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12 mars 2023 7 12 /03 /mars /2023 09:32

Voici contée aujourd'hui, de nouvelles pages de nôtre généalogie à partir des descendants de THIBAUT IV dit le chansonnier...

Nous allons prendre quelques personnages qui figurent sur les tableaux généalogiques de nôtre famille et apporter quelques détails sur leurs vies...

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...
GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...

Commençons par Thibaut IV de Champagne...

Thibaut Ier de Navarre, aussi connu sous le nom de Thibaut IV de Champagne, puis « Thibaut le Chansonnier », né le à Troyes et mort le à Pampelune, est comte de Champagne de 1201 à 1253 et roi de Navarre de 1234 à 1253.

Il était fils de Thibaud III, comte de Champagne, et de Blanche de Navarre. Son parrain fut Philippe Auguste, roi de France qui l'éduqua à la cour. Il y fut confié aux bons soins de Blanche de Castille, épouse du prince héritier, le futur Louis VIII, cousine de son père par Aliénor d'Aquitaine et petite-cousine de sa mère par les couples García V de Navarre - Marguerite de l'Aigle et Alphonse VII de Castille - Bérengère de Barcelone.

Après que la succession lui eut été contestée par un cousin (Guerre de succession de Champagne, 1216-1221), Thibaut prit en main l'administration de ses États.

En 1224, il participa aux campagnes de Louis VIII contre les Anglais, et notamment au siège de La Rochelle, puis contre les Cathares, mais quitta la croisade une fois effectués les quarante jours de service requis, au grand mécontentement du roi.

En 1228, il servit de négociateur, avec l'accord du comte de Toulouse, dans l'élaboration du projet de traité de Paris, qui mettra fin à la croisade des Albigeois.

En 1234, Thibaut reçut la couronne de Navarre, après la mort de Sanche VII le Fort, son oncle, frère de sa mère Blanche de Navarre.

En 1234, Thibaut vendît les hommages de Sancerre, mais aussi de Blois, à Louis IX.

Pendant la minorité de Louis IX, Thibaut rassembla autour de lui quelques « Barons » formant une ligue des grands vassaux qui voulaient s'opposer au sacre du jeune roi, mais les trahissant, il se rendit rapidement auprès du roi et se soumit. Ses alliés, indignés de cette défection, se jetèrent aussitôt sur son comté qu'ils ravagèrent et ils en auraient pris la capitale, Troyes, si l'armée royale n'était venue la secourir. Les rebelles, poursuivis jusqu'à Langres, y furent dispersés.

En 1239, à la suite de l'appel du pape Grégoire IX, il conduisit une croisade en Terre sainte.

En 1240, la légende veut qu'il ait rapporté de Damas « dans son heaume », le rosier dit « de Provins », de son nom latin rosa gallica officinalis (ce qui semble peu probable de par l'absence de sources écrites, et du fait que la variété était déjà cultivée par les Romains), il rapporta également un morceau de la Vraie Croix et la tradition veut qu'il en ait rapporté le cépage Chardonnay qui entre dans la composition du champagne.

Au cours de sa vie, il composa de nombreuses chansons et poésies qu'il faisait peindre sur les murs de ses palais de Troyes et de Provins. Ceci lui valut le qualificatif de « chansonnier ». Il est l'auteur de 71 compositions lyriques variées (dont 37 chansons d'amour) dans lesquelles il fait montre d'une grande virtuosité technique et verbale (il apprécie jeux de mots, pointes, métaphores filées et allégories) ainsi que d'une certaine désinvolture ironique envers la matière courtoise. Thibaut de Champagne est le trouvère le plus célébré de son temps. Il sera au siècle suivant salué par Dante comme un précurseur (De Vulgari Eloquentia).

Comme il était le fils de Blanche de Navarre, sœur du roi Sanche VII le Fort, à la mort de ce dernier les Navarrais ne tinrent aucun compte de la volonté du roi, qui avait désigné Jacques Ier d'Aragon comme son successeur ; ils appelèrent Thibaut de Champagne qui, un mois après la mort de son oncle, se présenta à Pampelune, où il jura fidélité aux Fueros du royaume, fournissant ainsi à la couronne de Navarre une dynastie bien installée de puissants vassaux dans le nord du royaume de France. C'est ainsi qu'est établie la « Maison de Champagne ».

Des traités furent conclus avec la Castille, l'Aragon et l'Angleterre, permettant au nouveau souverain de consolider sa couronne. Il gouverna avec l'aide de nobles venus de Champagne qui reçurent des charges importantes. Il réduisit l'importance des fiefs non héréditaires, les tenencias, comme divisions territoriales et créa quatre grands districts confiés à des merinos, à qui il attribua des fonctions fiscales et relevant de l'ordre public. Il établit ses lois par écrit, élaborant un Cartulario Magno où elles figuraient toutes, et il commença la compilation des traditions juridiques de la monarchie navarraise connue sous le nom de « Fuero General ».

