Aujourd'hui jeudi 29 août 2024, j'ai le grand plaisir de vous présenter un nouveau cousin... Ce cousinage va se faire par plusieurs couples comme Jean du Quelennec marié à Jeanne de Lezongar ou... restons plus modeste par Jean Le Loup marié à Jeanne Jarnouen, couple qui lui-même nous mènera à Olivier du Breil marié à Gilette ou Guillemette L'Enfant...
Ceci étant dit, qui est donc ce cousin ?...
Vous le connaissez tous de nom... Au moins si vous êtes allé ne serait-ce qu'une fois à Paris en venant de Bretagne... Si vous débarquez du train à la gare Montparnasse, que faîtes-vous ?, vous vous dirigez vers la station de métro la plus proche, la quelle ?. Cette station s'appelle Montparnasse Bienvenue et pourquoi Bienvenue ?. voilà la réponse :
Qui est Fulgence Bienvenüe , l’inventeur du métro parisien ?
C'est à Fulgence Bienvenüe, ingénieur, diplômé de Polytechnique, que l’on doit le métro parisien, inauguré en 1900. Durant toute cette période, il a tenu bon, persuadé qu’il allait, comme Haussmann en son temps, révolutionner Paris.
Fulgence Bienvenue est né à Uzel dans les Côtes du Nord (devenu Côtes d'Armor) le 27 janvier 1852 et il est décédé à Paris le 3 août 1936 à l'âge de 84 ans...
Qui est Fulgence Bienvenüe , l’inventeur du métro parisien ?
C'est à Fulgence Bienvenüe, ingénieur, diplômé de Polytechnique, que l’on doit le métro parisien, inauguré en 1900. Durant toute cette période, il a tenu bon, persuadé qu’il allait, comme Haussmann en son temps, révolutionner Paris.
Fulgence Bienvenüe, né le à Uzel (Côtes-du-Nord) et mort le à Paris, est un ingénieur français.
Après des études à l'École polytechnique puis l'École nationale des ponts et chaussées, ce fils de notaire d'origine bretonne devient inspecteur général des Ponts et Chaussées en 1875. Amputé de son bras gauche après un accident en 1881, il travaille pour la ville de Paris à partir de 1886 et poursuit les travaux d'aménagements de la capitale lancés sous le baron Haussmann.
En 1895, il présente avec son collègue Edmond Huet un avant-projet de réseau de chemin de fer métropolitain souterrain et électrique pour la capitale. Après l'adoption définitive du projet en 1898, Bienvenüe se consacre entièrement à la construction du métro de Paris, l'œuvre majeure de sa carrière. Pendant plus de trente ans, imaginant des techniques de construction parfois audacieuses, il supervise la construction et l'extension du réseau, ce qui lui vaudra le surnom de « père du métro ».
En 1932, âgé de 80 ans, Bienvenüe fait valoir ses droits à la retraite, laissant derrière lui un réseau de douze lignes et près de 130 km, dont près de 115 km construits sous sa direction. Il meurt à Paris le , à l'âge de 84 ans. Sa sépulture se trouve au cimetière du Père Lachaise.
La station de métro Montparnasse - Bienvenüe est nommée en son honneur depuis le , date à laquelle la station Avenue du Maine de la ligne 5 — qui effectuait alors le trajet Étoile – Lancry (actuelle station Jacques Bonsergent) — est renommée Bienvenüe en même temps que la place du Maine prend le nom de place Bienvenüe.
Fulgence Marie Auguste Bienvenüe naît le dans la ville d'Uzel dans le département des Côtes-du-Nord (de nos jours renommé Côtes-d'Armor). Il est le treizième et dernier enfant d'une famille bretonne très pieuse. Son prénom, dont le pendant latin Fulgentius signifie « brillant comme l'éclair », rend hommage à Fulgence, évêque africain des Ve et VIe siècles.
Son père, notaire respecté à Uzel, est doté d'une grande culture et consacre son temps libre à l'histoire et l'archéologie, se passionnant en particulier pour les monuments antiques de la région. Il transmet son goût pour les auteurs grecs et latins à son dernier fils et a sans doute une influence importante sur ses brillantes études.
Le grand-père de Fulgence, Louis-René-François Bienvenue, magistrat, juriste, écrivain et polémiste, est l'auteur d'une œuvre considérable. Il fut député à la Chambre des représentants en 1815. Son cousin Édouard Bienvenüe (1901-1980) fut notaire à Mayenne de 1934 à 1965 et conseiller municipal de cette ville de 1940 à 1958.
Sa famille est alliée au maréchal Foch, ce dernier ayant épousé le Julie Bienvenüe, petite cousine de Fulgence, en l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (je me souviens avoir entendu ma mère en parler !). La famille est également liée aux Mazurié de Keroualin de Segré.
Après avoir été éduqué au foyer familial, Fulgence Bienvenüe entre à l’âge de dix ans au collège catholique des Eudistes de Valognes où enseigne son frère Émile, rentré dans les ordres. Suivant ensuite une formation littéraire au lycée Saint-Martin de Rennes, il obtient à l'âge de quinze ans un baccalauréat en philosophie. L’influence de Pascal et de Descartes devait le marquer durablement.
Souhaitant poursuivre ses études en vue de devenir ingénieur, il entre au lycée Sainte-Geneviève tenu par les jésuites, rue Lhomond à Paris, où il prépare le baccalauréat scientifique, puis le concours d’entrée de l’École polytechnique. Il perd sa mère en 1868. Après un échec à ce concours en 1869, il est reçu au 55e rang sur 151 en 1870.
Perturbée par la guerre franco-prussienne, la rentrée s'effectue à Bordeaux en janvier 1871. Revenue à Paris le 11 mars, la promotion est confrontée le 18 mars à la révolte des fédérés qui marque le début de la Commune de Paris. Le général Riffault, qui commande l’École, décide de renvoyer les élèves chez eux. Seule une trentaine sont mis à la disposition de Thiers, notamment pour la diffusion de messages. Parmi eux se trouve Bienvenüe, qui est pris à partie le par des fédérés et placé dans un groupe d’otages. Il est sauvé de l'exécution in extremis grâce à une intervention de Georges Clemenceau.
De retour à Polytechnique, Bienvenüe devient l’ami de Ferdinand Foch qui épousera par la suite l'une de ses petites cousines, et de Joseph Joffre, tous deux futurs commandants en chef de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Classé neuvième à la sortie de l’École, il est admis 5e sur 18 au Corps des Ponts le et entre à l'École nationale des ponts et chaussées. Il a l’occasion de donner des cours de mathématiques à Charles de Foucauld, avant d’être nommé Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées de 3e classe le . Cette même année voit le décès de son père.
