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25 juillet 2024 4 25 /07 /juillet /2024 13:02
CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...

Me voici dans les bras de mon père devant la poste de Plourivo où je suis né le 4 janvier 1944...

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...

Rare photo de moi à Plourivo, probablement vers 1947 (3 ans ?)

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...

La maison natale (l'ancien bureau de poste) est visible sur cet ancienne carte postale, elle est à gauche des pilier d'entrée de l'église.

Je suis resté peu de temps à Plourivo puisque mon père a quitté le bureau de poste de Plourivo, je crois en 1948 pour celui de Paule, entre Carhaix et Rostrenen mais, mes recherches généalogiques me ramènent à Plourivo, Lanleff, Yvias, Paimpol et ce par la généalogie de mon arrière arrière grand-mère maternelle Catherine LE MEUR, née à Yvias.

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
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CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
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Le village de Lancerf à Plourivo, la chapelle, la gare sur la ligne Guingamp - Paimpol, les croix dites mérovingiennes.

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
LE CHATEAU DU BOURBLANC
1737

En 1737, ils ont de gros besoins d’argent et leurs seigneuries sont vendues sur saisie.

C’est un de leurs proches parents qui se porte acquéreur. Angélique-François de REGNOUARD, Comte de VILLAYER, qui est TANOUARN par sa mère. On n’a pas de trace de sa venue à Plourivo. Il préfère Versailles et Chantilly car il fait partie de la clientèle des Princes de Condé-Conti. Il préfère aussi faire gérer ses biens par Allain ARMEZ de Paimpol, armateur, négociant et fermier de « grosses Terres ».

Monsieur de VILLAYER décède. Les nouveaux héritiers vendent très rapidement les biens du Goëlo à Jean ARMEZ du POULPRY, fils d’Allain.

A partir de ce moment les ARMEZ ne quitteront plus le Bourblanc, servant presque tous les régimes de la monarchie de droit divin à la 3ème République.

Jean ARMEZ du PLOUPRY ne s’installera pas au Bourblanc. A sa mort, son fils aîné, Nicolas ARMEZ du POULPRY, Abbé de son état, en hérite.

Au début de la Révolution, quittant la robe ecclésiastique, il viendra s’y installer, car il a été élu maire de la toute nouvelle municipalité. Le Roi LOUIS XVI l’ayant appelé à d’autres fonctions, c’est son frère Louis-Marie qui lui succède au Bourblanc et dans les fonctions de maire.

Sous leur « règne », l’aspect du château changera peu.

Nicolas décide de revoir une dernière fois le Bourblanc et ses amis de Paimpol. En août 1824, il arrive à Plourivo où il met ses affaires en ordre.

Fin septembre, il apprend la mort de Louis XVII. Le nouveau roi, Charles X, ne l’intéresse guère. Il rentre à Paris en janvier 1825. Nicolas n’attend pas les fastes surannés du sacre. Il s’éteint le 27 avril 1825, entouré de Charles et de ses amis. Il ne revit jamais la Bretagne. On l’enterra au cimetière du Père Lachaise.

Vers 1865, l’année où débute la construction de la nouvelle église de Plourivo, on remplit les douves Est et l’on construit dessus une aile qui comprendra : écurie, saloir, salle à manger « de l’ordinaire » (12 personnes), et, à l’étage, des chambres.

Puis on construisit l’aile Ouest qui comprendra la remise à voitures et un atelier de menuiserie. L’étage sera consacré à la chambre, au cabinet de travail et à la grande bibliothèque du Député Maire. En effet, après la guerre de 1870, Louis ARMEZ succède à son père à la mairie de Plourivo, et, en 1876, il sera élu député, et, hormis 1885 , il sera constamment réélu jusqu’à sa mort en 1917.

Toute cette période de la 3ème République verra passer au Bourblanc toute la classe politique de la région : Préfets, Ministres, élus municipaux, hauts fonctionnaires. Théodore BOTREL, lui-même, ne dédaignera pas de venir, une fois l’an, déjeuner chez ses bons amis Armez.

Le château restera dans la famille jusqu’en 1925, soit sur une période de 175 ans. A partir de cette date commenceront plus de soixante années de turbulences avec des hauts et des bas, pillages, incendies, avec une très courte période faste de 1932 aux années 60.

