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Personnage important de l'HISTOIRE DE FRANCE et aussi de notre généalogie puisque nous arrivons à Aliénor d'Aquitaine par, pas moins de 5 enfants : 2 issus de son mariage avec le roi de France Louis VII le Jeune, Marie Capet qui épouse Henri 1er le libéral comte de Champagne et Alix de France qui épouse Thibaut V le bon de Blois et 3 enfants issus de son mariage avec Henry II d'Angleterre, Eléonore qui épouse Alphonse VI de Castille, Jeanne qui devenue veuve de Guillaume II de Sicile épouse Raymond de Toulouse et Jean sans terre par une relation avec Havise de Tracy.
Détail d’une illustration représentant Aliénor (d’après une gravure médiévale)
Aliénor d'Aquitaine, aussi connue sous le nom d’Éléonore d'Aquitaine ou de Guyenne, née vers 1122 et morte le 31 mars ou le à Poitiers, et non à l'abbaye de Fontevraud, a été tour à tour reine de France, puis reine d'Angleterre.
Duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitiers, elle occupe une place centrale dans les relations entre les royaumes de France et d'Angleterre au XIIe siècle : elle épouse successivement le roi de France Louis VII (1137), puis Henri Plantagenêt (1152), futur roi d'Angleterre Henri II, renversant ainsi le rapport des forces en apportant ses terres à l'un puis à l'autre des deux souverains. À la cour fastueuse qu'elle tient en Aquitaine, elle favorise l'expression poétique des troubadours en langue d'oc. À compter de son premier mariage (pendant lequel elle a participé à la deuxième croisade), elle joue un rôle politique important dans l'Europe médiévale.
Aliénor d'Aquitaine est la fille aînée de Guillaume X, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, lui-même fils de Guillaume IX le Troubadour, et d'Aénor de Châtellerault, fille d'Aymeric Ier de Châtellerault, un des vassaux de Guillaume X.
Aliénor, « l'autre Aénor » en langue d'oc, est ainsi nommée en référence à sa mère Aénor. Le prénom devient Éléanor ou Élléonore (Eleanor ou Ellinor dans les graphies de l'époque) en langue d'oïl ou en anglo-normand.
Elle reçoit l'éducation soignée d'une femme noble de son époque à la cour d'Aquitaine, l'une des plus raffinées du XIIe siècle, celle qui voit naître l'amour courtois (la fin amor), et le rayonnement de la langue occitane, entre les différentes résidences des ducs d'Aquitaine : Poitiers, Bordeaux, le château de Belin où elle serait née, soit encore dans un monastère féminin. Elle apprend le latin, la musique et la littérature, mais aussi l'équitation et la chasse.
Elle devient l'héritière du duché d'Aquitaine à la mort de son frère Guillaume Aigret, en 1130. Lors de son quatorzième anniversaire (1136), les seigneurs d'Aquitaine lui jurent fidélité. Son père meurt à trente-huit ans (1137), le Vendredi saint au cours d'un pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle épouse alors le fils et héritier du roi de France (Louis VI le Gros), 5e successeur d'Hugues Capet qui deviendra le futur Louis VII et à qui elle donne deux filles. Deux versions sur la conclusion de ces noces sont possibles : soit, craignant que sa fille soit enlevée (et épousée) par un de ses vassaux ou de ses voisins, le duc Guillaume avait proposé à son suzerain le roi de France, avant de mourir, d'unir leurs héritiers, soit le roi fait jouer la tutelle féodale que le suzerain détient sur l'orpheline héritière d'un de ses vassaux, et la marie à son fils (situation qui rappelle le « mariage oblique » décrit par les ethnologues). Le roi de France devient duc d'Aquitaine par mariage. Pour autant, le duché d'Aquitaine n'est pas rattaché au domaine royal, et Aliénor en reste la duchesse. L'éventuel fils aîné du couple serait titré roi de France et duc d'Aquitaine, car la fusion entre les deux domaines ne devait intervenir qu'à la génération suivante.