Il souhaite retourner en Bretagne, mais comme celle-ci est inaccessible aux débutants, il est affecté à l’arrondissement du centre du service ordinaire des Ponts et Chaussées du département de l’Orne à Alençon. Chargé de l’exploitation de 197 kilomètres de routes nationales et d’un système hydraulique de 1 400 kilomètres, ainsi que de l’administration de la pêche et des prévisions météorologiques, il s’attache à améliorer la desserte du territoire par les lignes de chemin de fer. Il s’attelle tout d’abord à la construction du chemin de fer de Fougères à Vire, dont le passage à Mortain est particulièrement difficile à réaliser. Pour son succès, ainsi que la réalisation de la ligne entre Alençon et Domfront, il est proposé pour la Légion d'honneur dès 1879.
Il travaille ensuite sur le tracé de la ligne de Pré-en-Pail à Mayenne, rendu délicat par les contreforts tourmentés qui bordent la région. Trois inventions aident à atteindre l’objectif de desservir tous les villages : la dynamite, le détonateur et le perforateur à percussion.
Le , alors qu’il s’assure de la sécurité des ouvriers lors d'une « visite d'expropriation » assez mouvementée, un démarrage intempestif le projette sur la voie. Il est amputé de son bras gauche. Faisant preuve d’un grand stoïcisme, il disait lui-même en plaisantant avoir été « exproprié de son bras ». Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
La ligne ouest est établie en mai de la même année et la transversale en octobre.
Pris d’amour pour la capitale, il se rapproche de Paris. Affecté en février 1884 au 1er arrondissement de la 1re section du contrôle de l’exploitation des chemins de fer de l’Est (900 kilomètres de voies), il fait construire la ligne Paris – Strasbourg jusqu’à Épernay, et contrôle également les 247 kilomètres des chemins de fer du Nord. Il préfère agir plutôt que surveiller l’action des autres.
Souhaitant être affecté au service municipal, il devient en février 1886 responsable de la 8e section du service municipal de la voie publique dans les 19e et 20e arrondissements, des quartiers populaires. Il poursuit l’équipement en égouts des différents quartiers, fait percer l’avenue de la République jusqu'à la limite du 20e arrondissement (boulevard de Ménilmontant) et aménage le parc des Buttes-Chaumont.
Il s’intéresse également au problème des transports pour les quartiers en hauteur, comme Belleville, les ouvriers devant y remonter après leurs journées de travail. C’est ainsi qu’il conçoit le tramway funiculaire, pris en charge par le conseil municipal et inauguré en septembre 1890.
En 1891, il est promu ingénieur en chef, en service spécial sous l’autorité de l’inspecteur général Humblot pour résoudre un certain nombre de problèmes d’alimentation en eau potable. Il dirige notamment la construction de l'aqueduc de l'Avre de 1891 à 1893, et réalise l’étude de la dérivation des sources du Loing et du Lunain.
Après des apports à la dérivation de la Dhuis et de la Vanne, il devient responsable du service de la dérivation, puis ingénieur en chef de 2e classe. En 1894, est publiée la loi qui exige le raccordement de tous les bâtiments aux égouts.
En 1895, il réalise avec Edmond Huet l’avant-projet d’un réseau de chemin de fer métropolitain souterrain pour la ville de Paris, à voie étroite et à traction électrique, en s'inspirant des études de Jean-Baptiste Berlier.
Le premier projet de métro remontait à 1851, avait été repris en 1871, puis rediscuté en 1877 et 1883. Le conseil municipal, qui souhaite un service local adapté aux attentes de la population de la ville, se heurte jusqu’en 1894 à l’opposition des grandes compagnies de chemin de fer soutenues par l’État, qui souhaitent le simple prolongement de leurs lignes. Cependant, l’exposition universelle de 1900 nécessite la concrétisation rapide de ce projet.
Fin 1895, une dépêche ministérielle reconnaît enfin à la ville de Paris le droit de réaliser une desserte orientée par les intérêts urbains. Bienvenüe présente un projet définitif que le conseil municipal adopte le , et le 30 mars 1898 une loi déclare d’utilité publique l’établissement dans Paris du Chemin de Fer Métropolitain.
La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, créée en 1898 sur la base de l'expérience acquise avec la Compagnie générale de traction fondée en 1891, toutes deux fondées par Édouard Louis Joseph Empain, sera le concessionnaire pour la construction du métro.
Les travaux sont lancés le afin qu'une première ligne soit prête avant l'exposition universelle de 1900. En 1899, Bienvenüe est déchargé de ses autres fonctions pour se consacrer exclusivement à cette tâche. Cette première ligne (Porte de Vincennes - Porte Maillot) est inaugurée le par M. Bienvenüe. La même année, il est nommé officier de la Légion d'honneur.
En cinq ans, les 42 kilomètres des lignes 2 et 3 sont établis. Adopté en 1903, le tracé de la ligne 4 nécessite la traversée sous-fluviale de la Seine, ce qui représente un important défi technique, même si le passage sous la Tamise avait été couronné de succès à Londres. Commencés en 1904, les travaux sont rendus possibles par la méthode inédite de Résal mise en œuvre par Chagnaud, dite de fonçage, qui consiste en un forage vertical de caissons préfabriqués en béton armé, formant les tronçons du futur souterrain, ainsi que par une méthode de construction d’un souterrain en zone inondable par congélation du sol. La mise en œuvre de la ligne intervient finalement le .
Le , Bienvenüe épouse Jeanne Loret. Cette même année, le grand prix Berger de l’Académie des sciences lui est décerné. À partir de 1911 et pendant une durée de dix ans, Bienvenüe assume, en plus de ses autres fonctions, celle de directeur du Service de la Voie publique, de l’Éclairage et du Nettoiement.
Bien qu’ayant soixante-deux ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il obtient sa mobilisation le , en tant que colonel du Génie, pour participer à la mise en état de défense du camp retranché de Paris. Une fois la menace allemande éloignée, le préfet de la Seine négocie le maintien des chantiers du métropolitain, toujours sous la direction de Bienvenüe, démobilisé le , qui assume également celle du service du port de Paris à partir de 1917. S’ensuivent la création du port de Gennevilliers, l’aménagement du canal Saint-Denis et l’élargissement du canal de l'Ourcq.
En 1924, la ville de Paris lui décerne sa Grande Médaille d’or. Le décret du l'élève à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'honneur. Il choisit, comme le veut l'usage, un parrain pour être promu et c'est le maréchal Foch, lequel meurt quelques semaines plus tard. Cette distinction lui est décernée en récompense des services rendus auprès de la ville de Paris.
Bienvenüe demeure le conseiller de celle-ci jusqu’à sa retraite, le , à l'âge de 80 ans.
En 1933, la Grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès lui est décernée. Cette même année, le Conseil municipal de Paris décide, à l'occasion de la construction de l'ancienne ligne 14, de renommer la station Maine en Bienvenüe afin de rendre hommage au constructeur du métro. La place du Maine est renommée par la même occasion.
Deux jours après Louis Blériot, Fulgence Bienvenüe meurt dans la capitale le , à l'âge de 84 ans. Il est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise (division 82).
