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15 septembre 2013... Nous avions comme objectifs, l'église des Iffs en Ille et Vilaine et les 11 écluses du canal d'Ille et Rance à Hédée...




l'église Saint-Ouen (XV-XVI-XIXème siècle), édifiée sous l'impulsion des seigneurs de Laval, propriétaires du château de Montmuran, puis de la famille Coligny. Dédiée à saint Ouen, l'église des Iffs ne remonte point à la fondation de la paroisse, elle appartient tout entière aux XVème et XVIème siècles. Les seigneurs de Montmuran durent sans aucun doute contribuer à son érection ; aussi y retrouve-t-on près du choeur leur ancienne chapelle prohibitive et voit-on briller dans les verrières les écussons de Tinténiac et de Laval, Isabeau de Tinténiac ayant épousé Jean de Laval, dont naquit Jeanne de Laval, dame de Montmuran, seconde femme de Bertrand Du Guesclin. Cette église, l'une des plus intéressantes de notre diocèse, se compose d'une seule nef terminée par un chevet droit et accompagnée de quatre chapelles régulièrement posées, ce qui lui donne la forme d'une croix archiépiscopale. L'entrée est précédée d'un porche assez vaste, composé de grandes arcades ogivales, « dont une sur le front avec pignon orné de crochets et d'une croix fleuronnée et flanquée de contreforts avec clochetons, et deux autres d'égales dimensions sur les flancs. Au fond de ce porche s'ouvre la grande porte, de forme ogivale et surmontée d'une archivolte très-simple, mais bien conduite. Sur les pieds-droits, des colonnettes arrondies portent une double frise composée de deux guirlandes de feuilles de chêne et de lierre terminées par des têtes humaines » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 369, 370). Une large tour carrée s'élève derrière le porche et forme le bas de la nef ; cette tour vient d'être terminée au XIXème siècle par M. l'architecte Regnault avec beaucoup de goût ; il l'a couronnée d'une galerie au-dessus de laquelle se dresse un vaste et élégant campanile de style ogival fleuri, terminé par une flèche en pierre. Comme nous ne prétendons point refaire ici la description archéologique de l'église des Iffs après M. l'abbé Brune, qui l'a si fidèlement écrite dans son Cours d'archéologie religieuse, nous entrons de suite dans cette église, dont l'intérieur est encore plus remarquable que l'extérieur. Ce qui fait, en effet, la beauté et le mérite de Saint-Ouen des Iffs, ce n'est pas seulement la belle ordonnance architecturale de l'édifice, les charmants détails de sculpture qui couvrent ses murs, l'élégance de ses fenêtres flamboyantes, la hardiesse de ses frontons couronnés de fleurs, de ses aiguilles élancées et de ses gargouilles fantastiques, c'est encore et surtout les merveilleuses peintures sur verre qui rendent cette humble église de campagne le plus pieux et le plus artistique de nos sanctuaires. Au fond du chevet droit et au-dessus du maître-autel resplendit une verrière du XVIème siècle « magnifique tableau ou plutôt réunion de tableaux » d'un brillant coloris et d'un riche effet d'ensemble. « Dans vingt panneaux enchâssés entre les meneaux de la fenêtre se développe toute l'histoire de la Passion. Depuis l'agonie du Jardin des Oliviers jusqu'à la sépulture, tout est là fidèlement et simplement représenté comme dans l'évangile. Parcourez en détail tous ces sujets traités avec tant de soin, de piété et de savoir, vous trouverez dans chaque tête le caractère qui lui est propre, dans chaque pose le sentiment qu'elle doit rendre, dans toutes les draperies une simplicité, un naturel, une décence qu'on devrait toujours observer dans les compositions religieuses. Elevez vos regards jusqu'au tympan de cette riche fenêtre, dans les coeurs et les flammes formés par les nervures, vous allez voir le Christ ressuscité, juge souverain des vivants et des morts, assis sur un arc-en-ciel, la croix à la main, ayant au-dessus de lui le Saint-Esprit et le Père-Eternel, témoins de la justice de ses sentences ; à ses pieds, des anges embouchant la trompette dernière ; à sa droite, l'archange saint Michel combattant le démon, qui, non content des âmes qui lui sont dévouées, veut encore s'emparer de celles qui sont destinées au ciel ; et, à gauche, une énorme gueule vomissant la flamme et engouffrant les damnés qu'un démon y précipite à grands coups de trident ». Quatre chapelles, avons-nous dit, accompagnent la nef ; les deux plus voisines du choeur renferment également des vitraux précieux. Celle du Midi, de forme hexagonale, est « comme la perle et le morceau délicieux de tout l'édifice ». Elle contient trois verrières. Au fond est l'histoire de la chaste Suzanne, représentée « en douze médaillons d'un fini, d'une délicatesse et d'une couleur admirables », qu'expliquent des légendes gothiques placées au-dessous de chaque tableau. A droite apparaît saint Yves, dans son riche costume d'official, repoussant l'or du riche pour rendre justice à l'indigent. A gauche est une intéressante scène historique que l'on dit être la prise de Mantes par Du Guesclin. Ce vitrail représente, en effet, un combat sous les murs d'une ville assiégée. Au milieu des guerriers flotte un drapeau jaune et rouge chargé d'une aigle éployée de sable qui rappelle l'écusson de l'illustre connétable : d'argent à l'aigle éployée de sable, membrée et becquée de gueules, à la cotice de même brochant. On sait que Du Guesclin, ayant épousé l'héritière