Le lien pour trouver ce cousinage; remontons la généalogie de Marie rosalie de Piennes pour arriver aux branches de Chabot et de Maure...
Ou par Louis 1er de Rohan et Marie de Montauban, dite l'empoisonneuse...
Fille d’Antoine de Brouilly, marquis de Piennes (v.1611-1676) Françoise Godet (v.1630-ap.1678), Marie-Rosalie de Brouilly de Piennes dite Mademoiselle de Brouilly née vers 1665. Il semble qu’elle serait devenue à dix-sept ans, en 1682, une maitresse passagère du Roi-Soleil. Agée d’à peine vingt ans, elle est mariée le 28 mars 1685 à Paris à Alexis-Henri, marquis de Châtillon (1650-1737) et cinq enfants naitront de leur union :
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Olympe (1688-1731)
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Marie Rosalie (1689-1736)
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Pulchérie (1692-1744)
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Un fils mort jeune
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Une fille morte jeune
A vingt-quatre ans, en 1689, elle entre au service de Madame, belle-sœur de Louis XIV et devient sa dame d’atour. Saint Simon dira d'elle et de sa sœur : "c'était deux beautés fort différentes, toutes deux grandes et parfaitement bien faites"...
Le mariage du marquis et de la marquise de Chatillon ne tarde pas à battre de l’aile. Ne s’entendant pas à merveille, les époux décident de se séparer en novembre 1693. Dangeau note dans son journal : « M. et Mme de Chatillon se séparent ; M. de Chatillon garde son bien et celui de sa femme ; elle ne jouira que de ce qu’elle touche de Monsieur et de Madame pour sa charge de dame d’atour… Ils ont partagé leur appartement ici et même ont fait murer la séparation. » Rosalie a alors 28 ans.
En 1694, Saint-Simon note : « Il y avait eu aussi pendant la campagne quelques changements chez Monsieur. Il permit à Châtillon, son ancien favori, de vendre à son frère ainé la moitié de sa charge de premier gentilhomme de sa chambre. Châtillon avait épousé par amour Mlle de Piennes ; c’était, sans contredit, le plus beau couple de la cour, et le mieux fait, et du plus grand air. Ils se brouillèrent et se séparèrent à ne se jamais revoir. Elle était dame d’atours de Madame, et sœur de la marquise de Villequier, aussi mariée par amour. M. d’Aumont avait été des années sans y vouloir consentir. Enfin, Mme de Maintenon s’en mêla, parce que la mère de cette belle était parente et de même nom que l’évêque de Chartres, directeur de Saint-Cyr et de Mme de Maintenon, laquelle enfin en était venue à bout. »
Après dix-sept ans d’exercice de charge de dame d’atour chez Madame, Mme de Châtillon décide de se retirer. En novembre 1706, Dangeau écrit : « Mme la comtesse de Chatillon… a prié Madame de trouver bon qu’elle se retirât… On conserve à Mme de Chatillon son logement ici et le logement qu’elle a au Palais-Royal à Paris qui est fort beau. »
M. de Saint Simon parle ensuite du retrait de Mme de Chatillon de sa charge d’auprès de Madame : « Mme de Châtillon, dame d'atours de Madame, demanda à se retirer. Elle conserva mille écus de deux mille qu'elle avait, ses logements du Palais-Royal et de Versailles, et une place de dame de Madame, comme la maréchale de Clérembault et la comtesse de Beuvron en a voient eu depuis la mort de Monsieur. Elle était sœur cadette de la duchesse d'Aumont, et se piquèrent toute leur vie d'une union intime: toutes deux du nom de Brouilly, filles du marquis de Piennes, chevalier de l'ordre en 1661, mort gouverneur de Pignerol en 1676, n'ayant laissé que ces deux filles d'une Godet des Marais, ce qui, dans la faveur de M. de Chartres, Godet des Marais aussi et leur oncle, leur servit fort auprès de Mme de Maintenon. C'étaient deux fort grandes personnes, les mieux faites de la cour; Mme d'Aumont plus belle, Mme de Châtillon, sans beauté, bien plus aimable; toutes deux mariées par amour. M. de Châtillon, qui était l'homme de France le mieux fait, et dont la figure fit sa fortune chez Monsieur, en obtint, malgré Madame, cette place de dame d'atours quand Mme de Durasfort mourut, qui l'avait été lorsque Mme de Gordon la quitta, qui l'avait été auparavant de feu Madame; et pour tout accommoder, le roi permit que Madame eût une seconde dame d'atours, laquelle voulait opiniâtrement Mme de Châteauthiers, une de ses filles d'honneur, que cette place fit appeler madame. L'amour ne dura que peu d'années entre M. et Mme de Châtillon. Ils se brouillèrent et se séparèrent avec éclat, et quoique dans la nécessité de passer leur vie dans les mêmes lieux par leurs charges, et de se rencontrer tous les jours, ils ne se raccommodèrent jamais. Mme de Châtillon n'avait jamais été trop bien avec Madame. Elle était extrêmement du grand monde et importunée de l'assiduité. Avec un esprit médiocre, elle prétendait en avoir beaucoup, et devenait ridicule en étalant du bien-dire et de l'écorce de science tant qu'elle pouvait; flatteuse, moqueuse et méchante. Elle et sa sœur étaient bien avec Monseigneur et fort des amies de Mme la princesse de Conti de tout temps. Jamais on ne vit un plus beau couple ni de si grand air que M. et Mme de Châtillon. »
Elle y restera jusqu’en 1708, date ou Louis XIV redistribue les appartements et celui de Mr et Mme de Chatillon à la princesse de l’Espinoy. Marie Rosalie de Bouilly de Piennes, marquise de Chatillon meurt le 12 septembre 1735, âgée de 70 ans. Son époux la suit dans la tombe deux ans plus tard, âgé de 87 ans.
Marie Louise de Montmorency Laval, duchesse de Roquelaure par son mari Antoine Gaston de Roquelaure.