Les noces entre Aliénor et le futur Louis VII, roi de France, ont lieu le dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Comme de coutume, les festivités de mariage durent plusieurs jours, au palais de l'Ombrière à Bordeaux, et se répètent tout au long du voyage vers Paris. La nuit de noces a lieu au château de Taillebourg. Les époux sont couronnés ducs d'Aquitaine à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (aujourd'hui remplacée par une cathédrale gothique) le 8 août. Pendant leur voyage, ils apprennent la mort du roi Louis VI.
Aliénor est couronnée reine de France à Noël 1137 à Bourges (son époux avait déjà été sacré du vivant de son père, à l'âge de neuf ans, mais il est couronné sous le nom de Louis VII). Très belle, d'esprit libre et enjoué, Aliénor déplaît à la cour de France. Elle est critiquée pour sa conduite et ses tenues jugées indécentes, tout comme ses suivantes et comme une autre reine des Francs venue du Midi un siècle plus tôt, Constance d'Arles. Ses goûts luxueux (des ateliers de tapisserie sont créés, elle achète beaucoup de bijoux et de robes) étonnent. Les troubadours qu'elle fait venir ne plaisent pas toujours : Marcabru est renvoyé de la cour pour avoir chanté son amour pour la reine.
Certains historiens attribuent ces critiques à l'influence qu'elle aurait sur le roi. Celle-ci est difficile à démontrer selon l'historien Edmond-René Labande. Le jeune couple (ils ont tous deux moins de vingt ans) prend plusieurs décisions jugées inconsidérées :
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après la constitution de Poitiers en commune par ses habitants, la ville est prise sans effusion de sang par Louis VII, qui exige que les principaux habitants lui livrent leurs fils et filles en otage ; l'abbé Suger intervient pour le faire renoncer à cette volonté ;
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après cette intervention de Suger sur le duché de la jeune reine, celle-ci l'écarte du conseil ;
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Louis VII soumet le seigneur Guillaume de Lezay, qui avait refusé l'hommage à Poitiers ;
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dans une expédition sans lendemain en 1141, il tente de conquérir Toulouse, sur laquelle Aliénor estimait avoir des droits (de sa grand-mère Philippe de Toulouse) ; pour le remercier, Aliénor offre à son époux un vase taillé dans un cristal de roche, monté sur un pied d'or et orné de pierreries et de perles ; visible encore aujourd'hui au Louvre, ce vase avait été donné à son grand-père par le roi taïfa de Saragosse Imad al-Dawla ;
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elle pousse le roi à faire dissoudre le mariage de Raoul de Vermandois, pour que sa sœur Pétronille d'Aquitaine, amoureuse, puisse l'épouser, ce qui causa un conflit avec le comte de Champagne, Thibaut IV de Blois, frère de l'épouse délaissée.
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Au cours de ce conflit avec Thibaut IV de Blois, en janvier 1143, la ville de Vitry-en-Perthois est prise, et l'église dans laquelle s'étaient réfugiés ses habitants incendiée. En 1146, le pape Eugène III jette l'interdit sur le royaume de France. Profondément marqué par le drame de Vitry-en-Perthois et la sanction papale qui touche le royaume, Louis VII, à qui la jeune reine vient de donner une fille, annonce à Bourges, lors d'une assemblée tenue le , qu'il participera à la deuxième croisade avec son épouse Aliénor.
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Deux filles sont nées du mariage avec Louis VII :
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Marie (1145 – ), qui épouse en 1164 Henri Ier, comte de Champagne, dit « Le Libéral », et devient régente du comté de Champagne de 1190 à 1197,
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Alix (1150-1195), qui épouse Thibaud V de Blois dit « Le Bon » (1129-1191), comte de Blois de 1152 à 1191.
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Durant toute cette période, l'analyse des chartes montre une assez faible implication d'Aliénor dans le gouvernement : elle est là pour légitimer les actes.
Aliénor d'Aquitaine par Frederick Sandys, 1858, musée national de Cardiff.
Mariage d'Aliénor d'Aquitaine (c1122-1204) et Louis VII de France (1137) à gauche, et l'embarquement pour la deuxième Croisade 1147-1149. À partir de 'Chronique de St Denis, Musée Condé, Chantilly. Eleanor's second mariage était d'Henri II Plantagenêt, Henri II d'Angleterre.
