Et si nous parlions à nouveau GENEALOGIE !... Voici un nouveau cousinage qui intéressera tous mes cousines et cousins les descendants des TROTTET FLEURIDAS. La généalogie concernée est celle de notre grand-mère Félicité TROTTET. Par Félicité LHOTELIER qui a épousé Joseph HOUDU, nous allons remonter au couple Alain CAILLIBOTE - Barbe NIVET (mariés le 1er janvier 1642 à St Alban 22) et Alain CAILLIBOTE a pour parents Bertrand CAILLIBOTE et Marguerite MULON, nés vers 1575 et 1582.
C'est ici que se situe notre cousinage avec MATHURIN BOSCHER qui, par la généalogie de sa mère Jeanne GUEGUEN (mariée le 30 janvier 1869 à Hénansal à Sébastien BOSCHER) aura ce même couple dans sa généalogie.
Mais qui est donc ce Mathurin BOSCHER?... C'est le père de la méthode BOSCHER. Pour connaitre son Histoire, voyez mon blog christianlegac.com.
Merci au CG22 qui vient de publier dans son dernier N° un un article sur Mathurin BOSCHER avec sa généalogie ce qui m'a permis de faire le rapprochement avec notre généalogie .
Peut-être seras-tu intéressée plus que les autres Magali !.
BOSCHER Mathurin, Pierre, Marie
Né le 5 septembre 1875 à Quintenic (Côtes du Nord, Côtes d’Armor) ; mort le 9 février 1915 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire Atlantique) ; instituteur syndicaliste ; militant socialiste ; maire de Saint-Barnabé (1912-1915) ; pédagogue, auteur de manuels d’enseignement de la lecture.
Mathurin Boscher était le fils de Sébastien Boscher, laboureur dans une commune proche de Lamballe, et de Jeanne Guéguen, ménagère. À l’âge de 10 ans, le jeune garçon perdit sa main gauche dans une broyeuse à ajoncs de la ferme familiale. Malgré son handicap, à dix-sept ans, il fut reçu à l’École normale d’instituteurs de Saint Brieuc au sein de la cinquième promotion (1892-1895).
Il fut nommé à Yffiniac en septembre 1895 comme stagiaire, école dans laquelle il obtint son certificat d’aptitude professionnelle. À la rentrée 1897, il fut nommé au Gouray, dans le canton de Collinée, dans le Mené. Il fut nommé ensuite à Lamballe en 1901 comme adjoint titulaire à l’école des garçons. Il se maria au Gouray le 21 août 1903 avec Victorine Chaton, une collègue qu’il avait connue au Gouray. Le jeune couple occupa quelques semaines plus tard un poste double avec sa femme à Saint-Barnabé, dans le sud du département, localité proche de Loudéac. Le couple arriva dans une commune où l’école mixte congréganiste venait juste d’être laïcisée. Cette décision entraîna la construction de nouveaux bâtiments scolaires dont les travaux n’étaient pas encore réalisés à la rentrée de septembre 1903.
Instituteur dans une petite commune rurale de la Bretagne intérieure où la culture gallèse était vivace, Mathurin Boscher était un laïc convaincu, appartenant à la franc-maçonnerie. Il devint rapidement un syndicaliste très engagé.