Pour obtenir l'appui de la Castille, il négocia le mariage de sa fille Blanche avec Alphonse, le futur Alphonse X le Sage. Par ce traité, Ferdinand III le Saint offrait à Thibaut les terres de Guipuscoa à titre viager, mais pas celles d'Alava comme Thibaut l'aurait voulu. Ainsi le royaume de Navarre aurait eu un accès naturel à la mer Cantabrique. Ce traité, qui ne fut pas appliqué, aurait entraîné l'incorporation de la Navarre à la Castille. Il semble que l'année suivante Thibaut ait promis sa fille Blanche au duc de Bretagne.

En 1238, il dirigea la Croisade des barons en Terre sainte. Malgré sa défaite, les querelles entre les musulmans lui permirent de signer la paix et d'obtenir pour les chrétiens Jérusalem, Bethléem et Ashkelon. Il revint de la croisade à la fin de 1240 et passa une grande partie de son règne à des voyages continuels entre Navarre et Champagne.

Il eut d'importants différends avec l'évêque de Pampelune, Pedro Jimenez de Gazólaz, et refusa de répondre devant les tribunaux pontificaux. Un concile provincial tenu en 1250 alla jusqu'à l'excommunier, mais le pape lui accorda un privilège spécial selon lequel, sans mandat du Saint-Siège, personne ne pouvait excommunier le roi.

Thibaut était connu par le surnom de « Troubadour » en raison de son talent de poète. Profitant de sa position sur le chemin de Saint-Jacques, la musique, quel que soit son genre, était florissante dans sa cour, reliée à la cour pontificale d'Avignon ainsi qu'à Paris.

Il meurt en Navarre, à Pampelune, le à l'âge de 52 ans, au retour d'un de ses voyages en Champagne, et fut enterré dans la cathédrale de Pampelune.

Thibaut est connu comme troubadour non seulement parce qu'il aimait écrire, mais parce que ses poèmes chantés étaient d'un mérite exceptionnel, et avant même la fin de la croisade de 1238-1240, il écrivait encore. Il fut le premier à mettre par écrit les droits et les libertés du royaume dans ce qu'on a appelé le fuero antiguo, et au cours de son règne il les compila tous, les traditionnels comme les nouveaux.

Vers 1220, il épousa Gertrude de Dabo (1204 † v. 1225), fille d'Albert II de Dabo-Moha, comte de Dabo, de Moha et de Metz, et veuve de Thiébaud Ier, duc de Lorraine, en espérant s'approprier le comté de Metz. Après l'échec de cette tentative, il répudia Gertrude.

En 1222, il épousa en secondes noces Agnès de Beaujeu, sœur d'Humbert V de Beaujeu et cousine du futur Saint-Louis, qui fut sa compagne de jeux à la cour de France. Elle mourut en 1231. Elle était fille de Guichard IV, sire de Beaujeu et de Sibylle de Hainaut, fille de Baudouin V de Hainaut. Ils eurent :

En 1232, il épousa en troisièmes noces Marguerite de Bourbon, fille d'Archambaud VIII, seigneur de Bourbon et d'Alix de Forez qui lui donnera :

Thibaut Ier eut aussi plusieurs enfants nés hors mariage :

  • Alix, mariée en 1242 à Álvar Pérez de Azagra, seigneur d'Albarracín ;

  • Marquise, mariée à Pierre d'Aragon, seigneur de Híjar ;

  • Bérengère, religieuse à Pampelune.

(D’après « Dictionnaire contenant les anecdotes historiques
de l’amour, depuis le commencement du monde
jusqu’à ce jour » (Tome 1), édition de 1811)

L’histoire nous apprend que la beauté de Blanche de Castille (1188-1252) fit une vive impression sur le cœur de Thibaud IV, comte de Champagne (1201-1253) dit le Chansonnier. Les vers et les chansons que son amour lui inspira, dont on trouva notamment quelques vestiges empreints sur les murs de ses châteaux, et surtout à Provins, tout nous prouve que Thibaud était passionnément amoureux de la reine, et tout nous porte a croire qu’il soupira vainement.

Il est à présumer que cette passion commença avant la mort de Louis VIII (1226) ; on dit même que ce prince devenu jaloux, et ayant fait un affront à Thibaud, fut empoisonné : il venait en effet de combattre les Albigeois lorsqu’il tomba malade au château de Montpensier, en Auvergne, où il mourut le 8 novembre 1226 (ce fut pendant cette maladie que, pour sauver la vie du roi on introduisit, d’après l’avis des médecins, une jeune fille dans son lit. Louis qui dormait alors, s’étant réveillé, rejeta le remède qu’on lui présentait, en disant qu’il aimait mieux mourir que de commettre un tel péché. Il ordonna qu’on mariât honorablement cette aimable fille, qui s’était prêtée de si bonne grâce à l’ordonnance des médecins).

