Sables-d'Or-les-Pins est une station balnéaire française des Côtes-d'Armor, située sur la côte de Penthièvre, sur les communes de Fréhel et de Plurien . Créée dans les années 1920, elle est connue pour sa grande plage de sable fin et ses dunes.
Elle est principalement construite sur des dunes arasées au moment de la création de la station, sur une flèche littorale à l'embouchure de la rivière Islet. Elle s'étend au sud-est sur un coteau montant vers le plateau sur lequel a été implanté un golf.
Bien que des traces d'occupation ancienne (villa gallo-romaine) aient été retrouvées, le lieu était inoccupé jusque dans les années 1920.
En 1921, des promoteurs, dont Roland Brouard, achètent au comte de Couville un peu moins de 100 hectares de terrains, principalement des dunes, à proximité de la Grève de Minieu, dans le but d'y édifier une station balnéaire luxueuse. Rapidement, des travaux importants sont entrepris: arasement des dunes, création de larges avenues, etc. Le plan d'ensemble de la station, original pour l'époque, a été conçu par les établissements Treyve-Frères, paysagistes à Vichy. Ce plan a quelques similarités avec la station thermale de Vichy et avec le Vésinet, du paysagiste Paul de Lavenne, Comte de Choulot. L'architecte Yves Hémar participe également à la création de la station. Il avait été choisi par le promoteur Brouard pour sa volonté de « plaire aux Anglais » en développant un style anglo-breton susceptible de leur convenir. Yves Hémar y réalise les hôtels, restaurants et commerces ainsi que la plupart des villas.
Une ligne de chemin de fer est construite (Yffiniac - Matignon) permettant la jonction avec la ligne Paris-Brest et inaugurée en février 1924 (elle sera abandonnée en 1950, mais il reste aujourd'hui encore le pont enjambant la rivière Islet) et la même année, le premier hôtel de la station, le Camping House, est achevé. L'année suivante un golf est ouvert, suivi en 1927 d'un casino. Plusieurs villas luxueuses sont construites et la station est alors fréquentée par une clientèle aisée, financiers et industriels parisiens, et on y donne des fêtes somptueuses.
Les auto-chenilles Citroën de la Croisière jaune dans les dunes de la station balnéaire participent à la promotion des Sables-d'Or (Lucien Rosengart, administrateur de Citroën est alors également impliqué dans le développement touristique des Côtes-du-Nord).
Mais avec la crise de 1929, le développement de la station s'arrête brutalement et la riche clientèle déserte les lieux. Roland Brouard meurt ruiné en 1934.
Après la Seconde Guerre mondiale, le développement de la station repart de façon plus maîtrisée pour aboutir à la situation actuelle d'une station familiale, animée uniquement en saison.
En 2006, d'importants travaux de réaménagement démarrent avec un rétrécissement des rues, construction de parkings enherbés, protection de la dune devant la plage et 7500 nouveaux pins plantés. La "nouvelle" station est inaugurée les 13 et . En 2008, un site Internet officiel, sablesdorlespins.com, est lancé pour faire la promotion touristique de la station.
Au commencement étaient les herbes. Rien que des dunes hérissées d’herbes sur des hectares de landes. En 1921, le promoteur Roland Brouhard s’émeut de cette virginité et décide d’en faire jaillir une station balnéaire chic et arborée. Le nom inventé de toutes pièces reflète cette double intention : Sables-d’Or-les-Pins.
Rapidement les dunes sont arasées, de larges avenues tracées avec une certaine fantaisie et plantées de pins. Le reste avance lentement : seuls 4 immeubles sortent du sable avant qu’en 1924, le rail venant d’Yffiniac traverse enfin la station. Irrigués par ce premier flux de visiteurs, les premiers hôtels poussent comme des champignons.
Sables-d’Or est vendue comme » la station la plus moderne de France » : tennis, golf 18 trous, polo, courses hippiques, régates… attirent une clientèle aisée. Le casino, ses spectacles de théâtre, danse, musique… font des nuits une fête permanente. On compte 10 hôtels, 60 villas (de style anglo-normand), 30 magasins, plus de 1 000 chambres au top du confort. Le train mettant Paris à 6 heures et une campagne de publicité forcenée font de la saison 1929 un triomphe surpassant toute prévision.
Mais le krach boursier d’octobre 29 frappe la station de plein fouet. La clientèle anglaise ne vient plus. Les dirigeants tentent de sauver la saison 1930 par de grandes fêtes avec leurs dernières finances.
En vain, la station périclite. En 1932, le Palais des Arcades est saisi, la société foncière dissoute. Roland Brouhard meurt ruiné.
En 1936, les congés payés apportent une vague touristique plus populaire. Aux animations chics succèdent sports et bains de mer. Insuffisant : le train de Plancoët s’arrête en 1939, celui d’Yffiniac en 1948. La guerre passe sur les Sables d’Or comme un typhon pire que la crise. La ville est interdite aux civils, les pins rasés, la plage minée, enlaidie de blockhaus, certaines villas détruites.
La station renaît pourtant de ses cendres en 1949. On replante, on rebâtit. Les hôtels rouvrent, un casino provisoire est installé aux Arcades, les tennis sont restaurés. Mais les aléas météo et une clientèle anglaise qui ne revient pas, vont empêcher la station d’atteindre les fous espoirs qu’avaient rêvés ses concepteurs. Sable-d’Or ne sera jamais Nice, et ce n’est sans doute pas plus mal.