C'est par les couples André de Laval et Eustachie de Bauçay ou Hardouin deMeillé et Mahaut Le Vayer que nous arrivons à ce cousinage avec Maris Louise de Montmorency.
Fille de Guy Urbain de Laval, marquis de Laval-Lezay († 1664) et de Françoise de Sesmaisons († 1685), Marie Louise de Montmorency-Laval naît vers 1657.
A la cour, Marie Louise de Laval fut nommée avant 1683 fille d’honneur de la dauphine Marie-Anne-Christine de Bavière. Elle abandonna sa charge cette année-là étant tombée enceinte des œuvres du roi Louis XIV dont elle fut l'une des maitresses passagères.
Devenue maitresse de Louis XIV, elle ne tarda pas à tomber enceinte de ses œuvres et le roi ne voulant pas légitimer l’enfant, maria la mère en toute hâte à Antoine Gaston, duc de Roquelaure (1656-1738) tout en donnant à ce dernier une forte somme d’argent pour acheter son silence. Le mariage est célébré le 19 mai 1683 et deux filles naquirent de cette union : Françoise (1683-1740) et Élisabeth (1688-1752). A la naissance de sa première fille (née peut être des amours du roi), le duc de Roquelaure s'exclama : « Mademoiselle, soyez la bienvenue. Je ne vous attendais pas de si tôt ».
Devenue Mme de Roquelaure, Marie Louise de Laval devint la maitresse de François de Neufville, maréchal de Villeroy, puis de Xaintrailles. Lorsqu'elle tomba enceinte, les pamphlets se déchainèrent :
Croyez-moi, belle Roquelaure
Si cet enfant qui doit éclore
De votre heureux accouplement
A le nez fait comme son père
Un si terrible changement
Découvrira tout le mystère
St Simon prétendait que le mari, Roquelaure, n’était pas jaloux : « il n’était ni jaloux, ni fâché, et comme il était facétieux, un soir qu’il croyait Villeroy chez sa femme, il alla chez Mme de Villeroy et lui dit qu’il venait coucher avec elle, puisque son mari couchait avec Mme de Roquelaure : il était deux heures du matin ». On attribue à Mlle de Laval l’idée de la création de l’Armorial Général de France ou Dépôt des armes et blasons du royaume. Cet officine crée par décret en novembre 1696 fut chargé, moyennant finance, d'enregistrer les armoiries pour ceux qui en désirait. L'idée de la Duchesse aurait rapporté 7 millions de livres au Trésor royal.
Mlle de Laval, duchesse de Roquelaure, mourut le 12 mars 1735. Elle fut inhumée au couvent des Récollets à Paris. A Paris, elle habita l’hôtel de Roquelaure est à présent le siège du Ministère de l’Equipement au. 246, boulevard Saint-Germain 75007. Le duc de Roquelaure posséda également le château du Rocher en Mayenne, le château d’Ozonville à Athis-Mons, le château de Lavardens dans le Gers.
Antoine Gaston de Roquelaure...
Antoine-Gaston de Roquelaure, marquis puis dernier duc de Roquelaure, marquis de Lavardens et de Biran, comte d'Astarac, de Montfort, de Pontgibaud et de Gaure, baron de Capendu, de Montesquiou, de Saint-Barthélemy de Cancon, de Casseneuil, de Champchevrier, du Monteil-Gelat, de Pradmer et de Buzaudon, seigneur de Puyguilhem, est un aristocrate et militaire français né en et mort le .
Petit-fils du maréchal Antoine de Roquelaure (1543-1623), fils de Gaston-Jean-Baptiste de Roquelaure (1615-1683), duc de Roquelaure, et de Charlotte Daillon du Lude (morte en 1657 ; sœur héritière d'Henri de Daillon duc du Lude), il épousa le Marie-Louise de Laval-Lezay, fille de Guy-Urbain de Laval-Montmorency (1657-1735), dont il eut deux filles :
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Françoise (1683-1740) qui épousa en 1708 Louis de Rohan (1679-1738), prince de Léon puis duc de Rohan ;
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Élisabeth (1696-1752) qui épousa en 1714 Charles-Louis de Lorraine (1696-1755), comte de Marsan, prince de Mortagne et seigneur de Pons, connu sous le titre de prince de Pons.
Il était, d'après Saint-Simon, « plaisant de profession, extrêmement du monde ; il disait quelquefois de bon mots et jusque sur soi-même ». On a dit que la duchesse, qui avait été demoiselle d'honneur de la dauphine, avait eu des bontés pour Louis XIV et qu'il avait fallu la marier en toute hâte, si bien qu'à la naissance de sa première fille, le duc de Roquelaure aurait déclaré : « Mademoiselle, soyez la bienvenue. Je ne vous attendais pas de si tôt. »
Brigadier en 1689, maréchal de camp en 1691, lieutenant général en 1696, il fut gouverneur du Languedoc et réprima la guerre des Camisards. Il fut élevé à la dignité de maréchal de France le et fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le .
C'est lui qui fit construire en 1724 l'hôtel de Roquelaure, dont l'entrée se trouve aujourd'hui 246 boulevard Saint-Germain, à la place d'une « petite maison » qu'il possédait à cet emplacement depuis 1709.
L'Hôtel de Roquelaure, Boulevard Saint Germain à Paris.
L'hôtel de Roquelaure est un hôtel particulier situé dans le 7e arrondissement de Paris, au no 246 du boulevard Saint-Germain. Construit au début du XVIIIe siècle comme résidence du maréchal de Roquelaure dont il garde le nom, il héberge actuellement (2022) le cabinet ministériel du ministère de la Transition écologique, dont l'administration centrale est située à La Défense, dans la tour Séquoia et la paroi sud de la Grande Arche.
