Dimanche 22 septembre 2013 : Promenade découverte dans la forêt de Paimpont à la recherche d'Arthur, Merlin, Viviane (la Dame du lac), Morgane et autres personnages de la légende arthurienne... A la recherche aussi des arbres remarquables de la région...




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Direction Campanéac...





(Ille-et-Vilaine)

(Ille-et-Vilaine)



Cette fontaine, rendue si célèbre par les romans de chevalerie, se trouve dans la forêt de Paimpont, en Bretagne. Son aspect est des plus pittoresques, et les habitants des communes voisines ont encore conservé, pour la source magique, une sorte de respect superstitieux. Robert Wace, poète du douzième siècle, parle de cette fontaine et de la forêt de Paimpont, qui se nommait alors Brecilien ou Brecheliant. On lit dans ses oeuvres :
Cette croyance aux propriétés magiques de l’eau de Baranton, qui lorsqu’on la répandait sur le perron, c’est-à-dire sur la pierre servant de mardelle à la source, amenait immédiatement des pluies abondantes, nous est également confirmée par Guillaume le Breton, chapelain de Philippe-Auguste. « Quelles causes, dit-il, produisent la merveille de la fontaine de Breceliand ? Quiconque y puise de l’eau et en répand quelques gouttes sur le perron rassemble soudain les nues chargées de grêle, fait gronder le tonnerre et voit l’air obscurci par d’épaisses ténèbres ; et ceux qui étaient présents et souhaitaient de l’être voudraient bien alors n’avoir jamais rien vu, tant leur stupeur est grande, tant l’épouvante les glace d’effroi ! La chose est merveilleuse, je l’avoue ; cependant elle est vraie : plusieurs en sont garants. » (Guillelmus Brito, Philippis, lib. VI, v. 415.)
Chrétien de Troyes parle aussi de la fontaine qui bout, du perron, et des propriétés singulières de l’eau merveilleuse. Un poète cambrien du douzième siècle, dont M. de La Villemarqué a traduit l’oeuvre dans ses Contes des anciens Bretons, en donne également une description qui ne peut se rapporter qu’à la fontaine de Baranton : « Je me mis donc à cheminer, dit le héros du poème intitulé Owen, ou la Dame de la fontaine, tant que j’arrivai au sommet de la côte, et j’y trouvai tout ce que l’homme noir m’avait prédit ; et je m’avançai vers l’arbre, et je vis la fontaine dessous et le perron de marbre et le bassin d’argent attaché à la chaîne, et je pris le bassin et je le remplis d’eau et le versai sur le perron de marbre. Et voilà que le tonnerre gronda avec encore plus de fureur que l’homme noir ne me l’avait annoncé, et après le tonnerre, l’averse ; et en vérité je te le dis, Kai, il n’y a ni homme ni bête qui puisse supporter une pareille averse sans mourir, car il n’y a pas un seul de ses grêlons qui ne traverse la peau jusqu’aux os. Je tournai la croupe de mon cheval à l’orage, et je couvris sa tête et son cou d’une partie de mon bouclier, tandis que je m’abritais moi-même sous l’autre, et je soutins de la sorte l’orage. »
...Brecheliant,Dont Bretons vont souvent fablant (faisant des fables),
Une forest moult longue et lée (large),
Ki en Bretagne est moult louée.
La fontaine de Barenton
Sourd (jaillit) d’une part lès (près) le perron.
Aler souloient vénéor (les chasseurs)
A Barenton par grant chalor,
Et o (avec) leur cor l’eve (l’eau) puisier,
Pour ce souloient pluie avoier.
Les propriétés magiques de l’eau de Baranton étaient regardées comme tellement certaines que nous les voyons constatées au quinzième siècle dans une ordonnance du comte de Laval, relative aux usements et coustumes de la forêt de Brecilien. On y lit : « Joignant à la fontaine de Menton y a une grosse pierre que on nomme le perron de Belenton, et toutes les fois que le seigneur de Montfort vient à ladite fontaine et de l’eau d’icelle roule et mouille ledit perron, il pleut au pays si abondamment que la terre et les biens estant en icelle en sont arousés et moult leur proufitte. »
L’ordonnance du comte de Laval donnait à la fontaine le nom de Belenton (au lieu de Baranton). Ce mot, comme le fait remarquer M. de La Villemarqué semble, formé de ton, montagne, et de Belen, nom sous lequel les Gaulois adoraient Apollon. Dans ce cas, la forêt et la fontaine auraient été primitivement consacrées au dieu Belen, et le respect superstitieux qui lui est accordé serait un reste du culte druidique. Ce respect est tel que ni la réflexion, ni l’expérience n’avaient pu détruire la confiance des Bretons dans la puissance singulière de l’eau de Baranton. En 1835, les habitants de la paroisse de Concoret (vallée des Fées) s’y rendirent processionnellement avec le clergé pour obtenir les pluies nécessaire aux moissons. Arrivé près de la fontaine, le curé bénit l’eau, y plongea l’aspersoir et arrosa les pierres voisines.
