17 août 2024
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J'ai eu le plaisir, il y a quelques années, de publier sur mon blog, un article : PUBLICITES ET HISTOIRE DE FRANCE. Cet article reprenait énormément de publicités anciennes ayant un lien avec nôtre Histoire de France depuis l'âge des cavernes jusqu'à presque aujourd'hui. Si vous ne l'avez pas lu, vous serez plus que surpris !.
Je me pose la question aujourd'hui... Pourquoi ne pas ressortir des publicités anciennes utilisant des "cousins". Je ne vais pas vous démontrer le lien avec nôtre généalogie et sans doute aussi la vôtre pour beaucoup d'entre vous, prenez le temps de prendre chacun des personnages ci-dessous et cherchez dans Généanet , en remontant le temps, le lien avec... vôtre généalogie !.
Dommage que je ne puisse pas reprendre des personnages comme Clémenceau et bien d'autres, mais vous les retrouverez dans l'article cité plus haut.
Les cousins : Nicolas II de Russie, Victor Emmanuel III d'Italie, Léopold le roi des belges, Alphonse XIII d'Espagne.
Nos "cousins" Nicolas II et Guillaume II...
L'auditoire de la Boîte à Fursy se compose de: Chamberlain, Paul Kruger le Président du Transvaal, la reine Wilhelmine des Pays Bas, Edouard VII,, Brisson, de Freycinet, le commandant Marchand, Liane de Pougy, Rochefort, Caillaux, la belle Otéro et Léopold de Belgique.
Nombreuses publicités avec utilisation de la reine Victoria...
Sur cette publicité évoquant l'entente cordiale, nous retrouvons les personnages Armand Fallières et Edouard VII..
Pour la publicité pour le cognac Frapin, Léopold II et Edouard VII sont transformés en rois de coeur...
Cousinage avec l'ennemi d'alors Guillaume II mais pas avec Clémenceau...
VOIR dans mon article "LA LISTE DES COUSINAGES", vous y retrouverez certains des personnages ci-dessous :
LES VALOIS "COUSINS"...
Charles V, roi de France et "cousin" fils de Jean II Le Bon et Bonne de Luxembourg, frère de Louis 1er d'Orléans qui suit, de Louis 1er d'Anjou ( qui, lui est un aïeul)et de Philippe II de Bourgogne dit Philippe Le Hardi (1342 - 1404).
Charles V, dit le Sage, né le au château de Vincennes et mort le au château de Beauté (actuelle Nogent-sur-Marne), fils de Jean II le Bon, est roi de France de 1364 à 1380, troisième représentant de la dynastie des Valois, qui règne sur la France depuis 1328.
Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans. Il parvient à récupérer la quasi-totalité des territoires perdus par son père Jean II et son grand-père Philippe VI, à restaurer l'autorité royale et à sortir le royaume d'une période difficile marquée par les défaites de Crécy (1346) et de Poitiers (1356), par un conflit avec le roi de Navarre Charles II le Mauvais et par l'épidémie de peste noire des années 1347-1351, qui touche la quasi totalité de l'Europe.
Très instruit, il est connu pour avoir fondé la première librairie royale, ancêtre de la Bibliothèque nationale de France.
En 1349, il est le premier prince royal à recevoir le titre de dauphin, en tant que fils aîné et héritier présomptif, à la suite de l'achat du Dauphiné de Viennois, jusque là fief du Saint-Empire romain germanique.
Il accède aux responsabilités dès 1357, lorsque Jean le Bon, prisonnier des Anglais depuis la défaite de Poitiers, est transféré en Angleterre (pour trois ans). Mais son pouvoir est contesté par le roi de Navarre, qui continue de revendiquer la couronne de France en tant que petit-fils de Louis X le Hutin, et par le prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, qui souhaite un renforcement du rôle des états généraux du royaume.
Il réussit à conserver la couronne à la maison de Valois bien que le pays sombre dans la guerre civile. Sacré roi de France en 1364après la mort de son père à Londres, il restaure l'autorité royale en la fondant sur l'État de droit et en poursuivant une politique de monnaie stable instaurée par les conseillers de son père. Un parallèle est très vite établi entre son règne et celui de Saint Louis, référence du bon gouvernement à l'époque.
Il dote ses frères d'apanages afin d'éviter qu'ils complotent contre lui. Le plus célèbre est celui qu'il cède en 1363 à Philippe le Hardi, le duché de Bourgogne, créant ainsi la maison de Valois-Bourgogne, avec laquelle ses successeurs seront souvent en conflit, notamment sous les ducs Philippe le Bon et Charles le Téméraire.
Il instaure des impôts durables qui lui permettent de doter la France d'une armée permanente, qui, associée à celles de ses frères, lui permet de débarrasser le royaume des Grandes Compagnies de mercenaires démobilisés, puis de vaincre les Anglais, victoire aussi acquise grâce à une action diplomatiques auprès de la noblesse de Guyenne (fief de France tenu par le roi d'Angleterre), et en isolant celui-ci du reste de l'Europe. Il promeut aussi l'idée de sentiment national, transformant les Anglais en envahisseurs.
Son règne est enfin marqué par le Grand Schisme d'Occident, qu'il n'a pas pu ou voulu empêcher.
Il est le fils de Jean II le Bon (1319-1364), fils lui-même de Philippe de Valois (1293-1350), qui devint roi de France en 1328 sous le nom de Philippe VI, après la mort de Charles IV le Bel, dernier représentant mâle de la dynastie des Capétiens. La cour de France décide à ce moment d'exclure de la succession les princesses royales que sont Jeanne (1312-1349), fille de Louis X le Hutin, et surtout Isabelle, fille de Philippe IV le Bel, car elle est l'épouse du roi d'Angleterre Édouard II et la mère d'Édouard III. Philippe de Valois, étant le parent mâle le plus proche du dernier roi, en tant que petit-fils de Philippe III le Hardi, devient donc roi, mais cette succession est contestée, notamment par Édouard III (1312-1377), roi à partir de 1327.
La mère de Charles V est Bonne de Luxembourg (1315-1349), fille de Jean de Luxembourg, roi de Bohême, fils de l'empereur Henri VII, et sœur de Charles de Luxembourg (1316-1378), empereur sous le nom de Charles IV à partir de 1347. Jean de Luxembourg, dit l'Aveugle, trouve la mort à Crécy en 1346. Bonne de Luxembourg meurt de la peste, ainsi d'ailleurs que Jeanne de Bourgogne (1293-1349), épouse de Philippe VI et mère de Jean le Bon.
Descendance
Marié à Jeanne de Bourbon, avec laquelle il partage des liens de consanguinité, le 8 avril 1350 ; il a huit enfants dont deux seulement atteignent l'âge adulte :
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Jeanne (1357-1360), morte en l'abbaye de Saint-Antoine-des-Champs, et inhumée en l'église abbatiale, dans le même tombeau que sa sœur cadette, Bonne de France, décédée quelques jours après ;
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Bonne (1360-1360), inhumée en l'église abbatiale de Saint-Antoine-des-Champs, dans le même tombeau que sa sœur aînée, Jeanne de France. La tête de son gisant, seul vestige du tombeau, est conservé au musée Mayer van den Bergh d’Anvers ;
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Jean (né et mort en 1366) ;
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Charles (1368-1422), roi de France sous le nom de Charles VI à la mort de son père en 1380 ;
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Marie (1370-1377), accordée par traité en 1373 et par contrat de mariage ratifié en 1375 avec Guillaume d'Ostrevant (futur Guillaume II, duc de Bavière-Straubing, alias Guillaume IV, comte de Hainaut) ;
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Louis (1372-1407), d'abord duc de Touraine en 1386 puis qui reçoit en 1392 le duché d'Orléans en apanage sous le nom de Louis Ier ;
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Isabelle (1373-1378) ;
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Catherine (1378-1388) qui devient comtesse de Montpensier en 1386 à la suite de son mariage (non consommé) avec Jean de Berry, comte de Montpensier, fils et héritier de Jean, duc de Berry.
Charles V aurait eu deux bâtards :
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Oudard d'Attainville, bailli de Rouen. On perd sa trace après 1415 ;
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Jean de Montagu alias Montaigu (v. 1363-1409), fils de Biette de Casinel, il est grand maître de France. La filiation est incertaine. Son parrain est le roi Jean II le Bon, alors que celui-ci était encore duc de Normandie selon une source incertaine.
Louis Ier d'Orléans, né le à Paris et mort assassiné le dans la même ville, fils du roi Charles V (1338-1380) et frère cadet de Charles VI (1368-1422), est un prince de la maison capétienne de Valois, duc d'Orléans de 1392 à 1407.
Fondateur de la deuxième maison d'Orléans, Louis d'Orléans est le père du duc et poète Charles d'Orléans, le grand-père de Louis XII et l'arrière-grand-père de François Ier.
Membre du conseil de régence institué en 1392 pour suppléer son frère atteint de démence, Louis se trouve en conflit avec les ducs de Bourgogne Philippe le Hardi (1342-1404), puis Jean sans Peur (1371-1419), ses oncle et cousin. Il est assassiné en 1407 sur l'ordre de ce dernier, ce qui provoque la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, qui interfère avec la reprise de la guerre franco-anglaise dans les années 1410.
Des rumeurs lancées par le parti anglo-bourguignon affirment alors que Louis d'Orléans est le père biologique du dauphin Charles (1403-1461), justifiant ainsi son éviction de la succession par le traité de Troyes en 1420 et l'avènement de Henri VI d'Angleterre à la mort de Charles VI.
Philippe de France, premier duc Valois de Bourgogne, dit « Philippe le Hardi », né le à Pontoise et mort le à Hal (Hainaut), est le quatrième et dernier fils du roi Jean II de France, dit « Jean le Bon », et de Bonne de Luxembourg. Il est, de 1363 à 1404, le premier duc de Bourgogne de la maison de Valois.
La bravoure dont il fait preuve lors de la défaite française de Poitiers, en 1356, alors qu'il est tout juste âgé de quatorze ans, lui vaut le surnom de « Hardi ». Il est appelé un temps Philippe « sans Terre » mais son père le récompense au retour de sa captivité londonienne en lui conférant, en 1360, la Touraine en apanage. En 1363, le roi lui concède le duché de Bourgogne, dont il avait hérité à la mort du dernier duc capétien de Bourgogne, Philippe de Rouvres (décédé sans descendance à l'âge de 15 ans). Son mariage, le dans l'église Saint-Bavon de Gand avec Marguerite de Male, veuve du précédent duc de Bourgogne et riche héritière présomptive des comtés de Flandre, d'Artois, de Rethel, de Nevers et du comté de Bourgogne, puis la mort de son beau-père Louis de Male en 1384, le rendent maître de nombreux territoires, apportés en dot par sa femme.
Maître de la Flandre, de l'Artois, de Rethel, des seigneuries de Malines et de Salins, de terres champenoises, de Nevers et de la baronnie de Donzy, Philippe a également sous son autorité le duché de Bourgogne et le comté de Bourgogne (terre relevant du Saint-Empire) qui vont, pendant un siècle, suivre à nouveau une destinée commune. La possession de cet ensemble territorial considérable fait de lui le plus puissant des « sires des fleurs de lys », le premier des pairs de France.
Cet amateur d'art, mécène fastueux, passionné par l'architecture, mais aussi homme politique habile, avisé et subtil, mène la politique bourguignonne avec prudence — « Il voyait loin » écrit le chroniqueur Jean Froissart dans ses Chroniques ; Christine de Pizan, autre témoin de l'époque, souligne son « souverain sens et conseil ». Philippe jette les bases d'un État bourguignon puissant qui, à son apogée, se dresse en rival du royaume de France, allant jusqu'à le mettre en péril. Il ouvre une page prestigieuse de l'histoire de la Bourgogne, et la dynastie des Valois de Bourgogne, qu'il fonde, règne plus d'un siècle.
Mariage avec Marguerite de Flandre
La fille et l'unique héritière du comte Louis II de Flandre, restée veuve après le décès de Philippe de Rouvres, fait l'objet, dès 1362, des avances d'un prince de la maison d'Angleterre, le comte de Cambridge Edmond de Langley, fils d'Édouard III. L'union qui se prépare se révèle fort avantageuse dans l'intérêt des deux partis. Bien que de mouvance française, la Flandre a tissé des liens économiques étroits avec l'Angleterre. L'industrieuse Flandre a un besoin vital de la laine fournie par les élevages de moutons anglais pour ses marchands drapiers. Une interdiction d'exportation de cette matière première entraînerait la ruine de l'économie flamande. Un contrat de mariage est conclu : le roi Édouard III s'engage à céder Calais et Ponthieu au comte de Cambridge et à verser à Louis de Male 175 000 livres tournois. Le , il fiance Marguerite, avec Edmond de Langley. Cette union, qui permet à l'Angleterre de capter dans sa sphère d'influence la Flandre, représente pour la France une grosse menace qui n'a pas échappé au roi Charles V, tout nouvellement couronné. Ce dernier ne peut admettre que l'héritière, non seulement de la Flandre mais aussi, par sa grand-mère Marguerite de France, des comtés d'Artois, de Nevers, de Rethel, de Bourgogne (Franche-Comté) et de quantités de seigneuries moindres, remette un pareil ensemble territorial à un fils d'Édouard III.
Cependant, les fiancés sont consanguins au 4e degré, et une dispense papale est nécessaire pour réaliser ce mariage anglo-flamand. Charles V use de toute son influence auprès du pape avignonnais Urbain V pour le faire échouer. Après un ballet diplomatique à Avignon, où Français et Anglais intercèdent, Urbain V refuse d'accorder cette dispense et fait défense au clergé, soit de France, soit d'Angleterre, de procéder au sacrement. Louis de Male et Édouard III s'inclinent devant cette décision. La bataille diplomatique continue cependant jusqu'au , date à laquelle Charles V réussit à obtenir une dispense pour marier, cette fois, son frère Philippe le Hardi à Marguerite de Male — qui est pourtant sa cousine. Mais Louis de Male résiste et il faut son accord pour ce mariage. L'intervention de sa mère Marguerite, la fille de feu le roi Philippe V, qui ne peut accepter le risque de démembrement du royaume de France, emporte la décision. Mais les intenses tractations franco-flamandes qui ont précédé l'accord donné par Louis de Male l'ont été au prix de lourds sacrifices pour la couronne. Ainsi, comme le souligne Joseph Calmette, « pour barrer aux Anglais l'accès à la côte belge le sage roi a dû faire, au-delà de toute prévision, la fortune de son plus jeune frère. » Le souverain s'est en effet résigné à restituer les châtellenies de Lille, de Douai et d'Orchies, annexées jadis au domaine royal par Philippe le Bel en 1304 et à lui verser 200 000 livres tournois.
Le mariage a lieu le à Gand en l'église Saint-Bavon. Cette union permet à Philippe de Bourgogne de prendre contact avec les principales villes de Flandre. Il visite ainsi Lille, Ypres, Bruges, Damme et L'Écluse, constituant déjà des fidélités essentielles pour l'avenir de sa principauté. Tout cet héritage rend le duc de Bourgogne maître potentiel d'un ensemble territorial considérable, et lui ouvre la perspective d'un riche État. La nouvelle et puissante maison de Bourgogne, que la volonté de Charles V, dans le cadre de sa politique anti-anglaise, a fait naître au flanc du royaume, va un jour le mettre en péril.
Descendance
De son mariage avec Marguerite de Flandre, Philippe a dix enfants, dont sept atteignent l'âge adulte :
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Jean sans Peur est l'aîné. Il devient son successeur. Il est né le au palais des ducs de Bourgogne de Dijon ;
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Charles, né en , mort le ;
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Marguerite de Bourgogne, née en , mariée le au comte Guillaume IV de Hainaut, de Hollande et de Zélande ;
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Catherine de Bourgogne, née en 1378, morte le , mariée le au duc Léopold IV d'Autriche (1371-1411) ;
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Bonne de Bourgogne, née en 1379, morte le à l'âge de 20 ans ;
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Antoine de Bourgogne, né en 1384, comte de Rethel, puis duc de Brabant, mort à la bataille d'Azincourt le ;
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Marie de Bourgogne, née en , morte le , mariée en au comte puis duc Amédée VIII de Savoie ;
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Philippe de Bourgogne, né en , mort le à la bataille d'Azincourt, devenu en 1404, par renonciation de ses frères Jean et Antoine, comte de Nevers et de Rethel.
Il inaugure ainsi une politique matrimoniale déjà esquissée par son prédécesseur Philippe de Rouvres, politique que continuent ses successeurs et qui, à partir et autour du duché de Bourgogne, constitue en quelques décennies l'État bourguignon. En mariant en 1385 son fils Jean sans Peur à Marguerite, fille du comte Albert Ier de Hainaut et de Hollande, et sa fille Marguerite à Guillaume IV de Hainaut, fils et héritier d'Albert, il prépare l'union des dites principautés à cet État bourguignon patiemment édifié par son petit-fils Philippe III de Bourgogne (dit « Philippe le Bon »). Il fait aussi entrer par ces mariages la nouvelle dynastie de Bourgogne dans le réseau d'alliances de la maison de Bavière (ou de Wittelsbach) : les autres filles d'Albert de Bavière sont mariées au duc de Gueldre et au roi de Bohême, le futur empereur Venceslas Ier du Saint-Empire, cependant que leur cousine Isabeau de Bavière devient reine de France. D'autre part, il marie ses filles Catherine au duc d'Autriche Léopold IV d'Autriche, et Marie au duc Amédée VIII de Savoie.