Louis VII partant en croisade.
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LA DEUXIÈME CROISADE :
Aliénor invite le troubadour Jaufré Rudel à la suivre lors de la deuxième croisade, et emmène avec elle toute une suite, avec de nombreux chariots. Augmentée des épouses des autres croisés, la croisade française se trouve encombrée d'un interminable convoi qui la ralentit. La découverte de l'Orient, avec ses fastes et ses mystères, fascine Aliénor et rebute Louis à la piété austère et rigoureuse.
Les causes de discorde entre les deux époux s'ajoutent aux difficultés du voyage :
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la bataille du mont Cadmos, où l'imprudence d'un de ses vassaux manque de causer la perte de la croisade ;
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les manquements des Byzantins (qui leur cachent d'abord que les Germains ont été battus, puis ne leur fournissent pas les navires promis) ;
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les retrouvailles avec son oncle Raymond de Poitiers, qui accueille les croisés mais ne reçoit aucune aide de leur part ;
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l'échec calamiteux de la croisade.
Tout cela provoque, avec l'infidélité supposée d'Aliénor (voir plus bas), une rupture entre les deux époux. Ils reviennent séparément en bateau jusqu'en Italie. La nef d'Aliénor est prise dans une bataille navale entre Roger II de Sicile et l'empereur Manuel Comnène : elle tombe aux mains des Byzantins, avant d'être aussitôt délivrée par les Normands de Sicile. Elle aborde à Palerme, puis rejoint Louis VII en Calabre, où il a débarqué le 29 juillet. Après un arrêt dû à une maladie d'Aliénor, ils remontent ensuite vers la France. Le pape Eugène III à l'abbaye du Mont-Cassin, puis Suger (par lettres interposées), réussissent à les réconcilier. Leur seconde fille naît d'ailleurs l'année suivante. Cependant, le désaccord ressurgit à l'automne 1151. Début 1152, le couple relève les garnisons royales présentes dans le duché d'Aquitaine. Enfin, le mariage est annulé le par le second concile de Beaugency, en l'église Notre-Dame de l'abbaye de Beaugency, pour motif de consanguinité aux 4e et 5e degrés (à strictement parler le divorce n'existe pas à l'époque).
Raymond de Poitiers accueillant Louis VII à Antioche, d'après une enluminure de Jean Colombe pour Les Passages d'outremer de Sébastien Mamerot, vers 1473-1474.
L'incident d'Antioche et la « légende noire » de la reine Aliénor :
Les événements d'Antioche, ramenés à l'importance d'un incident par l'historien Jean Flori, ont depuis presque neuf siècles suscité une abondante littérature : cette infidélité d'Aliénor (dont les historiens ne sont pas tous convaincus) a non seulement des conséquences graves sur l'histoire politique, mais son rapport par les chroniqueurs nous en apprend beaucoup sur les mentalités de l'époque, et cet épisode est devenu depuis un enjeu pour les historiens, toujours controversé.
Au début du printemps 1148, la croisade s'arrête dix jours à Antioche : elle y est accueillie par Raymond de Poitiers, oncle d'Aliénor, prince d'Antioche.
Il est certain qu'Aliénor et Raymond de Poitiers s'entendent à merveille et passent beaucoup de temps ensemble. Des soupçons naissent sur la nature de leurs relations et une dispute éclate entre Louis VII et Aliénor.
Louis VII souhaite engager son armée vers Jérusalem, mais Aliénor refuse de quitter son oncle et rappelle alors à son époux leur degré de consanguinité et qu'elle pourrait donc demander l'annulation de leur mariage. Cette consanguinité était connue au moins depuis 1143, mais Bernard de Clairvaux lui-même ne jugeait pas cela d'une très grande gravité.
De nuit, Louis VII quitte Antioche en , forçant Aliénor à le suivre.