Ce qu’il y a de sûr, c’est que le Comte fut accusé de ce crime ; mais cette mort, soit qu’il y eut contribué ou non, ne le rendit pas plus heureux. Blanche n’écouta ses soupirs que lorsque l’intérêt du royaume le demandait, et on ne lui impute, à cet égard, aucune faiblesse. La malignité lui en reproche une qui n’a peut-être aucun fondement, mais qui augmenta le désespoir de Thibaud. La reine avait, dit-on, pour le cardinal Romain des sentiments très tendres. « C’était un homme poli, élégant et bien fait, et d’un si bon conseil, qu’elle (la reine ) avait une entière confiance en lui. » On interpréta malignement ces égards et les assiduités du prélat ; car les écoliers de l’université « publièrent des chansons et des vers licencieux, qui noircissaient la réputation de la Régente et du cardinal Romain qui la gouvernait. »

Mais, dit un historien, sa chasteté fut impénétrable, et c’était pourtant la vertu qui lui fut plus contestée durant sa vie et après sa mort. On lit encore, ajoute-t-il, les satires qui l’attaquaient par un endroit si délicat, et le pire fut qu’elle donna prétexte à la calomnie. Elle était persuadée d’un des plus dangereux principes dont les dames puissent être prévenues, à savoir qu’il y a des conjonctures, rares à la vérité, mais pourtant possibles, qui leur permettent de négliger les dehors de l’honneur, pourvu qu’elles en conservent inviolablement le solide ; c’est-à-dire que la reine Blanche posait pour fondement de sa politique qu’elle pouvait en conscience tâcher de donner de l’amour aux grands qu’elle désespérait de pouvoir gagner, par une autre voie, dans ses intérêts, lorsqu’il s’agissait d’éviter ou de terminer une guerre civile.

Thibaud, irrité de se voir méprisé, et encore plus de se croire un rival heureux, se jeta, par dépit, dans le parti des princes qui voulaient ôter la régence à Blanche. Il était très intéressant de détacher le Comte de Champagne d’une ligue qui n’était déjà que trop puissante ; un simple compliment de la part de la reine suffit pour le ramener à ses pieds, et le faire rentrer dans son devoir. Les confédérés, que Thibaud avait abandonnés, et qu’il trahissait pour plaire à Blanche, firent l’impossible pour le ramener. Le duc de Bretagne lui fit dire qu’il lui donnerait en mariage, ou à un prince de sa maison, la Princesse Isabelle, sa fille, pourvu qu’il rentrât dans les intérêts de la ligne.

L’offre était brillante, elle séduisit Thibaud : l’affaire fut conclue, et le jour pris pour la cérémonie du mariage qui devait se faire au monastère du Val secret, proche de Château-Thierry. La Régente, qui fut informée de tout, et qui sentait combien il était important d’empêcher une union capable, par ses suites, de bouleverser le royaume, oublia, pour un instant, sa dignité ; elle se rendit auprès de Thibaud : en flattant un peu sa passion, elle le fit changer de résolution ; c’était tantôt une parole obligeante, tantôt un regard favorable que cette habile princesse savait employer à propos. Le comte, que la moindre faveur enflammait de plus en plus, comptait toujours atteindre ce bonheur après lequel il aspirait.

Il se berçait de ces flatteuses espérances, lorsqu’il fut obligé d’y renoncer d’une manière bien désagréable. Le jeune comte d’Artois , fils de la reine, irrité de la faveur et de la hardiesse du comte de Champagne, ordonna un jour à un de ses officiers de lui jeter au visage un fromage mou ; Thibaud ne crut pas devoir rester à la cour, après un pareil affront.

Pour surcroît de malheur, les princes ligués, encore plus irrités contre le comte, depuis sa dernière défection, entrèrent en Champagne et y mirent tout à feu et à sang. Le prétexte de cette irruption était, disaient les confédérés, de venger la mort de Louis VIII qu’ils accusaient Thibaud d’avoir empoisonné. Ce qui prouverait que cette accusation était sans fondement aux yeux du roi Louis IX, c’est que ce prince marcha contre les rebelles, et les força de se retirer.