Il est possible que la source de Baranton doive sa curieuse réputation à une propriété particulière qui n’attrait rien de nouveau pour les savants, mais dont les ignorants ont dû s’étonner : toutes les fois qu’on y jette un morceau de métal, l’eau, dit-on, entre en ébullition. Aussi les jeunes pâtres de la forêt s’amusent-ils à y laisser tomber des épingles, en disant : « Ris, fontaine de Baranton. C’est à quoi Chrétien de Troyes a sans doute fait allusion en parlant de la fontaine qui bout. »
Maison peinte dans le village de Tréhorenteuc...
Et juste à côté, autre enseigne de taverne peinte...
Tréhorenteuc, murs peints près de l'office de tourisme du Pays de Mauron...
Des poèmes sur le thème "Morgane" réalisés par des élèves de 5ème et 6ème sont pendus à cet arbre...
L'abbé Gillard devant son église de Tréhorenteuc
L’Eglise de Tréhorenteuc, dite la Chapelle du Graal est unique en Europe. Elle porte le souvenir de l’Abbé Henri Gillard, recteur de Tréhorenteuc, figure emblématique et originale de Brocéliande. Entre 1942 et 1962, il a restauré cette église et lui a donné l’âme et la personnalité qu’elle dégage aujourd’hui. Visionnaire à son époque, il a été le précurseur du tourisme en Brocéliande.
Par son travail de restauration et d’aménagement de l’église de Tréhorenteuc, l’abbé Gillard s’est inscrit sur la liste des héros du mythe de Brocéliande. Véritable musée permanent de la légende arthurienne et des contes de la forêt, l’église d’aspect modeste, logée au cœur de la petite bourgade qui permet l’accès au Val sans Retour, donne au visiteur des clés nouvelles pour aborder la mythologie.
De 1941 à 1962, l’abbé Gillard est l’âme du pays. Au prix de sacrifices, il entreprend un travail incroyable. Utiliser une écriture du Moyen-Age pour transmettre un message pour les nouvelles générations.
Aujourd’hui, l’Office de Tourisme du Pays de Mauron en Brocéliande, propose une visite guidée de ce haut lieu de Brocéliande. Car, si des Images chrétiennes, celtiques ou légendaires sont présentes dans cet édifice, rien n’a été fait au hasard. « La Porte est en dedans »…. La formule que le recteur a fait inscrire au dessus de la porte est à méditer…
Elle renferme notre vérité, une vérité que personne ne pourra trouver à notre place mais dont un séjour dans la petite église de Tréhorenteuc, ne peut que vous aider à trouver la voie
l’Abbé Henri Gillard par Jean Markale « …Henri Gillard est mort un jour de juillet 1979. Il repose maintenant à l’intérieur même de cette église qu’il a contribué à rendre célèbre, église qu’il a tant aimée et qui résume parfaitement sa vie et son œuvre. Chacun pourra juger Henri Gillard selon son tempérament et ses convictions. Ce jugement je ne peux le porter moi-même parce que j’ai été trop lié avec lui. Il m’a beaucoup appris, particulièrement à observer, à être tolérant, à m’efforcer de comprendre les autres. Sa méthode paraît fragile à certains, parce qu’elle n’est pas scientifique. Mais qu’est-ce la science au regard de la foi ? On ne peut pas oublier que l’abbé Gillard, jusqu’à la fin de ses jours, a été prêtre de l’église catholique romaine et que malgré toutes les critiques acerbes dont il a été l’objet de la part de certains membres du clergé, il a cherché à appliquer l’évangile dans une paroisse élargie au monde entier. Charité, bien sûr, amour du prochain, compassion, mais aussi volonté farouche de faire comprendre le message du Christianisme au monde. Il n’a été ni un rêveur, ni un hérétique, ni un « déviant », il a été prêtre, et fier de l’être. C’est une réalité que beaucoup de ceux qui l’ont connu ne peuvent pas nier. Certes c’était un visionnaire, mais sa vision était toujours appuyée sur des faits. Il n’y avait en lui nul prophétisme, nul désir de