François de Neufville duc de Villeroy, maréchal de France par Alexandre-François Caminade (1834)
François de Neufville, marquis, puis 2e duc de Villeroy et pair de France (de 1675 à 1694), né le à Lyon et mort le à Paris, est un militaire français. Il est élevé à la dignité de maréchal de France au printemps 1693. Profondément présomptueux, il se révèle incapable de commander en chef. Dès lors, sa carrière militaire n'est qu'une accumulation de désastres comme au siège de Namur de 1695, à la bataille de Chiari en 1701, et en particulier à la bataille de Ramillies, en 1706, qui met à nu son ineptie. Il est également responsable du désastreux bombardement de Bruxelles en 1695.
Il est chef du conseil royal des Finances et ministre d'État sous Louis XIV (1714), puis chef du Conseil de finances et membre du conseil de Régence (1715), et chef du conseil du Commerce (1716). Présentant peu de dispositions pour ces emplois, il n'y figure qu'à titre honorifique. De 1717 à 1722, il exerce jalousement les fonctions de gouverneur de Louis XV. Obstacle à la politique du Régent et du cardinal Dubois, il est exilé dans le Lyonnais de 1722 à 1724.
Anne de Rohan-Chabot dans l'atelier des frères Beaubrun.
Descendante d'Alain IX de Rohan et de Marie de Lorraine (second mariage d'Alain IX).
généalogie LE GAC - PECHEU, c'est le 1er mariage qui nous concerne, celui d'Alain IX de Rohan avec Marguerite de Dreux ou de Bretagne.
Anne Julie de Rohan-Chabot, née en 1648 et morte le à Paris, est une aristocrate française. Membre de la Maison de Rohan, elle est la femme de François de Rohan-Soubise. C'est elle qui apporte la seigneurie de Soubise à la branche cadette des Rohan. Elle sera pendant un temps la maîtresse du roi Louis XIV. Elle est parfois appelée « Madame de Frontenay » car elle possédait le titre de dame de Frontenay.
Fille d'Henri de Chabot et de sa femme Marguerite de Rohan, elle est la troisième de leurs cinq enfants. Le mariage de ses parents avait causé un grand scandale, Marguerite avait le rang de princesse étrangère en tant que membre de la Maison de Rohan ce qui avait obligé Louis XIV à émettre un décret pour lui permettre d'épouser Henri et de garder son rang à la Cour.
Sa famille fut autorisée à porter le nom de Rohan-Chabot, les Rohan étant sa famille maternelle.
Sa sœur cadette Jeanne Pélagie de Rohan-Chabot épouse le prince d'Épinoy, le grand-père paternel de Louis II de Melun, duc de Joyeuse et d'Anne-Julie-Adélaïde de Melun, future princesse de Soubise.
Le , alors qu'elle n'est âgée que de quinze ans, Anne épouse le lieutenant général François de Rohan, prince de Soubise. François était alors veuf. Il était le fils d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon et de sa femme Marie d'Avaugour. Sa demi-sœur aînée Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, sera un personnage important durant la Fronde, évènement qui marqua profondément les esprits de l'époque. Elle est présentée à la Cour en 1665.
Anne est dame de Soubise de plein droit. En tant que telle, au moment de son mariage elle transmet le titre à son époux. Le couple portera le titre de prince et princesse de Soubise à partir de , après l'élévation de Soubise au rang de principauté par lettres patentes du roi. Anne est également dame de Frontenay suo jure.
Elle reçoit une excellente éducation pour l'époque. Adolescente, elle est une femme dévouée à son mari, et elle jouit à l'époque d'une grande beauté, avec des cheveux roux, un teint pâle et frais et des yeux en amande. Connue sous le nom de la Belle Florice, elle maintient sa beauté en s'astreignant à un régime strict composé de poulet, salade, fruits, de quelques produits laitiers et d'eau, dans laquelle elle ajoutait parfois du vin.
Anne devient un temps la maîtresse de Louis XIV en 1669, lorsque ce dernier séjourne au château de Chambord dans lequel Anne était présente. À l'époque, les faveurs de Louis XIV étaient partagées entre Louise de La Vallière et « sa » future successeur Madame de Montespan. Peu de temps plus tard, elle donne naissance à son second fils, Hercule-Mériadec de Rohan, futur prince de Soubise qui porte alors le titre de duc de Rohan-Rohan.
En , Anne devient « dame du palais » de la reine Marie-Thérèse d'Autriche et, cinq mois plus tard, elle donne à nouveau naissance. Il était alors de notoriété générale qu'Anne et le roi étaient amants. Elle donnera par la suite naissance à un nouveau fils Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, dont on pense qu'il est le fils illégitime de Louis XIV et non pas celui de Monsieur de Soubise, mais que ce dernier a cependant reconnu. Si rien ne fut prouvé, Louis XIV n'en alloua pas moins une forte somme d'argent au mari complaisant, « en considération de ses services ». Dans les portraits de l'époque, la ressemblance entre Armand et le roi est manifeste. Le mari d'Anne devint rapidement riche.
Les relations du couple illégitime prennent fin en 1675 après avoir duré pendant pas moins de six ans. Dans le même temps, la relation entre Madame de Montespan et le roi prend fin.
Elle persuade son mari François de racheter l'hôtel de Guise aux héritiers de feue duchesse de Guise. Il fait l'acquisition de la propriété le et le renomme « hôtel de Soubise ». Elle y meurt d'un rhume.