Cependant il fallait bien que ce soupçon fût un peu accrédité, et qu’on supposât que Blanche n’était pas mal avec Thibaud, puisque cette princesse « ayant envoyé un second ordre aux ligués de sortir de la Champagne, et que s’ils avaient quelque sujet de plainte contre Thibaud, elle était prête de leur en faire justice, tout ce qu’elle en tira, ne fut, à ce qu’on prétend, qu’une réponse insolente et même barbare : Qu’ils avaient pris les armes pour se faire justice eux-mêmes, et non pas pour l’attendre d’une femme qui se déclarait la protectrice du meurtrier de son mari. »

Le comte de Champagne étant devenu, peu de temps après (1234), roi de Navarre par la mort de son oncle Sanche VII le Fort (frère de sa mère Blanche de Navarre), il prit les armes contre le roi ; mais bientôt il fut obligé de les déposer, et d’accepter les conditions qu’on lui imposa. La reine Blanche, qu’il vit après cet accord, lui ayant représenté qu’il était redevable au roi de la conservation de ses états, lui reprocha en même temps son ingratitude en des termes si forts, que ne pouvant rien refuser à cette princesse ce « qui tenait son cœur en chaîné, il lui répondit avec un profond soupir : Madame, mon cœur, mon corps et toutes mes terres sont à votre commandement ; et il n’y a rien qui vous pût plaire, que je ne fisse volontiers ; jamais, si Dieu plaît, contre vous et les vôtres je n’irai. »

Cette protestation et la bonté de la Princesse le rendirent vraisemblablement trop hardi, car il reçut ordre de se retirer de la cour. Un livre fort ancien sur les amours de Thibaud nous apprend en effet que « d’illec se partit tout pensif, et lui venoit souvent en remembrance le doux regard de la royne, et sa belle contenance, lors si entroit en son ame la douceur amoureuse ; mais quand il lui souvenoit qu’elle étoit si haute dame, et de si bonne renommée, et da sa bonne vie et nette, qu’il n’en pourroit ja jouir, si tenoit sa douce pensée amoureuse en grande tristesse, et pour ce que profondes pensées engendrent mélancolie, il lui fut dit d’aucuns sages hommes, qu’il s’étudiât en beaux sons et chants d’instrumens, et si fit-il, car il fit les plus belles chançons et les plus délectables et mélodieuses qui oncques furent oyes en chançons, ni en instrumens, et les fit écrire en sa salle à Provins, et en celle de Troyes, et sont appellées les chançons au roi de Navarre. »

Ce fut à cette occasion qu’il fit les vers suivants :

Amour le veult, et madame m’en prie,
Que je m’en parte, et moult l’en remercie ;
Quand pour le gré madame m’en chastie,
Meilleure raison ne voi à ma partie.

Blanche mourut à l’abbaye de Maubuisson, qu’elle avait fondée. L’abbesse lui donna, avant sa mort, l’habit monastique. On sait qu’elle eut et qu’elle exerça l’empire le plus grand sur le roi son fils [Louis IX] jusqu’à l’empêcher de voir sa femme et de lui témoigner sa tendresse ; aussi était-elle haïe cordialement de la jeune reine : « et la cause pourquoi la reine n’aimoit pas la mère du roi l’étoit pour les grandes rudesses qu’elle lui tenoit ; car elle ne vouloit souffrir que le roi hantât, ne fut en la compagnie de la royne sa femme, ains le défendoit à son pouvoir, et quant le roi chevauchoit aucunes fois par le royaume, et qu’il avoit la royne Blanche, sa mère, et la royne Marguerite, sa femme, communément la royne Blanche les faisoit séparer l’un de l’autre, et n’étoient jamais logés ensemblement ; et advint un jour qu’eus étant à Pontoise, le roi étoit logé au-dessus du logis de sa femme, et avoit instruit ses officiers de salle, en telle façon que quant il vouloit aller coucher avec la royne, et que la royne Blanche voutoit venir en la chambre du roi ou de la royne, ils battoient les chiens afin de les faire crier, et quand le roi l’entendoit, il se mussoit de sa mère ; si trouva celui jour la royne Blanche en la chambre de la royne.

« Le roi son mari qui l’estoit venu voir, pour ce qu’elle estoit en grand péril de mort, à cause qu’elle s’estoit blessée d’un enfant qu’elle avoit eu, et le trouva caché derrière la royne, de peur qu’elle ne le vist ; mais la royne blanche, sa mère, l’apperçut bien, et le viut prendre par la main, lui disant : Venez vous-en, car vous ne faites rien ici, et le sortit de la chambre. Quant la royne vist que la royne Blanche séparoit son mari de sa compagnie, elle s’écria à haute voix : Hélas ! ne me laisserez-vous voir mon seigneur ni en la vie ni en la mort ? En ce disant, elle se pasma, et cuidoit-on qu’elle fut morte, et le roi qui aussi le croyoit, y retourna la voir subitement, et la fit revenir de pamoison. »

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...

Blanche de Castille instruisant son fils Louis IX (Saint Louis), frère de Robert 1er d'Artois.

LOUIS VIII Le lion

LOUIS VIII Le lion

Louis VIII dit « le Lion », né le à Paris et mort le à Montpensier (Auvergne), est roi de France de 1223 à 1226, huitième de la dynastie dite des Capétiens directs.

