrale de Monaco.
Princess Charlotte, Duchess of Valentinois (daughter of Louis II, Prince of Monaco, mother of Rainier III, Prince of Monaco)
La princesse Charlotte Grimaldi de Monaco, duchesse de Valentinois, née Charlotte Louise Juliette de Monaco à Constantine (Algérie) le et morte dans le 16e arrondissement de Paris le , est un membre de la famille princière monégasque, fille naturelle de Louis II de Monaco et de Marie-Juliette Louvet, et la mère du prince Rainier III. De 1922 à 1944, elle fut princesse héréditaire en titre de Monaco, jusqu'à sa renonciation à la couronne au profit de son fils.
Une enfant illégitime
Charlotte est la fille naturelle du prince Louis II et de Marie-Juliette Louvet. Elle est née le à Constantine, en Algérie française, ville où le prince Louis était en garnison, lieutenant au 3e régiment de chasseurs d’Afrique.
Il y eut confirmation et approbation de reconnaissance paternelle par ordonnance du du prince souverain Albert Ier, son grand-père : de façon officielle à Monaco, elle porta dès ce jour, le titre de Mademoiselle de Valentinois.
Si le prince souverain Albert Ier disposait d’un héritier (à Monaco, il porte le titre de prince héréditaire), le futur Louis II de Monaco, le 2e rang successoral revenait à Guillaume, duc d'Urach (1864-1928) — connu pour avoir occupé brièvement le trône de Lituanie en 1918 sous le nom de Mindaugas II — fils de la princesse Florestine de Monaco elle-même fille du prince Florestan Ier. Ce prince appartenait à une branche morganatique (les Urach) de la maison royale de Wurtemberg. Le royaume de Wurtemberg avait rejoint l’Empire allemand en 1871, la Grande Guerre entre la France et l’Allemagne se prolongeait depuis 1914 et l’état-major français ne pouvait prendre le risque de voir le port de Monaco transformé en base de sous-marins allemands.
Il en résulta le traité franco-monégasque secret du (traité de Paris) qui spécifiait dans son article 3 :
« En cas de vacance de la couronne, notamment faute d’héritiers directs ou adoptifs, le territoire monégasque formera, sous le protectorat de la France, un État autonome, sous le nom d’État de Monaco. »
Le traité coupait court à toute ambition potentielle des Urach et il avait paru plus convenable de parler d’héritiers adoptifs plutôt que de descendants naturels.
La légitimation de Charlotte, par adoption par son père, fut finalement célébrée à Paris le en présence de son père, de Raymond Poincaré, président de la République française (de 1913 à 1920) et de Stéphen Pichon, ministre des Affaires étrangères du cabinet Clemenceau.
Querelle dynastique engendrée par cette adoption
Aynard Guigues de Moreton de Chabrillan (1869-1950) a revendiqué le trône princier de Monaco en 1925 à la suite de l’adoption officielle de Charlotte Grimaldi (devenue princesse Charlotte de Monaco) puis en 1949 au décès du prince souverain Louis II de Monaco.
C’est la renonciation de « Mindaugas II de Lituanie » qui aurait fait de lui l’héritier de la principauté par son arrière-grand-mère la princesse Honorine de Monaco (1784-1879), elle-même petite-fille du prince souverain Honoré III (1720-1795).
Il faisait valoir qu’une adoption (même doublée d’une filiation naturelle) ne pouvait produire aucun effet en droit successoral dynastique. Cependant, le prince Albert Ier, sur le conseil du parlement monégasque, avec l’accord des autorités françaises et suivant les dispositions du traité franco-monégasque de 1918, était libre de modifier officiellement, et valablement, les règles de succession au trône monégasque (y inscrivant le droit de succession par adoption), comme son arrière-petit-fils Rainier III le fera par la suite lui aussi, et de ce fait, toute revendication, même officielle, d’un membre éloigné de la famille Grimaldi, ne pouvait être valable.
Princesse héréditaire
Charlotte est créée princesse de Monaco, altesse sérénissime, et duchesse de Valentinois par collation du prince Albert Ier, son grand-père, à Paris ce même 16 mai 1919, titres confirmés par ordonnance souveraine en date du .
Charlotte accède aussi au 2e rang successoral (derrière son père) ce 16 mai 1919 : l'ordonnance organique du (publiée le ) modifiant les statuts de la maison souveraine de Monaco (publiés le ) permettant l'adoption de l'héritier au trône.