Il laisse deux enfants naturels qu'il a de Marie d'Auberchicourt, dame du Risoir et de Bernissart-en-Artois, décédée le , fille de Baudouin d'Auberchicourt, seigneur d'Estaimbourg et de Marguerite de Mortagne-Landas, dame de Bouvignies :
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Henri du Risoir (v. 1360-1409), qui fonde la famille du Risoir ;
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Suzanne de Brabant, qui épouse en 1409 Jacques Wytvliet.
Charles VI, dit « le Bien-Aimé », et, parfois de manière posthume depuis le XIXe siècle, « le Fou » ou « le Fol », né à Paris le et mort dans la même ville le , est roi de France de 1380 jusqu'à sa mort. Fils du roi Charles V et de la reine Jeanne de Bourbon, il est le quatrième roi de la branche de Valois de la dynastie capétienne.
Il monte sur le trône à l'âge de douze ans, alors que son père laisse derrière lui une situation militaire favorable, marquée par la reconquête de la plupart des possessions anglaises en France. D'abord placé sous la régence de ses oncles, les ducs de Bourgogne, d'Anjou, de Berry et de Bourbon, il décide en 1388, âgé de 20 ans, de s'émanciper.
En 1392, alors qu'il conduit une expédition militaire contre le duché de Bretagne, le roi est victime d'une première crise de démence, au cours de laquelle il attaque ses hommes en la forêt du Mans. Quelques mois plus tard, à la suite du Bal des ardents où il manque de mourir brûlé, Charles est de nouveau placé sous la régence de ses oncles, le duc Jean de Berry et surtout le duc de Bourgogne Philippe le Hardi.
Dès lors, et jusqu'à sa mort, le roi alterne périodes de folie et de lucidité. Le pouvoir est détenu par ses influents oncles mais aussi par son épouse, la reine Isabeau de Bavière. Son frère cadet, Louis d'Orléans, aspire également à la régence et voit croître son influence. L'inimitié entre ce dernier et Jean sans Peur, successeur de Philippe le Hardi, plonge le royaume dans une guerre civile au cours de laquelle le roi se retrouve successivement contrôlé par l'un ou l'autre des deux partis.
En 1420, après de nouveaux succès anglais et l'assassinat du duc de Bourgogne, alors que les Bourguignons règnent en maître à Paris et s'allient aux Anglais, Charles VI signe avec ces derniers le traité de Troyes, par lequel il déshérite son fils, le futur Charles VII, et marie sa fille au roi d'Angleterre Henri V, qui devient son successeur.
Sa mort, en 1422 à l'âge de 53 ans, quelques mois après le roi d'Angleterre Henri V, ravive la guerre de Cent Ans.
Mariage et descendance
Il se marie à Amiens avec Isabeau de Bavière le .
Ils ont douze enfants :
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Charles (né et mort en 1386), sans postérité ;
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Jeanne de France (1388-1390), abbesse de l'abbaye de Maubuisson, sans postérité ;
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Isabelle (1389-1409), mariée d'abord en 1396 au roi Richard II d'Angleterre, puis en 1407 au duc Charles Ier d'Orléans, de qui elle a une fille : Jeanne d'Orléans, épouse Jean II, duc d'Alençon, sans postérité ;
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Jeanne (1391-1433), mariée en 1396 à Jean V, duc de Bretagne, et postérité ;
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Charles (1392-1401), premier dauphin, duc de Guyenne, sans postérité ;
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Marie de Valois (1393-1438), abbesse à Poissy, sans postérité ;
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Michelle de Valois (1395-1422), mariée en 1409 à Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, d'où une fille morte jeune, et postérité éteinte ;
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Louis de Guyenne (1397-1415), second dauphin, duc de Guyenne, marié en 1404 à Marguerite de Bourgogne, sans postérité ;
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Jean (1398-1417), troisième dauphin, duc de Touraine, marié en 1415 à Jacqueline de Bavière, sans postérité ;
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Catherine de Valois (1401-1437), reine d'Angleterre par son mariage en 1420 avec Henri V d'Angleterre, et qui épouse secrètement entre 1425 et 1428 Owen Tudor, avec postérité des deux unions ;
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Charles VII (1403-1461), roi de France, épouse en 1422 Marie d'Anjou, et postérité à nos jours ;
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Philippe de France (1407), sans postérité.
Odette de Champdivers (Odinette), sa maîtresse, lui donna une fille qui fut légitimée, Marguerite de Valois, connue sous le nom de demoiselle de Belleville.
Charles VII, dit « le Victorieux » ou « le Bien Servi », né à l'hôtel Saint-Pol à Paris le et mort au château de Mehun-sur-Yèvre, résidence royale située à Mehun-sur-Yèvre, entre Bourges et Vierzon, le , est roi de France de 1422 à 1461. Il est le cinquième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
Charles VII est le fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. Roi indissociable de l'épopée de Jeanne d'Arc, il réussit, au cours d'un long règne de près de quarante ans, presque aussi long que celui de son père et prédécesseur sur le trône (1380 – 1422), à renverser une situation compromise et finalement gagner la guerre de Cent Ans.
La faiblesse psychologique de son père, le roi Charles VI, le conduit à être placé sous tutelle depuis 1392, et les luttes pour le contrôle de la régence et du royaume dégénèrent en une véritable guerre civile à partir de 1407. Henri V d'Angleterre en profite pour pousser ses prétentions sur la Normandie, l'Aquitaine, et même le royaume de France tout entier, avec succès : il remporte notamment la bataille d'Azincourt (1415) et prend le dessus pour les années suivantes.
En 1418, Charles est comte de Ponthieu et dauphin, et il échappe à la capture (voire à la mort) lors de la prise du pouvoir par les Bourguignons à Paris. Il se réfugie à Bourges où il se proclame lui-même régent du royaume de France, au motif de l'indisponibilité de son père atteint de folie et tombé au pouvoir de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Charles négocie avec ce dernier mais lors d'une rencontre sur le pont de Montereau le , Jean est assassiné, les bourguignons accusent le dauphin malgré ses dénégations et Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur et nouveau duc de Bourgogne, fait alliance avec les Anglais.
Cette alliance aboutit le au traité de Troyes, qui, à l'instigation du nouveau duc de Bourgogne et avec la complicité de la reine Isabeau de Bavière (mère de Charles), déshérite le dauphin Charles et désigne comme régent du royaume et prochain successeur du roi de France Charles VI le roi d'Angleterre Henri V, qui épouse le 2 juin la sœur de Charles, Catherine de Valois, fille de Charles VI et d'Isabeau. Henri V est donc quasiment assuré de l'emporter dans la guerre qui continue (car Charles et ses partisans ne cèdent pas), mais il meurt peu après avoir pris Meaux d'une maladie contractée pendant le siège, le .
À la mort de Charles VI deux mois plus tard, le , le parti plantagenêt revendique donc le titre de roi de France pour le fils de Henri V mais il n'a que dix mois et ne peut être sacré. Charles qui ne reconnait pas le traité de Troyes se proclame roi de France sous le nom de Charles VII, le , en la cathédrale de Bourges.
Charles VII devient le souverain d'un royaume toujours en proie à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, soutenus par les premiers mais contesté par les seconds alliés aux anglais. Il ne tient quasiment rien au nord de la Loire et, replié dans son duché de Berry, il est surnommé par dérision « roi de Bourges » par ses ennemis. Sa situation dynastique, politique et militaire s'améliore nettement grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc. Celle-ci participe à la levée du siège d'Orléans en , dirige la campagne de la Loire culminant à la victoire décisive de Patay et enfin conduit Charles VII vers Reims, à travers des territoires bourguignons, pour y être sacré le .
La capture de Jeanne et sa mort le n'interrompent pas les succès de Charles, qui réussit à mettre fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons en concluant avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon le traité d'Arras de 1435.
Charles VII s'emploie à restaurer l'autorité royale en s'affirmant comme le gardien des droits de l'Église de France par la Pragmatique Sanction de Bourges en 1438, et en brisant la révolte des grands féodaux lors de la Praguerie de 1440. Il tente également de rétablir l'économie grâce à l'aide de son grand argentier Jacques Cœur.
L'armée royale est réorganisée par la création des compagnies d'ordonnance le , donnant naissance à l'armée française permanente. Charles VII peut ainsi se consacrer à la guerre contre les Anglais, achevant à terme de les chasser du royaume par la victoire finale de Castillon, en 1453, qui clôt militairement la guerre de Cent Ans.
Souvent critiqué par la postérité pour avoir censément ralenti la reconquête du royaume, relancée notamment par Jeanne d'Arc, et pour avoir abandonné celle-ci à son sort, le roi cautionne néanmoins en 1456 le procès en nullité de la condamnation de la Pucelle, qui la lave solennellement de toute accusation d'hérésie
Descendance de Charles VII
Enfants légitimes de Charles VII et de Marie d'Anjou
Il n'a pas vingt ans lorsqu'il épouse le à Bourges, dans la cathédrale Saint-Étienne, Marie d'Anjou. Ils eurent quatorze enfants :
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Louis ( – ), qui lui succède sous le nom de Louis XI, et postérité ;
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Jean, (né et mort le ), sans postérité ;
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Radegonde (Chinon, août 1428 – 1445), sans postérité ;
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Catherine (vers 1428 (parfois 1431-1432, selon les sources) – ), qui épouse en 1440 le futur duc de Bourgogne Charles le Téméraire, union sans postérité ;
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Jacques (1432 – 1437) ; sans postérité ;
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Yolande ( – ), qui épouse le futur duc Amédée IX de Savoie en 1452, et qui, à la mort de ce dernier, devient régente de Savoie ; d'où la suite des ducs de Savoie jusqu'en 1496, et descendance dans les Bade-Hochberg-Neuchâtel, Orléans-Longueville-Neuchâtel, Savoie-Carignan puis les rois d'Italie, et dans les de Luynes, Goyon-Matignon-Grimaldi de Monaco, Colbert de Seignelay, Montmorency-Luxembourg ; aussi dans les Laval-Montfort puis les La Trémoille ;
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Jeanne (1435 – 1482), qui épouse en 1452 le futur duc Jean II de Bourbon, sans postérité ;
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Philippe (1436 – 1436), sans postérité ;
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Marguerite (1437 – 1438), sans postérité ;
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Jeanne ( – ), sans postérité ;
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Marie ( – ), sœur jumelle de Jeanne de France, sans postérité ;
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Marie (1441 - morte jeune), sans postérité ;
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Madeleine ( – ), qui en 1462 épouse Gaston de Foix, prince de Viane ; d'où la suite des rois de Navarre, puis rois de France à partir d'Henri IV ;
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Charles (1446 – 1472), duc de Berry, de Normandie et de Guyenne, sans postérité légitime (2 filles).
Descendance naturelle
Charles VII a de sa liaison avec Agnès Sorel :
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Marie de France (1444 – 1473), qui épouse Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne ; descendance dans les Coëtivy puis les La Trémoille ;
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Charlotte de Valois (ca. 1446 – 1477), qui épouse Jacques de Brézé, sénéchal de Normandie, dont le fils Louis de Brézé épousa Diane de Poitiers ; elle mourut assassinée par son époux qui la transperça d'un coup d'épée après l'avoir découverte dans les bras de l'un de ses écuyers ; descendance dans les Lorraine-Aumale puis les Savoie (-Nemours, puis les ducs de Savoie à partir de 1675, puis les rois d'Italie), et dans les La Marck puis les comtes de Brienne, les Clermont-Tonnerre et les Montmorency-Piney-Luxembourg ;
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Jeanne de Valois (1448 – après 1467), qui épousa Antoine de Bueil, chancelier du roi ; descendance dans les Bueil comtes de Sancerre ;
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une fille née le au manoir du Mesnil près de l'abbaye de Jumièges en Normandie et morte à l'âge de six mois.
À partir de 1461, sauf les Valois-Orléans de 1498 à 1589, tous les rois de France ou de Navarre descendent de Charles VII.
Agnès Sorel
C'est en 1443, à l'âge de 40 ans, que Charles VII fait connaissance d'Agnès Sorel, demoiselle d'honneur d'Isabelle Ire de Lorraine, épouse du duc René d'Anjou. Elle fut admise à la cour royale et devint la favorite du roi. Elle lui donna trois filles, les princesses Marie de Valois, Charlotte de Valois et Jehanne de Valois, qui furent officiellement légitimées et mariées à de grands seigneurs de la cour.
Selon les historiographes de l'époque, Agnès Sorel rayonnait par sa grâce et sa beauté. Le peintre Jean Fouquet en a fait un célèbre portrait éloquent. Elle avait reçu en présent du roi le château de Beauté et elle était surnommée la « dame de Beauté. »
Agnès Sorel est morte prématurément avant d'avoir atteint l'âge de trente ans, le , peu de temps après avoir mis au monde une quatrième fille qui n'a pas survécu, au grand désespoir du roi. Le tombeau d'Agnès Sorel est érigé dans l'église abbatiale jouxtant le château de Loches. Un deuxième tombeau contenant une partie de ses cendres est érigé à l'abbaye de Jumièges.
Jacques Cœur
Né vers 1395 à Bourges, Jacques Cœur est le fils de Pierre Cœur, riche marchand pelletier, fournisseur de la cour du duc Jean Ier de Berry. Jacques Cœur prend la suite de son père et devient en 1427 fournisseur attitré de la cour du roi Charles VII, qui a fait de Bourges sa capitale. Il s'engage dans le commerce international et dirige une flotte de 12 navires marchands. En 1435, il obtient la charge de maître de la monnaie de Bourges, puis de celle de Paris. Le , il est nommé grand argentier de France, chargé de recevoir les redevances des trésoriers généraux au nom du roi. Il crée des impôts nouveaux ou les remet en vigueur : la taille, le fouage, les aides et la gabelle.
Toujours chargé de son commerce international, Jacques Cœur est anobli en 1441. Il est nommé conseiller du roi en 1442. Il devient son confident et reçoit de nombreuses missions diplomatiques. Il intervient aussi pour assainir les finances du royaume. Devenu richissime, Jacques Cœur est sollicité pour financer la bataille de Normandie contre les Anglais en 1447.
Il avait fait construire en 1443 un somptueux palais à Bourges, aujourd'hui connu sous le nom de palais Jacques-Cœur, qui dépassait en magnificence le palais royal de Bourges et celui des archevêques. Il suscita de nombreuses jalousies et fut la victime, notamment de ceux qui lui avaient emprunté de l'argent. Ils témoignèrent contre lui lorsqu'un procès pour concussion lui fut intenté en 1451. Condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement en 1453, il s'évade du château de Poitiers et se réfugie à Rome. Le pape Calixte III lui confie en 1456 le commandement de l'expédition sur l'île génoise de Chios contre les Ottomans. Il meurt au cours de l'expédition le .
Louis XI, né le à Bourges, mort le au château de Plessis-lèz-Tours, est roi de France de à , sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne.
Son règne voit le rattachement de plusieurs grandes principautés mouvantes, fiefs et arrière-fiefs vassaux au domaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants du duché de Bretagne (, traité de Senlis), des ducs de Bourgogne (, confirmé en par le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg), Maine, Anjou, Provence et Forcalquier en , par la mort sans héritier de Charles V d'Anjou, et une partie des domaines de la maison d'Armagnac qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteint peu après.
La ligne directrice de sa politique a été constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple, ce qui fait de lui un des pères de la centralisation française.
Cependant, sa pratique habituelle de la diplomatie et de l'intrigue de préférence à la guerre ouverte choque la culture chevaleresque des élites et lui vaut d'être surnommé « Universelle Aragne ».
Le , il épouse Marguerite d'Écosse, fille de Jacques Ier d'Écosse, au château de Tours. Le futur Louis XI a 13 ans, elle 11 ans, et ils étaient déjà prédestinés à se marier depuis 8 ans. Il la rendra tellement malheureuse que, mourant très jeune, à 20 ans, la dauphine soupira ces ultimes paroles : « Fi de la vie ! Qu'on ne m'en parle plus… ». À l'occasion de ce mariage, le roi lui montre son indifférence en venant en habit de cheval sans même avoir quitté les éperons. Louis, de son côté, a du mal à cacher « ce qu'il pensait du pitoyable règne de son père, ni ce qu'il éprouvait face à son manque de volonté ».
En cette même année , redoutant le débarquement d'une armée anglaise qui unirait ses forces à celles des Bourguignons, et persuadé qu'il saurait manipuler à son avantage son cousin le duc de Bourgogne, Louis XI propose une négociation à celui-ci (via le cardinal de La Balue), à la suite de quoi le duc l'invita dans son château de Péronne. Louis XI s’y rend aussitôt, avec une petite escorte. Au cours des pourparlers de cette entrevue, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux avaient encouragé les Liégeois à se révolter une nouvelle fois.
Bouillant de colère face à la duplicité royale, le Téméraire fit fermer les portes du château et de la ville : Louis XI était pris au piège, en fait en danger de mort. Secrètement averti (par Philippe de Commynes, alors chambellan du duc de Bourgogne) de la gravité du danger encouru, le roi n'eut d'autre solution que de signer un traité désavantageux selon lequel, en cas de manquement de sa part, les fiefs bourguignons de mouvance française échapperaient à sa juridiction et suzeraineté. Il dut en outre promettre de donner la Champagne et la Brie en apanage à son frère cadet Charles de France, ex-ligueur du Bien Public et allié du Téméraire. Il dut enfin accompagner le Bourguignon dans son expédition punitive contre Liège et regarder brûler, le , la ville rebelle.