réformisme, nulle volonté d’hétérodoxie. Il se voyait comme un des maillons de cette immense chaîne d’or qui faisait remonter la classe sacerdotale aux Apôtres, et au-delà, aux Druides eux-mêmes, précurseurs de la spiritualité chrétienne. Et comme tel, ne voulant pas faillir à la mission dont il avait été investi, il a fait l’impossible pour transmettre le message, quand bien même ce message ne faisait pas plaisir à tout le monde. Il y allait de son honnêteté et de sa foi. Car si il fut réellement le rénovateur de Tréhorenteuc, s’il fut l’un des grands initiateurs de ce que j’appelle le « tourisme intelligent », il fut avant tout un prêtre. Cela, nul n’a le droit de l’oublier. Et si l’église de Tréhorenteuc est devenue en fait un musée où l’on enseigne la sagesse, c’est parce qu’elle est authentique sanctuaire, un lieu sacré où s’opèrent les délicats échanges entre le visible et l’invisible, entre l’errance des êtres humains et les mystérieuses volontés de Dieu. »
La richesse de cet église se trouve dans les différentes illustrations évoquant les légendes de la Table Ronde, de la Fontaine de Barenton et des légendes celtiques., à travers ses vitraux et ses peintures.
Un tableau montre l’apparition du Saint-Graal aux chevaliers de la Table Ronde.
L’ensemble des tableaux de l’église ainsi que le chemin de croix et les tableaux de la sacristie furent réalisés par un prisonnier de guerre allemand, M. Karl Rezabeck.
A l’intérieur, vous trouverez aussi deux statues en bois polychrome datant du XVIème et du XVIIème siècle : l’une représente Saint-Jean-Baptiste et l’autre la Vierge à l’Enfant.
Mosaique du cerf blanc au collier d'or...
Les clés pour comprendre les représentations symboliques
Chaque réalisation présente dans l'église de Tréhonrenteuc renvoie à une autre. Le grand vitrail a pour miroir la mosaïque qui lui fait face. Tous les symboles présents dans le grand vitrail s'y reflètent et s'y transposent. Le Christ est représenté par le Cerf blanc dont la tête est ceinte d'une auréole. Il porte au cou un collier où est suspendue une croix. Il est entouré de quatre lions, les quatres évangélistes. Dans la légende, Lancelot voit apparaître le cerf blanc et des lions. Ils passent sans daigner lui adresser un regard avant de disparaître par enchantement. Lancelot s'interroge. Le soir, un vieillard l'incite à renoncer à sa vie dissolue avec la reine Guenièvre. Lancelot ne peut s'y résoudre et échoue dans sa quête du Graal. Dans la mosaïque, le cerf blanc, c'est le Christ du monde chrétien, mais c'est aussi la divinité Cernunnos des Celtes. C'est également le Merlin de la légende. Miroir du grand vitrail, la mosaïque fait apparaître la féminité avec la fontaine de Barenton en forme de croissant de lune. Nous sommes dans le monde des eaux, domaine des fées. Plus haut, les arbres de Brocéliande, dont le plus gros épouse la forme d'un soleil, représentant le masculin. Présente dans le grand vitrail sous la couleur violette de la robe du Christ, l'harmonie parfaite de l'Homme se reflète sous l'apparence d'une toute petite ancolie (Chère à Léonard de Vinci) visible au centre de la mosaïque
Le grand vitrail du choeur...
Deux personnages se font face dans la partie inférieure du vitrail. Il s'agit du Guégonnais Louis Thétiot, et de sa mère, respectivement cousin et marraine de l'abbé Gillard. Lorsque son fils est tué en 1944 par une rafale de mitrailleuse, Mme Thétiot décide de léguer la ferme qu'elle lui destinait à son filleul, l'abbé Gillard. Avec la vente de cette ferme familiale, le grand vitrail a pu être réalisé par l'atelier Gruber en 1951. On remarque une perle bleue située entre ces deux personnages. Elle est un appel à la spiritualité et invite tout un chacun à prier pour les donateurs du vitrail.
