LES ROCHERS SCULPTES DE ROTHENEUF...

4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 18:11

Les rochers sculptés de Rothéneuf sont un des environnements spontanés parmi les plus connus de l'art brut. Ils ont été réalisés de 1894 à 1910 par l'abbé Adolphe Julien Fouéré, dit l'abbé Fouré (né en 1839 à St Thual en I et V et décédé en 1910 à Rothéneuf), comme il signait lui-même sur les cartes postales qu'il dédicaçait à ses visiteurs.

C'est à lâge de 55 ans, atteint semble-t-il de surdité, et affligé de problèmes d'élocution, que l'abbé Fouré est contraint d'abandonner son ministère et de se retirer sur la côte d'Emeraude, à rothéneuf, à 5 km de St Malo. Si Rothéneuf fait aujourd'ui partie de la grande banlieue de St Malo, en 1900 ce village était rattaché à la commune de Paramé, station balnéaire alors en vogue.

L'abbé fouré entame alors une oeuvre monumentale, directement taillée sur les rochers, fresque sculptée en plein air, à la merci de l'érosion marine. Pendant une quinzaine d'années, de 1894 à 1910, il sculpte des dizaines de statues sur cet ensemble remarquable de rochers granitiques surplombant la mer.

Ses figures sculptées vont du bas-relief aux visages totalement dégagés. elles étaient à l'origine polychromes, les traits de certaines de ses figures étant soulignés au goudron.

L'inspiration de l'abbé Fouré est variée. Elle représente des personnages connus ayant un rapport avec l'actualité de son époque.

La guerre du Transvaal fait ainsi l'objet d'une scène campant ses hommes célèbres, le président Krüger, le colonel de Villebois-Mareuil.

L'actualité coloniale de son époque paraît l'avoir beaucoup occupé. en catholique militant, et patriote nationaliste, peut-être royaliste, il semble avoir vou en maints endroits de ces sculptures faire de la propagande pour l'évangélisation des peuplades soumises par la france.

L'abbé sculpte également des saints bretons légendaires comme saint Budoc, représenté deux fois dans les rochers, dans une auge de pierre et sur son gisant.

L'homme célèbre de Rothéneuf, Jacques Cartier, est l'un des thèmes préférés de l'abbé qui l'a représenté non seulement dans les rochers mais aussi en bois dans l'ermitage qu'il habitait dans le bourg à quelques encablures de la côte.

Du vivant de l'abbé Fouré, son oeuvre comprenait également des sculptures en bois qu'il entassait dans une gentihommière pourvue d'un jardi qui fut transformé après sa mort en musée dans le bourg. une fois passé son mur d'enceinte crénelé, gardé par un dragon et des têtes hilares, on pouvait admirer ses oeuvres (totems, personnages politiques, saints, figures mythologiques, animaux, le plus souvent déduits par le sculpteur des images trouvées dans la matière brute qu'il taillait), étiquetée de légendes naïves, et rangées dans des "galeries" dites "infernale", "mystique",... On ne connaît plus de ce musée que ce que les anciennes cartes postales nous en montrent. l'abbé Fouré est représenté siégeant sur en fauteuil gravé de sa devise "Amor et dolor", il se tient debout entre ses totem et dragons, il est surpris en train de sculpter. Les oeuvres en bois ont disparu à une date non précisée, l'ermitage a également été profondément modifié depuis cette époque.