En effet, fin 1931, Le Comte Henry De MAUDUIT et son épouse, Roberta « Betty » LAURIE, originaire d’Ecosse, mais élevée à Boston / U.S.A., font l’acquisition du château et le restaurent grâce à la générosité du Colonel Edward Nicholl DICKERSON, originaire de Newport / Rhode Island (U.S.A.), que Betty présentait comme son oncle et parrain. Le château rénové, en cette fin des années 30, est animé par des visites de personnalités du monde littéraire et artistique parisien . Citons, les écrivains : Pierre BENOIT, Francis CARCO, Joseph KESSEL, les peintres : André DIGNIMONT, Louis TOUCHAGUE…

La guerre vint, le 1er septembre 1939, interrompre cette agréable existence. Tandis qu’Henry de MAUDUIT rejoint la France Libre, Betty, se croyant protégée par sa nationalité américaine, reste au Bourblanc où elle participera à des réseaux de la Résistance - en y abritant des aviateurs alliés - jusqu’au 12 juin 1943, date de son arrestation par la Gestapo. Elle sera dirigée vers le camp de Ravensbruck où elle sera détenue 13 mois après son arrestation.

Le 20 juillet 1944, jour de l’attentat contre Hitler, elle est envoyée dans la région de Leipzig dans un « Kommando » dépendant du camp de concentration de Buchenwald.

Betty sera libérée en avril 1945. Séparée d’Henry de Mauduit, elle restera au Bourblanc jusqu’à sa mort, le 1er août 1975. De nombreuses personnalités, après la guerre, ont séjourné au château, telles que Georges BIDAULT, Ministre sous la 4ème République, Lord MOUNTBATTEN, Amiral britannique, Vice Roi des Indes….

Considérablement détruit par un incendie en 1990, le Bourblanc est racheté, au printemps 1994, par Emile PHILIPPOT.

L'histoire

Si la construction du château remonte à 1460, c'est sans doute la famille Armez, qui s'y installe en 1749, qui reste rattachée à l'édifice dans les mémoires des plourivotains.

Résidents du château du Bourblanc jusqu'aux années 1920, la famille Armez aura connu la fortune et la gloire, mais aussi la ruine.

« Les douves ont été bouchées en 1914, quand un cheval de Louis Armez est tombé dedans. Il les a fait combler, explique Emile Philippot, l'actuel propriétaire des lieux, depuis 1994. À cette époque, il y avait une quinzaine de personnes à y travailler. »

Des commerçants paimpolais

Au départ, les Armez étaient des commerçants paimpolais, plus particulièrement Jean et sa femme, Perrine. Ils s'occupent aussi de gérer des terres, dont celles du château de Plourivo.

C'est avec le décès de son propriétaire, un certain De Villayer, que Jean et sa femme achètent le château, en 1749, sous Louis XV. À partir de ce moment, les Armez ne quitteront plus la commune pendant 180 ans.

« Le château a été racheté avec l'argent de la traite des noirs, que les Armez organisaient », précise Emile Philippot.

Le fils de Jean et Perrine, Nicolas Armez, curé de son état, deviendra ensuite le premier maire de Plourivo lors de la révolution, après s'être défroqué. Appelé à Paris pour d'autres fonctions, il laisse son mandat de maire à son frère, Louis Marie.

180 années se succèdent, et les Armez tiennent toujours le château et les rênes de la commune.

Le dernier Armez qui a occupé cette fonction est Louis (1838-1917). Maire et député, il a eu deux enfants, André et Robert. Ce dernier meurt jeune, et André vit au château jusqu'en 1925, date où, ruiné, il décide de le vendre à un agriculteur.

Laissé à l'abandon pendant une dizaine d'années, le château se dégrade, avant d'être acheté par le comte Henry de Mauduit et sa femme Betty, en 1931.

Il retrouve alors un peu de son faste, et entre aussi dans l'histoire, avec la comtesse Betty de Mauduit, résistante, qui sera déportée à Ravensbrück. Elle reviendra vivre au château après la guerre, et meurt en 1975.

Le château entre alors dans une nouvelle période sombre, où se succèdent achats incertains, dégradations et incendies.

Racheté une nouvelle fois en 1994 par Emile Philippot, le château est alors en ruine. Petit à petit, le nouveau propriétaire va s'attacher à lui redonner son aspect originel.

Bientôt un musée ?

Il se penche aussi sur l'histoire du Bourblanc. Objets, meubles, tout ce qui touche de près ou de loin au château, Emile Philippot se fait un devoir de le rapatrier dans la demeure.