Une fois sa pleine liberté d'agir retrouvée, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à son frère Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en , année au cours de laquelle il fonda l'ordre de Saint-Michel. En décembre , le roi dénonça le traité de Péronne. En réponse, le duc de Bourgogne se déclara, en novembre , affranchi de la suzeraineté du roi de France, conformément à la clause de non-respect incluse dans ce traité.
En 1470, naquit le quatrième fils du roi : Charles, futur Charles VIII, et deux ans plus tard un cinquième fils vit le jour (à Amboise, le ) ; prénommé à nouveau François, il fut titré duc de Berry, mais il mourut hélas en juillet 1473.
En juin , pour répondre à une demande d'aide du duc de Bretagne, à la frontière de laquelle Louis XI vient d'envoyer des troupes, le Téméraire rompt la trêve avec la France, envahit la Picardie, massacre la population de Nesle, mais échoue devant Beauvais, vaillamment défendu par ses habitants, dont Jeanne Hachette ; il ravage alors la Normandie vainement, avant de se retirer dans ses terres, sans gain politique réel.
À la suite d'un traité d'alliance (traité de Londres, ) avec son beau-frère Charles le Téméraire qui l'avait convaincu de reprendre les hostilités contre Louis XI, le roi d’Angleterre Édouard IV débarque à Calais avec son armée () pour la joindre à celle du duc de Bourgogne, envahir la France, et si possible détrôner son monarque.
Démontrant toute son habileté de négociateur et tacticien, Louis XI parvint à dénouer cette alliance anglo-bourguignonne, en signant lui-même avec Édouard IV, moyennant 425 000 écus versés à celui-ci, le traité de Picquigny (le ) qui mettait fin à la guerre de Cent Ans et privait, à la grande colère du Téméraire, les États bourguignons de leur dernier vrai allié.
Descendance
De son épouse, Charlotte de Savoie, reine de France, il eut huit enfants, dont seulement trois ont atteint l'âge adulte : Anne de France (future Anne de Beaujeu et régente du royaume), Jeanne de France (future épouse de Louis XII) et le futur Charles VIII. Louis XI veillera à l'éducation de son fils Charles, et Charlotte à l'éducation de ses filles.
Enfants légitimes :
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Louis ( – 1460) ;
-
Joachim ( – ) ;
-
Louise ( – 1460) ;
-
Anne de France ( – ) ;
-
Jeanne de France ( – ) ;
-
François ( – ) ;
-
Charles VIII ( – ) ;
-
François ( – ).
Louis XI eut aussi deux filles de sa première maîtresse, Félizé Regnard, toutes deux légitimées : Jeanne de Valois (1447-1519), épouse de Louis de Bourbon-Roussillon (1450-1487) dont postérité, et Guyette de Valois.
Louis aurait eu aussi des enfants de sa maîtresse Marguerite de Sassenage, dame de Beaumont (avant -) :
-
Guyette de Valois (qui n'est pas la même que celle issue des amours de Louis XI et de Félizé Regnard), légitimée et morte après le ;
-
Marie de Valois ( - v. ) légitimée en , elle épouse la même année Aymar de Poitiers, sire de Saint-Vallier ;
-
Isabeau (?), qui épouse Louis de Saint-Priest, dont postérité.
Charles VIII, dit « l'Affable », né le au château d'Amboise, où il est mort le , est roi de France de 1483 à 1498.
Fils de Louis XI, il est le septième et dernier roi de la succession directe de la maison capétienne de Valois, qui règne sur la France depuis 1328 (Philippe VI).
Âgé de treize ans à la mort de son père (30 août 1483), Charles est placé sous la tutelle de sa sœur Anne, régente du royaume, qui continue de gouverner après la majorité du roi avec son époux Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu.
Fiancé en 1482 (traité d'Arras) à Marguerite, fille de Maximilien d'Autriche, alors régent de l'État bourguignon, Charles VIII entre en conflit avec celui-ci à propos du mariage de la duchesse Anne de Bretagne, qu'il épouse en 1491, rompant ses fiançailles avec Marguerite et cassant le projet de mariage de Maximilien avec Anne. En contrepartie, il signe le traité de Senlis (1493), par lequel il restitue à Maximilien le comté d'Artois et le comté de Bourgogne (actuelle Franche-Comté).
En 1494, au nom des droits de la maison d'Anjou sur le royaume de Naples, il lance la France dans la première guerre d'Italie (1494-1497).
Il meurt accidentellement à la suite d'un choc de sa tête contre le linteau d'une porte du château d'Amboise.
La question du mariage d'Anne de Bretagne : un enjeu international (1489-1491)
Après la mort de François II, la cour de Bretagne tente d'échapper à la tutelle du roi de France en se rapprochant de Maximilien d'Autriche, père de la fiancée (toujours en attente de mariage) de Charles VIII, mais adversaire de la France depuis la mort de Louis XI.
En février 1489, Anne est couronnée duchesse à Rennes. Un accord est conclu entre la cour de Bretagne et l'Angleterre, puis entre Maximilien d'Autriche et l'Angleterre, entre Maximilien et Ferdinand d'Aragon et entre Ferdinand d'Aragon et l'Angleterre, tous visant à empêcher la mainmise du roi de France sur la Bretagne.
Ces tractations aboutissent en 1490 au mariage (par procuration dans un premier temps) de la duchesse Anne de Bretagne avec Maximilien. Mais pour Charles VIII et la cour de France, cela représente un casus belli : il n'est pas possible de laisser le régent des Pays-Bas devenir duc de Bretagne. Charles VIII décide qu'il va imposer une autre solution : son propre mariage avec Anne, moyennant la rupture des fiançailles avec Marguerite et l'annulation du mariage d'Anne avec Maximilien.
En 1491, l'armée française envahit de nouveau le duché de Bretagne et vient mettre le siège devant Rennes où se trouve la cour. La ville est prise le .
Le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne (décembre 1491)
Peu après, les fiançailles de Charles avec Anne sont célébrées dans la chapelle du monastère des Jacobins de Rennes.
Anne de Bretagne vient ensuite au château de Langeais, escortée de son armée, donc apparemment en toute liberté, ce qui est important pour garantir la légitimité de ce mariage aux yeux de l'Église (et la légitimité de l'annexion de la Bretagne). Le mariage est célébré le . Anne, née le 25 janvier 1477 (à Nantes), a alors presque 15 ans.
Le contrat de mariage stipule, d'une part, que le duché de Bretagne devient la possession de Charles VIII, et d'autre part, qu'au cas où Anne deviendrait veuve, elle ne pourrait se remarier qu'avec le successeur de ce dernier.
En ce qui concerne Maximilien, les problèmes résultant du mariage de Charles avec Anne sont réglés en 1493 par le traité de Senlis.
Une conséquence importante du mariage de Charles est la fin progressive de la tutelle qu'exerçait Anne de France, d'abord comme régente de droit jusqu'à la majorité de Charles (14 ans, le 30 juin 1484), puis de fait. Elle et son époux Pierre de Beaujeu (1438-1503), devenu duc de Bourbon en 1488, se retirent à Moulins, capitale du duché de Bourbon.
Les six enfants de Charles VIII et Anne de Bretagne meurent tous jeunes. Leur premier fils, Charles-Orland, meurt en 1495 âgé de 3 ans. En conséquence, à sa mort, Charles VIII n'a pas de fils ; Louis XII d'Orléans lui succède, épousant Anne en 1499.
L'accident mortel
Le , la reine se remet au château d'Amboise de son dernier accouchement du 20 mars – encore un enfant mort-né. Pour la distraire, Charles l'emmène voir une partie de jeu de paume dans les fossés du château. Pour rejoindre le lieu, ils passent par la nauséabonde galerie Hacquelebac. Pressant le pas, le roi heurte violemment de la tête un linteau de pierre d'une porte basse. Il chancelle mais ne perd pas connaissance, va s'installer pour le spectacle du jeu qu'il regarde longtemps, le commente avec ses voisins. Mais vers deux heures de l’après-midi, il s’écroule soudainement au sol. Il ne peut plus parler. Il est étendu sur une paillasse en attendant les médecins, et y reste pendant neuf heures jusqu'à sa mort, malgré la proximité de lits confortables dans ses propres appartements.
Pendant ces neuf heures, ses médecins tentent de le sauver, en vain. D'après les mémoires de Philippe de Commynes, il retrouve la parole à trois reprises durant ce laps de temps et ses proches pensent l'entendre dire plus ou moins distinctement : « Mon Dieu et la glorieuse Vierge Marie, Monseigneur Saint Claude et Monseigneur saint Blaise me soient en aide. » Le roi Charles VIII rend finalement son dernier soupir dans la soirée du au terme de presque quinze ans de règne, en son château d'Amboise, à l'âge de 27 ans. Son cousin Louis d'Orléans, âgé de trente-cinq ans, lui succède et devient le roi Louis XII.
Les hypothèses sur la cause de sa mort sont nombreuses. L'évêque d'Angers, présent, parle de « catarrhe [terme parfois utilisé à l'époque comme synonyme d'apoplexie] qui lui tomba dans la gorge ». Ce « qui lui tomba dans la gorge » peut signifier des troubles de la déglutition, des troubles respiratoires, mais aussi la perte de la parole.
Dans la semaine précédant l’accident du linteau, Charles s'est plaint de symptômes évoquant nettement une hypertension artérielle – ce qui favorise les accidents vasculaires. Or, le tableau clinique rappelle celui d'un accident vasculaire cérébral, soit par thrombose, soit par hémorragie ou hématome intracrânien. Un accident vasculaire cérébral peut causer une perte de connaissance, une aphasie si elle touche la zone temporale gauche, elle est marquée alors par une paralysie plus ou moins complète du côté droit. Une telle hémorragie (hématome sous-dural) est souvent due à un traumatisme crânien, généralement suivi d'une période de latence puis d'une atteinte neurologique dont les symptômes dépendent de l’endroit de l'hématome.
Aucun récit contemporain ne mentionne une paralysie, même partielle, ni des convulsions. Mais Jean Markale mentionne « une attaque avec hémiplégie temporaire » au printemps 1497. Une autre question se pose : pourquoi pendant ces neuf heures le roi n'a-t-il pas été porté dans ses appartements tout proches ? Une hypothèse possible pour cette absurdité est qu'il a fait une crise d'épilepsie, le « haut mal » que l'on croyait à l'époque une œuvre du diable et qui effrayait tant médecins et autres gens que personne ne touchait ces malades. Or, dans le cas d'un dégât neurologique, les crises d'épilepsie, sans être systématiques, ne sont pas une rareté — notamment au vu de ses antécédents familiaux.
Funérailles et inhumation
Les célébrations funèbres sont grandioses, rassemblent 7 000 personnes dont 400 pauvres, et durent jusqu'au , jour de la fermeture du tombeau à la basilique de Saint-Denis.
Après sa mort, la succession revient à son cousin et héritier Louis d'Orléans, sacré roi sous le nom de Louis XII, qui fait annuler son mariage avec Jeanne de France (qui fonde l'ordre de l'Annonciade et sera canonisée en 1950) pour épouser la veuve de son cousin, Anne de Bretagne.
Louis XII, né le au château de Blois et mort le à Paris, surnommé le « Père du peuple » par les états généraux de 1506, est roi de France de 1498 à 1515.
Durant son règne, il se lance dans les guerres d'Italie, notamment la troisième et la quatrième et, au plan intérieur, conduit la réforme de la justice et des impôts. Son image fut cultivée après sa mort comme symbole d'un monarque modéré, s'appuyant sur les états généraux, par contraste avec la monarchie absolue.
Louis d'Orléans est le fils de Charles d'Orléans, le prince poète, et de Marie de Clèves. Il est le petit-fils du duc Louis Ier d'Orléans (frère cadet du roi Charles VI), qui a été assassiné en 1407 par le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il est l'arrière-petit-fils de Charles V.
Ses parrains sont le roi Louis XI et le comte du Maine Charles V d'Anjou et ses marraines sont la reine d'Angleterre Marguerite d'Anjou et la comtesse de Vendôme Isabelle de Beauvau.Orphelin de père à deux ans, il est pris en tutelle par Louis XI, qui lui prodigue une éducation sévère.
Premier mariage
En 1476, Louis XI organise son mariage avec sa fille Jeanne de France (née le à Nogent-le-Roi, dite Jeanne la Boiteuse), physiquement estropiée : Louis XI espère ainsi provoquer l'extinction de la branche d'Orléans, qui menace toujours la branche aînée des Valois directs.
Au moment du mariage de sa fille et du futur Louis XII, Louis XI aurait cyniquement glissé à l'un de ses confidents « […] pour ce qu'il me semble que les enfants qu'ils auront ensemble ne leur coûteront point cher à nourrir […] ». Ce mariage est vécu par Louis d'Orléans comme un affront.
Sacré roi en 1498, il fait reconnaître nulle cette union par le pape Alexandre VI pour non-consommation (s'appuyant en outre sur le traité de Langeais qui stipulait que le successeur de Charles VIII devait épouser sa veuve). Jeanne de France conteste en vain cette affirmation (« bien que je sache très bien que je ne suis ni aussi jolie ni aussi bien faite que les autres femmes, mon mariage a bien été consommé »). Elle se retire au couvent, à Bourges et y fonde, plus tard, l'ordre des religieuses de l'Annonciade, destiné à honorer la Sainte Vierge et le mystère de l'Annonciation. Morte en odeur de sainteté, elle est canonisée en 1950.
Le , Charles VIII meurt accidentellement, sans enfant survivant. Louis se rend au château d'Amboise le lendemain pour rendre hommage au corps du défunt : il y est reçu et honoré par la Cour comme souverain. Les fiefs, possessions et prétentions des Orléans rentrent dans le giron de la monarchie. Dès son accession au trône, il manifeste cependant un désir profond de ne pas rompre avec la tradition des Valois. Sa célèbre phrase (peut-être apocryphe), « le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans », témoigne de sa volonté de réconciliation et de continuité. Le 27 mai 1498, Louis XII est sacré en la cathédrale de Reims.
Mariage avec Anne de Bretagne
En échange du Valentinois érigé en duché, qu'il donne à César Borgia, fils du pape Alexandre VI, il obtient la reconnaissance de nullité de son premier mariage et épouse à Nantes le Anne de Bretagne, la veuve de Charles VIII, qui avait hérité, en vertu de leur contrat de mariage, de l'ensemble des prétentions des rois de France sur le duché. La Bretagne reste ainsi dans l'orbite de la France, mais le nouveau contrat de mariage spécifie que l'héritier du royaume ne pourra être héritier du duché. Il signe un traité comprenant deux lettres, l'une pour le mariage comprenant cinq clauses est publiée le 7 et la deuxième publiée le de treize clauses comprenant des dispositions générales concernant le duché de Bretagne dont le rétablissement de la souveraineté d'Anne de Bretagne sur son duché (rétablissement des Chancellerie, Conseil, Parlement, Chambre des comptes, Trésorerie, Justice, monnaie et séparation des deux couronnes).
Louis XII administre son domaine avec intelligence. Il utilise les recettes des impôts pour le bien du pays en entretenant le réseau routier. S'il diminue la taille, il augmente toutefois les impôts indirects. Son principal ministre est le cardinal Georges d'Amboise. Il renouvelle la Pragmatique Sanction de Bourges assurant une marge de liberté dans le choix du clergé. Ceci lui vaut l'image d'un roi chevalier, juste et chrétien, par ailleurs empreint de tolérance à l'égard des vaudois du Luberon, et celle d'un nouveau César. Il est le premier à mettre à ce point en avant l'image de la reine (Anne de Bretagne).
Devenu veuf le 9 janvier, il se remarie le à Abbeville avec Marie Tudor, la très jeune sœur du roi Henri VIII d'Angleterre, pour sceller sa réconciliation avec ce dernier.
Affaibli par l'âge, par les hémorragies intestinales à répétition qui ont menacé de le faire mourir à plusieurs reprises au cours de sa vie, par les excès et la goutte, Louis XII meurt au terme de presque dix-sept ans de règne, le en l'hôtel des Tournelles à Paris, à l'âge de 52 ans. L'hôtel des Tournelles se situe à deux pas de l'hôtel Saint-Pol où étaient nés son père Charles d'Orléans et d'autres de ses ascendants et/ou prédécesseurs sur le trône. Les propagandistes du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force de vouloir concevoir un fils avec Marie Tudor. Il laisse le trône à son cousin et gendre François, époux de sa fille aînée Claude, qui devient le roi François Ier.
Louis XII est inhumé en la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis, où il repose auprès de ses prédécesseurs.
Épouses et descendance
Jeune, Louis a un enfant illégitime, Michel Bucy, qui deviendra archevêque de Bourges (1489-1511).
Il contracte ensuite trois unions : la première et la troisième sans descendance et la seconde avec deux filles.
Jeanne de France
Le , Louis d'Orléans est contraint par le roi Louis XI d'épouser sa fille Jeanne de France, mariage célébré au château de Montrichard. Après vingt-deux ans, ce mariage sans descendance est reconnu nul le par le pape Alexandre VI.