L’accident du métro Couronnes
Combien de riverains habitués chaque jour à prendre le métro à la Station Couronnes savent que celle ci fut le théâtre de la plus grande tragédie de l’Histoire du Métro ?
10 août 1903
La ligne 2 a été inaugurée depuis peu. Les rames de métro sont alors faites de bois. Un court circuit déclenche un incendie à la station Barbès. La rame est évacuée et le feu rapidement maîtrisé. La décision est prise de conduire la rame vide jusqu’au terminus de Nation. Arrivé à Ménilmontant, l’incendie reprend sans que l’on ne parvienne à l’éteindre.
Le trafic est bloqué. La rame précédente s’arrête une station plus tôt, à Couronnes, pour y être évacuée.
Une fois à quai, un groupe de voyageur inconscient du danger, commence à protester. Ils refusent de quitter les lieux, exigeant le remboursement des billets. Dans ce laps de temps, le feu se propage à travers le tunnel et commence à envahir la station par l’avant. Prise de panique, la foule se précipite vers l’autre bout… sans issue.
Quelques heures plus tard, on dénombrera 84 morts asphyxiés sur le quai.
Cousinage entre Fulgence Bienvenue et Julie Bienvenue qui épouse Ferdinand Jean Marie Foch le 5 novembre 1883 à St Brieuc en l'église St Michel (comme Janick et moi, mais en 1969 !).
Ferdinand Foch, né le à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, et mort le à Paris, est un général, maréchal de France et membre de l’Académie française. Il s'illustre comme généralissime des forces alliées sur le front de l'Ouest durant la Première Guerre mondiale en 1918.
Officier d’artillerie, il commande pour la première fois des troupes au combat durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1916, il est à la tête d'un corps d’armée, puis d'une armée et enfin d'un groupe d’armées. Il participe à des batailles défensives, dont la première bataille d'Ypres fin 1914, et des batailles offensives, la 2e et la 3e bataille de l'Artois en 1915 puis la bataille de la Somme en 1916. Relevé de son commandement, il revient au premier plan en mai 1917 lorsqu'il est nommé chef d’état-major général, conseiller technique du gouvernement.
Au cours des derniers mois qui précédent la victoire, en mars 1918, il est nommé commandant en chef des forces alliées sur le front de l'Ouest. Bénéficiant de la supériorité numérique alliée, notamment grâce à l'apport des soldats américains, il déclenche l'offensive finale qui aboutit à la capitulation de l'armée allemande.
Élevé à la dignité de maréchal de France en ,, il est élevé à celles de maréchal du Royaume-Uni en 1919 et de Pologne en 1923.
Ferdinand Foch naît dans une famille bourgeoise catholique à Tarbes. Ferdinand est le sixième des sept enfants de Bertrand Jules Napoléon Foch (1803-1880) et de Marie Sophie Jacqueline Dupré (1812-1883).
Son père est percepteur (fonction subordonnée à celle de trésorier-payeur général) originaire du Comminges (Gascogne).
Quant à sa mère, elle est la fille de Jacques-Romain Dupré (Loriol, 1771 - Argelès-de-Bigorre, ), retraité capitaine, chevalier de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), chevalier de l'Empire, et de Marie-Anne Ducot. Sophie avait un frère, le chevalier Germain Dupré (, Argelès-de-Bigorre - , Montpellier), médecin et sénateur.
Au gré des affectations administratives de son père, il effectue sa scolarité à Tarbes, Gourdan-Polignan (en 1866 - 1867 au Petit séminaire de Polignan), Rodez puis Lyon. Il fréquente les collèges jésuites de Saint-Michel à Saint-Étienne et Saint-Clément de Metz. Il est évacué de ce dernier établissement pendant la guerre de 1870, le collège étant occupé par un bataillon de Poméraniens. Il s'engage au 4e régiment d'infanterie qui ne combat pas. Après la guerre, il passe les concours d’entrée aux grandes écoles scientifiques à Nancy et, en , intègre l'École polytechnique. À sa sortie de Polytechnique, il choisit l'École d'application de l'artillerie et du génie dont il sort en 1873 comme officier d'artillerie. Il est affecté comme lieutenant au 24e régiment d'artillerie à Tarbes. En 1876, il suit au sein de l'École de cavalerie de Saumur le stage des officiers d'artillerie montée. Le , il devient capitaine. Il arrive à Paris le comme adjoint au service du personnel du dépôt central de l'artillerie.
En 1883, Foch épouse Julie Bienvenüe, une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, qui dirigera la construction du métro parisien.
Il entre à l'École supérieure militaire comme élève en 1885, faisant ainsi partie de la 11e promotion. Au terme de ses deux années d'enseignement, il effectue un stage de trois mois au sein de l'État-Major de l'Armée de terre, puis est affecté, toujours en tant que stagiaire, au 16e corps d'armée pendant trois ans, jusqu'en 1890. Après avoir été affecté au 3e bureau de l'État-Major, il devient ensuite professeur adjoint à l'École supérieure militaire entre 1895 et 1901. Il y est professeur d'histoire militaire, de stratégie et tactique générale, et devient l'un des théoriciens français de l'offensive. Il se fait connaître par ses analyses critiques de la guerre franco-allemande de 1870 et des guerres napoléoniennes. Il poursuit son ascension dans l'armée : promu lieutenant-colonel en 1898, il est nommé colonel en 1903, chef de corps du 35e régiment d'artillerie à Vannes, puis général de brigade (1907).
Nommé par Georges Clemenceau à la tête de l'École de guerre en grâce à l'intervention du commandant Mordacq, il y reste jusqu'en . Il devient général de division cette même année ; puis en 1913, général commandant de corps d'armée, à la tête du 20e corps d'armée de Nancy.
Son dernier frère, Germain Foch (1854-1929) devient jésuite, ce qui freine sans doute la progression de Ferdinand Foch dans l'armée, le gouvernement républicain étant très anticlérical. Sa carrière se fait dans un contexte politique marquant : l'affaire Dreyfus, l'affaire des fiches, la loi de séparation des Églises et de l'État sont autant d'événements pouvant obscurcir l'avenir de Foch. « Le capitaine Foch du 10e RA est affilié à l'Union catholique. Son nom a été relevé au bureau central rue de Verneuil », dans l'affaire des fiches.
Si Georges Clemenceau moque ceux qu'il appelle « les généraux de jésuitières » (comme Castelnau), il empêche Foch, qu'il fait mander lors de la « Grande Guerre », d'interrompre sa messe quotidienne pour le rejoindre.
Foch a été l'ami de Gustave Doré chez qui il a croisé Sarah Bernhardt, Pierre Loti, Charles Gounod, Louis Majorelle et a participé à la vie parisienne intense de l'avant-guerre.