Il est le fils du roi Philippe II, dit « Philippe Auguste » (1165-1223) et d'Isabelle de Hainaut (1170-1190). Il est le premier roi de France qui descende à la fois d'Hugues Capet par son père et de son compétiteur malheureux, Charles de Basse-Lotharingie par sa mère. Le court règne de Louis VIII fut cependant marqué par deux brillantes campagnes : l'une contre les Anglais en Guyenne, l'autre contre Raymond VII de Toulouse.

Premier roi capétien à ne pas avoir été sacré roi du vivant de son père, il avait cependant été désigné par Philippe II dans son testament rédigé en 1190 comme devant lui succéder. Le testament n'ayant pas été contesté après cette date, la cérémonie de l'adoubement des barons — héritage rituel des Capétiens — devenait inutile. L'archevêque de Reims, Guillaume de Joinville, le sacre à Reims le .

Né le , Louis est le premier fils de Philippe II. Sa naissance constitua un grand soulagement pour la dynastie capétienne d'autant que le mariage de Philippe II et son épouse Isabelle de Hainaut était en crise. Lorsque sa mère décède et que son père part à la croisade en 1190, Louis est recueilli et élevé par sa grand-mère Adèle de Champagne jusqu'au retour de Philippe en .

Le roi Philippe II estimant que le principe héréditaire est définitivement établi, il refuse d'associer au trône son héritier et repousse son adoubement. Le prince Louis est fait chevalier dans le castrum de Compiègne le mais son père lui a dicté de sévères conditions, notamment de ne plus jouter en tournoi.

Surnommé « le Lion », c'est pendant le règne de son père que le futur Louis VIII obtient sa renommée en remportant sur Jean sans Terre, roi d'Angleterre, la victoire de La Roche-aux-Moines en 1214. Les barons anglais, révoltés contre Jean sans Terre, promettent alors au prince Louis de lui donner la couronne d'Angleterre, étant d'ailleurs l'époux de Blanche de Castille, petite-fille du roi Henri II d'Angleterre. Acceptant cette demande, Louis débarque sur les côtes anglaises avec 1 500 soldats français auxquels s'ajoutent des mercenaires anglais. Il arrive à Londres le , s'y fait proclamer roi d'Angleterre — mais pas couronner car il n'y avait pas d'archevêque disponible pour effectuer l'onction — et prend rapidement le contrôle du Sud du pays.

À la mort de Jean sans Terre le 19 octobre 1216, la noblesse anglaise en profite pour refaire son unité autour d’un nouveau roi, le jeune Henri III d'Angleterre, fils de Jean sans Terre. Louis continue la guerre mais il est battu sur terre à la bataille de Lincoln en , puis sur mer, d'abord lors de la bataille de Douvres puis surtout en août à la bataille des Cinq îles, lorsque les importants renforts que lui envoie Blanche de Castille sont anéantis. Le , lors de la signature du traité de Lambeth, il renonce à ses prétentions et quitte le royaume d'Angleterre en contrepartie de 10 000 marcs d'argent.

Plus tard, après avoir été sacré roi de France en 1223, sous prétexte que la cour d'Angleterre n'avait toujours pas exécuté toutes les conditions du traité de 1217, Louis VIII, profitant de la minorité d'Henri III, décide de s'emparer des dernières possessions anglaises en France. Au cours d'une campagne rapide, Louis VIII s'empare de la majorité des terres de l'Aquitaine : les villes du Poitou, de la Saintonge, du Périgord, de l'Angoumois et d'une partie du Bordelais tombent les unes après les autres. Henri III ne possède plus en France que Bordeaux et la Gascogne qui ne furent pas attaquées. Les îles Anglo-Normandes restent également sous sa souveraineté.

A cette époque, le Sud de la France était le théâtre des combats de la croisade des albigeois.

En 1218, Amaury VI de Montfort, fils de Simon IV de Montfort, hérite du Languedoc en pleine révolte. Incapable de conserver son fief, il préfère quitter le Midi, acceptant de céder ses droits sur le Languedoc au roi de France (en échange de la dignité de connétable, première de la couronne).

Raymond VII, comte de Toulouse, était toujours soupçonné par l'Église d'abriter des cathares sur ses terres. Un concile fut donc tenu à Bourges, en 1225, où il fut déclaré que détruire l'hérésie était une nécessité et qu'une nouvelle croisade contre les cathares était indispensable. Louis VIII fut donc choisi pour diriger l'expédition.

Aux fêtes de Pâques de l'an 1226, des milliers de chevaliers se trouvèrent à Bourges aux côtés du roi. Cette armée se dirigea vers la vallée du Rhône, et à son approche, les seigneurs et les villes se hâtèrent de faire leur soumission au roi de France. La ville d'Avignon, qui appartenait à Raymond VII, refusa cependant d'ouvrir ses portes. L'on mit alors le siège devant la place forte qui était considérée alors comme la clef du Languedoc. Au bout de trois mois, la ville fut prise, et aussitôt Nîmes, Castres, Carcassonne, Albi se rendirent à Louis VIII.