Anne de Bretagne
Le , à Nantes, devenu roi, Louis XII épouse en secondes noces la reine douairière et duchesse Anne de Bretagne (1477-1514), fille du duc François II de Bretagne et de Marguerite de Foix. L'événement matrimonial est au préalable négocié par les conseillers de Louis XII, dont Imbert de Batarnay. Cette union dure quinze ans, les époux ont cinq enfants parmi lesquels seules deux filles survivent, dont l'aînée épouse le roi François Ier :
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Claude de France (1499-1524), qui épouse le futur roi François Ier ;
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Un fils qui ne vit que quelques jours (1500) ;
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Un fils qui ne vit que quelques jours (20 janvier 1502) ;
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François (janvier 1503) ;
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Fausses-couches entre 1505 et 1509 ;
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Renée de France, duchesse de Chartres (1510-1574), qui épouse Hercule II d'Este, duc de Ferrare ;
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Un fils qui meurt dès sa naissance ().
Marie Tudor
Le , à Abbeville, Louis XII épouse Marie Tudor, princesse d'Angleterre (1496-1533), fille du roi Henri VII et d'Élisabeth d'York.
François Ier, né sous le nom de François d’Angoulême le à Cognac et mort le à Rambouillet, est un roi de France ayant régné du , jour de son sacre, à sa mort en 1547. Fils de Charles d'Orléans et de Louise de Savoie, il appartient à la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne.
François Ier est considéré comme le roi emblématique de la période de la Renaissance française. Son règne permet un développement important des arts et des lettres en France. Sur le plan militaire et politique, le règne de François Ier est ponctué de guerres et d’importants faits diplomatiques.
Il possède un puissant rival en la personne de l'empereur Charles Quint et doit compter sur les intérêts diplomatiques du roi Henri VIII d'Angleterre, toujours désireux de se placer en allié de l’un ou l’autre camp. François Ier enregistre succès et défaites mais interdit à son ennemi impérial de concrétiser ses rêves, dont la réalisation toucherait l’intégrité du royaume. L'antagonisme des deux souverains catholiques entraîne de lourdes conséquences pour l’Occident chrétien : il facilite la diffusion de la Réforme naissante et surtout permet à l'Empire ottoman de s'installer aux portes de Vienne en s'emparant de la quasi-totalité du royaume de Hongrie.
Sur le plan intérieur, son règne coïncide avec l'accélération de la diffusion des idées de la Réforme. La constitution de ce qui deviendra sous les Bourbons la monarchie absolue et les besoins financiers liés à la guerre et au développement des arts induisent la nécessité de contrôler et optimiser la gestion de l'État et du territoire. François Ier introduit une série de réformes touchant à l'administration du pouvoir et en particulier à l'amélioration du rendement de l'impôt, réformes mises en œuvre et poursuivies sous le règne de son fils et successeur, Henri II.
François d’Angoulême naît le au château de Cognac, en Angoumois. Il est le fils de Charles d'Orléans (1459-1496), comte d'Angoulême, et de la princesse Louise de Savoie (1476-1531), le petit-fils de Jean d'Orléans (oncle du futur roi Louis XII), comte d'Angoulême (1399-1467), et de Marguerite de Rohan (-1496), l'arrière-petit-fils du duc Louis Ier d'Orléans (frère cadet du roi Charles VI), et de la fille du duc de Milan Valentine Visconti. Il descend directement du roi Charles V par la branche cadette de Valois, dite d'Angoulême.
Son prénom lui vient du nom de François de Paule, lequel aurait prédit à sa mère la mise au monde d’un enfant-roi qui, à sa naissance, prendrait le prénom de François.
François appartient à la branche cadette de la maison royale de Valois, et n'est donc pas destiné à régner bien qu’en bonne position dans l’ordre de succession. En 1496, son père meurt et François, âgé de 2 ans, devient comte d'Angoulême. Sa mère, veuve à dix-neuf ans, se consacre à l'éducation de ses deux enfants. Le testament de son mari lui en confie la tutelle, mais le futur roi Louis XII estime qu'elle n'a pas la majorité requise pour l'assumer seule et décide de partager cette tutelle.
Ordre de succession
Pour son sacre, Louis XII fait venir à la cour, en avril 1498, son cousin (arrière-cousin, le père de François Ier est le cousin de Louis XII) François d'Angoulême, âgé de 4 ans, accompagné de sa sœur aînée, Marguerite, et de leur mère, Louise de Savoie. François est fait duc de Valois l'année suivante. Il est, en vertu de la loi salique, l'héritier présomptif de la couronne, en qualité d'aîné de la maison de Valois dans l'ordre de primogéniture (aucun des fils que Louis XII aura avec son épouse Anne de Bretagne n'a survécu plus de quelques jours).
Louis XII n'ayant pas d'héritier mâle, la question du mariage de sa fille aînée Claude est de première importance et semble faire hésiter le roi. Il décrète d'abord, en 1501 (traité de Lyon) et 1504 (traité de Blois), vouloir la marier à Charles de Habsbourg, futur Charles Quint. Sa santé se détériorant, il décide finalement, dans son testament du , de marier sa fille à François d'Angoulême. La cérémonie de fiançailles a lieu le 21 mai 1506 dans le château de Plessis-lèz-Tours, clôturant la session des états généraux de Tours. Dès lors, François s'installe au château de Blois. Le mariage est célébré le dans la chapelle royale de Saint-Germain-en-Laye. Les noces sont fastes mais marquées par le deuil d'Anne de Bretagne, morte quatre mois plus tôt.
À la mort du roi Louis XII, le 1er janvier 1515, il devient roi de France sous le nom de François Ier, à l'âge de vingt ans. Il est sacré à la cathédrale de Reims le , date retenue à cause de sa guérison jugée miraculeuse survenue treize ans plus tôt le même jour que la conversion de Paul. Il choisit de reprendre pour emblème celui de ses aïeux, la salamandre. Son entrée royale dans Paris le (rite politique majeur au cours duquel il accorde des grâces), donne le ton de son règne. Vêtu d’un costume en toile d’argent incrusté de joyaux, il fait cabrer son cheval et jette des pièces de monnaie à la foule. Il participe avec fougue et éclat à un pas d'armes (joute à cheval avec lances selon un scénario élaboré).
Le « à 2 heures du soir », le roi François Ier meurt au château de Rambouillet, assisté par son aumônier, Pierre Duchâtel, à l'âge de 52 ans. Le second fils du roi lui succède, devenant le roi Henri II. Selon le diagnostic paléopathologique établi d'après le compte rendu de son autopsie, la cause de sa mort est une septicémie (évolution de sa fistule vésico-périnéale), associée à une insuffisance rénale grave due à une néphrite ascendante. Lors de son agonie, il aurait fait venir son fils pour lui livrer son testament politique et aurait été capable de gouverner jusqu'à son dernier souffle.
Après des cérémonies de funérailles à Saint-Cloud, il est enterré le 23 mai, en même temps que les restes de ses fils Charles II d'Orléans et François III de Bretagne, au côté de sa première épouse Claude de France à la basilique Saint-Denis.
Anne de Pisseleu, sa maîtresse, se voit contrainte de quitter la cour.
Mariages
François Ier s'est marié à deux reprises, en 1514 avec Claude de France (1499-1524), fille de Louis XII, et en 1530 avec Éléonore de Habsbourg (1498-1558), sœur de Charles Quint;
Claude de France (1514)
Le , dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, il épouse Claude de France, fille du roi Louis XII et d’Anne de Bretagne, qui apporte en dot le duché de Bretagne, les comtés de Blois, de Coucy, d'Ast et de Monfort ainsi que les droits à la succession du duché de Milan et une cassette de 100 000 écus d’or.
Elle est sacrée reine de France le à Saint-Denis. Elle donne sept enfants à François Ier, dont trois fils.
Elle meurt le .
Eléonore de Habsbourg (1530)
Le , au Frêche, près de Mont-de-Marsan, il épouse Éléonore de Habsbourg, veuve du roi Manuel Ier de Portugal, fille du roi de Castille Philippe Ier de Habsbourg (1478-1506) et de la reine de Castille et d'Aragon Jeanne Ire (1479-1555).
Elle est sacrée en 1531 à Saint-Denis. Elle ne donne pas d’enfants à François Ier.
Elle meurt le . Son corps est transporté au palais de l'Escurial au nord-ouest de Madrid et déposé à côté de celui de Charles Quint, mort la même année.
Descendance
Claude de France, première épouse de François Ier, donne naissance à sept enfants dont deux meurent en bas âge :
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Louise ( - ), promise en mariage à Charles Quint (1500-1558) ;
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Charlotte ( - ) ;
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François ( - ), premier dauphin dit « de Viennois », duc de Bretagne ;
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Henri II ( - ), second dauphin puis Roi de France
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Diane de France, bâtarde
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François II, Roi de France et d'Ecosse
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Élisabeth de France, épouse de Philippe II d'Espagne
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Claude de France, duchesse de Lorraine
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Louis de France, mort jeune
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Charles IX, Roi de France
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Marie Elisabeth de France, morte jeune
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Charles d'Angoulême, bâtard
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Henri III, Roi de Pologne puis de France
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Marguerite de France, épouse d'Henri IV
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François de France
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Victoire de France, morte jeune
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Jeanne de France, morte jeune
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Madeleine ( - ), elle épouse Jacques V, roi d’Écosse (1512-1542) ;
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Charles ( - ), duc d'Angoulême puis duc d'Orléans ;
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Marguerite ( - ), elle épouse en 1559 Emmanuel-Philibert (1528-1580), duc de Savoie.
Certains évoquent un huitième enfant, Philippe, né en 1524 et mort en 1525, ce qui laisse penser que Claude de France serait morte en couches.
Après les derniers Valois-Angoulême, tous les rois de France et de Navarre descendent de Marguerite de Navarre, la sœur de François Ier.
Marguerite de Navarre, née Marguerite d'Angoulême (appelée aussi Marguerite de Valois-Angoulême) le à Angoulême et morte le à Odos-en-Bigorre, est la sœur de François Ier. Duchesse d'Alençon par son premier mariage en 1509, elle est faite duchesse de Berry en 1517 par François Ier, et devient reine de Navarre par son second mariage en 1527. En 1528, elle donne naissance à Jeanne d'Albret, reine de Navarre en 1555 et mère d'Henri de Bourbon, futur Henri IV, roi de France et de Navarre.
Elle joue un rôle capital au cours de la première partie du XVIe siècle : elle exerce une influence profonde en diplomatie et manifeste un certain intérêt pour les idées nouvelles, encourageant les artistes tant à la Cour de France, où elle protège notamment les écrivains Rabelais (qui lui adresse d'ailleurs un dizain au tout début du Tiers Livre, 1546) et Bonaventure des Périers, qu'à Nérac. Elle est aussi connue pour être une femme de lettres importante, surnommée la « dixième des muses », notamment pour son recueil de nouvelles connu aujourd'hui sous le titre L'Heptaméron. Les poètes de son temps l'appelaient « la perle des Valois ».
Princesse de la première branche d'Orléans de la dynastie capétienne, elle est née le à Angoulême. Fille de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême (1459-1496) et de Louise de Savoie, née au château d'Angoulême, elle est l'aînée de deux ans du futur roi de France François Ier. Une gracieuse légende, issue de l'imagination populaire, veut que Louise de Savoie ait choisi le prénom de Marguerite (issu du grec Margaritês, « perle ») car, durant sa grossesse, prise par une envie d’huîtres, elle aurait avalé par mégarde une perle. Marguerite sera appelée « la Perle des Valois » par les poètes du royaume qui la considèrent comme leur protectrice, en référence à cette légende. Son baptême est célébré sans faste dans la chapelle du château.
Henri II, né le à Saint-Germain-en-Laye et mort le à Paris, est roi de France de 1547 à sa mort. Deuxième fils de François Ier et de Claude de France, il devient l'héritier du trône à la mort de son frère aîné François de France, en 1536. Il reçoit alors les titres de dauphin et de duc de Bretagne.
Sacré roi de France le à Reims, il prend comme emblème le croissant de lune. Ses devises sont Plena est œmula solis (« L'émule du soleil est pleine ») et Donec totum impleat orbem (« Jusqu'à ce qu'elle remplisse le monde tout entier »).
Roi parfaitement représentatif de la Renaissance française, Henri II poursuit en partie l'œuvre politique et artistique de son père. Il continue les guerres d'Italie, en concentrant son attention sur l'empire de Charles Quint qu'il parvient à mettre en échec. Henri II maintient la puissance de la France.
Son image est attachée à celle de son influente favorite, Diane de Poitiers.
Son règne se termine cependant sur des événements défavorables comme la défaite de Saint-Quentin (1557) et le traité du Cateau-Cambrésis qui met un terme au rêve italien.
Son règne marque également l'essor du protestantisme qu'il réprime avec davantage de rigueur que son père. Devant l'importance des adhésions à la Réforme, Henri II ne parvient pas à régler la question religieuse, qui débouche après sa mort sur les guerres de Religion.
Le , lors d’un tournoi tenu rue Saint-Antoine à Paris (devant l'ancien hôtel des Tournelles), il est blessé d'un éclat de lance dans l'œil par Gabriel de Montgommery, capitaine de sa garde écossaise. Il en meurt dix jours plus tard.
Il épouse le Catherine de Médicis, fille de Laurent II de Médicis, unique héritière de ses biens et nièce de Léon X, mais son cœur reste voué à sa confidente et préceptrice depuis l'âge de 15 ans Diane de Poitiers.
On estime que c'est en 1536, qu'Henri et Diane sont, à respectivement 17 et 36 ans, devenus amants.
À l'occasion du double mariage d'Élisabeth de France avec Philippe II d’Espagne et de Marguerite de France, sœur du roi, avec le duc de Savoie, un tournoi est organisé le rue Saint-Antoine, la plus large rue de Paris à l’époque, car elle a déjà les dimensions qu’on lui connaît de nos jours.
Au cours d’une joute se déroulant devant l’hôtel de Sully (soit au niveau de l’actuel numéro 62), Henri II, désarçonné de son destrier nommé « Malheureux », est grièvement blessé par Gabriel de Lorges, comte de Montgommery, capitaine de sa garde écossaise. Les deux lances se brisent à l'impact, celle de Montgommery, emporté par son élan, heurte violemment l’œil du roi, la visière de son heaume étant à ce moment levée. Il est transporté à l’hôtel des Tournelles, résidence royale toute proche située à l'emplacement de l'actuelle place des Vosges. Malgré les soins des médecins (dont François Pidoux) et des chirurgiens royaux (dont Ambroise Paré), ainsi que d'André Vésale, chirurgien particulier de Philippe II d’Espagne appelé d'urgence de Bruxelles au chevet du blessé, le roi meurt dans d'atroces souffrances le .
Les entrailles et le cœur du monarque furent portés à l'église des Célestins, tandis que le corps était embaumé. Le , on exposa l'effigie du roi sur une estrade haute de quatre marches, surmontée d'un dais. Paré des ornements royaux (la couronne fermée, la tunique de satin violet semée de fleur de lys, le manteau fourré d'hermine), tandis que le sceptre et la main de justice étaient placés de part et d'autre, le mannequin témoignait de l'éclat permanent de la dignité royale. Pendant six jours, on servit les repas comme s'il s'agissait d'un être vivant. Le , l'effigie fut enlevée. Le cercueil abritant le corps périssable du monarque était désormais exposé seul, sur de simples tréteaux. Le , l'effigie et le corps furent portés solennellement à la cathédrale Notre-Dame, où l'on célébra deux jours des messes de requiem et enfin le , le cortège funèbre se rendit à Saint-Denis.
Descendance :
Catherine de Médicis a longtemps été considérée comme stérile car, en 1543, après dix ans de mariage, elle n'avait toujours pas donné de descendants au roi Henri II. La situation a été débloquée par l'intervention du mathématicien astronome Jean Fernel, premier médecin du roi, qui, ayant découvert que celui-ci souffrait d'hypospadias, a conseillé aux époux d'adopter la position dite more ferarum qui a permis à Catherine de Médicis de tomber bientôt enceinte et d'enfanter en 1544 le futur François II. Au final, en douze ans, la reine a donné à Henri II dix enfants, dont trois morts en bas âge :
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François (1544-1560), roi de France de 1559 à 1560 sous le nom de François II ;
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Élisabeth (1545-1568), épouse Philippe II (roi d'Espagne) (1559) ;
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Claude (1547-1575), épouse Charles III de Lorraine (1559) ;
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Louis (1549-1550), duc d'Orléans ;
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Charles (1550-1574), roi de France de 1560 à 1574 sous le nom de Charles IX ;
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Henri (1551-1589), roi de Pologne (1574) puis roi de France de 1574 à 1589 sous le nom de Henri III ;
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Marguerite (1553-1615), épouse Henri III de Navarre en 1572 ;
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François (Hercule) (1555-1584), duc d'Alençon puis d'Anjou ;
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Victoire (1556-1556) ;
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Jeanne (1556-1556).
Il a également des enfants illégitimes :
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Diane de France (1538-1619), épouse de François de Montmorency, puis duchesse d'Angoulême (de Filippa Duci) ;
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Henri d'Angoulême (1551-1586), gouverneur de Provence en 1580 et grand prieur de France (de Jane Stuart) ;
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Henri de Saint-Rémi (1557?-1621) (de Nicole de Savigny).