Il rencontre et fréquente aussi Jean-Paul Armez

LES PERSONNAGES LIES A PLOURIVO :

La famille ARMEZ figure dans la liste de nos "cousinages" par la famille DOLLO...

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...
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Dans la famille ARMEZ, citons, entre autres :

-Alain Armez 1670 - 1737  marchand et armateur

-Jean ARMEZ sieur du Poulpry 1704 (Paimpol) 24/12/1786 au Mont Saint Michel. Marchand grainetier. C'est luis qui acheta les terres du Bourblanc à Plourivo le 4 octobre 1748.

Enfermé au Mont Saint Michel (1783-1786) à la suite d'une lettre de cachet du Roi.

De par le Roy Cher et bien aimé, nous vous mandons et ordonnons de recevoir dans votre maison le sieur jean armez du poulpry et de l'y garder jusqu'à nouvel ordre de notre part, au moyen de la pension qui vous sera payée par sa famille, si n'y faites faute, car tel est notre plaisir. Donné à Versailles le 24 mars 1783. Signé Louis et plus bas ancelot

L'enfermement par lettre de cachet se faisait souvent à la demande des familles pour échapper à un scandale public. En ce qui concerne Jean Armez, ce n'est que par des allusions indirectes contenues dans des rapports de l'administration pénitentiaire que nous connaissons les raisons de son enfermement : il avait compromis des jeunes gens de bonnes familles paimpolaises par des relations homosexuelles (ce terme n'étant pas utilisé à l'époque).

- Louis Marie ARMEZ (1756 - 1845) commandant de la garde nationale de Plourivo et membre de la Haute Cour criminelle

- Charles Louis Marie ARMEZ (2 décembre 1799 Vannes - 11 décembre 1882 Plourivo) sieur du Ruclé maire de Plourivo. Député des Côtes du Nord de 1834 à 1848.

- Louis ARMEZ (19/08/1838 à Paris - 18/09/1917 au Borblanc à Plourivo).

Il est maire de Plourivo en 1871, conseiller général de Paimpol et député des Côtes-du-Nord de 1876 à 1885 et de 1889 à 1917.

Louis Armez est membre de la commission des douanes et de la commission de la marine durant de nombreuses années et il défend les intérêts des gens de mer et du personnel de la marine marchande. Lors de la crise du 16 mai 1877, il est l'un des 363 députés qui s'opposent au gouvernement de Broglie.

Louis Armez est le fils de Charles Louis Marie Armez (1799 - 1882), maire de Plourivo. Il est le petit-fils de Louis Marie Armez (1756 - 1843) qui occupa les mêmes fonctions. Son arrière grand-père était Jean Armez (1704 - 1803), riche négociant et armateur de Paimpol. Il était le père de Robert Armez (1875-1927), diplomate et de André Armez (1886-1963).

Son grand oncle fut Nicolas Armez, révolutionnaire célèbre qui fut le premier préfet des Côtes-du-Nord dont il définit les limites et qui aurait acquis la tête momifiée de Richelieu. Louis Armez rapportait parfois cette tête à Paris pour la montrer à ses collègues de l'Assemblée Nationale.

Jean Armez, Louis Marie, Charles Louis Marie et Louis.
Jean Armez, Louis Marie, Charles Louis Marie et Louis.
Jean Armez, Louis Marie, Charles Louis Marie et Louis.
Jean Armez, Louis Marie, Charles Louis Marie et Louis.

Jean Armez, Louis Marie, Charles Louis Marie et Louis.

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Marcel CACHIN, un breton dans le mouvement ouvrier...

Publié le 26 Mai 2010 in Histoire contemporaine

 

 

Marcel_Cachin_en_1936-copie-1.jpgAu XXe siècle, la gauche et le communisme se sont implantés dans certaines zones de Bretagne, particulièrement dans les campagnes du Trégor-Goëlo et de haute Cornouaille. Un développement auquel n’était pas étranger le Paimpolais Marcel Cachin, fondateur du Parti communiste français et directeur de l’Humanité.

Marcel Cachin est né le 20 septembre 1869, dans le petit bourg de Plourivo, à côté de Paimpol. Son père est gendarme, sa mère est fileuse de lin et originaire du petit hameau de Pen-an-Hoat. Élève brillant, le jeune Marcel Cachin suit des études au lycée de Saint-Brieuc, puis de Rennes. Il poursuit ses études de Lettres à la faculté de Bordeaux, où il restera quinze ans comme professeur.