Descendance
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Anne-Marguerite de Rohan, abbesse de Jouarre ( – ) sans descendance ;
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Louis de Rohan, prince de Rohan ( – ) sans descendance ;
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Constance-Émilie de Rohan (1667 – ?) elle épouse Joseph Ier Rodriguez Tellez da Camara, avec qui elle a des enfants ;
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Hercule-Mériadec de Rohan, prince de Maubuisson, duc de Rohan-Rohan ( – ) il épouse Anne-Geneviève de Lévis, avec descendance ; puis Marie-Sophie de Courcillon, sans descendance ;
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Alexandre-Mériadec de Rohan ( – ) sans descendance ;
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Henri-Louis de Rohan, dit le « Chevalier de Rohan » ( – ) sans descendance ;
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Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, dit le « cardinal de Rohan » ( – ) Grand aumônier de France, fils supposé de Louis XIV ;
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Sophronie-Pélagie de Rohan ( – ?) épouse Don Alphonso Francisco de Vasconcellos, avec descendance ;
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Éléonore-Marie de Rohan, abbesse à Origny ( – ) sans descendance ;
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Maximilien-Gaston de Rohan (1680 – ) meurt à la bataille de Ramillies, sans descendance ;
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Frédéric-Paul-Malo de Rohan (1682) sans descendance.
Le cardinal de Rohan par Hyacinthe Rigaud
Armand-Gaston-Maximilien, prince de Rohan (Paris, - Paris, ), est un ecclésiastique et homme politique français. Évêque de Strasbourg en 1704, il devient cardinal en 1712, puis grand aumônier de France en 1713 et membre du conseil de Régence en 1722.
Armand-Gaston-Maximilien est le fils de François de Rohan (1630-1712), 1er prince de Soubise, comte de Rochefort, gouverneur de Champagne, de Berry et de Brie et lieutenant-général des armées royales, et d'Anne de Rohan-Chabot (1648-1709), dame de Soubise. Cousins au 5e degré, ils se marient le 17 avril 1663 et auront 11 enfants dont 7 parviendront à l'âge adulte.
La paternité d'Armand-Gaston-Maximilien est également attribuée à Louis XIV. En effet, le roi entretenait, peu de temps avant cette naissance, une liaison avec la princesse de Soubise. Armand-Gaston-Maximilien, dont la ressemblance avec le roi ne faisait qu'entretenir la rumeur à la cour, jouera lui-même de cette possible filiation.
Après le rattachement de Strasbourg et d'une partie de l'Alsace à la France en 1681, Louis XIV veut placer un prélat français dans une province réputée fidèle au protestantisme et à la langue allemande. Il choisit un jeune homme de la haute noblesse, Gaston de Rohan-Soubise, qui n'a que seize ans quand il le fait entrer en 1690 au sein du chapitre des chanoines de la cathédrale de Strasbourg.
Le pape Innocent XII, intéressé par cette œuvre de prosélytisme, crée un poste d'évêque coadjuteur à Strasbourg. Les pressions conjointes du roi de France et du pape, ainsi que les largesses d'Anne de Rohan-Chabot, mère de Gaston, finissent par convaincre les chanoines : candidat unique au poste, il est élu à l'unanimité, puis devient évêque à trente ans à la mort de Mgr de Fürstenberg.
La tâche qui l'attend alors est immense. Le culte catholique n'est en effet rétabli à la cathédrale que depuis 1681, en remplacement du culte luthérien, établi à la suite d'une décision municipale de 1529. Il s'appuiera donc sur les jésuites, arrivés dans la ville dès 1683, pour former une nouvelle génération de prêtres destinée à remplacer les pasteurs protestants formés dans les universités allemandes. Il s'attachera également à sa mission de franciser une population dont l'administration royale dénonce « la langue, les mœurs, les coutumes allemandes et républicaines. »
Sa succession comme évêque de Strasbourg et comme grand aumônier de France, est assumée par son petit-neveu Armand
François de Rohan, 1er prince de Soubise.
François de Rohan est l'unique fils d'Hercule de Rohan-Guéméné, duc de Montbazon et de sa seconde femme Marie d'Avaugour. Il a pour sœur aînée Marie de Rohan, épouse du duc de Luynes, personnage central lors de la Fronde, la guerre civile qui menaça le pouvoir de la monarchie française, puis en secondes noces du duc de Chevreuse. Il a pour demi-frère Louis de Rohan, prince de Guéméné.
Le , il est nommé gouverneur de Champagne avec enregistrement le , mais il cède la fonction et le titre « en survivance » à son fils Hercule-Mériadec de Rohan-Soubise dès le .
Officier, il sert dans plusieurs guerres menées sous Louis XIV, en Hongrie, en Hollande, en Allemagne, en Flandre, en Franche-comté, au passage du Rhin.
En 1673, il est nommé capitaine lieutenant de la compagnie des gendarmes de la Garde ordinaire du Roi. En 1677, il est promu lieutenant général des armées du Roi, grade avec lequel il achève sa carrière militaire .
Il épouse en premières noces Catherine de Lyonne, veuve de Pomponne François Le Conte, marquis de Nonant, fille de N... de Lyonne, grand audiencier de France, et de Marie de Grieux. Elle meurt en 1660 à l'âge de vingt-sept ans,
Veuf, il se remarie à Paris, paroisse Saint Paul, le 16 avril 1663 avec Anne de Rohan-Chabot qui lui apporte la terre de Soubise et sera la mère de ses onze enfants.
Il obtient du roi Louis XIV l'érection en principauté de la seigneurie de Soubise, par lettres patentes du mois de mars 1667, enregistrées le 1er juillet suivant .
Il est le premier prince de Soubise de la Maison de Rohan.
Sur l'insistance de sa femme, François achète en janvier 1704 l'hôtel de Guise aux héritières de feue la duchesse de Guise.
À partir de 1705, il fait refondre l'hôtel par l'architecte Pierre-Alexis Delamair, qui modifie l'orientation de l'ancien hôtel des Guise, reconstruit les façades, crée un nouvel escalier d'honneur et une nouvelle cour d'honneur entourée d'une colonnade. Le gros œuvre de cet édifice est achevé en 1709 .
Il renomme la propriété hôtel de Soubise et y meurt, paroisse Saint Jean en Grêve, le . Sa seconde épouse y meurt également le 9 février 1709 .
Tous deux sont inhumés dans l'église des religieux de la Mercy, rue de Braque , détruite à la Révolution .
Il est enterré aujourd'hui en l'église Saint-Pierre de Soubise, qu'il a fait reconstruire après sa destruction pendant les guerres de religion.