Raymond VII, quant à lui, s'était enfermé dans Toulouse. Les croisés, frappés par les maladies hivernales et la défection de certains d'entre eux, décidèrent d'ajourner le siège de la ville. En 1226, Thibaud IV de Champagne se brouilla avec le roi de France Louis VIII dont l'objectif était d'annexer le Languedoc de son cousin Raymond VII à la Couronne de France. Le 30 juillet, l'armée champenoise abandonna l'ost royal devant Avignon, Thibaud IV arguant que son service de quarante jours était achevé. Quand Louis VIII, atteint par la dysenterie, mourut au château de Montpensier en , certaines rumeurs allèrent jusqu'à accuser Thibaud IV d'avoir empoisonné le roi. Toulouse ne tomba qu'en 1228.

Louis VIII n'aura régné que trois années sur le royaume de France alors que son père Philippe Auguste et son grand-père Louis VII régnèrent chacun 43 années, soit 86 années cumulées de 1137 à 1223. Son fils, Louis IX, règne, lui aussi, 43 ans et 9 mois (1226-1270).

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...

Robert Ier d'Artois est né le et mort à Mansourah le . Comte d'Artois (1237-1250), il est le second fils de Louis VIII et de Blanche de Castille et le frère de Saint Louis.

Il est le fondateur d'une branche cadette de la famille capétienne, la maison d'Artois qui s'éteindra au XVe siècle.

Marié à Mathilde, fille d'Henri II de Brabant et de Marie de Hohenstaufen, il eut :

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...
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Suivant les dispositions testamentaires de son père, mort en 1226, il reçoit en 1237, c'est-à-dire à sa majorité, le comté d'Artois en apanage. En 1240, le pape Grégoire IX, en lutte contre Frédéric II de Hohenstaufen, lui offre la couronne impériale, mais il refuse de prétendre à l'empire.

En 1249, il prend part à la septième croisade aux côtés de son frère Louis IX et participa à la prise de Damiette, le 6 juin 1249. Puis l'armée croisée marche sur Mansourah. Le 8 février 1250, elle traverse un gué sur le Bahr al-Saghîr. Robert d'Artois commande l'avant-garde, composée des Templiers, et défait le corps de troupe musulman qui défend la rive. Pressé par son ancien gouverneur Fourcaut du Merle et contre l'avis de Guillaume de Sonnac, maître du Temple, au lieu d'attendre le gros des troupes, il se lance à l'assaut de Mansourah, commence à mettre l'armée égyptienne en déroute et fait irruption dans Mansourah. Mais Baybars, un chef mamelouk, organise une contre attaque, bloque les rues de Mansourah avec des barricades et massacre les 280 chevaliers de l'avant-garde, y compris Robert d'Artois. Seuls cinq chevaliers survécurent.

Robert trouve la mort pendant la bataille de Mansourah le alors qu'il livre combat contre les ordres du roi.

Mathilde de Brabant, née le , morte le , était fille d'Henri II, duc de Brabant et de Marie de Souabe.

Elle épousa en premières noces à Compiègne le Robert Ier d'Artois (° 1216  1250), fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille, et donna naissance à :

Robert est tué à Mansourah pendant la septième croisade et Mathilde se remaria avant 1254 à Guy III de Châtillon-Saint-Pol ( 1289), comte de Saint-Pol. Ils eurent :

Robert II d'Artois, né en septembre 1250 et mort le près de Courtrai, lors de la bataille de Courtrai, fils posthume de Robert Ier et de Mathilde de Brabant, devient dès sa naissance comte d'Artois. Chevalier de la huitième croisade, il a été co-régent du royaume de Naples (-). 

Après le remariage de sa mère, Robert est confié avant quatre ans à sa tante, Béatrice de Courtrai. Cette veuve, fille et sœur des ducs de Brabant tient autour d'elle une petite cour dans son château de Courtrai. Elle a laissé une correspondance européenne de l'éducation de Robert d'Artois.

Fait chevalier par son oncle et parrain, le roi Saint Louis (1267), il prit part à la croisade de Tunis (1270) et se montra un farouche combattant, voulant venger son père qui avait été tué lors de la précédente croisade.

Sa sœur Blanche d'Artois se réfugia en France afin d'échapper aux luttes pour le pouvoir menées par des opposants à sa régence de la Navarre après la mort de son mari Henri Ier de Navarre en 1274. Pour imposer aux factions en présence la régente et sa fille de trois ans, le roi de France, Philippe III le Hardi, son cousin, confia à Robert d'Artois le soin de rétablir la paix. Il assiégea la capitale navarraise Pampelune, prit la ville et rétablit l'autorité de la reine.