 

Fondateur de la SFIO

Issu d’un milieu modeste et sensible aux questions sociales, il s’engage très tôt dans le mouvement socialiste et au Parti ouvrier français, auprès de Jules Guesde et Paul Lafargue. En 1900, il rentre au conseil municipal de Bordeaux. À Amsterdam, en 1904, il se prononce pour l’unification des socialistes français, alors divisés en de nombreux groupes, ce qui sera chose faite l’année suivante, avec la création de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO), dont Marcel Cachin devient le délégué à la propagande. Pendant six ans, il parcourt la France où ses talents d’orateurs et sa voix chaude et cuivrée font vibrer les foules.

Dès les années 1900, il s’engage également contre le colonialisme et entreprend en 1908 et 1911, des voyages en Algérie, dont il fait de nombreux compte-rendus, où il dénonce les excès des colons et de l’administration L’année suivante, il remplace Paul Lafargue comme rédacteur de l’Humanité. En 1914, il est élu député du XVIIIe arrondissement de Paris. En août 1914, la Première guerre mondiale débute. Marcel Cachin fait partie des socialistes qui se prononcent pour l’union sacrée et pour la défense nationale. Il s’occupe alors des questions de ravitaillement et des baux et loyers.

À cette époque, Marcel Cachin accepte également de mener des missions à l’étranger. En 1915, il est chargé d’approcher Mussolini, qui est alors socialiste. Il le persuade de mener une campagne en faveur de l’entrée en guerre des Italiens avec la France et la Grande-Bretagne. En 1917, avec deux autres députés socialistes, il est à Saint-Pétersbourg pour persuader Kerensky et le gouvernement russe provisoire de continuer la guerre. Mais l’armée russe est écrasée, ce qui précipite une nouvelle révolution, menée cette fois par les bolcheviks.

 

Directeur de l’Humanité

Après la guerre, marcel Cachin devient le 27 décembre 1918 directeur de l’Humanité. Il le restera jusqu’à sa mort. En 1920, il est en Russie où il rencontre les dirigeants communistes. Il en revient enthousiaste et entreprend de convaincre les socialistes français du bien fondé des vues soviétiques. Au congrès de Tours, le 29 décembre, la majorité des délégués choisit d’adhérer à la Troisième internationale communiste. Une faction cependant choisit de maintenir la SFIO et de rester fidèle à la social-démocratie.

Marcel Cachin est nommé au comité directeur du tout nouveau Parti communiste français (PCF). En 1924, il est élu membre du comité exécutif de l'Internationale communiste. Ce sera pour lui l'occasion de contacts nouveaux avec les représentants des partis communistes du monde entier. Pour beaucoup, Marcel Cachin qui restera toute sa vie fidèle à Joseph Staline, est considéré comme l’homme de Moscou. Il devient alors, et jusqu’à la fin de sa vie, l’une des bêtes noires des Trotskistes. Cette année-là, il est également condamné à un an de prison pour avoir appelé à ne pas participer à la guerre du Rif. Dans les années 1930, le parti communiste ne cesse de jouer un rôle croissant. Régulièrement élu député, Marcel Cachin sera l’un des artisans de la mise en place d’un front populaire avec les socialistes et les radicaux.

 

Attaché à la Bretagne

Toute sa vie, Marcel Cachin est resté très attaché à sa Bretagne natale, où il faisait de nombreux séjours. Dans les années 1920 et 1930, le PCF analyse d’une manière favorable le développement d’un mouvement autonomiste. Une attitude qui s’explique par la politique soviétique de respect des nationalités, ainsi que par l’engagement du parti communiste alsacien en faveur de l’autonomie de cette région, suite à sa réintégration à la France après 1918. En 1932, l’Humanité est ainsi l’un des rares journaux à ne pas condamner l’attentat de Rennes contre le monument de l’union de la Bretagne à la France. Par ailleurs, Marcel Cachin est l’ami de Yann Sohier, fondateur du mouvement d’instituteurs laïcs en faveur de l’enseignement du breton, que Cachin considérait comme « la langue des paysans et des socialistes bretons ».