Il appartenait à cette génération des nouveaux normaliens qui contestait l’emprise des directeurs sur la profession. Lors de l’élection au conseil départemental en 1902, l’hostilité de quelques jeunes s’était déjà exprimée à l’égard de leurs aînés avec les candidatures isolées de Joseph Pochat, instituteur à Minihy-Tréguier, et de François Le Floc’h en poste à Ploumilliau. Les faibles scores enregistrés ne pouvaient satisfaire M. Boscher et ses amis qui constituèrent un groupe de jeunes quelques mois plus tard, en avril 1903, dont les statuts, le programme sous le titre « rapports entre directeurs et adjoints » fut publié dans Le Réveil, journal briochin du socialiste Boyer. Dans cette dynamique le groupement lance un appel intitulé « A tous ceux qui veulent lutter contre les exploiteurs éhontés que sont les omnipotents directeurs. » La tenue de l’assemblée générale du 6 mai 1903 fut l’occasion d’une sévère empoignade opposant les deux courants. Lorsque les jeunes présentent leurs revendications devant les 600 instituteurs et institutrices présents, Yves Le Normand opposa son veto. Boscher, président du groupe des jeunes, tenta de lui répondre mais la surexcitation était telle que toute discussion fut impossible. Le 6 juin 1903, dans un souci d’apaisement, il accepta de rencontrer Yves Le Normand, responsable de l’Amicale, directeur de l’école Baratoux de Saint-Brieuc, pour examiner dans les conditions dans lesquelles la commission intégrant les deux courants pourrait fonctionner. Mais avant même la tenue de cette commission, le groupe des directeurs contrôlant l’amicale s’était réuni à Guingamp pour entériner une stratégie d’affrontement. L’accord ne fut pas donc respecté aggravant le fossé entre les directeurs et les adjoints. Lors de l’assemblée générale de l’Amicale du 18 mai 1904, la majorité changea de camp après la victoire de la liste du groupe de jeunes sur celle des directeurs. Mais le refus des deux directeurs sortants, Honoré Le Du et Yves Le Normand, membres du Conseil départemental depuis dix ans, de se retirer au profit de la nouvelle majorité, provoqua la scission entérinée lors de l’assemblée générale du 10 juin 1905 par la déclaration de Jean-Baptiste Kermeur, proche de Mathurin Boscher, qui annonça que le bureau ne demanderait pas le renouvellement de son mandat. L’après-midi, le syndicat des instituteurs fut créé dans les Côtes-du-Nord. L’amicale, quant à elle, continua son activité jusqu’en 1919. Toutefois les ponts ne sont pas coupés avec l’amicale. Lors d’une rencontre avec le bureau de l’amicale, fin juin 1905, Boscher faisant le constat que l’unité était impossible suggéra la mise en place d’un comité de liaison et d’entente.
La FNSI (Fédération Nationale des Syndicats d’Instituteurs), créée le 13 juillet 1905, décida de ne pas admettre les directeurs en son sein. Le syndicat des Côtes-du-Nord, où pourtant la lutte entre les directeurs et les adjoints avait été forte, décida se mettre en marge de la structure nationale. En effet, Boscher et ses amis refusèrent de se couper des directeurs des petites écoles (deux ou trois classes) où la hiérarchie ne s’exerçait pas à la différence des écoles importantes. L’intransigeance des dirigeants nationaux qui refusèrent de faire une entorse aux statuts conduisit Mathurin Boscher à s’éloigner du centre parisien. Cette orientation élargit évidemment le champ de syndicalisation du jeune syndicat : dans le département 300 instituteurs et institutrices adhérèrent au syndicat à la fin de l’année 1905.
Au moment où les radicaux triomphent et quelques mois après le vote des Lois de Séparation, l’affaire Aristide Guéry (1906) fit voler en éclats l’unité du camp républicain. Sur ordre d’Aristide Briand, l’Inspecteur d’Académie Guéry est muté d’office dans la Creuse au motif qu’il s’opposait au népotisme des députés républicains du Trégor qui intervenaient sans cesse dans la nomination des instituteurs. Les jeunes maîtres qui viennent, parmi les premiers en France, de transformer l’Amicale en syndicat, se libérèrent de la tutelle politique des Bleus en imaginant de nouveaux rapports avec l’Etat, inventant avant la lettre, les instances du paritarisme. Mais cette liberté se paie au prix fort : cette avant-garde se priva d’un espace politique devant désormais affronter les élus républicains (députés, maires) et de son administration (Inspecteurs et directeurs). Ce fut le dernier combat syndical majeur de Mathurin Boscher.