Charlotte est reconnue princesse héréditaire de Monaco par ordonnance princière datée du 1er août 1922 du prince souverain Louis II, son père, qui venait de succéder à Albert Ier, décédé le .
Du fait de la filiation naturelle, et de la succession adoptive et féminine, des généalogistes français contestent que Charlotte de Monaco transmette à sa descendance les nombreux titres des Grimaldi relevant du droit nobiliaire français.
Mariage
À 22 ans, elle épouse à Monaco civilement le et religieusement le le comte Pierre de Polignac, âgé de 25 ans, naturalisé sujet monégasque sous le nom et les armes des Grimaldi par ordonnance princière datée du et créé duc de Valentinois par ordonnance princière du .
De ce mariage arrangé par son père, viennent au monde deux enfants :
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la princesse Antoinette de Monaco (1920-2011) ;
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le prince Rainier III (1923-2005).
Le mariage n'est pas heureux : il y a séparation judiciaire le , puis divorce prononcé par ordonnance princière le , mais ce mariage n'est pas annulé religieusement par la Cour de Rome.
Vie de princesse
Le futur prince souverain Louis II s'occupe de sa fille et la place dans des pensionnats élégants.
Combattant dans l'armée française à titre d'officier, le prince héréditaire Louis met sa fille en sécurité à Monaco durant la Grande Guerre : elle sait s'y faire apprécier en soignant les nombreux blessés de guerre présents dans la Principauté un peu en violation de sa neutralité.
En juillet 1930, elle sait ramener à la loyauté des opposants monégasques qu'elle reçoit dans le château de Marchais (Aisne) où elle réside depuis sa séparation d'avec son mari.
Selon des dispositions sans doute arrêtées bien avant, la princesse Charlotte de Monaco, duchesse de Valentinois, renonce à ses droits au trône de Monaco et à son titre de princesse héréditaire le , soit la veille du jour où son fils le futur Rainier III devient majeur (majorité fixée alors à 21 ans).
Fantasque et peu encline à faire de la politique et à vivre à Monaco, elle passe la majeure partie de sa vie entre Paris et le château de Marchais dans l'Aisne, entourée de ses nombreux chiens.
Devenue « visiteuse de prisons », elle s'attache à des repris de justice au point de provoquer en son temps quelques scandales, notamment en les engageant à son service. Elle vit même avec un célèbre voleur de bijoux, René Girier, dit René la Canne qui, quoique dépourvu de permis de conduire, devint son chauffeur.
La France la récompense de ses efforts pour réintégrer les anciens détenus à la vie active.
Rainier III dira au cours d'un reportage que la princesse était plus une « copine » qu'une véritable mère.
Charlotte se rend au mariage de son fils le prince souverain Rainier III avec Grace Kelly en 1956 accompagnée de Girier et ne revient plus jamais dans la Principauté.
Elle meurt le à Paris. Elle est enterrée dans le domaine du château de Marchais.
Rainier III, né le à Monaco et mort le à Monaco, est prince souverain de Monaco du 9 mai 1949 à sa mort.
Durant son règne de plus de 55 ans, la géographie de Monaco ainsi que son urbanisme se sont profondément transformés (extension exponentielle de l'immobilier, conquête de nouveaux territoires sur la mer), lui valant d'être surnommé le « prince bâtisseur ». Il dota également son pays d'une nouvelle constitution. Son mariage avec l'actrice américaine Grace Kelly a permis de mettre en lumière la principauté dans le monde entier.
Il est fils de la princesse Charlotte de Monaco et du prince Pierre de Monaco, né Pierre de Polignac de la branche cadette de la famille de Polignac (arrière-petit-neveu de Jules de Polignac, dernier président du Conseil des ministres de Charles X). Il a une sœur, la princesse Antoinette de Monaco, son aînée de deux ans.
Il naît au palais princier à 6 heures du matin, est baptisé le à la cathédrale de Monaco et reçoit comme parrain son grand-père maternel, le prince souverain Louis II, et comme marraine la princesse Henriette de Belgique, « duchesse de Vendôme ».
Son grand-père Louis II de Monaco fut officier dans une unité combattante de l’armée française et décoré pour actes de bravoure durant la Première Guerre mondiale. Louis II venait d'être nommé général de l’armée française, quand il fut appelé à venir régner à Monaco.
Il étudie à St Leonards-on-Sea en Angleterre puis à Stowe, une école privée d'Angleterre. Il poursuit ses études à l'Institut Le Rosey de Rolle en Suisse, avant de rejoindre l'École libre des sciences politiques (promotion 1943), dont il n'obtient pas le diplôme.