À la fin des années 1930, Marcel Cachin prend la tête du groupe des Bretons émancipés, une organisation communiste implantée dans l’importante diaspora bretonne en banlieue parisienne. Il dirige notamment la revue War Zao (debout), où l’écrivain Abeozen écrit régulièrement des chroniques en breton. Dans le premier numéro, en juin 1937, il écrit ainsi : « Nous sommes décidés à défendre le legs émouvant des générations qui ont fait des Bretons ce qu’ils sont aujourd’hui. La langue bretonne, la culture bretonne, la tradition bretonne, l’histoire bretonne, nous voulons ici les respecter et les faire aimer. » Marcel Cachin revient également régulièrement en Bretagne pour participer à des réunions politiques et ainsi accompagner le développement du communisme dans la péninsule.

 

Emprisonné par les Allemands

En 1939, le PCF est interdit en raison du pacte germano-soviétique. Marcel Cachin se réfugie dans sa maison en Bretagne, dans son Goëlo natal, à Lancerf. Les Allemands viennent l’y arrêter en août 1941. Il est incarcéré à la prison de Saint-Brieuc, puis à celle de Rennes. Les Allemands diffusent alors un document dans lequel il désavoue les attentats contre l’occupant, ce qui provoque de vives polémiques. Marcel Cachin affirme qu’on a abusé de sa signature. Libéré, il rentre à Paimpol, puis disparaît et vit caché en région parisienne, jusqu’en 1944.

À la libération, Marcel Cachin reprend ses activités politiques et parlementaires. Il se fait régulièrement élire sous la Quatrième république. Il continue également ses activités journalistiques. Malgré son grand âge, il a en effet conservé toutes ses qualités d’orateur. En 1957, il se voit décerner l’ordre de Lénine, à 88 ans. Il meurt le 20 février 1958, à Choisy-Le-Roi, après soixante-dix ans de militantisme à l’extrême-gauche.

Il me revient une anecdote que mon père Emile m'a raconté et qui concernait Marcel Cachin, il lui arrivait, étant receveur des postes à Plourivo, de récupérer des lettres destinées à Marcel Cachin et de les cacher dans le guidon de son vélo afin que les allemands ne puissent les récupérer !.

 

 

 Les campagnes rouges de Bretagne

Le sociologue Ronan Le Coadic a étudié, dans les années 1980, ce qu’il a nommé les « campagnes rouges de Bretagne », les zones ou le parti communiste s’est particulièrement développé au XXsiècle. Il a mis en évidence une « diagonale de la contestation » qui englobe le sud du Finistère, notamment certains ports du pays bigouden, le centre Bretagne et le Trégor-Goëlo. Le communisme breton est assez original dans le sens où il a pris ici une forme essentiellement rurale. Dans les années 1920 et 1930, les communistes sont ainsi devenus populaires en s’opposant, parfois de manière musclée, aux expulsions de fermiers. La guerre a marqué une nouvelle étape du développement communiste, avec les maquis de francs-tireurs partisans (FTP). Le premier maquis de Bretagne s’est ainsi constitué à Spézet, en 1943, avec des militants communistes. Après guerre, les communistes ont capitalisé politiquement leur engagement dans la Résistance et vont se constituer un bastion électoral, notamment dans le sud-ouest des Côtes d’Armor. Le PCF est ainsi resté hégémonique dans des cantons comme celui de Callac jusqu’aux années 1990, avant de connaître un irrémédiable déclin. Mais la forte implantation de la gauche dans ces régions constitue un incontestable héritage de ces campagnes rouges de Bretagne.

 

 

Pour en savoir plus :

Stéphane Courtois, Marc Lazar, Histoire du parti communiste français, Paris, presses universitaires de France, 2000

Collectif sous la direction de Gilles Candar, Histoire des gauches en France, La Découverte, 2005.

Ronan Le Coadic, les Campagnes rouges de Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 1990. 

 

Affaire Seznec

Plourivo est fréquemment connue par le biais d’une affaire judiciaire qui fait grand bruit depuis un siècle. Il s’agit de l’affaire Seznec. En effet, le disparu, Pierre Quémeneur, conseiller général dans le Finistère, était durant la première guerre
mondiale propriétaire du manoir de Traou Nez. Il était question que ce manoir, assorti de 90 hectares de bois, soit vendu à Guillaume Seznec, lui-même propriétaire d’une scierie à Morlaix (29). Les deux hommes se lancent cependant dans un autre projet : la revente après-guerre de voitures laissées à Brest par l’armée américaine. C’est semble-t-il au cours de la conduite d’un véhicule vers Paris que Quémeneur disparait sans laisser de trace. Seznec sera accusé et condamné au bagne, bien qu’il ait toujours clamé son innocence. La recherche du corps de Quémeneur a connu un épisode dans les bois de Penhoat, dont se souviennent les plus anciens habitants. Mais le mystère reste profond.