Plusieurs chroniqueurs évoquent l'affaire tout en écrivant qu'il vaut mieux ne pas en parler, signe qu'elle est connue de tous et de nature à porter atteinte à la réputation de certains contemporains. Parmi les chroniqueurs les mieux placés, Eudes de Deuil choisit d'arrêter son récit juste avant l'arrivée du couple royal à Antioche. L'historien Jean Flori interprète ce silence comme un désir de ne pas nuire au roi. Une lettre de Suger à Louis VII évoque elle aussi des troubles graves dans le couple. Guillaume de Tyr donne, quant à lui, une explication politique : Raymond de Poitiers aurait tenté de manipuler la croisade pour l'orienter vers le siège d'Alep et de Césarée, et aurait manipulé Aliénor afin d'influencer le roi. Cette trahison politique d'Aliénor doublerait donc la trahison matrimoniale. Aliénor est, pour lui, une « poupée manipulée », sans volonté, ce qui est une des deux manières principales dont elle a été représentée (avec la figure de la nymphomane). Les historiens ont aujourd'hui complètement abandonné les accusations de nymphomanie et celles qui lui sont liées.
Quant à l'infidélité de la reine, elle n'est pas impensable au XIIe siècle : parmi les exemples de l'histoire, le plus proche est celui de la reine Marguerite, épouse d'Henri le Jeune soupçonnée d'avoir été pour un temps maîtresse de Guillaume le Maréchal. Le contexte de la croisade aggrave encore la sensibilité à ce qui touche la sexualité : Jean Flori note que, en arrière-plan, la sexualité au cours de la croisade, même légale, était déjà jugée de façon défavorable : sans évoquer Aliénor, plusieurs contemporains attribuent l'échec de la deuxième croisade aux fautes morales des croisés. La même explication est donnée pour l'échec de celle de 1101 (celle de Guillaume le Troubadour).
Sur cet incident, une infidélité qui paraît acquise aux contemporains, et même bien avant la mort d'Aliénor, les chroniqueurs brodent assez rapidement : Hélinand de Froidmont, dans sa Chronique universelle, comme Aubry de Trois-Fontaines affirment qu'elle se conduisit « plus en putain qu'en reine ». Le but est ici politique : mettre en valeur la vertueuse dynastie capétienne et justifier sa suprématie sur un lignage Plantagenêt immoral. Avant la fin du Moyen Âge, l'évènement est grossi et transformé : on identifie l'amant à Raoul de Faye ou à un Sarrasin bientôt assimilé à Saladin (enfant à l'époque). L'épisode de la maîtresse d'Henri II, Rosemonde, se greffant là-dessus (rumeur d'empoisonnement sur ordre d'Aliénor), certains chroniqueurs lui prêtent une liaison avec l'évêque de Poitiers Gilbert de la Porrée et le connétable d'Aquitaine Saldebreuil, etc.
Pour Jean Flori, il a pu se passer deux choses :
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soit Aliénor a effectivement eu des relations incestueuses avec son oncle et voulu ensuite rester avec lui, au point de ne pas craindre de se séparer de son époux ;
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soit les croisés se sont trompés dans leur appréciation du sentiment qui unissait Raymond de Poitiers et Aliénor d'Aquitaine, ce qui donne une Aliénor très hardie osant évoquer la dissolution du mariage.
Dans les deux cas, l'élément primordial est cette évocation d'une possibilité d'annulation du mariage à l'initiative de l'épouse, et qui a forcément dû être préméditée. Ce faisant, c'est elle qui décide de la rupture du mariage, chose pensable dans l'univers mental d'alors, au patriarcat encore relatif: pratiquement, c'est elle qui répudie son mari.