Le , pour compenser la politique de son grand-père pendant l'occupation, inspirée de celle de son ancien chef le maréchal Pétain, Rainier s’engage dans l’armée française comme volontaire au titre d’étranger ; il est affecté à l’état-major du 2e corps d’armée commandé par le général Joseph de Goislard de Monsabert puis intègre le 7e régiment de tirailleurs algériens des troupes d’Afrique françaises en tant que soldat de deuxième classe et prend part aux opérations de la campagne d’Alsace ; il est décoré de la croix de guerre 1939-1945 et de la Bronze Star américaine. En 1947, en raison de ses états de service, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire par Léon Blum. Il sera par la suite élevé à la dignité de grand-croix en tant que prince souverain de Monaco.
Il est élevé au grade de capitaine dans l’armée française en , puis de colonel en .
Prince héréditaire de Monaco
Le prince Rainier de Monaco atteignant sa majorité (21 ans) le , sa mère, la princesse héréditaire Charlotte de Monaco, duchesse de Valentinois, renonce à ses droits de succession le . En conséquence, le prince souverain Louis II nomme son petit-fils prince héréditaire (c’est-à-dire prince héritier) par ordonnance princière datée du .
Prince souverain de Monaco
La paix revenue, il s’installe à Saint-Jean-Cap-Ferrat, à distance raisonnable de la fin de règne de Louis II de Monaco, avec qui les rapports se sont tendus. En effet, on raconte[Qui ?] que les deux hommes ne s'aimaient guère. C'est ainsi qu'on rapporte souvent que Rainier fut élevé par des nonnes. En réalité, cela résulte de la méconnaissance de l'italien par le consul français. En effet, les documents officiels affirmaient, selon ledit consul, que Rainier avait été élevé par les sœurs par suite de sa mésentente avec son grand-père, alors qu'en réalité il était écrit que son éducation avait été faite par il nonno, c'est-à-dire « le grand-père ».
Le , à la mort de son grand-père, Rainier devient prince souverain de Monaco à 26 ans.
Aynard Guigues de Moreton de Chabrillan a revendiqué le trône princier de Monaco en 1925 à la suite de l'adoption officielle de Charlotte Grimaldi (devenue princesse Charlotte de Monaco), puis en 1949, au décès du prince souverain Louis II de Monaco.
C'est la renonciation de Guillaume II de Wurtemberg-Urach (éphémère Mindaugas II de Lituanie), si tant est qu'elle fût valable pour ses propres descendants, car elle fut juridiquement entachée de nullité, qui aurait fait de lui l'héritier de la principauté par son arrière-grand-mère la princesse Honorine de Monaco (1784-1879), elle-même petite-fille du prince souverain Honoré III de Monaco (1720-1795).
Il faisait valoir qu'une adoption (même doublée d'une filiation naturelle) ne pouvait produire aucun effet en droit successoral dynastique. Cependant, le prince Albert Ier de Monaco, sur le conseil du parlement monégasque, avec l'accord des autorités françaises (dans le cadre du protectorat) et suivant les dispositions du traité franco-monégasque de 1918, était libre de modifier officiellement, et valablement, les règles de succession au trône monégasque (y inscrivant le droit de succession par adoption), comme son arrière-petit-fils Rainier III le fera par la suite lui aussi, et de ce fait, toute revendication, même officielle, d'un membre éloigné de la famille Grimaldi, ne pouvait être valable.
La Société des bains de mer a un actionnaire aussi actif qu'encombrant, l'armateur grec Aristote Onassis. Celui-ci pense que Monaco peut avoir une place plus importante dans le cadre du futur développement du tourisme méditerranéen. Onassis pense au prince au moment où le cinéma devient dans les années 1950 « usine à rêves » grâce au festival de Cannes.
Rainier a eu une idylle avec la comédienne Gisèle Pascal, fille de fleuriste, mais cette relation est terminée depuis 1953.
Onassis va chercher à organiser un mariage médiatique avec la valeur sûre du moment : Marilyn Monroe. C'est en fait la vedette du moment d'Alfred Hitchcock, l'actrice américaine Grace Kelly, qui participe au Festival de Cannes 1955, qui épousera le prince.