François II, né à Fontainebleau le et mort à Orléans le , est roi de France du jusqu'à sa mort.
Fils aîné d'Henri II et de Catherine de Médicis, il monte sur le trône de France à l'âge de quinze ans après la mort accidentelle de son père le . Son règne éphémère ne dure qu'un an et cinq mois mais constitue un prélude majeur au déclenchement des guerres de Religion.
Son règne est en effet marqué par une importante crise politique et religieuse. À son avènement, il confie les rênes du gouvernement aux Guise, les oncles de son épouse Marie Stuart, reine d'Écosse, partisans d’une politique de répression à l'égard des protestants. Après la conjuration d’Amboise, il entame la mise en place d'une conciliation à l'égard des réformés mais se montre implacable face aux émeutiers qui mettent à mal son autorité dans les provinces.
Son règne est également marqué par l'abandon de l'Écosse, de la France antarctique (un territoire au Brésil) et, sous l’effet du traité du Cateau-Cambrésis signé par son père Henri II, de la Corse, de la Toscane, de la Savoie et de la quasi-totalité du Piémont. Il marque, au profit de l'Espagne, le point de départ de l’affaiblissement de l’influence française en Europe.
L'état de santé du roi s'aggrave en . Le , il a une syncope. Il est veillé par ses médecins, dont François Pidoux. Après seulement dix-sept mois de règne, François II meurt le de maux insupportables à l'oreille. Il s'agirait peut-être d'une mastoïdite, d'une méningite, ou encore d'une otite devenue un abcès. La trépanation est envisagée par Ambroise Paré mais sa mère refuse, arguant que seul Dieu peut regarder dans la tête d’un roi.
François II meurt sans descendance, son frère cadet Charles, âgé de dix ans, lui succède. Le , le Conseil privé nomme Catherine de Médicis « gouvernante de France ». Les Guise se retirent de la cour. Marie Stuart, veuve de François II, retourne en Écosse. Louis de Condé, qui attend son exécution dans sa cellule, est libéré après négociations avec Catherine de Médicis.
Le , le corps de François II est conduit à Saint-Denis par Charles de La Roche-sur-Yon. Son cœur, qui doit rester à Orléans, rejoint finalement le couvent des Célestins de Paris. On commande, pour le monument destiné à son cœur, un piédestal triangulaire en marbre blanc, sculpté par Jean Leroux, portant une colonne également en marbre blanc. Le monument est conçu par Primatice, et sculpté par Jean Leroux et Ponce Jacquiot entre 1562 et 1570. Au sommet de la colonne, une urne en bronze (surmontée d'un enfant portant une couronne) renferme le cœur du roi. L'organe a été rôti et jeté aux chiens à Orléans durant les Guerres de religion. La colonne quant à elle fut envoyée à la fonte en 1792. Alexandre Lenoir la récupère et l’installe au Musée des Monuments français, avant qu'elle ne soit déplacée à Saint-Denis en 1817. Elle y est toujours conservée.
Charles IX, né le au château royal de Saint-Germain-en-Laye et mort le au château de Vincennes, est roi de France de 1560 à 1574.
Il est le quatrième roi de la famille des Valois-Angoulême. Fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il succède à son frère François II à l'âge de 10 ans et meurt sans enfant mâle légitime à près de 24 ans.
Sous son règne, le Royaume est déchiré par les guerres de Religion, malgré tous les efforts déployés par sa mère Catherine pour les empêcher. Après plusieurs tentatives de réconciliation, son règne déboucha sur le massacre de la Saint-Barthélemy.
Né Charles-Maximilien de France, il est le cinquième des dix enfants et le troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis. D'abord titré duc d'Angoulême, il est titré duc d'Orléans (1550 à 1560), après la mort de son frère Louis. Il est baptisé dans la religion catholique et reçoit pour parrains le roi Henri II de Navarre et Maximilien II, empereur du Saint-Empire romain germanique, et pour marraine la duchesse de Ferrare, Renée de France (fille du roi de France Louis XII et d'Anne de Bretagne), sa grand-tante.
Il accède au trône de France après la mort prématurée de son frère François II. Il est alors âgé de 10 ans. La régence est confiée à sa mère jusqu'à sa majorité. Charles est sacré roi de France dans la cathédrale de Reims le . Il préside du au , les États généraux rassemblés à Orléans. Le premier prince du sang Antoine de Bourbon est nommé lieutenant général du Royaume.
En montant sur le trône, Charles hérite d'un royaume en train de se diviser entre catholiques et protestants. Lors du colloque de Poissy, organisé le , la reine mère espère trouver un chemin d'entente entre le parti catholique représenté par le cardinal de Lorraine et le parti protestant représenté par Théodore de Bèze, mais aucun accord n'est accepté. Les incidents se multiplient en France, entre actes iconoclastes et violences physiques. Le , le massacre de Cahors, qui fait près de trente morts protestants, confirme cet échec. Le , l'édit de Saint-Germain-en-Laye permet aux protestants de pratiquer leur culte dans les campagnes et les faubourgs urbains.
Néanmoins, après le massacre de Wassy le , les protestants prennent les armes, avec, à leur tête, le prince de Condé. De nombreuses villes tombent temporairement entre leurs mains. Ils sont battus à Dreux par le duc de Guise le . Tandis que Louis de Condé est fait prisonnier, le chef de l'armée catholique, Montmorency, est capturé par les protestants. Le , François de Guise met le siège devant Orléans, et y meurt le de trois coups de pistolet dans le dos. Le , avec le traité d'Amboise, une première paix fragile est établie. Le de la même année, Charles IX est déclaré majeur, mais la reine mère continue d'exercer le pouvoir en son nom.
Charles IX se rapproche diplomatiquement de l'Angleterre et du Saint-Empire germanique. Certains verraient bien le roi de France ceindre un jour la couronne impériale. Le , Charles IX épouse à Mézières Élisabeth d'Autriche, fille de Maximilien II (1527-1576), empereur romain germanique, et de Marie d'Autriche (1528-1603), infante d'Espagne. En , la reine et le roi font leur entrée à Paris. Les plus grands artistes français ont contribué à l'élaboration du décor et du programme du cortège.
De cette union est issue une fille qui mourra jeune, Marie-Élisabeth de France (1572-1578). Par ailleurs, le roi a entretenu durant huit ans sa favorite, tolérée par Catherine de Médicis, la célèbre Marie Touchet (1549-1638), dame de Belleville, laquelle lui a donné un fils illégitime, Charles de Valois-Angoulême (1573-1650) qui sera titré comte d'Auvergne en 1589, puis duc d'Angoulême en 1619.
Ainsi, Charles IX est le seul parmi les cinq fils d'Henri II et Catherine de Médicis à avoir engendré une descendance.
Tandis que le roi passe son temps à chasser, la reine mère poursuit la réconciliation entre catholiques et protestants. À l'automne 1571, l'amiral Gaspard de Coligny rencontre le roi pendant quelques jours.
Le mariage de la sœur du roi, Marguerite, avec un jeune prince protestant, le roi de Navarre, futur Henri IV, semble être le gage d'une réconciliation durable ; mais le , quelques jours après le mariage, a lieu un attentat contre le chef du parti des huguenots, Gaspard II de Coligny. Craignant un soulèvement, Charles IX décide, probablement très influencé par sa mère Catherine de Médicis et ses conseillers, l'élimination des chefs protestants, à l'exception de quelques-uns, parmi lesquels les princes du sang, Henri de Navarre et le prince de Condé.
Cette décision déclenche le massacre de la Saint-Barthélemy (le ), qui fait des milliers de morts, probablement trente mille, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France. Déterminé à maintenir l'ordre, le roi ordonna l'arrêt des massacres dès le matin du , mais ses multiples appels au calme furent très souvent transgressés. Une folie meurtrière s'empare de tout le Royaume.
Ce massacre marque un tournant dans le règne de Charles IX. L'abandon de l'édit de Saint-Germain et les exactions commises par l'entourage royal lui font définitivement perdre la confiance des protestants. Après ces événements, la monarchie entend venir à bout du protestantisme. La guerre reprend et débouche sur le siège de La Rochelle.
À cause de son caractère inattendu et déroutant, le massacre de la Saint-Barthélemy a depuis toujours fait l'objet de débats. Il s'agissait pour les historiens de déterminer la responsabilité du roi. Il a longtemps été cru que le massacre avait été préparé et provoqué par lui-même, mais une responsabilité collective du roi, de ses conseillers, de sa mère et de son frère Henri, duc d'Anjou paraît plus probable.
Maladie et mort du roi
La santé physique du roi a toujours été médiocre. Il s'attache le service de médecins, dont François Pidoux. Après ces dramatiques événements, le roi décline peu à peu.
Début 1574, à deux reprises, un complot (la Conjuration des Malcontents) fomenté contre lui et sa mère pour faire monter son frère cadet François, duc d'Alençon sur le trône est déjoué par Catherine de Médicis ; ces tumultes finissent d'affaiblir le roi qui se réfugie au château de Vincennes, où il s'alite.
La fièvre ne le quitte plus, sa respiration se fait difficile ; il meurt le dimanche , jour de la Pentecôte, vers 3 heures de l'après midi, un mois avant son 24e anniversaire après 13 ans de règne. Dès le lendemain, à la suite de rumeurs d'empoisonnement, Ambroise Paré procède à une autopsie et confirme que le roi est mort d'une pleurésie faisant suite à une pneumonie tuberculeuse.
À l'annonce de son décès, son frère, le duc d'Anjou, parti pour Cracovie en automne 1573 à la suite de son élection comme roi de Pologne, délaisse la couronne polonaise et rentre en France où il devient Henri III.
Charles IX est inhumé à Saint-Denis. Six ans plus tôt, Catherine de Médicis y avait lancé la construction d'un mausolée pour les Valois.
En 1793, lors de la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, le corps du roi est jeté en fosse commune.
Veuve à 20 ans, la jeune reine, Élisabeth d'Autriche, refusant tout remariage, rentre en Autriche dès 1576 et se retire près d'un couvent de clarisses qu'elle avait fondé. Leur fille, Marie-Élisabeth de France, meurt en 1578, quatre ans après la mort de Charles IX.
Henri III, né le à Fontainebleau et mort assassiné le à Saint-Cloud, est souverain de la nouvelle république des Deux Nations de 1573 à 1575 — sous les noms de Henryk Walezy, roi de Pologne, et de Henrikas Valua, grand-duc de Lituanie — et roi de France de 1574 à 1589. Il est le dernier monarque de la dynastie des Valois et le premier Capétien mort assassiné.
Quatrième fils du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis, Henri n'est pas destiné à la couronne. Sous le règne de son frère Charles IX, il s'illustre comme chef de l'armée royale en remportant sur les protestants les batailles de Jarnac et de Moncontour. À l'âge de 21 ans, il se porte candidat pour le trône de la nouvelle république des Deux Nations et est élu. Son règne est bref, puisqu'à l'annonce de la mort de son frère, sans descendant mâle, il abandonne son royaume pour lui succéder sur le trône de France.
En devenant roi de France, Henri III hérite d'un royaume divisé où son autorité n'est que partiellement reconnue. Son règne est marqué par d’importants problèmes religieux, politiques et économiques. Quatre guerres de Religion se déroulent sous son règne. Henri III doit faire face à des partis politiques et religieux soutenus par des puissances étrangères qui finissent par venir à bout de son autorité : le parti des Malcontents, le parti des protestants et, enfin, la Ligue catholique. Henri III meurt en 1589 à Saint-Cloud après avoir été poignardé par le dominicain Jacques Clément, qui voulait venger le chef de la ligue, le duc Henri Ier de Guise, assassiné sur ordre royal l'année précédente.
L'emblème d'Henri III est constitué de trois couronnes, symbolisant les royaumes de France et de Pologne ainsi qu'une devise qui explique la troisième couronne : « Manet ultima cælo » (« La dernière se trouve au ciel »).
Henri arrive à Vienne en Autriche, le où il rencontre l'empereur Maximilien II. La capitale autrichienne l'accueille avec faste et il y dépense près de 150 000 écus. Il atteint ensuite l'Italie et s'y arrête plus longuement.
La magnificence avec laquelle la république de Venise le reçoit à son tour émerveille le jeune souverain. Il a peut-être là une brève liaison avec la courtisane Veronica Franco.
Il passe ensuite à Padoue, Ferrare et Mantoue. En août, il est à Monza où il rencontre l'archevêque de Milan, Charles Borromée, qui l'impressionne vivement. À Turin, il retrouve sa tante Marguerite de France, puis le duc de Savoie vient le chercher pour l'emmener à Chambéry. Il traverse donc les Alpes à bord d'une litière vitrée. Il rapporte certaines modes, notamment - selon la légende - celle de la fourchette.
Il arrive à Chambéry le où il retrouve son frère François, duc d'Alençon et son cousin et beau-frère Henri III, roi de Navarre. Le , il est accueilli à Lyon par sa mère. Il souhaite l'annulation du mariage de Marie de Clèves afin de l'épouser, mais le , alors qu'il vient d'arriver en Avignon, il apprend la mort de celle-ci. Cette nouvelle l'anéantit et il refuse de s'alimenter pendant dix jours.
Revenu à Paris et devant se marier, il ne pense pas à un mariage avec une archiduchesse d'Autriche ou une infante de Portugal ou d'Espagne, mais à la belle et sage princesse de Lorraine, rencontrée à la cour de Nancy, et fait demander sa main. La reine-mère considère comme un choix risqué ce mariage alors que les Guise — autres princes de Lorraine — sont puissants à la cour.
Le , Henri « troisième du nom » est sacré dans la cathédrale de Reims par le cardinal de Guise. Lors du sacre, la couronne de sacre manque à plusieurs reprises de tomber de la tête du nouveau souverain et les célébrants oublient de faire jouer le Te Deum, ce qui peut paraître à certains pour un mauvais présage. Le , il épouse Louise de Lorraine-Vaudémont-Nomény, princesse de Lorraine. Il n'a pas d'enfant de ce mariage d'amour.
Croyant rétablir son autorité par un « coup de majesté », il fait assassiner le duc de Guise le au matin et le lendemain, son frère le cardinal de Guise, jugé aussi dangereux que son frère, à coups de hallebarde. À Blois, il fait arrêter les ligueurs et les membres de la famille des Guise. Le , il est au chevet de sa vieille mère qui meurt dans la nuit. L'assassinat du duc de Guise provoque le soulèvement immédiat de la France ligueuse. À Paris, la Sorbonne délie de son serment de fidélité le peuple de France, alors que les prêcheurs appellent au meurtre. Toutes les villes et les provinces suivent, à l’exception de Tours, Blois et Beaugency, proches du roi, et Bordeaux (tenue par Matignon), Angers (d’Aumont) et le Dauphiné (d’Ornano). Abandonnant Blois, le roi se réfugie à Tours le . Isolé, traqué par le duc de Mayenne près d’Amboise, Henri III se voit contraint de se réconcilier et de traiter avec le roi de Navarre le . Les deux hommes (Henri III et Henri de Navarre futur Henri IV) se rencontrent au Plessis-lèz-Tours le . Troupes royales et troupes protestantes s'unissent alors pour combattre la Ligue. Henri de Navarre s'étant porté sur Chinon, le chef de la Ligue Charles de Mayenne lance son offensive contre Tours le . Alors qu'il s'est rendu à l'abbaye de Marmoutier, sur la rive droite de la Loire, pour entendre la messe, Henri III manque d'être surpris par l'avant-garde ligueuse menée par le chevalier d'Aumale. Les assaillants donnent l'assaut contre le faubourg Saint-Symphorien, qui est sauvagement pillé. Dans les Îles de la Loire et sur le pont, l'engagement se montre d'une extrême violence. Bien que les royaux aient perdu deux fois plus d'hommes que les ligueurs, ils restent maîtres de la ville de Tours grâce aux renforts huguenots de François de Coligny (fils du fameux amiral Gaspard II de Coligny). Les royalistes se rallient peu à peu, et permettent aux rois de France et de Navarre de faire campagne pour aller assiéger Paris, plongé dans un délire fanatique. Les deux rois ont réuni une armée de plus de 30 000 hommes qui s'apprête à assiéger la capitale. Le duc d'Épernon les rejoint avec un renfort de 15 000 hommes principalement composés de Suisses. Paris est alors défendue par 45 000 hommes de la milice bourgeoise, armée par le roi d'Espagne Philippe II.
Assassinat
Installé à Saint-Cloud dans l'attente du siège de Paris, ce , vers huit heures du matin, Henri III accueille sur sa chaise percée le procureur général accompagné d’un dominicain ligueur, Jacques Clément, qui se dit porteur de nouvelles en provenance du Louvre. Devant l'insistance du religieux à vouloir parler en privé avec le souverain, Roger de Bellegarde, premier gentilhomme de la Chambre, laisse le moine s'approcher du roi. Selon les versions des chroniqueurs de l'époque, le roi reste sur sa chaise percée ou se lève pour s'entretenir dans l'embrasure d'une fenêtre. Jacques Clément en profite pour frapper le roi au bas ventre avec le couteau qu'il tient dissimulé sous son habit. Henri III s'exclame : « Ah, mon Dieu ! », puis arrache le couteau de son intestin perforé et frappe son assaillant au visage en s'écriant : « Méchant, tu m'as tué ! ». Ce sont deux soldats du régiment de Comblanc qui introduisirent Jacques Clément dans le camp d'Henri III.