Foch et la Première Guerre mondiale
Au début de la Grande Guerre, il commande le 20e corps d'armée de Nancy, appartenant à la IIe armée du général de Castelnau. A ce sujet coexistent deux analyses : (1) celle qui valorise Foch et son 20e corps d'armée et (2) celle qui est critique vis à vis du général Foch.
(1) L'analyse favorable à Foch. Le , alors que se prépare la bataille de Lorraine, son corps avance vers la ligne Sarrebourg-Morhange, subissant de lourdes[évasif] pertes. Tenant toujours de l'offensive, il est surpris par l'ordre de retrait général prescrit, en milieu de matinée le , par le général de Castelnau, mais de violents feux d'artillerie lourde, la contre-attaque allemande, l'échec du 15e corps à sa droite, enfin l'ordre exprès de repli expédié au 20e corps, à 21 h 45, par le général de Castelnau le contraignent à son tour à la retraite, ce qui coûte la vie à cinq mille hommes. Il empêche ensuite les Allemands de traverser la Meurthe puis parvient à bien gérer la situation en couvrant la retraite pour livrer la bataille du Grand-Couronné qui couvre Nancy.
(2) L'analyse critique à l'égard de Foch . Déjà les 10 et 11 août 1914, Foch est directement impliqué dans le franchissement de la frontière et dans la première défaite française à Lagarde : 89 % de pertes pour les 2 336 soldats du Midi du 15e corps placés sous ses ordres. Mais seul son subordonné (le général Lescot commandant la 2e DC) est limogé par le général de Castelnau qui confie alors sa 2e DC au général Espinasse commandant le 15e corps. Ensuite, le 14 août ses troupes se contentent d'atteindre la ligne frontière avec 2 % de pertes seulement (505 hommes mis hors de combat). Et cela alors qu'à sa droite, les soldats du Midi de la 29e division du 15e corps remportent à Moncourt une meurtrière victoire au prix de 18 % de pertes (2 157 hommes mis hors de combat). Victoire sur l'infanterie allemande qui incite le commandement ennemi à replier ses troupes frontalières de 20 km en arrière jusqu'à sa ligne de défense Metz-Morhange-Nasse de Dieuze-Sarrebourg. Et c'est ainsi que le 19 août 1914, les troupes de Foch peuvent avancer facilement jusqu'à la ligne Oron-Chicourt-Marthille-Achain-Pévange-Conthil où ils sont brutalement arrêtés par un ennemi surpuissant.
Désobéissant à son supérieur (le général de Castelnau), Foch ordonne à toutes ses unités du 20e corps d'attaquer le 20 août au matin. Mal lui en prend car l'ennemi - malmené la veille par les troupes des 15e, 16e et 8e corps - a décidé de passer à la contre-offensive. La 39e division (d'acier) du 20e corps est décimée à l'ouest de Morhange et doit se replier dès 8 heures du matin en abandonnant 21 canons. Ses fantassins d'attaque enregistrent 41,3 % de pertes (5 898 hommes mis hors de combat sur 14 278) les 19 et 20 août. L'« attaque décisive » de Foch se transforme en une terrible défaite pour son 20e corps avec 9 572 fantassins mis hors de combat (34,8 % de pertes les 19 et 20 août). Défaite qu'il va nier et retraite obligée de ses troupes qu'il va imputer fallacieusement d'une part au général de Castelnau (qui organise ladite retraite sur une ligne de défense à deux compartiments : front fortifié du Grand-Couronné et nasse de Lunéville) et, d'autre part, aux soldats du Midi du 15e corps qui ont pourtant mieux résisté dans la nasse meurtrière de Dieuze avec 11 805 fantassins mis hors de combat soit 43 % de pertes. Comme les autres grandes unités de la 2e armée (groupe des 3 DR, 15e et 16e corps), pourchassé par l'ennemi le 20e corps de Foch se replie dans son couloir pour occuper - non pas le front du Grand-Couronné défendu exclusivement par le groupe des DR - mais le secteur qui lui est assigné de part et d'autre de la rivière Sanon sur la corne nord-ouest de la nasse organisée par le général de Castelnau pour y piéger la 6e armée allemande. Nasse piégeuse au droit des 27 km de la trouée de Lunéville (au sens militaire du terme) entre Crévic-Flainval au nord-ouest et Bourupt-Baccarat sur la Meurthe au sud-est. Nasse dans laquelle - le 25 août - avec les soldats du Midi des 15e et 16e corps qui reprennent 70 km², le général de Castelnau remporte trois grandes victoires (Rozelieures, Landécourt et Blainville) qui mettent fin à la contre-offensive de la 6e armée allemande. Les troupes de Foch se contentant ce jour-là de réoccuper le village d'Anthelupt qu'elles avaient dû abandonner à l'ennemi avec le secteur Haraucourt-Crévic-Flainval repris par elles la veille 24 août. Les 26-27-28 août, les troupes du général de Castelnau poursuivent leur progression dans la nasse mais celles du 20e corps de Foch sont incapables de franchir la rivière Vezouze et de s'emparer de Lunéville. Et c'est le 28 août que Foch est appelé à se rendre au Grand Quartier général du généralissime Joffre pour y être promu ; et il emmène avec lui le futur général Weygand (39e DI) ainsi que Paul-Charles Devaux chef du 3e bureau du général de Castelnau.
C'est pour son culte de l'offensive qu'il est choisi pour commander la IXe armée lors de la bataille de la Marne. Il coordonne les armées britannique, française et belge durant la course à la mer. Avec le chef de l'état-major, Maxime Weygand, Foch doit gérer la retraite de la Marne, alors qu'il vient à peine d'être nommé à son poste. Il aurait eu alors ces mots restés célèbres : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque. ». Sa contre-attaque est la mise en pratique d'idées qu'il avait développées en tant qu'enseignant, elle lui permet de mettre un terme à l'offensive de l'armée allemande. Ce succès lui vaut une nouvelle promotion et le , il est nommé commandant en chef - adjoint de la zone nord, avec le général Joffre. Le , les Allemands lancent une nouvelle offensive, contenue au prix de pertes très lourdes ; situation qui se reproduit à nouveau lors de la première bataille d'Ypres. À chaque fois, Foch parvient à sortir les troupes françaises de situations très difficiles.
À l'origine de la bataille de l'Artois en 1915 (192 000 morts ou blessés français) et de celle de la Somme en 1916 (204 253 pertes françaises), il tombe en disgrâce provisoire, conséquence de sanglants échecs. En , le général Joffre le relève du commandement du groupe d'armées du Nord (GAN), sa doctrine de l'offensive à outrance ayant engendré de lourdes pertes à l'armée française. Lucien Lacaze, ministre de la Marine et par intérim de l'Armée, le réconforte : « au moment où l'état de votre santé vous oblige à abandonner provisoirement un commandement actif, le gouvernement tient à témoigner, une fois de plus par la plus haute des distinctions militaires (médaille militaire) la reconnaissance du pays ». Joffre est lui-même limogé quelques jours plus tard.