de Montmuran, a laissé dans la paroisse des Iffs un long souvenir de ses exploits militaires. Dans cette chapelle du Midi, Gaspard de Coligny, seigneur de Montmuran, accorda en 1636 à Louis Le Lièvre, sieur du Meslay, le droit d'avoir un banc et un enfeu dépendant de sa seigneurie de la Beaucheraye. (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 21). Vis-à-vis cette chapelle et au Nord du choeur est la chapelle des seigneurs de Montmuran, qui jouissaient dans l'église des Iffs des droits de fondation et de prééminence. L'abbesse de Saint-Georges avait dans l'église des Iffs le droit de supériorité, et elle prétendait même avoir celui de présenter le recteur du lieu ; cette prétention, qui semble justifiée par le Pouillé ms de Saint-Malo, disant que l'abbé de Saint-Melaine ne présente « qu'en raison de Saint-Brieuc », prouve encore que Les Iffs ont été extraits du territoire primitif de Tinténiac. Mais le seigneur de Montmuran réclama au XVIIIème siècle les mêmes droits de supériorité et de patronage ; de là un long procès entre lui et l'abbesse de Saint-Georges, procès terminé en 1754 par un accord réglant que la supériorité et le patronage demeureraient à l'abbesse, mais que le seigneur serait reconnu par elle fondateur et prééminencier (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 26 H, 349). Cette chapelle n'a que deux vitraux, mais ce sont deux chefs-d'oeuvre. « Qui ne reconnaîtrait dans ces charmantes verrières, dit encore M. l'abbé Brune, le crayon sûr, la palette riche et variée, l'étude approfondie de la nature, l'emploi heureux des lumières et des ombres de nos plus habiles peintres de la renaissance ? ». Dans la fenêtre du Nord on voit la Naissance de Jésus, adoré par la Vierge, saint Joseph et des anges, —la Circoncision, — la Présentation au temple, — et, dans le tympan, l'Assomption de la Sainte Vierge. La fenêtre de l'Est contient dans le haut l'Annonciation, et au bas l'Adoration des mages. On voit par ce qui précède quel grand intérêt offre l'église des Iffs ; cependant, il faut encore y remarquer les verrières, malheureusement mutilées, de la nef ; — la chapelle Saint-Fiacre, visitée depuis bien des siècles par de nombreux pèlerins ; — les bas-reliefs des stalles, représentant les douze apôtres ; — les fonts baptismaux, également anciens et curieux ; — et, enfin, un magnifique calice de la renaissance, en vermeil et garni d'émaux, portant sur le pied l'inscription suivante : Calice pour les Iffs, 1557. Deux confréries fort anciennes existent encore à la fin du XIXème siècle en cette église, celle du Rosaire et celle de Saint-Fiacre ; cette dernière, rétablie en 1859, est surtout très-florissante ; la fontaine Saint-Fiacre est non loin de l'église et de charmantes légendes locales s'y rattachent (Pouillé de Rennes). L'église se compose d'une nef à chevet droit, accostée de quatre chapelles : l'une des chapelle est désignée sous le nom de Chapelle de Laval ou de Montmuran. Les deux petites chapelles sont réunies à la nef et au choeur par des arcades en arc brisé sans chapiteaux. Cette église est remaniée au XIXème siècle. La porte ouest, celle du bras sud, celle du choeur gardent la trace d'un édifice du milieu du XVème siècle. Une porte latérale est datée de 1651 : cette porte était précédée jadis d'un petit porche couvert en dôme qui servit d'ossuaire jusqu'en 1837. La grande richesse de l'église sont ses neuf vitraux Renaissance (vers 1530) du maître verrier rennais Michel Bayonne. Ces verrières, fort bien restaurées, portent pour la plupart les armes de la famille de Laval, seigneurs de Tinténiac et de Montmuran du milieu du XIVème siècle au milieu du XVIème siècle. Le maître-autel date, semble-t-il, de 1740. Les retables des autels latéraux datent du XVIIème siècle. Les fonts baptismaux datent du XVème siècle. Le bénitier date de 1458. Les stalles sculptées, surmontées de douze bas-reliefs figurant les apôtres, datent du XV-XVIème siècle. Une cloche en bronze date de 1596. Une statue de sainte Catherine date de la fin du XVème siècle. La statue de saint Ouen date du XVII-XVIIIème siècle. Le Chemin de croix, oeuvre de Colette Rodenfuser, date de 1964. Une des chapelles renfermait jadis l'enfeu des seigneurs de la Beaucheraye ;


En l'an 1032, Alain III de Bretagne fait construire l'Abbaye Saint-Georges de Rennes afin d'y accueillir sa sœur Adèle Alain l'exprime ainsi et selon les termes de l'époque :
« Moi, Alain, duc et prince de la nation bretonne, inquiet comme je pourrais échanger mes biens temporels contre ceux de l'éternité, voici que mon premier trésor, ma sour (sœur), le plus précieux que je possède sous le soleil, je l'ai offert à dieu... et selon son pieux désir, j'ai consacré son vou (vœu) de virginité perpétuelle... et je lui fait don d'un lieu convenable pour mener la vie du cloître. Il est situé à un stade du rempart de la ville de Rennes. »
Alain III adjoint à son offre la seigneurie de Tinténiac avec un droit de haute justice, que l'Abbesse Adèle transforme en fief pour le chevalier Donoual, auquel elle demande de construire un château fort pour protéger ses terres. Le chevalier Donoual prendra le nom de Donoual de Tinténiac
La famille de Tinténiac fait donc bâtir un premier château en 1036 sur le site même de la ville. Mais ce château, construit en bois comme les anciennes forteresses, est rapidement détruit puis rasé en 1168 par les Plantagenêt.