Le , devant Charpentier, notaire à Paris , les deux princesses vendent l'hôtel de Guise à François de Rohan-Soubise et Anne de Rohan-Chabot, son épouse, moyennant 326 000 livres (soit 5,4 millions d'euros de 2007). Les oppositions des créanciers de Marie de Guise permettent de régulariser la vente seulement le .
Les acquéreurs obtiennent par adjudication une parcelle de 225 mètres de long et 170 mètres de large. En 1705, François de Rohan-Soubise et son épouse, auxquels leur faveur à la Cour donne de gros moyens, choisissent, pour refondre l'hôtel, le jeune architecte Pierre-Alexis Delamair, sur les conseils de leur fils Armand Gaston de Rohan, futur cardinal et évêque de Strasbourg.
La nouvelle façade de l'hôtel de Soubise et la colonnade de la cour sont alors édifiés, de 1705 à 1709 .
Sur le terrain adjacent à celui de ses parents, Armand-Gaston de Rohan se fait construire son propre hôtel, l'hôtel de Rohan, par le même architecte .
L'hôtel de Soubise connaît alors une période de splendeur. Le prince Hercule Mériadec de Rohan-Soubise hérite en 1712 le palais de ses parents et l'occupe jusqu'à son décès en 1749.
Son petit-fils, Charles de Rohan-Soubise, maréchal de France, lui succède et jouit des lieux jusqu'à sa mort, en 1787.
En 1761, il donne la nue-propriété du palais à sa seconde fille, Victoire de Rohan et à l'époux de celle-ci, son cousin, Henri-Louis Marie de Rohan, prince de Guéméné.
Après le départ pour l'émigration du prince et de ses enfants, à la Révolution, l'hôtel de Soubise est saisi. La princesse, restée en France, se retire en son château de Vigny.
Sous la Révolution, l'hôtel de Soubise est détourné de ses usages princiers, et utilisé, durant une quinzaine d'années, pour diverses activités – casernement, administrations, logement, fabriques –, qui le mettent dans un triste état.
Les créanciers souhaitant éviter la confiscation du domaine par l’État, parviennent à faire radier la princesse de Guéméné de la liste des émigrés, le 16 prairial an VIII (5 juin 1800).
Le 7 fructidor an XII (25 août 1804), un arrêté préfectoral lui reconnaît formellement la propriété des hôtels de Soubise et de Rohan, qui sont vendus à un spéculateur le , un mois avant la mort de la princesse . En 1808, les deux hôtels sont acquis par l’État. Napoléon Ier affecte l'hôtel de Soubise aux Archives impériales et l'hôtel de Rohan à l'Imprimerie impériale.
L'hôtel de Soubise à Paris, siège historique des Archives nationales
C'est par une branche bretonne (encore !) de sa généalogie que nous trouvons une autre maitresse de Louis XIV... Bonne de Pons.
La branche bretonne des Coétivy et des du Chastel...
Pour Alain de Coétivy marié à Catherine du Chastel, nous connaissions déjà sa soeur Alix mariée à Robert II de Kergroadez.
Et, pour Catherine du Chastel, nous connaissions déjà Marguerite mariée à Hervé de Guermeur et à Guillaume de Ploeuc, Olivier marié à Jeanne de Ploeuc et Hervé III marié à Jean de Coetelez Le Ny.
Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt (née en Poitou en 1641 et morte à Versailles le 24 octobre 1709), est l'une des maîtresses de Louis XIV (1665), appelée aussi Madame d'Heudicour, ou la Grande Louve, nom dérivé du titre de son mari le « Grand Louvetier de France ». Née protestante, comme Madame de Maintenon, elle se convertit au catholicisme pour ne pas décourager de beaux partis catholiques.
D'une grande famille de Saintonge, descendante de Renaud VI de Pons, Bonne de Pons est la fille de Pons de Pons, baron de Bourg-Charente, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, et d'Elisabeth de Puyrigaud. Elle est la nièce du maréchal d'Albret, cousine de Madame de Montespan et de Marie-Anne de La Trémoille, et amie de Madame de Maintenon.
Appelée à la cour du jeune Louis XIV grâce au maréchal d'Albret et à la protection du frère du roi Philippe, duc d'Orléans, elle est fille d'honneur de la reine Marie-Thérèse, puis devient rapidement la maîtresse du roi (1665). Elle joue néanmoins peu de rôle à la cour et finit par rentrer à Paris, ramenée de force par l'épouse du maréchal sous prétexte que le Maréchal était malade.
Elle découvre la supercherie à Paris, et n'ose l'avouer qu'à Françoise d'Aubigné, la future Madame de Maintenon. Dans l'impossibilité de retourner à la Cour, elle épouse le marquis d'Heudicourt Michel Sublet, Grand louvetier de France, gagnant ainsi le surnom de « Grande louve », mais quand elle reparaît à la Cour, le roi avait choisi Madame de Montespan pour maîtresse. Elle y demeure néanmoins comme amie du roi et y reste jusqu'à sa disgrâce en 1672.
Elle fut disgraciée pour avoir imprudemment révélé dans ses lettres les amours du roi et de madame de Montespan, ainsi que l'existence de leurs enfants cachés.
Cinq ans plus tard, sur la demande de Madame de Maintenon alors amie du roi, toujours reconnaissante envers l'amie qui fut à l'origine de sa faveur, le roi finit par consentir à son retour à la Cour. À son retour, elle fut d'abord sous la protection de Madame de Montespan, puis après la chute de celle-ci, elle devient la protégée de Madame de Maintenon.
Le château d'Heudicourt dans l'Eure.