La disgrâce de Foch est assez relative, car le général Lyautey, nouveau ministre de la Guerre, lui fait obtenir un commandement provisoire du groupe d'armées de l'Est (GAE), le , le général de Castelnau étant alors en tournée en Russie. Il lui est également confié la tâche de réfléchir à l'éventualité d'une violation de la neutralité de la Suisse ; il a son poste à Senlis.
En mai 1917, alors que le général Pétain remplace le général Nivelle au commandement en chef des forces françaises, Foch revient au premier plan en étant nommé « chef d'état-major général » où il a notamment un rôle de conseiller technique du gouvernement dans les conférences interalliées.
Le , se tient la première séance de la commission d'enquête (le général Joseph Brugère en est le président, le général Gouraud et Foch y siègent) « chargée d'étudier les conditions dans lesquelles s'est effectuée l'offensive dans la région de l'Aisne du 16 au (bataille du Chemin des Dames) et de déterminer le rôle des généraux qui ont exercé le commandement dans cette offensive ». C'est une mission délicate : « qu'il condamne et il sera accusé par les militaires d'ignorance… qu'il excuse, et il lui sera reproché par les politiques indulgence et esprit de clan ». La commission préfère faire muter le général Nivelle, et remplacer Mazel et Mangin. Leurs postes respectifs sont occupés par Pétain, Micheler et Maistre.
Foch est ensuite envoyé en Italie pour rétablir la situation après le désastre de la bataille de Caporetto. Le , deux divisions françaises, deux divisions britanniques, de l'artillerie lourde et un quartier général sont dirigés vers l'Italie. Le , le général Duchêne commande sur place une aide franco-britannique sur le front italien. Foch arrive le à Trévise. Il reste en poste de nombreux mois.
Le , le Conseil suprême de Guerre, où chaque pays est représenté par le chef de son gouvernement et un membre de celui-ci, est instauré « en vue d'assurer une meilleure coordination de l'action militaire sur le front occidental [… et] de veiller à la conduite générale de la guerre. » Ce conseil a son siège à Versailles.
Le , à Doullens, « le général Foch est chargé par les gouvernements britannique et français de coordonner l'action des armées alliées sur le front de l'Ouest ». Le président du Conseil Georges Clemenceau justifie ensuite ce choix : « Je me suis dit : essayons Foch ! Au moins, nous mourrons le fusil à la main ! J'ai laissé cet homme sensé, plein de raison qu'était Pétain ; j'ai adopté ce fou qu'était Foch. C'est le fou qui nous a tirés de là ! ».
À Beauvais, le , il obtient la « direction stratégique » des opérations militaires.
Le il reçoit officiellement le titre de « général en chef des armées alliées en France » ou généralissime.
Le , la deuxième conférence d'Abbeville étend les pouvoirs de Foch au-delà des Alpes. Foch a désormais la charge de coordonner l'action des Alliés sur tout le front occidental depuis la mer du Nord jusqu'à l'Adriatique.
Bien que surpris par l'offensive allemande au Chemin des Dames, il parvient à bloquer les dernières offensives allemandes de l'année 1918.
Le , le Comité de guerre retire au commandant en chef des armées françaises en titre, le général Pétain, son droit d'en appeler au gouvernement en cas de désaccord avec le général Foch, commandant en chef des armées alliées. Les refus de Pétain d'appliquer les directives de Foch mettaient en péril l'action militaire des alliés et les relations avec la Grande-Bretagne. Foch cumule désormais les fonctions de commandant en chef des armées françaises et alliées.
Le 18 juillet, coupant court à une offensive allemande apparemment victorieuse en Champagne, il lance les chars de Mangin à l'attaque dans la forêt de Villers-Cotterêts. La surprise est totale. Menacés d'encerclement, les Allemands battent en retraite dans une grande confusion (2e bataille de la Marne). C'est le tournant de la guerre car le ressort allemand est désormais cassé et l'ennemi ne cessera de reculer à partir de cette date.
Par Décret du , Foch est élevé à la dignité de maréchal de France, et c'est avec cette distinction qu'il planifie et mène l'offensive générale qui va forcer l'Allemagne à demander et signer l'armistice, le . Il est ainsi le seul maréchal de France de la Grande Guerre à recevoir cette distinction en exercice avant l'armistice, le maréchal Joffre, maréchal depuis 1916, l'ayant reçue après sa mise à l'écart.
Il préside la délégation alliée qui reçoit les plénipotentiaires allemands et signe l'armistice de 1918 conclu dans la clairière de Rethondes. Le jour même de l'armistice, il est nommé à l'Académie des sciences, et dix jours plus tard il est élu à l'Académie française, au fauteuil no 18. Il a également été membre de l'académie de Stanislas.
Après la guerre, il est élevé à la dignité de maréchal du Royaume-Uni en 1919, puis à celle de maréchal de Pologne en 1923.
Le maréchal Foch est devenu membre de l'ordre de laïcs catholiques des chevaliers de Colomb en 1921. Son bâton de maréchal (aujourd’hui au musée de l’Armée) lui fut offert par James Flaherty alors chevalier suprême de l'ordre.
La conférence de paix de Paris
Dès , une conférence internationale réunit à Paris les États vainqueurs pour préparer les traités de paix, sans la présence de représentants des pays vaincus. La France, les États-Unis et l'Angleterre supervisent la conférence de la paix.
Le traité de Versailles (signé le ) stipule que l'Allemagne perdra un septième de son territoire ainsi que ses colonies, devra payer des indemnités de guerre et devra reconnaître sa responsabilité dans la guerre (article 231 du traité). Foch déclare alors : « ce n'est pas une paix, c'est un armistice de vingt ans ».
Appréciations de la pensée et des actions de Foch
À la parution en librairie du Mémorial de Foch, Clemenceau a sur lui ce mot : « Il se prend pour Napoléon [...] Il y a du César dans le maréchal. Enfin, un César passé par l'École de guerre. »
Il a été un adepte de l’offensive à outrance en s’inspirant de Clausewitz et de Napoléon Ier. Ses idées ont eu une grande influence sur les officiers français en 1914. On lui a reproché par la suite un aveuglement envers les nouvelles armes (l’aviation, les chars…) et son refus d’une dernière offensive en Lorraine en 1918 afin d'être en position de force lors des négociations secrètes de l'armistice.
En 1919, il devient le président du Conseil supérieur de la guerre. La même année, l'hôtel de Noirmoutier, au 138, rue de Grenelle à Paris, lui est attribué.
À partir de 1927, sa santé décline. Il limite ses sorties et les réceptions. Le à six heures moins le quart dans sa résidence de l'hôtel de Noirmoutier, alors qu'il se repose dans son fauteuil, sa fille, Mme Becourt, et l'interne Jean Falaize lui rappellent qu'il est temps de regagner le lit. Le maréchal lance son interjection favorite « Allons-y » (interjection caractéristique de son langage fier et énergique qui l'a rendu fameux dans les états-majors), se lève et s'effondre. Il meurt sans agonie d'une foudroyante syncope cardiaque.