Au bruit, les gardes du roi, les fameux Quarante-cinq, accourent, transpercent le moine de leurs épées et le jettent par la fenêtre. Dans un premier temps, les médecins minimisent la gravité de la blessure, remettent les intestins en place et recousent la plaie. Henri III parvient à dicter des lettres aux villes qui lui obéissent afin de couper court aux rumeurs. À sa femme restée à Chenonceau, il affirme même que dans quelques jours, il pourra monter de nouveau à cheval. Toutefois, à l'occasion d'une visite de son cousin Henri de Navarre, le roi de France aurait harangué ses serviteurs de respecter les règles de passation de pouvoir en reconnaissant le roi de Navarre comme son successeur légitime.
Le soir venu, la péritonite progresse et ses souffrances augmentent. Après une douloureuse agonie, il meurt le vers 3 heures du matin. Henri de Navarre lui succède sous le nom d'Henri IV.
Henri III est le dernier souverain de la maison capétienne de Valois, laquelle a régné sur la France de 1328 (avènement de Philippe VI de Valois) à 1589.
Ses maîtresses
Les contemporains d'Henri III nous ont décrit le roi comme un homme appréciant beaucoup les femmes. Si ses amantes sont assez peu connues, c'est qu’Henri III ne leur a jamais conféré le titre de maîtresse officielle.
Dans sa jeunesse, Henri III se fait remarquer par une fréquentation assidue des femmes, au point que sa réputation et sa santé en pâtissent. En 1582, l'ambassadeur italien Lorenzo Priuli dit : « Le roi a aussi eu quelques maladies pour avoir fréquenté dans sa jeunesse trop familièrement les femmes. » Michelet attribue la dégénérescence des trois derniers Valois à la syphilis de François Ier, Henri II ayant pu transmettre la bactérie tréponème pâle de cette maladie à son fils.
Parmi ses maîtresses les plus célèbres figurent Louise de La Béraudière (de plus de vingt ans son aînée), Françoise Babou de la Bourdaisière (mère de Gabrielle d'Estrées) et Renée de Rieux, issues de la moyenne noblesse. Il fréquente également lors de son périple italien qui le ramène de Pologne en , Veronica Franco, une courtisane vénitienne fort renommée à l'époque. À la même date, il entretient aussi une relation platonique avec la princesse de Condé, Marie de Clèves, pour qui il éprouve une passion démesurée. Sa mort survenue brutalement en 1574 conduit le roi à prendre un deuil particulièrement ostensible qui étonne la cour.
Après son mariage avec Louise de Lorraine, les aventures d’Henri III paraissent plus discrètes. Par respect pour son épouse qu’il aime, il organise ses rendez-vous avec les dames galantes à l’écart du palais, dans des hôtels particuliers parisiens. Fait exceptionnel, Henri III a choisi Louise de Lorraine pour sa beauté et son esprit et non pas pour des raisons politiques, comme c’est le cas pour la plupart des mariages royaux. Louise de Lorraine tient une place très importante dans la vie sentimentale et spirituelle du roi. Un jour que Catherine de Médicis entre dans ses appartements sans se faire annoncer, elle la surprend en intimité sur les genoux de son mari. Cette intimité quasi exceptionnelle du couple royal n'empêche toutefois pas le roi de poursuivre ses aventures furtives avec une multitude de jeunes filles belles et enjouées (mesdemoiselles d’Assy, de La Mirandole, de Pont, de Stavay, ou encore une des sœurs de Gabrielle d’Estrées). Louise de Lorraine et Catherine de Médicis, toutes les deux fort pointilleuses sur la moralité à la cour, possèdent alors suffisamment d’influence sur le roi pour faire chasser ces maîtresses d’un jour.
Ses favoris
Longtemps, l'image véhiculée d'Henri III a été indissociable de celle de ses favoris plus couramment appelés « mignons », terme pourtant déjà en vogue au XVe siècle. Au XIXe siècle, c'est un thème à la mode et plusieurs peintres et auteurs romantiques s'y sont essayés. Henri III est alors décrit de manière caricaturale, représenté en compagnie d'éphèbes efféminés, aux costumes excentriques et aux passe-temps frivoles comme le jeu du bilboquet.
En raison des nombreux témoignages sur le côté entreprenant d'Henri III auprès des femmes, l'image longtemps répandue de l'homosexualité stricte du roi a été remise en cause par des historiens. Une source importante qui évoque des aventures masculines s'avère une source partisane, celle du diplomate savoyard Lucinge. Cet ennemi de la France, et par conséquent peut-être non retenu par un devoir de réserve ou par la flatterie, écrit que le roi a été initié aux amours masculines par René de Villequier . Les autres textes allusifs à l'homosexualité sont issus des pamphlets rédigés par des ligueurs radicaux, des calvinistes intransigeants ou encore par des membres du parti des Malcontents dans l'entourage du frère du roi François d'Alençon ayant perdu la faveur royalequi promeut alors des hommes nouveaux appartenant à la « noblesse seconde » du Royaume dans l'entourage du dernier Valois. Le raffinement des costumes, les nouvelles pratiques de cour, l'accès plus restreint au roi constituent autant d'éléments qui irritent la haute-noblesse traditionnelle et remettent en cause le mode de gouvernementalité prévalant jusqu'au milieu du XVIe siècle selon lequel le roi gouverne par conseil de sa noblesse. Les écrivains comme L'Estoile ou Brantôme, pourtant connus pour leurs informations scabreuses, n'accordent aucun crédit à ces rumeurs et mettent en exergue, quant à eux, la passion du roi pour les femmes. En revanche, D'Aubigné, calviniste forcené, et Ronsard, proche du duc d'Alençon, n'hésitent pas nombre de fois dans des vers à brocarder le roi sur le sujet :
« Le roi comme l'on dit, accole, baise et lèche
De ses poupins mignons le teint frais, nuit et jour ;
Eux pour avoir argent, lui prêtent tour à tour
Leurs fessiers rebondis et endurent la brèche. »
L'ambiguïté de l'image d'Henri III trouve peut-être également son explication dans la propagande, particulièrement violente, suscitée contre lui par la Ligue. L'appel au soulèvement s'accompagne dans les derniers mois de son règne d'une violente vague de calomnies destinées à pervertir l'image du roi dans l'esprit des Français. Le changement de dynastie n'a pas vraiment permis d'établir le portrait le plus impartial de ce roi attaqué et l'image trouble d'Henri III a continué de se perpétuer. En dépit des efforts de sa veuve, la reine Louise, et sa demi-sœur, la duchesse d'Angoulême, pour obtenir un soutien en faveur du défunt roi, ni Henri IV, trop soucieux de ménager les Guise, ni l'Église n’ont examiné objectivement la vie privée de ce roi, ni cherché même à punir les coupables de son assassinat.
En l'état actuel des recherches, on ne peut trancher sur la nature exacte de la sexualité d'Henri III (hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel). Les perceptions contradictoires quant à la sexualité d'Henri III se retrouvent dans les œuvres de fiction : si, dans le roman La Reine Margot d'Alexandre Dumas, le prince est décrit comme hétérosexuel, l'adaptation cinématographique du roman réalisée en 1954 par Jean Dréville le représente, sous les traits de Daniel Ceccaldi, comme un homosexuel efféminé, tandis que la version suivante, réalisée en 1994 par Patrice Chéreau et où il est interprété par Pascal Greggory, en fait un pervers décadent, avant tout homosexuel mais également attiré par les femmes (en l'occurrence par sa sœur Marguerite).
Le film Elizabeth de 1998 le présente lors de son voyage pour courtiser la reine d'Angleterre comme un excentrique grivois, amateur de jeunes hommes et de travestissement. Dans sa fresque historique, Robert Merle (Le Prince que voilà, 1982) loue le sens de l'État d'Henri III et le défend contre les calomnies.
A suivre Le bon roi Henri IV fait de la PUB, sans doute l'un des personnages historiques le plus prisé de l'épôque!...
Je vous l'avais dit, les représentations d'Henri IV sont nombreuses et si nous passions maintenant à ses épouses Marguerite de Valois (la reine Margot) et Marie de Médicis sans oublier ses maitresses !. Ne pas oublier non plus certains de ses ministres comme Sully et Colbert...
Henri IV, dit « le Grand » ou « Le Vert Galant », ou encore « Le Bon Roi Henri », né sous le nom d'Henri de Bourbon le à Pau et mort assassiné le à Paris, est roi de Navarre à partir du sous le nom d'Henri III, et roi de France sous le nom d'Henri IV du jusqu'à sa mort en 1610. Il réunit ainsi les dignités de roi de France et de Navarre et est le premier roi de France de la maison capétienne de Bourbon.
Henri de Bourbon est le fils de Jeanne d'Albret, reine de Navarre (elle-même fille de Marguerite d'Angoulême sœur de François Ier), et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon. Descendant en lignée masculine du roi Saint Louis à la dixième génération, il est premier prince du sang et, en vertu de la « loi salique », le successeur naturel des rois de France de la maison de Valois, s'ils meurent sans descendance mâle légitime7, ce qui est le cas de tous les fils d'Henri II.
Bien que baptisé catholique, il est élevé dans la religion réformée et s'implique dans les guerres de Religion en tant que prince du sang, roi de Navarre et chef de la noblesse protestante. Il abjure le protestantisme en 1572, juste après son mariage avec Marguerite de Valois et alors que se déroule le massacre de la Saint-Barthélemy, mais il y revient en 1576 après avoir réussi à fuir la cour de France.
En 1584, à la mort du duc François d'Anjou, frère cadet et héritier du roi Henri III de France, il devient l'héritier légitime du trône. Les troubles religieux s'exacerbent, notamment sous la pression de la Ligue catholique, qui refuse de voir un protestant monter sur le trône.
En 1589, après l'assassinat d'Henri III par le moine ligueur Jacques Clément, Henri de Navarre devient pourtant roi de France. Mais il doit poursuivre la guerre contre la Ligue. Pour renforcer sa légitimité, il finit par se reconvertir solennellement au catholicisme, le , lors d'une cérémonie en la basilique de Saint-Denis, ce qui lui permet d'être sacré en 1594, non pas à Reims mais à Chartres. Une partie de la Ligue n'en poursuit pas moins le combat jusqu'en 1598, année où, après avoir reçu à Angers la reddition du duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, Henri IV signe l'édit de Nantes, édit de pacification autorisant le culte protestant selon des modalités déterminées, mettant ainsi fin à plus de trois décennies de guerres de Religion en France.
Douze ans plus tard, alors qu'il prépare une guerre contre l'Espagne, Henri IV est assassiné rue de la Ferronnerie, à Paris, par un catholique fanatique venu d'Angoulême, François Ravaillac.
Henri naît dans la nuit du 12 au c à Pau, alors capitale de la souveraineté de Béarn, dans le château de son grand-père maternel le roi de Navarre. Henri d’Albret désirait depuis longtemps que sa fille unique lui donne un garçon. Selon la tradition rapportée par les chroniqueurs (Jean-Baptiste Legrain, André Favyn), Henri, aussitôt né, est donc remis entre les mains de son grand-père, qui l'emmène dans sa chambre, lui frotte les lèvres avec une gousse d'ail et lui fait respirer une coupe de vin, sans doute de jurançon, où le roi de Navarre possédait une vigne achetée en 1553. Ce « baptême béarnais » est une pratique courante avec les nouveau-nés, dans le but de prévenir les maladies, et ce type de bénédiction persiste les siècles suivants pour les baptêmes des enfants de la maison de France. Henri d’Albret lui offre une carapace de tortue, encore exposée dans une pièce du château de Pau qu'une tradition incertaine donne pour être la « chambre d’Henri IV » insérée dans l’appartement de Jeanne d'Albret. Suivant l'usage de la couronne de Navarre, il reçoit en tant que fils aîné le titre de prince de Viane.
Le futur Henri IV est baptisé dans la religion catholique quelques semaines après sa naissance, le , dans la chapelle du château de Pau, par le cardinal d'Armagnac. Ses parrains sont les rois Henri II de France et Henri II de Navarre (d'où le choix du prénom Henri), ses marraines sont la reine de France Catherine de Médicis et Isabeau d'Albret, sa tante, veuve du comte de Rohan. Pendant la cérémonie, le roi de France Henri II est représenté par le cardinal de Vendôme, frère d'Antoine de Bourbon.
Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, Gabrielle d'Estrées partage sa vie mais, n'appartenant pas à une famille régnante, elle ne peut guère prétendre devenir reine. Se comportant tout de même comme telle, Gabrielle suscite de nombreuses critiques, tant de l'entourage royal que des pamphlétaires, qui la surnomment la « duchesse d'Ordure ». Sa mort survenue brutalement en 1599, sans doute d'une éclampsie puerpérale, permet au roi d'envisager de prendre une nouvelle épouse digne de son rang.
En , il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, le , Marie de Médicis, fille de François Ier de Médicis et de Jeanne d'Autriche, et nièce de Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane alors régnant. Ce mariage est une double bénédiction puisque la dot permet d'effacer toute une année de dettes et que Marie de Médicis met au monde le dauphin Louis l'année suivante, assurant ainsi l'avenir de la dynastie de Bourbon.
Henri IV compromet son mariage et sa couronne en poursuivant sa relation extra-conjugale, commencée peu de temps après la mort de Gabrielle d'Estrées, avec Henriette d'Entragues, jeune femme ambitieuse, qui n'hésite pas à faire du chantage au roi, pour légitimer les enfants qu'elle a eus de lui. Ses requêtes repoussées, Henriette d'Entragues complote à plusieurs reprises contre son royal amant. En 1602, quand Henri IV vient présenter sa filleule, Louise de Gondi, au Prieuré Saint-Louis de Poissy dont elle deviendra prieure en 1623, il remarque en passant la beauté de Louise de Maupeou à qui il fait la cour.
En 1609, après plusieurs autres passades, Henri va se prendre de passion pour la jeune Charlotte-Marguerite de Montmorency.
La fin du règne d'Henri IV est marquée par des tensions avec les Habsbourg et la reprise des hostilités contre l'Espagne. Henri IV intervient dans le conflit de succession qui oppose l'empereur de confession catholique aux princes allemands protestants, qu'il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l'infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV, estimant son armée prête à reprendre le conflit qui s'était arrêté dix ans plus tôt, s'allie aux protestants allemands de l'Union évangélique. Le , François de Bonne de Lesdiguières, représentant d'Henri IV de France dans le château de Bruzolo en Val de Suse, signe le traité de Bruzolo, avec Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie.
Le déclenchement d'une guerre européenne ne plaît ni au pape, soucieux de la paix entre princes chrétiens, ni aux sujets français, inquiets de leur tranquillité. Ne pouvant accepter une alliance avec des princes protestants contre un souverain catholique, des prêtres ravivent par leurs sermons les esprits échauffés des anciens Ligueurs. Le roi voit également un parti qui s'oppose à sa politique au sein même de l'entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n'est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir grâce à l'édit de Nantes leurs privilèges politiques.
Tout en préparant la guerre, on s'apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis. Celui-ci se déroule le . Le lendemain, alors qu'il traverse Paris pour aller rendre visite à Sully, souffrant, le roi est poignardé par François Ravaillac, catholique fanatique, au 8-10 rue de la Ferronnerie à Paris. Dans le carrosse qui le ramène au Louvre, le roi Henri IV meurt de ses blessures, à l'âge de 56 ans. L'enquête conclut à l'action isolée d'un fou.
Ravaillac est écartelé le sur la place de Grève, à Paris, pour avoir assassiné le roi Henri IV.
Après autopsie et embaumement du défunt roi qui avait promis sa relique royale au collège des jésuites de La Flèche, son cœur est placé dans une urne de plomb contenue dans un reliquaire d'argent envoyé à l’église Saint-Louis de La Flèche et son corps est exposé dans une chambre de parade du Louvre puis son effigie dans la salle des Cariatides.
Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le , à l'issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres qui commencent déjà à faire naître la légende du bon roi Henri. Au cours du lit de justice tenu le , son fils aîné âgé de neuf ans, le roi Louis XIII, proclame la régence de la reine Marie de Médicis, veuve d'Henri IV.
Enfants légitimes
Son premier mariage avec Marguerite de France fut infécond. Le roi était en effet atteint d'une malformation congénitale des organes reproducteurs connue sous le nom d'hypospadias ayant pour conséquence une courbure de la verge accompagnée d'un phimosis. Sa malformation ne fut corrigée que par une opération alors que le roi avait plus de 40 ans. Henri IV eut six enfants de son mariage avec Marie de Médicis :
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Louis XIII ( - ), roi de France de 1610 à 1643, épouse en 1615 Anne d'Autriche, infante d'Espagne (1601-1666) ;
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Élisabeth de France ( - ), épouse Philippe IV (1605-1665), roi d'Espagne, le à Bordeaux ;
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Christine de France ( - ), épouse Victor-Amédée Ier de Savoie (1587-1637) le à Paris ;
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Monsieur d’Orléans ( - ), à tort prénommé « Nicolas » par certains auteurs, mort avant d'avoir été solennellement baptisé et nommé, titré à sa naissance duc d'Orléans ;
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Gaston de France ( - ), duc d'Anjou puis d'Orléans à la mort de son frère Monsieur d'Orléans, épouse en 1626 Marie de Bourbon (1605-1627) puis en 1632 Marguerite de Lorraine (1615-1672) ;
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Henriette-Marie de France ( - ), épouse Charles Ier d'Angleterre le , en la cathédrale de Canterbury.