Bonne de Pons est née en l’an 1644 dans le Poitou. Elle a pour père et mère : Pons de Pons et sa seconde épouse, Elisabeth de Puyrigauld. Elle est issue d’une famille de grande noblesse et protestante. Bonne a un frère et une sœur aînés : Renaud de Pons, comte de Bourg-Charente, et Marie-Elisabeth de Pons. Jeune, elle est appelée avec sa sœur, Marie-Elisabeth auprès de leur oncle, le maréchal d’Albret, qui habite à Paris. Protestantes, elles se convertissent au catholicisme pour qu’elles soient mariées à un très beau parti. Il fait épouser la sœur aînée de Bonne de Pons, Marie-Elisabeth, à son frère aîné, François-Amanieu d’Albert, baron de Miossens, seigneur d’Ambleville, ils n’auront pas d’enfants.
Bonne de Pons fait ses premiers pas à la cour de France grâce à sa famille et devient rapidement la fille d’honneur de la nouvelle reine de France, Marie-Thérèse de Habsbourg-Espagne grâce à la protection que lui accorde Monsieur, frère de Louis XIV. D’une grande beauté (elle est rousse, un teint de lait, une belle gorge,…), il ne faut pas attendre longtemps pour qu’elle se fasse remarquer par le roi et devienne sa maîtresse en l’an 1661. Elle espère ainsi évincer la favorite en titre d’alors, Françoise-Louise de La Vallière, dans le cœur du roi et de prendre sa place. Mais son oncle très proche d’elle, l’appelle encore auprès de lui à Paris, sous prétexte qu’il est malade et qu’il a besoin d’elle pour le soigner. Voici ce qu’en dit Saint-Simon : « C'était Mme Heudicourt, qu'il faut reprendre de plus loin. Le maréchal d'Albret … avait chez lui, à Paris, la meilleure compagnie, et Mlles de Pons n'en bougeaient, qui n'avaient rien, et qu'il regardait comme ses nièces. Il fit épouser l'aînée à son frère, qui n'eut point d'enfants, et est morte en 1714 ; elle s'appelait Mme de Miossens et faisait peur par la longueur de sa personne. La cadette [Bonne de Pons], belle comme le jour, plaisait extrêmement au maréchal et à bien d'autres. »
Dans le salon de son oncle, la beauté de Bonne attire beaucoup d’hommes spirituels et de bonne famille dont certains voudront l’épouser. Selon certains récits, on prétend qu’elle devint la maîtresse de son oncle durant cette époque. Dans l’hôtel de son oncle à Paris, elle côtoie aussi beaucoup de personnes d’esprit. Elle se lie d’amitié en la personne de Françoise d’Aubigné (future marquise de Maintenon) qui n’est connue qu’à cette époque que sous le nom de la veuve Scarron. Dans ses mémoires Saint Simon relate : « Mme Scarron, belle, jeune, galante, veuve et dans la misère, fut introduite par ses amis à l'hôtel d'Albret, où elle plut infiniment au maréchal et à tous ses commensaux par ses grâces, son esprit, ses manières douces et respectueuses, et son attention à plaire à tout le monde et surtout à faire sa cour à tout ce qui tenait au maréchal… Mme de Montespan ne bougeaient de chez lui, et ce fut où elle connut Mme Scarron et qu'elle prit amitié pour elle. Devenue maîtresse du roi, le maréchal … en bon courtisan prit son parti et devint son meilleur ami et son conseil. C'est ce qui fit la fortune de Mme Scarron, qui fut mise gouvernante des enfants qu'elle eut du roi, dès leur naissance… Mme Scarron, devenue Mme de Maintenon, n'oublia jamais le berceau de sa fortune et ses anciens amis de l'hôtel d'Albret. »
Bonne est la cousine par alliance de Françoise-Athénaïs de Rochechouart, récemment mariée au marquis de Montespan, et de Marie-Anne de La Trémoille. Elle est mariée en 1666, alors qu’elle n’a que 22 ans, à Michel III de Sublet, marquis d’Heudicourt. Saint Simon relate les circonstances du mariage : « Le maréchal [d’Albert], qui ne savait que faire de Mlle de Pons, trouva un Sublet, de la même famille du secrétaire d'État des Noyers, qui avait du bien et qui, ébloui de la beauté et de la grande naissance de cette fille, l'épousa pour l'alliance et la protection du maréchal d'Albret, qui, pour lui donner un état, lui obtint, en considération de ce mariage, l'agrément de la charge de grand louvetier dont le marquis de Saint-Herem se défaisait pour acheter le gouvernement de Fontainebleau. Ce nouveau grand louvetier s'appelait M. d'Heudicourt… » Bonne réapparait à la cour de France, grâce à son mari qui occupe la charge de grand louvetier de France. Elle sera ainsi surnommée à la cour ‘‘la Grande Louve’’. De ce mariage, naitront quatre enfants :
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Michel Sublet, marquis d’Heudicourt, mort-assassiné en 1693.
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Louise de Sublet née en 1668, plus tard dame de Palais de Madame la Dauphine. Elle sera mariée en 1688 à Jean-François Cordebeuf de Beauverger, marquis de Montgon et lieutenant général. Elle meurt en 1707.
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Pons-Auguste de Sublet née en 1676, également marquis d’Heudicourt, brigadier des armées du roi et devenu grand louvetier de France à la mort de son père. Il sera marié plus tard en 1715 à Louise-Julie de Hautefort de Surville. Il mourra 27 ans plus tard, en 1742.
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Gaston-Armand de Sublet, abbé de la Roue puis Évêque d’Évreux. Il mourra en 1710.