Des obsèques nationales ont lieu le .
Le maréchal Foch repose depuis 1937 sous le dôme des Invalides à Paris parmi les grands maréchaux de France qui ont servi la nation. Son tombeau est l’œuvre de Paul Landowski, sculpteur officiel de l’entre-deux-guerres et membre de l’Académie des beaux-arts.
La parution posthume du Mémorial de Foch interpelle Clemenceau et lui fait rédiger « par goût de la vérité et, plus encore, de l'équité et de la justice », à 88 ans et en sept mois, Grandeurs et misères d'une victoire, son ultime ouvrage, édité également de manière posthume ().
Le , Foch épouse Julie Bienvenüe (1860-1950) à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, créateur du métro de Paris. Le couple a ensuite quatre enfants :
-
Marie Foch (1885-1972), épouse de Paul Bécourt, capitaine au 26e bataillon de chasseurs (mort pour la France le ) à Joppécourt (Meurthe-et-Moselle) et postérité dont Jean Bécourt-Foch (1911-1944), compagnon de la Libération ;
-
Anne Foch (1887-1981), épouse du colonel Alex Fournier (1879-1929), postérité ; Henry Fournier-Foch, colonel (1912-2006) ;
-
Eugène Jules Germain Foch (né le à Montpellier où il est mort quelques jours plus tard, le ) ;
-
Germain Jules Louis Foch ( à Montpellier - ), aspirant au 131e régiment d'infanterie, mort pour la France à Ville-Houdlémont (Meurthe-et-Moselle).
Le général Foch vit une tragédie car il perd son fils et son gendre, « tués à l'ennemi » le même jour, moins de trois semaines après le début du conflit. Son épouse, ses filles Marie et Anne, son gendre le colonel Fournier et trois petits-enfants sont enterrés au cimetière de Passy, 15e division.
Julie Bienvenue avec ses deux filles lors des obsèques de Ferdinand Foch. en mars 1929 lors des obsèques de Ferdinand Foch.
La découverte d'un cousinage avec Fulgence Bienvenue, puis, celle du maréchal Foch pourrait peut-être avec un peu de chance et comme on dit "jamais deux sans trois" nous conduire à la découverte d'un troisième personnage !.
Qui pourrait être ce troisième personnage ?...
C'est dans la généalogie de l'épouse du maréchal Foch, Julie Bienvenue que nous allons le trouver...
La mère de Julie Bienvenue est Julie Marie Suzanne Rochard et elle a épousé Edouard Auguste Arsène Bienvenue (avocat) le 18 janvier 1859 à St Brieuc.
Julie Marie Suzanne Rochard a pour parents :
Eugéne Rochard marié le 20 octobre 1834 à St Brieuc à Julie Marie Anne Delavergée et vous allez pouvoir découvrir un petit bout de leur généalogie ci-dessous...
Vous pouvez constater que Julie Marie Jac veuve de Jacques Armand Delavergée (décédé le 10 décembre 1811 à St Brieuc) s'est remariée le 21 novembre 1818 à St Brieuc avec Godard Rochard (militaire) lui-même veuf de Marie Suzanne Le Bihan, décédée le 28 juillet 1811 à Guingamp. C'est de ce remariage de Godard Rochard avec Julie Marie Jac que nait le 30 octobre 1819 à St Brieuc nôtre 3ème personnage : Jules Rochard.
Il est le demi frère de Julie Marie Anne Delavergée... la grand-mère de Julie Bienvenue (Madame la maréchale Ferdinand Foch).
Jules Rochard, né le à Saint-Brieuc en France, mort le à Versailles, est un médecin et chirurgien de la Marine, professeur de médecine, inspecteur général de la Marine, président de l'Acadé
Jules Rochard naît à Saint-Brieuc en Bretagne le . Il est le fils de Godard Rochard, capitaine, chevalier de la Légion d'honneur, et de Julie Marie Jac, marchande.
Il s'engage à dix-huit ans dans la Marine, dans le service de santé, et exerce successivement aux Antilles, au Sénégal, à Cayenne en Guyane, dans l'océan Indien et à Terre-Neuve. Il est chirurgien de 3e classe en 1837, de 2e classe en 1841 et de 1re classe en 1845. Il est reçu en 1847 docteur en médecine.
Il commence l'année suivante sa carrière scientifique, en 1848 en tant que chef des travaux anatomiques à l'École nationale de médecine de Brest. Il est reçu au concours de médecin-professeur en 1850. Il devient ensuite premier chirurgien en chef en 1863, puis directeur.
Jules Rochard enseigne l'anatomie, la physiologie, la médecine opératoire, la clinique chirurgicale, la médecine administrative, la médecine légale. Il devient en juillet 1870 directeur du service de santé, puis inspecteur général du service de santé de la Marine en décembre 1875.
Il part en mission d'inspection à Toulon pour les deux épidémies de choléra de 1884 et 1885. En 1886, les fonctions d'inspecteur général du service de santé sont supprimées, et il doit prendre sa retraite.
Il publie de nombreux ouvrages scientifiques ainsi que des ouvrages de vulgarisation, écrit des rapports aux autorités. Il publie des articles dans la Revue d'Hygiène, à l'Union médicale, au Temps et à la Revue des Deux Mondes. Pendant sa retraite, il écrit plus particulièrement des livres sur l'hygiène et sur l'éducation.
Élu en 1877 à l'Académie nationale de médecine, il en est élu en 1893 le président pour l'année 1894. Il est également membre ou correspondant de nombreuses autres sociétés savantes françaises et étrangères.
Il est élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur le , au titre du ministère de la Marine et des colonies.
Jules Rochard meurt le à Versailles
Le « monument du docteur Rochard » est élevé à Saint-Brieuc, réalisé par le sculpteur Louis Breitel. Il est constitué d'une colonne à laquelle est adossée une allégorie de la santé, et surmonté d'un buste de Jules Rochard. Il est inauguré le 19 août 1900. Ce buste en bronze est une des œuvres d'art victimes de la mobilisation des métaux non ferreux et fondu par le régime de Vichy. Il est remplacé par une copie installée en 1981.
Jules Rochard,
Inspecteur général du service de santé de la Marine
Source : La Dépêche de Brest 25 septembre 1896
L'inspecteur général du service de santé de la marine Rochard,
qui vient de mourir à Versailles, a habité Brest pendant tant d'années, et sa haute valeur était si justement appréciée
dans la marine, que le principal journal maritime de notre port
ne peut le laisser disparaître sans lui consacrer une notice.
C'est à Saint-Brieuc ;
le 20 octobre 1819, qu'est né Jules-Eugène Rochard.
Son père, très connu des vieux habitants de Brest,
où il vint se fixer plus tard, était un ancien militaire.