Descendants illégitimes
Dans son livre Le rêve de Champlain, l'historien américain David Hackett Fischer défend la thèse selon laquelle l'explorateur Samuel de Champlain aurait pu être un fils illégitime d'Henri IV, conçu durant un séjour du futur roi à La Rochelle durant les guerres de Religion. L'historien explique que Champlain a bénéficié d'une importante pension de la part du roi au cours de sa vie et qu'il avait un accès très facile à celui-ci. En 1632, en parlant d'Henri IV, Champlain écrit : « Majesté, à laquelle j’étais obligé tant de naissance que d'une pension de laquelle elle m’honorait. » Cette rumeur d'une filiation entre Champlain et Henri IV est parvenue aux Algonquins de la vallée du Saint-Laurent et l'un d’entre eux affirme que l'explorateur le lui aurait dit lui-même. Néanmoins, cette rumeur n'a jamais été confirmée.
Henri IV eut également au moins 12 enfants illégitimes :
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peut-être un fils avec Louise Borré :
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Hervé Borré (1576-1643) ;
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un seul avec Françoise de Montmorency-Fosseux :
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une fille mort-née en 1581 ;
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un seul avec Esther Imbert (ou Ysambert), Rochelaise :
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Gédéon, dit Gédéon Monsieur, né à la fin de 1587 ou au début de 1588 et mort le ;
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trois avec sa maîtresse Gabrielle d'Estrées, qui furent ensuite tous légitimés :
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César de Bourbon (1594-1665), duc de Vendôme,
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Catherine Henriette de Bourbon (1596-1663), dite Mademoiselle de Vendôme, mariée à Charles II de Lorraine, duc d'Elbeuf,
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Alexandre de Vendôme (1598-1629), dit « le Chevalier de Vendôme » ;
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trois également avec Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, marquise de Verneuil :
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Henri de Verneuil, né en 1600, mort peu après,
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Henri de Bourbon, duc de Verneuil (1601-1682), évêque de Metz,
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Gabrielle-Angélique de Verneuil ( - morte en 1627), Mademoiselle de Verneuil, qui épouse Bernard de Nogaret de La Valette d'Epernon ;
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un seul avec Jacqueline de Bueil :
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Antoine de Bourbon-Bueil (1607-1632), comte de Moret ;
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deux avec Charlotte des Essarts :
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Jeanne-Baptiste de Bourbon ( - morte en 1670), abbesse de l'Abbaye Notre-Dame de Fontevraud,
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Marie Henriette de Bourbon (1609-1629), abbesse de l'abbaye de Chelles.
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NOS COUSINS "BOURBON" ...
A commencer par le roi Louis XIII, son épouse Anne d'Autriche et, son ministre le cardinal de Richelieu (aussi "cousin, comme Colbert") que nous verrons encore plus sans oublier les mousquetaires et les maitresses de Louis XV !.
Louis XIII, dit « le Juste », fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, né le au château de Fontainebleau et mort le au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de France et de Navarre de 1610 à 1643.
Son règne, dominé par la personnalité du cardinal de Richelieu, principal ministre d'État, est marqué par l'affaiblissement des grands et des protestants, la lutte contre la maison d'Autriche et l'affirmation de la domination militaire française en Europe pendant la guerre de Trente Ans. De son mariage avec l'infante Anne d'Autriche, il a tardivement deux fils : le futur Louis XIV, et Philippe, duc d'Anjou fondateur de la maison Orléans. La naissance tardive de son premier fils est considérée par le couple comme « un don du Ciel », et amène le roi à signer le vœu de Louis XIII (consacrant le royaume de France à la Vierge Marie), avant même la naissance de l'enfant.
Louis XIII, premier fils du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis, naît au château de Fontainebleau. L'enfance du dauphin Louis nous est assez bien connue grâce au journal laissé par son médecin, Jean Héroard, qui y a consigné tous les détails de son alimentation, de sa santé et de sa vie intime. Le futur roi est installé dès le mois de au château de Saint-Germain-en-Laye, où il retrouve les enfants illégitimes de son père et est rejoint, plus tard, par ses frères et sœurs. Il est baptisé le à Fontainebleau ; son parrain est, comme il est d'usage, le pape (Paul V), représenté par le cardinal de Joyeuse, sa marraine est sa tante, Éléonore de Médicis, duchesse de Mantoue, sœur de la reine Marie.
Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, bien que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le dauphin soit dressé pour servir le roi et la reine. Son père montre toutefois des signes d'affection, demandant à ses enfants de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage. Ses relations avec sa mère sont différentes. Il n'est jamais ravi de la voir et refuse plusieurs fois de la servir, contrairement à son père, avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre.
Il a huit ans et demi quand son père est assassiné, ce qui le marque durablement.
Louis XIII monte alors sur le trône, à 8 ans et demi. Il est sacré le à Reims par le cardinal François de Joyeuse. Le pouvoir est alors assuré par sa mère, Marie de Médicis, qui gouverne le Royaume comme régente. La majorité du roi est proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï, qui accaparent les plus hautes charges de l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le jeune roi n'a pas une enfance joyeuse. Il ne trouve aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère, Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même, il a des troubles d'élocution, voire de bégaiement, et souffre d'un manque d'affection.
Période de régence de sa mère
Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII, devenant taciturne et ombrageux, aspire à être digne de son père, Henri IV. Il s'indigne de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, roi, dans un coin du Louvre.
De plus, la régence de Marie de Médicis est très difficile : la gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les forces du Royaume, hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait initiée Henri IV, profitent de la régence. De graves troubles éclatent dans le Royaume (religieux, nobiliaires, sociaux), entraînant une convocation des états généraux et une instabilité politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine fait naître chez le roi un très lourd sentiment d'amertume. Alors qu'Henri IV avait songé à marier son héritier avec la princesse Nicole de Lorraine, héritière des duchés de Lorraine et de Bar (ce qui aurait porté pacifiquement la frontière française jusqu'aux Vosges), Marie de Médicis marie le jeune roi, le à Bordeaux, à Anne d'Autriche, infante d'Espagne. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie. Louis XIII, qui n'a que quatorze ans, est obligé, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, de consommer le mariage, comme en témoigne son médecin dans ses notes personnelles, prises heure par heure, et qui relatent avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de regagner, poussé par le duc de Luynes, le lit de la reine, son épouse.
Après la régence mouvementée et pro-espagnole de sa mère, Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les privilèges des protestants, ceux des « Grands », et l'encerclement des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son ministre Richelieu.
Sortir de la régence de la reine mère
C'est par un coup de force, le , que Louis XIII accède au pouvoir. Il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini, et fait exécuter la Galigai, femme de celui-ci, dame de compagnie et confidente de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
En 1619, la reine mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils, qui choisit de se réconcilier avec elle. Par le traité d'Angoulême, le , il lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile, qui se conclut par sa défaite totale, le 7 août, à la bataille des Ponts-de-Cé, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu. En 1622, Louis XIII crée la Compagnie des Mousquetaires du Roi.
Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec Brulart de Sillery et son fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui sont vite disgraciés pour incompétence.
En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer au conseil du roi le cardinal de Richelieu, prélat qui a été le représentant du clergé aux états généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : « Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation du Roi avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».
Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que l'homme. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur (guerre de Succession de Mantoue, guerre franco-espagnole, guerre de Trente Ans).
Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que pour assurer l'autorité de l'État. Toutes les guerres contre les huguenots sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs (duc de Rohan, Benjamin de Rohan). Même le siège de La Rochelle n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (), interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le Royaume sauf à Paris.
Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre, secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez les prétendants au trône de grandes espérances (Gaston d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret…). La très difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les espoirs de ces princes, qui, toujours mêlés à des complots (notamment la conspiration de Chalais), espèrent bien que le roi n'aura jamais d'héritier.
Après presque vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de plusieurs fausses couches, la naissance inattendue de l'héritier du trône est considérée comme un don du ciel, ce qui lui vaut d'être aussi prénommé Louis-Dieudonné. Si l'historien Jean-Christian Petitfils propose la date du 23 ou du , semaine où le couple royal séjournait à Saint-Germain, comme date de la « conception du dauphin », d'autres auteurs affirment que le dauphin a été conçu le , dans le palais du Louvre (le tombe d'ailleurs exactement neuf mois avant sa naissance, le ).
Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard le futur souverain Louis XIV), cette naissance tant attendue est le fruit de l'intercession faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de Grâces auprès de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de prières afin d'obtenir « un héritier pour la couronne de France ». Les neuvaines sont dites par le frère Fiacre du au .
En , la reine prend conscience qu'elle est à nouveau enceinte. Le , le roi et la reine reçoivent officiellement le frère Fiacre pour s'entretenir avec lui sur les visions qu'il dit avoir eu de la Vierge Marie et de la promesse mariale d'un héritier pour la couronne. À l'issue de l'entretien, le roi missionne officiellement le religieux pour aller à l'église Notre-Dame-de-Grâces de Cotignac, en son nom, faire une neuvaine de messes pour la bonne naissance du dauphin.
Le , en remerciement à la Vierge pour cet enfant à naître, le roi signe le « vœu de Louis XIII », consacrant le royaume de France à la Vierge Marie, et faisant du 15 août un jour férié dans tout le royaume. En 1644, ayant fait venir auprès d'elle le frère Fiacre, la reine lui dira : « Je n'ai pas perdu de vue la grâce signalée que vous m'avez obtenue de la Sainte Vierge, qui m'a obtenu un fils. » Et à cette occasion, elle lui confie une mission personnelle : porter un présent (à la Vierge Marie) dans le sanctuaire de Cotignac, en remerciement de la naissance de son fils. En 1660, Louis XIV et sa mère se rendront en personne à Cotignac pour y prier et remercier la Vierge, puis en 1661 et 1667, le roi fera porter des présents à l'église de Cotignac, par le frère Fiacre, en son nom.
L'attitude du roi, à la naissance de Louis, le , diffère selon les mémorialistes : Tallemant des Réaux dit que le roi considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise Contarini qui était présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en septembre 1640 un second fils, Philippe, le futur duc d'Orléans. Ces deux naissances écartent du trône le comploteur impénitent qu'était Gaston d'Orléans, le frère du roi, et limitent les complots à ceux qui veulent prendre la place du Cardinal, malade (conspiration de Cinq-Mars).
Après la mort du cardinal, en , le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le duc de Beaufort. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de Richelieu, le Cardinal Mazarin, qui devient vite premier ministre de fait.
Fin de règne et mort
Après six semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt le , soit 33 ans jour pour jour après son père Henri IV (assassiné le ) et son accession au trône. Le roi meurt à 41 ans, des conséquences d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn. Il est toutefois probable que cette maladie chronique n'ait fait que l'affaiblir et que le coup de grâce lui ait été donné par son médecin, Charles Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiqués sur le roi dans les deux dernières années de sa vie. Son corps est porté à la basilique Saint-Denis sans aucune cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.
Le roi ne trouve pas le bonheur dans son mariage avec Anne d'Autriche. Avant de lui donner deux enfants, Louis XIII a entretenu avec son épouse une relation tendue. L'indifférence voire la méfiance que le roi éprouvait pour elle ont conduit les historiens à s'interroger sur sa sexualité. Selon certains d'entre eux, le roi aurait pu avoir des « tendances homosexuelles », mais il n'existe pas de preuve qu'il se soit engagé dans des relations charnelles avec des favoris masculins. Les deux plus célèbres sont le duc de Luynes, et le marquis de Cinq-Mars. Louis XIII est également lié à deux femmes : Louise de La Fayette et Marie de Hautefort.
Relations avec les femmes
La vie conjugale de Louis XIII est alternée de plusieurs phases. Anne d'Autriche, son épouse, est délaissée après la nuit de noces ; le jeune Louis XIII éprouve « de la honte et une haute crainte », selon les mots d'Héroard, à aller voir la reine, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs. Son jeune âge (14 ans) peut justifier ses appréhensions. Il faut attendre 1619 pour que le mariage soit vraiment consommé. Toutefois, la plupart des historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un escalier.
Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour partie cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa méfiance politique (justifiée) joue un rôle au moins aussi important. Autre raison, le souvenir de la mésentente politique et conjugale entre ses parents : outre sa position anti-espagnole, Marie de Médicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes (Louis avait été élevé avec ses demi-frères). Le roi est réputé austère. Son rejet des vanités entraîne chez lui une grande méfiance vis-à-vis des courtisans et de sa femme.
Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques il est vrai : l'une avec Marie de Hautefort, future duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.
Relations avec ses favoris
Durant son règne, Louis XIII entretient plusieurs favoris successifs qu'il comble de bienfaits (titres, charges et pensions). Les plus importants sont Luynes (1617-1621), Toiras (1624), Barradas (1625-1626), Saint-Simon (1626-1636) et Cinq-Mars (1639-1642).
Ces hommes partagent le goût du roi pour la chasse ; le roi se lie d'amitié avec eux alors qu'ils ne sont au départ que de simples pages servant dans ses écuries (Barradas, Saint-Simon), ou remplissant un office important dans sa vénerie (Luynes, Toiras). Leur élévation à la cour est rapide, mais ne dure généralement qu'un temps. Après les avoir couverts de bénéfices, le roi finit par se lasser d'eux. Les plus jeunes, comme Barradas et Cinq-Mars, se montrant particulièrement exigeants et irrévérencieux, manipulent le roi, profitent de son aveuglement pour le faire chanter. Cinq-Mars est ainsi décapité en 1642 après avoir comploté contre le cardinal de Richelieu.
L'attachement du roi pour ses favoris a poussé les historiens à s’interroger sur la nature exacte de ces relations. Pierre Chevallier, qui a par ailleurs douté de l'homosexualité d'Henri III, a mis en avant les tendances homosexuelles de Louis XIII ; il évoque le témoignage en , du Vénitien Morosini, qui définit le rôle du maréchal de Toiras : « Non pour les affaires de l’État mais pour la chasse et les inclinations particulières du roi ». Parmi les autres sources, il cite le journal de Jean Héroard, le médecin du roi, dans lequel il relève les inclinations du jeune roi pour les domestiques qui travaillent à son service : il y a Saint-Amour son cocher, Haran son valet de chiens, ou encore Descluseaux, un soldat sous les ordres duquel le jeune roi joue les sentinelles durant la nuit et monte la garde de sa propre chambre, avant d'être fait prisonnier et conduit par lui dans son lit.
De son côté, le sexologue et psychiatre américain Fritz Klein, spécialiste de l'étude de la bisexualité et militant bisexuel, voit le roi Louis XIII comme bisexuel45. En revanche, l'historien Jean-Christian Petitfils observe à propos du souverain que « sa psychologie, sa sexualité, son besoin d'affection […], son attrait pour des écuyers ou des fauconniers plus âgés, ont intéressé quelques psychanalystes, mais les résultats restent décevants, voire problématiques. Faut-il parler d'homosexualité, de déséquilibre psychique, entés sur une enfance malheureuse ? Il n'est pas facile de débusquer Louis le Juste derrière sa timidité et la complexité de son caractère ». En tout état de cause, il n'existe aucun témoignage qui va dans le sens d'une consommation charnelle. La seule source qui existe à cet égard est l'écrivain Tallemant des Réaux qui raconte deux anecdotes dans ses Historiettes. Mais il est impossible de savoir si ce sont des inventions calomnieuses car Tallemant ne cache pas d'utiliser des témoignages de troisième main, en sus d'être un chroniqueur assez hostile à Richelieu. Pour expliquer la non-consommation charnelle, les historiens font valoir les convictions catholiques du monarque, son horreur du péché. À ce sujet, Pierre Chevallier écrit : « Il est possible qu'entre les partisans de la chasteté absolue du roi et ceux qui accordent créance aux anecdotes rapportées par Tallemant, puisse se faire une interprétation plus nuancée et une conclusion intermédiaire ».
Descendance
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Louis Dieudonné (1638-1715), roi de France et de Navarre (1643-1715), épouse 1° en 1660 sa cousine Marie-Thérèse d'Autriche, infante d'Espagne (1638-1683), d'où six enfants, puis 2° secrètement Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, marquise de Maintenon (1635-1719).
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Philippe de France (1640-1701) duc d'Anjou, puis duc d'Orléans, Monsieur, épouse en 1661 sa cousine Henriette d'Angleterre (1644-1670), d'où six enfants, puis en 1671 Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), d'où trois enfants.
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Louis XIV, dit « le Grand » ou « le Roi-Soleil », né le au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et mort le au château de Versailles, est un roi de France et de Navarre. Son règne s'étend du — sous la régence de sa mère Anne d'Autriche jusqu'au — à sa mort en . Son règne d’une durée de 72 ans est l'un des plus longs de l'histoire d'Europe et le plus long de l'histoire de France.
Né Louis, surnommé Dieudonné, il monte sur le trône de France au décès de son père, Louis XIII, quelques mois avant son cinquième anniversaire, ce qui fait de lui l'un des plus jeunes rois de France. Il devient ainsi le 64e roi de France, le 44e roi de Navarre et le troisième roi de France issu de la dynastie des Bourbons.