Elle réapparaît à la cour en 1668 et trouve que le roi a pris pour nouvelle maîtresse, sa cousine par alliance, la belle Athénaïs de Mortemart. Voyant qu’elle n’a aucune chance de supplanter la nouvelle favorite, elle y reste comme amie et confidente de Louis XIV. Connaissant les nouvelles amours du roi et les bâtards nés de cette liaison amoureuse. Sa fille Louise de Sublet, future marquise de Montgon qui est presque du même âge que les enfants illégitimes du roi, sera élevée avec ceux-ci au palais de Vaugirard, situé à Paris. Selon Saint-Simon « Mme Scarron fit trouver bon à Mme de Montespan qu'elle prit cette enfant pour faire jouer les siens, et l'éleva avec eux dans les ténèbres et le secret qui les couvraient alors. Quand ils parurent chez Mme de Montespan, la petite Heudicourt était toujours à leur suite, et après qu'ils furent manifestés à la cour, elle y demeura de même. » D’autres rapportent que « La marquise d’Heudicourt était la complaisante de Madame de Montespan ; et lorsqu’on faisant encore un mystère de l’existence du duc du Maine et de son frère (Louis César, comte du Vexin mort en 1683), cette marquise avait à la cour un petit appartement où la maîtresse et la gouvernante se rendaient en secret. Mme Scarron avait pris chez elle sa fille (depuis comtesse de Montgon), qui passait tantôt pour la sœur de ces petites princes, tantôt pour leur cousine. »
Mais imprudente et indiscrète, Mme d'Heudicourt est disgraciée rapidement après avoir dévoilé dans ses lettres à son amant, Mr de Béthune, ambassadeur de Pologne et au marquis de Rochefort, la relation amoureuse du roi et de Madame de Montespan ainsi que les enfants illégitimes nés de cette liaison. Elle y parlait aussi en mal de son oncle d'Albret et Mme Scarrron, son amie. Cette dernière indique dans une lettre « J'ai été sensiblement touchée d'être obligée d'abandonner madame d'Heudicourt ; mais je ne pouvois plus la soutenir sans nuire beaucoup à ma réputation et à ma fortune. » De son côté, Madame de Sévigné écrit que « Madame d'Heudicourt est partie avec un désespoir inconcevable, ayant perdu toutes ses amies, convaincue de tout ce que madame Scarron avoit défendu et de toutes les trahisons du monde. » Elle exilée dans son château d’Heudicourt en Normandie. Dans une lettre de décembre 1673, Madame de Sévigné parle du retour de Mme d’Heudicourt et de sa fille : « Madame d'Heudicourt est allée rendre ses devoirs : il y avait longtemps qu'elle n'avait paru en ce pays-là. On est persuadé que, si elle n’était point grosse, elle rentrerait bientôt dans ses premières familiarités : on juge par- là que madame Scarron n'a plus de vif ressentiment contre elle ; son retour a pourtant été ménagé par d’autres, et ce n'est qu'une tolérance. La petite d'Heudicourt , est jolie comme un ange ; elle a été de son chef huit ou dix jours à la cour, toujours pendue au cou du roi : cette petite avait adouci les esprits par sa jolie présence; c'est la plus belle vocation pour plaire que vous ayez jamais vue : Elle a cinq ans ; elle sait mieux la cour que les vieux courtisans. »
Ce n’est qu’en juillet 1676, qu’elle est rappelée par le roi à la cour, grâce à son ancienne amie, la veuve Scarron devenue depuis marquise de Maintenon. Aux demandes répétées de la marquise, le roi répondit : "Je connaîs votre bon cœur Madame, mais quant à moi, je n'oublie pas si aisément qu'on m'a outragé, mais comme je ne me souscie que de vous plaire, je verrai à ce qu'elle puisse revenir..." Celle-ci de plus en plus influente sur le roi, a insisté pour qu’il rappelle à sa cour la marquise d’Heudicourt. Elle n’a plus hélas sa beauté et est devenue boiteuse jusqu’à ne presque plus marcher. En 1685, lors d’une fête donnée par le marquis de Seignelay en l’honneur du roi à sceaux, Marie Joseph de Poitiers lança à Mme d’Heudicourt lors d’une querelle « Vous êtes un beau visage de fête ». La marquise de Sévigné qui rapporte l’anecdote ajoute « Vraiment elle a raison : il faut dans une fête un visage qui ne gâte point la décoration ; et quand on en a point, il faut en emprunter ou n’y point aller. » Mme de Maintenon reprendra l’expression dans une lettre à son frère, M. d’Aubigné : « Il est vrai que le roi donne souvent des fêtes et que je m’y trouve le moins que je puis. Je ne saurois veiller sans être fort incommodée, et je ne veux pas que mademoiselle de Poitiers me puisse dire ce qu’elle à dit à madame d’Heudicourt à Sceaux, qu’elle appela beau visage de fête. » Malgré sa laideur, elle a conservé son esprit qui est aussi amusant qu’autrefois.
Elle sera durant toute sa vie l’amie intime de Madame de Maintenon, devenue après la mort de la reine de France, Marie-Thérèse d’Espagne, la seconde et morganatique épouse de Louis XIV. A Versailles, elle occupe avec son mari les appartements 100 et 100A dans l’aile des Princes, sur la cour de la surintendance. Cet appartement double se situait dans l’attique et les galetas du pavillon. L’appartement 100 comptait 4 pièces dont 3 à cheminée, 11 entresols dont 4 à cheminée. L’appartement 100A comptait 2 pièces à cheminées. Selon saint Simon, « son appartement était un sanctuaire où n'était pas admis qui voulait ». Elle y mourra éveillée par Mme de Maintenon.