Sergent à 17 ans, une balle anglaise l'avait traversé de part en part sous les murs de Dunkerque.
Plusieurs fois blessé dans les diverses affaires auxquelles il assista,
il était capitaine de voltigeurs quand, dans un combat
près de Barcelone, un projectile vint lui briser une jambe.
L'amputation dut être opérée et la capitaine Rochard
quitta forcément le service.
Jules Rochard
Après avoir terminé d'excellentes études dans sa ville natale, le jeune Rochard fut envoyé à Brest par sa famille
pour y suivre les cours de l'école de médecine navale.
Il y arrivait le 8 septembre 1836.
M. Foullioy, premier chirurgien en chef de la marine, était alors à la tête du service de santé de notre port.
Sous un tel maître, le jeune élève en médecine devait d'autant plus profiter qu'il était d'une rare intelligence
et que déjà il se révélait travailleur assidu et consciencieux.
Après avoir été reçu au concours d'élève interne, aux modestes appointements de 300 francs par an,
Rochard se présenta plus tard au concours plus sérieux de chirurgien de 3e classe,
et il était reçu dans un très bon rang.
Il venait d'avoir 18 ans quand il fut nommé, le 11 novembre 1837.
Frégate à hélice l'Astrée
Après deux courts embarquements, en rade de Brest, sur la corvette la Bergère et la frégate l’Astrée, Rochard fut embarqué,
le 18 février 1838, sur la corvette de charge l'Allier,
qui partait pour le Sénégal.
Le 25 août, il passa sur un navire semblable, l'Oise,
qui se rendait aux Antilles.
Débarqué le 24 octobre 1839,
il servit à terre jusqu'au 20 septembre 1840.
Il fut alors embarqué successivement sur la corvette la Créole,
le brick l'Adonis et la frégate la Gloire, en rade de Brest.
Embarqué depuis le 26 mai sur la corvette la Fortune, il fut, par suite de son nouveau grade,
désigné comme chirurgien-major de ce bâtiment, qui partait peu après pour l'océan Indien.
Le choléra se déclara à bord de la Fortune, lors d'un voyage qu'elle faisait dans le Gange.
Rochard en fut atteint et fut si gravement malade qu'un jour il dut se mettre au lit,
bien persuadé qu'il serait mort avant le lendemain.
La position était critique et pour l'équipage et pour lui, car il n'y avait pas d'autre médecin que lui.
Heureusement, le jeune docteur se rétablit et put continuer à soigner son équipage.
Deux ans et demi plus tard, il débarquait à Brest.
À la fin de 1844 et au commencement de 1845, nous le voyons encore une fois sur la Fortune,
puis sur le Borda, en rade de Brest.
Du 14 avril au 17 novembre 1845, il fut embarqué sur la corvette de charge l'Adour
et fit une campagne dans la Méditerranée et à Terre-Neuve.
Nommé chirurgien de 1ère classe, après un concours
où il fut encore classé le second, le 12 décembre 1845,
Rochard fut embarqué le 18 du même mois sur le vaisseau le Jupiter, dans la Méditerranée.
Il le quittait le 26 octobre 1846 pour aller successivement
sur le vaisseau le Neptune, la frégate l'Asmodèe et le vaisseau l’Iéna.
Le 9 décembre, il débarquait à Brest.
C'était la fin de sa navigation.
Reçu docteur-médecin en 1847 par la faculté de Paris
avec une thèse sur la scrofule, M. Rochard était,
l'année suivante, nommé chef des travaux anatomiques
de l'école de Brest.
Très homme du monde, très recherché dans les salons de Brest,
le jeune docteur songea à se marier.
Il n'avait pas de fortune, mais là où il devait s'adresser,
il était certain d'être bien accueilli.
Son choix se porta sur Mlle Proux, fille d'un lieutenant de vaisseau mort en 1831 et petite-fille de M. Bouet, qui fut pendant plusieurs années maire de Lambézellec.
Par suite de ce mariage, il allait devenir le neveu de deux officiers,
dont l'un est devenu contre-amiral et l'autre vice-amiral.
Le mariage eut lieu le lundi 16 avril 1849.
Les quatre témoins étaient MM. Proux, Prenat, garde-magasin des subsistances, Golfier et Moras,
tous les deux chirurgiens de 1ère classe.
Le 3 décembre 1850, après un brillant concours, M. Rochard était nommé chirurgien-professeur,
et le 6 mai 1854 il était promu au grade de deuxième chirurgien en chef.
Pendant seize ans, de 1848 à 1863, il a professé successivement à Brest l'anatomie, la physiologie,
la médecine opératoire, la pathologie externe et la clinique chirurgicale.
Il avait une très grande facilité d'élocution, la voix bien timbrée, une diction irréprochable.
Sa parole, parfois vibrante d'enthousiasme, tenait d'autres fois ses auditeurs sous le charme de sa douceur.
Il avait, en un mot, toutes les qualités du professeur et de l'orateur.
Le 20 août 1863, M. Rochard était nommé premier chef et allait prendre la présidence du conseil de santé de Lorient.
Il fut le promoteur et l'organisateur de l'établissement, qui, sous le nom d'Ambulance,
fut installé à l'ancienne caserne des disciplinaires et qui, plus tard, est devenu l'hôpital de Lorient.
Le préfet maritime, l'amiral Chopart, avait une confiance absolue
en M. Rochard et lui accordait tout ce qu'il demandait.
La supérieure des Filles de la Sagesse lui fut aussi une aide puissante
pour le bon fonctionnement du nouvel établissement.
Au commencement de 1866, une sérieuse épidémie de choléra
se déclara à Lorient.
La maladie sévissait principalement sur la population ouvrière des faubourgs. M. Rochard provoqua la création de deux ambulances, l'une à Kérentrech, l'autre à Merville ;
des médecins et des pharmaciens de la marine y furent envoyés
et pendant deux mois prodiguèrent leurs soins à cette population si éprouvée.
Presque tous les jours, M. Rochard se rendait à l'hôpital de Port-Louis
par une canonnière affectée à ce service.Un jour, après avoir accompli son voyage quotidien la canonnière allait aborder au ponton, sur lequel elle s'amarrait d'habitude, à l'entrée de l'arsenal,
quand un youyou, qu'elle avait à la remorque, et dans lequel se trouvaient deux hommes,
sombra dans les circonstances suivantes :
la canonnière ayant presque subitement diminué sa vitesse, la remorque du youyou, qui continuait à s'avancer,
prit du mou et vint s'engager complètement dans l'hélice. Le canot plongea par l'avant et les deux hommes avec lui.
À peine l'accident s'était-il produit que M. Rochard, tout habillé, se précipitait à l'eau et se portait au secours
des deux marins, qui furent recueillis sains et saufs.
Quelques jours après, le Moniteur de la flotte racontait ce fait maritime dans tous ses détails.