S'il n'aime guère que son principal ministre d'État, Colbert, fasse référence à Richelieu, ministre de Louis XIII et partisan intransigeant de l'autorité royale, il s'inscrit néanmoins dans son projet de construction séculaire d'un absolutisme de droit divin. Usuellement, son règne est divisé en trois parties : la période de sa minorité, troublée par la Fronde, de à , durant laquelle sa mère et le cardinal Mazarin gouvernent ; la période allant de la mort de Mazarin, en , au début des années 1680, pendant laquelle le roi gouverne en arbitrant entre les grands ministres ; et enfin la période allant du début des années à sa mort, où le roi gouverne de plus en plus seul, notamment après la mort de Colbert (ministre clé de 1661 à ), puis de Louvois, en . Cette période est aussi marquée par un retour du roi à la religion, notamment sous l'influence de sa maitresse puis seconde épouse, Madame de Maintenon. Son règne voit la fin des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes qui avaient marqué les décennies précédentes. Le monarque impose l'obéissance à tous les ordres et il contrôle les courants d'opinion (y compris littéraires ou religieux, tels que Port-Royal et les Jansénistes) de façon plus prudente que Richelieu.
La France est, pendant son règne, le pays le plus peuplé d'Europe avec environ vingt millions d'habitants, ce qui lui confère une certaine puissance d'autant que, jusque dans les années 1670, l'économie se porte bien grâce notamment au dynamisme économique du pays et à des finances publiques tenues en bon ordre par Colbert. Du point de vue climatique, le règne coïncide avec le minimum de Maunder (1645-1715), une période extrêmement froide qui produit d'importantes disettes, plusieurs épidémies et épizooties ; en 1693-1694, le printemps très pluvieux suivi d'un échaudage l'été provoque une famine suivie d'une épidémie qui tuent 1 300 000 personnes ; lors du « grand hiver » 1708-1709, le froid a tué directement environ deux cent mille personnes, et indirectement quatre cent mille par famine et épidémie.
Par la diplomatie et la guerre, Louis XIV affirme sa puissance en particulier contre la maison de Habsbourg, dont les possessions encerclent la France. Sa politique du « pré carré » cherche à agrandir et rationaliser les frontières du pays, protégées par la « ceinture de fer » de Vauban, qui fortifie les villes conquises. Cette action lui permet de donner à la France des frontières approchant celles de l'ère contemporaine, avec l'annexion du Roussillon, de la Franche-Comté, de Lille, de l'Alsace et de Strasbourg. Toutefois, les guerres pèsent sur les finances publiques et Louis XIV s'attire la méfiance des autres pays européens, qui s'allient souvent, à la fin de son règne, pour contrer sa puissance. C'est aussi le moment où, après la Glorieuse Révolution, l'Angleterre commence à affirmer sa puissance, notamment maritime et économique, grâce en partie aux Huguenots chassés de France, sous le règne d'un adversaire déterminé de Louis XIV, Guillaume d'Orange.
D'un point de vue religieux, le XVIIe siècle est complexe et ne se limite pas à l'opposition entre catholiques et protestants. Parmi les catholiques, la question de la grâce suscite une forte opposition entre les jésuites et les jansénistes. Louis XIV doit trancher entre les divers courants de pensée religieuse, en tenant compte non seulement de ses propres convictions, mais aussi de considérations politiques. Ainsi, s'il fait condamner les jansénistes, c'est aussi parce qu'il se méfie de leur anti-absolutisme.
Concernant les protestants, la révocation de l'édit de Nantes en a des conséquences économiques et démographiques lourdes pour la France, et les réactions en Europe et à Rome sont défavorables. Les relations avec les papes sont en général mauvaises, particulièrement avec Innocent XI. En effet, le roi entend préserver son indépendance et celle de son clergé face à Rome, ce qui ne l'empêche pas de se méfier des gallicans, souvent imprégnés par le jansénisme. À la fin du règne, la querelle du quiétisme entraîne également des tensions avec Rome.
À partir de , Louis XIV dirige son royaume depuis le vaste château de Versailles, dont il a supervisé la construction, et dont le style architectural a inspiré d'autres châteaux européens. Sa cour soumet la noblesse, étroitement surveillée, à une étiquette très élaborée. Le prestige culturel s'y affirme grâce au mécénat royal en faveur d'artistes tels que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre, ce qui favorise l'apogée du classicisme français, qualifié, dès son vivant, de « Grand Siècle », voire de « siècle de Louis XIV ».
Sa fin de règne, très difficile, est marquée par l'exode de dizaines de milliers de protestants persécutés, par des revers militaires, par les famines de et de , par la révolte des Camisards et par les nombreux décès de ses héritiers royaux.
Tous ses enfants et petits-enfants dynastes sont morts avant lui, et son successeur, son arrière-petit-fils Louis XV, n'a que 5 ans lorsqu'il meurt. Pourtant, même après la régence assez libérale de Philippe d'Orléans, l'absolutisme perdure, attestant ainsi de la solidité du régime construit.
Après la disparition de Louis XIV, Voltaire s'inspire en partie de lui pour élaborer le concept de despotisme éclairé. Au XIXe siècle, Jules Michelet lui est hostile et insiste sur le côté sombre de son règne (dragonnades, galères, disettes, etc.). Ernest Lavisse sera plus modéré, même si ses manuels scolaires insistent sur le despotisme du roi, et sur certaines décisions tyranniques.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Marc Fumaroli considère Louis XIV comme le « saint patron » de la politique culturelle de la Cinquième République en France. Michel de Grèce pointe ses insuffisances, tandis que François Bluche et Jean-Christian Petitfils le réhabilitent.
Sacre du roi à Reims
Louis XIV est sacré le en la cathédrale de Reims par Simon Legras, évêque de Soissons. Il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu'il continue sa formation militaire auprès de Turenne.
Mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche
Le , les Espagnols acceptent de signer le traité des Pyrénées, qui fixe les frontières entre la France et l'Espagne. De son côté, Louis XIV consent, bon gré mal gré, à respecter une des clauses du traité : épouser l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV, roi d'Espagne, et d'Élisabeth de France. Les époux sont doublement cousins germains : la reine mère Anne d'Autriche étant la sœur de Philippe IV et Élisabeth de France la sœur de Louis XIII. Ce mariage a cependant pour but de rapprocher la France de l'Espagne. Il a lieu le en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz.
Louis ne connaît sa femme que depuis trois jours, celle-ci ne parle pas un mot de français, mais le roi « l'honore » fougueusement devant témoins dès la nuit de noces. Selon d'autres sources, cette nuit de noces, contrairement à l'usage, n'aurait pas eu de témoin.
Notons qu'à l'occasion de ce mariage, Marie-Thérèse doit renoncer à ses droits sur le trône d'Espagne et que Philippe IV d'Espagne, en contrepartie, s'engage à verser « 500 000 écus d'or payables en trois versements ». Il est convenu que si ce paiement n'est pas effectué, la renonciation devient caduque.
Début de la direction du gouvernement (1661-1680)
Prise de pouvoir à la mort de Mazarin
À la mort de Mazarin, le , la première décision de Louis XIV est de supprimer la fonction de ministre principal et de prendre personnellement le contrôle du gouvernement, dès le , par un « coup de majesté ».
La situation financière dégradée, dont l'informe Jean-Baptiste Colbert, et le fort mécontentement des provinces contre la pression fiscale sont préoccupants. Les causes en sont la guerre ruineuse contre la maison d'Espagne et les cinq années de la Fronde, mais aussi l'enrichissement personnel effréné de Mazarin, dont Colbert lui-même a profité, et celui du surintendant Fouquet.
Le , jour de ses 23 ans, le roi fait arrêter Fouquet au grand jour, par d'Artagnan. Il supprime, par la même occasion, le poste de surintendant des finances.
Les raisons de l'incarcération de Nicolas Fouquet sont nombreuses et vont au-delà d'un problème d'enrichissement. Pour comprendre le problème, il convient de noter que Louis XIV, après la mort de Mazarin, n'est pas pris au sérieux et a besoin de s'affirmer. Or, précisément, Nicolas Fouquet peut être perçu comme une menace politique : il fait fortifier sa possession de Belle-Île-en-Mer, il cherche à se constituer un réseau de fidèles et il n'hésite pas à faire pression sur la mère du roi en soudoyant son confesseur. Il tente même de corrompre l'amie de Louis XIV, Mademoiselle de La Vallière, pour qu'elle le soutienne, ce qui la choque profondément. Par ailleurs, il est proche des dévots, à un moment où le roi n'adhère pas à cette doctrine. Enfin, pour Jean-Christian Petitfils, il convient de prendre en compte la jalousie de Colbert vis-à-vis de Fouquet. Le premier nommé, s'il est un ministre de qualité que les historiens radicaux de la Troisième République ont honoré, est aussi « un homme brutal... d'une froideur glaciale », à qui Madame de Sévigné a donné le sobriquet « Le Nord » et, partant, un adversaire redoutable.
Louis XIV crée une chambre de justice pour examiner les comptes des financiers, dont ceux de Fouquet. En , les juges condamnent Fouquet au bannissement, sentence que le roi commue en emprisonnement à vie à Pignerol. En juillet , les juges renoncent à poursuivre les fermiers et les traitants (financiers participants à la collecte des impôts), amis de Fouquet, moyennant le versement d'une taxe forfaitaire. Tout cela permet à l'État de récupérer une centaine de millions de livres.
Le , aux alentours de 8 h 15 du matin, le roi meurt d'une ischémie aiguë du membre inférieur, causée par une embolie liée à une arythmie complète, compliquée de gangrène, à l'âge de 76 ans. Il est entouré de ses courtisans. L'agonie a duré plusieurs jours.
Sa mort met un terme à un règne de soixante-douze années et cent jours dont cinquante-quatre années de règne effectif.
Le Parlement de Paris casse son testament dès le , ouvrant une ère de retour en force des nobles et des parlementaires. Pour la plupart de ses sujets, le souverain vieillissant est devenu une figure de plus en plus lointaine. Le cortège funéraire est même hué ou raillé sur la route de Saint-Denis. Cependant, de nombreuses cours étrangères, même traditionnellement ennemies de la France, ont conscience de la disparition d'un monarque d'exception ; ainsi Frédéric-Guillaume Ier de Prusse n'a besoin de donner aucune précision de nom lorsqu'il annonce solennellement à son entourage : « Messieurs, le roi est mort ».
Le corps de Louis XIV est déposé dans le caveau des Bourbons, dans la crypte de la basilique Saint-Denis. Son cercueil sera profané le et son corps sera jeté dans une fosse commune attenante à la basilique, vers le nord.
Au XIXe siècle, Louis-Philippe Ier commande un monument dans la chapelle commémorative des Bourbons à Saint-Denis, en -. L'architecte François Debret est chargé de concevoir un cénotaphe, en remployant plusieurs sculptures d'origines diverses : un médaillon central représentant un portrait du roi de profil, réalisé par l'atelier du sculpteur Girardon au XVIIe siècle, mais dont l'auteur précis n'est pas connu, entouré de deux figures de Vertus sculptées par Le Sueur et provenant du tombeau de Guillaume du Vair, évêque-comte de Lisieux, et surmonté d'un ange sculpté par Jacques Bousseau au XVIIIe siècle, provenant de l'église de Picpus. De part et d'autre de cet ensemble de sculptures sont placées quatre colonnes en marbre rouge provenant de l'église Saint-Landry, et des bas-reliefs provenant du tombeau de Louis de Cossé à l'église du couvent des Célestins de Paris (les génies funéraires provenant du même tombeau, ont été déplacés par Viollet-le-Duc au musée du Louvre.
Le jeune roi ne se laisse cependant pas dicter sa conduite par les religieux. Ainsi, il sait conserver le secret, même vis-à-vis de son confesseur comme c'est le cas lors de l'arrestation, en , du coadjuteur de Paris impliqué dans la Fronde. Il ne ménage pas non plus les dévots, suivant en cela Mazarin qui était défavorable à ce parti que soutient alors la reine mère ; on le soupçonne même d'avoir soufflé à Molière l'idée du Tartuffe, comédie visant les « faux-dévots ». Jusqu'à la fin des années , le roi et la cour s'adonnent à un fort libertinage qui choque les dévots. Le roi se convertit au moment où il se remarie secrètement avec Madame de Maintenon.
Maîtresses et favorites
Louis XIV a de très nombreuses maîtresses dont Louise de La Vallière, Athénaïs de Montespan, Marie-Élisabeth de Ludres, Marie Angélique de Fontanges, et Madame de Maintenon (qu'il épouse secrètement après la mort de la Reine, sans doute dans la nuit du 9 au , en présence du Père de La Chaise qui donne la bénédiction nuptiale).
Le roi adolescent fait, à 18 ans, la rencontre d'une nièce du cardinal Mazarin, Marie Mancini. S'ensuit entre eux une grande passion, qui mène le jeune roi à envisager un mariage, que ni sa mère, ni le cardinal ne consentent à accepter. Le monarque menace alors d’abandonner la couronne pour cette Italienne, française dans sa culture. Il s'effondre en sanglots lorsqu’elle est contrainte de quitter la cour, en raison de l’insistance de l’oncle de la jeune fille, qui est aussi parrain du roi, Premier ministre du royaume et prince de l'Église. Le primat préfère faire épouser au roi sa pupille, l'infante d'Espagne. En , Jean Racine s'inspire de l'histoire du roi et de Marie Mancini pour écrire Bérénice.
Plus tard, le roi fait aménager des escaliers secrets dans Versailles pour rejoindre ses différentes maîtresses. Ces liaisons irritent la compagnie du Saint-Sacrement, un parti de dévots. Bossuet, comme Madame de Maintenon, tentent de ramener le roi à plus de vertu.
Louis XIV, s'il aime les femmes, est conscient qu'il doit d'abord veiller aux affaires de l'État. Il note dans ses mémoires « il faut que le temps que nous donnons à nos amours ne soit jamais pris au préjudice de nos affaires ». Il a une certaine méfiance vis-à-vis de l'influence que les femmes peuvent exercer sur lui. C'est ainsi qu'il refuse un bénéfice à une personne soutenue par Mme de Maintenon en disant « je ne veux absolument pas qu'elle s'en mêle ».
On dénombre au moins quinze favorites et maîtresses supposées du roi, avant son mariage avec Madame de Maintenon :
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Marie Mancini, nièce du cardinal de Mazarin qui devient par la suite la femme du Connétable de Colonna ;
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Olympe Mancini, comtesse de Soissons (1655), sœur de la précédente ;
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Henriette Anne Stuart d'Angleterre, sa belle-sœur — le statut de maîtresse est contesté par des historiens, notamment par Jean-Christian Petitfils qui parle de relation platonique ;
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Louise Françoise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière et de Vaujours (- (liaison avec le roi de à ) ;
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Catherine Charlotte de Gramont, princesse de Monaco, épouse du prince de Monaco ;
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Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan ( à ) ;
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Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt (1665 ou 1666) ;
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Anne-Julie de Rohan-Chabot, princesse de Soubise ( à ) ;
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Marie-Élisabeth de Ludres ( à );
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Lydie de Rochefort-Théobon ;
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Marie Angélique de Scoraille de Roussille, marquise puis duchesse de Fontanges († ), dite « Mademoiselle de Fontanges » ;
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Claude de Vin des Œillets, dite « mademoiselle des Œillets » ;
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Charlotte-Éléonore de La Mothe-Houdancourt ;
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Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, veuve du poète Paul Scarron dite « la belle Indienne », qu'il épouse en secret (mariage morganatique) après le décès de la reine.
À propos des maîtresses du roi, Voltaire remarque, dans Le Siècle de Louis XIV : « C'est une chose très remarquable que le public, qui lui pardonna toutes ses maîtresses, ne lui pardonna pas son confesseur ». Par là, il fait allusion au dernier confesseur du roi, Michel Le Tellier, auquel une chanson satirique attribue la bulle Unigenitus.
Descendance
Louis XIV a de nombreux enfants légitimes et illégitimes.
De la reine, Marie-Thérèse d'Autriche, le roi a six enfants (trois filles et trois garçons) dont un seul, Louis de France, le « Grand Dauphin », survécut à l'enfance :
Nom |
Naissance |
Décès |
Louis de France, fils de France, le Grand Dauphin |
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Anne-Élisabeth de France, fille de France |
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Marie-Anne de France, fille de France |
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Marie-Thérèse de France, fille de France, la Petite Madame |
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Philippe Charles de France, fils de France, duc d'Anjou |
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Louis-François de France, fils de France, duc d'Anjou |
De ses deux principales maîtresses, il eut 10 enfants légitimés dont 5 seulement survivent à l'enfance :
De l'union du roi avec Louise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière naissent cinq ou six enfants dont deux survivent à l'enfance.
Nom |
Naissance |
Décès |
Charles de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé |
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Philippe de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé |
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Louis de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé |
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Marie-Anne, mademoiselle de Blois (1666-1739), mariée au prince de Conti |
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Louis de Bourbon, comte de Vermandois. Mort à seize ans lors de sa première campagne |
De Françoise-Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan, dite Madame de Montespan naissent :
Nom |
Naissance |
Décès |
Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, marié à Louis-Bénédicte de Bourbon-Condé |
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Louis-César de Bourbon, comte de Vexin |
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Louise-Françoise de Bourbon, « Mademoiselle de Nantes », mariée au prince de Condé |
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Louise-Marie-Anne de Bourbon, mademoiselle de Tours |
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Françoise-Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois (-), mariée au duc d'Orléans |
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Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (-), marié à Victoire de Noailles |
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