Les Sables d'Or les Pins, la plage et le lagune avec l'estuaire de !a rivière l'Islet.
Elle devait être la rivale de La Baule et de Deauville. La station balnéaire des Sables-d’Or-les-Pins, à Fréhel (Côtes-d’Armor), bâtie de toutes pièces sur les dunes de l’hôpital, est née il y a 100 ans, en décembre 1921. À son origine : deux hommes amoureux de l’estuaire de l’Islet. Louis Harel de la Noé, ingénieur des chemins de fer départementaux, et Roland Brouard, marchand de biens, imaginent une station avant-gardiste.
Les éléments principaux pour créer cette station : des terrains disponibles au bord d’une plage, une clientèle potentielle et l’accès par le train. Roland Brouard et son ami Bernard Launay ont acheté tous les terrains avant de lancer l’opération, afin de maîtriser la spéculation foncière. C’est ainsi qu’en décembre 1921, les deux compères sont les heureux propriétaires de 90 hectares de dunes et de landes, vendues par la famille de Courville.
Pour la construction, ils vont s’entourer de Raymond Boulay, Larieux (géomètre), les frères Treyve (paysagistes), Salonne (notaire) et des architectes Yves Hémar et Pol Abraham. De grands travaux commencent d’abord à la pelle. « Il faut raser la muraille de Chine », commentait Roland Brouard. La dune mesure 42 mètres de hauteur. Le marchand s’est aussi fait prêter deux autochenilles dotées de patins en caoutchouc, fabriquées par Citroën.
Il faudra deux ans pour niveler les dunes et vallées. Dès 1923, 9 kilomètres de route sont revêtus et raccordées au réseau. Le 3 février 1924, le tronçon ferroviaire Erquy-Pléhérel (Fréhel aujourd’hui) est inauguré.
Les premières villas sortent du sable, toutes signées Yves Hémar. L’entrepreneur Mathurin Macé construit les quatre premiers hôtels : les Ajoncs d’Or, Bon Accueil, les Dunes d’Armor et l’hostellerie de Diane. L’ensemble de la station est typé anglo-normand par le jeu de la multiplication des éléments de toiture en « queue de geai ».
La station est inaugurée en juillet 1924 et les terrains se vendent déjà très cher un an après. « C’est la nouvelle perle de la côte d’Émeraude », titrent certains journaux. On voit des affiches de la campagne promotionnelle partout : métro, agences de voyages… L’âge d’or de la station commence véritablement. En 1927, tous les principaux commerces d’une ville moderne seront représentés.
Mais, le krach boursier d’octobre 1929, à Wall Street (à New York, États-Unis), signe la fin d’un rêve. En juin 1940, l’armée de l’occupation arrive à Sables-d’Or et transforme la station en point défensif contre un éventuel débarquement allié.
Publié dans "Ouest-France" 9 janvier 2022.
Les deux ouvrages qui enjambent l’estuaire sont des vestiges de l’ancienne voie ferrée. Un court voyage dans le temps et vous voilà dans un wagon du « petit train des Côtes de Nord » arrivant en gare de Sables-Or-les-Pins. Devant son adjectif « petit », il faut comprendre que son enjambement est plus étroit qu’un train normal : 1 mètre au lieu de 1,4 m. Il avait pour destination St-Brieuc, Lamballe ou St-Cast. Les convois de voyageurs se succédaient aux wagons de marchandises, desservant les côtes de 1922 à 1949. Lent et peu fiable, il s’est vu très rapidement supplanté par le transport routier. Mais pour ceux qui l’ont pris un jour, son souvenir reste enchanteur.
La plage, les dunes et tout à l'arrière plan, le cap Fréhel.
Du côté de l'ilot Saint Michel, même si, de ce côté, nous sommes aux Hôpitaux en Erquy.
L'ilot St Michel, vu du ciel.
La gare.
La villa Emeraude est l’exemple même de l’architecture de l’époque de la création de la station balnéaire, et de ses ambitions. Construite entre 1924 et 1925, elle a, pendant cinq ans été utilisée uniquement pour de la location saisonnière. En 1931, elle est rachetée par la famille Meslin, dont les descendants sont toujours maîtres des lieux aujourd’hui. Elle a été peu modifiée depuis les années 1920 : volumes, mosaïques, tapisserie, robinetterie… Tout est d’époque ou presque.
En 1928, un banquier malouin, Alexandre Collyer lance une société de lignes touristiques par autocar. Il investit dans quatre véhicules de marque Classic pour assurer depuis Saint-Malo deux liaisons vers Sables-d'Or-les-Pins et le Mont Saint-Michel. Devant le succès rencontré, il ouvrira plus tard d'autres lignes en direction de la Bretagne et la Normandie. L'entreprise Collyer va pouvoir traverser la guerre grâce à l'utilisation de moteurs gazogènes, mais elle s'arrêtera définitivement en 1951.
Des cartes postales anciennes éditées vers 1930 à Saint-Malo par le photographe Guérin, successeur des Editions Germain, nous permettent de découvrir les deux premières lignes touristiques des Auto-Cars Collyer : Sables-d'Or-les-Pins et le Mont-Saint-Michel.