8 septembre 2016
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Voici à nouveau quelques photos du Moro sphinx... En publiant mes photos de ce papillon colibri, je ne pensais pas pas recevoir une telle avalanche de courriels... C'est un papillon qui semble intéresser beaucoup d'entre-vous!. Puisque vous aimez ce visiteur de jardinières, dans le cadre recherche, tapez abeille bleue... Vous verrez, vous aimerez!.
Moro-sphinx ! Sphinx colibri ! Sphinx du caille-lait ! Sphinx moineau ! Sphinx queue de canard ! Sphinx fou ! Sphinx des étoilées ! Macroglosse des gaillets ! Oiseau-mouche ! .... et je vous fais grâce des appellations plus ou moins locales et "patoisées". Dans son N° 86, le fameux opuscule naturaliste "la Hulotte" dénombre en effet un total de 31 noms communs ... et la liste n'est pas close ! Là où de très nombreuses espèces d' insectes doivent se contenter de leur seul nom scientifique (et donc latin ! ), j'ai envie de dire ... "n'en jetez plus la cour est pleine" !
En dépit de ses redondances, une telle débauche vernaculaire témoigne à l'évidence de la notoriété d'une bestiole pouvant se qualifier d'hors normes, et cela à plus d'un titre. En guise "d'amuse-bouches" sachez que ce véritable drone miniature n'hésite pas à butiner sans vergogne les géraniums de votre balcon, et se complaît à pareillement visiter tout ce qui porte corolle, y compris en limite des névés à 2500 m d'altitude.... voire en zones polaires estivales ! Croyez-moi j'exagère à peine, et par-delà cette quasi ubiquité, j'ajouterais que la bestiole n'a pas son pareil pour déjouer votre curiosité ... et plus encore se jouer de l'objectif du photographe ! ... entre autres du mien !
Le Macroglossum stellatarum (*) relève de la Famille des Sphingidae représentée en France par près de 25 espèces. En dépit de sa petitesse (45 à 50 mm d'envergure) ce grand migrateur, nous arrive principalement du Maghreb, et sa descendance s'ajoute à celle des "sédentaires" qui s'observent de plus en plus fréquemment, conséquence semble-t-il du réchauffement climatique. L'espèce peut ainsi donner 2 générations, une partie de la seconde pouvant hiverner à l'état de chrysalides, et l'autre entreprendre une migration inverse, sorte de "retour aux sources".
Par définition nocturne, comme le sont les Sphingidae, ce papillon a la particularité d'être actif le jour, et de se reposer la nuit ... comme vous et moi ! Au titre des autres particularités vous noterez sa parfaite aptitude au butinage en vol stationnaire (d'où bien sûr le nom de Sphinx colibri ! ), mais aussi sa "maniabilité", à savoir l'extrême rapidité et précision de ses déplacements de fleur en fleur. A cela s'ajoute une "vitesse de croisière" pouvant atteindre les 40 km/h, voire flirter avec les 50 km/h en pointe.
Toujours au titre des particularités vous noterez la vitesse du battement des ailes, de l'ordre de 75 par seconde, ce qui est considérable pour un papillon, si bien que les ailes en question en deviennent pratiquement "invisibles". Cette très importante cadence est principalement imposée par la petitesse de la surface alaire portante, en regard du poids et du volume du corps. Il s'ensuit une dépense énergétique considérable, d'où la nécessité de butinages nourriciers quasi "non-stop", eux mêmes très énergivores ! ... avec au final la parfaite illustration du fameux cercle vicieux ! Au passage, dans le même ordre d'idées, vous noterez que les musaraignes, ces très petits mammifères insectivores, ont un tel métabolisme qu'elles doivent manger quotidiennement l'équivalent de leur propre poids ... ou périr d'inanition en quelques heures ! Dure dure la Nature !
Pour finir sachez que le Moro-sphinx peut s'observer une grande partie de l'année, pratiquement de Mai à Octobre, et qu'il affectionne les lieux "fricheux" ensoleillés, les vieilles carrières, les lisières boisées, mais qu'il peut pareillement visiter les parterres urbains (y compris parisiens ! ), tout comme votre jardin .... ou vos balconnières ! Autant dire que ce drôle de colibri ne passe pas inaperçu, son côté "m'as-tu vu" ajoutant à la curiosité suscitée ... d'où la kyrielle de ses noms communs !
C'est une image empruntée à Wikipédia... Moro Sphinx butinant.
Détail de l'oeil à facettes du Moro - sphinx (image wikipédia).
Chenille du Moro sphinx (image empruntée à Wikipédia)...
Pour rappel, je publie à nouveau des photos de juillet 2015 prises dans le marais poitevin à Coulon d'un autre papillon sphinx, plus rare que le Moro sphinx et encore plus beau avec ses couleurs vives, le Sphinx gazé ou encore Sphinx du chèvre feuille... Son comportement est le même que celui du Moro sphinx...
Nettement moins fréquent que son cousin le Moro-sphinx, le "Gazé" doit son nom commun à la transparence de ses ailes. L'appellation scientifique fait quant' à elle référence à la bordure rougeâtre desdites ailes (Hemaris), et d'autre part à l'abondante pilosité de la bestiole, laquelle lui donne un aspect "en forme de bourdon" (fuciformis).
En regard de la coloration plutôt "tristounette" du Moro-sphinx, la livrée du Gazé se fait joliment polychrome et plus conforme au plumage souvent très coloré des colibris, également connus sous le nom d' "oiseaux-mouches". Pour finir vous noterez que le peu fréquent Sphinx bourdon (Hemaris tityus) complète le trio des sphinx précisément qualifiés de colibris en raison de leur petitesse et du vol stationnaire utilisé pour butiner.
Photo emprunté au Net du Sphinx bourdon qui est mentionné dans l'article concernant le sphinx gazé...
Published by christianlegac