La SFIO et la Ligue des Droits de l’Homme organisèrent un meeting le 1er septembre 1906 pour exiger le maintien de Guéry. L’ordre du jour, qui fut voté par 250 personnes, était sans ambiguïté. On y condamnait le retour au temps des lettres de cachet avec un ministre socialiste à la tête de l’Université. Aristide Briand fut même interpellé à la Chambre des Députés sur cette question. Le Conseil d’Etat saisi, l’affaire devint nationale. Boscher et Le Normand bouclèrent leurs valises pour se rendre à Paris au Ministère. Il avait été convenu que les délégués seraient reçus ensemble par le Ministre. Mais Aristide Briand les convoqua séparément : Boscher le 12 septembre et Le Normand le 14. Le Ministre, manœuvrant habilement en utilisant les divisions entre amicalistes et syndicalistes maintient sa décision. Guéry alla dans la Creuse où il laissa le même souvenir qu’à Saint-Brieuc. Mais, en 1910, brisé par les épreuves, il se suicida. Grâce à une souscription nationale, une stèle fut posée sur sa tombe au cimetière de Chauffour-les-Etréchy (Seine-et-Oise, Essonne) en novembre 1911. Jean Morvan, président de l’amicale des Côtes-du-Nord, fit le déplacement et prononça un discours à la mémoire de Guéry. Au moment de cette cérémonie, le syndicat des instituteurs, affaibli par les mesures disciplinaires à l’encontre de ses militants comme Hippolyte Pasquiou et Béatrice Guézennec, connut une crise grave. Jean Morvan qui avait pris la tête de l’Amicale représenta un courant plus ouvert aux idées syndicales. Militant de la SFIO, il fut adjoint au maire de Saint-Brieuc, Octave Brilleaud, lui succédant quelques mois après la révocation de celui-ci en 1940.
Après l’affaire Guéry qui eut une résonnance nationale, Mathurin Boscher prit un peu de distance avec le syndicat tout en occupant le poste de secrétaire adjoint (1908), puis comme membre du bureau en 1911. À la rentrée 1907, Mathurin Boscher demanda un congé sans traitement pour se consacrer complètement à ses recherches pédagogiques et à l’édition de sa méthode de lecture. Son épouse continua à enseigner à Saint-Barnabé jusqu’à la disparition de son mari en 1915. Mathurin Boscher, syndicaliste et franc-maçon, adhéra à la SFIO en 1908. Il se présenta avec une étiquette socialiste aux élections cantonales de juillet 1910 à Loudéac obtenant 205 voix sur 2350 votants. En mai 191,2 il devint maire de la commune obtenant 160 voix sur 257 votants sur une liste regroupant les citoyens se définissant comme républicains.
Il adhère à la SFIO en juillet 1908 en même temps que Joseph Chapron, Jean-Baptiste Kermeur et Soulabaille, tous les quatre instituteurs syndicalistes de la région de Loudéac. Sa demande d’adhésion au secrétaire fédéral de l’époque fut faite par l’intermédiaire d’Octave Brilleaud, futur maire de Saint-Brieuc, en pleine crise de la fédération des Côtes-du-Nord, consécutive aux calamiteuses élections municipales de Saint-Brieuc. Dans une lettre de confirmation de son adhésion, il indiqua qu’il était franc-maçon, secrétaire de mairie, auteur et éditeur, qu’il possédait une voiture. Il indiquait également qu’il était peu disponible pour une activité militante car « il était passablement débordé ».
Cependant il participa à une réunion publique avec Marcel Cachin, en tournée en Bretagne, en juillet 1909. Il se présenta avec une étiquette socialiste aux élections cantonales de juillet 1910 à Loudéac obtenant 205 voix sur 2350 votants. En mai 1912 il devint maire de la commune obtenant 160 voix sur 257 votants sur une liste regroupant les citoyens se définissant comme républicains. Il fut le premier socialiste du département à accéder à la tête d’une municipalité en mai 1912. Mais sa prise de position favorable à l’élection au Sénat du maire de Paimpol, Armez, irrita ses camarades de Saint-Brieuc. Augustin Hamon, secrétaire de la fédération, ne s’en offusqua guère indiquant que « le parti repose sur Boscher. »
Mathurin Boscher représenta les Côtes-du-Nord au congrès National de la SFIO à Brest de mars 1913 où il prit la parole. Sollicité par la fédération pour être candidat aux législatives de mai 1914, il refusa laissant la place à Jean Frédéric Trémel, adjoint à Saint-Denis, originaire de Plussulien, commune de la circonscription. Face au député sortant Mando, J. Trémel obtint 1 193 voix (9,7 %) sur 12 259 suffrages exprimés obtenant souvent des scores supérieurs à 20 % dans les cantons de Corlay, Mur-de-Bretagne et même à Loudéac (23,7 % dans cette commune) allant jusqu’à la majorité absolue à Lescouët-Gouarec (76,7 %) et à Gouarec (58,6 %). Cette candidature n’a pas été vécue comme un parachutage mais, bien au contraire, comme le retour au pays d’un enfant du peuple.