La Quête du Graal
Les Celtes avaient leur Graal, il était représenté par le Chaudron de la Connaissance. Chez les Chrétiens, dans une légende, le Graal a pour origine une émeraude qui est sertie sur la couronne de l'Ange de lumière, Lucifer lorsque celui-ci commet la faute, son émeraude se détache tombe du ciel et atterrit sur le Paradis terrestre. Retrouvée par les hommes, elle est transmise de générations en générations jusqu'à devenir la coupe utilisée par Joseph d'Arimathie pour recueillir le sang du Christ. Par la suite, le Graal disparaît. Les chevaliers de la Table Ronde ont alors pour mission de partir à sa recherche : La fameuse Quête du Graal. Le meilleur d'entre eux, Galaad, le chevalier au coeur pur, devient l'élu. Placé au coeur du vitrail qui lui est dédié, le Graal illumine tout ce qui l'entoure. La coupe est de couleur verte, couleur de l'espérance d'une vie éternelle. Lorsqu'on se trouve dans l'église, on observe que la coupe du graal est présente sur les trois vitraux visibles dans le choeur. La tonalité du vert évolue de façon chronologique : Du vert foncé, durant foncé, durant le repas de la Cène, il devient plus clair lors de la crucifixion, pour finalement devenir lumineux et irradiant le grand vitrail à la résurrection de Jésus
Le Saint Graal expliqué à Tréhorenteuc
Comme c'est le cas pour les chevaliers réunis en harmonie autour de la Table Ronde, l'abbé Gillard, à travers le grand vitrail, a souhaité exprimer le message du Christ visant à voir s'établir entre tous les hommes, l'harmonie, l'amour, la paix et l'universalité.
Cet objectif se manifeste symboliquement par les couleurs. Dans le vitrail, on observe une dominante bleue, celle du masculin, et une autre rouge, dont le dérivé est le rose dévolu au féminin. Avec la fusion du bleu et du rouge, on obtient la couleur violette (comme la robe portée par le Christ) : Le mélange parfait, l'harmonie parfaite entre l'homme et la femme et celle de tous les hommes au sens large. Parallèlement aux couleurs, cette harmonie est traduite par la coexistence de plusieurs mondes : l'image du Christ et des évangélistes pour les Chrétiens, le monde celte avec l'omniprésence des feuilles du chêne sur l'ensemble du vitrail (symbole du culte de la nature) et le monde légendaire avec la quête du Graal des chevaliers de la table ronde. La conception du vitrail répond aussi à une harmonie parfaite : Celle qui découle du nombre d'or dont l'existence est rappelée par l'inscription 1,618 figurant sur le mur de l'église près des fonds baptismaux
Sainte Onenne la Vierge de Tréhonrenteuc
Sainte Onenne est née au 7e siècle dans un château proche de Mauron dans la forêt de Brocéliande. Très jeune elle quitta sa vie de princesse, elle s'engagea comme servante dans une ferme de Tréhorenteuc, attirée par l'esprit de pauvreté. Elle apportait son aide aux malades et aux pauvres avec lesquels elle partageait ses biens. Chaque fois qu'elle le pouvait Sainte Onenne rendait visite à la Vierge de l'église, l'abbé Gillard lui a redonné une notoriété certaine en représentant sa vie dans de nombreux vitraux figurant sur les bas-côtés de l'église
La légende du Val sans retour...
Les chevaliers de la Table Ronde...
La Fontaine de Barenton ;
En haut : La fontaine est gardée par le chevalier noir. Yvain tient le gobelet d'argent avec lequel on verse l'eau sur le perron pour déclencher tempête et orage sur la forêt.
A droite : C'est la rencontre de Viviane et de Merlin.
En bas : Le chevalier de Ponthus affronte tous les chevaliers de passage pour conquérirla belle Sydoine, fille du Comte de Vannes.
A gauche : Eon de l'étoile contemple ses richesses. On y aperçoit l'église de St Léry, photographiée au début de ce reportage...
Le chemin de croix et les tableaux sont l'oeuvre de l'ébéniste Peter Wissdorf et du peintre Karl Rezabeck, prisonniers de guerre allemands en 1945.
Sur ce panneau représentant la 8ème station du chemin de croix, le peintre a représenté en toile de fond le manoir de Tréhorenteuc, voir la photo ci-dessous...
Le manoir de Tréhorenteuc peint sur la VIII ème station du chemin de croix de l'église.
Le Val sans retour, le Miroir aux Fées...
Le Miroir aux fées vu d'en haut...
Cette photo est prise sur le Net...
L'arbre d'or...
L'église de Néant sur Yvel...
Croix devant l'église de Néant sur Yvel...
L'autre face de la même croix...
Le clocher de l'église de Néant sur Yvel...
La fontaine d'Anne Toussainte de Volvire...
La chapelle de Kernéant et son arbre creux...
FIN