À la suite des Vêpres siciliennes (1282), il se rendit en Italie pour secourir son oncle paternel Charles Ier d'Anjou. À la mort de ce dernier, il fut nommé régent du royaume de Naples, dont le souverain, Charles II, était prisonnier du roi Pierre III d'Aragon. Mais Charles II, redevenu libre, conclut un arrangement avec le roi d'Aragon, et Robert courroucé quitta l'Italie en septembre 1289.

Philippe IV le Bel l'envoya combattre les Anglais en Guyenne lors de la guerre de Guyenne (en 1296), puis en Flandre lors de la guerre de Flandre. Robert battit les Flamands à Furnes en 1297, mais son fils Philippe qui combattait à ses côtés y fut gravement blessé et mourut un an après.

Robert fut tué à la bataille de Courtrai le (les chroniqueurs français mentionnent qu'il s'est battu avec courage jusqu'à la mort, des chroniqueurs flamands ou anglais racontent qu'il s'est rendu pour une demande à rançon mais qu'un boucher de Bruges lui a tranché la langue) et inhumé en l'abbaye de Maubuisson.

Son fils unique Philippe étant mort avant lui, sa fille Mahaut et Robert III, fils de Philippe, se disputèrent sa succession au comté d'Artois.

En 1262, il épouse en premières noces Amicie de Courtenay (1250-1275), fille de Pierre de Courtenay (1218-1250), seigneur de Conches et de Mehun, et de Perrenelle de Joigny, fille de Gaucher de Joigny ; ils ont les enfants suivants :

En 1277, il épouse en secondes noces Agnès de Dampierre (1237-1288), fille d'Archambaud IX de Bourbon, seigneur de Bourbon, et de Yolande de Châtillon, comtesse de Nevers.

En 1298, il épouse en troisièmes noces Marguerite d'Avesnes (morte en 1342), fille de Jean Ier d'Avesnes, comte de Hainaut, et de Philippa de Luxembourg.

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...
GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...

Philippe IV, dit « le Bel »et « le Roi de fer », né entre avril et juin 1268 au château de Fontainebleau et mort le en ce même lieu, fils de Philippe III le Hardi et de sa première épouse, Isabelle d'Aragon, est roi de France de 1285 à 1314, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs. Il est roi de Navarre sous le nom de Philippe Ier, de jure uxoris : du droit de son épouse la reine Jeanne Ire, de 1284 à 1305.

Il devint roi à l'âge de 17 ans, à la mort de son père, en . Sous son règne, le royaume de France atteint l'apogée de sa puissance médiévale. Avec entre seize et vingt millions d'habitants, c'est l'État le plus peuplé de la chrétienté ; il connaît une grande prospérité économique et le pouvoir royal se renforce considérablement, si bien qu'on voit en Philippe IV, entouré de ses « légistes », le premier souverain « moderne » d'un État puissant et centralisé.

Philippe IV eut des difficultés à reprendre la maîtrise des finances de son royaume et à mettre fin aux mutations monétaires. Pour cela, il crut bon d'abattre l'ordre du Temple (qui était devenu une puissance financière internationale), d'expulser les Juifs en confisquant tous leurs biens, de procéder à une dévaluation en rétablissant une monnaie d'or qui restera ferme pendant plus d'un siècle. À la fin du règne, les foires champenoises sont concurrencées par le commerce maritime direct de l'Europe du Nord avec l'Italie.

Plusieurs affaires marquent le règne de Philippe IV : le procès de l'évêque de Troyes, Guichard, accusé d'avoir tué la reine par sorcellerie ; le procès de l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, qui ne fit qu'aggraver les démêlés du roi avec le Saint-Siège ; l'affaire de la tour de Nesle (l'emprisonnement des brus du roi et l'exécution de leurs amants) ; et surtout le célèbre procès des Templiers.

Philippe le Bel est appréhendé comme n'étant plus un souverain « classique » du Moyen Âge. Bien qu'il ait été reconnu comme un roi pieux et que son gouvernement ait continué l'évolution vers la centralisation de l'État amorcée un siècle plus tôt, bien qu'il ait eu une vénération particulière pour son grand-père, Louis IX, dont il obtint la canonisation en 1297, Philippe IV apparaît comme un roi symbole d'une rupture avec le passé, particulièrement sur les liens entretenus entre les rois de France et la papauté. Ses contemporains déplorèrent les détériorations survenues depuis « le temps de monseigneur Saint-Louis », considéré comme un âge d'or. On pressentait ainsi un roi d'un nouveau type, annonciateur d'une autre époque.

Philippe IV le Bel est le second fils de Philippe III le Hardi, après Louis (1264 – 1276). Il a deux frères cadets, Robert (1269 – av. 1276) et Charles, comte de Valois. Par le remariage de son père, il a, en outre, trois autres demi-frères et demi-sœurs : Louis, comte d'Évreux ; Marguerite, qui épouse en 1299 Édouard Ier, roi d'Angleterre ; et Blanche (1278 – 1306), qui épouse en 1300 Rodolphe III d'Autriche, duc d'Autriche.