Le "manoir de Traou Nez" le départ (?) de l'affaire Seznec.
Le "manoir de Traou Nez" le départ (?) de l'affaire Seznec.

Le "manoir de Traou Nez" le départ (?) de l'affaire Seznec.

CHRISTIAN LE GAC : PLOURIVO... LE DEBUT DE MON HISTOIRE...

Morlaix (29) street art : Guillaume Seznec

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Roberta Laurie « Betty », celle qui fut la Comtesse de Mauduit

Née en Ecosse au début du siècle, Roberta Laurie suivit toute jeune aux Etats-Unis son père.

Venue en France après la première Guerre Mondiale, elle épousa le Comte Henry de Mauduit, administrateur des Colonies, qui avait eu au front une très belle conduite.

Les deux époux firent l’acquisition, aux environs de Paimpol, de l’antique demeure seigneuriale du Bourblanc qui, datant du haut Moyen-âge, était la propriété d’un paysan, n’étant intéressé que par les terres qui l’entourent, celui-ci avait laissé le château dans le plus grand état d’abandon.

Héritière d’un de ses oncles, « Betty », c’est ainsi que ses amis appelaient, la Comtesse de Mauduit, le remit complètement en état et fit du parc une petite merveille.

Quand au mois de juin 1940, vint la défaite de la France, elle encouragea son mari à passer en Angleterre pour y reprendre le combat. Parti à bord d’un petit voilier, Henry de Mauduit fut arraisonné au large de la côte de Cornouaille par le « Kelly » que commandait Lord Louis Mountbatten, lequel rendit visite après la victoire au château de Bourblanc et à cette occasion, fut scellé le « jumelage » entre Paimpol et Romsey, ville voisine de « Broadlands », demeure de Lord Louis Mountbatten.

S’étant engagé aux Forces Françaises Libres, Henry de Mauduit servit dans le Bataillon Parachutiste et à ce titre, fut un des tous premiers à sauter en Bretagne après le débarquement de Normandie. Mis à la disposition du Colonel Rémy en début du mois d’août 1944 par son Chef, le Commandant Bourgoin, il fit partie de l’escorte du Spécial Air Service attaché aux services Spéciaux que le Colonel Rémy commandait et qui entra dans Paris le 25 août 1944.

S’étant rendu entre-temps au château, Henry de Mauduit avait appris que sa femme avait été arrêtée et déportée en Allemagne.

Faisant partie du Réseau « Shelburn » dépendant du M.I.9, elle avait hébergé un grand nombre d’aviateurs de la Royal Air Force et de l’U.S. Air Force, abattus au cours de raids sur des objectifs ennemis. Il lui advint d’en avoir trente-huit autour de sa table pour fêter l’anniversaire d’un des leurs dans sa vaste salle à manger. Au-dessus de la haute cheminée en granit, était le drapeau Français, à gauche l’Union Jack et à droite la Star and Stripes Banner.

Pour nourrir ses pensionnaires, Betty de Mauduit faisait elle-même la cuisine, afin de fournir la viande, tel ou tel « Rancher » du Texas tuait des veaux dans son bois.

Au soir du 12 juin 1943, alors qu’elle hébergeait ce jour-là cinq aviateurs, le château fut encerclé par le SS. Il y avait tant de coins et de recoins dans cette vieille demeure que leur perquisition fut infructueuse et durant la nuit, les cinq pensionnaires furent évacués vers un autre gîte. Mais le lendemain les SS revirent et la Comtesse de Mauduit fut incarcérée à la prison de Saint Brieuc, où elle avait mis sur sa tête un fichu jaune avec en surimpression des avions bleus, blancs et rouges, avec le texte « Nous reviendrons ». De là, elle fut transférée à la prison de Rennes. Subissant de terribles interrogatoires de la Gestapo et bien que torturée, elle n’avoua jamais. Elle fut transférée au fort de Romainville, où elle apprit que la mère et les cinq sœurs du Colonel Rémy étaient emprisonnées, puis, elle fut transférée au Konzentrationslager de Ravsenbrük, d’où elle fut envoyée dans une usine de Leipzig en « Commando » de travail forcé. C’est là où elle fit libérée par l’Armée Américaine, non sans avoir été mise en secret car, pour s’être amusée à interpeller un « G.I. » du Texas avec l’accent, elle fut prise pour une espionne par la Military Police.