Élevé au grade de directeur le 21 juillet 1870, par suite de la retraite prématurée qu'avait sollicitée M. le directeur Duval, M. Rochard prenait la direction du service de Brest à un moment où les événements les plus graves allaient se passer.
Brest reçut sa large part des victimes de la guerre et, dans ces douloureuses circonstances, M. Rochard,
avec le personnel dévoué qu'il avait sous ses ordres, put faire face aux besoins extraordinaires de cette époque néfaste de notre histoire.
Pendant les cinq années qu'il passa à Brest, M. Rochard, redevenu professeur,
fit les cours de médecine administrative et de médecine légale.
En 1864 et en 1873, il avait été appelé à Paris pour y faire partie
des commissions de réorganisation du corps de santé de la marine.
Le 13 octobre 1875, il y était appelé, de nouveau, mais cette fois avec le grade d'inspecteur général et pour remplir les fonctions de président
du conseil supérieur de santé.
Il y a treize ans environ, un abominable attentat fut accompli,
dans une rue de Paris, sur la personne de M. Rochard.
Deux coups de revolver furent tirés par derrière sur l'honorable inspecteur général.
Ce crime d'un insensé n'eut pas, grâce â Dieu, la terminaison fatale
que l'on avait pu redouter.
Malgré la présence d'une balle dans le poumon, M. Rochard se rétablit
et ne tarda pas à reprendre son service.
D'après son âge, il devait rester à la tête de son corps jusqu’au mois
d'octobre 1887.
Mais, à peine arrivé au ministère de la marine, l'amiral Aube, animé d'un esprit
de réforme que ne pouvait justifier la seule nécessité de faire des économies, frappa, avec bien d'autres, M. Rochard, qui, le 25 janvier 1886,
fut rendu à la vie civile.
Il avait plus de 50 ans de service, dont 6 ans ½ à la mer.
Mais le repos était chose inconnue pour lui : il avait déjà publié de nombreux ouvrages, il allait on produire bien d'autres et d'une importance bien grande.
our ne pas allonger indéfiniment cette notice,
nous ne donnerons pas la longue liste des travaux de M. Rochard.
Nous ne citerons que les plus importants :
en 1874 a paru son Histoire de la chirurgie française au 19e siècle ;
en 1880, paraissait un volume intitulé :
Blessures causées par les substances explosives.
C'est sous sa direction, et avec la collaboration de plusieurs médecins,
parmi lesquels nous voyons figurer le nom de son fils aîné,
qu'a commencé à paraître, en 1890, l'Encyclopédie d'hygiène et de médecine publiques, dont huit gros volumes ont paru.
Tout récemment, avec la collaboration du médecin en chef Bodet,
nous avons eu le Traité d'hygiène, de médecine et de chirurgie navales.
Nous ne devons pas omettre de dire que, collaborateur au Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, c'est lui qui a rédigé les articles Acclimatement, Air marin, Béribéri et Dengue.
Depuis sa mise à la retraite, M. Rochard a publié dans la Revue des Deux Mondes des articles qui ont ensuite
été réunis en volumes sous les noms de Nos Fils et de Questions d'hygiène sociale.
La Revue du 1er août dernier contenait un très intéressant travail sur les Eaux potables.
Ce que bien peu de personnes savent, ce que nous ignorions nous-même, nous qui l'avons bien connu,
c'est que M. Rochard était poète et ce n'est pas sans émotion que nous avons lu les vers patriotiques
qui nous ont été communiqués.
En 1875, M. Rochard fut nommé membre du comité consultatif d'hygiène publique.
En 1877, l'Académie de médecine lui ouvrait ses portes et, en 1894, il en devenait le président.
En 1881, il était nommé président de la société de médecine publique et d'hygiène professionnelle.
Le gouvernement le déléguait en 1885 à la conférence sanitaire internationale de Rome.
L'année suivante il entrait au comité d'hygiène et de salubrité du département de la Seine et, sept ans plus tard, il en devenait président.
Enfin, en 1887, nous le voyons président de l'Association française pour l'avancement des sciences, président de la 2e section du conseil supérieur de l'assistance publique et président de la section d'hygiène sociale à l'exposition universelle.
M. Rochard était grand officier de la Légion d'honneur.
Pendant tout le temps qu'il a été au service, M. Rochard s'est montré un homme d'une extrême bienveillance
pour ses subordonnés, d'une grande bonté pour les marins, soldats et ouvriers de nos ports,
qui jamais ne s'adressaient en vain à lui dans les circonstances où il pouvait leur être utile.
Comme exemple de sa bonté, nous ne pouvons résister au désir de raconter un fait dont nous avons été témoin.
Il y a 17 ans, nous nous trouvions un matin dans le bureau de l'inspecteur général, quand un invalide,
amputé d'un bras et portant sur sa capote militaire la croix de la Légion d'honneur, se présenta dans le bureau.
C'était un ancien second maître canonnier, qui avait perdu un bras à Mogador et qui venait réclamer au sujet
d'un secours que la marine lui accordait tous les ans et qui, cette fois, était en retard.
Le fait n'était nullement dans les attributions du service de santé, et l'inspecteur général expliqua au vieux brave
où il devait aller réclamer.
Mais celui-ci, ne comprenant à peu près rien aux explications qui lui étaient données, M. Rochard, qui,
dans le moment, n'avait aucun gardien près de lui, alla lui-même conduire l’invalide au bureau compétent
et rentra à son cabinet peu après tout heureux du service qu'il avait pu rendre.
Malgré son grand âge, M. Rochard avait conservé toute la vivacité
de la jeunesse.
L'esprit était resté chez lui aussi alerte que le corps, et sa famille pouvait espérer le conserver longtemps encore.
Malheureusement, au mois d'avril dernier, des accidents graves,
suite de l'attentat dont il avait été victime ; se produisirent chez lui.
Il dut subir plusieurs opérations.
Les craintes qu'inspirait son état étaient très vives.
Il put cependant, au commencement de juillet, assister au mariage du plus jeune de ses fils et partir pour Versailles.
Mais, hélas!
L’état de prostration dans lequel tomba bientôt le pauvre malade
ne laissa ni à lui ni à personne le moindre doute sur l'issue prochaine
de la terrible crise qu'il traversait.
Le 14 de ce mois, il expirait, entouré de toute sa famille.
M. Rochard a été l'époux le plus tendre et le plus dévoué, le père de famille le meilleur que l'on puisse rencontrer ; aussi le moment de la séparation a-t-il été bien cruel pour sa veuve et ses enfants, qui sont au nombre de quatre.
L'ainé des fils, après avoir été médecin de 1ère classe de la marine, a quitté le service pour suivre une autre voie.
Il est aujourd'hui chef de clinique à l'Hôtel-Dieu de Paris.
Le plus jeune, capitaine d'infanterie, va sortir prochainement de l'école de guerre.
L'ainée des filles est mariée au fils d'un grand artiste, le capitaine de frégate Simart, chef du service météorologique du service hydrographique de la marine.
E. L. M.