Bonne de Pons, marquise d’Heudicourt et surnommée ‘‘La Grande Louve’’ meurt le 24 janvier 1709, à l’âge de presque 65 ans. Elle n’était plus belle comme auparavant et était devenue très vieille et hideuse mais avait toujours d’esprit plaisant, amusant et divertissant. Voici ce qu’en dit alors Saint-Simon : « La cour fut délivrée d'une manière de démon domestique en la personne de Mme d'Heudicourt, qui mourut sur les huit heures du matin, à Versailles, le jeudi 24 janvier. J'ai parlé suffisamment d'elle, de sa fortune, de son mariage par l'hôtel d'Albret, et de l'intime liaison qu'elle y fit avec Mme de Maintenon qui dura toute leur vie, et de tout ce qui s'en est suivi. Elle était devenue vieille et hideuse; on ne pouvait avoir plus d'esprit ni plus agréable, ni savoir plus de choses, ni être plus plaisante, plus amusante, plus divertissante, sans vouloir l'être. On ne pouvait aussi être plus gratuitement, plus continuellement, plus désespérément méchante, par conséquent, plus dangereuse, dans la privance la plus familière dans laquelle elle passait sa vie avec Mme de Maintenon, avec le roi; tout aussi, faveur, grandeur, places, ministres, enfants du roi, même bâtards, tout fléchissait le genou devant cette mauvaise fée, qui ne savait que nuire et jamais servir… Mme de Maintenon...et le roi y perdirent beaucoup de plaisir, et le monde, aux dépens de qui elle le donnait, y gagna beaucoup, car c'était une créature sans âme. » Sa sœur aînée, toujours vivante, mourra cinq ans plus tard, le 23 février 1714. Son époux, lui aussi, mourra en 1718.
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César Phébus d'Albret (né en 1614, mort à Bordeaux le ), comte de Miossens, sire de Pons, prince de Mortagne, souverain de Bedeilles, est un militaire français, maréchal de France et chevalier des ordres du roi.
Parent éloigné d'Henri IV, cousin du marquis de Montespan, son attachement à Anne d'Autriche et à Mazarin pendant la Fronde le fit, plutôt que ses talents, nommer maréchal de France (), il quitta alors le nom de Miossens pour prendre celui d'Albret.
César Phébus d'Albret est le fils de Louis II d'Albret, baron de Coarraze, seigneur de Pons, baron de Miossens, et d'Anne de Pardaillan de Gondrin, dame d'Escandille (fille d'Antoine-Arnaud de Pardaillan de Gondrin).
Il fait ses premières armes au service des Provinces-Unies, sous les ordres de Maurice d'Orange-Nassau et Jean de Werth, dans la guerre contre les Espagnols.
Il est fait maître de camp d'un régiment d'infanterie française aux côtés de son père dans l'armée de Lorraine en 1635 et commande le régiment de Miossens au siège de Corbie en 1636.
Capitaine au régiment des Gardes en 1639, il devient enseigne puis lieutenant des Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi en 1644, qu'il commande en second sous la Fronde.
Familier du jeune Condé, il se donne pourtant au parti de Mazarin : en janvier 1650, c'est lui qui est chargé de conduire Conti, Condé et Longueville, qui viennent d'être arrêtés, au donjon de Vincennes. À titre de représailles les frondeurs alliés aux Espagnols et ayant à leur tête Henri prince de Tarente, lieutenant de Condé, s'emparent de Pons et mettent la ville à sac.
En récompense de son attitude loyaliste, Mazarin lui promet le grade de maréchal de France et le titre de duc.
Mais le Ministre de la reine avait pour lors d'autres soucis bien plus graves avec le développement de la Fronde... Et ce n'est qu'en février 1653 que César-Phébus obtient péniblement, à travers démarches et intrigues de cour, son grade de maréchal de France. Quant au titre de duc, les intrigues resteront sans succès.
Il servit en qualité de maréchal de camp aux sièges et prises de Mardyck et de Dunkerque en 1646. « Il avoit alors 39 ans et avoit très peu servi, jamais nulle part en chef et depuis ne vit plus la guerre » (Saint-Simon). L'abbé d'Aumont, qui avait loué une loge à la Comédie, dont le maréchal s'était emparé, s'écria, forcé de lui céder la place : « Voyez le beau maréchal, il n'a jamais pris que ma loge ! ».
Il est nommé, avec l'appui de Turenne, chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661, continuant ainsi la tradition commencée en 1578 avec son aïeul Antoine de Pons et suivie par son père Henri II, puis nommé gouverneur de Guyenne au mois de novembre 1670 par la faveur de la marquise de Montespan devenue la maîtresse de Louis XIV.
En 1675, il mène une véritable campagne, avec énergie, contre l'émeute populaire des Bordelais, ayant pour cause l'impôt sur le timbre, le tabac et, victorieux, il fit démolir la porte Sainte Croix et 500 toises de remparts.
Saint-Simon, en fit un portrait incisif et sans concession : "C'était un homme d'esprit, de main, de tête et plus encore d'intrigue..." Et encore ... "C'était un homme qui sans avoir beaucoup servi et jamais en chef, se faisait fort compter par son esprit, sa hardiesse, son adresse et sa magnificence. Il tenait grand état partout et avait chez lui, à Pons, la meilleure compagnie".
Mais ses exploits galants sont autrement considérables que ses exploits militaires. La liste de ses maîtresses est fort longue : Marion Delorme, Ninon de Lenclos bien sûr, dont il aurait eu un fils, Marguerite de Béthune-Sully, Madame d'Olone ...
Il fréquenta aussi Françoise d'Aubigné (future Madame de Maintenon), mais elle-même nous dit : " Le maréchal d'Albret est mon ami de tous les temps : Je ne sache pas qu'il ait été mon amant". Devenue veuve de Scarron, elle se réfugie à l'hôtel d'Albret, c'est là qu'elle connaît Madame de Montespan, deuxième cousin du maréchal, et aussi Bonne d'Heudicourt (sa parente par la famille de Pons) grâce à qui Madame de Montespan lui confia l'éducation des enfants qu'elle eut de Louis XIV. L'aumônier de cet hôtel était l'abbé François Gobelin (16..-1692).
Il épouse, le , Madeleine de Guénégaud, fille de Gabriel de Guénégaud, seigneur du Plessis-Belleville, Secrétaire d'État à la Maison du Roi dont il a eu:
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Marie Françoise d'Albret (1650-1692), mariée en 1662 avec son cousin, Charles Amanieu d'Albret, sire de Pons, comte de Marennes, appelé marquis d'Albret, tué au château de Pinon le , remariée en 1682 avec Charles de Lorraine (1648-1708), comte de Marsan.