Après le très court pontificat de Benoît XI, Clément V, archevêque de Bordeaux, est couronné pape à Lyon (1305). Après une longue itinérance, il s'installe dans le Comtat Venaissin. Comptant sur son appui, mais sans lui demander la permission, le roi met en marche l'anéantissement de l'ordre du Temple. Le vendredi , les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre. Après avoir été déclaré relaps, le maître de l'ordre Jacques de Molay périt sur le bûcher à Paris en 1314. Selon Geoffroi de Paris, témoin oculaire de l'événement et chroniqueur de l'époque, ses dernières paroles auraient été :

« Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamnés à tort : Dieu vengera notre mort. »

Une succession de malheurs touchait alors la famille royale capétienne, dont le plus célèbre reste l'adultère de deux brus du roi (affaire de la tour de Nesle). Voir mon article sous ce nom...

Le , Philippe le Bel rend visite à son oncle le comte Robert de Clermont et c'est lors d'une partie de chasse en forêt de Pont-Sainte-Maxence (forêt d'Halatte) qu'il fait une chute de cheval. Blessé à la jambe, il « éprouv[e] un saisissement subit, avec impossibilité de prononcer une parole ». Un probable accident vasculaire cérébral, qui frappera également son frère Charles de Valois, est évoqué sans que l'on puisse dire si cette atteinte cérébrale est antérieure, contemporaine ou consécutive à la chute. Les chroniques du temps se partagent entre l'accident ou la maladie inexplicable. Transporté en bateau à Poissy, puis porté en litière à Fontainebleau, il y meurt quelques semaines plus tard, à 46 ans, dans la journée du , après 29 années de règne. Il est le premier roi de France qui naît et meurt au château de Fontainebleau.

Le , Philippe épouse à l'âge de 16 ans Jeanne Ire de Navarre, comtesse de Champagne et reine de Navarre qui en a 11. La princesse a succédé à son père au comté de Champagne et sur le trône de Navarre (règne de 1274 à 1305).

De cette union, qui confère au roi le titre de roi de Navarre (Philippe Ier, voir Liste des monarques de Navarre) jusqu'à la mort de la reine en 1305, naissent sept enfants :

Bien que veuf encore jeune (37 ans), Philippe IV ne se remarie pas et restera fidèle au souvenir de son épouse décédée.

Jeanne Ire de Navarre (née le à Bar-sur-Seine, Champagne - morte le à Vincennes, France), princesse de la maison de Champagne, fut reine de Navarre et comtesse de Champagne de 1274 à 1305, et reine de France de 1285 à 1305.

Jeanne Ire était la fille du roi Henri Ier de Navarre et de Blanche d'Artois, de lignée capétienne.

Elle épousa, le , à l'âge de 11 ans, l'héritier de la couronne de France, Philippe, qui devint ainsi roi de Navarre sous le nom de Philippe Ier (1284-1305). En 1285, son époux devint roi de France sous le nom de Philippe IV le Bel. Elle lui donna six enfants, dont une fille, Isabelle, qui devint reine consort d'Angleterre et trois fils, tous devenus rois de France.

Malgré son mariage, elle continua de régner seule sur ses domaines. Elle est à l'origine de la création du collège de Navarre et de l'hôtel-Dieu de Château-Thierry.

Trois ans après la mort de sa mère Blanche d'Artois, elle meurt subitement elle aussi. À l'époque, la mort de Jeanne et de sa mère parurent suspectes. En 1308, une enquête fut ouverte et on arrêta un homme, l'évêque Guichard de Troyes, dont Blanche avait délaissé les services. Lors de son procès, Guichard s'était vanté de les avoir fait mourir avec l'aide d'une sorcière et d'un moine jacobin.

Guichard était de 1284 abbé de Montier-la-Celle, quand il fut choisi par le chapitre pour succéder à Jean de Nanteuil à l'évêché de Troyes.

Il a conservé son titre d'abbé plusieurs années n'étant consacré évêque à Troyes qu'en 1299. Il était pris dans les démêlés entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel, lors du procès de l'évêque de Pamiers qui était du parti du pape : Guichard, partisan du roi de France, vota pour son emprisonnement.

En 1305, avec la mort de Jeanne Ire de Navarre, il fut accusé d'empoisonnement avec le jacobin Jean de Tayac et fut emprisonné pendant cinq années. Le lombard Nossle fut arrêté, jugé et pendu en 1313 pour l'empoisonnement de la reine, Guichard fut absous mais l'évêché restant saisi il finit sa vie en exil à Bosne (sans doute Diakovar, actuelle Đakovo en Croatie, proche de la Bosnie), où il mourut le .

GENEALOGIE :  THIBAUT IV LE CHANSONNIER, ROBERT 1er d'ARTOIS, LOUIS X LE HUTIN, MARGUERITE DE BOURGOGNE ET LES AUTRES...
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