Mathurin Boscher milita dans une SFIO dont la diversité des courants et des intérêts contradictoires des multiples réseaux (syndicalistes réformistes et révolutionnaires, coopérateurs et mutualistes, militants laïques, francs-maçons et libres-penseurs) fragmentait la Fédération. Dominé par la personnalité de Mathurin Boscher (syndicaliste, élu et pédagogue), le monde de l’école regroupe la majorité des cadres partisans de la SFIO, à l’image de Hippolyte Pasquiou, souvent investis de responsabilités syndicales comme Armand Guillou, Jean-Baptiste Kermeur, Marie-Ange Rabardel.
Mathurin Boscher mourut d’une crise d’urémie à Nantes A son enterrement à Lamballe, le secrétaire du syndicat Armand Guillou, instituteur à Plurien, et son ami Jean-Baptiste Kermeur, instituteur à La Prenessaye rappelèrent l’œuvre féconde du fondateur du syndicat. En avance sur les problèmes pédagogiques généraux grâce aux travaux pionniers de Mathurin Boscher, sa méthode de lecture fut adoptée dans l’ensemble du pays, les instituteurs de ce département ne prenant pas en compte la spécificité des cultures bretonne ou gallèse. Il fallut attendre la fin des années 20 pour que le collectif d’enseignants de l’école publique autour de Yann Sohier, François Collet et Fanch Danno s’empare de cette question.
Les instituteurs d’alors avaient peu de manuels utilisables dans des classes souvent surchargées - classes uniques dans lesquelles les maîtres devaient transmettre leur savoir à des élèves d’âges et de niveaux très différents. Pour résoudre ces problèmes pédagogiques, Mathurin Boscher eut l’idée d’écrire une méthode de lecture pour le cours préparatoire qui tiendrait compte des premières exigences pour cette classe, ainsi que de la répartition des diverses activités dans une journée. En juillet 1906, il publia sa méthode, « La Journée des Tout Petits », à l’adresse de Joseph Chapron, instituteur honoraire à Loudéac. L’ouvrage, sous sa couverture orange dépourvue d’illustration, se voulait un manuel unique et pratique dans lequel l’élève apprenait à lire, à écrire, à compter, à dessiner.
Malgré son handicap physique, Mathurin Boscher sillonna les routes du département pour présenter son ouvrage à ses collègues. Le succès fut rapide. La méthode revendiquait son caractère syllabique. Dès les premières leçons, les élèves étaient placés devant des lettres, puis des syllabes, qu’ils apprenaient à lire et à écrire. Sur l’une des éditions ultérieures on pouvait lire cette mention : « Ouvrage inscrit sur la liste des livres fournis gratuitement par la ville de Paris à ses écoles et porté sur les listes départementales ». Cette méthode connut un succès sans précédent, non seulement en France, mais encore dans les pays francophones du monde entier.
Au décès de Mathurin Boscher, sa veuve, Victorine, institutrice, poursuivit son œuvre. En 1931, pour les 25 ans de l’ouvrage, Victorine Boscher et Joseph Chapron firent paraître, une deuxième édition « revue et illustrée ». Le texte était identique mais les pages étaient illustrées de gravures en noir et blanc. Ils exprimèrent, à la fin des années 1930, dans la préface de la troisième édition (1939) une certaine ouverture de leur pratique pédagogique : « Bien que fidèle aux principes de la méthode syllabique, la Méthode Boscher est assez souple pour permettre l’emploi de procédés actifs, que l’on croit parfois réservés aux seules méthodes mixtes ou globales... ».
Un colloque organisé par la municipalité de Saint-Barnabé fut organisé le 21 mai 2006. Devant près de deux-cents personnes, les intervenants (Paul Le Bohec, Yvon Connan, Paul Recoursé, René Richard et Alain Prigent) saluèrent les multiples facettes du parcours de Mathurin Boscher. Catherine Gastard au nom du Ministre de l’éducation nationale conclut les travaux de ce colloque.
( http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article211184, notice BOSCHER Mathurin, Pierre, Marie par Alain Prigent, version mise en ligne le 31 janvier 2019, dernière modification le 1er février 2019. )