Plus tard, dans le courant du XIIe siècle, l'Abbesse, se sentant impuissante à mener à bien la défense de ses terres, demande la construction d'une véritable forteresse de pierre. En 1170 le seigneur de Tinténiac fait donc construire un nouveau château de pierre dont il subsiste au moins deux tours au sein du château actuel (dont le donjon)
Au XIVe siècle
Durant le XIVe siècle le château de Montmuran, composé en plus du donjon de sept tours reliées par des courtines, est la plus puissante forteresse de la région
En 1352, au beau milieu de la guerre de succession de Bretagne (1341-1364), le château passe à la famille de Laval (par Jean de Laval-Châtillon), une des plus illustres familles de France à l'époque et parents par alliance de la famille de Montfort qui régna sur le duché de Bretagne de 1364 à l'union définitive du duché au royaume de France en 1562
En 1354, le jour du Jeudi saint, le chevalier Alacres de Marès (ou Elaste du Marais), normand du pays de Caux, adoube chevalier Bertrand Du Guesclin dans la chapelle du château, pour avoir, entre autres, héroïquement sauvé Montmuran des anglais. Ces derniers, arrivant par surprise de Bécherel, à moins de 10 kilomètres de là, furent stoppés net par Du Guesclin qui, ayant senti la chose, avait prévu leur venue en postant une trentaine d'archers le long d'un chemin qui porte aujourd'hui encore le surnom de "chemin sanglant"
S'il se dit encore que le chemin rougit du sang des combattants chaque fois que la pluie tombe, il faut aussi savoir que le sol en ces lieux est en partie composé d'oxyde de fer, de couleur rougeâtre, perpétuant le symbole.
En 1374, Bertrand du Guesclin, alors Connétable du roi de France et veuf de Tiphaine Raguenel, épouse Jeanne de Laval, petite fille de la Dame de Tinténiac, toujours dans cette même chapelle du château et devient propriétaire du domaine par alliance jusqu'en 1380, date de sa mort devant Châteauneuf-de-Randon en Auvergne
Jeanne de Laval se remarie avec son propre cousin en 1384, Guy XII de Laval, de manière à ce que le château reste dans la famille.
À Bazouges-sous-Hédé, se situe l’impressionnant alignement des 11 écluses successives, séparées de seulement 200 à 300 mètres entre elles, assurant la transition du canal d‘Ille-et-Rance de chaque côté des bassins versants de la Rance et de la Vilaine.
Ces écluses sont alimentées en eau par différents ouvrages comme des rigoles (dont une canalisée) provenant de plusieurs étangs environnants (dont le plus important est situé aussi dans la commune) dans lesquels se déversent tout un réseau de fossés et de petites rivières. Ces ouvrages sont complétés d'un patrimoine architectural typique, anciennement construit pour les éclusiers et les constructeurs de l'ouvrage, ainsi que pour le soin des chevaux qui tiraient des challants sur les chemins de halage, avant l'arrivée des péniches motorisées.
Une association locale promeut les héritages naturels, architecturaux, et culturels historiques relatifs au canal, à sa construction, et aux divers travaux nécessaires à son entretien, ainsi qu'à la vie des mariniers et éclusiers qui ont vécu autour d’un canal aujourd'hui dédié à la navigation de plaisance (principalement au printemps et en été, hors des périodes d'entretien et de reconstitution des réserves en eau des étangs, qui alimentent les biefs), et au loisir des randonneurs et pêcheurs d'anguilles, qui viennent profiter d'un environnement naturel unique et préservé, également inscrit au patrimoine national des forêts