C’est le Niçois Pierre Galante, journaliste à Paris Match et mari de l'actrice Olivia de Havilland, qui suscite la rencontre entre Grace et Rainier. Les fiançailles ne dureront que trois semaines. Rainier doit obtenir l'autorisation du gouvernement français, en application du traité de Paris (1918) : « Les mesures concernant les relations internationales de la Principauté devront toujours faire l'objet d'une entente préalable entre le Gouvernement princier et le Gouvernement français. Il en est de même des mesures concernant directement ou indirectement l'exercice d'une régence ou la succession à la couronne qui, soit par l'effet d'un mariage, d'une adoption ou autrement, ne pourra être dévolue qu'à une personne ayant la nationalité française ou monégasque et agréée par le Gouvernement français. » (article 2).
Le , Grace Kelly arrive à Monaco à bord du paquebot SS Constitution (en) : le canon tire une salve d’honneur. Onassis fera pleuvoir des œillets rouges et blancs depuis son hydravion. Des promenades sur la corniche ont lieu, sous les regards des paparazzi.
Le mariage civil a lieu le et le mariage religieux le ; Alfred Hitchcock est le témoin de la mariée et le tout Hollywood s’est déplacé. Le garde des sceaux, François Mitterrand, représente la France, qui, aux termes du traité de Paris, exerce de fait une tutelle sur le trône de Monaco. Le mariage est animé par l’acteur américain Gene Kelly (MGM) et la chanteuse belge Annie Cordy, sous contrat de Pathé Marconi.
La princesse Grace meurt le des suites d'un accident de voiture survenu la veille sur les hauteurs surplombant Monaco. Ses funérailles ont lieu le .
Le prince Rainier, gros fumeur, connaît à la fin des années 1990 plusieurs ennuis de santé.
Il subit un pontage coronarien en 1994. Le , il est opéré au centre cardio-thoracique de Monaco pour une dilatation anévrismale, avec pose d'une endoprothèse. En , nouvelles opérations au centre cardio-thoracique pour une l'ablation partielle d'un poumon et un pneumothorax. Il est de nouveau hospitalisé en 2003 à la suite de bronchites puis pour un état grippal. En 2004, il est hospitalisé à de nombreuses reprises pour une fatigue générale, un syndrome coronarien aigu et une infection broncho-pulmonaire.
Le , il est hospitalisé pour une infection broncho-pulmonaire au centre cardio-thoracique. Le , il est admis au service de réanimation du même centre à la suite d'une infection broncho-pulmonaire compliquée d'insuffisances cardiaque et rénale. Les médecins ont pronostiqué que ses chances de survie sont très faibles. Le , le Conseil de la Couronne constatant « l'empêchement pour Son Altesse Sérénissime, le prince Rainier III, d'exercer ses hautes fonctions », le prince héréditaire Albert assure la régence.
Après un long règne de plus de 55 ans, le prince Rainier III s'éteint le à 6 h 35 du matin au centre cardio-thoracique où il était hospitalisé, à l'âge de 81 ans, des suites de son infection. Sa disparition passa au second plan médiatique à l'international à la suite de l'agonie et la mort du pape Jean-Paul II au même moment. Son fils aîné de 47 ans lui succède et devient le prince Albert II.
Un mois de deuil national est déclaré, tandis que la famille princière porte pour sa part un deuil de trois mois . Les administrations, services publics, établissements scolaires, casinos restent fermés le jour des funérailles. En France, les drapeaux sont mis en berne. En conseil des ministres à Paris, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé annonce que la France s'associait à ce deuil.
Les obsèques du prince Rainier ont lieu le vendredi .
Une soixantaine de délégations internationales assistent aux funérailles. Environ 800 personnes sont invitées à la procession dans la cathédrale du palais, célébrée par Bernard Barsi. Parmi les invités, le président français Jacques Chirac, la reine Sonja de Norvège, le prince Andrew (fils de la reine Élisabeth II), l'ancien président du Salvador Francisco Flores ou encore le représentant du Bahreïn, le roi des Belges Albert II, le roi d'Espagne Juan Carlos Ier et l'ancienne impératrice d'Iran, Farah Diba.
Le cercueil du prince est porté par des carabiniers. Rainier III est ensuite inhumé en la cathédrale, dans laquelle il repose aux côtés de son épouse.
Une messe de requiem, réservée aux Monégasques, aux résidents de la Principauté et au personnel du palais princier, est célébrée à la cathédrale.
De ce mariage naissent trois enfants, portant le prédicat d'altesse sérénissime :
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la princesse Caroline de Monaco (née le ), devenue S.A.R. la princesse de Hanovre par mariage ;
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le prince Albert de Monaco (né le ), prince héréditaire et marquis des Baux, actuel prince de Monaco après le décès de son père, sous le nom d'Albert II ;
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la princesse Stéphanie de Monaco (née le ).