La Comtesse Roberta de Mauduit est morte le 1er août 1975, dans l’église de Plourivo dont dépend le château du Bourblanc, le Colonel Rémy fit inaugurer en présence des ses amis de la Royal Air Force et de l’U.S. Air Force une grande plaque de cuivre qui honore sa mémoire.

Le jour même où le Colonel Rémy allait se rendre aux obsèques de la Comtesse Roberta de Mauduit, son notaire l’informa à sa stupéfaction, qu’elle avait fait de lui son légataire universel pour la part qui lui revenait. Le colonel Rémy n’a accepté ce legs, qu’à la condition que tout ce qui lui reviendrait irait aux œuvres charitables auxquelles sa femme Edith et lui étaient attachés.

Voici le texte qu’a écrit le Colonel Rémy, à la disparition de la Comtesse Roberta Maudit, dit « Betty ».

« Pour nous autres, ses camarades du combat contre l’envahisseur.

De même, pour ceux qu’elle accueillait dans son château du Bourblanc,

Aviateur alliés abattus au cours d’un raid, que mille complicités avaient réussi à soustraire aux recherches de l’ennemi et qui attendaient d’être rapatriés en Angleterre, la Comtesse de Mauduit était « Betty ».

Le risque qu’elle courait était mortel, car le Reichsmarchall Göring grand maître de la Luftwaffe, s’avait bien que la formation ‘un équipage de bombardier ou d’un pilote de chasse demandait beaucoup plus de temps que la construction de l’avion lui-même. À l’Abwerh comme à la Gestapo, des agents étaient spécialement entraînés à la chasse aux « hébergeurs ».

Pour qui tombait entre leurs mains, la condamnation était certaine et se traduisait, dans la plus faible des hypothèses, par l’enfer de la déportation.

De ces aviateurs, « Betty » en hébergea jusqu’à trente quatre à la fois, garçons difficiles à tenir surtout quand ils venaient du Texas ou la Californie, où les distances sont immenses, se croyant déjà tirés d’affaires puisque leur hôtesse était Américaine comme eux et que la côte Anglaise leur semblait à portée de la main. Mon ami Val Wiliams qui, au début de l’année 1943 , vint jeter les bases de ce qui serait un jour le réseau d’évasion Shelburn, m’a dit comment il dut menacer d’expulsion pure et simple les hôtes de « Betty » pour les ramener aux saines notions de la discipline. Bientôt capturé par l’adversaire, il parvint à s’évader de la prison de Rennes et fut l’un des premiers à être conduit à l’anse Cochat, aujourd’hui célèbre sous le nom de la « plage Bonaparte », pour être évacué, blessé, vers l’Angleterre.

Huit jours après lui, le 12 juin 1943, « Betty » était arrêtée à son tour, incarcérée à Saint-Brieuc et transférée à Rennes où après de nombreux interrogatoires elle fut jugée et condamnée à mort. Sa peine ayant été commuée, elle fut déportée à Ravensbrück.

Une grande pudeur l’a toujours empêchée de faire devant moi la moindre allusion à ses souffrances.

Jeudi prochain 7 août, à 11 heures, une messe sera célébrée dans l’église de Plourivo pour le repos de son âme. Tout me laisse à penser, pour avoir eu le privilège d’être de ses amis, que notre chère « Betty » connaît déjà la vraie paix, qu’elle a si bien méritée. À nous autres, vivants, il reste un devoir à accomplir par le dernier hommage que nous lui rendrons ce jour là. Dans son extrême modestie, elle n’aurait jamais songé à souhaiter que nos trois couleurs, symbole d’une nation dont elle avait fait sa nouvelle patrie, où elle souhaitait mourir et être inhumée, accompagneraient ses obsèques. J’espère de tout cœur que notre drapeau, qu’elle a si bien servi, sera présent, dans d’aussi nombreuses mains qu’il se pourra. »

Rémy

Une Française Libre

Roberta Laurie épouse de Mauduit

Naissance : 24 septembre 1899 - Polwarth, Edinburgh, Ecosse

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en juillet 1940

Affectation principale : Résistance intérieure / Pat O'Lear

Grade atteint pendant la guerre : P2

Décès : 1er aout 1975 -

Après POURIVO, ma vie continue à PAULE à partir de 1948 !.

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