Il est difficile de trancher sur la réalité de l'adultère, comme Jean Flori s'interdit de le faire :
« On peut (…) penser que les soupçons de Louis VII étaient justifiés, comme l'ont fait la plupart des chroniqueurs dès que l'incident a été narré, ou au contraire estimer que l'intimité très naturelle de l'oncle et de sa nièce fut à tort jugée coupable par les trop austères chevaliers et prélats du Nord qui exigeaient d'une reine un comportement plus strict, au point de suspecter sa vertu et de conseiller au roi, agacé de ces rumeurs, de l'entraîner avec lui sans tarder. Dans ce cas, comme le fait remarquer Jean de Salisbury, l'accent doit être porté sur la demande de rupture formulée par la reine pour motif de consanguinité. »
« Au demeurant, la réalité de l'adultère importe peu (…). Ce qui est très important (…) c'est le fait (…) que les contemporains d'Aliénor ont réellement cru qu'elle était une reine luxurieuse et (pis encore !) une reine n'hésitant pas à prendre l'initiative de la rupture »
Il est fort probable qu'elle ait déjà eu en tête à Antioche de se séparer de Louis VII. Puis plus tard, 3 ans après le retour de la croisade, Aliénor pensait peut-être déjà épouser Henri, le fils de Geoffroy V d'Anjou, qu'elle avait rencontré en à Paris alors qu'il accompagnait son père, qui avait été convoqué par Louis VII. Le , l'annulation du mariage fut prononcée lors du second concile de Beaugency (Loiret), le roi séjournant en cette ville et Aliénor vivant durant ce temps dans le petit village de Tavers, à quelques kilomètres de là.
Verrière représentant Aliénor d'Aquitaine dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville de Poitiers.
Peinture murale fin XIIème siècle, retrouvée dans la chapelle de Sainte-Radegonde à Chinon (on peut voir Aliénor et sa fille Jeanne).
Aussitôt, elle rentre à Poitiers et manque d'être enlevée deux fois en route par des nobles qui convoitent la main du plus beau parti de France : le comte Thibaud V de Blois et Geoffroi Plantagenêt. Elle échange quelques courriers avec Henri Plantagenêt aperçu à la cour de France, en , à l'occasion d'un règlement de conflit réclamant sa présence et, le , huit semaines après l'annulation de son premier mariage, elle épouse à Poitiers ce jeune homme fougueux, futur roi d'Angleterre, d'une dizaine d'années son cadet et qui a un degré de parenté encore plus proche que Louis VII. Le , ils sont couronnés roi et reine d'Angleterre par Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry, permettant à l'Angleterre l'accroissement inespéré de ses territoires continentaux. En Allemagne, la beauté de la reine Aliénor d'Aquitaine est chantée dans Carmina Burana:
«Si tout l'univers était à moi
Depuis l'Océan jusqu'au Rhin
J'y renoncerais avec joie
Pour pouvoir tenir dans mes bras
La reine d'Angleterre»
Dans les treize années qui suivent, elle lui donne cinq fils et trois filles :
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Guillaume Plantagenêt ( – 1156) ;
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Henry dit Henri le Jeune ( – ), qui épouse Marguerite, fille de Louis VII le Jeune, roi de France ;
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Mathilde (août 1156 – 1189), qui épouse Henri le Lion (?-1195) duc de Saxe et de Bavière en 1168 ;
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Richard ( 1157 – 1199), qui devient roi d'Angleterre sous le nom de Richard Ier, et est surnommé « Richard Cœur de Lion », épouse Bérangère de Navarre (1163-1230) et meurt sans descendance légitime ;
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Geoffroy ( – 1186), duc de Bretagne par son mariage en 1181 avec la duchesse Constance (1161-1201), fille et héritière du duc Conan IV le Petit, mort en 1171 ;
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Aliénor (septembre 1161 – 1214), qui en 1177 épouse le roi Alphonse VIII de Castille (1155-1214), mariage dont est issue Blanche de Castille ;
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Jeanne (octobre 1165 – 1199), qui épouse, en 1177, Guillaume II (1154-1189) roi de Sicile puis, en 1196, Raymond VI de Toulouse (1156-1222) dont elle a un fils, Raymond VII de Toulouse (1197-1249), dernier des comtes de Toulouse et meurt après la naissance-mort de leur fille à Fontevrault ;
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Jean ( – 1216), dit Jean sans Terre, roi d'Angleterre (1199-1216) qui épouse Isabelle d'Angoulême (v. 1188-1246) dont il a un fils, Henri III d'Angleterre (1207-1272).